Titre : My naughty librarian
Auteur :
biditochePairing : Sakumoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun)
Rating : R, NC-17
Genre : Au, amitié, romance
Résumé : "Je suis Sakurai Sho, 24 ans, étudiant en master de Sciences Economiques et Gestion. Je suis délégué de classe, président du Conseil des Elèves et j’ai le meilleur bulletin scolaire de la promotion. Je suis en couple avec la fille la plus jolie et intelligente que j’ai eu l’occasion de rencontrer jusqu’à présent. Ma vie se résume donc à une petite-amie, des parents exigeants, du boulot, du boulot et du boulot ! Mais il suffit parfois d'un rien pour nous faire dévier du droit chemin...
"
Chapitre 3 :
J’arrive 10 minutes à l’avance et l’attends donc dans le bar, à une table. Il n’apparait que 20 minutes après et m’offre un sourire gêné.
« Désolé pour le retard. »
« Pas de souci. »
Je regarde autour de moi pour voir s’il n’y a pas quelqu’un que je connaîtrai. Bizarrement j’y attache soudainement de l’attention. Mais de toute façon, je ne fais rien de mal pas vrai ? Ce n’est qu’une discussion autour d’un livre…livre que Matsumoto pose sur la table. Je le regarde retirer sa veste en coton fin - il fait chaud depuis un ou deux jours à Tokyo.
« Je vais me commander de quoi grignoter, vous voulez quelque chose ? »
« Non merci… »
« Allez, c’est moi qui offre. Ce sera plus sympa de discuter…non ? »
Il affiche un air un peu penaud et je finis par accepter, n’arrivant pas à résister à cette bouille si mignonne. Il revient un peu plus tard avec deux bières fraîches et quelques amuse-gueules.
« Bien ! » fait-il en avalant rapidement ce qu’il a dans la bouche. « Alors ? Comment l’avez-vous trouvé ? »
« Qui ? »
« Eh bien, le livre ! »
« Oh, euh…pas mal. Je me suis un peu perdu à un moment à cause du nombre de personnages mais…la fin est vraiment étonnante. »
« Je trouve aussi. Et votre avis sur les scènes sexuelles ? »
Je m’étouffe un peu dans mon verre et m’excuse rapidement, le rouge aux joues. Je ne comprends pas, ce genre de sujet ne m’embarrasse pas autant d’habitude…je ne suis pas trop prude, j’ai de l’expérience…alors pourquoi est-ce que je ressens autant de gêne rien qu’à mentionner le mot « sexe » devant lui ? L’image de lui se frottant contre moi dans la salle des archives me revient et j’essaye de la chasser. Pas maintenant, ça risquerait d’être encore plus gênant…
« Eh bien…c’est…très réaliste. »
« DESHOU ?! »
Je ne peux pas m’empêcher de sourire face à son petit emportement. Il redresse ses lunettes sur son nez et a un petit rire embarrassé.
« Je me suis laissé aller, pardon. »
« Y’a pas de mal ! »
« En tout cas je suis d’accord avec vous, encore une fois. C’est si réaliste que je m’y croyais…il faut vraiment avoir une bonne plume pour savoir exciter rien qu’en lisant quelques lignes…Je me suis senti excité, pas vous ? »
« Oui, je t’ai même imaginé à la place de cette femme. » Non, je ne peux pas pas répondre ça !
« Ah oui pardon, vous êtes en couple. C’est assez déplacé… »
« Eh ? Comment… ? »
« Je vous ai entendu au téléphone…et vous êtes venu avec elle une fois, il me semble. Désolé si je me mêle de ce qui ne me regarde pas. »
Ah, moi qui croyais qu’il ne nous avait même pas remarqués…
« Oui c’est ça. »
« Si ça vous gêne de parler de relations sexuelles dans un livre avec une autre femme, on peut tout aussi bien le remplacer par un homme ! »
Surtout pas ! Ce serait encore plus gênant pour moi !
