Boyfriend, roommate & other troubles (02/07)

Jun 26, 2014 07:54

Titre : Boyfriend, roommate & other troubles
Auteur : biditoche
Pairing : Matsumiya (Matsumoto Jun x  Ninomiya Kazunari) ; Sakumoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun)
Rating : R, NC-17
Genre : Au, amitié, romance
Résumé : Jun est un jeune model réputé qui peine à trouver la perle rare parmi les hommes. Sa rencontre avec Nino est un vrai déclic pour lui, il a trouvé l'homme parfait ! Mais que se passe-t-il quand l'homme parfait a un colocataire pareil...?


Chapitre 2 :

Je ne croise pas souvent Sho les jours qui suivent, nous ne sommes pas là en même temps et comme je viens toujours pour Nino, nous n’avons pas vraiment le temps de discuter. Il est continuellement dans sa chambre quand il n’est pas dehors. Je n’arrête pas de penser à ce qui s’est passé, à ce que Nino m’a raconté sur lui. Je ne le voyais pas aussi naïf, ça m’étonne. Il a l’air plutôt sûr de lui…comme quoi, l’apparence ne fait pas tout. Je passe de plus en plus de temps à l’appartement de mon copain - presque tout mon temps libre en fait - et j’apprécie sa compagnie. Je ne me suis jamais sentie aussi proche de lui. Il m’a même fait faire un double des clés pour que je rentre sans attendre ! Je me sens chéri et incroyablement chanceux. Je l’aime comme un fou, si bien que j’en ai du mal parfois à me concentrer au travail. Maintenant qu’il sait que je suis mannequin, il m’encourage toujours plus et me taquine sur les photos qui sortent dans les magazines. Ça me gêne un peu mais je sais que c’est gentil de sa part, que c’est un moyen pour me dire qu’il aime. Me sentir beau et sexy à ses yeux, c’est important pour moi. J’aimerai que celle flamme entre nous ne s’éteigne jamais. A vrai dire, je passe tellement de temps chez eux que mon propre appartement me devient presque…étranger. Mais je ne vois pas d’intérêt à dormir dans un grand lit froid, tout seul, alors que je peux partager celui chaud et rassurant de mon petit-ami. Il n’y a pas photo…

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J’entre dans l’appartement, il est 17h. Je ne sais pas si Nino est déjà là, j’espère que oui. Malgré la fréquence de mes visites, rester seul ici ne me plaît pas vraiment. Après tout, ce n’est pas chez moi…à mon plus grand regret, il n’est pas là et je fais le tour, me sers un verre d’eau puis me dirige vers sa chambre. C’est en passant dans le couloir que je remarque la porte de chambre du colocataire ouverte. Je glisse un œil et hausse les sourcils en même temps que je déglutis. Il fait son sport. Pendu par les pieds à sa machine, il enchaîne les abdominaux avec facilité et je mate - contre mon gré croyez-le bien - ses muscles se contracter à chaque effort. C’est sublime. Le corps humain en plein travail. Il arrête celui-là pour s’asseoir sur une autre machine afin de renforcer ses biceps et triceps. Dieu que c’est beau…Mon portable sonne en pleine contemplation et il tourne la tête vers moi, me prenant sur le fait accompli. Oups…je me recule pour m’enfermer dans la chambre de Nino, émetteur de cet appel impromptu qui a coupé court à mon petit spectacle. Je m’en veux aussitôt d’avoir regardé aussi longtemps son colocataire faire son sport. C’est malsain et j’ai eu l’impression de le tromper. J’essaye pourtant de ne pas laisser paraître mon malaise et nous discutons quelques minutes pendant lesquelles je me calme et me vide la tête. Quand je raccroche, je suis plus serein. Au final, je n’ai fait que regarder. Ça ne compte pas ! Je sors de la chambre - la porte de celle du colocataire est fermée maintenant - et me dirige vers la cuisine où je commence à faire à manger. C’est là que Sho me rejoint.

