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52 saveurs Thème : #1 - Cinq nuances de blanc. (liste 1)
Série : Blue Exorcist (manga)
Personnages : Okumura Rin - Shima Renzô
Spoilers : tome 6.
Rating : K.
Biiip. Biiip. J’écrase mon poing sur cette saleté de réveil, puis ouvre un œil pour voir l’heure. Six heure cinquante, Lundi matin. « Et une nouvelle semaine de cours qui commence », marmonné-je avant de replonger sous la couette.
Lorsque je suis arrivé en cours pharmacologie anti-démon ce matin-là, j’ai eu l’agréable surprise de voir Rin assis sur une table, en face de Konekomaru et Ryuji. Je me suis avancé vers eux, le sourire aux lèvres, puis me suis installé à côté de Rin :
-« Hey, Rin ! Je croyais que tu t’étais fait interdire de cours.
- Ouaip, mais Shûra doit organiser notre séjour à Kyoto, du coup elle m’a laissée à mon frangin. »
« C’est vrai qu’il y part pour un mois. », me rappelé-je, fixant sans vraiment le voir Konekomaru se tordre les doigts.
« Je ne comprends pas, demanda celui-ci, elle ne pouvait pas t’emmener avec elle ou te laisser chez toi ? Pour une journée, ça n’est pas très utile de venir en cours…
-Oui, mais quand ils ont découvert que je suis le fils de Satan, les Grigoris ont décidé que je devais être en permanence à portée de vue de Yukio ou Shûra », marmonna Rin.
Ça n’a pas l’air de lui faire des masses plaisir.
-« Ah, je vois. »
Konekomaru baissa les yeux, gêné. Même s’il a compris que Rin n’est pas dangereux pour lui, il est toujours mal à l’aise avec le fait d’être l’ami du fils de Satan. Il pense que ce n’est pas correct pour le chef du clan Miwa de se montrer trop proche du fils de celui qui a tué son père et prédécesseur. Techniquement, il n’a pas tort, ça pourrait lui causer des problèmes.
-« Bah, ça ne me dérange pas. Comme ça je peux passer la journée avec tout le monde, c’est chouette. Par contre, l’uniforme, je m’en serais passé. J’ai plus l’habitude, depuis le temps », rit Rin.
Ryuji attrapa un pan de la chemise de Rin.
-C’est vrai que tu t’en sers pas souvent, regarde ta chemise ! Elle est aussi blanche que si elle était neuve ! »
Je regarde Rin rire bêtement à la remarque, puis me perd dans la contemplation de sa chemise. C’est vrai que les nôtres ont un peu grisé, dis donc. Pas terrible, la lessive qu’utilisent les employés. Celle de Rin est toute blanche, ça fait presque mal aux yeux de la regarder à cause du soleil qui l’éclaire par la fenêtre. C’est drôle, ça rend Rin tout lumineux, comme une étoile.
Lorsque Shiemi arrive, elle est évidemment toute contente de voir que Rin est là. Officiellement, c’est pour voir Yukio qu’elle a commencé les cours d’exorcisme, mais je me demande si ce n’est pas plutôt pour Rin qu’elle en pince. Ou alors c’est juste qu’elle l’aime bien.
C’est une gentille fille, Shiemi, et une des rares personnes qui arrive à supporter Miss No-Sourcils. Izumo et Shiemi se sont énormément rapprochées depuis que Paku et Rin sont tous les deux partis. Ça m’a inquiété au début, je pensais qu’Izumo se servirait de Shiemi comme elle l’a fait au début de l’année, mais en réalité elles sont réellement devenues des amies proches.
Le cours passe assez vite, et je dois avouer que je n’en ai pas écouté grand-chose, en grande partie à cause de Rin. En effet, Shiemi s’est assise à côté d’Izumo. J’aurais pensé qu’elle se serait assise à côté de Rin, depuis le temps qu’elle ne l’a pas vu, mais apparemment elle ne veut pas laisser Izumo toute seule. Konekomaru et Ryuji, eux, se sont installés à la même table : ils voulaient pouvoir écouter le cours sans se faire distraire par Rin.
