Boyfriend, roommate & other troubles (04/07)
Titre : Boyfriend, roommate & other troubles
Auteur : biditoche
Pairing : Matsumiya (Matsumoto Jun x Ninomiya Kazunari) ; Sakumoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun)
Rating : R, NC-17
Genre : Au, amitié, romance
Résumé : Jun est un jeune model réputé qui peine à trouver la perle rare parmi les hommes. Sa rencontre avec Nino est un vrai déclic pour lui, il a trouvé l'homme parfait ! Mais que se passe-t-il quand l'homme parfait a un colocataire pareil...?
Chapitre 4 :
Est-ce que j’en suis sûr ? Une part de moi aimerait vraiment demander à ce qu’il l’appelle et se débrouille pour le faire venir et qu’il le remplace. Mais l’autre part de moi-même a envie de garder Sho, parce qu’il me comprend mieux que Nino sur certains points. Les lieux comme ça, il sait les apprécier. Et je n’ai pas envie de le renvoyer tout seul dans sa chambre. Après tout, je lui ai promis de rester, non ? Je tiens toujours mes promesses.
« Oui, je suis sûr. »
« Parce que je peux encore l’appeler… »
« Je t’ai dit que j’étais sûr ! »
« Ok ok…mais tu me fais mal, là. »
Sans m’en rendre compte, j’ai serré mes doigts plus fort que je le pensais et je le relâche, légèrement rosissant. Ou comment être pris en flagrant délit…J’espère au moins que ça ne l’a pas gêné que je fasse ça ! Ce n’est rien d’autre qu’un geste amical…
Comme un sauveur, le serveur vient vers nous avec nos entrées et cette interruption a suffit à rendre l’atmosphère entre nous plus…amicale. Nous nous mettons à discuter de choses et d’autres dont nous n’avions pas forcément eu le temps de parler auparavant et j’en apprends un peu plus sur le colocataire de Nino. Il semblerait être du genre à toujours vouloir tout bien faire, est assez strict avec les autres - mais surtout lui-même - et ne se confie pas facilement. De même, ses amitiés ne sont pas faciles à avoir, ce qui me surprend un peu. C’est vrai qu’au début il était assez distant avec moi mais je pensais que ce n’était que parce que j’empiétais sur son espace privé. En réalité, les personnes qui lui sont vraiment proches se comptent sur les doigts de ses mains, pas plus. Il m’apprend aussi que ses parents auraient préféré qu’il soit avocat ou journaliste plutôt que sportif mais ce choix semble vraiment le rendre heureux. Après tout, les parents ne peuvent pas tout savoir pour leurs enfants, il y a des choses qu’ils ne contrôlent pas. Moi je trouve que le choix de carrière de Sho, après l’avoir vu jouer, est tout à fait satisfaisant et lui correspond à merveille.
« Comment as-tu connu Neen ? Il ne m’a jamais raconté comment ça s’était passé, entre vous. »
« Oh…on s’est rencontré à un bar que je fréquente beaucoup. Leur thé là-bas est un vrai délice, surtout en hiver ! Oui, il faisait très froid à ce moment-là. On s’est retrouvé assis l’un à côté de l’autre au comptoir. Je lui ai recommandé un thé qu’apparemment…tu lui avais recommandé aussi ? »
« J’y crois pas…il y est allé alors ? Si tu savais, je l’ai harcelé pendant des semaines pour qu’il aille y faire un tour, il ne me croyait pas quand je lui disais que leur thé était le meilleur… »
« Je pense que je dois t’en remercier. Sans ça, je n’aurai jamais rencontré Kazu. »
« N’exagère pas… »
« Mais c’est vrai. D’ailleurs je te soutiens à ce sujet, leur thé en hiver, c’est… »
« …le paradis. »
Il rit avec moi et nous prenons en même temps du plat qui se trouve entre nous.
« Mmh, ça fait longtemps que je n’y suis pas retourné d’ailleurs. Apparemment maintenant, ils offrent des petits choc… »
« Ne Jun, tu crois au destin ? »
Je relève les yeux de mon assiette et le regarde, un peu surpris alors qu’il détourne le visage.
« Le destin ? »
« Ouai…comme…enfin je ne sais pas, ça va te paraître stupide. Mais croire qu’une chose est arrivée parce que ça devait être ainsi. Que sans ça, tu n’aurais pas fait ou rencontré quelqu’un d’important pour toi. Tu vois…si je n’avais pas conseillé à Neen ce bar, il n’y serait jamais allé, vous ne seriez pas ensemble et on ne se connaitrait peut-être pas…une sorte de destin ? »
« Pourquoi pas plutôt le hasard ? »
« Je ne crois pas au hasard. »
« Je ne sais pas… »
« Laisse tomber, je sors de ces conneries parfois ! »
Je le regarde sans rien dire, n’arrivant pas à comprendre où est-ce qu’il voulait en venir. Il embraye directement sur un autre sujet et je me sens un peu étourdi par sa façon de souffler le chaud et le froid simultanément. Et par la même occasion, je n’arrive pas à savoir ce qu’il pense vraiment. Ça ne veut pas dire que je ne passe pas un bon moment avec lui, bien au contraire ! J’en viens même à rire comme un idiot et à me faire reprendre par un des serveurs. Oh ça va, romantique ne veut pas dire triste et silencieux hein…
« On y va ? » me demande-t-il après un succulent dessert au chocolat qui m’a complètement calé.
J’hoche de la tête et me sens quand même un peu étrange de le laisser payer ma part. Même si c’était un pari que nous avons tous les deux accepté, ça fait vraiment…couple. En ressortant, nous passons devant les vieilles personnes grincheuses et, plus pour jouer et les embêter qu’autre chose, nous nous agrippons les fesses en faisant semblant de roucouler. Evidemment, ils se mettent presque à crier au scandale mais nous, ça nous fait bien rire ! Une fois dehors, on se lâche bien évidemment mais j’avoue que sa poigne était vraiment pas mal…et le fait d’avoir eu son derrière sous la main l’était aussi. J’en viens à me dire que j’aurai préféré qu’il soit un peu plus…banal. Non pas que je ne pourrais pas tomber amoureux d’une personne « moche », mais quand on est aussi attirant que lui c’est encore plus compliqué ! Même moi je pourrais l’être. Moche. A côté de lui, franchement…Peut-être que si je prenais un peu plus de muscles… ?
