Boyfriend, roommate & other troubles (03/07)
Titre : Boyfriend, roommate & other troubles
Auteur : biditoche
Pairing : Matsumiya (Matsumoto Jun x Ninomiya Kazunari) ; Sakumoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun)
Rating : R, NC-17
Genre : Au, amitié, romance
Résumé : Jun est un jeune model réputé qui peine à trouver la perle rare parmi les hommes. Sa rencontre avec Nino est un vrai déclic pour lui, il a trouvé l'homme parfait ! Mais que se passe-t-il quand l'homme parfait a un colocataire pareil...?
Chapitre 3 :
« Pourquoi t’es là ? »
« Kazu dort. Il n’a pas besoin de moi, toi si. »
« Je n’ai pas besoin de toi. »
« Tu comptes pleurer et te moucher toute la nuit en mangeant du Nutella tout en regardant…P.S. : I love you ??? J’ADORE ce film ! »
J’entre sans invitation dans sa chambre et m’assois par terre contre le lit, me saisissant de la cuiller dans le pot. Sho finit par me rejoindre et s’assoit à côté de moi, l’air un peu gêné.
« C’est tellement triste et beau à la fois… » dis-je en soupirant, mes yeux commençant déjà à me picoter.
Je ne plaisantais pas quand je parlais de ma sensibilité !
« Mmmmh…elle a de la chance de redevenir heureuse. »
« Fais pas ton Calimero ! Mange, plutôt. »
Je lui redonne sa cuiller avec un sourire et il finit par me répondre. Ses doigts frôlent les miens quand il la prend et nous détournons le regard l’un comme l’autre. Wow, c’était quoi ça ? Ce geste n’a pourtant rien d’extraordinaire…je me reconcentre sur le film et bien évidemment, finis rapidement par pleurer comme une madeleine. Sho me tend alors un mouchoir et nous voilà deux à jouer de la trompette.
« Merci Jun. D’être là. Je sais que Neen a dit ça pour mon bien et qu’il a raison, mais ça m’a fait du mal quand même. Un peu. Je pensais que pour une fois, il dirait autre chose…mais il est comme ça, on y peut rien. »
« Je lui en veux de t’avoir parlé de cette manière. Vous vous connaissez depuis un bon bout de temps, il aurait pu te traiter différemment. »
« Ne lui en veux pas. Dans les faits, il a raison, ne ? Je cherche un peu les ennuis… »
« Ne dis pas ça ! Et puis même si t’étais vraiment trop naïf, tu finiras sûrement par trouver une personne qui n’en abusera pas ! »
« Merci…au fait et ce resto alors ? Vous avez enfin pu y aller ? »
« Mnan… » grommelé-je. « Je t’avoue que ça commence à m’irriter. J’aimerai vraiment qu’on fasse un truc en amoureux pour une fois…un truc de couple autre que jouer aux jeux vidéo ou faire l’amour. Ça commence vraiment à me peser, même si je l’aime toujours autant hein ! Je ne sais pas, j’ai l’impression d’être le seul à faire des concessions… »
« Je te l’ai dit, il est individualiste. S’il préfère le chinois au restaurant, vous irez au chinois. Ou lui il ira, et toi t’iras au restaurant tout seul. »
« C’est nul… »
« C’est Neen ! »
Je ris doucement, heureux d’avoir pu lui soutirer un sourire. Bien que faible, il existe quand même et c’est déjà pas mal, non ?
« Mais si vraiment tu veux y aller accompagné et que Neen ne veut toujours pas, eh bien…moi je peux, si tu veux. Ça me ferait plaisir. »
« Euh… »
« En toute amitié, bien sûr ! Juste pour partager un bon repas et discuter. »
« En toute amitié alors. Ça pourrait être sympa ! »
Je ne sais pas dans quoi je m’embarque. L’idée de pouvoir enfin aller à ce restaurant avec quelqu’un me fait plaisir mais je ne m’attendais pas à ce que ce quelqu’un soit Sho. C’est tout de même un restaurant romantique, où lui et moi n’avons pas notre place…Mais peut-être que ça réveillera Nino ? J’aimerai tellement que ce soit lui qui m’accompagne…
« Ça te dirait d’y aller après-demain soir ? »
« Arf, j’ai un match en fin d’après-midi…je ne sais pas si… »
« Je peux venir te voir ? Et comme ça après, on y va ensemble. Enfin si tu veux hein ! T’as peut-être prévu quelque chose en cas de victoire avec tes partenaires… »
« Tu sais à part boire et raconter des trucs salaces, on ne fait pas grand-chose…j’accepte, ça me parait être une bonne idée ! Le match commence à 17h. »
« J’y serai ! Dis, tu utilises vraiment toutes ces machines ??? »
Je pointe du doigt tout ce qui se trouve autour de moi et il rit doucement.
« Il faut bien que je me maintienne en forme, non ? »
« Ouai mais…y’en a qui ont l’air dures… »
« Tu veux essayer ? »
« Oh tu sais, moi… »
« T’as l’air d’être en bonne forme physiquement pourtant, je suis sûr que tu peux ! Ou alors tu as juste peur ? »
Je plisse les yeux en le regardant et repose la cuiller.
« Moi ? Peur ? C’est très mal me connaître ! »
Et voilà, je refais le coq. Ce n’est pas que j’ai peur, c’est juste qu’à côté de lui…je vais avoir l’air bête. Je sais que j’ai un beau corps mais je ne fais pas spécialement beaucoup de sport pour ça. Peut-être le devrais-je ? Nous nous levons tous les deux et j’essuie nerveusement mes mains sur mon jogging.
« Je ne te force pas Jun, si tu ne veux pas tu ne le fais pas. »
« Ça va ! »
« Tu préfères quoi, abdos ? »
« Va pour les abdos. »
J’essaye de mettre toute ma confiance dans le ton de ma voix mais c’est mal barré. Je me souviens l’avoir vu être pendu par les pieds à cette machine…si ça faisait sexy sur lui, je doute qu’avec moi ce soit la même chose ! Contre toute attente, il penche un peu la plateforme dans une position qui me semble un peu plus facile et confortable. Je ne dis rien, l’en remerciant intérieurement.
« Vas-y. »
Je m’installe comme je peux sur la machine et il vient attacher mes chevilles pour qu’elles ne bougent pas. Il penche encore un peu la plateforme puis se met à mes pieds, face à moi.
« Tu vas essayer de toucher tes pieds. Il faut que tu contrôles ta respiration et que tu inspires et expires par la cage thoracique, sans relâcher le ventre. Tu dois sentir une ceinture à ta taille, ça va te faire un peu mal au bout d’un moment. Ça veut dire que tes muscles travaillent, il ne faudra pas t’arrêter. Fixe toi un objectif. Si tu dis « à 30 abdos, je me paye jenesaisquoi, alors divise ces trente abdos. Dix, dix et dix, ça te permet d’avoir l’impression d’approcher ton but plus vite. Si tu n’arrives pas à toucher tes pieds, alors touche au moins mes mains ! »
Il tend les bras en avant et je respire un long moment, profondément, avant de commencer à me relever. Merde, c’est dur eh !!! J’ai déjà de la peine à atteindre le bout de ses doigts !
