Titre: Eirathan
Fandom : Mézérhían
Personnage : Teagan - Kieràn
Rating : G
Disclaimer : Tout à moi ^^
Nombre de mots : 1864 mots
NOTE : j’ai modifié suite aux commentaires que tu avais fait la notion d’Eirathan. je vais tenter la version ou Kieran est eirathan et ou elle engage Igor et Tomaàn comme “ aide de camps”. je modifierai le premier texte en conséquence si ca colle
La Princesse poussa un soupir en regardant autour d'elle. Lorsqu'elle s'était imaginé repartir au front en conduisant les troupes de son père elle avait pensé que le voyage serait similaire à celui passé au coté de la troupe de soldat prenant la direction de l'Heiroken. Elle avait pensé dormir à la belle étoile en compagnie des hommes, mais ce n'était pas le cas. Le seigneur Cahivocus avait insisté pour que les soldats lui montent une tente. Elle avait commencé par protester mais un regard noir de la part de Kieràn lui avait cloué le bec. Elle ruminait donc ces sombres pensées depuis plus d'une heure maintenant qu'elle était installée dans cette tente qui sur la route du front lui semblait d'un luxe ostentatoire. Le pavillon était d'une dimension assez correcte pour former deux pièces. La première, la plus spacieuse, était meublée d'une table de bois d'une taille imposante et de deux bancs d'au moins dix pieds. Elle comprenait également un brasero en fer forgé et un tapis qui bien qu'un peu élimé avait l'avantage de l'isoler de l'humidité de l'herbe. Elle n'osait même pas regarder le pliant en bois assez confortable dans lequel elle s'était tout de même installée pour ronger son frein. La deuxième partie de la tente étant séparée par un rideau de lin blanc formant la « chambre à coucher ». A défaut de paillasse, des tapis avaient été posés au sol et son couchage était formé de couvertures en peau et d'oreillers de plumes en quantité plus que suffisantes. Elle était bien loin du confort spartiate qui avait été le sien sur la route d'Halfàn. Le summum de son confort était la clochette installée à l'entrée de sa tente et qui résonnait lorsque quelqu'un souhaitait entrer. Cette dernière se mit d'ailleurs à tintinnabuler et Teagan releva la tête, le regard empli de colère.
Entrez ! Ordonna-t-elle d'un ton sec.
Elle ne fut pas vraiment surprise de voir apparaître les cheveux noirs et le visage avenant du Lieutenant Kieràn. Il poussa les tentures servant de portes et pénétra dans la pièce principale.
Elarià, dit il en s'inclinant légèrement. Je voulais m'assurer que vous ne manquiez de rien.
Teagan se leva de son pliant, furieuse
Vous êtes sérieux ?!
Elle vit le soldat se raidir et lui jeta un regard mauvais
Bien sur que je ne manque de rien, s'écria-t-elle, agacée. Je me retrouve dans une tente luxueuse alors que nous sommes en route pour le front !
Kieràn, qui se comportait plus civilement qu'il ne l'avait jamais fait en présence du Seigneur Cahivocus, perdit toute trace de sourire.
Et vous vous en plaignez ?
La remarque acerbe amusa Teagan mais son agacement prenait tout de même le dessus.
Ne dites pas n'importe quoi, mais je n'arrive pas à comprendre, répondit elle en levant les mains au ciel. Je pouvais très bien dormir à la belle étoile comme le reste des soldats. Je ne vois pas pourquoi j'aurais droit à un traitement de faveur et encore moins à du mobilier.
Ces dépenses en temps et en matériel lui semblaient inutiles d'autant plus que vu qu'ils ne s'arrêtaient que pour la nuit il faudrait à ces hommes monter et démonter le camps tous les jours. Elle vit clairement Kieràn pousser un soupir las et du se mordre les joues pour ne pas l'invectiver.