« Jun…comment dire…ça me gêne que tu me reluques comme ça… »
J’écarquille les yeux de stupeur en me rendant compte qu’en effet, ça fait plus d’une minute que je le mate sans me cacher. La honte…
« J’ai un truc qui ne va pas ? C’est la chemise dans le pantalon, c’est ça ? J’étais sûr que c’était ringard… »
« Non non, ce n’est pas ringard ! Ça te va bien. »
« Alors quoi ? »
« Rien je…je réfléchissais. J’ai fait un blocage. »
« Tu pensais à quoi ? »
« Rien d’extraordinaire. Bon, je te dépose chez toi. »
« Eh ? Tu ne restes pas ce soir ? »
Ça a vraiment l’air de l’étonner. C’est vrai que j’ai passé pratiquement toute ma semaine à leur appartement mais là, je ne sais pas…j’ai envie d’être seul.
« J’ai des trucs à faire chez moi et je me lève tôt. »
« Tu sais, je ne suis pas idiot. J’ai vu que vous vous preniez un peu la tête avec Neen. Ce n’est pas à cause de moi, n’est-ce pas ? A cause de ce que je t’ai dit sur lui ? »
« T’en fais pas, tu n’y es pour rien. »
Faux. Il a raison, ce qu’il m’a dit sur Nino m’a complètement retourné le cerveau et m’a surtout fait voir des choses que je n’avais pas remarquées avant. Des choses que je n’aime pas forcément chez mon petit-ami. Et le refus d’aller au match m’a vraiment mis en colère contre lui sans même que je ne m’en rende compte. Je sais juste que je n’ai pas envie de le voir ce soir et d’apprendre qu’il a passé son temps libre à ne rien faire au lieu d’aller encourager son colocataire et ami. Il y a de plus en plus de choses que je n’arrive plus à comprendre chez lui. Mais je pense que c’est depuis que Sho m’a dit qu’il était individualiste et depuis cette histoire d’ex que je lui en veux, que j’ai pris quelques distances. Je n’ai pas aimé son comportement et il me faut du temps et de la solitude pour y réfléchir. C’est juste une mauvaise passade…mais je ne veux pas que Sho s’en sente responsable. Il n’y est pour rien…
« C’était cool en tout cas » me dit-il en refermant la portière de ma voiture. Il se penche par la fenêtre ouverte et me sourit.
« Oui. Tiens-moi au courant pour le prochain match ! Je m’arrangerai pour y assister. »
« Ok ! »
Il s’écarte quelques secondes puis se penche à nouveau avec un air un peu gêné.
« Merci pour aujourd’hui. »
Il s’en va bien avant que je n’ai eu le temps de lui répondre et je souris, amusé. Je repars juste après avoir vu la porte de l’immeuble se refermer sur lui et retrouve mon appartement un peu glacial. Mais la solitude, c’est bien aussi parfois…je me rends compte que je n’ai pas vraiment pris de temps pour moi depuis un petit moment. Mais ce temps, je finis par le passer à penser à mon couple. C’est bête, il suffirait juste que Nino fasse un ou deux gestes quelques fois et ça me suffirait. Je l’aime, là n’est pas la question…mais je ne veux pas être tout seul à faire les choses de l’autre. J’aimerai que, de temps en temps, il fasse les trucs que j’aime moi aussi. Est-ce vraiment trop demander ? Au final, il va simplement falloir qu’on ait une réelle conversation lui et moi. Ça se trouve, ça suffira amplement à régler ces quelques petits problèmes ! Car il n’y a rien d’insurmontable…C’est un peu plus confiant que je vais me coucher ce soir-là.
------------------------------
Pourtant, il se passe encore deux semaines sans que je n’arrive à avoir cette fameuse conversation. Oh nous parlons, bien évidemment, mais pas de ça. En fait, en ce moment ça tourne beaucoup autour de sa carrière, j’ai remarqué. Je sais qu’il est anxieux par rapport à son avenir, ce même si j’essaye de l’aider ou de l’encourager. Finalement, je me dis que si je veux un peu de son attention, il suffit juste que je lui donne ce qu’il souhaite. A savoir, un travail. J’ai donc parlé à mon photographe personnel et après avoir un peu insisté, presque supplié et trouvé de nombreuses fausses raisons d’embaucher Nino, il a accepté de le prendre comme apprenti et de le former dans le domaine de la mode et du mannequinat. Il va sans dire que j’étais plus que content de lui apprendre la nouvelle, ce jour-là ! Je me suis même imaginé que pour me remercier, il allait m’emmener quelque part, dans un endroit romantique. J’ai croisé les doigts pour ça.
« Devine… »
« Jun, je n’ai pas le temps de jouer là… »
« Kazu, allez…ce n’est pas un jeu. J’ai quelque chose d’important à te dire ! »
« T’es enceint ? » fait-il en ricanant et je lève les yeux au ciel.
« Je t’ai eu un rendez-vous avec mon photographe. Théoriquement, il accepte de te prendre comme apprenti mais il faut encore qu’il en discute avec toi IRL. Alors ??? »
Il a tourné vers moi un regard mi-surpris, mi-heureux et je n’ai pu que ressentir du bonheur à mon tour de le voir comme ça. Je me mords la lèvre alors qu’il a l’air d’avoir du mal à digérer la nouvelle et soudainement, il me prend dans ses bras.
« Merde Jun, t’es pas sérieux là ?!!! »
« Bien sûr que si ! »
Il me sert bien fort contre lui et je sais que c’est là son moyen de me témoigner ce qu’il ressent. J’en suis tellement fier ! Pour une fois que mon statut de mannequin peut servir à quelque chose…et à quelqu’un d’autre qui le mérite à mes yeux.