« Encore un peu. »
Je fais encore plus d’efforts et finis par toucher ses mains. Mais au bout de dix, je suis déjà épuisé et je n’ai pas envie de recommencer.
« Trente Jun ! Si tu fais les vingt restants, c’est moi qui t’invite au restaurant ! »
Je ne suis pas grippe-sou et payer ma part ne m’aurait posé aucun problème, ça m’aurait même paru logique mais, allez savoir pourquoi, l’idée de me faire inviter dans un restaurant romantique - même par un ami - me plait assez. Je me sens exceptionnel. Alors je réunis toutes mes forces et les termine, ces vingt abdos. Quand j’ai terminé, j’ai affreusement mal au ventre, comme si une barre le transperçait de chaque côté et je ne sens plus mes bras. J’ai l’impression de ne jamais avoir autant sué !
« Tu en fais combien, toi ? » lui demandé-je alors qu’il m’aide à descendre.
« Ça dépend des jours. Quand je suis en forme et de bonne humeur, 300. Quand je ne me sens pas bien, de 150 à 200. »
« C’est ENORME. »
« Tu sais, ça me permet de faire le vide. Me concentrer sur mes exercices m’aide à ne pas penser. Ouai, ça fait très sportif de ne pas penser, mais y’a des activités comme ça…il vaut mieux les avoir en cas de baisse de moral. Ou d’ennuis. Ce n’est pas regarder PS : I love you qui va me faire oublier que je suis ENCORE célibataire. »
« Kazu m’a dit que t’étais un tombeur et j’ai bien envie de le croire ! Je suis certain que tu vas retrouver rapidement. »
« Oh je sais que je pourrais avoir. Mais je ne suis pas sûr de faire les bons choix. Je ne sais pas, tous ces gens se ressemblent… »
« Je suis sûr que tu trouveras quelqu’un de bien. Je mise sur le prochain ! »
Il m’adresse un sourire un peu trop triste à mon goût et me montre une autre machine.
« Tu veux essayer celle-là ? Ça fait travailler tes jambes et tes bras. Je parie que tu peux en faire…trente aussi ! »
« …Pari tenu ! »
Je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça alors que j’ai encore mal des abdos ! Mais bon…C’est pour l’occuper, lui faire plaisir. Je m’assois et le laisse me diriger, hochant de la tête face à ses explications puis je commence à faire ce qu’il me dit. Je me sens un peu mal à l’aise quand il se met à toucher mon ventre et le bas de mon dos.
« Reste bien droit, c’est important ! »
« O-Oui. »
J’essaye de ne pas y penser et fais les trente plus facilement que prévu. Sho va même jusqu’à applaudir puis remet la première machine à la verticale.
« Ce n’est pas bizarre de se retrouver aussi longtemps la tête en bas et les pieds en haut ? »
« Tu veux voir ce que ça fait ? »
J’allais dire non, puis en voyant son sourire amusé j’ai cédé, tout naturellement. Il a l’air tellement content de me montrer tous ses « jouets », j’ai l’impression que personne n’a jamais pris le temps de lui accorder autant d’attention.
« Mets-toi sur tes deux mains, comme ça…pas plus espacé que les épaules. Cool ! Je vais prendre tes chevilles et les relever, pour te mettre en position de perche. Prêt ? »
Il ne me laisse pas le temps de répondre et me voilà la tête en bas. Wow, bizarre…je sens déjà tout le sang affluer jusqu’à mon visage ! Mais j’ai confiance, sachant que la poigne de ses mains sur mes chevilles est vraiment très forte. Je sais qu’il ne va pas me lâcher. Il m’attache à nouveau à sa machine puis se penche au-dessus de moi. Je sens la plateforme dans mon dos, ce qui est plus ou moins rassurant mais je commence à fatiguer. Comment fait-il pour se relever dans ses conditions ? Mon corps me traîne tellement vers le bas, je n’arriverai jamais à remonter !
« J’y arrive pas » dis-je avec une petite moue contrite.
« Attends. »
Il passe alors ses mains sous mes bras et me relève presque facilement. Je bande mes muscles pour essayer de tenir ma position « assise » mais je sens bien que c’est son corps à lui qui me maintient en place. Mon dos est collé contre son torse et son visage est proche de mon cou.
C’est là que je frissonne. Je sais que je ne devrais pas ressentir ça, mais je n’y peux rien. Sa proximité, son souffle sur ma nuque, sa poigne si ferme et assuré…je ne sais pas si c’est le fait d’avoir été à l’envers qui me fait ça, mais je commence à avoir de drôles de réactions. Et je panique. Parce que je suis en couple, que mon homme est dans la chambre d’en face en train de dormir et que je suis en train de me sentir excité par un simple souffle. Je ne veux pas de ça, je ne peux pas !
« Stop, STOP ! Je veux descendre !! Fais-moi descendre !!!! »
Il n’attend pas une seconde et me forçant à me plier plus en deux, passe sa tête par-dessus mon épaule, tend les bras et défait les liens de mes chevilles. Mes jambes glissent sur la plateforme et une fois revenu sur mes pieds, je m’écarte. Je ne comprends pas ce qui s’est passé, pourquoi j’ai réagis comme ça. Je me sens vraiment mal vis-à-vis de lui.
« Désolé, j’ai paniqué… »
« Je comprends, y’a pas de souci. On n’y arrive pas dès la première fois ! »
« Ouai… »
« Tu devrais aller prendre une douche, je vais aller me coucher. »
Je ne réponds pas et me dirige vers la porte, quand il me demande avec une petite voix inquiète :
« Jun le…le match de baseball, ça tient toujours, ne ? Tu viendras me voir ? »
Je me retourne vers lui, étonné de sentir autant de désespoir dans le ton de sa voix. Est-ce que ça compte autant pour lui que je vienne le regarder jouer ? Les yeux plein d’espoirs qu’il me lance me font tellement de peine que je lui souris en hochant de la tête.
« Bien sûr. »
Il a l’air de soupirer de soulagement, je ne comprends pas pourquoi. Mais je ne demande pas, lance un petit « bonne nuit » puis vais prendre une douche avant de retourner me coucher.