Ne vous détrompez pas Majesté, dit il d'un ton pourtant étonnement calme. L'Heiroken était encore bien pourvu en tente et les soldats ne dormiront pas à l'air libre, sauf ceux qui montent la garde et qui je l'espère ne dormiront pas du tout. Quant au mobilier vous en aurez l'utilité, comptiez vous tenir vos conseil de guerre autour d'un caillou ?
Et pourquoi pas ! Répondit elle instinctivement avant de se reprendre.
Elle ne devait pas se montrer puérile, même si effectivement elle n'avait pas pensé qu'elle aurait besoin d'une table pour ses futurs conseils de guerre. De toute manière cette immense table de chêne était bien trop grande pour l’accueillir, elle, le seigneur Cahivocus et Kieràn. Lorsqu'elle vit ce dernier s'avancer en passant une main nerveuse dans ses cheveux noirs elle su qu'elle allait avoir droit à un sermon
Vous êtes la figure royale Elarià, souffla Kieràn. Que vous le souhaitiez ou pas vous êtes à la tête de cette armée et votre lignage vous permet de profiter d'un minimum de confort, ce dont vous devriez vous réjouir.
Teagan se mordilla la lèvre inférieure, indécise. Elle ne voulait pas passer pour l'enfant gâtée qui faisait un caprice et qu'elle n'était pas. Sa réaction était mal comprise. Elle ne voulait pas de traitement de faveur car à ses yeux chacun des hommes composant son armée était aussi important qu'elle.
Vous n’êtes pas n'importe qui Elaria, reprit le Lieutenant. Ce n'était pas votre souhait mais vous êtes désormais à la tête de l'armée Mézérhian'en et c'est votre naissance qui vous en donne le droit. Ce mouvement c'est votre lignée et votre nom qui le rend possible et pour que vous soyez suivie ce nom doit être respecté.
Teagan hocha calmement la tête, elle comprenait où Kieràn voulait en venir et il allait falloir qu'elle digère cette idée. Elle devait oublier ce souhait de rester anonyme qui était ancré en elle depuis trop longtemps. Elle avait la chance de pouvoir amorcer un mouvement qui pourrait peut-être faire changer les choses et cela entraînait quelques sacrifices.
Ce sera également plus aisé pour nous de veiller à votre sécurité en montant la garde autour d'une tente plutôt que dans un tas de soldats endormis.
Le Lieutenant Kieràn s'était raidi dans une attitude plus stricte qu'il adoptait lorsqu'il reprenait son rôle d'Eirathàn. Elle avait parfois du mal à le cerner à ce sujet. De temps en temps il se permettait de lui parler plus intimement, plus directement, comme l'aurait fait un ami, et puis il reprenait se rôle de garde du corps qu'elle connaissait mal.
Souvenez-vous de quel mauvais pas je vous ai tiré.
La remarque était sèche et Teagan se redressa. Ce qu'il suggérait était inconcevable. Elle avait déjà eut du mal à y croire lorsqu'elle s'était faite agressée sur la route d'Halfàn mais là c'était de ses soldats qu'il parlait.
Ces hommes me sont loyaux ! Protesta-t-elle
Mais ils restent des hommes ! Elarià vous devez comprendre que parfois la peur, la folie ou de simples pulsions leur font perdre la raison et que vous êtes la seule femme parmi deux cents hommes !
Elle déglutit lentement, cette idée la terrifiait. On l'avait privée de contact physique avec un homme et on ne l'avait pas éduquée à ce sujet, elle ne savait donc pas comment les relations hommes/femmes fonctionnaient ni que le fait d'être de sexe féminin dans une flopée d'homme pouvait les perturber autant.
Elle poussa un soupir, un moment gagnée par le découragement. Kieràn était obligé de lui expliquer des choses simples parce qu'elle n'était pas capable de les concevoir elle même.
Vous ne devez pas vous inquiétez pour votre sécurité Elarià. Nous veillerons sur vous jour et nuit.
