Titre : Sur un aveu
Fandom : Avatar, le Dernier Maitre de l'Air
Personnages : Aang, Katara, Zuko
Rating : K
Disclaimer : Ni l'univers d'Avatar, ni ses personnages ne m'appartiennent, malheureusement !
Résumé : Pour une raison inexplicable, Zuko se retrouve ivre et révèle un 'secret' qui laisse ses amis stupéfaits.
Pourquoi avait-il commencé à boire et comment avait-il fini ivre ? Ni Katara ni Aang n’en avaient aucune idée et Toph se fichait bien de la réponse, occupée à se curer les ongles des pieds. Concernant Sokka, ce n’était pas réellement étonnant ; le retrouver à présent vautré au sol, couché de tout son long, de la bave coulant du coin de la bouche jusqu’à son menton pour s’égoutter ensuite sur les dalles froides non plus. Son verre s’était répandu sur le sol et c’était un miracle qu’il ne fût pas brisé. Mais comment avait-il réussi à trainer Zuko dans sa séance de beuverie ? C’était tout simplement incroyable - un vrai tour de force. Pas dans le bon sens du terme mais c’en était un. Le soupir de Suki passa presque inaperçu, estompé en grande partie par les ronflements sonores de son petit-ami. Elle se baissa pour le ramasser. Aucun de ses amis n’y prêta de réelle attention ni ne proposa leur aide, accaparés par Zuko. Les capacités de ce dernier n’avaient pas encore totalement disparu car il parvenait encore à se tenir à peu près droit sans être obligé de se tenir à quelque chose, mais c’était au prix de nombreux efforts. Ainsi il vacillait de temps à autre et semblait constamment sur le point de s’écrouler sur la table pour imiter son homologue mais il s’en abstenait. Il ne cessait de papillonner des yeux car il lui était difficile de les garder constamment ouverts et même de les garder ouverts tout court. Cela faisait plusieurs minutes que Katara avait profité de son état pour retirer son verre de sa main et le mettre hors d’atteinte ; jusque-là, le jeune homme ne s’en était toujours pas rendu compte.
Alors que Suki venait de quitter la pièce, Sokka affalé contre elle et pesant de tout son poids, Zuko fut soudain secoué d’un rire qui fit sursauter ses deux amis et ils le considérèrent avec effroi en écarquillant les yeux, comme s’il était fou. Rien, strictement rien n’expliquait sa brusque crise d’hilarité. Il attira à peine l’attention de la troisième qui haussa un sourcil sans se détourner de sa tâche. Suki ne tarda pas à revenir pour observer, stupéfaite, le même spectacle que ses amis. Puis le rire cessa subitement et il se mit à fixer la surface en bois et les veinules qui la striaient d’un œil vide. Le silence qui s’ensuivit se fit de plus en plus oppressant à mesure que les secondes s’égrenaient, lourd de sens ; un sens qui leur échappait totalement. Cependant, la gravité que revêtaient désormais les traits de Zuko ne les rassurait pas.
- Zuko ? fit Katara d’une voix hésitante. Tu es sûr que ça v - je crois que tu as besoin d’aller dormir.
La voix douce de la jeune femme dut lui évoquer quelque chose car il redressa brusquement la tête pour planter son regard dans le sien.
- Katara…
La susnommée le jaugea avec davantage de curiosité et elle se demanda un instant s’il n’était pas sur le point de s’effondrer.
- Il faut que je t’avoue quelque chose.
Même Toph se tourna vers lui, intriguée. La phrase sonnait étrangement et la concernée ne savait que penser. Etait-il réellement sur le point de lui faire un aveu important sur une réalité véridique ou l’alcool le faisait-il juste délirer et raconter n’importe quoi ?
- Je…
- Tu ?
Tous étaient suspendus à ses lèvres, curieux de découvrir ce qu’il en était - et pour une fois, ils comprenaient le côté aspirateur de potins de Sokka. En même temps, c’était de Zuko qu’il s’agissait ; le jeune homme était si taciturne et parlait si peu de lui-même que forcément, il était source de curiosité pour eux. L’entretien du secret était inné chez lui. En apprendre plus sur lui, même de cette manière, était donc assez bienvenu.