C’est vrai que c’était impossible de suivre, mais on s’est bien amusés. On à fait des morpions sur la table, on s’est raconté des blagues débiles, les dernières missions qu’on a fait séparément. Le professeur Okumura nous a rappelé à l’ordre pas mal de fois, ça n’avait pas l’air de lui plaire de devoir supporter Rin toute la journée.
*
Ensuite, on est allé en cours de sigillographie et Rin est resté avec son frère. Il a dû suivre les cours d’élèves plus âgés. Je me demande à quoi ressemblent les autres promotions, on ne les croise jamais. Enfin bref, quand on les a revus pour la pause déjeuner, Yukio avait l’air sérieusement en pétard. Enfin il avait de quoi : il était recouvert de craie blanche, on aurait dit qu’il venait de prendre un bain de farine tout habillé.
La tête qu’il faisait, c’était à mourir de rire ! Ses sourcils étaient tous froncés, ils se rejoignaient presque et sa bouche était grande ouverte pour laisser passer les énormes insultes qu’il lançait à Rin. Imaginez un peu : ses sourcils recouverts de craie blanche et sa bouche qui crachait des insultes farineuses, on était tous morts de rire.
Quand Rin a réussi à calmer son frère, on a enfin pu savoir ce qu’il s’était passé. Un truc tout bête, en fait : Rin a aidé Yukio a vider les poubelles où il met les poussières de craie qu’il balaie quand il doit effacer les cercles qu’il trace au sol. Sauf que doué comme il l’est, Rin a fait tomber une des poubelles sur la tête de Yukio.
Finalement, on s’est installés pour manger nos bentos. En tout cas, Rin n’a pas lâché son sourire depuis ce matin, il doit vraiment être heureux de nous voir. Moi aussi je suis content qu’il soit là.
J’ai jeté un coup d’œil à ceux de Rin et Yukio, ils avaient l’air aussi délicieux qu’habituellement. A ce qu’il parait, Rin est un super bon cuisinier, même que c’est lui qui prépare son bento et celui de son frère. En tout cas, ça sent bon. Et son riz est tout blanc, il a l’air si bon. Je vais lui demander si je peux goûter, tiens.
Rin accepte avec un sourire, puis me tend son bentô.
-« Mmmmh…, je m’exclame, c’est vraiment trop bon, Rin ! »
Ryuji pique un bout d’omelette dans le bentô de Yukio, pour tester. Lui aussi a l’air d’adorer :
-« Ben dis donc, Rin ! T’es bonne à marier. »
Haha, pauvre Rin, il est tout rouge. N’empêche, je l’imagine dans une longue robe de mariée blanc écru, avec un voile sur ses cheveux, pour cacher qu’ils sont courts. Il serait beau là-dedans, tiens ! J’ai presque envie de sortir mon carnet pour le dessiner.
-« C’est vrai qu’il pourrait facilement ouvrir un restaurant s’il ne veut plus être exorciste, acquiesce Konekomaru, qui vient de goûter lui aussi.
- Bon, Rin, c’est décidé, quand tu reviens de Kyoto, on fait une grande fête et c’est toi qui cuisine !, lance Ryuji.
-Héé ! Merci de demander mon avis, et si j’ai pas envie de cuisiner pour vous, hein ? »
Tandis que Ryuji et Rin se chamaillent, je gribouille la tête de Rin et le début d’un voile de mariée sur mon carnet.
« Ah mince. », je marmonne. Quelque chose vient de me pousser le bras, ça m’a fait faire une grosse rature. C’est Kuro qui vient voir ce qu’il se passe. Enfin je crois, il n’y a que Rin qui peut vraiment savoir pourquoi il vient nous voir. Je lui demanderais bien, mais en ce moment, il est un peu occuper à se friter avec Ryuji.
