Titre : My naughty librarian
Auteur :
biditochePairing : Sakumoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun)
Rating : R, NC-17
Genre : Au, amitié, romance
Résumé : "Je suis Sakurai Sho, 24 ans, étudiant en master de Sciences Economiques et Gestion. Je suis délégué de classe, président du Conseil des Elèves et j’ai le meilleur bulletin scolaire de la promotion. Je suis en couple avec la fille la plus jolie et intelligente que j’ai eu l’occasion de rencontrer jusqu’à présent. Ma vie se résume donc à une petite-amie, des parents exigeants, du boulot, du boulot et du boulot ! Mais il suffit parfois d'un rien pour nous faire dévier du droit chemin..."
Chapitre 6 :
Il tressaille dans mes bras et son sourire s’efface automatiquement. Je vois la panique s’installer dans ses yeux et il regarde son ami en faisant doucement non de la tête. Si je n’avais pas entendu leur conversation tout à l’heure, j’aurai pensé que je le dégoûte mais…qu’est-ce qui fait qu’il ne veuille pas le faire ?
« Ce n’est qu’un simple baiser Jun ! C’est du jeu. »
« Je…J’peux pas. »
« Fais le travail jusqu’au bout ! Embrasse-le ! »
Il tourne sa tête vers moi mais il n’a plus rien du mec confiant et sûr de lui d’avant. Ses mains me lâchent et je le sens sur le point de reculer. Alors je lui prends les poignets et le rapproche de moi pour lui murmurer :
« Ne le fais pas si tu n’en as pas envie. Ça ne fait rien. »
« …Vraiment ? Tu ne m’en veux pas ? »
« Pas du tout. »
Fais-je avec un sourire rassurant et il sourit à son tour, l’air un peu plus détendu et surtout, reconnaissant. Est-ce que je lui en veux ? pas pour ne pas l’avoir fait pendant cette séance photo, mais peut-être pour ne pas m’avoir laissé l’embrasser quand nous étions chez moi et que l’instant était propice…C’est juste que je ne comprends pas et que j’aimerai savoir ce qui l’empêche de faire ce geste pourtant simple et naturel. En attendant je me tourne vers Maruya.
« Je ne veux pas le faire non plus, ce n’est pas trop mon truc… »
« Vous craignez les mecs…bon, on va continuer sans alors. Faites juste semblant que vous êtes sur le point de le faire ! »
Nous acquiesçons et nous attelons à la tâche, moi avec plus d’entrain que je ne devrais en avoir.
Je ne sais pas combien de temps a passé depuis le début du shoot mais nous finissons assez tard. Etrangement, à la fin, nos doigts se sont retrouvés liés et il s’est passé un long moment avant que nous ne nous lâchions. Je me sentais à l’aise à cette place…Comme je n’ai rien à faire de spécial chez moi, je réponds positivement à l’invitation du photographe pour un petit « pot ». Une soirée, plutôt, mais il a une drôle de façon de le nommer. Bref, une fois rhabillés comme il faut, nous sortons prendre un verre dans un bar et papotons un long moment. Matsumoto n’a pas arrêté de me fixer de la soirée et, sans me mettre mal à l’aise, ça m’a fait plaisir. J’ai vraiment l’impression d’avoir de l’importance pour autre chose que mon nom et mes études avec eux deux. C’est agréable de pouvoir discuter de tout et de rien…Je me rends vite compte que Jun a bien plus de sujets de conversation qu’il ne le laisse penser. Comme le disait Maruya hier, il est intelligent. Mais pas cette intelligence du par-cœur. Une vraie intelligence, une connaissance presque naturelle des choses. Avec ça, je sens que nous nous rapprochons toujours un peu plus et il me parait évident que nous deux, c’est plus qu’une simple attirance sexuelle.
