Mezerhian - conseil de guerre

[asfaloth14]

Titre: Conseil de Guerre
Fandom : Mézérhían
Personnage : Teagan - Kieràn - Sei Cahivocus - Sei Rovenàl
Rating : G
Disclaimer : Tout à moi ^^
Nombre de mots : 3827 mots

Teagan traversait les couloirs d'Halfàn d'un pas mesuré. Ses bottes claquaient contre le sol de pierre et son épée, qu'elle portait au ceinturon, cliquetait dans son fourreau. Derrière elle, la suivant comme son ombre, se tenait le Lieutenant Kieràn. Au début elle s'était énervée à le voir se tenir toujours à quelque pas en retrait, elle avait eut l'impression d'avoir un animal de compagnie, hors ce n'était pas de cette manière qu'elle voyait le jeune homme. Puis elle avait finit par s'habituer à sa présence et au moins elle se déplaçait dans la citadelle en confiance. Elle était certaines que le soldat surveillait ses arrières.

Elle appréciait de plus en plus Kieràn. Il était toujours de bon conseil malgré son inexpérience dans le commandement il se contentait de la soutenir et de l'aiguiller Elle avait demandé à être informée des préparatifs bien qu'elle y participe elle même et Kieràn lui avait soufflé qu'il serait de bon ton de tenir une nouvelle réunion avec les deux Seigneur présents. Teagan s'était maudite de ne pas y avoir penser et avait immédiatement fait quérir les seigneurs de l'Heiroken et du Daunlhiran. Elle avait expressément demandé que la réunion aie lieu dans la bibliothèque. Il était tout simplement hors de question qu'elle remette les pieds dans cette salle du trône impressionnante du haut duquel le Seigneur Rovenàl l'avait incendié. Elle était mal à l'aise face à l'énorme trône et des questions qu'elle ne voulait pour le moment pas se poser tournaient dans son esprit. Elle avait donc choisis un terrain neutre empli de savoir pour tenir cette réunion.

Lieutenant Kieràn ? Interpella-t-elle en continuant sa route vers la bibliothèque
Oui, Elarià
Comment appelle-t-on ce genre de réunion ?

Devant lui elle n'avait plus peur de poser des questions soulignant son ignorance, après tout il l'avait vu alors qu'elle se battait avec son mutisme, le visage boursouflé par les pleurs. Elle ne pouvait pas tomber plus bas dans son estime et pourtant il était resté silencieusement à ses cotés, la réconfortant par sa présence sans émettre le moindre commentaire négatif. Il l'avait également soutenue face à son propre Seigneur et l'aidait dans les préparatifs pour leur départ au front. Il était désormais comme son bras droit, et elle acceptait ses conseils .

Un conseil de guerre, Elarià
Merci

Teagan hocha la tête, elle allait donc tenir son premier vrai conseil de guerre. Elle se sentait fébrile mais en même temps impatiente. Les choses bougeaient enfin même si en premier lieu elle n'aurait jamais cru diriger les opérations elle se réjouissait de repartir d'Halfàn.

Ils arrivèrent enfin à la bibliothèque et elle y pénétra rapidement. Elle aimait ces lieux, elle qui n'avait jamais été férue d'étude avait finalement comprit l'importance du savoir et lorsqu'elle ne passait pas son temps à préparer leur départ imminent, elle s'enfermait dans cette pièce pour dévorer différents livres. Cela lui permettait d'apprendre tout en vidant son esprit des sujets qu'elle souhaitait ne pas aborder. Elle s'approcha de la table centrale de la pièce ou l'attendaient les deux Seigneur la tête haute et elle l’espérait un air neutre.

Votre Majesté, la salua le Seigneur Cahivocus en mettant un genou à terre.