« Je ne sais pas comment te remercier !!! »
« Eh bien…j’accepterai que tu m’emmènes dîner et qu’on aille se promener après… »
Je me mords la lèvre, attendant sa réponse et crois succomber à une crise cardiaque quand il accepte. IL A ACCEPTE. Je n’arrive pas à y croire…enfin un VRAI rendez-vous amoureux ! Je n’ai jamais été aussi comblé…et j’ai oublié toute rancœur que je pouvais avoir pour lui. Nous sortons de sa chambre main dans la main et croisons Sho dans la cuisine, qui commence déjà à faire le repas.
« Dites, vous préférez curry ou paprika ? »
« Pas pour nous ce soir Sho ! On ne dîne pas ici. »
« Eh ? »
« Kazu m’emmène dîner dehors et après on va se faire une petite ballade en amoureux ! »
Je ne peux pas m’empêcher d’avoir un immense sourire sur les lèvres et je suis si heureux que je remarque à peine la petite mine de mon colocataire. Le pauvre, on est encore là à étaler notre bonheur quand lui n’a personne…promis, je lui achèterai un petit truc pour lui remonter le moral ! En attendant, je cours chercher mes affaires et nous sortons rapidement, après nous être excusés auprès de Sho pour le repas qu’il avait commencé à préparer. Nous allons dans un autre restaurant que celui de la dernière fois mais il est tout aussi romantique et je n’arrive pas à tenir en place. J’ai voulu cet instant depuis tellement de semaines et il arrive enfin ! Comme quoi, mes efforts ne sont pas complètement vains. J’ai bien fait d’attendre et d’espérer. Nino est incroyablement gentil avec moi et nous passons tout le repas à discuter de choses et d’autres qu’on aurait envie de faire ensemble. Je suis heureux de retrouver cette complicité entre nous, ça me fait du bien. Il est attentif, répondant et me laisse avoir mon avis, ce que j’apprécie. Sho avait tort, il n’est pas individualiste, c’est juste son problème de travail qui l’éloignait de tout le monde. Mon Nino, le vrai, je l’ai en face de moi, sa main dans la mienne et nous rions encore, nous nous sourions, nous nous aimons. C’est fou ce que j’aime aimer quelqu’un !
« Que veux-tu faire ensuite ? »
« On va marcher ? »
« Tout ce que veut ma Princesse ! »
Je le pique avec ma fourchette tout en souriant.
« Je suis désolé d’avoir été insistant avec toi. Je sais que c’est compliqué pour toi dans ton travail. Je ferai plus attention. »
« Tu n’as pas à le faire » répond-il tout en jouant avec mes doigts des siens. « Tu es ma Muse. Un jour, il faudra que je te prenne en photos ! »
« Mmmh, ça sonne bien…Est-ce que vous faites du nu, Monsieur l’Artiste ? »
« Eh bien, ça dépend du modèle et rarement mais…je peux faire une exception. »
Il se penche pour venir m’embrasser et moi, j’ai la tête dans les nuages tellement je suis heureux.
Après un succulent dîner, nous partons nous promener dans les rues, main dans la main. Nous ne nous arrêtons jamais vraiment dans des boutiques, nous ne faisons que passer devant et parfois, regarder les vitrines. Je ne sais pas combien de temps a duré notre ballade mais j’ai regretté retirer ma main de la sienne quand nous sommes arrivés à la porte de son appartement. J’avoue avoir hésité à rentrer, car je sais que le faire veut forcément dire qu’on va faire l’amour et même si ça me démangeait, qu’avec cette union cette soirée serait parfaite, je ne peux m’empêcher de penser au pauvre Sho qui va tout entendre depuis sa chambre. Mais Nino est convainquant et je finis par rentrer. La suite est telle que je l’avais imaginé.
Peut-être la meilleure nuit de toute ma vie ! Nous l’avons fait plein de fois, je suis exténué ! C’est qu’il est redemandeur…un grand sourire aux lèvres, je sors de la chambre en petite tenue et rejoins la cuisine pour me servir un grand verre d’eau avant de retourner me coucher. J’y croise avec surprise le colocataire, en train de nettoyer avec férocité la cuisinière. Pourquoi faire ça à plus de deux heures du matin ?
« Sho ? »
Il sursaute et me regarde à peine avant de reprendre sa tâche, l’air encore plus énervé.
« Ça ne va pas ? »
« Cette tâche de graisse m’énerve !!! Elle me gave, j’en ai marre ! Je veux qu’elle disparaisse ! »
Il continue de frotter comme un forcené et j’en viens à me dire que cette fameuse tâche de graisse n’est qu’un substitut à une réelle personne. Moi ? Nino ? Le mec qui lui a fait du mal ? J’aimerai tellement le lui demander mais je n’ose pas. Ce n’est pas mon genre…
« Calme-toi, tu devrais retourner te coucher… »
« Oh ça va hein, t’es pas ma mère ! Je t’ai rien demandé ! »
Depuis quand est-il aussi agressif avec moi ?! Je ne lui ai rien fait !
« Pas besoin de me parler de cette manière Sho. »
« Je te parle comme je veux, je suis chez moi ici. »
« Ouai, j’ai compris l’allusion, merci. Si ça te dérange tellement que je squatte, je m’en vais ! »
Quelle peine…Je n’arrive pas à me rendre compte que ça arrive. C’est la première fois que je me prends la tête avec Sho et je ne sais même pas pourquoi. Est-ce que je l’insupporte autant que cette tâche de graisse ? Est-ce qu’il n’aime vraiment pas m’avoir dans ses pattes ? Après tout, je ne lui ai jamais demandé son avis…et Nino non plus. Je pensais pourtant qu’on était amis.
« Mais caaaaasse-toiiiiiiiiiii !!!! »
Continue-t-il de dire en frottant comme un forcené. Ahah, j’ai la sincère impression que c’est à moi qu’il parle…C’est qu’il ne me retiendrait même pas ! Avec tout ce que j’ai fait pour lui, j’espérais que ça ne se finisse pas de cette manière, qu’il soit plus…sympa ? Je secoue la tête, déçu et fais demi-tour quand un cri m’arrête. Je me retourne, inquiet, pour le voir se tenir le doigt dans une grimace de douleur.
