May 31, 2006 12:26
Titre : Qui a dis que les nounous ne sont que pour les enfants ?
Thèmes traités : _ 3 : Cause Toujours
_16 : Enfance et Nourrice
_ 27 : Art
Couple : Draco Malfoy / Harry Potter
Rating : G - PG
Troisième et quatrième parties :
Type your cut contents here.
Il commença par le rez-de-chaussée, mais pas l'ombre de l'un de leurs cheveux, pas plus qu'au salon, ou dans la salle de jeux attenante. Il se dirigea ensuite vers le jardin, mais fit marche arrière au niveau de l'escalier montant à l'étage pour aller vers la chambre de Michael, ayant le pressentiment que c'était là qu'il les trouverait. Et effet, lorsqu'il atteignit la chambre, la porte de celle-ci était légèrement entrouverte et d'étranges murmures en sortaient.
Il prit le temps de taper à la porte avant de la pousser tout en avançant, mais il ne dépassa pas plus loin que le pas de la porte, trop surpris. Là, devant ses yeux se tenaient Draco et Michael. Tout deux assis sur le lit, des feuilles éparpillées toutes autour d'eux. Ce ne fut pas ce qui le gêna le plus, c'était leur expression, presque coupable, le malaise que sa présence semblait générés.
_ "Qu'est-ce que se passe ?"
Michael haussa les épaules tandis que Draco répondait un simple rien.
Harry soupira, ils ne paraissaient pas vouloir y mettre du leur, alors il insista.
_"Qu'est-ce que vous faites ?"
Nouvel haussement d'épaule de la part de Michael, même rien provenant de Draco en guise de réponse.
Harry se tût et avança dans la pièce sans tenir compte des ondes plutôt négatives qu'il recevait de la part des deux autres.
Après avoir fait deux pas, il se baissa et saisit les deux feuillets qui se trouvaient à ses pieds. Devant la beauté de ce qu'il vit, sa mâchoire faillit en tomber.
Le premier dessin avait été fait sur une feuille de papier ordinaire, principalement au crayon de bois. Cela représentait une petite tranche de vie à l'Arche. Au milieu de la feuille régnait le centre, il paraissait lumineux, mais ampli de mystère, au fond à droite se dessinait les contours du jardin, alors que sur la gauche se distinguait un groupe d'enfant jouant à chat perché. Il tenta de deviner qui était les enfants, mais finit par détourner le regard sans avoir trouver. Et c'est alors qu'il se vit. Il était sur le pas de la porte, à peine esquissé mais reconnaissable à ses petites lunettes rondes et à ses cheveux "dans le vent". A ses côtés, se tenait les silhouettes de
Padma, Ginny et Erni. Il se tourna vers Michael et lui demanda d'un ton plein de respect.
_" C'est toi qui a fait ça ?"
Comme toujours, l'adolescent répondit d'un haussement d'épaule que l'on aurait pu croire dédaigneux. Mais Harry ne s'arrêta pas aux apparences et ajouta.
_ " C'est très beau, tu as beaucoup de talent."
Michael leva la tête vers Harry, surpris, mais ne desserra pas les dents pour autant. Harry n'insista pas et regarda la deuxième feuille. Rien qu'à la qualité du papier, à l'abondance de couleur utilisé, au tracé si sûr, il sut que l'œuvre qu'il avait entre les mains ne provenait pas de Michael. C'était une œuvre plus réfléchit, c'était l'œuvre de quelqu'un de plus âgé. Il se pencha pour mieux regarder et fut surpris de la minutie du travail. Le dessin représentait un arbre en plein éclosion printanière, et pour toute personne n'y prêtant pas grande attention, c'était tout, juste un arbre peint "à la va vite".
Seulement en y regardant de plus près on voyait que les rainures du tronc étaient délicatement tracées, tout comme l'enchevêtrement des racines. Mais ce qui donnait à l'œuvre sa beauté presque magique, c'était les divers animaux réels ou imaginaires disséminés aux creux des banches, cheminant dans les racines ou dans l'herbe fraîche. Harry ne parvenait pas à en détourner le regard, l'aquarelle était vraiment hypnotisant. C'était comme si à chaque regard il découvrait un nouveau détail, comme ces papillons fées qui faisaient la ronde au dessus d'une fleur de lys d'un blanc immaculée.