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Je n’ai pas caché à Nino le fait que j’allais à ce match. J’ai même cherché à ce qu’il m’y accompagne, certain que ça ferait plaisir à son colocataire. Mais il n’a pas voulu, ce qui ne m’a guère étonné. Je ne peux pas m’empêcher de lui en vouloir mais en même temps, je ne le comprends pas. Qu’y a-t-il de compliqué à venir encourager un bon ami ? J’y suis donc allé tout seul. J’ai même acheté une casquette de leur équipe ! Avec ça, des lunettes de soleil et habillé simplement, j’espère être méconnaissable. J’arrive assez tôt et m’installe sur un des bancs, plus ou moins près du stade. De ma place, je vois très bien toutes les bases et les joueurs sur le terrain. Je jette plusieurs coups d’œil et tends le cou un long moment avant d’apercevoir Sho, qui s’entraîne. Quand je le vois lever la tête vers les tribunes, je lui fais un signe de la main et il me répond. Il a l’air content que je sois là, ça me fait plaisir ! Cet uniforme lui va vraiment bien, je trouve…Il se passe un petit moment avant que le match ne commence et je reste très attentif à ce qui se passe. Je regarde rarement de sports à la télé et c’est la première fois que j’assiste à une vraie partie de baseball comme ça. C’est grisant, je trouve. Enfin, surtout pour ceux des tribunes. Evidemment, je soutiens l’équipe de Sho et je me prends à les encourager de toute mon âme. C’est étrange, je n’ai jamais mis tant d’investissement dans quelque chose. Je n’ai pas quitté le terrain des yeux, pas une seule fois et je suis passé par des tonnes de sentiments en à peine deux heures. L’espoir, la colère, l’indignation, l’encouragement, le bonheur, la fierté, la peine…Mais plus que tout, j’attendais à chaque fois pour voir ce qu’allait faire Sho. Il semble tellement…concentré ! Et pro ! Ahah, et dire qu’il y a deux jours il pleurait comme un enfant dans sa chambre après une rupture…il est très différent. Très…viril. Contiens-toi Jun, ce n’est pas le moment de te laisser surpasser par les hormones ! J’ai remarqué quelques erreurs par rapport aux autres joueurs - enfin chacun en a. Lui, il ne court pas assez vite je trouve. Oh, il sait magnifiquement bien jouer de la batte et il rate rarement la balle, mais quand il s’agit de courir entre les bases, il est un peu moins bon. Pourtant, moi, il m’impressionne. J’en reste scotché sur ma place tellement il me surprend.
Ce n’est cependant qu’une évidence pour moi que son équipe gagne. Je veux dire, ça se voyait qu’ils étaient bien meilleurs que l’équipe adverse - avec tout le respect que je leur dois. Et quand la fin du match a sonné, j’ai fait comme tout le monde et je me suis levé pour sautiller, crier et taper dans mes mains pour les féliciter. C’est comme…naturel. Je ne saurai pas l’expliquer. Je suis fier, très fier. Je devrais suivre le sport plus souvent dis donc…
Ils repartent dans les vestiaires et même si je sais que je ne suis pas autorisé à y entrer, j’essaye quand même. Je suis tellement survolté que ça ne me vient même pas à l’idée que je pourrais me faire repousser. Bien sûr, on me dit que l’accès est interdit mais alors que j’allais faire demi-tour et me résoudre à attendre près de ma voiture, Sho apparait derrière la porte et dit au vigile de me laisser entrer. Il porte encore son uniforme de joueur et de près, ça lui va encore mieux ! Il est tout dégoulinant mais avec un grand sourire sur le visage. Ça fait vraiment plaisir à voir…Je le félicite comme il se doit, ainsi que toute son équipe quand il vient me « présenter ».
« Tu m’attends ? Je vais à la douche, ça ne prendra pas longtemps ! Je n’ai pas envie de sentir le bouc au restaurant ! »
« Pas de souci » fais-je en riant « je t’attends sur ce banc ! »
Il me fait encore un grand sourire avant de disparaitre et je m’assois parmi les autres joueurs qui continuent de discuter entre eux, jusqu’à ce que l’un d’eux se tourne vers moi.
« Mais au fait, tu es venu voir Sakurai-kun ? »
« Oui, pourquoi ? »
« Non, rien… »
« Quoi ? »
« C’est la première fois qu’on vient le voir à un match ! »
Nan…c’est une blague, pas vrai ? Il doit bien y avoir quelqu’un avant moi qui a pris le temps de venir l’encourager ! Je ne crois pas une seconde ce qu’il me dit.
« Tu es son petit-ami non ? »
« Ah non, pas du tout ! On est juste amis. Je suis déjà avec quelqu’un. »
« Et tu es venu tout seul ? »
« Bah… »
« Et vous allez au restaurant après ? »
« Mais de quoi vous vous mêlez ? » fais-je sur le ton de la plaisanterie, même si je me sens vraiment agacé par leurs questions.
C’est quoi, un interrogatoire ? Il n’y a rien de mal à venir voir un ami et dîner avec lui après ! Pas nécessaire de sauter aux conclusions hâtives comme ça…
« Les mecs, arrêtez d’embêter Jun ! » fait mon sauveur en revenant, une simple serviette autour de la taille. Comme la première fois où je l’ai rencontré. N’aurait-il pas pris du volume niveau muscles ?
Je détourne le regard quand il la retire sans gêne pour se changer. En fait, ils font tous ça. Aucune pudeur les uns envers les autres. Ils ont dû se voir des tas de fois nus mais je ne sais pas, moi ça me gêne. J’essaye de garder mes yeux concentrés sur un point du banc mais ça ne les empêche pas de mater quelques secondes le derrière de mon ami. Aussi parfait que le peu que j’en ai aperçu les fois précédentes. Il faut vraiment que j’arrête ce cirque…Je prends mon portable et fais semblant d’envoyer des sms pour passer le temps jusqu’à ce qu’il soit complètement habillé et apte à sortir. Je dis rapidement au revoir à tout le monde et nous rejoignons ma voiture. Il a quitté son costume pour une chemise à carreaux ouverte sur son torse et rentrée dans un jean assez serré qui lui va très bien. Ça change ! Le sourire qu’il avait tout à l’heure n’a pas quitté son visage.
« Alors, content d’avoir gagné ? » lui demandé-je en démarrant.
« Si tu savais comme ça fait du bien quand ça arrive ! Tous ces efforts récompensés… »
« Je me doute. »
« J’avais vraiment besoin de ça. De gagner à quelque chose. Je suis sûr que tu m’as porté chance ! »
« N’importe quoi… » dis-je en levant les yeux au ciel, un léger sourire sur mes lèvres.
« J’en suis certain. C’est une évidence pour moi maintenant, tu es quelqu’un de bien dans ma vie. Tu m’aides à surmonter ma rupture, tu m’accordes du temps et tu m’aides à gagner ! »
« Je n’ai rien fait…Dis Sho, c’est vrai que personne n’est jamais venu te voir avant moi ? »
Ou comment plomber l’ambiance…Son sourire disparait aussitôt et il se recroqueville de son côté de la voiture.
« Le baseball n’intéresse pas tout le monde. Je ne peux pas demander constamment à ce qu’on vienne me voir aux entraînements ou aux matchs ! Ce serait égoïste. Les gens ont d’autres occupations. »
« Oui enfin…Tes parents ? Frère et sœur ? Ou un petit-ami ? »
« Je te l’ai dit, ça ne peut pas intéresser tout le monde. Et puis je suis grand ! Je n’ai pas besoin qu’on vienne me voir. »
Ça, je sais que c’est faux. Il suffit de voir à quel point il a été inquiet que je ne vienne pas et le sourire qu’il a eu en me voyant dans les gradins. Je sais qu’il pense l’inverse de ce qu’il dit et qu’il aimerait qu’on vienne le voir jouer plus souvent. C’est compréhensif, après tout…ça donne des forces et de la motivation, non ?
