Titre : La promesse de nos 10 ans
Auteur :
biditochePairing : Matsumiya (Matsumoto Jun x Ninomiya Kazunari)
Rating : G
Genre : Au, romance
Résumé : Quand on est un enfant, tout nous semble possible. Mais c'est quand on devient adulte qu'on se rend compte que tout n'est pas possible, même en y mettant tout ce qu'on a. Alors que faire de ces promesses passées faites par des enfants innocents et naïfs ?
Jun et Nino se retrouvent confrontés à cette dure réalité : entre leur amitié passée et leur vie présente, laquelle va gagner ? Est-ce qu'une promesse pourra tout changer ?
FLASHBACK
"On s’oublie pas, ne ?"
"Evidemment ! On est les meilleurs amis du monde n’est-ce pas ?"
"Mmh !"
"Je t’attendrai et on ira au parc de jeu ensemble."
"Hai !"
Le jeune Matsumoto Jun, 10 ans, tourna la tête en entendant ses parents l’appeler et ses yeux se firent tristes.
"A très bientôt Nino", fit celui-ci en le serrant une dernière fois dans ses bras. "Je reviendrai."
Le plus vieux des deux, mais néanmoins le plus petit le regarda partir, monter dans la voiture et disparaitre au coin de la rue. Au dernier moment, Jun passa sa tête par le carreau de la voiture et lui fit un grand signe du bras, un au revoir que l’un comme l’autre espérait temporaire. Et quand il n’y eu plus aucun bruit, le petit garçon se tourna vers la maison vide de son meilleur ami depuis sa naissance et pleura.
12 ans passèrent…
FIN FLASHBACK
Un homme d’allure américaine en costume noir traversa le couloir de l’avion, ou plutôt Jet Privé réservé à son protégé, une idole connue depuis maintenant 6 ans. Il s’assit à côté de lui et lui donna son verre d’eau citronnée qu’il but d’une traite sans un regard pour lui.
"Vous avez besoin d’autre chose Matsumoto-san ?" fit-il en anglais, sa langue maternelle.
"Non merci", lui répondit-il dans la même langue. "Je vais me reposer."
Il sortit son ordinateur portable, le brancha au réseau du Jet et commença à naviguer sur le net, ranger sa boîte mail, répondre à des messages et regarder les infos, surtout le concernant. Il passa tout le trajet de New York jusqu’à Tokyo ainsi, sans parler ni demander quoi que ce soit, juste tapotant sur son clavier.
Quelques heures plus tard, ils arrivaient à l’aéroport de Narita, bondé de personnes, fans surtout, qui n’attendaient que lui. Il mit ses lunettes de soleil, remit ses cheveux marrons coiffés à la coréenne et plissa son pantalon en cuir noir. Il n’y avait pas de place à l’erreur, un seul pépin et sa vie serait finie, là, sur le bitume d’un pays qu’il n’avait pas visité depuis 12 ans. 12 ans…
***
12 ans…
Il ne passait pas un jour, ni une semaine sans que Nino pense à son ami parti en Amérique. Et ça l’attristait en même temps qu’il était fier de voir comment il avait réussi à devenir respecté et une idole connue. Cependant…ça faisait plus de 5 ans qu’il ne l’avait pas contacté. A quoi était-ce dû ? N’y trouvait-il plus aucun intérêt ?
Le jeune homme chassa tout ça de ses pensées et continua à marcher jusqu’à l’aéroport où sa demi-sœur devait arriver d’ici quelques minutes. Il arriva ni en retard, ni en avance et se posta à l’intérieur, sortant sa DS de son petit sac pour jouer le temps qu’elle descende de l’avion. Ils s’étaient donné rendez-vous près du kiosque à journaux, comme d’habitude. La jeune femme arriva enfin, de deux ans son aînée et journaliste pour une petite entreprise. Elle se déplaçait souvent et il allait toujours la chercher pour revenir ensemble, manger un morceau et rentrer chez eux. Nino, lui, tenait l’épicerie de ses parents et s’en contentait grandement. Son père la lui avait cédé il y a de ça 4 ans, pour ses 18 ans et il s’en sortait très bien avec son aide. Donc sa demi-sœur arriva, toujours avec son air inquisiteur et ses yeux espiègles, identiques au sien. Elle lui fit une bise sur la joue et commença tout de suite à parler de son voyage. Comme d’habitude.