« Sho ? Tu t’es fait mal ? »
Je m’approche pour l’aider mais il me repousse sans même m’accorder un seul regard.
« Me touche pas ! Tout ça, c’est de ta faute !!! Je te déteste Jun, je te déteste ! »
Il est parti en courant, me laissant choqué au milieu de la cuisine. Ses mots me font mal, je ne pensais pas qu’il avait autant de ressentiment à mon égard. C’est mon premier vrai ami depuis longtemps. On a partagé tellement de bonnes choses ensemble ! Comment aurais-je pu deviner qu’en réalité…
J’ai passé la meilleure soirée de toute ma vie mais maintenant, je suis triste. Horriblement triste. J’en viens même à pleurer un peu en silence, tout en finissant de nettoyer la tâche de graisse sur la cuisinière. Si au moins ça peut lui faire plaisir…Il me faut un petit moment pour me calmer et la cuisine est totalement clean quand j’ai terminé. J’en ai oublié de boire un verre d’eau et je retourne me coucher en essayant de ne pas réveiller Nino et qu’il me pose des questions auxquelles je n’aurai pas envie de répondre. Je n’arrive pas à me dire que je viens peut-être de perdre un ami…j’espère juste que ce n’est qu’une passade et que demain, il s’excusera.
------------------------------
Il ne l’a pas fait. Je lui ai pourtant laissé plus d’une bonne semaine, voire deux maintenant mais il ne m’a même pas adressé la parole. Je vois bien qu’il m’évite. Serait-ce si dur pour lui de me formuler des excuses ? Ou est-ce qu’il en a vraiment marre de me voir ? Son comportement me fait du mal, je n’aurais jamais pu imaginer que je ressentirai ça. Je ne sais même plus s’il est judicieux ou pas de venir à leur appartement…j’ai la sensation de ne plus y être invité, entre Nino qui se replonge dans le travail et m’oublie, et Sho qui fait tout pour ne pas avoir à me croiser ni même me regarder en face. Que leur ai-je fait pour qu’ils soient ainsi avec moi ?
« Sho t’a dit quelque chose ? »
« Qu’aurait-il à me dire ? »
« A propos de moi…ou de nous. »
« Non, pourquoi ? »
« Il m’évite. »
« Tu te fais des idées ! »
« Je te dis qu’il m’évite ! »
« Le monde ne tourne pas autour de toi, Princesse ! Il a sûrement d’autres problèmes qui le préoccupent et qui n’ont rien à voir avec toi ! »
« T’insinues que je suis égocentrique ??? »
Ça a été notre première vraie dispute depuis qu’on s’est mis ensemble. Et tout ça à cause de Sho, de sa manière d’être avec moi. Est-ce que Nino a raison ? Est-ce que je m’imagine que ça a un rapport avec moi alors qu’en fait, pas du tout ? Je n’ai vraiment pas aimé qu’il me traite comme ça, Nino. Je n’ai jamais pensé que le monde tournait autour de moi, bien au contraire ! Je suis prêt à tout pour ceux que j’affectionne, ils en sont tous les deux la preuve ! Merde à la fin, je leur ai beaucoup donné et eux, pas grand-chose quand on y regarde de plus près…Est-ce vraiment égoïste que de demander un peu de reconnaissance, ou même simplement de l’amitié ?
A force d’y penser, j’en deviens en colère. Je n’ai rien fait pour me faire traiter comme ça, ni par l’un ni par l’autre. Ils me doivent des excuses et s’ils ne veulent pas les donner d’eux-mêmes, alors je vais aller les chercher tout seul. Je commence évidemment par le premier problème qui s’est posé : Sho. Le croiser est vraiment un parcours du combattant et un jour, j’y arrive enfin. Bon, je ne le croise pas vraiment mais comme j’entends du bruit dans sa chambre, je prends mon courage à deux mains et je vais toquer. C’est un étranger qui m’ouvre - plus si étranger que ça quand je reconnais son air mignon qui m’a marqué dans l’escalier de l’immeuble la dernière fois. L’ex de Sho, que fait-il ici !? A voir la façon dont il est dénudé…je comprends bien vite. Quoi, remis le couvert, VRAIMENT ? Est-ce qu’il est maso et naïf à ce point ?
« Qu’est-ce que tu veux ? »
« D’abord, bonsoir. Ensuite, j’aimerai parler à Sho. »
« Il ne veut pas te parler. »
« Ce n’est pas à vous de prendre cette décision. Sho, il faut qu’on discute ! » dis-je un peu plus fort, tentant de capter son regard mais il se tourne dos à moi dans le lit.
« Tu vois, il ne veut pas te parler alors vire. »
« Fais pas cette connerie, Sho ! Tu vaux mieux que ça ! S’il-te-plait… »
Ça a l’air de le faire réagir et je campe à ma place alors qu’il sort du lit, enfile un boxer et s’approche de nous. Pourtant, quand il me regarde, je n’y vois plus la gentillesse qu’il avait avant. Il est dur et froid, ça me fait frissonner.
« Qui es-tu pour savoir ce que je vaux, ce que je veux vraiment ? Va profiter de ton bonheur à toi Jun et laisse les autres avec le leur. »
« Mais… »
« Va retrouver ton mec et laisse-moi avec le mien !!! »
Il va l’embrasser avec passion et la porte me claque au nez. Wow…ça fait encore plus mal qu’avant. Ne voit-il pas qu’il fait une erreur ? Que cet homme ne fait que l’utiliser pour du pognon et un peu de bon temps ? Pourquoi se jeter dans ses bras plutôt que de passer du bon temps avec un ami ? Je ne le comprends vraiment plus. Je m’éloigne alors que des bruits dégueulasses à mes oreilles me parviennent et je quitte l’appartement sans attendre que Nino revienne. Je n’ai jamais été aussi déçu. Jamais.
Note : To be continued...
Oh bah dis donc, c'est plus très joyeux 8D Bon, j'aurai pu faire pire *nyark nyark* mais je ne l'ai pas fait. Un jour j'en ferai une vraiment, vraiment dramatique...enfin bref, j'espère que vous avez apprécié et n'hésitez pas à commenter ;) Au prochain !