Malgré sa réticence à nous laisser seuls, le photographe finit par partir. Nous nous retrouvons donc assis l’un à côté de l’autre et un long silence suit le départ du plus vieux. Puis, Matsumoto éclate de rire. Je le regarde, étonné, et il pose son menton sur ses deux mains jointes, accoudé à la table.
« Taro a l’air de t’apprécier. Mais il a tendance à surprotéger tout le monde ! Et puis il est certain que je saute sur tout ce qui bouge alors… »
« Et c’est le cas ? »
Je ne peux pas m’empêcher de le demander. Est-ce qu’il a couché avec quelqu’un depuis qu’il a commencé à me faire son petit numéro, dans la ruelle l’autre fois ? Est-ce qu’il voit et couche encore avec cet employé de la bibliothèque ?
« Je ne le dirai pas comme ça. J’ai des goûts et des préférences quand même ! »
« Et…il n’y a jamais eu aucune femme ? »
Je le vois tressaillir à nouveau et il secoue de la tête. Pourtant son regard qui m’évite et son tic nerveux qui revient me laissent à penser qu’il ment. Pourquoi ? Est-ce si honteux de l’avouer ?
« Même pas une s… »
« Non, j’ai dit. »
Ouah, je crois qu’il ne m’a jamais parlé aussi froidement et sèchement. J’ai l’impression d’avoir pris un coup de règle sur les doigts !
« Je vais me chercher une autre bière. »
Il se lève sans m’avoir laissé le temps d’en placer une. Ou, d’au moins, m’excuser. Je me sens affreusement mal, l’ai-je froissé d’une quelconque manière ? Insister était-il une erreur ? Peut-être qu’il y a eu une femme, mais peut-être aussi qu’il veut juste oublier…et ça, je peux comprendre. C’est son droit et le lui rappeler ne pouvait que nous mettre mal à l’aise l’un envers l’autre. Pourtant j’aimerai tellement connaître ce qui le tourmente, ce qu’il cache…ce mystère qui l’entoure toujours. Il prend son temps pour revenir, à vrai dire au bout de cinq minutes je commence à penser qu’il est partit. Et, je l’avoue, ça me met un peu en colère. Ok j’ai dit un truc qu’il ne fallait pas mais est-ce une raison pour me laisser tomber comme ça ? Je me lève à mon tour, récupère ma veste et jette un dernier coup d’œil au bar pour voir s’il y est. Pas l’ombre d’un Matsumoto à l’horizon.
« Quel lâche… » murmuré-je pour moi-même.
Et dire que j’ai fait tous ces efforts depuis le début pour lui…Je sors rapidement dehors et tourne à droite, quand une voix m’interpelle.
« Tu t’en vas déjà ? »
Je fais brusquement demi-tour et regarde d’où elle vient. Le bibliothécaire est adossé au mur, une cigarette dans la main et, en effet, une nouvelle petite bouteille de bière dans l’autre. Il a accroché ses lunettes à la poche de son jean, dont je crois en voir dépasser la branche.
« Je te pensais parti alors… »
J’hésite un peu puis m’approche de lui. Aouch, il a l’air dans un sale état et ce n’est probablement pas sa première clope !
« Tu fumes ? »
« Non. »
« Dommage, je t’aurai filé ma cigarette et tu aurais eu un baiser indirect. Ça aurait été mieux que rien ! »
« Qu’est-ce qui ne va pas ? »
« Comme si quelque chose pouvait aller bien… »
Je fronce les sourcils. Il n’a pas l’air d’avoir une mauvaise vie, alors pourquoi s’apitoyer comme ça sur son sort ?
