Titre : Et parsemée de pavot, Aphrodite serait meilleure
Auteur :
anadyomedePersonnages : Dionysos et mention à d'autres dieux
Fandom : Mythologie grecque
Disclaimer : Domaine public
Rating : PG
Ce qu’il y a de bien avec le vin, c’est qu’il n’est jamais ni trop tôt ni trop tard pour en boire.
Quand on s’ennuie, quand on est triste, quand on est joyeux ; aux enterrements comme aux mariages, aux naissances et avant de partir à la guerre… Il n’y a pas de bon ou de mauvais moment, Dionysos en est intimement convaincu - et le fait que toutes les fêtes en son honneur se transforment en orgie n’a absolument rien à voir.
Oh, Athéna peut bien crâner avec son art de la guerre et de la justice, Zeus faire son malin en balançant des éclairs et Aphrodite parler amour comme on parle tarte aux fraises, eux, le doux, le tendre goût du raisin coulant le long de la gorge, c’est directement à leur cerveau qu’il s’attaque pour les laisser comme des agneaux un soir d’orage - oui, on ne dirait pas comme ça, mais Dionysos est un peu poète, parfois.
L’explication est très simple : à force de ne se concentrer que sur des choses compliquées (qui gagnera cette guerre ? comment coucher avec Machine enfermée au fond d’une tour ? pourquoi ce garçon surpuissant est-il encore vivant ?), ils en oublient que seul un entrainement régulier les empêchera de finir ivre dès la première outre avalée. Résultat… résultat, Zeus a des enfants un peu partout dans le monde et Héphaïstos est aussi cocu qu’Héra (ou presque).
C’est pourtant pas faute d’avoir essayé d’y remédier ! Dionysos se tue à leur expliquer que surtout, on n’a pas idée de boire sans manger ces délicieux petits gâteaux au miel, par exemple. Mais ils arrivent tous avec leurs histoires de régimes, de beauté, et gnagnagna. Alors rien que pour les emmerder, il se gave de petits pains au pavot et au miel, il fait cuire quelques grives, des cochons entiers, amène des olives et du pain. Dans ces moments-là, il croise le regard désapprobateur de cette frigide d’Artémis - Artémis qui, attention, prend très soin de son alimentation alors qu’elle ne s’enverra jamais en l’air (non mais vraiment, à quoi ça sert ?). Donc Artémis est une chieuse qui ne connaît aucun des plaisirs de la vie. Si elle verrait comme ils dégoulinent entre les doigts, ces gâteaux, comme ils fondent dans la bouche, elle en ravalerait ses flèches et se damnerait pour y poser les lèvres.
« Tu deviendras le dieu le plus obèse de l’Olympe, déclare Arès en roulant des muscles comme un taureau crétin (tout sur les bras, rien dans la tête). Tu vas voir qu’un de ces jours, tu vas te réveiller et on devra te rouler pour te faire avancer. »
Aphrodite, elle, se contente de faire glisser une bretelle découvrant ainsi un sein aussi moelleux qu'un raisin confit. Puis elle le fixe et susurre :
« Ta petite bouée pointe le bout du nez. »
Et puis elle part. Sans remettre sa bretelle, bien sûr.
Puisque tout le monde a décidé qu’il finirait rempli de graisse, tant pis. Dionysos se révolte. Il mange en se bouchant les oreilles et il les laisse tous crever d’envie devant ses savoureux mets. De toute façon, Aphrodite, c’est pas non plus comme si elle le trouve laid, elle finit toujours par se glisser dans son lit quand elle s’ennuie (et puis franchement, quelle bouée ? C’est du muscle, un peu caché, d’accord, mais du muscle quand même).
Dionysos, tout le monde l’aime. Particulièrement les mortels qui déposent toujours du bon vin et de savoureuses pâtisseries sous ses statues. Alors ce n’est pas de gourmandise dont il fait preuve, non : il honore ce qu’on lui offre.
Ce n’est pas sa faute.