Titre : Once upon a time...a Harem
Auteur :
biditochePairing : MotoGakuto (GACKT x Matsumoto Jun) ; Sakumoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun) ; Gakusho (GACKT x Sakurai Sho) ; Sakuraiba (Sakurai Sho x Aiba Masaki)
Rating : R, NC-17
Genre : Au, amitié, romance
Résumé : Il était une fois...un pauvre garçon dont la mère venait de mourir. Son beau-père, avare et cupide, chercha à se débarrasser de lui et, pour une belle grosse somme, le vendit à un Inconnu. Cet Inconnu, il allait l'apprendre, devint son Maître et était le riche propriétaire d'une grande et discrète maison...abritant une dizaine d'autres garçons de son âge. Sans le savoir, Jun venait d'intégrer le Harem, un cercle fermé où la vie et les interdits sont différents. Caractériel et indépendant, Jun apprendra les us et coutumes des Dears, les membres du Harem et devra se faire à ces règles qui le dépassent.
Mais la vie n'est pas qu'un simple conte de fée et Jun apprendra vite qu'il ne faut jamais se fier aux apparences...
Chapitre 13 :
Un bruit de porte qui se referme me tire de mon sommeil si agréable et j’ai peur, pendant un instant, qu’il soit parti. Pourtant, je sens toujours son torse sous ma joue, son bras autour de ma taille, ses jambes mêlées aux miennes et ses doigts qui doucement, me caressent les omoplates, la nuque ou les cheveux. Je soupire en recalant correctement mon visage sur mon oreiller de fortune et essaye de repartir dans mes rêves.
Mais des voix m’en empêchent. Ce ne sont que des chuchotements à vrai dire mais ils parviennent à mon oreille. Qui est venu nous déranger ? Je tends l’oreille mais n’ouvre pas les yeux, feignant de dormir pour les laisser continuer leur discussion.
« …près de la station essence. Ils sont en train de le ramener. »
Encore quelqu’un qui s’est enfuit ?
« Comment va-t-il ? » Je perçois une légère inquiétude dans le ton de sa voix.
« Bien, à part le fait qu’il refuse toujours de parler. »
« Pauvre gamin… »
« J’ai préparé l’argent ainsi qu’une chambre. »
« Bien. Je descendrai quand ils seront là. »
J’entends à nouveau un bruit de porte qui s’ouvre, cette fois et la voix de Hyde reprend :
« Tu as bien fait Gacchan. »
« Je n’allais pas le laisser tout seul après ça et un hôpital ne l’aiderait pas. »
« Est-il prêt ? »
J’ai la soudaine sensation que les regards sont rivés vers moi et je fais tout ce que je peux pour ne pas en paraitre perturbé ou informé.
« Espérons-le. »
Et cette fois-ci, la porte se referme. Les caresses de Gackt sur ma peau reprennent alors que ça turbine dans ma tête. Un nouvel arrivant ? Il ne peut s’agir que de ça. Mais…en tant que Favori, ce sera à moi de m’en occuper n’est-ce pas ? Est-ce que je suis prêt pour ça ? Je n’ai pas l’impression d’être la personne la mieux placée pour intégrer quelqu’un à cet univers…Et si j’échouais ? Malgré tous mes doutes, je finis par me rendormir et quand je me réveille encore plus tard, je suis tout seul. Je m’étire comme un chat, regarde le plafond puis le rideau qui cache le soleil éclatant dehors et fini par me lever. J’enfile mon peignoir de la veille et retourne dans ma chambre prendre une douche et m’habiller. Je ne croise pas le Maître de la matinée, ce qui n’est pas étrange mais m’étonne tout de même. Est-il parti du Harem ? Son absence me permet de réfléchir à tête froide à ce qu’il m’a dit la veille. J’en suis encore tout confus, je dois l’admettre. J’ai toujours terriblement envie de le croire…
Il ne réapparait pas le midi et Hyde non plus. A croire qu’ils sont toujours de paire quand il s’agit de business, ces deux-là. Sho et moi nous retrouvons en corvée de vaisselle et étant donné qu’il est le seul à me connaître un peu ici, je saisis cette occasion pour lui parler de ce qui me perturbe. En espérant que ça ne nous éloigne pas l’un de l’autre. J’ai toujours peur que ma relation avec Gackt nous sépare, lui et moi…
« Sho, puis-je te parler en toute honnêteté ? »
« A propos de ? » Il lève un sourcil curieux tout en me passant une assiette.