« De quoi tu parles ? C’est cette histoire de…femme ? »
« Laisse tomber. »
A nouveau il est froid et distant. Ça me blesse, ça me fait mal…jusqu’à présent je ne l’avais jamais vu comme ça ! Encore une facette de Matsumoto à découvrir ? Et combien en reste-t-il ? J’ai vraiment l’impression de n’absolument rien connaître de lui…enfin ce n’est pas comme s’il savait tout de moi non plus. Peut-être que c’est ça…on ne se connait pas assez pour se comprendre. Tout ce qu’on partage, c’est l’attirance…
« Maruya-san m’a dit de ne pas jouer le feu et d’arrêter. Avec toi. »
Il tourne un visage surpris vers moi, puis fait une grimace et tire sa cigarette avant de la jeter négligemment par terre. Beurk…
« Cet idiot ne sait même pas de quoi il parle. Il est marié depuis des siècles. Tu vas l’écouter ? »
« Je ne sais pas…il y a Reina-chan et…je ne veux pas la blesser. »
« Alors pourquoi tu m’as fait toute cette scène pendant les photos hein ? Pourquoi tu ne vas pas la retrouver, ta copine ? Vas-y ! Te gêne pas pour moi !! »
« Ce que tu dis…c’est blessant. J’espère que tu t’en rends compte. J’ai… »
Ma poitrine se serre en voyant son regard dur et sans pitié. Est-ce qu’il me déteste parce que j’ai toujours une petite-amie ?
« La vie est cruelle Sho, alors je ne vois pas pourquoi je serai tendre. »
« Mais j’ai trompé ma copine pour toi ! J’ai…j’ai fait des choses qui ne me ressemblent pas avec…toi et...tu ne me sors pas de la tête. »
Voilà, je l’ai dit. J’ai peur de passer pour un fou, un de ces accros dont Maruya parlait. Ai-je l’air accro ?
« Depuis que je t’ai vu à la bibliothèque, je ne fais que penser à toi. Tu m’obsèdes, mais pas de façon négative hein ! Juste…tu m’attires. Et j’ai enfreint beaucoup de règles pour cette attirance parce que je pensais… »
« Quoi ? »
« Que tu me trouvais spécial, et pour des raisons différentes de celles des autres. »
Son regard se radoucit soudainement et il baisse la tête.
« J’ai tort ? »
« J’aimerai penser que oui. Pourtant…Qu’est-ce qu’il t’a dit de moi, Taro ? »
« Pas grand-chose. Il a sous-entendu que j’allais souffrir et que t’allais me laisser tomber. Et que du coup je ferai du mal à Reina-chan en passant. Sauf que je ne veux pas la blesser alors…j’ai besoin d’être sûr. »
« Sûr de quoi ? »
« Que tu ne me lâcheras pas. Jun je…c’est plus que de l’attirance sexuelle. Je crois. En fait, je ne sais pas…et j’ai besoin que tu m’aides à savoir. »
Il se redresse et se poste en face de moi. Il pue la cigarette et la bière, c’est insupportable, mais je ne cille pas et retiens ma respiration quand il pose ses deux mains à plat sur mes joues. Est-ce que… ???
« Tu es spécial Sho. Tu es différent.
Est-ce que ça veut dire qu’il ne s’enfuira pas, comme l’a dit le photographe ? Que si, un jour, je lui demande de m’embrasser, il finira par le faire de plein gré ? Est-ce que j’ai le droit d’espérer une telle chose ?
« C’est toi que je veux. »
Je souris légèrement, soudainement soulagé. Enfin je n’ai pas totalement obtenu ce que je voulais mais c’est déjà un bon début et je sais que je peux avancer comme ça. C’est moi qu’il veut et personne d’autre, alors pourquoi ça changerait hein ? Il embrasse ma joue doucement, puis descend dans mon cou, que je dégage en penchant ma tête en arrière. Jun me saisit pas la taille, m’entoure de ses bras et me serre contre lui de façon exquise. Il continue d’éveiller mes sens de la sorte, en pleine rue déserte et un peu sombre puis, soudainement, se redresse et me prend la main.
