Once upon a time...a Harem ~ Partie 2 (01/16)

Jul 26, 2014 15:00

Titre : Once upon a time...a Harem
Auteur : biditoche
Pairing : MotoGakuto (GACKT x Matsumoto Jun) ; Sakumoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun) ; Gakusho (GACKT x Sakurai Sho) ; Sakuraiba (Sakurai Sho x Aiba Masaki)
Rating : R, NC-17
Genre : Au, amitié, romance
Résumé : Il était une fois...un pauvre garçon dont la mère venait de mourir. Son beau-père, avare et cupide, chercha à se débarrasser de lui et, pour une belle grosse somme, le vendit à un Inconnu. Cet Inconnu, il allait l'apprendre, devint son Maître et était le riche propriétaire d'une grande et discrète maison...abritant une dizaine d'autres garçons de son âge. Sans le savoir, Jun venait d'intégrer le Harem, un cercle fermé où la vie et les interdits sont différents. Caractériel et indépendant, Jun apprendra les us et coutumes des Dears, les membres du Harem et devra se faire à ces règles qui le dépassent.
Mais la vie n'est pas qu'un simple conte de fée et Jun apprendra vite qu'il ne faut jamais se fier aux apparences...



Chapitre 11 :


Est-ce que se rapprocher de l’un veut-il forcément dire s’éloigner de l’autre ? Auparavant, Sho était mon ami et moi, je haïssais Gackt. Et quand Sho s’est mis à me haïr, lui, le seul ami que j’ai trouvé était…Gackt. Aujourd’hui que Sho et moi nous sommes pardonnés, que nous sommes redevenus bons camarades, Gackt ne me parle plus.
L’Heure du Favori se passe dans le silence le plus complet. Un silence de plomb qui met mes nerfs à mal. Je pense savoir pourquoi il est comme ça mais je trouve un peu immature de sa part d’agir comme un petit garçon vexé. Ok, je l’ai tutoyé, je me suis interposé entre sa punition et sa victime et on a eu une petite dispute mais…est-ce si grave ? J’ai bien plus d’une fois essayé de lui faire m’adresser la parole mais c’est sans succès. On dirait même que coucher avec moi ne l’intéresse pas. Cela fait deux mois que je suis Favori et je n’ai toujours pas eu ma Première Nuit du Favori, n’est-ce pas ça le plus étrange et anormal ? Je ne dirai plus non à une petite séance de musculation des fessiers…
Oui plus, parce qu’avant je me refusais à lui. Je ne voulais pas coucher parce que ça me donnait l’impression de n’être qu’un jouet parmi tant d’autres. Mais aujourd’hui, c’est différent. J’ai eu l’opportunité de découvrir un Gackt plus humain et plus doux qu’il ne veut bien le faire connaître, j’ai eu l’occasion de passer énormément de temps avec lui et ce qui en découle, ma foi, est bien plus agréable que tout ce que j’aurai pu imaginer. Cette petite conversation avec Sho le lendemain de son retour m’a fait pleinement comprendre que moi aussi…j’ai craqué pour le Maître. Et complètement craqué, semblerait-il. Mais est-ce vraiment de ma faute, avec tout ce que j’ai vécu ? Il a si souvent été gentil et attentif avec moi…il m’a chéri, m’a soigné, a pris soin de moi et m’a couvert de petites attentions physiques tout en respectant ma volonté de ne pas avoir de rapports sexuels. Selon lui, il est même allé jusqu’à ne plus en avoir en attendant de pouvoir le faire avec moi. Est-ce réellement vrai, ce qu’il a dit ? Est-ce que ça fait deux mois qu’il n’a eu aucun rapport ou est-ce que, depuis notre dispute, il est allé voir ailleurs ?
Parce qu’il ne faut pas être idiot. L’amour, c’est un concept trop…vague et inconnu pour lui. Enfin, je pense que sinon j’en aurai entendu parler…Est-ce qu’il a déjà aimé quelqu’un ? Hyde ? Hitto ? Un autre Dears sans qu’on ne le sache ? Ce serait vraiment insupportable et frustrant qu’il soit amoureux de quelqu’un d’autre ici, comme…Kamenashi ou…Ohno.
Je me mords la lèvre en repensant à tout ça, assis en tailleur sur mon lit. Je ne suis pas retourné dans sa chambre depuis, c’est comme si une fois sorti, je n’ai plus le droit d’y rentrer…Nous ne faisons que nous voir une pauvre heure par jour et aucun mot n’est réellement échangé entre nous. Généralement, il vient lire ou faire ses affaires dans son coin mais simplement en ma présence. C’est un moyen de respecter les règles tout en évitant de les appliquer.

« Vous me détestez, Gackt-sama ? » Je demande un jour avec un ton plus triste que je ne l’aurai voulu.