« Voilà, je…hier j’ai eu ma Première Nuit du Favori. »
« Vous en aurez mis du temps… »
« Et avec Gackt-sama, on s’est accrochés. »
« Etonnant ! » dit-il en riant.
« Mais il m’a dit quelque chose ensuite…j’ai peur de te faire encore plus de peine mais j’ai besoin d’en parler à quelqu’un. »
Il arrête ce qu’il fait et s’essuie les mains avant de se tourner vers moi, posé contre le rebord de l’évier. Son regard trahit de la surprise et de la curiosité.
« Jun. Tu n’as pas à t’en faire pour moi. »
« Mais… »
« C’est vrai que j’ai un peu de mal à aller de l’avant parce que j’étais…vraiment, vraiment accro à lui. Et que…vous voir c’est… » Je n’aime pas la petite lueur de tristesse dans son regard et il me fait un sourire peu convaincant. « Ça fait mal. »
« Sho… »
« Je ne suis plus un enfant. Je ne suis pas mauvais joueur non plus - du moins j’essaye de ne pas l’être. J’ai eu six ans pour jouer, j’ai perdu. Je dois passer mon tour. »
« Est-ce que traîner avec moi te fait du mal ? »
« Eh, tu es quelqu’un même sans lui. Je ne vais pas ne pas t’avoir comme ami juste pour ça. »
« Je suis désolé… »
« Ne le sois pas. Mais tu peux me parler de ce qui se passe entre vous. Je…pense que ça peut m’aider à aller mieux. »
« Tu crois ? »
« Tant qu’il est heureux, moi ça me va. »
Ça me rend encore plus triste qu’il dise une chose pareille. Je m’en veux de lui faire autant de peine…dans un sens, le fait qu’il me détestait me rassurait un peu plus. Au moins j’avais l’impression de ne pas être le seul méchant…Alors, comment lui dire ça ?
« Il m’a dit que je l’attirais…après m’avoir sorti qu’il nous filmait en train de coucher pour se faire du fric sur Internet. »
« …Attends, QUOI ? »
« Il m’a dit qu’il m’avait menti et j’ai envie de le croire, mais il faut dire qu’il serait capable de faire une chose pareille… »
« Rembobine abruti ! » Il me jette son torchon à la figure et je le regarde avec des yeux choqués. « Il t’a dit que tu l’attirais ??? »
« Techniquement, il a dit : ‘Je me sens incroyablement attiré par toi’ et après ‘Tu m’attires et ce n’est pas que sexuel’… »
« Pas que sexuel hein… »
« Qu’est-ce que ce que je dois en penser… ? »
Il se retourne pour recommencer à laver les assiettes et je me mords la lèvre.
« Tu es fâché ? »
« Je réfléchis. »
« Oh… »
« Parce qu’au final, ce n’est pas étonnant. »
« Pourquoi ? »
« Fais-pas comme si tu ne le savais pas Jun ! On est tous conscients ici que ça fait deux mois qu’il ne touche que toi ou ne couche qu’avec toi. »
« Ah. »
« C’est presque rassurant qu’il l’ait fait parce qu’il se sent ‘attiré’ par toi. Tu devrais être content. Il te donne une exclusivité qu’aucun d’entre nous n’a jamais eue. »
« Mais ça va me poser problème avec les autres, n’est-ce pas ? »
« C’est possible…Ils ne comprennent pas pourquoi le Maître ne vient plus les voir. On n’a pas pour habitude de parler de nos nuits avec lui et personne ne clame que Gackt est venu dans sa chambre le lendemain. Mais à force, les langues se délient quand on se rend compte qu’aucun d’entre nous n’a reçu de visite… »
« C’est logique. Mais que dois-je faire ? »
« Que veux-tu que je te dise ? »
Il se retourne et je perçois alors son regard blessé. J’avais raison, parler de ça avec lui n’est pas une bonne idée !