« Ça ira, vraiment. »
« Donc je disais, c’était vraiment très réaliste. Et la façon dont la narratrice prend le dessus sur son petit-ami… »
« C’est constamment une relation de pouvoir l’un sur l’autre. »
« Exactement ! Une question de domination. De savoir qui donne la note. Sakurai-san, que pensez-vous de la domination ? »
« C’est-à-dire… ? »
« Eh bien, est-ce que vous laisseriez quelqu’un vous attacher quelque part pour faire ce qu’il veut de vous ? »
« Oui, tu l’as fait…dans mes rêves. » Bon, encore une fois je ne peux pas répondre ça ! Je bois une nouvelle gorgée de ma bière pour laisser passer quelques secondes.
« Je ne sais pas… »
« Vous n’avez jamais essayé ? »
« Eh bien…c’est assez personnel… »
Je n’arrive pas à avouer que c’est un de mes fantasmes et que si ça ne m’est jamais arrivé, c’est bien parce que mes partenaires n’ont jamais voulu essayer quelque chose de ce genre.
« …mais non » finis-je par répondre.
Matsumoto enlève soudainement ses lunettes et, mordillant la branche entre ses dents, se penche vers moi et chuchote :
« Si ça ne tenait qu’à moi, je vous attacherai à cette chaise pour faire ensuite ce que je veux de vous… »
Son regard me fait frissonner et je reste muet. Il remet alors ses lunettes sur son nez et grignote la nourriture en face de lui. Ouah, qu’est-ce qu’il vient de se passer ? Je ressens une lourde tension, et il fait aussi chaud que lorsqu’un orage se prépare. Il se remet à parler avec animation du livre mais je ne le suis pas vraiment. En réalité, je ne fais que le regarder comme un idiot et je ressens à nouveau ce honteux désir de l’embrasser. Ses lèvres…m’appellent. C’est dur à expliquer. Ou alors c’est juste parce que je n’ai pas embrassé quelqu’un depuis que Reina est partie. Ahah, mais ce n’est pas la première fois qu’on ne se voit pas pendant quelques jours, alors pourquoi cette fois je ressens vraiment un manque ? Je ne veux pas être le mauvais gars, celui qui trompe dans le dos de sa copine et qui revient en pensant qu’une simple excuse suffira. On ne m’a pas élevé en ce sens. Je respecte - du moins j’essaie - et je n’ai jamais trompé une seule de mes petites amies. Mais là…Je ne sais pas, c’est différent. Il est différent. Il me donne envie de sortir des sentiers battus, de ma petite vie tranquille et déjà tracée du début jusqu’à la fin. Il est dangereux et attirant, un mystère entier. Il passe du garçon timide du milieu de la classe au mec affirmé qui couche avec une femme différente chaque soir. Mais, physiquement, on ne lui donnerait pas plus de 19 ans. Pourtant il doit en avoir plus que ça non ? J’ai peur de demander…Je sens quelque chose de chaud et doux se poser sur ma main et sort de mes pensées. Matsumoto a posé sa main sur la mienne et penche la tête vers moi avec un petit sourire. Je retire ma main brusquement.
« Pardon…j’étais un peu ailleurs. »
« J’ai remarqué…ça ne fait rien. Je suis un peu ennuyant il faut dire ! »
« Non pas du tout ! » m’empressé-je de dire.
Ce n’est pas qu’il est ennuyeux ou ennuyant, c’est juste que…il a une telle aura qu’on se concentre automatiquement sur autre chose que ses paroles. Du moins est-ce mon cas !
« Je devrais peut-être m’en aller. »
Eh ? Non ! Pas maintenant ! Enfin…j’ai peur de l’avoir blessé, et ça me tue que ça arrive. C’est la première fois qu’on a une vraie conversation alors que ça fait presque plus d’un mois que je…l’épie. Arf, la vérité est dure à avaler mais, oui, je l’ai épié…J’ai l’air fou non ? Encore plus lorsque j’attrape brusquement son poignet, l’empêchant de se lever complètement.