Auteur : biditoche
Pairing : Matsumiya (Matsumoto Jun x Ninomiya Kazunari) ; Sakumoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun)
Rating : R, NC-17
Genre : Au, amitié, romance
Résumé : Jun est un jeune model réputé qui peine à trouver la perle rare parmi les hommes. Sa rencontre avec Nino est un vrai déclic pour lui, il a trouvé l'homme parfait ! Mais que se passe-t-il quand l'homme parfait a un colocataire pareil...?
Chapitre 4 :
Est-ce que j’en suis sûr ? Une part de moi aimerait vraiment demander à ce qu’il l’appelle et se débrouille pour le faire venir et qu’il le remplace. Mais l’autre part de moi-même a envie de garder Sho, parce qu’il me comprend mieux que Nino sur certains points. Les lieux comme ça, il sait les apprécier. Et je n’ai pas envie de le renvoyer tout seul dans sa chambre. Après tout, je lui ai promis de rester, non ? Je tiens toujours mes promesses.
« Oui, je suis sûr. »
« Parce que je peux encore l’appeler… »
« Je t’ai dit que j’étais sûr ! »
« Ok ok…mais tu me fais mal, là. »
Sans m’en rendre compte, j’ai serré mes doigts plus fort que je le pensais et je le relâche, légèrement rosissant. Ou comment être pris en flagrant délit…J’espère au moins que ça ne l’a pas gêné que je fasse ça ! Ce n’est rien d’autre qu’un geste amical…
Comme un sauveur, le serveur vient vers nous avec nos entrées et cette interruption a suffit à rendre l’atmosphère entre nous plus…amicale. Nous nous mettons à discuter de choses et d’autres dont nous n’avions pas forcément eu le temps de parler auparavant et j’en apprends un peu plus sur le colocataire de Nino. Il semblerait être du genre à toujours vouloir tout bien faire, est assez strict avec les autres - mais surtout lui-même - et ne se confie pas facilement. De même, ses amitiés ne sont pas faciles à avoir, ce qui me surprend un peu. C’est vrai qu’au début il était assez distant avec moi mais je pensais que ce n’était que parce que j’empiétais sur son espace privé. En réalité, les personnes qui lui sont vraiment proches se comptent sur les doigts de ses mains, pas plus. Il m’apprend aussi que ses parents auraient préféré qu’il soit avocat ou journaliste plutôt que sportif mais ce choix semble vraiment le rendre heureux. Après tout, les parents ne peuvent pas tout savoir pour leurs enfants, il y a des choses qu’ils ne contrôlent pas. Moi je trouve que le choix de carrière de Sho, après l’avoir vu jouer, est tout à fait satisfaisant et lui correspond à merveille.
« Comment as-tu connu Neen ? Il ne m’a jamais raconté comment ça s’était passé, entre vous. »
« Oh…on s’est rencontré à un bar que je fréquente beaucoup. Leur thé là-bas est un vrai délice, surtout en hiver ! Oui, il faisait très froid à ce moment-là. On s’est retrouvé assis l’un à côté de l’autre au comptoir. Je lui ai recommandé un thé qu’apparemment…tu lui avais recommandé aussi ? »
« J’y crois pas…il y est allé alors ? Si tu savais, je l’ai harcelé pendant des semaines pour qu’il aille y faire un tour, il ne me croyait pas quand je lui disais que leur thé était le meilleur… »
« Je pense que je dois t’en remercier. Sans ça, je n’aurai jamais rencontré Kazu. »
« N’exagère pas… »
« Mais c’est vrai. D’ailleurs je te soutiens à ce sujet, leur thé en hiver, c’est… »
« …le paradis. »
Il rit avec moi et nous prenons en même temps du plat qui se trouve entre nous.
« Mmh, ça fait longtemps que je n’y suis pas retourné d’ailleurs. Apparemment maintenant, ils offrent des petits choc… »
« Ne Jun, tu crois au destin ? »
Je relève les yeux de mon assiette et le regarde, un peu surpris alors qu’il détourne le visage.
« Le destin ? »
« Ouai…comme…enfin je ne sais pas, ça va te paraître stupide. Mais croire qu’une chose est arrivée parce que ça devait être ainsi. Que sans ça, tu n’aurais pas fait ou rencontré quelqu’un d’important pour toi. Tu vois…si je n’avais pas conseillé à Neen ce bar, il n’y serait jamais allé, vous ne seriez pas ensemble et on ne se connaitrait peut-être pas…une sorte de destin ? »
« Pourquoi pas plutôt le hasard ? »
« Je ne crois pas au hasard. »
« Je ne sais pas… »
« Laisse tomber, je sors de ces conneries parfois ! »
Je le regarde sans rien dire, n’arrivant pas à comprendre où est-ce qu’il voulait en venir. Il embraye directement sur un autre sujet et je me sens un peu étourdi par sa façon de souffler le chaud et le froid simultanément. Et par la même occasion, je n’arrive pas à savoir ce qu’il pense vraiment. Ça ne veut pas dire que je ne passe pas un bon moment avec lui, bien au contraire ! J’en viens même à rire comme un idiot et à me faire reprendre par un des serveurs. Oh ça va, romantique ne veut pas dire triste et silencieux hein…
« On y va ? » me demande-t-il après un succulent dessert au chocolat qui m’a complètement calé.
J’hoche de la tête et me sens quand même un peu étrange de le laisser payer ma part. Même si c’était un pari que nous avons tous les deux accepté, ça fait vraiment…couple. En ressortant, nous passons devant les vieilles personnes grincheuses et, plus pour jouer et les embêter qu’autre chose, nous nous agrippons les fesses en faisant semblant de roucouler. Evidemment, ils se mettent presque à crier au scandale mais nous, ça nous fait bien rire ! Une fois dehors, on se lâche bien évidemment mais j’avoue que sa poigne était vraiment pas mal…et le fait d’avoir eu son derrière sous la main l’était aussi. J’en viens à me dire que j’aurai préféré qu’il soit un peu plus…banal. Non pas que je ne pourrais pas tomber amoureux d’une personne « moche », mais quand on est aussi attirant que lui c’est encore plus compliqué ! Même moi je pourrais l’être. Moche. A côté de lui, franchement…Peut-être que si je prenais un peu plus de muscles… ?