« A ta place, je sauterai de joie pour bien moins que ça ! »
« Ne te fâche pas… »
« Je ne suis pas fâché Jun ! Je suis…démoralisé. Tu es en train d’avoir tout ce que j’ai toujours voulu… »
« J… »
« Ne t’excuse pas. Je vais t’aider, c’est ce qu’un ami fait. »
« Mais… »
« A ta place je le croirai. C’est le premier pas Jun, tu peux l’avoir. Parce que tu l’aimes n’est-ce pas ? On est bien d’accord ? »
« Oui enfin… » Je rougis et baisse le regard. « Oui. »
« Si ce n’est pas que sexuel pour lui alors accroche-toi. Tu es le premier à avoir réellement l’envie et les moyens de le faire tomber amoureux de toi. A moins que ça ne t’intéresse pas bien sûr… »
« Je suis un peu perdu. J’aimerai qu’il le soit mais je vais devoir partir d’ici un jour ou l’autre et il ne quittera pas le Harem pour moi. Je ne suis pas dupe…et j’ai peine à imaginer la douleur que je vais devoir endurer de me séparer de lui à cause de cette maison. A cause de ces autres garçons qui n’ont rien demandé. Ce sera eux ou moi et…je ne peux pas demander une chose pareille, tu comprends ? Ils ont besoin de lui. »
« Wow… »
« Quoi ? »
« Je ne pensais pas que tu dirais une chose pareille à propos de nous. Des Dears. Je croyais que tu nous trouvais idiots de rester ici… »
« Eh, je peux comprendre quand on m’explique. Je ne suis pas bête. J’ai conscience que Gackt les a protégé de cette manière, même si je ne suis toujours pas d’accord. »
« C’est un grand pas, je suis fier de toi. »
« J’ai l’impression que tu me prends pour un idiot… »
« Pas du tout ! Je le pense vraiment car tout le monde ne peut pas comprendre ce qui se passe entre ces murs. C’est là ta différence avec Hitto et la raison pour laquelle, peut-être, le Maître a ‘craqué’ pour toi. Hitto n’a jamais pu comprendre. Toi tu as fait l’effort et tu as réussi. Alors non, je ne te prends pas pour un idiot mais pour un vrai ami qui ne me juge pas forcément sur mes actes ou mes décisions. »
« Je ne te ferai jamais de mal volontairement Sho. »
« Je sais. Après tout, tu as été raide dingue de moi pas vrai ? »
Je rougis encore plus et lui relance le torchon à la figure alors qu’il me fait un sourire mesquin. Puis soudainement, son regard redevient sérieux.
« Je ne plaisante pas Jun. Ne fais pas l’idiot et tente ta chance. Si tu la laisses passer, tu pourrais t’en mordre les doigts… »
Il n’a peut-être pas tort…j’ai simplement juste peur de m’engager avec quelqu’un d’aussi libre que Gackt. Ok il a dit que je l’attirais mais est-ce que demain il ne va pas aller me prouver l’inverse ? Il a l’art de souffler le chaud et le froid en même temps.
« Enfin à ta place, je prendrai le risque. »
« Et toi ? Personne ne t’intéresse ? »
« Es-tu fou ? Jamais parmi les Dears. Ce serait du suicide ! Non, je pense que je trouverai quelqu’un quand je sortirai d’ici. J’ai le temps de me soigner d’ici là ! »
« C’est dommage que tu doives attendre aussi longtemps ! »
Il hausse les épaules mais ne répond pas et nous reprenons notre travail. Je ne vais pas plus loin sur ce terrain car il est glissant. J’aimerai qu’il soit amoureux de quelqu’un d’accessible à nouveau mais il est vrai que choisir un Dears, compte tenu des règles en vigueur au Harem, n’est pas la solution la plus avisée.
Nous n’en reparlons pas et je ne verrai pas quoi dire d’autre de toute manière. Ça ne m’empêche pas d’y penser tout le reste de la journée et arrivé le soir, j’angoisse. J’ai peur de devoir faire face à Gackt à nouveau. Comment réagir ? Faire comme si ça ne m’avait pas touché ? Comme si je n’avais aucun sentiment similaire ? Heureusement pour moi - ou pas - il ne revient pas de la soirée ni même de la nuit. Où est-il ? Que fait-il ? Est-ce qu’il pense à moi ? Est-ce que…je lui manque ? A moi il me manque…c’est un fait horriblement honteux que je dois reconnaître. Je n’aime pas que ce soit le cas mais merde, il me manque affreusement…Je serre mon oreiller dans mes bras mais ça n’a absolument rien à voir avec son torse si puissant, chaud et musclé. Quelle horreur, je me sens comme un drogué sans sa came. J’en viens à ne pas réussir à trouver le sommeil…Je reste des heures éveillé à regarder le plafond ou par ma fenêtre. Peut-être rentrera-t-il dans la nuit et viendra-t-il me rejoindre ? Ahah, quelle idée stupide…tu n’as pas besoin de lui Jun ! Tu peux dormir tout seul, comme un grand. Tu l’as toujours fait ! D’ailleurs, s’il avait été là il t’aurait empêché de dormir ! En plus il prend toute la place dans le lit et il te sert trop fort contre lui ! Si fort…Je secoue la tête comme un dément et retourne sous mes draps avant de parvenir, je ne sais comment, à trouver un semblant de sommeil.