J’ai repris le vouvoiement pour ne plus m’attirer ses foudres mais cette simple question me tue tellement…que l’attente pour avoir la réponse est un vrai supplice.

« Non » répond-il simplement sans lever la tête de son ordinateur portable. En espérant que ce soit la vérité…
« Vous allez me reparler un jour ? »
« Je te parle, là. »
« On a à peine échangés dix phrases en 1 semaine… »
« Je ne suis pas bavard. »
« Je sais mais… »

Je me mords encore la lèvre tout en le fixant jusqu’à ce qu’il tourne la tête vers moi en soupirant. Il a l’air réellement agacé, probablement que je fais une erreur en insistant pour avoir une discussion maintenant…

« Qu’est-ce que tu veux ?! Qu’on parle philosophie ? Sociologie ? Politique ? Ou alors on baise peut-être ? Ah non, je me souviens : Matsumoto Jun ne laisse personne le toucher. »
« Qu… »
« Tu détestes clairement l’Heure parce qu’elle signifie passer du temps avec moi alias le Monstre alors sois gentil et accepte le service que je te rends. Chacun fait ce qu’il veut de son côté. Ainsi, tu n’auras ni à me supporter ni moi à entendre tes jérémiades. »
« Mes…jérémiades ??? » m’exclamé-je, légèrement indigné.
« Gnagnagnagnagna on est obligé de porter ça, gnagnagnagnagna vous êtes méchant, gnagnagnagnagna de toute façon je vais me casser d’ici, gnagn… »

Je me lève pour sortir du lit, les yeux embués et ne souhaitant pas qu’il voit ce spectacle. La façon dont il me parle me rend exagérément triste. Est-ce que je ne suis qu’un gamin qui se plaint à longueur de journée pour lui ? Est-ce ça, sa vision de moi ? Et pourquoi il remet toujours sur le tapis cette histoire de monstre ? Si ça se trouve, je l’ai réellement blessé moi aussi avec mes propos sans m’en rendre compte…

« Jun ! »

Je claque la porte et cours dans le couloir, entendant des pas derrière moi. Comme un idiot, je me prends les pieds dans le tapis du couloir principal, juste avant les escaliers. Ohlàlà, c’est la chute assurée !!! Je ferme les yeux comme si ça pouvait amortir le choc mais une main agrippe mon poignet et je ne tombe pas. Au contraire, je suis tiré par une force impressionnante jusqu’à mon cocon à moi, cet endroit si chaud et douillet que je n’ai pas eu l’occasion de retrouver depuis des jours entiers.

« Espèce d’imbécile ! Tu veux te tuer ou quoi ??? »
« Qu’est-ce que ça peut faire ? » je réponds d’une toute petite voix, ma joue enfin enfouie contre ce torse qui m’apaise tant. « Je ne suis qu’un gamin qui se plaint à longueur de temps et qui fait des jérémiades… »
« Oh, dans ce cas … »

Il fait mine de me lâcher au-dessus des escaliers et sans réfléchir - parce qu’il faut dire que c’est vraiment effrayant - je lui saute dessus pour m’agripper à lui. Mes jambes autour de sa taille et mes bras autour de son cou, je l’entends rire. Se moquerait-il de moi ?

« Vous n’êtes qu’un idiot ! » Je crie mais ça ne m’empêche pas de renforcer ma prise sur lui.

Je pose ma tête dans son cou et souris en sentant ses mains se poser au creux de mes reins pour me soutenir. Nous nous éloignons peu à peu de l’escalier pour retourner aux chambres et je me laisse transporter ainsi. Ça fait tellement longtemps que je ne me suis pas tenu tout contre lui de cette manière ! J’ai le cœur qui gonfle rien qu’à l’idée de pouvoir rester quelques secondes de plus comme ça…Merde Jun, tu as vraiment craqué sur lui !

« Gackt-sama ? » Je demande tout timidement alors que nous approchons de ma chambre.
« Hum ? »
« Et la Première Nuit du Favori… ? »

C’est incroyablement honteux et difficile pour moi de demander ça…comme si…je réclamais du sexe. Ça ne me ressemble pas ! Il ne dit rien mais je le sens sourire en même temps qu’il referme la porte derrière lui.