Le Seigneur Rovenàl se contenta d'un signe de tête respectueux et Teagan entendit le Lieutenant Kieràn lâcher un soupir derrière son épaule. Pour sa part elle ne se formalisait pas de se manque de politesse, son instinct lui dictait même de reprendre le Seigneur du Daunlhiran pour l'inciter à se montrer moins protocolaire mais elle se ravisa. Elle détestait toujours autant les courbettes et les ronds de jambes mais désormais elle commençait à en comprendre l’intérêt et même si elle avait décider de ne pas châtier le Seigneur de l'Heiroken pour son manque de respect elle notait chacune de ses entorses dans un coin de sa tête, et si un jour elle en avait l'occasion elle lui ferait payer son manque de confiance et sa misogynie.

Messeigneurs, les salua-t-elle en retour. Je vous aie fait quérir pour avoir plus d'informations sur les préparatifs en cours.

Les deux hommes se dévisagèrent un court instant et ce fut finalement le dirigeant du Daunlhiran qui prit la parole.

Majesté, les préparatifs avancent plutôt bien compte tenu de l'état de nos hommes et de nos possibles provisions
Halfàn donne plus que sa part en provision ! Le reprit aussitôt le Seigneur Rovenàl. Nous sommes désormais les seuls à soutenir l’effort de guerre....
… et nous vous en sommes reconnaissant, le coupa sèchement Teagan.

Elle aurait volontiers rabrouer le dirigeant de l’Heiroken mais il lui fallait faire des efforts pour se montrer plus «  aimable »

Nous sommes bien conscient des sacrifices de l'Heiroken, lui rappela-t-elle tout de même froidement. Et lorsque nous auront chassé les Estiens de vos terres nous vous restituerons vos vivres.

Elle tenait clairement à rappeler qu'elle avait toujours l’intention de défendre des terres dont la défenses incombait avant tout au Sire de l'Heiroken. Un silence gêné s'installa et le Seigneur Cahivocus qui malgré sa masse colossale semblait vouloir s’insérer entre deux livres de la bibliothèque reprit la parole.

Les forgerons ont travaillés jours et nuits et nous seront plus pourvu en armes que nous aurions pu l'espérer.
C'est une nouvelle satisfaisante, se ravi Teagan

Son enthousiasme incita le Seigneur du Daunlhiran à continuer.

Il en va de même pour les chevaux, le fait que les Estiens vénèrent les équidés est une aubaine, nos force seront bien pourvue en monture et nous comptons même quelques Eiwoarn ce qui n'est pas négligeable

Teagan hocha la tête. Avoir des cavaliers dans ses force était un point fort. Elle n’avait pas été formée pour diriger une armée loin de la mais elle se doutait qu’une charge de chevaux et plus particulièrement d’Eiwoarn impressionnerait l’ennemi.

Les cavaliers sont-ils assez nombreux pour former un véritable corps ? demanda-t-elle

Elle imaginait déjà une cinquantaine d'Eiwoarn fonçant sur l'ennemi, les bruits de leurs sabots faisant trembler le sol et les cris de leurs cavaliers les encourageant.

Il n'y à plus de véritable corps d'Eiw'draàn depuis des années Majesté, la reprit le Daulhiran'en. Mais nous comptons de solides montures hybrides.

Teagan ne broncha pas, tentant de rester stoïque alors qu'elle ignorait ce qu'était un Eiw'draàn. Elle se promit de faire des recherches plus tard et se contenta de hocher doucement la tête.

Bien, dit elle, à cours de mot.

Le Seigneur de l'Heiroken se racla la gorge et la Princesse reporta son attention sur lui.

L'infirmerie est encore pleine, souligna-t-il. Et le Laarkï travaille sans relâche.

Teagan se mordit la langue pour ne pas lui hurler dessus. Sa manière de souligner les poins négatifs la mettait à rude épreuve mais si elle voulait passer pour une adulte responsable capable de prendre de grandes décisions pour l'avenir du royaume de son père elle devait agir avec maturité.

Je suis au courant, se contenta-t-elle de répondre. Je lui apporte mon aide à de nombreux moment de la journée. Il ne pense pas déplorer plus de mort que ceux qui nous ont déjà quitté.

