My naughty librarian (07/21)

Jul 30, 2014 09:04

Titre : My naughty librarian
Auteur : biditoche
Pairing : Sakumoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun)
Rating : R, NC-17
Genre : Au, amitié, romance
Résumé : "Je suis Sakurai Sho, 24 ans, étudiant en master de Sciences Economiques et Gestion. Je suis délégué de classe, président du Conseil des Elèves et j’ai le meilleur bulletin scolaire de la promotion. Je suis en couple avec la fille la plus jolie et intelligente que j’ai eu l’occasion de rencontrer jusqu’à présent. Ma vie se résume donc à une petite-amie, des parents exigeants, du boulot, du boulot et du boulot ! Mais il suffit parfois d'un rien pour nous faire dévier du droit chemin..."



Chapitre 7 :

Il n'a pas encore bougé, sûrement attend-il que je m'y fasse, mais je me sens toujours aussi mal à l'aise. Et plus il me regarde, plus ça empire. Il semble attendre un signe que je ne peux pas lui donner...peut-être devrais-je faire semblant ? Lui dire d'y aller même si je ne me sens pas prêt ? A trop attendre, ça va tout gâcher... Il saisit alors ma longueur et y imprime de petits va-et-vient qui arrivent à me faire oublier ce que je suis en train de vivre et cette sensation horrible de tiraillement dans mes reins. Je recommence à gémir petit à petit et, suçotant mon cou, il se met à onduler du bassin. Doucement, au début, il commence à bouger en moi et me fait grimacer à nouveau. C’est bizarre, pas très plaisant et…gros. Je le vois se retenir d’aller plus vite, il se mord la lèvre et tremble en contrôlant son bassin, se restreignant à de lents mouvements pour que je m’y habitue. Et franchement, j’ai cru que ça n’arriverait jamais…jusqu’à ce que la douleur commence à disparaître peu à peu et à laisser place à une forme de plaisir que je ne connaissais pas. La pénétration n’est plus un calvaire et je l’anticipe. Je l’attends, même, parce qu’elle me semble différente. J’aime la sensation que ça me procure, le plaisir que ça commence à me donner. Il réveille quelque chose en moi…et il faut croire que c’est déjà fait pour lui !

« Sho…Sho…t’es si bon…si…chaud et étroit…ça va me rendre dingue ! »

Je souris, flatté par ses mots. Doucement, je passe mes jambes autour de sa taille, lui faisant comprendre par la même occasion qu’il n’est plus obligé de se retenir autant. Je me doute que sa vision du sexe n’est pas toute douce, candide et gentille. Et je suis d’accord avec lui sur ce point. Il va un peu plus vite et avec plus de force, finissant par me faire geindre alors qu’il gémit contre ma peau tout en la dévorant. Ses mains attrapent les miennes et nous lions instinctivement nos doigts alors que j’essaye de tout faire pour qu’il aille plus loin en moi, là où personne n’est jamais allé. Et là commencent nos vrais ébats. 
Matsumoto se fait de plus en plus brut et presque…bestial. Et je me prends à aimer ça, à adorer même ! L’entendre gémir à mon oreille est le plus beau son au monde et m’excite encore plus, il faut le dire. Il ne m’offre aucune échappatoire, son bassin frappant contre moi avec force, me coupant le souffle. Je crie soudainement de plaisir alors qu’il a légèrement changé l’angle de ses pénétrations et qu’il frappe un point en moi qui décuple les sensations. Il y retourne plusieurs fois et je commence à le supplier de le faire, la sueur commençant à perler le long de mes tempes. Je gémis sans arrêt et appuie mes chevilles sur ses fesses pour le pousser encore et encore. Et même si ce n’est déjà plus possible qu’il aille plus loin, je cherche à ce qu’il le fasse. Comment j’ai pu louper ça pendant si longtemps ??? C’est jouissif ! J’ai l’impression de devenir fou…

« Encore…encore… »
« T-Tu aimes ça, ne ? »
« Ouiiiiii ! »
« C’était à prévoir…tu fais ta vierge effarouchée mais t’es plus chienne que moi ! Voyons voir quelle distance tu tiens… »

Je ne sais pas comment il fait mais il va encore plus vite et, soudainement, ralentit tout en me pénétrant profondément, me faisant geindre encore plus. Puis il redevient bestial, me rendant complètement fou. Je ne suis qu’un corps à sa merci qui ne peut que sortir ces bruits indécents. Je ne trouve même pas la force de parler ! Je me cambre toujours plus, m’agrippe à ses bras, rejette la tête en arrière pour qu’il continue de me dévorer comme il le fait si bien, laissant des marques rouges vifs sur ma peau. Mais je tiens bon.