« En tout cas moi j’ai bien aimé ! Je reviendrai. »
« Ah bon ?! »
« Vous faites une très bonne équipe ! Je m’achèterai un T-shirt de votre équipe pour le prochain match ! »
« Pas la peine, je vais t’en donner un ! Avec mon numéro si tu veux ! »
« Ahah, pourquoi pas ? »
« Tu as trouvé que je jouais bien ? Sincèrement. »
« Eh bien, je ne suis pas très calé sur le domaine… »
« Oui mais tu as bien dû voir quelque chose quand même ? »
Comment peut-il le savoir ?
« J’ai trouvé que tu ne courrais pas assez vite par rapport à d’autres joueurs. Tu es de quelques secondes plus lent, ce qui te désavantage. Mais par contre tu es très doué au lancer, vraiment !
« Arf, j’en étais sûr. L’entraîneur n’arrête pas de m’engueuler mais je ne peux pas courir plus vite ! Si je me concentre trop sur mes pieds, j’oublie le reste du match… »
« Je suis sûr que ça se travaille ! »
« Autre chose ? »
« Je crois que tu as des fans. »
« Eh ? »
« Y’avait un groupe de collégiennes pas loin de moi, elles étaient cinq ou six. Elles n’arrêtaient pas de scander ton nom, ça en devenait presque énervant ! Tu m’avais caché que t’étais aussi populaire ! »
Dis-je pour le taquiner tout en le poussant avec mon coude. Il ne dit rien mais je le vois bien rougir dans son coin.
« Ce serait tellement plus simple si j’aimais les femmes… » murmura-t-il soudainement, si bien que j’ai cru rêver de l’entendre.
« Je ne pense pas. L’un et l’autre sont compliqués. »
« Mmmh… Au fait, t’as dit à Neen pour le match…et tout ? »
« Oui, pourquoi ? »
« Il n’a pas voulu venir ? »
« Tu t’imagines bien que non ! »
« Je ne sais pas, je pensais qu’il voudrait nous…nous surveiller. »
« Hein ? »
« Non rien, j’ai rien dit. »
Y’a des moments comme ça où je ne le comprends pas. Parfois j’aimerai savoir ce qu’il se passe dans sa tête ! Mais à peine a-t-il dit ça qu’il met la musique et commence à chantonner, me faisant rire. Comme nous connaissons tous les deux la chanson, nous nous mettons à chanter en cœur tout en nous dandinant. Ok, on n’a rien de vrais chanteurs, qu’on soit bien d’accord ! Je crois même que je chante faux…enfin lui, il n’est pas mieux ! Mais ça détend de faire l’idiot. Je finis par garer la voiture devant le restaurant et nous en sortons en riant. Une fois entrés, nous demandons notre table que j’ai pris le soin de réserver et nous voilà assis l’un en face de l’autre - ce qui a un caractère un peu gênant, il faut bien l’admettre ! Disons que c’est surtout les bougies, les belles nappes et l’ambiance tamisée de notre coin qui fait ça. J’avais vraiment sous-estimé le caractère romantique de ce restaurant…Y aller avec un ami n’est peut-être pas la meilleure idée que j’ai eu ! Mais ça ne semble pas déranger Sho tant que ça, qui se concentre déjà sur le menu. Quel estomac celui-là…ça me fait me rappeler que le mien crie famine !
« T’as vu ? »
« Quoi ? »
« Le couple de petits vieux là-bas. Ils nous regardent comme si on était des aliens ! »
Je me tourne légèrement pour voir la grimace indignée de la vieille dame. Oh ça va, on est au 21ième siècle ! Deux hommes au restaurant, c’est de plus en plus commun…
« Et si on les embêtait ? » fais-je soudainement sur un ton plus bas.
« Comment ça ? »
« Tu es tellement sexy comme ça Sweetie, j’ai envie de te croquer ! »
Dis-je bien fort tout en me penchant vers Sho pour frotter sa joue avec mon pouce. Il me regarde avec des yeux ronds et j’insiste des miens, avant qu’il ne réponde sur le même ton :
« C’est toi qui est sexy Honey, ce jean te va si bien…si tu savais à quoi je pense en le voyant ! »
Je ne peux pas m’empêcher de rougir face à cette remarque. Ok, je sais que c’est faux mais…ça me fait plaisir quand même. Est-ce qu’en réalité, il me trouve vraiment sexy ou pas ? Nous continuons cette comédie encore quelques secondes avant que le vieux couple ne demande à changer de table, nous forçant à arrêter. C’était bien drôle ! J’ai du mal à m’arrêter de rire et Sho aussi.
« Ça me fait halluciner les personnes comme ça » dit finalement mon ami sur un ton plus sérieux. « A croire qu’on n’a pas le droit d’aimer qui on veut… »
« C’est dommage. »
« On devrait pouvoir se tenir la main sans craindre les regards de reproches et les paroles haineuses ! »
« Qu’est-ce que tu veux, certaines mentalités sont plus lentes que d’autres à évoluer ! On devrait se concentrer sur le menu ou le serveur devra encore patienter et j’ai vraiment faim ! »
Jouant le jeu jusqu’au bout et étant intéressé par la même nourriture, nous finissons par prendre un énorme plat commun, un réservé aux couples. Ce n’est qu’un plat, après tout ! Mais j’avoue qu’à bien y penser, j’aurai préféré me trouver ici avec Nino et partager ça avec lui. Je ne sais pas, manger dans le même grand plat, voire se donner à manger une ou deux fois et se regarder sans arriver à s’en lasser…je soupire.
« Je suis désolé que ce ne soit pas Neen à ma place, vraiment. »
Je relève la tête vers lui, surpris. Il a un air sincèrement désolé et un peu triste à la fois.
« Non, je… »
« Tu veux que je l’appelle ? Je vais peut-être réussir à le convaincre de venir et vous passerez la soirée en amoureux ! »
Ça se voit tellement dans son regard qu’il est blessé. Même sa voix tremble un peu.
« De toute façon, j’ai encore pleins de choses à faire chez moi et… »
« Sho » le coupé-je tout en tendant mon bras pour saisir son poignet « ne t’en fais pas. Si quelqu’un doit convaincre Kazu de venir, c’est moi. Tu n’as pas à t’en mêler. Des soirées en amoureux, j’en aurai bien d’autres ! »
« Tu es sûr ? »
......
Note : LA SUITE AU PROCHAIN EPISODE !
Nan, je ne l'ai pas fait exprès ._____. Alors Jun, sûr ou pas sûr ? 8D SHO OU NINO ???? Bon j'arrête xDDD Ahah, merci pour la lecture et/ou les coms !