« Qu’est-ce que tu fais ? »
« Kazu m’a chargé de faire le dîner, il rentrera un peu plus tard et il n’aura pas le temps. »
« J’aurai pu le faire. »
« Eh bien, il m’a dit que tu serais occupé avec ton…sport à cette heure-ci alors…ça ne me dérange vraiment pas. »
« Hum. »

Il hausse les épaules et me tourne le dos. Je me pince le dos de la main tout en regardant son dos musclé et ses agréables fesses rebondies à l’air ferme. Il faut vraiment que j’arrête de le mater comme ça ! C’est vraiment injuste pour Nino et je me dégoûte moi-même. Ok il est sexy, mais le physique ne fait pas tout ! Il disparait dans la salle de bain et je m’attelle à ce dîner, que je prépare de bon cœur et avec enthousiasme. Je n’ai eu que peu de fois l’occasion de cuisiner pour Nino et le faire me rend incroyablement heureux. C’est comme une marque d’amour, pour moi. J’espère qu’il aimera ! Sho réapparait un peu plus tard, en jogging/top tank, les cheveux mouillés et ébouriffés. Je pose le couvercle sur la marmite et vais m’asseoir à mon tour dans le salon, à un ou deux mètres de lui. Assis en tailleur, je le regarde pianoter sur son ordinateur.

« Ça va ? » fais-je soudainement.

J’ai l’impression, à voir son expression, qu’il me prend pour un déluré mais je n’ai rien trouvé d’autre à dire…Je fais déjà l’effort de vouloir engager la conversation, c’est bien non ?

« Ouai. »
« Et hum…T’as revu ton…rencard ? »
« Eh bien, ça ne te regarde pas vraiment… » fait-il avec un petit sourire, toujours concentré sur son écran.
« Je demandais comme ça. T’avais l’air énervé alors… »
« Neen t’as raconté, je suppose ? »
« Oui… »
« Il le dit à qui veut l’entendre. Ça lui plait tellement de me faire passer pour un idiot romantique, naïf et sans un gramme dans le cerveau. Les sportifs, que veux-tu ! »
« Je ne pense pas que tu sois bête, je comprends moi. Je ne pense pas être bête non plus… »

Il se tourne enfin vers moi et fronce les sourcils.

« Toi, tu comprends ? »
« Bah…si Kazu me donnait rendez-vous, j’irai et je l’attendrai des heures s’il le faut, en m’inquiétant. Je serai énervé qu’il me pose un lapin, sûrement que je lui gueulerai dessus et que je lui ferai la tête - mais j’irai au prochain rendez-vous quand même. Et s’il m’appelait, je répondrai. Parce que je l’aime, c’est tout. Et que je veux être avec lui alors toute occasion est bonne à prendre…On ne vit qu’une fois, alors passer sa vie à faire la tête…je ne pense pas que ce soit forcément naïf, sauf si la personne se moque vraiment depuis des mois… »
« Mouai… »
« Je sais que ce n’est pas le genre de Kazu, mais j’aime beaucoup les trucs romantiques. Les fleurs, les chocolats, les couchers de soleil ou les films sur le canapé…c’est d’un bidon mais ça fait tellement plaisir sur le coup, de partager ces instants. »
« C’est assez étrange qu’il sorte avec toi. »
« Pourquoi ? »
« Il n’est rien de tout ça. »
« T’exagères, il est romantique à sa manière… »
« Si tu veux. »

Je me mords l’intérieur de la joue alors qu’il retourne à son occupation et le silence s’installe pendant quelques bonnes minutes, avant que je ne reprenne, poussé par la curiosité.

« Tu trouve qu’il n’est pas du tout romantique ? »

Il relève à nouveau la tête vers moi puis soupire.

« On partage cet appartement depuis un peu plus de quatre ans. Il n’a jamais offert de fleurs ni de chocolats, se foule rarement pour la St Valentin et préfère les fast-foods à emporter ou à livrer que les restaurants gastronomiques. Il est radin - ou économe si tu préfères - sort rarement et ne fait pas d’activités « de couple ». Sa vie, c’est ses photos et ses jeux vidéo. »
« Mais…il doit bien y avoir quelque chose… »

Je me sens un peu nul, tout à coup. J’ai l’impression de moins connaître Nino que ce que je pensais. Je me rends compte qu’en effet, à part aller au cinéma nous n’avons jamais fait de vraies sorties de couple à proprement parler. Pas de parc d’attractions, de pédalo, de restaurant chic ou de promenade tard le soir, main dans la main. Je me sens tellement idiot de ne m’en rendre compte que maintenant…pourquoi est-ce que je ne le voyais pas avant ? Peut-être parce que je ne me posais pas la question…l’aimer me suffisait. Je faisais ce qu’il avait envie de faire et ça me plaisait tant qu’il en était content…mais c’est vrai qu’il y a des choses que j’aimerai faire qui n’ont pas l’air de son goût. Quand ça le fait grimacer, je change toujours d’idée. Suis-je aussi naïf que Sho, au final ?