« Jun…comment dire…ça me gêne que tu me reluques comme ça… »
J’écarquille les yeux de stupeur en me rendant compte qu’en effet, ça fait plus d’une minute que je le mate sans me cacher. La honte…
« J’ai un truc qui ne va pas ? C’est la chemise dans le pantalon, c’est ça ? J’étais sûr que c’était ringard… »
« Non non, ce n’est pas ringard ! Ça te va bien. »
« Alors quoi ? »
« Rien je…je réfléchissais. J’ai fait un blocage. »
« Tu pensais à quoi ? »
« Rien d’extraordinaire. Bon, je te dépose chez toi. »
« Eh ? Tu ne restes pas ce soir ? »
Ça a vraiment l’air de l’étonner. C’est vrai que j’ai passé pratiquement toute ma semaine à leur appartement mais là, je ne sais pas…j’ai envie d’être seul.
« J’ai des trucs à faire chez moi et je me lève tôt. »
« Tu sais, je ne suis pas idiot. J’ai vu que vous vous preniez un peu la tête avec Neen. Ce n’est pas à cause de moi, n’est-ce pas ? A cause de ce que je t’ai dit sur lui ? »
« T’en fais pas, tu n’y es pour rien. »
Faux. Il a raison, ce qu’il m’a dit sur Nino m’a complètement retourné le cerveau et m’a surtout fait voir des choses que je n’avais pas remarquées avant. Des choses que je n’aime pas forcément chez mon petit-ami. Et le refus d’aller au match m’a vraiment mis en colère contre lui sans même que je ne m’en rende compte. Je sais juste que je n’ai pas envie de le voir ce soir et d’apprendre qu’il a passé son temps libre à ne rien faire au lieu d’aller encourager son colocataire et ami. Il y a de plus en plus de choses que je n’arrive plus à comprendre chez lui. Mais je pense que c’est depuis que Sho m’a dit qu’il était individualiste et depuis cette histoire d’ex que je lui en veux, que j’ai pris quelques distances. Je n’ai pas aimé son comportement et il me faut du temps et de la solitude pour y réfléchir. C’est juste une mauvaise passade…mais je ne veux pas que Sho s’en sente responsable. Il n’y est pour rien…
« C’était cool en tout cas » me dit-il en refermant la portière de ma voiture. Il se penche par la fenêtre ouverte et me sourit.
« Oui. Tiens-moi au courant pour le prochain match ! Je m’arrangerai pour y assister. »
« Ok ! »
Il s’écarte quelques secondes puis se penche à nouveau avec un air un peu gêné.
« Merci pour aujourd’hui. »
Il s’en va bien avant que je n’ai eu le temps de lui répondre et je souris, amusé. Je repars juste après avoir vu la porte de l’immeuble se refermer sur lui et retrouve mon appartement un peu glacial. Mais la solitude, c’est bien aussi parfois…je me rends compte que je n’ai pas vraiment pris de temps pour moi depuis un petit moment. Mais ce temps, je finis par le passer à penser à mon couple. C’est bête, il suffirait juste que Nino fasse un ou deux gestes quelques fois et ça me suffirait. Je l’aime, là n’est pas la question…mais je ne veux pas être tout seul à faire les choses de l’autre. J’aimerai que, de temps en temps, il fasse les trucs que j’aime moi aussi. Est-ce vraiment trop demander ? Au final, il va simplement falloir qu’on ait une réelle conversation lui et moi. Ça se trouve, ça suffira amplement à régler ces quelques petits problèmes ! Car il n’y a rien d’insurmontable…C’est un peu plus confiant que je vais me coucher ce soir-là.
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Pourtant, il se passe encore deux semaines sans que je n’arrive à avoir cette fameuse conversation. Oh nous parlons, bien évidemment, mais pas de ça. En fait, en ce moment ça tourne beaucoup autour de sa carrière, j’ai remarqué. Je sais qu’il est anxieux par rapport à son avenir, ce même si j’essaye de l’aider ou de l’encourager. Finalement, je me dis que si je veux un peu de son attention, il suffit juste que je lui donne ce qu’il souhaite. A savoir, un travail. J’ai donc parlé à mon photographe personnel et après avoir un peu insisté, presque supplié et trouvé de nombreuses fausses raisons d’embaucher Nino, il a accepté de le prendre comme apprenti et de le former dans le domaine de la mode et du mannequinat. Il va sans dire que j’étais plus que content de lui apprendre la nouvelle, ce jour-là ! Je me suis même imaginé que pour me remercier, il allait m’emmener quelque part, dans un endroit romantique. J’ai croisé les doigts pour ça.
« Devine… »
« Jun, je n’ai pas le temps de jouer là… »
« Kazu, allez…ce n’est pas un jeu. J’ai quelque chose d’important à te dire ! »
« T’es enceint ? » fait-il en ricanant et je lève les yeux au ciel.
« Je t’ai eu un rendez-vous avec mon photographe. Théoriquement, il accepte de te prendre comme apprenti mais il faut encore qu’il en discute avec toi IRL. Alors ??? »
Il a tourné vers moi un regard mi-surpris, mi-heureux et je n’ai pu que ressentir du bonheur à mon tour de le voir comme ça. Je me mords la lèvre alors qu’il a l’air d’avoir du mal à digérer la nouvelle et soudainement, il me prend dans ses bras.
« Merde Jun, t’es pas sérieux là ?!!! »
« Bien sûr que si ! »
Il me sert bien fort contre lui et je sais que c’est là son moyen de me témoigner ce qu’il ressent. J’en suis tellement fier ! Pour une fois que mon statut de mannequin peut servir à quelque chose…et à quelqu’un d’autre qui le mérite à mes yeux.