« Restez, je vais être plus attentif. Votre compagnie est…agréable. »
Il se rassoit avec un petit sourire.
« Que faites-vous comme études ? » me demande-t-il soudainement en sirotant sa bière.
« Les Sciences Economiques et la Gestion. Je suis en Master. »
« Oh, c’est du sérieux ! »
Je rie un peu.
« C’est ma dernière année. »
« Mmmmh…c’est intéressant ? »
« Pour moi, oui. Mais ça risque de vous ennuyer ! »
« Pourquoi ? »
« Eh bien, c’est assez opposé à ce que vous faites… »
« Pas tellement. L’économie, les sciences, la gestion…ça nous regarde aussi dans ce métier ! Et puis, nous voyons les livres en relatant passer entre nos mains donc ça ne nous est pas totalement inconnu ! Racontez-moi ce que vous faites ! »
Bizarrement, je lui obéis et résume assez longuement mes dernières années d’études et de quoi elles ont été faites. Sans m’en rendre compte, je dévie rapidement sur ma vie personnelle, ma famille, mes petits soucis passés, mes amis et surtout, mes petites amies. Que je sois hétéro ne semble pas le choquer, il ne cille même pas. Pourtant vu ce qu’il s’est passé entre nous…peut-être étais-je le seul à me faire des films ! Raconter ma dernière rupture est vraiment bizarre mais il est là, accoudé sur la table devant moi, le menton posé sur ses poings fermés, l’air attentif avec ses grandes lunettes qui lui mangent une bonne partie du visage. Il ne me quitte pas du regard alors que je parle et j’ai vraiment l’impression que ce que je dis l’intéresse. C’est étrange. En fait, je n’ai jamais vraiment pu raconter à quelqu’un toutes ces choses. Mes ex ne voulaient pas entendre parler de mes anciennes ex, et c’est la même chose pour Reina. Il est hors de question pour elle que j’en mentionne une seule, ni même que j’en croise une et la salue ! C’est embêtant parce que je m’entends toujours bien avec elles, mais aucune ne peut blairer la précédente ou la suivante…Je n’ai jamais vraiment été jaloux, sauf…cette fois-là. Quand j’ai vu Matsumoto avec cet homme. Je ne sais pas si c’était vraiment de la jalousie mais ça y ressemblait un peu…
« Eh bien, il vous en est arrivé des choses ! »
« Pas tellement…Et vous ? »
« Je ne m’attache pas vraiment. Je suis trop ennuyeux ! »
Fait-il en redressant à nouveau ses lunettes sur son nez. Etrange, il ne semble pas si ennuyeux que ça ! Par contre, insaisissable, oui.
Dans le bar, la soirée commence à démarrer et la salle à se remplir. On y passe des chansons actuelles rythmées. Soudainement, il pose ses lunettes correctement sur la table et me regarde avec un petit sourire.
« Je vais me défouler un peu, ça vous tente ? »
Il désigne la piste de danse improvisée par quelques autres personnes et je grimace. Je ne suis pas très danse…en fait, j’y suis surtout très nul. Je bouge comme un bout de bois et j’articule mon corps comme un pantin ! Non, je ne suis décidément pas le meilleur partenaire - même si je ne pense pas qu’il me l’ait demandé en ce sens non plus…Je fais un rapide « non » de la tête et il hausse les épaules en faisant la moue, apparemment déçu. Aie, ça fait mal ça. Grignotant à mon tour, je le regarde se diriger vers les autres et manque de m’étouffer quand il commence à danser.