Quand soudain, une foule de personnes, surtout des jeunes femmes mais aussi des trentenaires voire plus, les bouscula ou presque les écrasa pour aller vers la piste d’atterrissage où se posaient les avions et autres engins des stars ou personnes célèbres. Sa demi-sœur, Maya, réussit à attraper une des filles qui se débattait comme une lionne pour se dégager de sa prise.
"Qu’est-ce qu’il se passe ?"
"T’es conne ou quoi ? Tu ne sais pas que Matsumoto Jun est revenu au pays ??????? Juuuuuuuuuuun !!!!!" fit l’adolescente en courant comme les autres femmes.
Sa demi-sœur se tourna vers lui, alors qu’il regardait dans le vide. Jun ? Son Matsumoto Jun ? Revenu au Japon ? A Tokyo ?
"Tu veux aller voir ?"
"Avec toutes ces furies ? Pas la peine.""Mais c’est ton meilleur ami."
"Si c’était mon meilleur ami, il ne m’aurait pas donné aucun signe depuis 6 ans et aurait répondu à mes fréquents appels et mails."
"Mais…"
"J’ai dit non Maya."
"Et moi je dis oui !"
La jeune femme le choppa par le bras et le tira malgré ses protestations. Qui étaient faibles plus il avançait vers le gros de la foule. Son cœur battait la chamade à l’idée d’enfin le revoir. Il avait attendu tellement d’années ! Assis sur la balançoire du parc, regardant l’autre balançoire vide où Jun s’asseyait toujours. Ils se frayèrent un passage comme ils purent et les bruits et cris des femmes leur cassèrent les oreilles. Soudain, l’agitation se fit plus importante et par-dessus les cris ils entendirent ceux d’hommes, en anglais lui indiqua Maya. Nino détestait l’anglais, alors il ne comprenait rien mais pas besoin d’être doué pour savoir que ce qui semblait être des gardes du corps enjoignaient les personnes à se reculer.
La foule se scinda alors en deux et l’épicier se mit sur la pointe des pieds. Ils virent deux américains en costume noir déjà, puis deux autres et encore deux autres, encadrant…son meilleur ami.
Il ne le reconnut pas, si on ne lui avait pas dit son nom, il n’aurait pas su que c’était lui. Le jeune homme avait des lunettes de soleil qui cachaient ses yeux, il marchait comme une star et sans un regard pour les personnes présentes. Il aurait tout de même voulu attirer son attention, mais ça n’aurait servi à rien. Il ne le voyait pas, alors qu’il y a 12 ans ils se retrouvaient facilement dans une plus grosse foule que ça. Un des hommes qui l’accompagnait lui murmura quelque chose et il tourna la tête vers lui pour l’écouter tout en marchant. Là, le gamer pu voir un peu plus de son visage et se dit qu’il était idiot. Il aurait reconnu cette bouche, ce grain de beauté et ces joues entre milles, bien que ses dents soient maintenant d’une perfection douteuse, qu’il avait perdu de sa bouille d’enfant et que même s’il était dans son champ de vision, il ne vit pas Nino. Alors que les quelques 30à40 aines de personnes le suivaient jusqu’à la sortie, où il monta dans une limousine noire encre avec ses valises dans le coffre, il resta là avec sa demi-sœur, pantois et surtout triste. Il aurait préféré ne pas le revoir pour que ça se passe. Il s’était toujours imaginé de très belles retrouvailles, mais là Jun ne l’avait même pas vu. Ça lui avait fendu le cœur et Maya lui frotta le dos.
"Ça va ?"
"Bien sûr que oui ! Pourquoi ça n’irait pas ?"
"Tu es déçu, ça se voit."
"On y va. On n’a plus rien à faire ici."
Le plus petit prit sa valise à roulette et la tira. Ils rentrèrent donc à pieds et vu qu’il n’était pas d’humeur, ils se séparèrent sans avoir pris leur dessert habituel. Le gamer retourna à son épicerie, enleva l’écriteau comme quoi il était absent pour 30 minutes et accueillit avec un petit sourire complice le client qui entrait.
Le vieil homme le connaissait depuis sa naissance et donc il commença à papoter de tout et de rien avec lui, tout en servant les autres clients qui passaient.