« Allons chez toi. »
J’opine du chef car, en voyant son regard, j’ai compris à quoi il pense. Et je me sens prêt maintenant. Enfin, pas assez excité mais ça, je sais qu’il va y remédier rapidement ! Mais j’accepte l’idée de l’acte, et seulement parce que c’est lui. Parce qu’il est spécial pour moi aussi et que ça ne serait jamais arrivé avec quelqu’un d’autre. Ce soir, je vais avoir ma première fois avec un homme !
Nous marchons main dans la main un long moment avant d’arriver dans une rue plus fréquentée. Matsumoto arrête un taxi et me fait grimper dedans à une vitesse telle que le temps que je m’en remette, la voiture a déjà démarrée. Jun se rapproche encore de moi et reprend son activité de tout à l’heure. Sa bouche parcourt ma mâchoire et la veine de mon cou tandis que sa main caresse mes hanches légèrement découvertes. Il me pousse dans le coin du véhicule, contre la porte passager et me regarde avec un petit sourire vorace. Je m’accroche à la portière alors qu’il commence à descendre sur mon torse.
« N-Non…pas ici. »
« Ce ne sont que les préliminaires des préliminaires Sweetie. Et le chauffeur n’en a rien à faire… »
Je jette un coup d’œil vers la personne au volant avant de me rendre compte qu’il s’agit d’une femme, qui nous jette parfois quelques regards insistants. Eh ? Est-ce que la scène lui plait ? Je soupire de plaisir alors qu’il trouve à nouveau ces points érogènes chez moi et qu’il les titille délicieusement. J’écarte les jambes pour qu’il se glisse entre et, avant de nous en rendre compte, il se retrouve couché sur moi, son ventre frôlant mon entrejambe. Il est plus féroce et gourmand que la fois précédente, alors que ne croyais pas ça possible. Il me frôle, me caresse, me sourit, me mordille, me lèche…j’en deviens fou. Ma main se perd dans ses cheveux alors qu’il joue de sa langue avec mon nombril, arrivant à me faire légèrement gémir. Je me mords les lèvres pour stopper les prochains sons qui seraient tentés de sortir de ma bouche et m’accroche de l’autre main au dossier du siège. Puis il remonte le long de mon torse et revient jouer avec mon cou alors que je penche encore la tête en arrière pour lui donner ce qu’il veut. Mais au moment où je m’abandonne totalement et ferme les yeux, le taxi s’arrête et le chauffeur toussote. Matsumoto se relève, remet de l’ordre dans ses cheveux et sort de sa veste de quoi payer la course. La femme le reluque à travers le rétroviseur et…je le fais aussi.
« Hey, tu vas rester là ? »
Me demande-t-il en souriant alors qu’il a ouvert la porte. Mon cerveau se reconnecte et je me lève à mon tour, très gêné. Je me traîne hors du taxi et avant d’avoir pu dire ouf, Jun me saisit par la taille et m’entraîne avec lui. Nous arrivons rapidement devant ma porte d’appartement et, pendant que je cherche mes clés et que je les mets dans la serrure - ou du moins tente de le faire, il me saisit par la taille, par derrière et reprend son petit jeu. J’ai du mal à me concentrer alors que ses mains caressent le bas de mon ventre sous mon jean et qu’il embrasse ma nuque.