« Est-ce que ça t’intéresse ? » Je redresse le visage pour le regarder en face, yeux dans les yeux et rougis légèrement.
« Eh bien…c’est obligatoire, non ? » Son regard se ternit et je sens sa prise à ma taille se relâcher. « Mais oui. »
« Quoi ‘oui’ ? »
« Ano…J’aimerai bien…l’avoir… »
« Toi ? Etonnant. »
« C’est mon droit, non ? Sauf si vous êtes devenu impuissant…ce serait une raison plus valable quant au fait que vous n’ayez eu aucun rapport depuis quelques semaines… »
« Petit… »

Il se retourne et colle violement mon dos au mur, me faisant geindre. Eh, ça fait mal ! Il m'attaque les lèvres comme un lion affamé et me dévore sans me laisser le temps de reprendre ma respiration entre chaque baiser. Comment fait-il, lui, pour tenir aussi longtemps en apnée ? Il descend rapidement dans mon cou et je le laisse faire avec délice, appréciant sa bouche et ses dents si blanches et parfaites qui me mordillent et rendent ma peau plus rouge qu'un charbon ardent. Ses mains dans mon dos glissent jusqu'à mes fesses et je me mords la lèvre inférieure quand il les empoigne sans gêne. Il est brut, rude et rapide, mais il sait où viser et comment bien faire pour me faire succomber. Mes jambes glissent sur lui alors qu'il revient m'embrasser passionnément et je garde simplement mes bras autour de son cou. Je ne tarde pas à être excité, entre sa bouche qui me malmène et ses mains qui me font tant de bien. Il me cloue au mur avec son bassin et balance ses hanches de gauche à droite contre les miennes, frottant nos érections l'une contre l'autre. C'est tellement bon...et ça m'avait tellement manqué, sans que je ne veuille me l'admettre ! Je serai presque prêt à le supplier pour qu'il aille plus loin. Deux mois, c'est trop. Beaucoup trop et je vois qu'il pense comme moi. Pourtant, il prend son temps, continue de martyriser ma peau, chaque zone érogène de mon corps à demi-nu avant de passer sa main entre nous et de me masser l'entrejambe. Je ne me retiens pas de gémir - de toute façon à quoi bon le cacher, à ce stade ? - et il mordille ma lèvre inférieure avant de la suçoter, tout ceci avec une sensualité que je n'ai vu chez aucun autre.
Je suis vite à point, prêt à l'accueillir en moi, à lui donner ce que nous voulons tous les deux. Mais il retire mes mains qui viennent de se diriger vers son propre pantalon qui ne cache pas son envie de moi et prend mon visage en coupe. Il m'embrasse lentement et doucement, prenant le temps de me faire sentir chaque sensation procurée par sa langue et ses lèvres contre les miennes puis me regarde avec un petit sourire amusé.

« Viens dans ma chambre ce soir. Et mange beaucoup au dîner, tu auras besoin de forces ! »

.......eeeeeh ??? Il a dit ça, malgré son sourire espiègle, avec un air sérieux et je sais qu’il ne plaisante pas avec la nourriture. Ce n’est pas la première fois qu’il me reprend à ce sujet ! Mais il faut dire que je mange beaucoup moins, depuis que maman est morte…
Il disparait juste après ça, me laissant un peu abasourdi et sur mon petit nuage d’excitation. Je baisse la tête sur mon entrejambe toujours bien éveillée et grimace. Le salaud ! Je ferme les yeux et respire longuement pour calmer mon cœur qui bat à la chamade et vais prendre une bonne douche. Froide serait le plus efficace mais depuis cette histoire d’hypothermie…le contact avec l’eau froide me fait un peu peur. Stupide, non ? J’ai toujours préféré la chaleur mais là, on dirait que cette préférence s’est accentuée. Peut-être un traumatisme ou quelque chose comme ça…Après cette douche, je descends au salon pour le ranger un peu, étant donné que c’est à mon tour aujourd’hui. J’oublie de cacher mon petit bonheur passager en sifflotant dans les couloirs une musique entraînante dont le titre m’échappe. Arrivé dans le salon, je suis surpris d’y trouver Sho tout seul. Assis sur un des grands sièges en velours, il regarde pensivement par la fenêtre, sa tête posée contre le mur. Il a l’air triste, ça me fait de la peine et je m’approche doucement de lui pour ne pas le brusquer. Est-ce une bonne idée de le déranger ?

« Hey… »

Il sursaute tout de même et frotte ses yeux avant de me faire un rapide sourire. Eh ? Est-ce qu’il était vraiment en train de pleurer à l’instant ? Je m’assois sur le siège en face du sien et me mords la lèvre.

« Qu’est-ce qui ne va pas, Sho ? Quelque chose t’ennuie ? »
« Non, je…rien. »

Il est devenu si distant depuis qu’il est revenu et pas qu’avec moi. Je ne l’ai vu parler ni sourire à personne depuis. Il est constamment triste ou dans ses pensées. Qu’est-ce qui le chiffonne à ce point ? Je prends le parti de lui laisser le temps de décider si oui ou non il veut m’en parler et soudainement, il ouvre la bouche.