Il m’a hanté jusque dans mes rêves. Et je n’en avais jamais fait des aussi…osés. Quoique représentatifs de ce que nous avons déjà fait ensemble lui et moi. C’était si torride et passionné…L’imaginant me prendre avec fougue, je finis par éjaculer sur mon propre ventre…avant d’ouvrir les yeux.
Un visage étranger se trouve en face du mien. J’ai à peine le temps de voir sa peau caramel et ses yeux doux que je sursaute et hurle. Il m’a fait peur !!! Et que fait-il sur mon lit, à me regarder me…me…oh la honte.
« Masaki ! Reviens par ici, ce n’est pas ta chambre ! »
Gackt entre et je rougis comme jamais.
« Laisse donc Jun se donner un peu de plaisir en solitaire, veux-tu ? »
L’étranger descend agilement de mon lit de ses grandes jambes et disparait dans le couloir sans se presser. Je remonte prestement les couvertures sur moi pour cacher les conséquences de mon rêve érotique et le Maître sourit.
« Ça ne me fait pas rire ! »
« T’ai-je tant manqué que tu en arrives à te masturber en pensant à moi ? »
« Je pensais à Sho, pas à vous ! »
« Petit menteur… » Il pose ses deux mains sur le matelas et me surplombe sans monter complètement sur le lit pour autant. « Je t’ai entendu gémir mon nom à répétition. ‘Gakutooo Gaku-tooooooo, plus fooort !’ »
« Je n’ai pas une voix comme ça !! »
« Oh si. Surtout quand tu t’apprêtes à jouir. On dirait une Princesse en détresse… »
Je vais pour protester mais il m’en empêche en plaquant sa bouche contre la mienne, me volant tout l’air de mes poumons.
« Ça m’a excité de t’entendre…Tu veux bien recommencer ? »
« Eh ? » Mais c’est tordu !
« Je vais te donner un coup de main… »
Et quel coup de main…Je venais de jouir et pourtant, il a réussi à me rendre dur en très peu de temps. Et à me faire éjaculer dans sa main en un temps record aussi. Je n’ai pas pu m’empêcher de faire les sons dont il parlait. Au final, je n’ai fait que lui donner raison…au moins aurais-je pris un peu de plaisir ! Il caresse ma joue brûlante et me fait un rapide baiser sur les lèvres avant de se relever.
« Si j’avais le temps, j’emploierai tous mes moyens pour te punir d’avoir usé de ton corps sans moi. »
« C’est le mien ! Si j’ai envie de me masturber, c’est mon droit ! » Pourquoi cette phrase a-t-elle l’air aussi idiote ?
« Peut-être, mais je suis le seul à pouvoir lui donner ce qu’il veut. N’est-ce-pas… ? »
Il frôle le creux de ma hanche gauche du bout des doigts et je ne peux pas m’empêcher de soupirer. Ah le salaud…
« S-Sortez de ma chambre. »
« N’oublie pas de te doucher ! »
Il m’a tellement énervé que j’ai oublié de lui demander qui était le jeune homme de tout à l’heure. Une nouvelle recrue ? Mais que faisait-elle dans ma chambre, à se balader ? Je vais fermer correctement la porte et cours prendre une bonne douche aussi froide qu’il m’est possible. J’essaye de me souvenir du visage du nouveau venu mais j’ai tellement paniqué par sa proximité qu’il m’est flou. Je me souviens juste de la couleur de sa peau et de son prénom. Masaki ? C’est mignon…
« Jun ! »
Je sursaute dans ma cabine et sors rapidement en entendant la voix de Sho. J’ai à peine le temps de passer une serviette autour de ma taille qu’il entre sans frapper.