« Un coup de main… ? »
Murmure-t-il en frôlant mon membre déjà bien éveillé. Je fais rapidement non de la tête et réussis enfin à ouvrir la porte. Il me pousse avec son bassin, me forçant à avancer et referme derrière lui, pour jeter ensuite les clés un peu plus loin. Il continue de me tenir par la taille tout en me faisant avancer jusqu’à ma chambre et mon lit, m’y poussant sans ménage. Rapide…je n’ai même pas eu le temps de lui demander s’il voulait quelque chose à boire ou…d’utile pour ce que nous allons faire. D’ailleurs, comment est-ce que ça va se passer ? Je n’y connais absolument rien et n’ai jamais voulu y connaître quoique ce soit. Bon, je sais très bien comment ça se passe TECHNIQUEMENT, mais dans les faits…comment est-ce qu’on décide qui va être le top, et qui le bottom ? Est-ce que je devrais commencer à avoir peur… ? Je préférerai qu’il me le dise tout de suite, histoire que je puisse me faire à l’idée ! Il se positionne à nouveau entre mes jambes et recommence à embrasser ma peau à la base de mon cou, tout en défaisant les derniers boutons de ma chemise qui vole on ne sait où. Maruya qui voulait de la passion, il était servi ! Je le laisse faire ce qu’il veut avec moi puisqu’il m’offre du plaisir et que je consens à l’accepter. Et quand il me retire mon pantalon, je ne proteste même pas. Au contraire, je relève un peu la tête et glissant mes mains entre nous, je lui défais le sien. Après une seconde d’hésitation, je glisse ma main à l’intérieur pour toucher son membre rigide par l’excitation que je lui provoque. Je souris, heureux d’être la source de ce phénomène et de ce petit gémissement qui sort de sa bouche et vient se cogner contre ma peau. Je le caresse avec lenteur et douceur alors qu’il continue de me dévorer tout cru, ses lèvres laissant des marques rouges sur mes épaules, mon cou, mes clavicules et mon torse. Je m’arrête ensuite sur ses hanches puis descend le long de ses cuisses, retirant son jeans par la même occasion. Il me lâche pour le retirer à son tour et me laisse l’admirer, assis sur mes jambes. Il est tellement beau…Se mettant sur ses genoux, il passe ses mains sous mes cuisses et, d’un coup sec, me rapproche de lui. L’action me coupe le souffle, autant que ses fesses appuyées sur mon érection flagrante. Il fait exprès d’onduler le bassin lentement, me faisant gémir de plus belle.
« Ça bouillonne là-dessous… »
Il pose ses deux mains sur le matelas de chaque côté de mon visage et se penche sur moi jusqu’à ce que nos lèvres se frôlent, m’en donnant l’eau à la bouche, alors qu’il continue de me torturer avec ses frottements incessants.
« Je sais ce que tu penses… » dit-il en saisissant ma main et en la posant sur ses fesses. « Tu les aimerais hein ? T’aimerais les prendre… »
« O-Oui » je réussis à dire, m'imaginant déjà me perdre en lui.
« Ça n’arrivera pas, Sweetie~ Mais tu verras, tu vas aimer… »
Au moins il répond à une de mes questions. Et je commence à paniquer. Ok, il fallait s’y attendre…en fait non. Son air de bibliothécaire coincé et timide m’a lourdement trompé. J’ai cru que je serai le top dans l’histoire parce que…bah parce que. Mais en le voyant comme ça, à califourchon sur moi en train de me rendre dingue, je me dis que je ne suis qu’un idiot et que je me suis juste voilé la face. J’espère juste qu’il ira doucement…
« Tout se passera bien » murmure-t-il comme s'il lisait dans mes pensées. « Tu n'es pas le premier que je... »
Je n'arrive pas à croire qu'il me dise une chose pareille. Je sais ne pas être le premier et franchement, ça ne me gêne pas. Mais a-t-il besoin de dire que je ne serai qu'un à dépuceler parmi tant d'autres ? Je détourne le regard mais sûrement a-t-il compris ce qui m'a déplu dans sa phrase. Si je suis si spécial, alors pourquoi faire l'amour avec moi pour la première fois ne sonne que comme une routine dans sa bouche ? Malgré moi, la tension sexuelle s'atténue et je commence à perdre de mon excitation. Je n'arrive pas à m'enlever de la tête l'idée que je suis interchangeable. Que cet acte n'est pas symbolique pour lui alors que pour moi...