Sur ces mots elle sentit son cœur se serrer. Elle ne mentait pas, elle assistait le Laarkï des qu’elle avait un moment car pour elle c’était là sa place. Elle ne comprenait pas encore bien pourquoi mais sa présence apaisait les mourants. Alors qu’ils rendaient leur dernier souffle ils lui tenaient la main et certains avaient même soufflé à quel point ils étaient heureux d’avoir pu passer quelques instants à ses cotés. Teagan prenait sur elle pour ne pas s’effondrer que ce soit lors de ces moments passé à l’infirmerie ou lors de la crémation des soldats. Elle avait insisté pour que chacun des hommes succombant de ces blessures dans l’enceinte d’Halfàn soit inhumé sur un bûché comme il en avait été pour Aranrhod Rovenàl. Elle ne se permettait pas de craquer en songeant que chacun de ses hommes avait donné sa vie pour tenter de sauver le royaume et était mort à cause de la trahison ignoble des Cyriatan’ens.

Les infections semblent se résorber, continua-t-elle en se rappelant le compte rendu que lui avait fait le Laarkï quelques heures plus tôt. Et pour ce qui est des amputations... ces hommes resteront ici, une fois remis il pourront être utile au château.

Elle nota clairement le regard désapprobateur du Seigneur Rovenàl mais ne baissa pas les yeux, elle ne lui laisserait pas le choix et prendrait garde à laisser des ordres bien précis pour que ces hommes aient le temps de se remettre et s'habituent à leur handicap avant qu'il ne deviennent les larbins du Seigneur de l'Heiroken.

A votre avis quand pourrons nous prendre la route ? demanda-t-elle en se redressant.

Elle vit les deux hommes échanger un regard et elle soupira.

D'ici une dizaine de jours votre Majesté, finit par répondre le Seigneur Cahivocus.
C'est parfait.

La réponse la satisfaisait amplement. Elle aurait pensé qu'il leur faudrait plus de temps pour se préparer mais finalement les choses avançaient plus vite que prévu ce qui lui convenait. Elle voulait quitter Halfàn et se remettre en action le plus vite possible.

Je vous ai également réunis pour avoir votre avis sur une autre question, dit elle en se tournant vers le Lieutenant Kieràn.

Elle prit conscience que ce dernier ce tenait de nouveau en retrait et cela l'agaçait. Elle tenait à son avis autant, voir plus, qu'à celui des deux hommes devant elle. Elle lui fit un signe de tête pour qu'il s'avance mais il ne broncha pas. Certes il n'avait pas un statut aussi haut que les deux seigneurs de province mais elle ne comprenait pas pourquoi il restait ainsi en retrait.

Pensez vous qu'il y aie encore moyen de solliciter une aide extérieure ? Demanda-t-elle en décidant de finalement laisser Kieràn dans son coin.
Que voulez-vous dire ? Demanda le Daunlhiran'en.

Teagan allait répondre mais le Seigneur Rovenàl la devança.

Des centaines de soldats sont morts aux cotés de votre père sur le champ de bataille ! Cracha-t-il en posant violemment ses poings sur la table. A la demande du roi nous lui avons envoyé tout nos hommes, gardant à peine de quoi assurer le confort de nos châteaux...
Le confort de vos châteaux, répéta-t-elle abasourdie

Cette fois elle sentit sa colère se réveiller. Il était certes plus âgé qu'elle et plus expérimenté mais il avait encore moins d'expérience qu'elle sur un champ de bataille. De plus elle n'aimait pas la façon dont il s'adressait à elle ni la façon dont il traitait ses hommes. Elle baissa les yeux pour tenter de retrouver son calme et son regard se posa sur ses mains posées sur la table. A ses poignets se trouvaient ses canon de bras gravés. Une simple pièce de cuir dont la vue lui pinça pourtant le cœur. Maeron était toujours là avec elle. Les magnifiques gravures faites dans le cuir représentant des loups l'accompagnaient partout. Si elle fermait les yeux elle pouvait voir le jeune homme et presque sentir sa présence à ses cotés. S'il avait été là il lui aurait conseillé de canaliser sa colère pour s'en servir à bon escient. Il lui avait aussi conseiller de s’affirmer, qu'un jour elle tiendrait les rênes de Mézérhian et qu'elle devrait trouver sa place et accepter sa condition.