« C’est un moulin ma chambre ou quoi ??? »
« Apparemment y’a une nouvelle recrue ! Viens vite ! Gackt va bientôt nous la présenter. Tu dois être là, tu es Favori ! »
« Je sais, je sais… »
Je maudis déjà cette place que le Maître m’a donnée ! Je ne suis pas du tout prêt à prendre soin de quelqu’un comme Sho l’a fait avec moi…ce dernier me tire par le poignet et me laisse à peine le temps de m’habiller avant de me forcer à descendre les escaliers quatre à quatre. Je manque plusieurs fois de m’étaler et enfin, nous arrivons à la salle de réception. Wow, serait-il déjà l’heure de déjeuner ??? J’ai dormi tout ce temps ? Les Dears sont chacun assis à leur place habituelle et mon ami m’abandonne pour aller s’asseoir à la sienne. Moi-même je me dirige vers ma chaise et soupire en prenant mon menton entre mes mains. Pourquoi sont-ils si long ? Ah ! Hyde entre en premier et me fait encore un de ses mystérieux sourires avant de prendre place. Vient le Maître qui cache derrière lui le garçon que j’ai vu tout à l’heure. Ce dernier nous lance des regards apeurés et reste collé à Gackt, ce qui me fait grincer des dents. Calmos Jun, il ne va rien arriver, personne ne va te le piquer ! Oui mais…et s’il m’arrivait comme ce qu’il était arrivé à Sho ? Après tout, le nouveau est vraiment mignon une fois qu’on a bien vu la totalité de son visage. Plus grand que la plupart d’entre nous, il a ces yeux doux que j’ai déjà remarqué tout à l’heure, une jolie bouche, des cheveux châtains en bataille et une jolie couleur de peau dorée, comme du caramel cuit. Il serait probablement encore plus beau s’il arrivait à sourire mais on dirait qu’il est trop effrayé pour ça. Par nous ? Je me souviens de mon arrivée ici et ce n’est pas de la peur que j’ai ressenti. Enfin pas celle-ci. Plutôt de la colère. Lui ne semble pas en colère du tout…
« Je vous présente Aiba Masaki. C’est une nouvelle recrue, soyez gentils avec lui. Je compte sur vous ! »
Tout le monde répond par un « Hai ! » chantant et le Maître prend ledit Aiba par le bras pour le tirer jusqu’à moi.
« Voici Jun » dit-il un peu plus bas alors que les autres ont commencé à se servir et à manger. « Tu l’as vu tout à l’heure. » Je rougis comme un dingue, honteux. « C’est lui qui va s’occuper de toi. OK Jun ? »
J’hoche de la tête en signe d’affirmation - je n’aurai qu’à faire de mon mieux ! - mais ma motivation est soudainement aplatie par la réaction de la recrue. Il s’accroche à Gackt et secoue la tête négativement, me regardant comme si j’étais le Diable en personne. Sympa…
« Voyons Masaki, ce n’est pas un comportement à avoir ! Jun est très gentil, il va bien prendre soin de toi et tout t’expliquer. » Mais il s’accroche encore à lui comme un naufragé à son radeau. Est-ce que je fais si peur ? Pourtant il a l’air à peine plus jeune que moi… « Ecoute. Si tu es sage et que tu fais ce qu’on te dit, je viendrai te border ce soir. »
P-PARDON ??? Le BORDER ? Je vais pour lui lancer une petite pique mais le regard de Gackt m’en empêche. C’est un signe avertisseur vraiment sérieux que je prends en compte si je ne veux pas qu’on se dispute devant toute la table et qu’en plus, ce garçon ait encore plus peur de moi. Finalement, Aiba fait oui de la tête et lâche le Maître pour s’asseoir à côté de moi. Je me dépêche de lui servir à manger mais il ne dit rien, me fait juste un signe de tête avant de détourner le regard…et de se jeter sur son assiette. Comme s’il n’avait pas mangé depuis des jours !
« Masaki, un peu de tenue s’il-te-plait » fait Gackt avant que je n’ai pu dire quelque chose.
Je l’ignore et me penche vers mon voisin avec le regard le plus doux que je puisse avoir.