« On ne devrait pas le faire » finis-je par dire doucement, d'une voix faible et peu assurée. « De toute façon je n'ai pas de quoi...démarrer. »
« Comment ça ? T'en as plus envie ? »
« Non, c'est juste que... je crois que je n'ai pas ce qu'il faut. »
« T'en es sûr ? Je peux aller vérifier. »
« Fais-toi plaisir. »
Je l'ai dit plus froidement que ce que je voulais mais...je ne sais pas, je me sens insulté. Et je n'arrive pas à éradiquer cette sensation de malaise en moi. J'ai envie qu'elle disparaisse pour que je puisse profiter pleinement de ce moment intime avec Jun. Parce que je veux ce qui arrive, je ne me sens pas forcé. Je le veux vraiment. Mais ce que je ne veux pas, par contre, c'est n'être qu'un numéro. Et je ne lui accorderai rien tant que je ne serai pas au-dessus de tous les autres. C'est un peu égocentrique mais bon...qui ne voudrait pas avoir ce sentiment-là ? D'être différent des autres ? De ne pas être qu'un nom sur une liste ?
Il sort du lit et se dirige vers la salle de bain alors que je me redresse et m'assois. A cet instant, mon portable décide de sonner et je fouille dans mon pantalon à terre jusqu'à le trouver. Là, une boule d'angoisse monte dans ma gorge. C'est Reina. Je décroche ? Je ne décroche pas ? Non, sinon elle se poserait des questions...
« Hey ! » fais-je aussi joyeusement que possible.
« Hey ! C'est moi. Comment ça va par chez toi ? Tu me manques... »
« Tu...me manques aussi. »
Je me mords la langue. Je déteste les mensonges et je déteste mentir...pourtant ça fait des semaines que je lui mens à elle, et aujourd'hui bien plus qu'avant. Elle me raconte ces journées et moi, je mens. Je lui dis que je bosse, que je vais à mes cours, puis à la bibliothèque et enfin je rentre chez moi pour réviser. Toujours réviser. Mais dernière la seule chose que j'ai vraiment révisé, c'est mon corps ! Avec un professeur particulier qui s'éternise dans la salle de bain, semble-t-il. Tant mieux, je ne veux pas qu'il surprenne cette conversation. Je n'ai aucune idée de la façon dont il pourrait le prendre. Quand j'entends la porte claquer, puis des pas s'approcher, je m'empresse de raccrocher.
« Tu me rappelles plus tard ? J'ai un gros nœud à résoudre pour mon projet et... »
« Pas de souci ! Mais ne te fatigues pas trop, ne ? J'ai hâte de rentrer ! On ira au cinéma ensemble à mon retour ? »
« Bien sûr Reina-chan, tout ce que tu veux. »
« Yatta ! Je te rappelle un peu plus tard si je peux. Bisous, je t'aime ! »
« Bye~ »
Impossible. Je n’ai pas pu lui dire ces trois mots. Pourtant je n'ai jamais eu de problème à les lui dire ! Je ne comprends pas...ça ne sort pas de ma bouche, même si j'essaye du mieux que je peux. Je n'arrive plus à dire à ma copine que je l'aime. Je n'arrive plus à savoir si je l'aime tout court...
« Qui était-ce ? » fait Jun en remontant sur le lit, une petite bouteille dans la main.
« Rien d'important. »
« Si, dis-moi ! »
« Ce...ça ne te regarde pas. »
Je détourne encore les yeux pour ne pas avoir à supporter son regard mais il me force à tourner la tête. Je ferme les yeux, sachant que le simple fait de le regarder pourrait me faire lâcher le morceau. Je n’ai pas envie de lui parler de Reina, je ne sais même pas ce qu’il en pense. Pour lui, je ne la trompe mais…mais faire cette chose ce soir, c’est clairement la tromper, non ? Il me force à me rallonger et se sert de ses atouts pour me faire craquer. Etant donné que je suis à moitié nu, ce n’est pas difficile…
« Dis-moi. Dois-je m’inquiéter de cet appel ? »
« Pourquoi le ferais-tu ? Toi et moi, c’est que du sexe » dis-je sèchement en rouvrant les paupières pour le toiser.