« Tout dépend de ta personnalité. Si tu es plus ou moins comme lui, il n’y a pas de souci. Si tu es plus comme moi, c’est un peu plus gênant. »
« Je ne vais pas le plaquer pour si peu… »
« Eh ! Je n’ai pas dit ça ! C’est bien qu’il ait trouvé quelqu’un comme toi. T’as l’air cool et clean. »
« Merci. »

Dis-je sans grande conviction. Je ne sais pas quoi penser de tout ça…il faudra probablement que j’en parle avec Nino.

« Et toi, la personne avec qui tu sors… »
« Tu devrais regarder le dîner. »

Il me coupe dans mon élan - sûrement pour s’éviter une conversation trop ciblée sur sa vie personnelle - et je ne dis rien tout en rejoignant la cuisine. Nino arrive peu après ça et je n’ai pas le temps de reprendre cette conversation. Dommage.

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« Dis, Kazu… »
« Mmmh ? » fait mon petit-copain sans quitter l’écran de la playstation des yeux.
« Ça te dirait qu’on se fasse un petit restaurant tous les deux demain soir ? Rien que toi et moi, en amoureux…J’en connais un bien. »
« C’est quel genre ? »
« Ils s’éclairent aux bougies et… »
« Tu préfères pas le chinois du coin de la rue ? Apparemment leurs rouleaux de printemps sont les meilleurs ! Je nous en ferai livrer ! »

Voilà. Fin de la conversation. Nino : 1 ; Jun : 0. Et ce n’est que parce que Sho me l’a souligné que je le remarque, à présent. J’aurai pu protester, je suis plutôt doué pour m’affirmer quand je sais ce que je veux, mais en couple…c’est différent. Je ne suis pas comme au travail. Je m’efface souvent devant la personne aimée, c’est comme ça. Je ne suis pas une loque pour autant hein ! C’est juste qu’il est plus difficile de lui dire non, surtout avec la bouille enfantine de Nino quoi…j’ai tellement envie de lui pincer les joues parfois ! Je soupire et retourne me mettre au lit, un peu déçu tout de même.

J’ai pu reparler à Sho dans la semaine, celle d’après aussi…de plus en plus souvent. C’est quelqu’un de sympa, simple et agréable. Très naïf quand il s’agit des sentiments, Nino avait raison pour ça ! Ça ne m’étonne même pas qu’il se fasse plumer par la personne avec qui il semble sortir. Pas plus tard que la veille, il lui a donné 5 000 yen juste parce qu’elle le lui avait demandé ! Ça me dégoûte un peu de voir ça, je ne comprends pas comment il fait pour ne pas voir que c’est de l’abus de sa confiance. Mais de mon côté, je ne suis pas mieux. Ça fait un mois que je me bagarre pour ce restaurant et je n’ai jamais réussi à le faire m’y emmener une seule fois. Suis-je si faible que ça ? Où est passée ma force de conviction ? Ma prise de décision et mon caractère ?

« Tu sais Jun, Neen est quelqu’un d’individualiste. Sans être égocentrique, il fait beaucoup de choses dans son propre intérêt, quitte à blesser son entourage. A ta place - et avec tout le respect que j’ai pour vous deux - je ne m’attacherai pas trop. »

Je n’ai pas aimé qu’il me dise ça, je n’ai pas compris. J’avoue que je lui ai fait la tête tellement ça m’a embêté d’entendre ça sortir de sa bouche. Nous sommes devenus amis lui et moi et même si j’apprécie sa franchise, celle-là je ne l’ai pas aimé. Pas du tout. J’avais bien saisi que Nino était individualiste sur bien des points, mais pas comme il l’a décrit. Il ne me laissera jamais tomber pour son propre intérêt, n’est-ce pas ? Je me pose de plus en plus de questions sur nous deux, des choses qui ne me venaient pas à l’esprit, avant.