« Je ne sais pas comment te remercier !!! »
« Eh bien…j’accepterai que tu m’emmènes dîner et qu’on aille se promener après… »
Je me mords la lèvre, attendant sa réponse et crois succomber à une crise cardiaque quand il accepte. IL A ACCEPTE. Je n’arrive pas à y croire…enfin un VRAI rendez-vous amoureux ! Je n’ai jamais été aussi comblé…et j’ai oublié toute rancœur que je pouvais avoir pour lui. Nous sortons de sa chambre main dans la main et croisons Sho dans la cuisine, qui commence déjà à faire le repas.
« Dites, vous préférez curry ou paprika ? »
« Pas pour nous ce soir Sho ! On ne dîne pas ici. »
« Eh ? »
« Kazu m’emmène dîner dehors et après on va se faire une petite ballade en amoureux ! »
Je ne peux pas m’empêcher d’avoir un immense sourire sur les lèvres et je suis si heureux que je remarque à peine la petite mine de mon colocataire. Le pauvre, on est encore là à étaler notre bonheur quand lui n’a personne…promis, je lui achèterai un petit truc pour lui remonter le moral ! En attendant, je cours chercher mes affaires et nous sortons rapidement, après nous être excusés auprès de Sho pour le repas qu’il avait commencé à préparer. Nous allons dans un autre restaurant que celui de la dernière fois mais il est tout aussi romantique et je n’arrive pas à tenir en place. J’ai voulu cet instant depuis tellement de semaines et il arrive enfin ! Comme quoi, mes efforts ne sont pas complètement vains. J’ai bien fait d’attendre et d’espérer. Nino est incroyablement gentil avec moi et nous passons tout le repas à discuter de choses et d’autres qu’on aurait envie de faire ensemble. Je suis heureux de retrouver cette complicité entre nous, ça me fait du bien. Il est attentif, répondant et me laisse avoir mon avis, ce que j’apprécie. Sho avait tort, il n’est pas individualiste, c’est juste son problème de travail qui l’éloignait de tout le monde. Mon Nino, le vrai, je l’ai en face de moi, sa main dans la mienne et nous rions encore, nous nous sourions, nous nous aimons. C’est fou ce que j’aime aimer quelqu’un !
« Que veux-tu faire ensuite ? »
« On va marcher ? »
« Tout ce que veut ma Princesse ! »
Je le pique avec ma fourchette tout en souriant.
« Je suis désolé d’avoir été insistant avec toi. Je sais que c’est compliqué pour toi dans ton travail. Je ferai plus attention. »
« Tu n’as pas à le faire » répond-il tout en jouant avec mes doigts des siens. « Tu es ma Muse. Un jour, il faudra que je te prenne en photos ! »
« Mmmh, ça sonne bien…Est-ce que vous faites du nu, Monsieur l’Artiste ? »
« Eh bien, ça dépend du modèle et rarement mais…je peux faire une exception. »
Il se penche pour venir m’embrasser et moi, j’ai la tête dans les nuages tellement je suis heureux.
Après un succulent dîner, nous partons nous promener dans les rues, main dans la main. Nous ne nous arrêtons jamais vraiment dans des boutiques, nous ne faisons que passer devant et parfois, regarder les vitrines. Je ne sais pas combien de temps a duré notre ballade mais j’ai regretté retirer ma main de la sienne quand nous sommes arrivés à la porte de son appartement. J’avoue avoir hésité à rentrer, car je sais que le faire veut forcément dire qu’on va faire l’amour et même si ça me démangeait, qu’avec cette union cette soirée serait parfaite, je ne peux m’empêcher de penser au pauvre Sho qui va tout entendre depuis sa chambre. Mais Nino est convainquant et je finis par rentrer. La suite est telle que je l’avais imaginé.
Peut-être la meilleure nuit de toute ma vie ! Nous l’avons fait plein de fois, je suis exténué ! C’est qu’il est redemandeur…un grand sourire aux lèvres, je sors de la chambre en petite tenue et rejoins la cuisine pour me servir un grand verre d’eau avant de retourner me coucher. J’y croise avec surprise le colocataire, en train de nettoyer avec férocité la cuisinière. Pourquoi faire ça à plus de deux heures du matin ?
« Sho ? »
Il sursaute et me regarde à peine avant de reprendre sa tâche, l’air encore plus énervé.
« Ça ne va pas ? »
« Cette tâche de graisse m’énerve !!! Elle me gave, j’en ai marre ! Je veux qu’elle disparaisse ! »
Il continue de frotter comme un forcené et j’en viens à me dire que cette fameuse tâche de graisse n’est qu’un substitut à une réelle personne. Moi ? Nino ? Le mec qui lui a fait du mal ? J’aimerai tellement le lui demander mais je n’ose pas. Ce n’est pas mon genre…
« Calme-toi, tu devrais retourner te coucher… »
« Oh ça va hein, t’es pas ma mère ! Je t’ai rien demandé ! »
Depuis quand est-il aussi agressif avec moi ?! Je ne lui ai rien fait !
« Pas besoin de me parler de cette manière Sho. »
« Je te parle comme je veux, je suis chez moi ici. »
« Ouai, j’ai compris l’allusion, merci. Si ça te dérange tellement que je squatte, je m’en vais ! »
Quelle peine…Je n’arrive pas à me rendre compte que ça arrive. C’est la première fois que je me prends la tête avec Sho et je ne sais même pas pourquoi. Est-ce que je l’insupporte autant que cette tâche de graisse ? Est-ce qu’il n’aime vraiment pas m’avoir dans ses pattes ? Après tout, je ne lui ai jamais demandé son avis…et Nino non plus. Je pensais pourtant qu’on était amis.
« Mais caaaaasse-toiiiiiiiiiii !!!! »
Continue-t-il de dire en frottant comme un forcené. Ahah, j’ai la sincère impression que c’est à moi qu’il parle…C’est qu’il ne me retiendrait même pas ! Avec tout ce que j’ai fait pour lui, j’espérais que ça ne se finisse pas de cette manière, qu’il soit plus…sympa ? Je secoue la tête, déçu et fais demi-tour quand un cri m’arrête. Je me retourne, inquiet, pour le voir se tenir le doigt dans une grimace de douleur.