Auteur : biditoche
Pairing : Matsumiya (Matsumoto Jun x Ninomiya Kazunari) ; Sakumoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun)
Rating : R, NC-17
Genre : Au, amitié, romance
Résumé : Jun est un jeune model réputé qui peine à trouver la perle rare parmi les hommes. Sa rencontre avec Nino est un vrai déclic pour lui, il a trouvé l'homme parfait ! Mais que se passe-t-il quand l'homme parfait a un colocataire pareil...?
Chapitre 3 :
« Pourquoi t’es là ? »
« Kazu dort. Il n’a pas besoin de moi, toi si. »
« Je n’ai pas besoin de toi. »
« Tu comptes pleurer et te moucher toute la nuit en mangeant du Nutella tout en regardant…P.S. : I love you ??? J’ADORE ce film ! »
J’entre sans invitation dans sa chambre et m’assois par terre contre le lit, me saisissant de la cuiller dans le pot. Sho finit par me rejoindre et s’assoit à côté de moi, l’air un peu gêné.
« C’est tellement triste et beau à la fois… » dis-je en soupirant, mes yeux commençant déjà à me picoter.
Je ne plaisantais pas quand je parlais de ma sensibilité !
« Mmmmh…elle a de la chance de redevenir heureuse. »
« Fais pas ton Calimero ! Mange, plutôt. »
Je lui redonne sa cuiller avec un sourire et il finit par me répondre. Ses doigts frôlent les miens quand il la prend et nous détournons le regard l’un comme l’autre. Wow, c’était quoi ça ? Ce geste n’a pourtant rien d’extraordinaire…je me reconcentre sur le film et bien évidemment, finis rapidement par pleurer comme une madeleine. Sho me tend alors un mouchoir et nous voilà deux à jouer de la trompette.
« Merci Jun. D’être là. Je sais que Neen a dit ça pour mon bien et qu’il a raison, mais ça m’a fait du mal quand même. Un peu. Je pensais que pour une fois, il dirait autre chose…mais il est comme ça, on y peut rien. »
« Je lui en veux de t’avoir parlé de cette manière. Vous vous connaissez depuis un bon bout de temps, il aurait pu te traiter différemment. »
« Ne lui en veux pas. Dans les faits, il a raison, ne ? Je cherche un peu les ennuis… »
« Ne dis pas ça ! Et puis même si t’étais vraiment trop naïf, tu finiras sûrement par trouver une personne qui n’en abusera pas ! »
« Merci…au fait et ce resto alors ? Vous avez enfin pu y aller ? »
« Mnan… » grommelé-je. « Je t’avoue que ça commence à m’irriter. J’aimerai vraiment qu’on fasse un truc en amoureux pour une fois…un truc de couple autre que jouer aux jeux vidéo ou faire l’amour. Ça commence vraiment à me peser, même si je l’aime toujours autant hein ! Je ne sais pas, j’ai l’impression d’être le seul à faire des concessions… »
« Je te l’ai dit, il est individualiste. S’il préfère le chinois au restaurant, vous irez au chinois. Ou lui il ira, et toi t’iras au restaurant tout seul. »
« C’est nul… »
« C’est Neen ! »
Je ris doucement, heureux d’avoir pu lui soutirer un sourire. Bien que faible, il existe quand même et c’est déjà pas mal, non ?
« Mais si vraiment tu veux y aller accompagné et que Neen ne veut toujours pas, eh bien…moi je peux, si tu veux. Ça me ferait plaisir. »
« Euh… »
« En toute amitié, bien sûr ! Juste pour partager un bon repas et discuter. »
« En toute amitié alors. Ça pourrait être sympa ! »
Je ne sais pas dans quoi je m’embarque. L’idée de pouvoir enfin aller à ce restaurant avec quelqu’un me fait plaisir mais je ne m’attendais pas à ce que ce quelqu’un soit Sho. C’est tout de même un restaurant romantique, où lui et moi n’avons pas notre place…Mais peut-être que ça réveillera Nino ? J’aimerai tellement que ce soit lui qui m’accompagne…
« Ça te dirait d’y aller après-demain soir ? »
« Arf, j’ai un match en fin d’après-midi…je ne sais pas si… »
« Je peux venir te voir ? Et comme ça après, on y va ensemble. Enfin si tu veux hein ! T’as peut-être prévu quelque chose en cas de victoire avec tes partenaires… »
« Tu sais à part boire et raconter des trucs salaces, on ne fait pas grand-chose…j’accepte, ça me parait être une bonne idée ! Le match commence à 17h. »
« J’y serai ! Dis, tu utilises vraiment toutes ces machines ??? »
Je pointe du doigt tout ce qui se trouve autour de moi et il rit doucement.
« Il faut bien que je me maintienne en forme, non ? »
« Ouai mais…y’en a qui ont l’air dures… »
« Tu veux essayer ? »
« Oh tu sais, moi… »
« T’as l’air d’être en bonne forme physiquement pourtant, je suis sûr que tu peux ! Ou alors tu as juste peur ? »
Je plisse les yeux en le regardant et repose la cuiller.
« Moi ? Peur ? C’est très mal me connaître ! »
Et voilà, je refais le coq. Ce n’est pas que j’ai peur, c’est juste qu’à côté de lui…je vais avoir l’air bête. Je sais que j’ai un beau corps mais je ne fais pas spécialement beaucoup de sport pour ça. Peut-être le devrais-je ? Nous nous levons tous les deux et j’essuie nerveusement mes mains sur mon jogging.
« Je ne te force pas Jun, si tu ne veux pas tu ne le fais pas. »
« Ça va ! »
« Tu préfères quoi, abdos ? »
« Va pour les abdos. »
J’essaye de mettre toute ma confiance dans le ton de ma voix mais c’est mal barré. Je me souviens l’avoir vu être pendu par les pieds à cette machine…si ça faisait sexy sur lui, je doute qu’avec moi ce soit la même chose ! Contre toute attente, il penche un peu la plateforme dans une position qui me semble un peu plus facile et confortable. Je ne dis rien, l’en remerciant intérieurement.
« Vas-y. »
Je m’installe comme je peux sur la machine et il vient attacher mes chevilles pour qu’elles ne bougent pas. Il penche encore un peu la plateforme puis se met à mes pieds, face à moi.
« Tu vas essayer de toucher tes pieds. Il faut que tu contrôles ta respiration et que tu inspires et expires par la cage thoracique, sans relâcher le ventre. Tu dois sentir une ceinture à ta taille, ça va te faire un peu mal au bout d’un moment. Ça veut dire que tes muscles travaillent, il ne faudra pas t’arrêter. Fixe toi un objectif. Si tu dis « à 30 abdos, je me paye jenesaisquoi, alors divise ces trente abdos. Dix, dix et dix, ça te permet d’avoir l’impression d’approcher ton but plus vite. Si tu n’arrives pas à toucher tes pieds, alors touche au moins mes mains ! »
Il tend les bras en avant et je respire un long moment, profondément, avant de commencer à me relever. Merde, c’est dur eh !!! J’ai déjà de la peine à atteindre le bout de ses doigts !