« T’es têtu…j’adore ça ! Tu m’excites à te retenir Sweetie, je vais te donner le meilleur orgasme de toute ta vie ! » 
« J-Juuun…n…non… »

C’est cet instant que choisit mon portable pour sonner. Matsumoto continue son œuvre sur moi alors que je tends faiblement le bras pour le saisir, au bout de la 4ième sonnerie. Quand je vois l’appelant, mon cœur s’arrête de battre pour quelques secondes et je tourne un visage apeuré vers Jun. Que dois-je faire ? Répondre ? Ne pas répondre ?

« Vas-y… » murmure mon amant en ralentissant la cadence.

J’essaye de calmer ma respiration pour retrouver une voix normale, puis je décroche.

« Sho-kun ! Je te rappelle comme prévu. Alors on disait tout un l’heure, un ciné ? »
« O-Oui pourquoi paaaaaaaaaaaah ! »

Un sourire démoniaque sur les lèvres, il a choisi cet instant-là pour me donner un violent coup de rein qui me fait presque lâcher le téléphone. Je mords ma lèvre pour retenir les gémissements qui suivent alors qu’il me pénètre sans retenue, se fichant bien de Reina à l’autre bout du fil.

« Sho-kun ? Ça va ? »
« …Oui » répond-je rapidement, pour ne pas faire d’erreur et laisser entendre ce que je suis en train de faire. « Je…me suis…tapé contre…le lit ! Aaaaah, ça fait mal ! »

Jouer la comédie est de plus en plus dur et je supplie Matsumoto des yeux pour qu’il arrête de me martyriser comme ça. Mais il en profite pour plonger dans mon cou à nouveau et me mordiller partout, me faisant de plus en plus geindre.

« Tu veux que je te laisse ? On se rappelle demain ? Soigne-toi bien surtout !
« O-Oui, o…k. A…demain Reina-chan ! »
« Loooove youuu ! »
« Me tooooooo ! »

Dis-je en faisant passer ça pour un jeu entre elle et moi, ce qui n’est pas le cas ! Jun a touché ma prostate au moment où je parlais, si bien que je n’ai pas eu d’autre choix que de répondre comme ça. Mais elle ne se doute de rien, enfin je crois, et raccroche.

« S-Salaud…huuun… »

Fais-je alors qu’il passe sa main entre nous deux pour me pomper aussi rapidement qu’il me fait l’amour. Ou me baise, je n’arrive pas à savoir quel mot est le plus justifié ! Oh et puis on s’en fout…

« …ouiii…oui ! Ouiiiii ! »

Je n’ai jamais autant crié en faisant l’amour, jamais ressenti autant de choses non plus. Mon corps est aussi bouillant que l’Enfer et je n’arrive plus à dire d’où c’est parti.

« Viens avec moi Sho… »

Comme si j’avais le choix ! Tout devient plus dur à supporter, mon ventre se contracte de plus en plus et en sentant venir la jouissance, je l’entends gémir des insultes. Je sens alors quelque chose de chaud se répandre en moi et je jouis dans sa main, poussant un cri que je n’ai jamais eu auparavant. Mon corps a quelques convulsions légères alors que Jun continue d’aller et venir en moi pour surpasser son orgasme. J’ai l’impression que je ne touche même pas le matelas.
Et soudainement, je m’affaisse, vaincu. Tous mes muscles se relâchent et il tombe sur moi, sa respiration aussi chaotique que la mienne et son corps aussi luisant de sueur. Je passe mes bras autour de lui et pose mes mains sur son dos, le caressant doucement. Il respire dans mon cou et je grimace un peu quand il se retire de moi dans un dernier effort. Et je ris.