Seigneur Rovenàl vous allez m'écouter attentivement, dit elle en se redressant pour le fixer droit dans les yeux.
Je..., commença le Seigneur
Je suis Teagan Mézérhian, fille d'Aelred Mézérhian et de Cairistorià Malnauren, insista-t-elle et vous allez m'écouter.

Le Seigneur se redressa et croisa les bras sur sa poitrine. il la dépassait d’une bonne tête mais il était hors de question qu’elle se laisse intimider par un homme qui ne savait pas ou était sa place ni quel était son rôle.

Vous avez prêté allégeance à la famille royale de Mézérhian ! Gronda-t-elle sans dissimuler sa colère. Certes ce n'est pas de votre fait mais votre ancêtre à ployer le genou. Avec cette allégeance vous avez juré obéissance à Aelred Mézérhian et en échange lorsque les terres du royaume ont étés menacées mon père à lever une armée pour contrer l’ennemi. Si nous n'avions pas été dupé nous aurions gagné cette guerre, alors deux solutions s'offrent à vous et je ne réitérerai pas mon offre.

Teagan pensait chaque mot qu'elle prononçait et prenait soudain conscience que si quelqu'un pouvait remettre le Seigneur Rovenàl à sa place c'était elle.

Soit vous obéissez et renouvelez votre allégeance envers le sang des Mézérhian et le royaume de mon père, lui dit-elle sans le lâcher des yeux un seul instant. Soit vous prenez votre indépendance et nous quitterons vos terres et votre château trop peu fournis en homme pour assurer votre confort. Par ailleurs je laisserai les Estiens parcourir vos terres et j'informerai votre peuple, tout ces pauvres gens qui vivent sur vos terres et attendent votre protection, que leur Seigneur est un lâche qui préfère rester enfermé entre les murs de sa forteresse pour ne pas risquer sa vie. Et lorsqu'ils viendront armés de fourches et de piques, déçu par leur propre Seigneur, pour réclamer votre tête il ne faudra pas venir vous plaindre à la couronne.

Un silence pesant s'abattit sur la pièce et pourtant Teagan ne regrettait aucunes des paroles qu'elle venait de prononcer. Elle était même plutôt fière d'elle. Elle avait réussi à s'exprimer sans se laisser emporter par sa colère mais tout en laissant entendre que le comportement de l'Heiroken'en était déplacé. Ce dernier la fixait d'ailleurs d'un regard noir et elle se demanda un instant s'il allait lui sauter à la gorge. Se voir rabrouer ainsi devant l'un de ses pairs et l'un de ses soldats par une femme devait être au sommet des choses les plus déplaisante à ses yeux. Pourtant elle ne détourna pas le regard, elle se tenait face à lui, droite et fière, pensant et assumant chaque mot qu'elle venait de prononcer.

Veuillez pardonner mon offense Majesté, souffla finalement le Seigneur Rovenàl en laissant ses épaules s'affaisser. La tristesse déforme mes paroles. Je vous jure de vous rester fidèle et j'apporterai mon soutien à l'armée Mézérhian'en.

Teagan ne s'était pas attendue à voir tant de tristesse sur son visage ridé. Ces traits durs c'étaient écroulé et la douleur qui le dévastait était désormais bien plus lisible. Teagan serra les dents pour se canaliser. Elle aurait souhaiter laisser éclater sa colère, lui cracher qu'elle n'acceptait pas ses excuses et que son comportement était indigne mais elle se raisonna. Elle était bien placée pour sa voir que la douleur de la perte d'un être cher pouvait altérer la personnalité.

Et ce sera pour moi un honneur de débarrasser vos terres des Estiens, assura-t-elle en lui tendant la main.

Elle crut un instant qu'il allait l'ignorer mais il finit par la serrer avec force et lui adressa un signe de tête respectueux.

Ou en étions nous ? Reprit alors Teagan son regard parcourant les immenses étagères remplies de livres poussiéreux. Ah oui... donc pensez vous que nous pourrions sollicitez de l'aide extérieure ?
Pourriez vous être plus précises Votre Majesté ? Demanda le Seigneur Cahivocus

Ses troupes étaient mieux fournies qu'elle ne l'aurait espérer mais serais-ce suffisant ? Chasser les Estiens de l'Heiroken était une chose mais faire face à l'armée Markanéenne et au reste des Cyriatan'ens en était une autre.