"Tu es au courant Nino ?"
"Nani ?"
"Jun est revenu."
Le gamer s’arrêta dans ce qu’il faisait et lui sourit tout de même.
"Je sais."
"Vous allez vous revoir n’est-ce pas ? vous étiez si charmants…"
"Je ne pense pas non"
"Nande ?"
"Il est très occupé, c’est une star, et je suis un petit épicier."
"Nino Nino Nino…depuis quand tu penses ainsi ? Où est passé ta hargne, ta langue acérée et tes remarques glaciales ? Tu es plus fort que ça mon garçon, et je sais que si tu le veux vraiment, tu pourras revoir ton ami. Bon allez, j’y vais. A bientôt !"
"A bientôt Sanki-san."
Il le regarda partir et s’appuya sur ses bras, les coudes posés sur la table. Et même s’il voulait le revoir, il ne savait même pas où il vivait à présent…Le jeune homme finit sa journée, ferma l’épicerie et rentra chez lui, ou plutôt chez ses parents. Ceux-ci lui avaient aménagé la grange, en faisant un petit studio rien qu’à lui. Il retira ses chaussures à l’entrée et se jeta sur son lit, la tête pleine de questions.
***
A quelques maisons de là seulement, Jun regardaient ses hommes de main poser ses valises dans la chambre et se retirer. Il n’avait pas vraiment de toute cette protection, mais son manager insistait alors que lui trouvait ça juste grotesque. Les américains en faisaient vraiment trop parfois. Il alla ranger lui-même ses affaires, ne souhaitant pas que des femmes de chambres ou autre les déplient ou les range mal. Toujours aussi maniaque, il rangea chemises avec chemises, pantalons avec pantalons, etc.
Après ça il s’affala dans le grand canapé, sortit son ordinateur et fit un petit rapport à ses parents sur le voyage et alluma la télé. On parlait de lui sur quelques chaînes et il sourit distraitement. Tous ces gens l’attendaient, mais ne le connaissaient même pas. Ces centaines de personnes qui l’avaient ignoré si longtemps, l’aimaient maintenant jusqu’à en perdre leur propre vision des choses. C’était affligeant. Son Blackberry vibra à côté de lui et il décrocha.
"Jason."
"Matsumoto-san, vous n’avez besoin de rien ?"
"Non."
"Demain il y aura une séance de dédicace près de la Tour de Tokyo, ensuite vous irez dîner avec Inoue-san et enfin vous aurez une petite interview avec un newcaster de News Zero."
"Descriptifs."
"Inoue Mao-san, 20 ans, actrice et fiancée à un promoteur immobilier. Elle tourne un drama en ce moment. Ensuite Sakurai Sho-san. 24 ans. Il vient de devenir newcaster et apparemment il pose beaucoup de questions, ce jusqu’à avoir ce qu’il veut, parfois de façon détournée. On dit qu’il est très doué et avenant. Je vous conseillerai, si je le pouvais, de faire attention."
"Je ne suis pas né de la dernière pluie Jason. Je sais faire face à un journaliste un peu trop entreprenant."
"Excusez-moi."
"Ce sera tout ?"
"Oui, je viendrai vous chercher demain à 10h."
"Bien."
"Bonne nuit Matsumoto-san."
Jun raccrocha et se massa les tempes. A peine arrivé et il devait rencontrer 36 000 personnes ! Il prit son sac, en sortit un paquet de cigarettes et en même temps, quelque chose tomba. Le jeune homme se pencha pour ramasser ce qui semblait être une photo et la déplia. Son cœur s’emplit alors d’une grande nostalgie, en voyant le visage de Nino à côté du sien, si souriant et heureux. Il ne comprenait toujours pas ce qu’il s’était passé, pourquoi il n’avait pas reçu de réponses à ses interminables lettres et pourquoi quand il avait envoyé son nouveau numéro de portable à Nino en le suppliant de l’appeler, il n’avait rien eu non plus. Alors il avait arrêté d’en envoyer à force, puisqu’il n’y avait plus de retour, que ça faisait trop mal et que de toute façon le travail le prenait entièrement, lui et son temps.
Il fourra la photo dans son porte-monnaie et fuma sa cigarette, pensif, la tête renversée en arrière sur le canapé. Après un verre d’eau, il alla se changer et se coucher dans le grand lit froid.