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« Tu as eu le poste ? »
« Non. Ils ont pris quelqu’un de plus expérimenté selon eux. J’en ai marre ! Comment veulent-ils que j’ai de l’expérience si personne ne m’embauche !? Je crois que je vais devoir abandonner la photographie… »
« Hors de question ! Je veux t’aider, je vais t’aider !!! Je pourrais parler à mon photographe personnel ? Il cherche peut-être un apprenti ou un assistant…tu penses que ça pourrait t’aller ? »
« Tu es sérieux ? Tu ferais ça pour moi ? »
« Je ferai tout pour toi Kazu. Tant que tu es heureux. »
« T’es trop un ange, je ne pourrai jamais assez te remercier si tu faisais ça ! J’espère qu’un jour, ce sera moi qui te prendrai en photos, my sexy man ! »

Je ris comme un idiot et le laisse m’embrasser tout son saoul. Oui, c’est bête mais je ferai tout pour lui…

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C’est le cœur léger que le surlendemain, je reviens à l’appartement. Je sais qu’il n’y sera pas, il rentrera tard à cause de la supérette mais je ne m’en fais pas. J’ai prévu du lui préparer un bon repas, j’ai hâte ! Je monte l’escalier quatre à quatre et dans ma course, cogne par mégarde quelqu’un qui descendait. Je m’excuse mais il me regarde à peine, ne me parle même pas. Il semble fuir quelque chose, quoi ? Il était bien mignon dis donc…L’oubliant instantanément, je continue dans ma lancée mais m’arrête devant la porte. Elle est ouverte…un cambrioleur ???!!! Tenant mon sac de course devant moi, je rentre sur la pointe des pieds et écoute ce qui se passe. Pas un bruit…quoique. Si, j’entends quelque chose. Ça vient de la salle de bain !!! Je vais silencieusement dans la cuisine pour m’emparer d’un couteau et toujours aussi silencieusement, à pas de loup, j’avance vers la porte et la pousse pour surprendre le voleur.
Mais de voleur, il n’y en a point. En fait, il n’y a que Sho, recroquevillé par terre, la tête entre les jambes et les épaules secouées.

« Sho ? »

Il sursaute et relève la tête vers moi. J’écarquille les yeux en voyant son visage baigné de larmes et une grosse marque rouge sur sa joue. Qui lui a fait ça ?!

« Pourquoi t’as un couteau ? » me demande-t-il en s’essuyant rapidement les yeux.
« J’ai trouvé la porte ouverte alors…Sho, qu’est-ce qu’il se passe ? »
« Rien. »
« Je vois bien qu’il y a quelque chose… »
« Rien !!! »

Je réprime la colère en moi qu’a engendré ce ton agressif, parce que je sais qu’il ne l’a pris que pour se protéger. Malgré ses efforts et sa volonté, il se remet à pleurer à peine relevé. Je croise son regard dans la glace du lavabo et lâche toutes mes affaires avant de me diriger vers le placard à pharmacie. Je sors un peu de pommade et de compresses pour atténuer cette marque rouge sur son visage et sans un mot, le tire par la manche pour qu’il me suive jusqu’au salon. Là, je le fais s’asseoir près de moi et tente de faire disparaître cette chose qui m’a l’air douloureuse. Il grimace, mais ne se plaint pas. Brider ma curiosité devient de plus en plus difficile et je finis par ne plus me retenir.

« Comment t’as eu ça ? »

Il détourne le regard mais je le sens de nouveau sur le point de pleurer. Je ne m’attendais pas à ce qu’il soit comme ça, aussi…sensible. Et j’en connais un rayon sur la sensibilité, moi qui pleure pour un rien ! Je n’aime pas le voir comme ça, mon ami. Il est trop gentil pour mériter une telle chose…

« Neen avait raison. Je suis trop naïf. »
« Eh ? »
« Ça fait des semaines que je suis cocu. »
« Oh…tu le savais ? »
« Je m’en doutais mais tant que je ne le voyais pas, je me disais que ce n’était que mon imagination. Mais aujourd’hui, je les ai vus. C’était horrible…J’étais passé à son appartement pour lui faire une surprise quand il rentrerait et…il m’a dit qu’il ne serait pas là, qu’il était occupé à travailler. Travailler mon cul ouai !!! »
« Attends…IL ? »

Sho serait GAY ??? Pourquoi Nino ne me l’a pas dit ? Pourquoi je suis toujours le dernier au courant ? Et POURQUOI ce putain de radar à homo n’a pas marché ??? Je ne comprends pas…je suis en règle générale toujours doué pour repérer les gays de mon entourage…

« Je pensais que tu savais…Neen ne te l’a pas dit ? »
« Non. Je croyais…que t’étais hétéro. Enfin…c’était logique pour moi. »
« Logique ? »
« T’es un joueur de baseball. Un sportif. Je ne sais pas, j’avoue que c’est confus… »
« Ça te dérange ? »

J’ai vu son regard blessé et je ne peux pas l’ignorer. Non. Non, ça ne me dérange pas. Pourquoi est-ce que ce serait le cas ? Je lui fais un sourire rassurant et continue de lui pommader la joue.