« Aiba-chan ? Je peux t’appeler Aiba-chan ? » Pas de réponse mais il protège presque son aile de poulet de moi. Eh ! Je ne vais pas la lui voler ! « Tu veux quelque chose en plus ? Un peu d’eau ? »
Il se mord la lèvre puis finalement hoche de la tête et je le sers avec des gestes lents et non brusques. J’ai l’impression que la moindre chose est susceptible de le faire détaler comme un lapin ! Qu’a-t-il pu lui arriver pour qu’il réagisse ainsi et qu’on ait besoin de le border ? Cette image me ferait presque rire si je ne savais pas qu’au fond, c’est plus sérieux que ça en a l’air. Je l’abandonne quelques secondes pour regarder le reste de la table et mes yeux croisent ceux de Sho. Son regard est étrange et à peine l’ai-je vu qu’il a baissé la tête. Mais qu’est-ce qu’il a, lui aussi ? Tout le monde serait-il devenu fou ?
Il n’aura fallu que cinq pauvres minutes à la recrue pour finir son assiette et j’ai encore l’impression qu’il est mort de faim. N’avisant personne, je prends le parti de lui redonner de quoi se nourrir encore, allant même jusqu’à lui donner de ma propre assiette quand je vois que quelque chose qui n’est plus dans les plats l’y intéresse. Peut-être que c’est là le moyen de l’amadouer ? Même si cette technique est assez…primale ? J’ai l’impression de chercher à apprivoiser un animal ! Il va falloir que je demande des explications au Tout Puissant à ma gauche…
« On t’a montré ta chambre ? » Je demande au jeune homme qui hoche encore de la tête. « Pourquoi tu ne me réponds pas ? Dis quelque chose. » Il se braque et j’essaye tout de suite de calmer le jeu. « Ok ok, ce n’est pas grave ! Tu n’es pas obligé de parler. On fait le tour ensemble, d’accord ? » Oui silencieux. Et c’est parti pour un tour ! Je tente de me souvenir de ma première visite ici et reprends peu à peu le schéma employé par Sho pour expliquer ce qui s’y passe. Sauf que j’élude plusieurs choses volontairement, trouvant que le garçon derrière moi est bien trop faible pour apprendre de telles choses maintenant. Vu son état, je doute qu’il ait sa Première Nuit avant des semaines !
« Qu’est-ce que tu aimes ? » Evidemment, pas de réponse. Il me regarde comme benêt et j’entre dans la bibliothèque pour prendre un livre d’images et le lui tendre. « Montre-moi ce qui te plait. » Il feuillette les pages quelques secondes avant de tourner le livre vers moi en pointant un chat. « Ooooh tu aimes les chats ? » Oui silencieux et énergique. « Les animaux ? » Encore un oui. « On n’a pas d’animaux ici… c’est dommage. »
D’ailleurs, en avoir ne serait pas une si mauvaise idée ! J’en ferai part à Gackt un de ces jours…Il a l’air triste et ferme le livre.
« Il n’y a rien d’autre que tu aimes ? Les voitures ? Les avions ? »
Je mime chacun de ses véhicules et soudainement, il sourit. Je sais qu’il se moque de moi parce que j’ai clairement l’air d’un idiot avec mes bras écartés mais je ne lui en veux pas. Parce que c’est la première fois qu’il sourit. Pas de toutes ses dents mais c’est un vrai sourire mignon et sincère. Des petites rides se sont formées au coin de ses yeux et il est incroyablement mignon comme ça. J’avais raison, il doit sourire plus souvent ! Cet air triste ne lui va pas.