« Ça fait six ans et 3mois et ils ne m’ont même pas cherché. » Sa voix est comme bloqué alors qu’il est évident qu’il essaye de se retenir de pleurer.
« Qui ? »
« Mes parents. Six ans que je suis parti de la maison sans les prévenir et ils n’ont même pas…ils s’en foutent complètement. »
« Je suis sûr que non Sho… »
« Je ne me posais pas la question avant mais ce petit séjour dehors m’a fait me rendre compte qu’à part dans le Harem, je n’existe pas. Personne ne se soucie de moi dehors. Ce lieu est autant un cocon qu’une prison, Jun. Parce qu’y entrer te fait du bien, tu t’y sens chez toi mais ça t’enferme si longtemps que même les propres membres de ta famille t’ont oublié. »

Il n’a pas tout à fait tort. Je me demande, par exemple, comment Ohno fera pour revenir dans la vie réelle une fois ses trente ans atteints. Est-ce que tout reviendra comme avant pour lui ?

«  Cela ne veut pas dire que ta famille ne pense pas à toi et ne te cherche pas ! Il y a des tas de moyens…tu ne peux pas savoir comme ça. »
« Si je peux ! Mon père a le bras si long qu’il peut demander n’importe quoi, on le lui donnera dans l’heure ! Et tu vas me dire qu’en six ans, il n’a pas même une petite piste sur l’endroit où je me trouve ? Il connait les meilleurs détectives, meilleurs avocats…ça n’a pas de sens, sauf s’il a décidé que je ne valais pas la peine qu’on me cherche. Que je revienne ou pas, ça lui est bien égal… »
« Ne dis pas ça… »
« Quand je sortirai d’ici, qu’est-ce que j’aurai ? Rien. Pas de diplôme valables, pas d’amis, pas de famille et pas d’argent - à part ce que Gackt nous donne pour nous assurer un premier mois de répit, enfin je crois. Je n’ai plus de contacts à l’extérieur, je ne peux pas revenir vers mes anciens amis comme si j’étais parti il y a à peine une heure…Je ne serai personne, tout sera à construire. Mais le pire, c’est qu’avant que tu n’arrives tout ça n’existait pas pour moi. Je ne me posais pas la question, j’étais comme…aveugle. Je m’imaginais pouvoir rester indéfiniment ici mais ce n’est pas le cas. Au mieux je pourrai rester jusqu’à mes trente ans mais tu t’imagines ? Ressortir d’ici à trente ans et n’avoir absolument rien fait de ta vie à part… » Il montre toute la pièce de la main. « …ça ? »
« Ta dette n’est pas payée ? »
« J’ai peur de m’en aller. Il n’y a rien ni personne qui m’attende dehors… »
« Mais tu as bien un rêve, n’est-ce pas ? Quelque chose que tu aimerais faire de ta vie. »

Il semble réfléchir et j’attends le temps qu’il faut, me saisissant de sa main pour lui montrer que moi, je suis là. Quand j’y pense, j’aimerai ne pas perdre contact avec les Dears mais encore plus avec Sho. J’aimerai qu’une fois dehors, on soit encore là l’un pour l’autre, que cette amitié qui a traversé tant de problèmes et de coups durs résiste pour encore quelques années supplémentaires. Parce que moi, je serai fier de dire aux autres qu’il est mon ami.

« J’aimerai être un grand musicien. Tu sais, du genre que tout le monde connait, qui a fait ses preuves…mais j’ai encore tellement à apprendre et ce n’est pas ici que je le ferai. De toute façon, on ne vit pas de la musique. »
« Tu sais, ce n’est pas parce que tu n’as pas de grands diplômes que tu ne trouveras pas de travail ! Ok, ce ne sera pas le plus glorieux si tu en as un mais ça suffira pour te payer des cours de musique. Il n’y a pas d’âge pour ça et je crois savoir que tu te débrouilles déjà très bien ! » Il tourne la tête vers moi. « Et même si tu ne deviens pas un ‘grand musicien’, tu peux toujours devenir un très bon professeur. N’y as-tu jamais pensé ? »
« N-Non… »
« Tu es très doué pour parler aux autres et pour leur expliquer les choses. Tu es gentil, attentif et vraiment poli - enfin c’est mon point de vue. Je suis sûr et certain que tu ferais un très bon professeur. »
« Tu crois ? Mais à qui enseignerai-je ? »
« Des enfants, des adultes…Peu importe ! »
« Je ne sais pas… »
« Je ne peux pas décider de ton rêve pour toi et je pense qu’il faut que tu t’accroches à ça. Mais il faut que tu aies conscience que pour y arriver, tu vas traverser des passes difficiles. C’est comme ça pour tout le monde. Alors oui, quand tu sortiras d’ici tu pourras te trouver un boulot pas vraiment cool, qui ne te plait pas mais au moins qui te rapporte un peu d’argent pour te loger, te nourrir et performer ton piano jusqu’à ce que tu puisses enseigner à ton tour. Tu as tellement à donner, Sho…N’abandonne pas. Et je te promets que tes parents - s’ils t’ont oubliés - vont vraiment le regretter et revenir vers toi en courant ! »

Il a un léger sourire et ses doigts se serrent autour de miens.