Il me lâche et recule soudainement. Il a un air bizarre que je ne comprends pas. Je n’ai fait que répéter ce qu’il a dit ! Je ne vois pas ce qu’il y a de choquant là-dedans vu que c’est ce qu’il pense…
« Tout à fait » finit-il par dire sans grand enthousiasme. « Que du sexe. »
Je sens que la soirée va tourner au vinaigre…dommage, elle avait si bien commencée ! Je soupire et regarde le plafond, attendant qu’il commence. Ou recommence, plutôt.
« Sho, on ne va rien faire si tu ne le veux pas. Et ce comportement que tu as me laisse entendre que tu ne veux pas coucher avec moi. Je vais y aller… »
Je me redresse légèrement sur mes bras, surpris. Je ne pensais pas qu’il abandonnerait comme ça…il a l’air tête de mule, j’en ai eu la preuve au studio de Maruya, alors pourquoi là il ne fait pas ce qu’il a envie de faire ? Est-ce que ce que je pense l’importe tellement ? Mon corps redevient léger alors qu’il s’enlève de sur mes genoux et, à nouveau, je lui saisis le poignet. Il ne peut pas partir. Je sais que mes actes sont un peu contradictoires mais je n’y peux rien. Je ne veux pas le voir partir, je n’ai pas fait tous ces efforts pour ça !
« Reste…s’il te plait. »
« Pourquoi ? Tu n’as clairement pas envie de moi. »
« Non c’est faux. J’ai juste…reçu un appel de Reina-chan et ça m’a un peu préoccupé, mais c’est tout ! »
« Si je reste, c’est à elle que tu vas penser ? »
« Bien sûr que non ! Reviens…et continuons ce qu’on faisait. J’ai envie de toi. »
« …Moi aussi. J’ai terriblement envie de toi… »
Fait-il en remontant à quatre pattes sur le lit, passant au-dessus de moi. Je n’ai plus envie de lui en vouloir, mais le seul moyen qu’il a pour effacer le tableau, c’est m’embrasser. S’il le faisait, je lui pardonnerai même ses sous-entendus blessants. Mais bien sûr, il ne le fait pas. C’est comme si mon visage n’existait pas, en fait. Je ne deviens intéressant qu’à partir de mon menton…
Mais pourquoi je me prends la tête avec ça, au juste ? Ce n’est pas comme si ça allait changer. Il n’a jamais dit que nous allions être des amoureux. Peut-être même pas des amants. Et il vaut mieux, non ? Considérer ça comme un jeu, comme une passade. Ça se trouve, demain, nous nous serons lassés l’un de l’autre et je retournerai calmement avec Reina, parce que c’est ainsi que ça marche. J’avais besoin de distraction, j’en ai trouvé une et maintenant que je me suis amusé, je retourne aux choses sérieuses. Parce que Reina c’est sérieux. Jun, c’est…autre chose. Ahah, ce n’est pas comme si c’était possible que nous sortions ensemble ! Maintenant que je me suis assuré de ça, je peux me détendre et profiter de son traitement. Il est doué, très doué. On dirait même qu’il a fait ça toute sa vie tellement ça semble naturel chez lui. Il sait comment bouger, que faire à quel moment. Physiquement il connait tout de moi alors que je tâtonne encore à savoir où je dois placer mes mains et ce qu’il aime. Je n’ai pas eu besoin de le lui dire, il a trouvé tout seul. L’excitation est revenue aussi rapidement qu’elle avait disparue et je le laisse me donner du plaisir, sachant que j’en aurai besoin pour la suite. Car même si ça m’énerve un peu, je sais qu’il a raison : ce n’est pas sa première fois dans le genre. Il sait quoi faire alors bon…aucun souci, pas vrai ? Il a probablement plus de connaissances que moi en la matière. Je me retrouve rapidement nu, lui aussi et j’apprécie son corps contre le mien, sa peau comme soudée à la mienne alors qu’il me dévore à nouveau le torse. Ses mains glissent entre mes cuisses et en caressent l’intérieur, me faisant soupirer. Je ne me savais pas si sensible à cet endroit…il faut dire que Reina n’est pas très adepte de ce genre de préliminaires. De presque aucun préliminaire, en fait. Alors que lui, il n’hésite pas. Il me prend en main, joue avec ma longueur, la rend encore plus dure jusqu’à, enfin, la prendre en bouche avidement. Il suce comme personne ! Je me retiens chaque instant pour ne pas jouir tout de suite mais c’est de plus en plus dur. Il est sadique, manipulateur et…un dieu. Il joue de ses lèvres, de sa langue, jusqu’à me faire gémir son nom, les yeux mi-clos.