« Tu aimes bien la nourriture ? » Encore un oui. « Demain, c’est moi qui dois cuisiner. Tu voudras le faire avec moi ? » Oui énergétique. Je crois même voir ses yeux briller. Est-ce que ça lui fait tant plaisir que ça ? « Allons voir la serre. »
Il me suit comme un petit chien tout en gardant une sorte de distance de sécurité entre nous. Je lui explique un peu tout ce qui se passe dans cette maison qui n’a aucun rapport avec le sexe. Ce sujet viendra plus tard ! J’y passe toute mon après-midi parce qu’à chaque fois, je dois essayer de me faire comprendre ou d’avoir des réponses sans qu’il n’ait à parler et ce n’est pas évident. J’ai fini par me trimballer avec le livre d’images, ce qui est plus pratique pour montrer les choses dont il veut « parler ». Quel étrange énergumène…
Le dîner s’est déroulé sans encombre. Aiba est même peut-être moins craintif de moi, ce qui me fait plaisir. J’ai l’impression de bien faire mon travail. Tout irait bien si je n’avais pas l’impression que Sho est étrange. Je n’ai pas vraiment pu lui parler aujourd’hui, est-ce qu’il m’en veut pour ce que je lui ai raconté hier ? Est-ce que ça l’a travaillé toute la nuit ? Pourtant, tout à l’heure, il ne semblait pas dérangé…Alors pourquoi maintenant, il évite mon regard ? Lui aussi, il va falloir que je lui pose des questions…
Aiba est allé se coucher tôt et comme promis, Gackt l’a « bordé ». Je n’y ai pas assisté mais je n’ai pas eu besoin de ça pour savoir qu’il l’a vraiment fait. C’est si stupide…j’ai profité de cette liberté pour toquer à la porte de chambre de mon ami, qui a tardé à m’ouvrir. Il doit savoir qu’il s’agit de moi vu qu’aucun autre Dears n’est autorisé à entrer chez lui. Enfin ils sont autorisés à toquer par contre…Il m’ouvre sur un sourire plutôt figé et j’entre sans permission.
« Sho, tu m’inquiètes. Qu’est-ce qui ne va pas depuis tout à l’heure ? » Je lui demande après qu’il ait correctement refermé la porte. « Est-ce que…tu es en colère contre moi ? »
« Contre toi ? » Cette hypothèse parait le surprendre. Est-ce que tout ça n’aurait-il aucun rapport avec moi au final ? « Non, pas du tout. »
« Tu es sûr ? C’est encore à cause de tes parents ? »
« Non… »
« Parce que je t’assure qu… »
« Je suis amoureux. »
Cette nouvelle a le don de me claquer le bec. Comme ça ? D’un coup ? Amoureux ? Mais d’où il sort une information pareille ??? Il doit comprendre ma stupeur puisqu’il va s’asseoir, se frottant la nuque avec un air gêné. Je le vois se mordre la lèvre plusieurs fois avant de lever un regard implorant vers moi.
« Aide-moi Jun. »
« Je…Je ne comprends rien ! Toi ? Amoureux ? Mais… »
« Je sais que j’étais raide dingue de Gackt mais cette fois…ça m’est tombé dessus comme ça. J’ai rien cherché, il a suffit que je le regarde et…je me sens tout bizarre Jun ! J’ai eu les mains moites pendant tout le repas, j’avais l’impression que mon cœur battait si fort que toute la table pouvait l’entendre ! »
« Mais de qui… » Je n’ai même pas le temps de poser la question que la réponse me vient tout de suite à l’esprit. Oh non Sho…
« C’est la recrue Jun. C’est Aiba, il me fait totalement fondre ! »
« Tu ne le connais même pas ! Attends un peu avant de déclarer que tu en es amoureux… »
« Mais tu ne comprends pas ! J’en suis déjà dingue ! C’est comme si…je ne sais pas…en le voyant, j’ai su que c’était lui. C’est complètement insensé… »
« Je ne te le fais pas dire… »
« Aide-moi Jun ! Je suis amoureux de lui, j’en suis certain mais on n’a pas le droit…comment je vais faire ????? »
« Eh, du calme ! »
Je m’assois à côté de lui et prends ses mains dans les miennes.
« Il vient seulement d’arriver et il est un peu bizarre. Laisse-lui le temps de se faire au Harem, de tout comprendre et de connaître tout le monde. Ne lui montre pas tes vrais sentiments avant qu’il ne soit vraiment prêt à les recevoir. Ne lui fais pas peur, d’accord ? »
« Oui mais… »
« Fais attention Sho. Il te faut attendre, il faut que lui aussi il soit amoureux de toi. Ça ne sert à rien de paniquer tant que ce que tu ressens ne sera pas réciproque, d’accord ? Ce n’est pas encore comme Yuki et Taka. Laisse-toi aussi le temps de le découvrir, d’apprendre à le connaître un peu mieux. Et quand ce sera le cas, tu sauras si oui ou non, tu es réellement amoureux de lui. Ne précipite rien. »
« Tu as raison. »
Il a l’air de se calmer et rit nerveusement.