« Il était avec ce mec, il m’a clairement fait comprendre que ce n’était pas la première fois. Je vais te passer les détails, mais je me suis enfui et on s’est retrouvé ici. J’ai dit que je voulais rompre, que je ne lui prêterai plus d’argent, que j’en avais marre de passer pour un blaireau à l’attendre pendant des heures pendant qu’il va en baiser un autre !!! »
« Oh, calme-toi… »

Je pose ma main sur la sienne et il semble se détendre…avant de recommencer à pleurer.

« Il m’a frappé. Il m’a dit que de toute façon, j’étais trop naïf. Qu’il ne serait pas le dernier à me prendre pour l’idiot que j’étais. Que je méritais tout ça, que j’étais pas assez bien. Que si j’étais mieux, il n’aurait pas eu besoin d’aller voir ailleurs…est-ce que c’est vrai, Jun ? »
« Bien sûr que non ! Est-ce que cet homme, il avait une veste en cuir marron et un t-shirt blanc ? »
« Comment le sais-tu ? »

Le mec des escaliers. Le mec mignon. Si j’avais su, je lui aurai fait un croche-pied ! On ne frappe pas quelqu’un comme ça…et pas un de mes amis !

« Je l’ai croisé. »
« J’suis nul en tant que petit-copain. J’ai dû être sacrément nul au pieu aussi… »
« Je suis sûr que non. »

Assez étrange de dire ça, je l’avoue. Même si je le considère comme mon ami, l’imaginer faire ce genre de choses…eh bien…j’ai vu son corps après tout donc on connait la suite. Mais encore une fois, ça relève seulement du fantasme.

« Ne prends pas pour toi ce que cet idiot t’as dit ! Il est trop bête, trop con et trop méchant ! Tu vaux bien mieux que lui et même Kazu serait d’accord. Lui aussi, ne prend pas ce qu’il dira trop à cœur. Il va peut-être te dire qu’il t’avait prévenu, mais au fond c’est parce qu’il t’aime et s’inquiète pour toi. »
« Si tu le dis…Mais j’en ai marre, Jun. J’aimerai bien avoir un petit-ami correct et stable qui ne me pose pas de lapin 9 fois sur 10 ! J’aimerai tellement faire comme vous deux…être heureux comme ça. Je ne veux pas te mettre mal à l’aise, mais ça me tue de vous voir… »
« Je comprends, je suis vraiment désolé. Si tu veux, on va faire plus attention au début. Je ne veux pas te blesser, surtout après ce que tu viens de vivre. »
« C’est vraiment gentil de ta part, je m’en veux de te demander ça… »
« Eh. T’es mon ami. Je peux faire beaucoup de choses pour mes amis ! Si tu veux parler ou faire un truc de spécial, n’hésite pas ok ? Moi je veux que tu retrouves le moral. Je suis sûr que bientôt, tu vas reconquérir toute la gente masculine ! Surtout avec un corps pareil, qui dirait non ? »

Bon ok, là t’aurais dû te la fermer J…je le vois m’adresser un regard un peu embarrassé et je me racle la gorge. Pourtant, ma main ne lâche pas son bras - merde qu’il est aussi dur que du béton armé quand même ! - et je finis par lui sourire à nouveau.

« Promets-moi que tu n’hésiteras pas. »
« Ok ok…je promets. Merci beaucoup Jun, je ne sais pas ce que j’aurai fait si tu n’avais pas été là pour me ramasser…Je me sens tellement pathétique. »
« T’es juste un gars bien. Ne t’en fais pas, un con pareil ne mérite pas que tu sois aussi triste ! Tu vas trouver une perle rare, j’en suis sûr. Donne-toi une seconde chance, ok ? »
« Mmmh… »
« Y’a pas de ‘mmmh’ qui tienne ! Tu vas le faire, un point c’est tout. Mais prend quand même le temps de faire le deuil de cette relation et de bien choisir le prochain. C’est important que tu ne te cases pas par dépit. T’es quelqu’un de cool et t’es jeune, t’as le temps. »
« Ouai…j’ai vu que tu avais fait des courses. C’est toi qui cuisine ce soir ? »
« Yep. Tu veux m’aider ? »
« Je ne suis pas le meilleur mais…oui je veux bien, ça m’occupera je suppose… »

Je vais ranger le matériel dans la salle de bain - où je récupère le sac en passant et nous nous attelons à notre tâche. Je discute beaucoup, j’essaye de le faire parler autant que possible pour qu’il n’ait pas le temps de penser à tout le reste. Ça me fait vraiment de la peine de le voir aussi triste, avec un regard aussi vide et une mine aussi déprimée. Et puis cette joue malmenée, c’est vraiment moche.