Mais surtout, ses propos et sa gravité soudaine sonnaient comme s’il était sur le point de se déclarer, et c’était ce point-là qui les tenait le plus en haleine pour diverses raisons - car ils n’en seraient pas forcément ravis, Aang en tout cas. Avoir la concurrence du prince pour le cœur de la jeune fille ne l’arrangerait pas beaucoup. Déjà qu’il semblait avoir peu de chance de rencontrer le succès… Pour Katara, le sentiment était mitigé mais elle préféra ne pas réfléchir davantage à ce sujet ni comment elle vivrait une révélation pareille. Chaque chose en son temps.
- Je… je ne te déteste pas.
Un blanc suivit sa déclaration pendant plusieurs secondes. Katara cligna des yeux, éberluée, et même Aang secoua la tête tandis qu’il se questionnait sur le sens éventuel de ses paroles. C’était ça son aveu ? Dépitée, elle constata qu’elle était presque déçue. C’était totalement ridicule, elle le savait déjà ! L’un comme l’autre s’était déjà signifié qu’ils se considéraient comme des amis désormais.
Il était définitivement ivre. Elle se leva.
- Je ne t’ai jamais détesté en fait, poursuivit-il, le regard baissé. Même quand nous étions ennemis et que tu étais particulièrement agaç -
- C’est bon, j’ai compris l’idée, merci, grogna Katara en l’attrapant par le bras pour l’aider à se lever, peu désireuse de connaitre l’adjectif qu’il comptait utiliser bien qu’elle l’eût deviné. Toi, tu as surtout besoin de dormir.
Elle regretta presque aussitôt son initiative lorsqu’il s’écroula sur elle et pesa ainsi de tout son poids. Elle remua pour le bouger et mieux le caler dans ses bras et rougit un peu en le touchant à travers le tissu. Zuko avait un corps plutôt musclé et bien fait, c’était indéniable. Même si sur le moment, elle aurait préféré qu’il fût plus svelte et plus léger, ce qui l’aurait arrangée dans son entreprise actuelle.
Heureusement, Aang vint à son secours et récupéra un peu du poids du prince. Zuko ne répliqua pas et se laissa porter par les deux amis, dodelinant de la tête au gré de leurs mouvements. Ils disparurent par la même porte que Sokka et ne resta ainsi plus que Toph et Suki. Un sourire insidieux s’était glissé sur les lèvres de l’aveugle, qu’elle garda hors de vue de son homologue en reprenant sa précédente activité. Le silence s’installa entre les deux jeunes filles qui ne parlaient que peu entre elles. Il persista jusqu’à ce que les deux autres revinssent, un soupir sur les lèvres.
- Il s’est endormi aussitôt affalé sur le lit ! déclara Katara en s’asseyant brusquement sur la première chaise qui lui tomba sous la main.
Elle se massa l’épaule endolorie, celle sur laquelle avait pesé le jeune prince. Toph s’en amusa.
- Tu sais, je doute qu’il faille prendre sa déclaration au sens strictement littéral.
Katara releva la tête, déboussolée, alors qu’Aang écarquillait les yeux.
- Pardon ?
- C’était vraiment une déclaration d’amour ? s’inquiéta Aang, ce qui valut une œillade étrange de la fille qu’il aimait. Je veux dire, Zuko te l’avait dit avant ?
Etrange, de tous il n’aurait pas cru que si le maitre de Feu avait voulu se confier, il aurait choisi la maitre de la Terre. Elle ne s’y prêtait pas vraiment. En même temps, il n’était pas non plus proche de Suki et le jeune avatar ne voyait pas Sokka remplir ce rôle. Lui-même ? Zuko s’était sans doute aperçu de son amour pour la jeune fille, il était perspicace. Et il ne l’aurait pas révélé à la concernée… En fait, il ne voyait aucun confident valable en aucun d’entre eux.
Toph roula des yeux comme si ses questions étaient stupides.
- Bien sûr que non. Mais ce que je veux dire…
- C’est que tu extrapoles à partir de ses paroles, rétorqua Katara en croisant les bras. Mais cela ne veut strictement rien dire, on ne sait pas pourquoi il a dit ça - lui-même ne doit pas le savoir d’ailleurs.
Cependant, malgré l’assurance qu’elle affichait, aucun d’eux ne pouvait nier en lui-même que le doute subsistait.