« Encore un peu. »
Je fais encore plus d’efforts et finis par toucher ses mains. Mais au bout de dix, je suis déjà épuisé et je n’ai pas envie de recommencer.
« Trente Jun ! Si tu fais les vingt restants, c’est moi qui t’invite au restaurant ! »
Je ne suis pas grippe-sou et payer ma part ne m’aurait posé aucun problème, ça m’aurait même paru logique mais, allez savoir pourquoi, l’idée de me faire inviter dans un restaurant romantique - même par un ami - me plait assez. Je me sens exceptionnel. Alors je réunis toutes mes forces et les termine, ces vingt abdos. Quand j’ai terminé, j’ai affreusement mal au ventre, comme si une barre le transperçait de chaque côté et je ne sens plus mes bras. J’ai l’impression de ne jamais avoir autant sué !
« Tu en fais combien, toi ? » lui demandé-je alors qu’il m’aide à descendre.
« Ça dépend des jours. Quand je suis en forme et de bonne humeur, 300. Quand je ne me sens pas bien, de 150 à 200. »
« C’est ENORME. »
« Tu sais, ça me permet de faire le vide. Me concentrer sur mes exercices m’aide à ne pas penser. Ouai, ça fait très sportif de ne pas penser, mais y’a des activités comme ça…il vaut mieux les avoir en cas de baisse de moral. Ou d’ennuis. Ce n’est pas regarder PS : I love you qui va me faire oublier que je suis ENCORE célibataire. »
« Kazu m’a dit que t’étais un tombeur et j’ai bien envie de le croire ! Je suis certain que tu vas retrouver rapidement. »
« Oh je sais que je pourrais avoir. Mais je ne suis pas sûr de faire les bons choix. Je ne sais pas, tous ces gens se ressemblent… »
« Je suis sûr que tu trouveras quelqu’un de bien. Je mise sur le prochain ! »
Il m’adresse un sourire un peu trop triste à mon goût et me montre une autre machine.
« Tu veux essayer celle-là ? Ça fait travailler tes jambes et tes bras. Je parie que tu peux en faire…trente aussi ! »
« …Pari tenu ! »
Je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça alors que j’ai encore mal des abdos ! Mais bon…C’est pour l’occuper, lui faire plaisir. Je m’assois et le laisse me diriger, hochant de la tête face à ses explications puis je commence à faire ce qu’il me dit. Je me sens un peu mal à l’aise quand il se met à toucher mon ventre et le bas de mon dos.
« Reste bien droit, c’est important ! »
« O-Oui. »
J’essaye de ne pas y penser et fais les trente plus facilement que prévu. Sho va même jusqu’à applaudir puis remet la première machine à la verticale.
« Ce n’est pas bizarre de se retrouver aussi longtemps la tête en bas et les pieds en haut ? »
« Tu veux voir ce que ça fait ? »
J’allais dire non, puis en voyant son sourire amusé j’ai cédé, tout naturellement. Il a l’air tellement content de me montrer tous ses « jouets », j’ai l’impression que personne n’a jamais pris le temps de lui accorder autant d’attention.
« Mets-toi sur tes deux mains, comme ça…pas plus espacé que les épaules. Cool ! Je vais prendre tes chevilles et les relever, pour te mettre en position de perche. Prêt ? »
Il ne me laisse pas le temps de répondre et me voilà la tête en bas. Wow, bizarre…je sens déjà tout le sang affluer jusqu’à mon visage ! Mais j’ai confiance, sachant que la poigne de ses mains sur mes chevilles est vraiment très forte. Je sais qu’il ne va pas me lâcher. Il m’attache à nouveau à sa machine puis se penche au-dessus de moi. Je sens la plateforme dans mon dos, ce qui est plus ou moins rassurant mais je commence à fatiguer. Comment fait-il pour se relever dans ses conditions ? Mon corps me traîne tellement vers le bas, je n’arriverai jamais à remonter !
« J’y arrive pas » dis-je avec une petite moue contrite.
« Attends. »
Il passe alors ses mains sous mes bras et me relève presque facilement. Je bande mes muscles pour essayer de tenir ma position « assise » mais je sens bien que c’est son corps à lui qui me maintient en place. Mon dos est collé contre son torse et son visage est proche de mon cou.
C’est là que je frissonne. Je sais que je ne devrais pas ressentir ça, mais je n’y peux rien. Sa proximité, son souffle sur ma nuque, sa poigne si ferme et assuré…je ne sais pas si c’est le fait d’avoir été à l’envers qui me fait ça, mais je commence à avoir de drôles de réactions. Et je panique. Parce que je suis en couple, que mon homme est dans la chambre d’en face en train de dormir et que je suis en train de me sentir excité par un simple souffle. Je ne veux pas de ça, je ne peux pas !
« Stop, STOP ! Je veux descendre !! Fais-moi descendre !!!! »
Il n’attend pas une seconde et me forçant à me plier plus en deux, passe sa tête par-dessus mon épaule, tend les bras et défait les liens de mes chevilles. Mes jambes glissent sur la plateforme et une fois revenu sur mes pieds, je m’écarte. Je ne comprends pas ce qui s’est passé, pourquoi j’ai réagis comme ça. Je me sens vraiment mal vis-à-vis de lui.
« Désolé, j’ai paniqué… »
« Je comprends, y’a pas de souci. On n’y arrive pas dès la première fois ! »
« Ouai… »
« Tu devrais aller prendre une douche, je vais aller me coucher. »
Je ne réponds pas et me dirige vers la porte, quand il me demande avec une petite voix inquiète :
« Jun le…le match de baseball, ça tient toujours, ne ? Tu viendras me voir ? »
Je me retourne vers lui, étonné de sentir autant de désespoir dans le ton de sa voix. Est-ce que ça compte autant pour lui que je vienne le regarder jouer ? Les yeux plein d’espoirs qu’il me lance me font tellement de peine que je lui souris en hochant de la tête.
« Bien sûr. »
Il a l’air de soupirer de soulagement, je ne comprends pas pourquoi. Mais je ne demande pas, lance un petit « bonne nuit » puis vais prendre une douche avant de retourner me coucher.