« Merci. Je pensais que…une fois dehors, je ne serai plus rien mais tu m’aides à me rendre compte que tout n’est pas fini pour moi. Que j’ai une chance de faire quelque chose que j’aime… »
« C’est important que tu en aies conscience. C’est à toi de te donner les armes Sho ! Tu es plein de capacités qui ne requièrent aucun diplôme ! Parfois, même les plus diplômés ne disposent pas de ce que toi, tu as naturellement. Sers-toi de ça, de ce que tu es, sois fidèle à toi-même et c’est comme ça que tu t’en sortiras. Si tu veux faire du piano, alors fais-en ! Donne-toi les moyens - même les moins amusants - de parvenir à ce but parce que ça, ça te rendra heureux. Et que même si travailler dans une usine ou un konbini ne te plait pas, tu iras chaque jour dans l’idée que c’est ça qui te permet de devenir ce que tu veux être et d’atteindre ton but. »
« Depuis quand es-tu de si bon conseils ? »
« Eh ! »

Je lui tape l’arrière de la tête alors qu’il rit. Il rit !! Cela faisait tellement longtemps…ça fait du bien. Ça me réchauffe le cœur de l’entendre.

« Et toi Jun ? »
« Moi ? »
« Ton rêve ? »

Bonne question. Même avant de venir ici, je n’en avais pas. Et maintenant ? Est-ce que, moi aussi, je m’imagine déjà rester là pour le reste de ma vie alors que c’est impossible ? Mes 21 ans, bien qu’un peu loin, se rapprochent tout de même. Une fois ma dette payée, que vais-je choisir de faire ? Partir ou rester ? Et si je pars, pour faire quoi ? Attendre d’avoir la majorité pour récupérer les biens de ma mère, son héritage et…reprendre les études ? Je pourrais…mais pour faire quoi ? Je n’ai pas d’idée de travail…

« Je ne sais pas. »
« Eh ? Tu n’as aucune passion ? »
« Mmmmh…si mais…enfin pas comme toi avec le piano, je pense. »
« Qu’est-ce que tu aimes ? »
« Lire…et…les vêtements. Et…la photographie. Et quelques autres petites choses. »
« Tu n’as pas d’idées de travail qui te plairait ? »
« Pas vraiment… »
« Oh…Eh bien si on réunit ce que tu as dit…photographe de mode ? »

Je ris légèrement. Ce n’est pas faux, je n’y avais jamais pensé. En fait, depuis que ma mère est morte, je ne vois pas mon futur. Je n’arrive pas à envisager ce que je fais en faire, comment je le vois. Je n’ai pas d’idées, pas de projets, pas d’envies particulières…comment Gackt en est arrivé à se créer un Harem ? Quand est-ce qu’il a eu l’idée, comment et pourquoi ?

« C’est une idée, j’y réfléchirai ! Mais pour ça, il me faudrait déjà du matos et c’est hyper cher… »

Sho se penche vers moi avec un air conspirateur et amusé. Je le regarde faire avec étonnement et me penche à mon tour, entrant dans la confidence.

« Je suis sûr qu’avec quelques gâteries, tu pourras obtenir de Gackt qu’il t’offre un appareil photo… » murmure-t-il à mon oreille.
« SHO !!! » Je crie en me relevant, indigné mais amusé à la fois.

Quel idiot, ce n’est pas drôle du tout ! Je ne suis pas de ce genre-là…heureusement que je sais qu’il plaisante, sinon je le prendrai vraiment mal ! Nous finissons par rire aux éclats tous les deux, concoctant un plan pour déterminer qu’est-ce qui pourrait convaincre notre Maître de faire des folies dépensières pour nous, et ce juste avec notre corps. Chose dont auparavant, nous aurions été dans l’incapacité de parler en y réfléchissant bien…ça me soulage de pouvoir parler de ces choses-là à Sho sans qu’il ne se sente trop jaloux ou me haïsse encore plus…D’ailleurs…

« Tu l’aimes toujours ? »
Il me regarde en se mordant la lèvre puis affirme « Non, en tout cas pas comme avant. Je pense…que j’ai été vacciné. Je veux dire, je l’apprécie encore et tout ça, mais…je ne suis plus très sûr que ce soit de l’amour que je ressente. C’est assez flou… »
« Oh… »
« Et puis de toute façon, je ne fais clairement pas le poids face à toi ! »