« Quoi ? »
« J’ai l’air stupide, ne ? A m’exciter comme ça… »
« J’avoue que tu m’as fait un peu flipper… »
« Désolé. »
« Je trouve ça bien que tu sois amoureux Sho, même si je trouve ça étonnement rapide mais après tout, c’est toi que ça regarde. C’est bien mais il ne faut pas que tu gâches tout. »
« Tu…tu vas prendre soin de lui, ne ? Tu feras attention ? »
« La confiance règne…mais oui. »
« Ce n’est pas que je n’ai pas confiance en toi mais c’est ta première fois en tant que Favori et…enfin je crois que t’as compris. Il compte beaucoup pour moi. »
« Tu ne le connais même pas. »
« Ça n’empêche ! J’en souffrirai s’il lui arrivait quelque chose et je te le ferai payer ! »
« Ne fais pas ce genre de menaces avec moi ! »
« …Pardon. Je ne sais même pas ce que je dis… »
Pauvre Sho. Il semblerait qu’il se soit mis dans un pétrin encore plus tortueux que le mien. Lui ? Amoureux de ma recrue ? Ce qui m’étonne réellement c’est la rapidité à laquelle cela s’est produit mais n’est-ce pas là le principe du coup de foudre ? Sho en aurait-il été victime ?
Et que va-t-il se passer si Aiba, lui, ne ressent rien du tout pour mon ami ? Pauvre Sho…
En sortant de sa chambre, je vais faire un tour dans la maison, comme à chaque fois que je veux réfléchir et m’arrête devant le bureau du Maître. Ouvert, je perçois sa silhouette à l’intérieur et entre sans permission. Il ne relève pas la tête de ses papiers ni ne me les cache et je referme la porte derrière moi.
« La politesse veut qu’on s’annonce avant d’entrer. »
« Qu’est-ce qu’il y a avec Aiba ? »
Il ne me répond pas et continue ce qu’il fait.
« Ecoutez, je veux bien faire le bon Favori, je peux vraiment faire des efforts dans ce sens mais pour ça il me faut connaître un peu mieux le personnage. Savoir pourquoi il ne sort pas un traître mot de sa bouche, pourquoi il s’écarte dès que je fais un mouvement trop brusque, pourquoi vous avez eu besoin de lui promettre de le border pour que je puisse l’approcher !!! Je n’ai rien contre lui, vraiment rien du tout et il a même l’air d’être un bon gars mais franchement, ce n’est pas juste de me laisser sans aucun indice comme ça ! Si je veux l’aider, il faut m’aider aussi ! Vous ne pourriez pas au moins faire ça ??? »
Ok, je n’avais pas prévu de m’emporter et de crier sur lui. Sincèrement. Mais c’est le stress de toute cette journée qui me fait parler et j’ai peur pendant un instant qu’une nouvelle dispute comme la veille éclate entre nous. Tout mais pas ça. Pas encore, j’en ai marre de m’engueuler avec les autres…Cependant, il relève enfin la tête et s’assoit un peu mieux sur sa chaise, le dos correctement calé contre le dossier. Ses yeux me scrutent quelques instants avant de devenir un peu plus doux et cléments.
« Ok, je vais te dire deux-trois choses. Mais tu ne dois pas lui en parler directement, ce sont des choses dont il n’a pas envie de parler ni de se rappeler. Il faut lui laisser le temps de cicatriser de ses blessures encore fraîches. »
« Quelles blessures ? »
« Masaki vient d’un orphelinat. Il y était depuis sa naissance, plus ou moins. Il a fait une ou deux familles d’accueil quand il était petit avant de se faire kidnapper, à 8 ans. »
« K-Kidnapper ? »
« On l’a retrouvé il y a une semaine. »
Note : AIBA EST ARRIVÉEEEEE...sans se presseeeeeer ♫...pardon x'D Ref débile. N'empêche, il est enfin là ;) N'est-ce pas merveilleux ? Il s'est fait désirer xD Mais il faut dire qu'il n'aurait pu avoir aucun bon rôle dans la Première Partie et qu'il a tout son pesant dans la Deuxième.
Pauvre petit Sho, un coup de foudre...quel imbécile, ne ? XD Y'a vraiment qu'un idiot pareil pour se foutre dans la merde aussi facilement. Remarquez, Jun n'est pas mal dans ce genre-là aussi...Alors alors, que prévoyez-vous pour la suite ? ;)
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