Il avait dû confondre son inquiétude face à son incompétence de dirigeante avec son inquiétude quant à sa propre sécurité. Elle allait le contredire avant de finalement se raviser. Il avait soulevé un autre problème qu'elle n'avait pas encore eut le temps d'aborder avec lui.
Je tenais d'ailleurs à m'excuser à ce sujet, dit elle en s'approchant de la grande table et en laissant glisser sa main sur le bois poli.
A quel sujet Elarià ?
Le regard noir de Kieràn se fit curieux et à cet instant elle songea qu'elle le trouvait plus avenant, plus séduisant.
Je vous ai balancé au statut d'Eirathàn sans même vous demander votre avis, avoua-t-elle en faisant de son mieux pour soutenir son regard sombre. J'ai été tellement prise au dépourvu par ce statut que je n'ai pas réfléchit à ce qu'il impliquait pour vous.
Elle se souvenait du jour ou il avait prêté serment. C'était quelques jours avant leur départ d'Halfàn. Ils s'étaient retrouvé dans la cours principale de la forteresse entouré des deux seigneurs de provinces et de nombre des soldats présents. Kieràn s'était agenouillés devant elle dans sa nouvelle tenue de cuir fraîchement finie par le tanneur. La broigne de cuir noire était à première vue la même que celle portée par les chevaliers mais l'emblème de la famille mézérhian'en au lieu de prendre toute la place sur l'avant du plastron était gravé en or sur le pectoral gauche, juste au niveau du cœur. Elle comprenait également quatre clous dorés sur chaque épaules. Teagan avait apprit ensuite auprès du Laarki d'Halfàn qu'ils représentaient les quatre membre de l'Eirathàn'en. Kieràn s'était donc agenouillés et la main sur le cœur avait juré de la protéger, de donner sa vie pour la sienne et de la suivre où qu'elle aille dans la joie comme dans la mort. Pendant tout ce temps la Princesse était restée coite. Elle avait pensé que le rôle de l'Eirathàn était de la surveiller et cette idée ne l'avait guère enchanté. Elle avait choisi Kieràn car elle appréciait sa compagnie et ses conseils francs et directs mais elle n'avait pas pensé qu'il serait tenu de la suivre nuit et jour et de mourir pour elle.
Vous vous méprenez Elarià, la contredit-il en faisant un pas vers elle. C'est un honneur pour moi. Être Eirathàn signifie que nous sommes les premiers à vos cotés, que nous partageons votre vie.
Teagan secoua la tête, perdue.
Ce n'était pas le sacrifice que je vous demandais, dit-elle avec émotion. Lorsque le Seigneur Rovenàl m'a obligé à choisir des Eirathàn j'ai tout de suite pensé à vous. J'ai voulu vous exprimer ma confiance et je vous ai coincé dans un poste qui vous lie à moi.
Le vouvoiement était étrange dans cette situation, elle confiait ses sentiments à cet homme qu'elle ne connaissait pas depuis longtemps mais à qui elle accordait désormais cette fragile confiance. Elle aurait été tentée de tutoyer Kieràn au vu des conversations qu'ils avaient déjà eut mais elle avait prit une décisions à son sujet : tant qu'il persistait à l'appeler Elarià ou encore majesté elle continuerait de le vouvoyer.
Vous vous trompez sur un point Elaria, la reprit-il. Vous ne m'avez aucunement forcé à accepter ce poste. Ca à été un immense honneur pour moi et le serment que j'ai prêter je l'ai prêter avec envie et fierté. Je suis heureux de vous avoir rencontrer et …. bref … je ne suis pas du genre à .. dévoiler mes sentiments.
Elle vit ses joues se colorer alors qu'il passait une main dans sa nuque, visiblement mal à l'aise.
Alors nous sommes deux, rit elle. Mais sachez que j'ai une totale confiance en vous
Moi aussi, ellaria, souffla Kieràn. Et cette armée croit en vous.