Je rougis, un peu mal à l’aise. Le seul qui pourrait nous départager à ce sujet, c’est Gackt lui-même…

A table, je repense à notre conversation. Qu’est-ce que je voudrais faire de ma vie ? Où est-ce que je me vois dans le futur ? Et en étant quelle personne au juste ? Sûrement pas un Dears, ce serait fou…Déjà, je ne vais pas rester attrayant très longtemps et ce serait malsain. L’idée qu’il puisse rapidement trouver mieux ailleurs me déprime. Cependant, il est évident que ce futur est à prendre en compte sans lui, car Gackt ne lâchera jamais ce Harem. On dirait que c’est une part de lui-même, je ne saurai pas comment l’expliquer. C’est sa vie. Son futur. Sauf que moi, ce n’est pas ce que je veux. Partager l’homme pour qui je craque avec des dizaines d’autres ? Ne rien faire de mes journées à part entretenir la maison, lire et avoir des relations sexuelles ? Non, vraiment pas pour moi…

« Mange, Jun. »

Je sursaute en l’entendant me parler et ne réponds pas, enfouissant un bout de viande dans ma bouche pour le mâcher comme un automate. C’est vrai qu’à trop penser, j’en oublie de me nourrir et vu ce que nous sommes censés faire ce soir…j’en ai bien besoin ! Il insiste même pour me resservir alors que je lui dis que je n’en veux pas, tout en me donnant l’impression que si je ne finis pas mon assiette, je ne sortirai pas de table ni ne coucherai avec lui. Marchande-t-il vraiment du sexe pour s’assurer de ma bonne maintenue en vie ? C’est d’un stupide…J’observe Sho pas loin de moi. Malgré les jours et les semaines qui ont passées, il reste toujours un peu tout seul dans son coin. Je sais que les autres ont un peu de mal à oublier tout ce qui s’est passé mais certains font des efforts, comme Ohno ou Kamenashi. Je me souviens de la fois où le plus vieux des deux m’a dit qu’il soutenait Sho, que c’était la raison pour laquelle il ne me parlerait plus. Et aujourd’hui, il se décale pour être assis à côté de lui et lui tend un peu de son plat. Je souris légèrement, rassuré que des garçons comme lui existent encore et qu’il soit là pour Sho. Le sachant entouré, je peux me détendre un peu et apprécier mon dîner copieux.
C’est alors que la main de Gackt se pose sur ma cuisse. C’est étrange de se trouver de l’autre côté de la barrière. Je me souviens de la fois où, deux mois plus tôt, lors de mon premier repas ici, j’ai surpris ce même geste sur mon ami. Et aujourd’hui, c’est moi qui le reçois. Sauf que ça ne va pas se passer comme ça, oh non ! Je refuse de faire ce genre de démonstration devant les autres. Pour moi, ça a un caractère privé et intime, ce n’est pas quelque chose qu’on fait à table ! Alors d’un coup sec, je claque sa main qu’il retire aussitôt, surpris. Je continue de manger comme si de rien n’était alors que je sens son regard vexé sur moi. Il croit vraiment que je vais le laisser faire ça devant les autres Dears ? En rêve. Je n’ai rien à affirmer, aucun titre à faire connaître malgré le fait que je sois Favori. Je n’ai pas besoin de démonstration publique pour que les autres le sachent. Alors il peut garder ses mains dans ses poches ! Mais c’est sans compter sa ténacité et il retente l’expérience…pour le même résultat. Cette fois, je prends mon temps de me saisir de son poignet et de retirer sa main pour la poser sur sa propre jambe à lui. Tout ceci en le regardant avec un air qui dit clairement « Pas touche ». Il plisse les yeux comme pour me faire peur mais ça ne marche pas et c’est comme un combat silencieux qui se déroule entre nous. C’est quand il pousse un soupir agacé et qu’il retourne à son plat que je sais que j’ai gagné. Ahah…j’ai GAGNE. Ok, ça ne devrait pas me rendre si heureux mais…c’est si rare ! Du moins j’ai l’impression que ça l’est…
Je suis gavé comme une oie ! J’ai la sensation que mon ventre a triplé de volume et je m’étire sur ma chaise, caressant mon ventre comme pour m’aider à digérer un peu plus vite. M’enfin, vu le nombre de calories que je vais dépenser cette nuit, je crois que je n’ai rien à craindre pour mon poids ! Moi qui ne grossis déjà pas en temps normal…Alors que je me redresse un peu, je capte le regard de mon voisin de table sur moi - enfin, surtout sur mon ventre que je continue de masser mécaniquement. Amusé et un tantinet joueur, je fais comme si je n’avais rien vu et continue de faire des petits cercles sur mon ventre et autour de mon nombril avec la paume de ma main, parfois le bout de mes doigts, tout en poussant des petits soupirs de bien-être. Je suis plutôt doué en comédie et il est complètement tombé dans le panneau, vu comment il ne me quitte pas des yeux ! Je fais exprès de descendre un peu vers l’élastique de mon uniforme (que j’ai remis depuis) et en voyant ses yeux brillants et avides, je me mets à rire. Si fort que toute la salle se retourne vers moi. Je m’excuse rapidement et attends que les conversations reprennent leur cours pour me tourner vers le Maître, qui…boude ? Vu son air vexé et renfermé, c’est probablement ça ! Que c’est mignon…

