Titre : Sans la guerre
Fandom : Avatar, le Dernier Maitre de l'Air
Personnages : Zuko (Aang et Katara sous-entendus)
Rating : K
Disclaimer : Ni l'univers d'Avatar, ni ses personnages ne m'appartiennent, malheureusement !
Résumé : Zuko médite sur les paroles d'Aang au sujet de la guerre et de ce qui aurait été si elle n'avait pas été.
A présent qu’il y songeait, Zuko avait presque envie de ricaner. Devant lui s’estompaient les silhouettes de ses ennemis, ceux qu’il poursuivait depuis des semaines - la bande de l’Avatar et l’Avatar lui-même. Pourquoi les laissait-il s’échapper à présent ? Seule une large bande d’eau le séparait de la terre ferme sur laquelle ils se trouvaient et ensuite, il n’y avait qu’une distance à pied qui s’accroissait à mesure que lui-même restait immobile pendant qu’ils fuyaient. Bientôt ils disparurent parmi les troncs d’arbres. A savoir où ils comptaient se rendre. Cependant, ce n’était pas là ce qui occupait les pensées du jeune prince. Les paroles de l’Avatar le troublaient plus qu’elles ne l’auraient dû et de ce fait, il était retenu en cet endroit malgré l’attention de ses hommes portée sur lui, surpris qu’il n’eût pas déjà ordonné leur débarquement pour les suivre. Le pont était sans dessus-dessous suite à leur passage ; la plupart d’entre eux en était venu à s’occuper à le remettre en état, espérant ainsi échapper à la colère qui menaçait d’exploser à chaque instant, comme il était de coutume avec le jeune homme.
Il n’en fut rien.
Zuko resta cramponné à la balustrade, pensif. Une fois encore, l’Avatar lui avait sous-entendu qu’une autre voie était possible, qu’ils auraient pu être amis comme cela avait été son cas dans l’une de ses vies antérieures. Ce n’était pas la première fois qu’il le suggérait et cela ne l’avait jamais tant perturbé auparavant ; à ses yeux, le garçon était juste naïf de croire une telle chose possible, surtout au vu des circonstances actuelles. La guerre.
Seulement ensuite, son visage s’était contracté en une moue triste et songeuse et il avait laissé s’échapper ces mots qui l’avaient stoppé net, comme s’ils avaient été prononcés en partie par une autre personne :
- Ce que je regrette le plus… C’est d’être mort aussi tôt. Si je n’avais pas… Tu imagines, s’il n’y avait pas eu la guerre ? Tous ces morts… mon peuple, mes amis, mais aussi les autres, les tiens également… il n’y aurait pas eu tous ces morts. Pourquoi ai-je été aussi crédule de croire qu’il abandonnerait son projet abominable de lui-même et pourquoi ai-je mis tant de temps à accepter mes responsabilités ?
S’il n’y avait pas eu la guerre… Il se mordit les lèvres dans un geste inconscient. Oh, s’il n’y avait pas eu la guerre ! Peut-être sa mère n’aurait-elle pas disparu, peut-être serait-il chez lui, auprès des siens et de sa famille entièrement réunie. Son cousin serait encore en vie. Aurait-ce été Iroh qui aurait hérité du trône ? Peut-être pas, vu l’ambition de son père - comment il s’y était pris pour l’avoir à la place de son ainé, il l’ignorait. Mais sa vie aurait été à peu près normale et tranquille, aussi innocente que l’avait été son enfance. Il ne se serait pas rendu à ce conseil de guerre qui n’aurait pas eu lieu d’être, celui durant lequel il s’était opposé au sacrifice de jeunes recrues, et il n’aurait ainsi pas été confronté à son père pour un affrontement qu’il avait refusé. Il n’aurait pas eu cette marque qui lui défigurait à présent la moitié du visage en réponse à cet abandon. Il n’aurait pas été banni, accompagné d’un équipage qui ne l’appréciait que peu voire pas du tout et de son oncle, à la poursuite de ce qui n’était, jusqu’à il y avait quelques mois seulement, qu’une légende à laquelle presque personne ne croyait plus.
Le monde aurait été totalement différent s’il n’y avait pas eu la guerre.
Sa gorge se serra et pour la première fois, il maudit cet aïeul qui l’avait provoquée. Pourquoi faire d’ailleurs ? Qu’était-elle sensée leur apporter ? Leur peuple la poursuivait en quête de grandeur, soi-disant pour en faire jouir le reste du monde, or jusque-là ils n’avaient rien apporté de tout cela. Les Temples de l’Air n’étaient plus que des ruines, le Pôle Sud s’était réduit à une tribu ridicule et famélique et beaucoup de régions du monde ne se portaient pas beaucoup mieux. Quel gâchis. Combien avaient perdu un proche voire tous ? Peut-être était-ce le cas de toute la bande et pas seulement de l’Avatar, dernier survivant parmi les maitres de l’Air…
Et si les siens finissaient par l’emporter, la paix régnerait-elle réellement ?
Il se morigéna en pensée. Il ne devait pas tant douter de l’intégrité de son peuple. De toute façon, qu’y pouvait-il ? Les choses étaient ainsi, ils étaient incapables de revenir en arrière et ce n’était pas lui-même, seul, qui changerait la donne. Cette vie qu’ils n’auraient jamais et qu’ils ne pouvaient que rêver n’existait pas. C’était juste un rêve impossible d’une époque depuis longtemps révolue et d’une paix qu’ils ne connaitraient sans doute jamais.