Le Maelgyn pourrait peut-être nous envoyer des hommes ou encore l'Ennorath ? Suggéra-t-elle en se remémorant les cartes. Nous pourrions envoyer des faucons au Seigneur...

Elle ne put finir sa phrase, ne se rappelant plus du nom du Seigneur Ennorath'en

...Dozwàl, finit Kieràn à sa place de sa voix rauque.

Elle ne se détourna pas pour le remercier, décidant de le faire plus tard en privé. Elle se maudit une nouvelle fois de ne pas s'être montrée plus assidue lors de ses leçon avec l'Udhey. Elle se trouvait désormais à la tête d'un royaume dont elle ne connaissait pas les principaux protagonistes. Le Seigneur Cahivocus passa ses doigts épais dans sa barbe touffue, l'air de sincèrement réfléchir aux options qui s'offraient à eux

Nous pouvons toujours essayer, finit-il par répondre. Le mieux serait de solliciter le Snaelhor et le Maelgyn qui sont les plus proches. Je peux également prévenir mon fils resté dans le Daunlhiran pour qu'il nous envoie le restant de mes hommes.

Teagan, agacée par ses lacunes, s'écarta de la table pour s'approcher de l'une des bibliothèque. Elle chercha quelques secondes un livre bien précis qu'elle avait ouvert quelques nuits auparavant et récupéra l'ouvrage poussiéreux qu'elle posa sans délicatesse sur la table. Elle l'ouvrit la ou le parchemin était corné et lissa la page du plat de la main. Sur la double page s'étendait une carte plus ou moins précises du royaume de son père.

Les soldats du Daunlhiran arriveraient difficilement jusqu'à nous, fit elle remarquer en longeant la carte de l'index. Leur route les mèneraient trop près du Romerdhael et donc des Cyriatan'en
Ils viendraient par la mer, lui assura le Seigneur Cahivocus.

Teagan resta un instant interdite, dévisageant l'épais Seigneur à l'air confiant.

Vous voulez dire par bateau ? Demanda-t-elle pour être certaine d'avoir bien compris.
Oui Majesté.

La Princesse tenta de se ressaisir, elle n'avait jamais vu la mer malgré ces nombreuses demandes à son père. Elle n'avait pas quitté le Romerdhael depuis sa naissance. Elle savait que la mer regorgeait de poisson et que des pécheurs naviguaient sur ses flots mais elle n’avait jamais songé qu'une armée puisse s'y déplacer.

Je n'avais pas imaginé que nous puissions transférer des soldats par bateau, finit-elle par avouer.

Elle devait reconnaître ses lacunes lorsqu'elle s'y trouvait confrontée. Seule la sincérité auprès des hommes qui la guideraient leur permettrait d'être efficace.

C'est une solution rapide si les vents nous sont favorables, affirma le Daunlhiran'en. Et plus sure que la route.
Alors faisons cela !

Teagan était plutôt satisfaite de l'issue de cette réunion malgré les instants tendus et espérait que les seigneurs voisins répondraient présents. Elle s'était attendue attendue à ce que les deux seigneurs présents trouvent utopique sa demande d'aide et la refoule directement. Bien évidement elle se doutait que le Daunlhiran serait peu pourvu en homme car le Seigneur Cahivocus avait répondu avec fidélité à l’appel de son roi, il en allait de même pour le Snaelhor et le Maelgyn car elle ne savait même pas si la loyauté de ces deux provinces envers le royaume tenait toujours.

Il nous faut aussi régler une question primordiale avant notre départ, déclara le Seigneur du Daunlhiran en la sortant de ses pensées.
Je vous écoute.

Elle nota le regard inquiet que l'immense Seigneur jeta à son homologue de l'Ouest avant de se tourner vers elle.

Vous devez être protégée, continua-t-il. Votre statut de rei...de Princesse vous met en danger. Un cyriatan'en pourrait se glisser au sein de notre armée et attenter à votre vie.