Je soulève mes hanches en même temps qu’il descend la tête et il m’emmène loin, très loin au-delà des sensations. J’aime à penser que c’est le meilleur orgasme de toute ma vie - encore une fois - mais quelque chose me dit que le suivant sera bien mieux. Parce que, s’il sait aussi bien se servir de sa bouche, qu’en est-il du reste ? Pas étonnant que celui avant moi soit devenu accro et barjot…
« On dirait que tu as aimé… »
« C-Comment tu fais ça ? »
« C’est un secret… » murmure-t-il contre mes lèvres.
Il ondule du bassin contre le mien, réussissant à me faire redevenir dur en quelques instants. Il commence à soupirer puis gémir contre ma bouche, me rendant fou à lier et je plaque mes mains sur ses fesses, nous forçant à nous frictionner encore plus l’un contre l’autre. Tout en continuant, il se relève légèrement sur ses bras et fait quelque chose que je ne vois pas, au-dessus de ma tête. Et alors que je me perds dans les sensations qu’il me procure, je sens quelque chose de froid toucher mon intimité. Le premier frisson que je ressens est dû à cette contradiction de température. Puis c’est un autre frisson quand, doucement, il me pénètre du doigt. Enfin, j’imagine que c’est ça, parce que sinon c’est bien petit…je gémis d’inconfort même s’il va doucement dans ses premiers mouvements, avant d’en insérer un deuxième. Il commence des mouvements étranges en moi, comme si…il coupait. Avec un ciseau. Je me sens un peu tiraillé au départ mais ce n’est pas une grosse douleur. Ça passe, j’ai vu pire.
Ou pas. Il a attendu - tout comme moi - que je commence à ressentir un semblant de plaisir pour passer aux choses sérieuses. Je ne l’ai même pas vu venir. Mais c’est comme si nous avions senti tous les deux que c’était le bon moment. Mes ongles s’enfoncent dans sa peau alors qu’il rentre en moi. Il est doux, lent mais ça ne m’empêche pas d’avoir mal comme si on me brisait de l’intérieur. Comme si on me déchirait. Je ne veux pas pleurer, je veux juste que cette douleur passe et que je n’ai pas l’air d’un idiot faible. Je veux ressentir le plaisir qu’on a normalement dans ce genre d’action ! Mais c’est long et ça n’arrive pas. Je me demande même si je vais aimer ça, finalement. Peut-être que je suis hétéro à 100% en fin de compte, même si l'idée d'avoir Jun en moi ne m'est pas détestable. Je trouve ça même formidable, je me sens comblé...mais vide en même temps. J'ai peur. Peur de ne pas pouvoir répondre comme il faut à ses attentes, peur de ressentir du dégoût vis-à-vis de ce qu'il compte me faire. Peur de ma réaction si j'en viens à détester ça.
Note : ça a failli capoter xD Remarque, y'a encore une chance que ça capote...............Pauvre Sho, et si ce n'était pas fait pour lui ? :/ Hihihihihi. On se voit au chapitre prochain ;) Merci ♥