« Sho ? Tu t’es fait mal ? »
Je m’approche pour l’aider mais il me repousse sans même m’accorder un seul regard.
« Me touche pas ! Tout ça, c’est de ta faute !!! Je te déteste Jun, je te déteste ! »
Il est parti en courant, me laissant choqué au milieu de la cuisine. Ses mots me font mal, je ne pensais pas qu’il avait autant de ressentiment à mon égard. C’est mon premier vrai ami depuis longtemps. On a partagé tellement de bonnes choses ensemble ! Comment aurais-je pu deviner qu’en réalité…
J’ai passé la meilleure soirée de toute ma vie mais maintenant, je suis triste. Horriblement triste. J’en viens même à pleurer un peu en silence, tout en finissant de nettoyer la tâche de graisse sur la cuisinière. Si au moins ça peut lui faire plaisir…Il me faut un petit moment pour me calmer et la cuisine est totalement clean quand j’ai terminé. J’en ai oublié de boire un verre d’eau et je retourne me coucher en essayant de ne pas réveiller Nino et qu’il me pose des questions auxquelles je n’aurai pas envie de répondre. Je n’arrive pas à me dire que je viens peut-être de perdre un ami…j’espère juste que ce n’est qu’une passade et que demain, il s’excusera.
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Il ne l’a pas fait. Je lui ai pourtant laissé plus d’une bonne semaine, voire deux maintenant mais il ne m’a même pas adressé la parole. Je vois bien qu’il m’évite. Serait-ce si dur pour lui de me formuler des excuses ? Ou est-ce qu’il en a vraiment marre de me voir ? Son comportement me fait du mal, je n’aurais jamais pu imaginer que je ressentirai ça. Je ne sais même plus s’il est judicieux ou pas de venir à leur appartement…j’ai la sensation de ne plus y être invité, entre Nino qui se replonge dans le travail et m’oublie, et Sho qui fait tout pour ne pas avoir à me croiser ni même me regarder en face. Que leur ai-je fait pour qu’ils soient ainsi avec moi ?
« Sho t’a dit quelque chose ? »
« Qu’aurait-il à me dire ? »
« A propos de moi…ou de nous. »
« Non, pourquoi ? »
« Il m’évite. »
« Tu te fais des idées ! »
« Je te dis qu’il m’évite ! »
« Le monde ne tourne pas autour de toi, Princesse ! Il a sûrement d’autres problèmes qui le préoccupent et qui n’ont rien à voir avec toi ! »
« T’insinues que je suis égocentrique ??? »
Ça a été notre première vraie dispute depuis qu’on s’est mis ensemble. Et tout ça à cause de Sho, de sa manière d’être avec moi. Est-ce que Nino a raison ? Est-ce que je m’imagine que ça a un rapport avec moi alors qu’en fait, pas du tout ? Je n’ai vraiment pas aimé qu’il me traite comme ça, Nino. Je n’ai jamais pensé que le monde tournait autour de moi, bien au contraire ! Je suis prêt à tout pour ceux que j’affectionne, ils en sont tous les deux la preuve ! Merde à la fin, je leur ai beaucoup donné et eux, pas grand-chose quand on y regarde de plus près…Est-ce vraiment égoïste que de demander un peu de reconnaissance, ou même simplement de l’amitié ?
A force d’y penser, j’en deviens en colère. Je n’ai rien fait pour me faire traiter comme ça, ni par l’un ni par l’autre. Ils me doivent des excuses et s’ils ne veulent pas les donner d’eux-mêmes, alors je vais aller les chercher tout seul. Je commence évidemment par le premier problème qui s’est posé : Sho. Le croiser est vraiment un parcours du combattant et un jour, j’y arrive enfin. Bon, je ne le croise pas vraiment mais comme j’entends du bruit dans sa chambre, je prends mon courage à deux mains et je vais toquer. C’est un étranger qui m’ouvre - plus si étranger que ça quand je reconnais son air mignon qui m’a marqué dans l’escalier de l’immeuble la dernière fois. L’ex de Sho, que fait-il ici !? A voir la façon dont il est dénudé…je comprends bien vite. Quoi, remis le couvert, VRAIMENT ? Est-ce qu’il est maso et naïf à ce point ?
« Qu’est-ce que tu veux ? »
« D’abord, bonsoir. Ensuite, j’aimerai parler à Sho. »
« Il ne veut pas te parler. »
« Ce n’est pas à vous de prendre cette décision. Sho, il faut qu’on discute ! » dis-je un peu plus fort, tentant de capter son regard mais il se tourne dos à moi dans le lit.
« Tu vois, il ne veut pas te parler alors vire. »
« Fais pas cette connerie, Sho ! Tu vaux mieux que ça ! S’il-te-plait… »
Ça a l’air de le faire réagir et je campe à ma place alors qu’il sort du lit, enfile un boxer et s’approche de nous. Pourtant, quand il me regarde, je n’y vois plus la gentillesse qu’il avait avant. Il est dur et froid, ça me fait frissonner.
« Qui es-tu pour savoir ce que je vaux, ce que je veux vraiment ? Va profiter de ton bonheur à toi Jun et laisse les autres avec le leur. »
« Mais… »
« Va retrouver ton mec et laisse-moi avec le mien !!! »
Il va l’embrasser avec passion et la porte me claque au nez. Wow…ça fait encore plus mal qu’avant. Ne voit-il pas qu’il fait une erreur ? Que cet homme ne fait que l’utiliser pour du pognon et un peu de bon temps ? Pourquoi se jeter dans ses bras plutôt que de passer du bon temps avec un ami ? Je ne le comprends vraiment plus. Je m’éloigne alors que des bruits dégueulasses à mes oreilles me parviennent et je quitte l’appartement sans attendre que Nino revienne. Je n’ai jamais été aussi déçu. Jamais.
Note : To be continued...
Oh bah dis donc, c'est plus très joyeux 8D Bon, j'aurai pu faire pire *nyark nyark* mais je ne l'ai pas fait. Un jour j'en ferai une vraiment, vraiment dramatique...enfin bref, j'espère que vous avez apprécié et n'hésitez pas à commenter ;) Au prochain !