Comment peut-on être aussi souple ? Enfin…est-ce qu’un homme est vraiment capable de bouger ses hanches comme ça ? Ou alors je vois trouble…non non, je vois parfaitement bien ! Et quand est-ce qu’il a ouvert autant sa chemise ? On voit tout le haut de son torse et son nombril apparait quelques fois. Il a un ventre si plat…et ces hanches, mon dieu…Il a fermé légèrement les yeux et danse au rythme de la chanson de façon si sensuelle qu’une personne ne tarde pas à le rejoindre. Puis une autre. Puis une autre. A nouveau, ce sentiment de jalousie m’envahit. Matsumoto est une lumière et nous sommes de pauvres insectes minables qui tournons autour. Sauf que je refuse d’être l’insecte mis sur le carreau. Ok, je ne sais pas danser, mais ça s’apprend…non ? Il sourit et rouvre les yeux pour me regarder, puis tend sa main dans ma direction. Je finis par aller le rejoindre et son sourire s’élargit.
« Ravi de vous voir parmi nous ! »
« Je…je ne sais pas danser, j’avoue un peu honteusement et assez bas pour qu’il soit le seul à l’entendre. »
« Mmmh…on va remédier à ça… »
Je déglutis lorsqu’il pose ses mains sur mes hanches et commence à les faire bouger comme il le veut. Je peux à nouveau sentir son odeur envoutante tellement il est proche de moi et j’ai rapidement chaud.
« C’est bien raide tout ça… »
Il parle bien de mon corps en général hein ? Je baisse rapidement les yeux pour vérifier. Ouf, oui, pas de problème de ce côté-là !
« Laissez-vous aller Sakurai-san et fermez les yeux. »
« Je ne suis pas très sûr que… »
« Taisez-vous et fermez vos yeux. Je m’occupe du reste ! »
J’obéis sans discuter mais les sourcils froncés. Je n’aime pas vraiment qu’on me donne d’ordre comme ça et aussi mignon soit-il, je n’apprécie pas trop qu’il le fasse non plus. Après tout, on ne se connait même pas ! Mais je dois vite me rendre compte qu’il sait en effet ce qu’il fait puisqu’il me guide si bien que j’arrive à faire un semblant de déhanché. Je ne m’en croyais pas capable !
« Maintenant faites comme moi. »
Lui aussi commence à se déhancher mais ses mouvements sont plus précis et amples que les miens. J’essaye de le suivre et de faire aussi bien mais c’est pratiquement impossible. Il se met alors à rire.
« Quoi ? »
« Je n’ai jamais testé un corps aussi raide ! »
« Testé »… ?
« Mais ce n’est pas grave ! C’est plein de bons avantages… »
Lesquels au juste ? Je ne suis pas du tout ce qu’il dit…Je me sens tout de même un peu rabaissé. Malgré le fait que je ne suis pas très, voire du tout, souple, personne ne s’en est jamais plaint…et surtout pas mes partenaires sexuelles. Alors quoi ? Est-ce que je ne suis pas assez bien ? Que moi aussi je devrais savoir me déhancher comme une femme, comme lui le fait ? Et pourquoi ça m’énerve ?
« Je vous ai dit que je ne sais pas danser. Je vais retourner m’asseoir ! »
Il me retient par le bras et me force à le regarder.
« On se dégonfle ? »
Je fronce les sourcils. Un Sakurai n’est pas un « dégonflé » et je me targue toujours de ne pas en être un. Que sait-il de moi, lui ? Rien du tout. Alors comment peut-il me juger sur une simple rétractation ? Oui c’est vrai, ça fait un peu lâche de s’en aller au premier obstacle qui apparait mais…je ne veux pas m’humilier. Et danser comme un piquet à côté de lui, c’est de l’humiliation publique. Je ne suis pas maso non plus ! Comme s’il choisissait pour moi, il passe ses bras autour de mon cou et recommence à onduler des hanches de gauche à droite, m’emmenant avec lui. Il me regarde sans ciller et je me perds dans ses yeux soudainement très sombres. Il me semble plus grand qu’avant, je ne sais pas pourquoi. Un slow démarre et je vais pour m’écarter mais ses bras sont comme un étau autour de moi et il ne me laisse pas partir.