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Je n’ai pas caché à Nino le fait que j’allais à ce match. J’ai même cherché à ce qu’il m’y accompagne, certain que ça ferait plaisir à son colocataire. Mais il n’a pas voulu, ce qui ne m’a guère étonné. Je ne peux pas m’empêcher de lui en vouloir mais en même temps, je ne le comprends pas. Qu’y a-t-il de compliqué à venir encourager un bon ami ? J’y suis donc allé tout seul. J’ai même acheté une casquette de leur équipe ! Avec ça, des lunettes de soleil et habillé simplement, j’espère être méconnaissable. J’arrive assez tôt et m’installe sur un des bancs, plus ou moins près du stade. De ma place, je vois très bien toutes les bases et les joueurs sur le terrain. Je jette plusieurs coups d’œil et tends le cou un long moment avant d’apercevoir Sho, qui s’entraîne. Quand je le vois lever la tête vers les tribunes, je lui fais un signe de la main et il me répond. Il a l’air content que je sois là, ça me fait plaisir ! Cet uniforme lui va vraiment bien, je trouve…Il se passe un petit moment avant que le match ne commence et je reste très attentif à ce qui se passe. Je regarde rarement de sports à la télé et c’est la première fois que j’assiste à une vraie partie de baseball comme ça. C’est grisant, je trouve. Enfin, surtout pour ceux des tribunes. Evidemment, je soutiens l’équipe de Sho et je me prends à les encourager de toute mon âme. C’est étrange, je n’ai jamais mis tant d’investissement dans quelque chose. Je n’ai pas quitté le terrain des yeux, pas une seule fois et je suis passé par des tonnes de sentiments en à peine deux heures. L’espoir, la colère, l’indignation, l’encouragement, le bonheur, la fierté, la peine…Mais plus que tout, j’attendais à chaque fois pour voir ce qu’allait faire Sho. Il semble tellement…concentré ! Et pro ! Ahah, et dire qu’il y a deux jours il pleurait comme un enfant dans sa chambre après une rupture…il est très différent. Très…viril. Contiens-toi Jun, ce n’est pas le moment de te laisser surpasser par les hormones ! J’ai remarqué quelques erreurs par rapport aux autres joueurs - enfin chacun en a. Lui, il ne court pas assez vite je trouve. Oh, il sait magnifiquement bien jouer de la batte et il rate rarement la balle, mais quand il s’agit de courir entre les bases, il est un peu moins bon. Pourtant, moi, il m’impressionne. J’en reste scotché sur ma place tellement il me surprend.
Ce n’est cependant qu’une évidence pour moi que son équipe gagne. Je veux dire, ça se voyait qu’ils étaient bien meilleurs que l’équipe adverse - avec tout le respect que je leur dois. Et quand la fin du match a sonné, j’ai fait comme tout le monde et je me suis levé pour sautiller, crier et taper dans mes mains pour les féliciter. C’est comme…naturel. Je ne saurai pas l’expliquer. Je suis fier, très fier. Je devrais suivre le sport plus souvent dis donc…
Ils repartent dans les vestiaires et même si je sais que je ne suis pas autorisé à y entrer, j’essaye quand même. Je suis tellement survolté que ça ne me vient même pas à l’idée que je pourrais me faire repousser. Bien sûr, on me dit que l’accès est interdit mais alors que j’allais faire demi-tour et me résoudre à attendre près de ma voiture, Sho apparait derrière la porte et dit au vigile de me laisser entrer. Il porte encore son uniforme de joueur et de près, ça lui va encore mieux ! Il est tout dégoulinant mais avec un grand sourire sur le visage. Ça fait vraiment plaisir à voir…Je le félicite comme il se doit, ainsi que toute son équipe quand il vient me « présenter ».
« Tu m’attends ? Je vais à la douche, ça ne prendra pas longtemps ! Je n’ai pas envie de sentir le bouc au restaurant ! »
« Pas de souci » fais-je en riant « je t’attends sur ce banc ! »
Il me fait encore un grand sourire avant de disparaitre et je m’assois parmi les autres joueurs qui continuent de discuter entre eux, jusqu’à ce que l’un d’eux se tourne vers moi.
« Mais au fait, tu es venu voir Sakurai-kun ? »
« Oui, pourquoi ? »
« Non, rien… »
« Quoi ? »
« C’est la première fois qu’on vient le voir à un match ! »
Nan…c’est une blague, pas vrai ? Il doit bien y avoir quelqu’un avant moi qui a pris le temps de venir l’encourager ! Je ne crois pas une seconde ce qu’il me dit.
« Tu es son petit-ami non ? »
« Ah non, pas du tout ! On est juste amis. Je suis déjà avec quelqu’un. »
« Et tu es venu tout seul ? »
« Bah… »
« Et vous allez au restaurant après ? »
« Mais de quoi vous vous mêlez ? » fais-je sur le ton de la plaisanterie, même si je me sens vraiment agacé par leurs questions.
C’est quoi, un interrogatoire ? Il n’y a rien de mal à venir voir un ami et dîner avec lui après ! Pas nécessaire de sauter aux conclusions hâtives comme ça…
« Les mecs, arrêtez d’embêter Jun ! » fait mon sauveur en revenant, une simple serviette autour de la taille. Comme la première fois où je l’ai rencontré. N’aurait-il pas pris du volume niveau muscles ?
Je détourne le regard quand il la retire sans gêne pour se changer. En fait, ils font tous ça. Aucune pudeur les uns envers les autres. Ils ont dû se voir des tas de fois nus mais je ne sais pas, moi ça me gêne. J’essaye de garder mes yeux concentrés sur un point du banc mais ça ne les empêche pas de mater quelques secondes le derrière de mon ami. Aussi parfait que le peu que j’en ai aperçu les fois précédentes. Il faut vraiment que j’arrête ce cirque…Je prends mon portable et fais semblant d’envoyer des sms pour passer le temps jusqu’à ce qu’il soit complètement habillé et apte à sortir. Je dis rapidement au revoir à tout le monde et nous rejoignons ma voiture. Il a quitté son costume pour une chemise à carreaux ouverte sur son torse et rentrée dans un jean assez serré qui lui va très bien. Ça change ! Le sourire qu’il avait tout à l’heure n’a pas quitté son visage.
« Alors, content d’avoir gagné ? » lui demandé-je en démarrant.
« Si tu savais comme ça fait du bien quand ça arrive ! Tous ces efforts récompensés… »
« Je me doute. »
« J’avais vraiment besoin de ça. De gagner à quelque chose. Je suis sûr que tu m’as porté chance ! »
« N’importe quoi… » dis-je en levant les yeux au ciel, un léger sourire sur mes lèvres.
« J’en suis certain. C’est une évidence pour moi maintenant, tu es quelqu’un de bien dans ma vie. Tu m’aides à surmonter ma rupture, tu m’accordes du temps et tu m’aides à gagner ! »
« Je n’ai rien fait…Dis Sho, c’est vrai que personne n’est jamais venu te voir avant moi ? »
Ou comment plomber l’ambiance…Son sourire disparait aussitôt et il se recroqueville de son côté de la voiture.
« Le baseball n’intéresse pas tout le monde. Je ne peux pas demander constamment à ce qu’on vienne me voir aux entraînements ou aux matchs ! Ce serait égoïste. Les gens ont d’autres occupations. »
« Oui enfin…Tes parents ? Frère et sœur ? Ou un petit-ami ? »
« Je te l’ai dit, ça ne peut pas intéresser tout le monde. Et puis je suis grand ! Je n’ai pas besoin qu’on vienne me voir. »
Ça, je sais que c’est faux. Il suffit de voir à quel point il a été inquiet que je ne vienne pas et le sourire qu’il a eu en me voyant dans les gradins. Je sais qu’il pense l’inverse de ce qu’il dit et qu’il aimerait qu’on vienne le voir jouer plus souvent. C’est compréhensif, après tout…ça donne des forces et de la motivation, non ?