Harry leva la tête en direction de Michael, pour avoir la confirmation de ce qu'il savait déjà, mais comme toujours l'adolescent haussa les épaules et regarda ailleurs. Il se tourna alors vers Draco. Le jeune homme était tout gêné, ses joues rougissaient à vu d'œil sous le regard vert perçant qui le scrutait.
_ " Draco ? Pourquoi tu ne m'as pas dis que tu avais un tel don ? Cette aquarelle est vraiment magnifique, elle a un côté magique, presque féerique !
Comme Michael quelques secondes plus tôt, Draco haussa les épaules et détourna la tête, Harry l'entendit marmonner, mais ne put décrypter ce qu'il disait.
Harry, que leur comportement commencer sérieusement à agacer, lui demanda de répéter.
Sans prendre la peine de regarder Harry, Draco dit d'une voix traînante.
" J'ai dis que ce n'étais que quelques gribouillages."
Au fond de lui, Harry sentait que Draco n'en pensait pas un mot. Il ne pouvait pas passer autant de temps sur un dessin et le considérer comme un gribouillage. Le simple fait qu'il ose le qualifier ainsi était une insulte envers son art, envers son travail. Et Harry ne pouvait laisser passer ça.
_" Pourquoi te sous-estimes-tu comme ça ? Montre ce croquis à qui tu veux, PERSONNE n'osera le rabaisser au rang de gribouillage !"
Devant l'air sceptique de Draco, Harry sentit son sang bouillonner en lui.
- " Tu ne me crois pas, n'est-ce pas ?"
Le visage de Draco se métamorphosa sous ses yeux, il passa de Draco l'artiste peu sûr de lui, à Draco petit merdeux arrogant, dont la voix claqua comme un fouet dans le silence.
_" Disons simplement que l'opinion que ma…"nounou", est loin de peser bien lourd dans l'opinion que je peux avoir quand à mes quelconques qualités artistiques."
Une gifle.
Harry eut l'impression de se prendre une gifle en pleine tête. Mais malgré tout, il refusa de laisser tomber, et au contraire, monta au créneau.
OoOoOoOoOoOo
Dès qu'il eut prononcé ces mots, Draco, les regretta. Il avait attaqué plus par habitude qu'autre chose. Car savoir que le brun appréciait son travail lui importait bien plus qu'il ne pourrait le dire, bien plus qu'il ne le devrait.
Il sentit le regard de Michael se poser sur lui, se demandant probablement pourquoi son avis à lui serait plus important que celui de Harry. Draco voulut lui faire un sourire rassurant, mais la voix d'Harry retentit dans la pièce, pleine de colère à peine contenue.
_" Je ne suis peut-être qu'une 'nounou', comme tu le dis si bien, mais je ne suis pas aveugle ou inculte pour autant. De plus, contrairement à ce que tu sembles croire je sais de quoi je parle. J'ai grandis entouré de personnes pour lesquelles l'art était capital, des gens talentueux, qui m'ont transmit un peu de leur amour de l'art."
Comme si un démon le forçait à pousser le brun à bout, Draco demanda d'un ton emplis d'ironie.
_" Des gens talentueux ? N'est-ce pas présomptueux de ta part que de l'affirmer ?"
Les yeux d'Harry n'étaient plus à présent que deux fentes incandescentes.
_" Prend tes clef de voiture et tes papiers." Il se tourna vers l'adolescent qui semblait mal à l'aise et lui demanda plus posément.
_" Tu veux venir ?"
Pour ne pas changer, Michael hausse les épaules sans un mot.
_" Bien, on se retrouve à la voiture dans cinq minutes, le temps que je prévienne les autres que l'on part."
Là-dessus, il tourna les talons emportant avec lui les deux dessins.
Dans la chambre, les deux restants se regardèrent et haussèrent les épaules de concert, avant de rassembler leurs œuvres éparpillées.
OoOoOoOoOoOo
Harry était furieux_ véritablement fumasse. Il n'arrivait pas à croire le culot de Draco, et encore moins le petit ton supérieurs avec lequel il s'était adressé à lui. Il se sentait insulté à summum du possible. Il trouva Erni dans le salon en compagnie d'un groupe d'enfant et le prévint qu'il s'absentait une petite heure environ avec Draco et Michael. Il partit ensuite en direction de sa chambre et saisit la petite clef, qui se trouvait dans le fond du tiroir de sa table de nuit, avant de repartir aussi rapidement qu'il était arrivé, traversant la maison d'un pas vif en direction de l'extérieur.