« Tu as mal ? » fais-en frôlant sa joue du bout de mon index.

Il s’écarte brusquement et ne me regarde pas, comme embarrassé.

« Ça va. »
« Dis-moi si tu veux qu… »
« Les légumes sont cuits, on passe à quoi ? »

Pas très doué dans l’art de changer subtilement de sujet, le bonhomme…mais je ne lui en tiens pas rigueur. S’il veut parler, il sait que je suis là pour ça. Je me dis que ça viendra, un jour ou l’autre !
Nino rentre alors que nous finissons de préparer le repas et bien sûr, Sho a le droit à son interrogatoire sur la marque de sa joue et ses yeux bouffis. Je lance un regard avertisseur à mon petit-ami alors que j’entends la phrase « je te l’avais dit ! » sortir de sa bouche. Il pourrait être plus tendre quand même…ce n’est pas en lui remettant la faute sur le dos qu’il se sentira mieux ! Je change vite de sujet de conversation pour ne pas embarrasser le pauvre Sho, qui a clairement l’air de se sentir de trop entre nous. Je m’en veux encore plus…

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« T’aurais pu être plus sympa avec Sho tout à l’heure… » fais-je à mon petit-copain une bonne heure plus tard, alors que nous sommes dans sa chambre.
« Rho ça va, arrête de prendre sa défense ! C’est un grand garçon, il doit reconnaître qu’il a fait des erreurs ! »
« Tu ne comprends donc rien ?! Il s’est fait frapper quand même ! Et on l’a trompé, abusé pendant des mois… »
« A qui la faute ? Je n’ai pas arrêté de le prévenir, il n’a jamais voulu entendre ! C’est lui qui s’est mis dans ce pétrin. Il doit assumer. Ce mec est un connard, mais il l’a laissé jouer avec lui. »
« Je trouve ça dégueulasse. Tu n’as donc aucun sentiment ?! »
« J, qu’est-ce qui t’arrive ? Pourquoi t’es comme ça ? »

Oui, pourquoi ? Pourquoi je me sens tellement concerné par le fait qu’il traite son colocataire comme ça, d’une manière qui ne me plaît pas ? Je me suis tellement plié en quatre pour Nino, j’ai accepté tellement de choses de sa part…mais ça, je ne peux pas. Peut-être parce que ça ne me concerne pas mais que ça touche un ami. Un ami pour qui je ne veux que du bien. Saurait-il le comprendre ?

« Laisse tomber…Cette histoire m’énerve. Il me fait de la peine. »
« Laisse couler, il va s’en remettre ! »
« Mmmh… »
« Sho est un tombeur quand il veut. Dans une semaine, il aura déjà quelqu’un d’autre ! »

Je fais la moue, pas sûr d’apprécier cette remarque sans savoir vraiment pourquoi. Je n’aime pas l’idée qu’il se remette en couple aussi vite…peut-être parce que j’ai peur qu’on abuse encore de lui ? C’est un gars si sympa…

« Allez, câlin ! »

Je finis par retrouver mon sourire alors que Nino m’entraîne dans un long baiser passionné et une chose en amenant une autre, nous avons fini par faire l’amour. J’ai essayé d’être le plus discret possible. Pas envie que Sho nous entende, ça lui ferait tellement de peine…mais pourquoi je pense à ça ? C’est stupide…
Pourtant, une fois que mon petit-ami est endormi à mes côtés, je me relève et sors de la chambre pour toquer à la porte de celle d’en face. Sho finit par m’ouvrir, les yeux encore plus rouges que quand je l’ai trouvé dans la salle de bain tout à l’heure.

« J’en étais sûr… »

Note : Yop yop yop, on se voit pour le chapitre suivant :) Désolé de la couuuuupe XD

genre: amitié, genre: au, multi-chapitres, romance, matsumoto jun, pairing : sakumoto, ohno satoshi, rating: nc-17, pairing : matsumiya, rating: r, pairing : ohmiya, ninomiya kazunari, sakurai sho

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