« Je ne vous savais pas aussi faible, Gackt-sama. »
« La ferme. »
« J’espère que vous avez apprécié le spectacle… »
« Crois-moi, tu le paieras ! » fait-il d’une voix caverneuse remplie de désir à mon égard alors qu’il tourne son regard glacial vers moi. « Je ne permets pas qu’on se joue de moi de cette façon ! »
« Dommage, moi qui vous réservais bien plus encore… »

Je me penche vers lui, mon nez frôlant sa joue et c’est à mon tour de passer ma main sur sa plus grande force/faiblesse. Il tressaille et je souris avant de murmurer.

« Tu devrais finir ton assiette car tu risques d’avoir besoin de beaucoup d’énergie tout à l’heure…et ce grand gaillard aussi » Il m’attrape le poignet pour me stopper alors que je commence à souligner la forme de son membre sous son pantalon du bout de mes doigts et je me dégage rapidement. Je sais que le tutoyer le met en colère mais c’est bien là mon but. L’embêter. Le taquiner. Et je crois que c’est réussi ! Je m’essuie finalement la bouche et m’incline.

« Gochisosama deshita, je vais me reposer un peu. »

Je me lève avant qu’il ne m’empêche de partir et sors de la salle, un grand sourire aux lèvres. Pour une fois que les rôles s’inversent…ce que ça fait du bien !!! Il faudra que je tente ça plus souvent…

Je prends une bonne douche relaxante et me fais le plaisir d’y rester plus longtemps que nécessaire. Malgré les questions de Sho et celles que je me pose, je me sens assez détendu. Peut-être parce que je sais ce que je vais faire ce soir et que, bizarrement, je suis vraiment impatient d’y être ! Je peste intérieurement contre moi-même pour me dépraver ainsi. Moi qui me disais que jamais je ne céderai….Je suis là, à me lustrer pour le Maître ! Mais qu’y puis-je, s’il me fait un effet bœuf… ? Rien que d’imaginer ses mains qui me cajolent…Je frissonne et sors de la douche avant d’enfiler un peignoir et de brosser mes cheveux. Je les laisse sécher naturellement et ils ne tardent pas à rebiquer aux extrémités. Je m’en vais lire un bon livre tout en prenant garde à l’heure. Il n’en a pas donné de précise et je me fais un plaisir de le faire attendre le plus possible - mais pas trop pour ne pas trop manger sur le temps que nous passerons ensemble. N’en sois pas si excité, Jun, il ne faut pas !
Mes cheveux sont secs quand je sors de ma chambre pour me diriger vers celle de Gackt. Je porte toujours mon peignoir, ne trouvant pas l’intérêt de l’enlever pour mettre autre chose. Je m’approche doucement et toque à la porte trois petits coups discrets. Je me retourne pour voir s’il y a quelqu’un mais je suis seul dans le couloir. C’est bizarre cette sensation, comme si c’était un rendez-vous secret…C’est excitant ! Je fronce les sourcils cependant en ne voyant pas la porte s’ouvrir et toque encore. Au bout de la quatrième fois, je pose ma main sur la poignée au cas où la porte soit ouverte - bien que j’en doute ! Surprise…elle s’ouvre. Me mordant l’intérieur de la joue en sachant qu’on n’est pas autorisés à rentrer dans sa chambre tant qu’il n’est pas là, je m’y glisse tout de même. Après tout, il m’a donné rendez-vous, non ? Je ne brise pas la règle…enfin…si mais qu’importe ! Il n’avait qu’à être là !