Sa colère face au comportement puérile de Draco n'était toujours pas retombée, et lorsqu'il atteignit la décapotable, il ne prit pas la peine de parler et se contenta de tendre la main vers le blond.
OoOoOoOoOoOo
Celui-ci fronça les sourcils, peu désireux de confier son petit bijou, mais devant l'air décidé et énervé que lui lançait le brun, il ne se risqua pas émettre la moindre protestation et lui donna les clefs avant de se glisser sur le siège passager.
Dès que les ceintures de sécurités furent bouclées, Harry démarra dans un crissement de pneus.
Bien que mourrant d'envie de connaître leur destination Draco ne pipa mot. Il sentait bien qu'il avait été trop loin et que le brun pouvait exploser au moindre mot de travers.
Il se contenta donc de tenter de deviner leur destination tandis qu'Harry les conduisait d'une conduite assez sportive vers un lieu mystérieux.
Michael, quand à lui ne disait rien; trop ébloui par la voiture et pas le comportement inhabituel de celui qui s'occupait de lui depuis bientôt un mois.
Harry se gara finalement une demi-heure plus tard, devant un entrepôt. Il s'arrêta mais ne bougea pas, fixant le bâtiment comme si rien d'autre autour de lui n'existait.
Draco fut soulager de voir qu'il était arrivé. Il détestait l'idée d'être conduit aveuglement et un coup d'œil derrière lui, lui fit comprendre qu'il n'était pas le seul dans ce cas.
Seulement, contrairement à ce qu'il pensait, l'arrêt de la voiture ne changea rien. Harry était comme pétrifier devant l'immeuble et il ne savait quoi faire, si ce n'est l'appeler.
_ "Harry ?"
Le brun sursauta, émergea de sa transe et sortit du véhicule sans un mot, les deux autres sur les talons
OoOoOoOoOoOo
Dès l'instant où la porte se refermèrent dernière eux, Draco se retrouva plongé dans la pénombre et il s'immobilisa. Il sentit Michael faire de même derrière lui. Harry, lui, continuait d'avancer. Il entendit le déclic d'une porte qui s'ouvre, puis la lumière entra lentement dans la pièce où ils se tenaient. La pièce s'avéra être un couloir. Draco avança en direction de la lumière, Michael sur les talons.
Draco passa le pas de la porte et arrêta le temps de s'habituer à la lumière qui l'aveuglait. Il resta une minute immobilisa à se demander pourquoi il avait suivit sa "nounou" dans cet étrange dépôt. Mais avant même que l'éblouissement ne disparaisse, il sut. L'odeur unique de la peinture mêlé à la térébenthine lui fourni une réponse immédiate. Et lorsque enfin ses yeux purent voir, il ne sut où regarder. Tant d'œuvres l'entouraient qu'il ne savait où donner de la tête.
Il y avait des reproductions de grand maître tel que Les tournesols de Van Gogh, mais aussi de merveilleux originaux. Des œuvres douces et sobres représentant des paysages d'automne, des animaux endormis, mais le tableau qui retint son attention n'était pas parmi eux. C'était une œuvre qui vous prenait aux tripes, vous coupait le souffle tout en vous faisant monter les larmes aux yeux. Le tableau était peint dans les tons pastels et la toile semblait comme hanté par un visage aux traits si flou qu'il était impossible d'en reconnaître le model. Seuls les cheveux fougueux auraient pu apporter un soupçon de vie à l'ensemble si leur couleur oranger n'avait pas été si terne.
Draco parcourut le portait incapable de détacher son regard de ses grands yeux verts que le peintre avait fait vide, dénué d'étincelle, vide d'âme, vide de vie. Le plus étonnant, le plus douloureux était que le visage avait été peint comme sur un miroir brisé. Son regard se posa enfin sur le titre " Autoportrait d'une disparue", et sa gorge se serra. Il porta une main à ses yeux et les frotta pour ne pas que les larmes ne coulent.
En bas à droite, une signature.
Livans.
Un nom qui ne lui était pas inconnu, mais qu'il ne parvenait pas à resituer. Une main se posa sur son épaule : Harry.
Avant qu'il ne se retourne, Michael appela.
_ " Harry ! Harry ! Harry regarde, c'est toi !"
draco / harry