« En tout cas moi j’ai bien aimé ! Je reviendrai. »
« Ah bon ?! »
« Vous faites une très bonne équipe ! Je m’achèterai un T-shirt de votre équipe pour le prochain match ! »
« Pas la peine, je vais t’en donner un ! Avec mon numéro si tu veux ! »
« Ahah, pourquoi pas ? »
« Tu as trouvé que je jouais bien ? Sincèrement. »
« Eh bien, je ne suis pas très calé sur le domaine… »
« Oui mais tu as bien dû voir quelque chose quand même ? »
Comment peut-il le savoir ?
« J’ai trouvé que tu ne courrais pas assez vite par rapport à d’autres joueurs. Tu es de quelques secondes plus lent, ce qui te désavantage. Mais par contre tu es très doué au lancer, vraiment !
« Arf, j’en étais sûr. L’entraîneur n’arrête pas de m’engueuler mais je ne peux pas courir plus vite ! Si je me concentre trop sur mes pieds, j’oublie le reste du match… »
« Je suis sûr que ça se travaille ! »
« Autre chose ? »
« Je crois que tu as des fans. »
« Eh ? »
« Y’avait un groupe de collégiennes pas loin de moi, elles étaient cinq ou six. Elles n’arrêtaient pas de scander ton nom, ça en devenait presque énervant ! Tu m’avais caché que t’étais aussi populaire ! »
Dis-je pour le taquiner tout en le poussant avec mon coude. Il ne dit rien mais je le vois bien rougir dans son coin.
« Ce serait tellement plus simple si j’aimais les femmes… » murmura-t-il soudainement, si bien que j’ai cru rêver de l’entendre.
« Je ne pense pas. L’un et l’autre sont compliqués. »
« Mmmh… Au fait, t’as dit à Neen pour le match…et tout ? »
« Oui, pourquoi ? »
« Il n’a pas voulu venir ? »
« Tu t’imagines bien que non ! »
« Je ne sais pas, je pensais qu’il voudrait nous…nous surveiller. »
« Hein ? »
« Non rien, j’ai rien dit. »
Y’a des moments comme ça où je ne le comprends pas. Parfois j’aimerai savoir ce qu’il se passe dans sa tête ! Mais à peine a-t-il dit ça qu’il met la musique et commence à chantonner, me faisant rire. Comme nous connaissons tous les deux la chanson, nous nous mettons à chanter en cœur tout en nous dandinant. Ok, on n’a rien de vrais chanteurs, qu’on soit bien d’accord ! Je crois même que je chante faux…enfin lui, il n’est pas mieux ! Mais ça détend de faire l’idiot. Je finis par garer la voiture devant le restaurant et nous en sortons en riant. Une fois entrés, nous demandons notre table que j’ai pris le soin de réserver et nous voilà assis l’un en face de l’autre - ce qui a un caractère un peu gênant, il faut bien l’admettre ! Disons que c’est surtout les bougies, les belles nappes et l’ambiance tamisée de notre coin qui fait ça. J’avais vraiment sous-estimé le caractère romantique de ce restaurant…Y aller avec un ami n’est peut-être pas la meilleure idée que j’ai eu ! Mais ça ne semble pas déranger Sho tant que ça, qui se concentre déjà sur le menu. Quel estomac celui-là…ça me fait me rappeler que le mien crie famine !
« T’as vu ? »
« Quoi ? »
« Le couple de petits vieux là-bas. Ils nous regardent comme si on était des aliens ! »
Je me tourne légèrement pour voir la grimace indignée de la vieille dame. Oh ça va, on est au 21ième siècle ! Deux hommes au restaurant, c’est de plus en plus commun…
« Et si on les embêtait ? » fais-je soudainement sur un ton plus bas.
« Comment ça ? »
« Tu es tellement sexy comme ça Sweetie, j’ai envie de te croquer ! »
Dis-je bien fort tout en me penchant vers Sho pour frotter sa joue avec mon pouce. Il me regarde avec des yeux ronds et j’insiste des miens, avant qu’il ne réponde sur le même ton :
« C’est toi qui est sexy Honey, ce jean te va si bien…si tu savais à quoi je pense en le voyant ! »
Je ne peux pas m’empêcher de rougir face à cette remarque. Ok, je sais que c’est faux mais…ça me fait plaisir quand même. Est-ce qu’en réalité, il me trouve vraiment sexy ou pas ? Nous continuons cette comédie encore quelques secondes avant que le vieux couple ne demande à changer de table, nous forçant à arrêter. C’était bien drôle ! J’ai du mal à m’arrêter de rire et Sho aussi.
« Ça me fait halluciner les personnes comme ça » dit finalement mon ami sur un ton plus sérieux. « A croire qu’on n’a pas le droit d’aimer qui on veut… »
« C’est dommage. »
« On devrait pouvoir se tenir la main sans craindre les regards de reproches et les paroles haineuses ! »
« Qu’est-ce que tu veux, certaines mentalités sont plus lentes que d’autres à évoluer ! On devrait se concentrer sur le menu ou le serveur devra encore patienter et j’ai vraiment faim ! »
Jouant le jeu jusqu’au bout et étant intéressé par la même nourriture, nous finissons par prendre un énorme plat commun, un réservé aux couples. Ce n’est qu’un plat, après tout ! Mais j’avoue qu’à bien y penser, j’aurai préféré me trouver ici avec Nino et partager ça avec lui. Je ne sais pas, manger dans le même grand plat, voire se donner à manger une ou deux fois et se regarder sans arriver à s’en lasser…je soupire.
« Je suis désolé que ce ne soit pas Neen à ma place, vraiment. »
Je relève la tête vers lui, surpris. Il a un air sincèrement désolé et un peu triste à la fois.
« Non, je… »
« Tu veux que je l’appelle ? Je vais peut-être réussir à le convaincre de venir et vous passerez la soirée en amoureux ! »
Ça se voit tellement dans son regard qu’il est blessé. Même sa voix tremble un peu.
« De toute façon, j’ai encore pleins de choses à faire chez moi et… »
« Sho » le coupé-je tout en tendant mon bras pour saisir son poignet « ne t’en fais pas. Si quelqu’un doit convaincre Kazu de venir, c’est moi. Tu n’as pas à t’en mêler. Des soirées en amoureux, j’en aurai bien d’autres ! »
« Tu es sûr ? »
......
Note : LA SUITE AU PROCHAIN EPISODE !
Nan, je ne l'ai pas fait exprès ._____. Alors Jun, sûr ou pas sûr ? 8D SHO OU NINO ???? Bon j'arrête xDDD Ahah, merci pour la lecture et/ou les coms !