« Mettez vos mains sur mes hanches. »
« Pourquoi ? Enfin…je sais danser ça quand même… »
« Lâchez prise, Sakurai-san. »
Je n’ai pas vraiment d’idée précise de ce dont il parle mais je suis son conseil et mes mains se posent délicatement sur sa taille assez fine. Sa chemise est tellement légère que mes doigts pourraient presque toucher sa peau ! Il me sourit encore, continuant de se mouvoir lentement contre moi, se rapprochant petit à petit sans que je ne m’en rende vraiment compte.
« Ça ne vous rappelle rien ? » murmure-t-il.
« Quoi donc ? »
« Le roman. Quand ils dansent la première fois. Il y a…toute cette tension sexuelle entre eux, ce désir qui monte. Leurs yeux parlent pour eux, leurs mouvements s’harmonisent, leurs lèvres se cherchent mais n’osent pas se lier. Il l’attend et elle le fait patienter. Elle sait qu’elle le tient dans le creux de sa main, qu’il ne lui suffit que d’un signe de sa part pour finir de le piéger mais elle attend toujours. Continuant de le tenter, jusqu’à ce qu’il croque dans la pomme…abaissant une à une les barrières de son esprit alors que son corps lui répond déjà. Car quand elle se frotte contre lui, elle le sent. Il la veut, il la désire mais il a peur ! Peur de la décevoir, de faire quelque chose d’irréparable. Combien de temps tiendra-t-il ? »
Je me suis perdu dans ses yeux, dans sa voix. J’écoute, j’entends mais il m’est impossible de nous dissocier de ce couple fictif. J’ai l’impression de revivre cette histoire et oui, j’ai peur. La façon dont il m’attire me fait peur et honte à la fois. Mais en même temps je sais que je ne peux pas me détacher de lui s’il n’en prend pas la décision avant.
« Combien de temps… » murmure-t-il à nouveau contre mes lèvres.
Ma prise se ressert sur ses hanches, il me rend dingue ! Jamais personne ne m’a fait autant d’effet auparavant. C’est insupportable mais délicieux, aussi. Je finis par céder et entrouvre la bouche, espérant qu’il m’embrasse comme cette fille l’a embrassé dans le bouquin. Mais ça se passe différemment. Matsumoto sourit et, pile au moment où le slow s’arrête et que la musique rythmée repart, il se retourne et se met dos contre moi. Non, non ! Quel mauvais timing ! Ou il l’a fait exprès ? Mes mains n’ont pas quitté sa taille pour autant et je déglutis alors qu’il se déhanche contre moi de façon lascive, finissant de m’achever. Son bras passe autour de ma nuque et j’ai une excellente vue sur le bibliothécaire.
« Dansez avec moi… » dit-il en prenant ma main.
Il la conduit sur le bas de son ventre et je peux enfin toucher directement sa peau, que la chemise ne cache pas. Elle est douce et ferme, son ventre musclé mais plat. Il pose la tête sur mon épaule et je finis par danser avec lui, ne pensant même plus au fait que, peut-être, je m’y prends comme un manche. Mon bassin ancré contre lui, nous bougeons en harmonie. Ses fesses finissent par se frotter contre mon entrejambe déjà bien éveillée et j’halète contre la peau de son cou, priant pour qu’il mette fin à ce supplice. La tension monte encore, je me sens sur le point d’imploser. Et quand il se retourne à nouveau vers moi, je ne réfléchis même pas et je fonce sur sa bouche. Je la veux, il me la faut ! Mais il me stoppe alors que je suis si près du but et, avec un petit sourire, murmure encore :
« Suis-moi. »
Je ne fais pas attention au tutoiement, de toute façon plus rien ne m’étonne maintenant. Je veux juste libérer toute cette tension, alors je le suis. Mais je ne tiens plus, si bien qu’arrivé à mi-parcours dans un couloir étrange et désert, je le saisis par le poignet et le colle contre le mur. S’il parait surpris, ce n’est que pour quelques secondes et il reprend vite le dessus. C’est à mon tour de me retrouver plaqué et bien immobile contre le mur. Ses mains tiennent fermement mes poignets, je me sens…à sa merci. Et c’est excitant. Il vient se coller à moi, ondule, rendant mon érection plus importante. Je n’arrive même plus à me dire que je devrais avoir honte de ressentir ce genre de chose pour un homme. Un homme qui ne me parait plus si timide et coincé que ça alors que la pointe de sa langue suit la ligne de la veine tressaillante de mon cou. Il remonte jusqu’à mon oreille dont il mordille le lobe avec le bout de ses dents et un soupire me quitte malgré moi. Il rigole puis murmure à mon oreille :