Le Caith Sit vient poser ses pattes blanches sur mes genoux. Je le gratouille un peu, c’est tout doux. J’aurais presque envie de me faire un manteau à col en fourrure de Caith Sit. Les poils noirs pour le manteau en lui-même, et les poils blancs du poitrail pour le col et le tour des manches, ça serait classe, non ? Non, d’accord, je sais, on ne fait pas de manteau en poil d’animaux vivants. Et du synthétique, alors ? Enfin si c’est possible de créer synthétiquement des poils aussi blancs que ceux de Kuro. Ça ne doit pas être facile, ils sont vraiment magnifiques. De la neige à peine tombée paraitrait sale à côté.
*
L’après-midi, il n’y a que Shiemi, Izumo et Ryuji qui ont cours. Les filles ont des cours en plus, parce qu’elles doivent apprendre à dresser leur familier. Et Ryuji prend des cours de tirs en dehors de l’académie, vu qu’il veut devenir Dragon. En plus, Konekomaru doit voir un chef de clan quelconque, un truc en rapport avec le fait qu’il est le chef du clan Miwa, je ne sais pas trop. Du coup, je passe l’après-midi en ville avec Rin : on doit acheter de quoi se faire un méga-repas ce soir, pour son départ et celui de Shûra.
Quelque part entre le supermarché et le vendeur de fruits et légumes, sur la rue principale de la Croix-Vraie, je m’arrête devant un magasin qui vend des chaussures, des sacs et des écharpes. Il y a une écharpe qui est exactement de la même couleur que le poitrail de Kuro, c’est dingue ! Lorsque je la montre à Rin, ça le fait rire.
On entre à l’intérieur, puis on l’essaie tous les deux. Elle est vraiment aussi douce que Kuro. Pris d’un doute, je jette un coup d’œil à l’étiquette. En la lisant, je constate soulagé que c’est bien du poil synthétique et pas celui d’un animal.
-« Dis donc, tu les aimes à ce point, les poils de Kuro, me demande Rin, une lueur amusée dans les yeux. Espèce de fétichiste des chats, va ! Tu vas le découper pour t’en faire des gants ? T’es dingue.
-Mais nan, ça va pas la tête ! »
C’est lui qui est dingue, d’abord ! Et puis c’est normal que j’aime les chats vivants : ça chasse les insectes, c’est génial !
-« Allez, fait pas cette tête-là, je te l’offre, ton écharpe. Ça t’évitera de charcuter mon familier. Enfin… De te faire charcuter par mon familier, plutôt », ajoute-t-il après un instant d’hésitation.
C’est vrai que face à Kuro, je ne fais pas vraiment le poids, il est vraiment trop puiss-
Hey ! Il vient de dire quoi, Rin ? Il me l’offre ? Pour de vrai ?
*
Apparemment oui, puisque je suis actuellement assis sur un banc, un paquet de bonbons dans la main droite, la gauche à l’intérieur, l’écharpe autour du coup et le sourire de Rin en face des yeux. Qu’est-ce qu’il a les dents blanches, dis donc. Je n’avais jamais remarqué. Ça brille comme dans une pub Colgate.
-« Tu pourrais me remercier pour l’écharpe, quand même. Et puis arrêter de faire la tête du mec qui vient de voir le Père Noël déguisé en schtroumpf danser la macarena.
-La maca… T’as des idées bizarres, Rin.
-Ah ! Enfin, tu émerges.
-Ouais, merci… »
Je ne précise pas « pour l’écharpe », il a sûrement compris.
-« De rien. » me répond t-il, ses dents pointues découvertes.
« Il a vraiment les dents blanches, pensé-je en me levant du banc. Je croyais que les démons les avaient jaunes… Ou alors c’est juste, parce que je tombe toujours sur des démons sales que je crois ça. »
-« Bon alors, il nous reste quoi à acheter ? », demandé-je en secouant la tête, pour me remettre les idées en place.
Tout ce que j’ai en réponse, c’est cet éternel sourire.