« Quoi ? » me demande-t-il dans un souffle.
« C’était…géant. »
« Je t’avais dit que t’aimerais ET que ce serait le meilleur orgasme que tu as eu jusqu’ici ! »
« Si j’avais su que c’était comme ça, je m’y serai pris bien avant… »
« Mnan…Personne ne peut te faire mieux l’amour que moi. Tout ça m’appartient maintenant… »

Fait-il en caressant mes jambes, me faisant frissonner. Ah, vraiment ? Alors maintenant je lui appartiens ? Et pourquoi ça me fait sourire comme un bêta ? Il se couche à mes côtés en soupirant et s’étire comme un pacha, me faisant automatiquement paniquer.

« Tu restes ? » demandé-je timidement.

Il fait une petite moue mignonne avec ses lèvres puis se tourne vers moi en souriant.

« Si tu veux. »
« On va…le refaire ? »

Je me mords les lèvres à mon tour, trouvant osé de lui demander ça…ce n’est pas comme si j’en voulais encore…non. Si. J’ai envie de ressentir ça à nouveau, c’est plus fort que moi ! Je suis rassasié mais…j’ai envie d’y goûter une nouvelle fois. Comme une gourmandise qu’on s’autoriserait en plus du repas habituel. Ça a l’air de se voir dans mon regard parce qu’il se met à rire de façon absolument adorable et, tout en m’essuyant - ce qui me vaut de rougir face aux dégâts qu’on peut voir sur mon ventre - fait glisser l’index de son autre main le long de mon cou.

« Autant de fois qu’il est permis…et plus encore ! »

A ces mots il me pousse sur le côté, me faisant rouler jusqu’à ce que j’atterrisse sur le ventre et grimpe agilement sur mon dos, s’asseyant finalement sur mes fesses. Je geins un peu alors qu’il attrape mes bras et les tient solidement en arrière, me tenant les poignets d’une seule main ferme. Il tire alors dessus tout en se baissant jusqu’à ce que sa bouche frôle mes oreilles.

« Que la partie commence… »

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Je suis vidé. Littéralement. Asséché, choisissez le mot que vous voulez mais…je suis vide. Mais en même temps je me sens comblé…et j’ai extrêmement mal à mon arrière-train. Je grimace à chaque fois que je bouge, c’est un enfer ! Je ne savais pas qu’on avait si mal après l’acte…
Serrant les dents au possible jusqu’à m’en faire mal à la mâchoire, je me déplace doucement dans le lit pour en sortir, tentant de ne pas réveiller Jun qui dort profondément. Assis au bord, je me tourne un instant vers lui pour le regarder et souris. Il est encore plus beau que lorsqu’il est éveillé et je résiste à l’envie de caresser son visage. Une fois levé, je me tiens au mur à cause de mes jambes qui semblent sur le point de me laisser tomber et, succédant les grimaces, j’arrive enfin dans mon salon. Je m’affale sur le canapé en soupirant, m’entoure d’un plaid et tire mon ordinateur portable vers moi. Je surfe sur internet et, sans savoir le pourquoi du comment, je commence à pondre des pages et des pages pour mon mémoire, alors que je n’ai pas écrit une ligne depuis des jours et des jours. Là, j’ai pleins d’idées, mon esprit est vif et mes raisonnements logiques. Je ne prends même pas la peine de me faire un thé ou un café pour me tenir debout, je n’en ressens pas le besoin. Les mots coulent de mes doigts pour apparaître à l’écran et je ne m’arrête que quand le jour commence à pointer. Devant moi, j’ai des pages et des pages de théories socio-économiques qui ont mis tant de mal à se développer depuis des semaines. Aujourd’hui, elles sont là, bien réelles, construites, logiques et réfléchies. Il semblerait que coucher avec Jun me fasse plus de bien que de mal !