« Quelle tête en l’air, j’ai oublié mes lunettes sur la table… »
Je n’ai pas envie de comprendre ce qu’il veut dire, en fait je m’en fous. Je penche juste un peu plus la tête sur le côté pour lui laisser plus d’accès. Ma peau devient de plus en plus sensible au fur et à mesure qu’il joue avec. Ses mains quittent mes poignets pour se glisser sous mon t-shirt et, sans merci, il vient pincer mes tétons jusqu’à ce qu’il soit rougis et durs comme de la pierre. Je me cambre sans retenue contre lui, le bas de mon dos ne touchant plus du tout le mur derrière moi et cherche un peu plus de friction qui pourrait me soulager. Ses mains, cette fois, empoignent mes fesses sans douceur et sa bouche replonge à nouveau dans mon cou. Je gémis sous ces nouvelles sensations et me rend compte que, de la séduction, je ne connaissais pas grand-chose avant. Je ne savais même pas que mon corps avait autant de points sensibles ! Tellement de boutons sur lesquels appuyer pour me donner de nouvelles sensations encore plus agréables que les précédentes. Mais ça, Matsumoto semble déjà le savoir. Comment fait-il pour connaître mon corps mieux que moi ? Sa bouche s’arrête sur mon menton, le suçote, fait semblant de monter vers mes lèvres mais ne le fait pas vraiment. S’arrête juste avant, recule, parcourt la ligne de ma mâchoire…me rendant fou de désir pour lui.
« M-Matsumoto-s…san… »
J’arrive à dire alors que ses mains, passées maintenant sous mon pantalon, massent toujours vigoureusement mes fesses. Personne ne m’a jamais touché comme ça, dans mes anciennes relations. Personne n’a jamais osé s’emparer de moi de cette façon. Peut-être parce que je suis intimidant ? Je ne sais pas. Même Reina ne va pas plus loin que le bas de mon dos. Reina…Le souvenir de ma petite-copine me crispe et machinalement, mes mains essayent de le repousser. Je ne suis pas libre, je ne peux pas faire ça !
« Non… »
Je suis bien faible, je m’en rends compte mais j’essaye quand même, une once de conscience m’empêchant de me laisser totalement aller.
« C’est elle, pas vrai ? Oublie-la. Elle ne te donnera jamais tout ça. »
« N… »
« Oublie-la Sho. Ne résiste pas…ne ME résiste pas. Je sais que tu en as envie, laisse-toi aller. »
C’est tellement tentant…effacer toute sa vie pour quelques minutes, dans un couloir sordide, avec une personne que je ne connais qu’à peine. Et se dire que le lendemain, ça ne voudra plus rien dire. Seulement j’ai peur que ça veuille dire encore plus pour moi…il m’obsède tellement ! Je sens ma conscience disparaitre alors qu’il embrasse le coin de ma bouche. Au diable la petite copine, elle ne sera pas obligée de le savoir…ne ? En tout cas mes mains ont arrêtées de le repousser et s’accrochent plutôt à ses épaules.
« C’est bien, comme ça…laisse-toi faire. »
Je gémis encore alors qu’une de ses mains passe à l’avant et presse mon membre dur à travers mon boxer. Je me cambre un peu plus pour aller à sa rencontre et, m’apercevant qu’il ne bouge pas, commence à me frotter contre elle. Puis il presse par à-coups tout en dévorant mon cou et j’oublie totalement que je suis en couple, que je suis censé être le fils parfait, l’élève parfait ou quoique ce soit d’autre de parfait. Seules comptent les sensations et lui, dont la main passe maintenant à l’intérieur de mon sous-vêtements et commence à me pomper lentement. Je retiens ma respiration au début, ouvrant légèrement la bouche et, alors que je vais pour fermer les yeux bien malgré moi, il rigole.