« Gackt-sama ? »

Je chuchote mais personne ne me répond et je ferme la porte derrière moi. La chambre est dans le noir complet, à part au niveau du bureau semi-éclairé par un unique rayon de lune qui a réussi à se faufiler. Je fais le tour de la chambre bien que je la connaisse déjà et finis par m’arrêter devant la fenêtre. Ou plutôt, le grand rideau qui la cache. Je faufile ma tête derrière et regarde dehors. Ouah, on voit bien les étoiles ce soir…ça fait un moment que je n’ai pas pris le temps de regarder le ciel comme ça. Eh mais…Il y a un balcon !!! Je ne l’ai jamais vu ! Puisque de toute façon j’ai déjà bravé beaucoup d’interdits, je décide de continuer dans ce sens et l’ouvre pour sortir. L’air frais, ça fait du bien !!! J’inspire un grand coup et m’approche du bord pour regarder la vue. C’est sublime, d’ici. On a un beau paysage de la ville qui nous entoure mais ça ne gâche pas pour autant le ciel au-dessus de nous et ses millions d’étoiles. Je lève la tête pour les regarder et souris, appréciant cette douce brise et la sensation qu’elle m’apporte. Une boule d’angoisse se forme dans ma gorge en me rappelant comment, dans le petit jardin de notre maison, j’aimais passer une ou deux heures dehors avec ma mère à regarder le ciel et ses constellations. Tout ça me manque horriblement…Je n’ose pas fermer les yeux sinon je sais que je vais pleurer et il ne faut pas. Pas maintenant…

« Décidément, tu n’aimes vraiment pas les règles toi… »

Je sursaute, mes mains ancrées sur le rebord du petit balcon et me retourne vers la voix caverneuse de mon Maître. Confortablement assis contre le mur, il laisse échapper une fumée grise de sa bouche et me vrille de son regard bleuté. Je ne l’ai pas vu quand je suis arrivé !! En même temps, je n’ai pas pris le temps de regarder les côtés du balcon…concentré à regarder devant moi. Et il faut dire aussi qu’il est plutôt discret, dans le genre. Je me mords encore la lèvre et prends un air indifférent.

« Et alors ? »

Il hausse les épaules et finit sa cigarette, qu’il pose dans le cendrier à côté de lui. Je ne savais même pas qu’il fumait ! Décidément, j’ai beaucoup à apprendre…Sa main tapote doucement sur son genou et je comprends tout de suite le message. Je joue le réticent quelques secondes avant de venir m’asseoir sur ses jambes. Ses bras m’entourent et je pose ma tête sur son épaule, les yeux rivés sur le ciel immense au-dessus de nous.

« C’est grand. »
« Ça te fait peur ? »
« Ça me fascine, plutôt. »

Le silence s’installe, jusqu’à ce que je ne résiste pas à ouvrir ma bouche.

« Vous venez souvent ici ? »
« Dès que je le peux. »
« C’est pour ça que personne n’est autorisé à entrer dans cette chambre ? »
« En partie. »
« En partie ? »
« Tout le monde a ses secrets. Ma chambre, c’est mon jardin secret. Je n’ai pas envie que tout le monde puisse y entrer et fouiller à sa guise ! »
« C’est compréhensible…mais Hyde a le droit d’y entrer, non ? »
« C’est différent. »
« Parce qu’il vous connait depuis plus longtemps ? »
« Parce qu’il sait des choses que les autres ignorent. »
« Je pourrais savoir ? »

Je vois bien à son regard que non, cette hypothèse est exclue. Dommage, j’aurai bien aimé en apprendre plus…après tout, si je veux le comprendre, c’est le meilleur moyen non ? Depuis le début on me reproche de ne pas chercher à comprendre mais si on ne me donne pas les informations nécessaires…sachant que, pour moi, Gackt est la clé de tout ceci. La plus grande énigme du Harem. Pourquoi ? Comment ? Dans quel but ?

« Tu as pris une douche ? »
« Hai. »

Je rougis en sentant son nez dans mes cheveux me renifler jusqu’à descendre dans mon cou. Ok, ça c’est bizarre mais…étrangement agréable à la fois ! C’est là qu’il commence à déposer des baisers papillons le long de ma mâchoire jusqu’à arriver à mes lèvres. Il me tente quelques secondes jusqu’à ce que je les entrouvre de moi-même et murmure :

« Rentrons. J’ai envie de toi. »

Note : Moins d'une semaine plus tard et je suis de retour :D J'ai mis un peu plus longtemps que je le pensais pour terminer mais j'ai aussi rajouté des petites choses ;) En tout cas ça fait plaisir de vous revoir pour cette deuxième partie ! J'espère qu'elle vous plaira tout autant et vous éclairera :) On commence bien, ne trouvez-vous pas ? 8) Cette deuxième partie, plus longue, aura de beaux rebondissements - du mois j'aime à le croire ! XD Allez, j'arrête de blablater et je vous laisse pour continuer d'écrire eheh...Merci d'avoir lu et n'hésitez pas à commenter ! Merci à celles aussi qui me suivent depuis le début ♥ Je vous en suis très reconnaissante ! See you soon~

pairing: motogakuto, genre: amitié, genre: au, multi-chapitres, pairing: gakusho, romance, gackt, matsumoto jun, pairing : sakumoto, rating: nc-17, aiba masaki, sakurai sho, pairing: sakuraiba

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