Titre: S’aveugler
Auteur:
alma11Jour/Thème: 15 mars - Dans la nuit
Fandom: Odin Sphere
Personnage/Couple: Gwendolyn(
Rating: PG
Warnings éventuels: /
Disclaimer: Vanillaware
Nombre de mots: 391
Gwendolyn avait gelé son cœur. Du moins avait-elle fait de son mieux. Elle avait été une walkyrie, elle en avait encore la fierté et les valeurs. Elle avait certes été déchue, elle avait perdu le droit aux armes lorsqu’Odin l’avait plongé dans un sommeil profond et enchainé à Oswald par les liens du mariage et de l’anneau à son doigt. On avait voulu la briser, elle se tenait encore droite et la tête haute ; elle se refusait à céder, à se soumettre en femme docile et obéissante.
Elle n’échangeait que peu de mots avec son époux, se montrant froide et distante, indifférente à ce qu’il était, s’efforçant de ne pas s’émouvoir de la peine que son comportement provoquait chez le jeune homme. Ils ne passaient pas beaucoup de temps ensemble, le seul moment régulier en réalité était la nuit. Pour Gwendolyn, c’était le moment redouté, celui duquel elle ne pouvait s’échapper. Alors elle se rendait dans la chambre la première et s’allongeait sous les couvertures de manière à tourner le dos à celui qui la rejoindrait. Elle glissait un bras sous sa tête et fermait les yeux, feignant le sommeil.
Chaque nuit, elle tournait le dos à Oswald et de fait elle ne voyait jamais, lorsqu’il entrait à son tour dans la chambre, le regard à la fois tendre et douloureux qu’il posait sur sa silhouette. Elle ne voyait jamais l’expression de solitude qui se peignait sur son visage. Lorsqu’elle sentait le matelas s’affaisser sous son poids, elle imaginait que c’était pour se dévêtir de son armure. Elle ne voyait pas son corps à demi tourné vers elle, encore moins l’hésitation présente dans ses yeux rouges, ni la main qui se tendait vers elle sans pour autant jamais la toucher. Focalisée sur sa propre attente du sommeil, elle était incapable de sentir celle qui l’habitait lui ; qu’à l’égal du sommeil qui ne lui venait pas, il attendait en vain qu’elle accepte qu’il s’approche d’elle, qu’il la chérisse. Lorsqu’elle le sentait enfin s’allonger à côté d’elle, elle pouvait sentir son corps se tendre, ses mains se crisper. Pourtant leurs corps ne se touchaient jamais. Et parce que le matin il était toujours le premier à s’éveiller et à quitter la chambre, elle ne s’apercevait jamais que toute la nuit, pas une seule fois Oswald ne lui avait tourné le dos.