« On dirait que ça fait un moment que personne ne s’est occupé de Jr… »
Je rougis comme une vierge mais ne peut m’empêcher de gémir sous l’effet de ses doigts.
« Je vais m’occuper de ça. »
Il s’agenouille devant moi et je le regarde baisser mon jeans sans hésitation. Il agit de manière assurée, il sait très bien ce qu’il fait et j’en viens à me demander si ce n’est pas son hobby…quoi ? Après tout, je l’ai vu faire la même chose au mec dans la rue l’autre fois. Eh, mais attendez ! Je suis exactement dans la même position que ce gars ! J’ai bien envie de réfléchir à ça, mais sa langue qui navigue sur ma longueur m’en empêche et je finis par lâcher prise alors qu’il me prend en bouche. Oh mon dieu, ces lèvres…si parfaites…Pendant toute sa besogne, il n’oublie pas de me regarder droit dans les yeux, joue avec sa langue, change de rythme et s’aide parfois de sa main. Je cherche désespéramment de quoi m’accrocher mais je ne trouve rien. Mes jambes commencent à flageoler et je sens que je vais bientôt tomber. Je grogne alors qu’il ralentit, gémis quand il accélère et ma jouissance se résume en un seul petit cri aigu. Haletant, je m’adosse contre le mur et me laisse glisser, les yeux mi-clos. Deux bras d’une force étonnante me retiennent et me remettent debout. Toujours un peu dans les vapes alors que j’ai probablement vécu la meilleure fellation depuis mes 15 ans, je l’observe vaguement reboutonner mon pantalon. Je l’emprisonne alors soudainement dans mes bras et cherche à l’embrasser. J’ai rêvé de ça toute la soirée ! Mais encore une fois il me repousse et je ne comprends pas. Il vient de me faire une pipe, alors s’embrasser c’est rien non ???
« Sois un gentil garçon et la prochaine fois tu auras un plus gros cadeau. »
Je ne comprends toujours pas et il s’en amuse. Quelle prochaine fois ? Enfin, c’était juste l’histoire d’une seule et unique fois. Un seul travers. Après, ça devenait une liaison et je ne suis pas ce genre de mec. Il m’embrasse la joue puis prend ma main, nous faisans revenir dans la salle principale du bar. Etonnamment, nos affaires sont toujours là. Personne n’y a touché ! Et en voyant Matsumoto remettre ses lunettes sur son nez, j’ai une boule dans la gorge. Comme si le voir faire ça signait la fin de ce petit jeu. La fin de la soirée. D’ailleurs il me le fait bien comprendre en remettant sa veste et en rangeant le livre dans sa petite sacoche.
« Je vous remercie pour cette soirée Sakurai-san, c’était fort intéressant de discuter avec vous ! J’en aurai des crampes à la bouche… »
Je rougis violemment, comprenant très bien cette fois à quoi il fait allusion.
« On se verra une autre fois, j’ai des tas d’autres livres à vous conseiller dans ce genre qui pourraient vous plaire ! A bientôt~ »
« A-Au revoir. »
Un peu gêné, je lui fais un signe de main alors que lui s’incline poliment. Voilà, le Matsumoto coincé et timide est revenu, si différent de l’autre. Je n’arrive pas à croire que cinq minutes plus tôt, ce bonhomme tout mignon et poli était en train de me faire atteindre le 7ème ciel rien qu’avec sa bouche…Alors qu’il s’en va, je m’assois à la table et recommande une bière, que je m’enfile rapidement. Je suis encore un peu confus mais, au fond, je sais que quelque chose a changé.
J’ai changé.
Note : J'espère que vous avez apprécié ^^ On se voit au prochain o/