Teagan leur jeta un regard surpris, elle avait bien conscience de tout cela et c'était l'une des raison qui l’empêchait de trouver le repos. Elle se méfiait aussi de chaque personne l’approchant d'un peu trop près.

Je suis à même de me protéger, les rassura-t-elle en posant la main sur la garde de son épée.
Ce n'est pas la question ! C'est une tradition. La coupa le Seigneur Rovenàl. Le roi est toujours entouré de ces quatre Eirathàn.

La jeune femme resta de marbre et son incompréhension dû ce lire dans son regard car le Seigneur Cahivocus cru bon de précisez

Des hommes de confiance qui forment sa garde personnelle.

Teagan se redressa et croisa ses bras sur sa poitrine.

Je n'ai jamais vu d'Eirathàn autour de mon père, leur assura-t-elle

Elle n'était peut être pas très aux faits de ce qui se passait au château mais elle était certaine de ne jamais avoir vu quatre gardes suivre son père en permanence. La plupart du temps c'était Rhufawl qui restait en compagnie de son père et les chevaliers qui vivaient au château lui avait assuré une protection quotidienne à tour de rôle.

Le roi à jeté cette tradition aux orties à la mort de...., commença le Seigneur Rovenàl avant de s'interrompre.
… de ma mère et de mon frère, finit Teagan avec amertume.
En effet, reprit le Daunlhiran'en. Mais nous serions plus rassuré pour votre sécurité si vous étiez constamment sous bonne garde.

Teagan fit la moue, dévisageant les deux hommes avec hostilité. Elle savait qu'en s'affichant comme dirigeante temporaire du royaume, jusqu'à ce qu'ils retrouvent son père, elle mettait sa vie en danger. Sa condition d'héritière mettait déjà son existence en péril mais elle était aussi certaine d’abhorrer être suivie en permanence.

C'est une tradition ancestrale, insista le Seigneur de l'Heiroken. Le souverain choisis quatre hommes auquel il confie sa vie. Quatre hommes de confiance qui partagent son quotidien.

Teagan se mordilla la lèvre inférieure alors que deux solutions s'offraient à elle. Soit elle refusait, campant sur sa position et jetait ainsi aux orties une tradition vieille de plusieurs générations, ou alors elle se pliait à son héritage, acceptant de confier sa vie à quatre soldats et démontrant ainsi aux seigneurs de provinces qu'elle pouvait se montrer raisonnable et respectueuse des traditions.

Très bien, capitula-t-elle.

Elle se retourna pour faire face à l'homme qui depuis tout à l'heure restait dans son ombre, qui veillait sur elle depuis des jours et en qui elle avait désormais véritablement confiance.

Lieutenant Kieràn ? Demanda-t-elle. Voulez vous faire partie de ma garde rapprochée ?

Elle fut étonnée de le voir blêmir et elle cru un instant qu'il allait refuser alors que son regard d'un noir charbon ne quittait plus le sien. Mais le Lieutenant mit un genoux à terre la nuque exposée à son regard.

Parfait, dit elle. Vous irez trouver Igor et Tomàn dans la cours et vous leur offrirai les deux autres places.

Après tout elle avait sauvé la vie de l'un et l'autre lui avait témoigné sa reconnaissance à de nombreuses reprises. De plus elle appréciait la compagnie des deux soldats de l'Ardinlog et elle espérait qu'ils acceptent sa propositions.

Il seront également honorés, Elarià, répondit Kieràn avec un hochement de tête.
Je me permets Majesté mais l'Eirathàn est composée de quatre hommes, lui rappela le Seigneur Cahivocus.
Je sais déjà qui prendra la quatrième place, le rassura Teagan. Cet homme n'est pas à mes coté pour l'instant mais dès que ce sera le cas il rejoindre l'Eirathàn

Et elle avait en effet une idée bien précise de la personne à qui elle offrirait cette place. Une personne en qui elle avait véritablement confiance. Restait à savoir si ce dernier était encore vivant et surtout s'il accepterait cette place.