En le voyant partir le lendemain, j’ai la désagréable sensation d’avoir vécu un de ces uniques instants de toute une vie qui vous semblent vraiment exceptionnels. En le voyant passer la porte, je me suis dit que je ne le reverrai jamais…J’étais bien pessimiste. Nous nous sommes revus le jour suivant à la bibliothèque, puis le jour encore d’après, et le jour encore d’après…en fait, tous les jours, pour faire plus simple. Je ne peux plus me passer de lui, c’est un fait. Et le sexe a vite compensé cette envie dévorante de l’embrasser. Maintenant je n’y fais presque plus attention tellement il me comble d’une autre façon. C’est un amant parfait. Discret, secret, il ne pose pas de questions qui n’ont pas besoin d’être posées. Charmeur, séducteur, pervers et sadique à la fois, il a une imagination débordante que, je soupçonne, il a parfois trouvé dans les livres. Je vis des expériences inoubliables et des fantasmes jusque-là inavoués. Doux, prévoyant et attentif, il fait toujours attention à ce que je me sente à l’aise et ce n’est pas parce que nous couchons ensemble que nous n’avons pas de conversations. Devant un verre ou sur l’oreiller, nous parlons de choses banales qui ne touchent pas forcément à notre vie privée. En effet, il m’est souvent venu à l’esprit que je ne sais toujours rien de lui à part son nom et sa profession. Est-ce grave ? Etant donné notre relation, j’aime à penser que non. Alors discuter bouquins et partager nos avis sur la société d’aujourd’hui me semble un bon deal. Ponctué par du sexe torride et passionnel, c’est la parfaite recette. Pourtant, il m’arrive de me dire qu’une cerise pourrait être ajoutée sur le gâteau…mais que cette friandise, je ne l’aurai jamais. Je me suis fait une raison, à force, mais ça reste assez difficile à vivre. Un baiser, rien qu’un…Mais à chaque fois que je fais une feinte pour en avoir un, il m’évite, m’échappe, trouvant excuse sur excuse, toutes plus justifiées les unes que les autres. Ou alors il me distrait d’une manière ou d’une autre. Pour ça je lui en veux en même temps que je me pose toujours plus de questions. Des questions qui resteront à jamais sans réponse, semble-t-il…
Nous vivons de cette façon le reste de la semaine suivante et cette vie me donne un peps incroyable quand à mes études. J’ai pratiquement terminé mon Mémoire et j’ai fait lire le début à un de mes professeurs, dont l’avis n’a fait que confirmer cette soudaine inspiration.
Mais tout ce petit bonheur arrive à terme, il a une date de péremption. Ce n’est pas comme si Jun et moi ne nous en rendions pas compte, et je suis le premier concerné. Je continue de recevoir des mails et des sms de Reina, tous plus mignons les uns que les autres. Et je ne leur suis pas insensible, au contraire. Je m’en veux tellement de lui faire ça ! Il y a des matins où je me lève en me disant que j’ai encore le temps d’y mettre un terme et de revenir à la normale mais la simple vision de Jun dans ma tête me fait changer d’avis. Et tout comme je ne me vois pas me séparer de lui, je ne me vois pas rompre avec elle. Je ne saurai expliquer pourquoi, ce n’est pas comme si j’étais transi d’amour pour ma copine. Mais elle est gentille et je ne veux pas lui faire de mal. Et puis…et puis qui dit que ça va durer avec Matsumoto ? Il pourrait très bien me laisser tomber dans l’heure, alors…non, je ne peux pas envoyer balader toute ma vie à cause de lui. Alors je continue d’éviter la question. Je ne mens pas vraiment étant donné qu’elle ne sait même pas que je le vois tout court. Et puis, pourquoi en viendrait-elle à me demander si je sors avec quelqu’un d’autre ? Dans les faits, je ne sais même pas si ce terme convient à ce que je vis avec lui…Mes sentiments sont flous, et ma vision de l’avenir aussi. Je suis toujours aussi perdu.

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« Reina-chan revient demain, un peu avant midi. »

Dis-je en me tournant vers Jun, assis à côté de moi. Il ne réagit qu’à peine, finissant de lire son livre. Je pose ma bière sur la table basse en face de moi et soupire en regardant l’écran de la télé. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi il est venu aujourd’hui. Pour lire ? Il peut le faire ailleurs, non ? Je ne vais pas m’en plaindre, il est si mignon avec ses lunettes que le regarder se concentrer sur quelque chose alors qu’il les a sur le nez est tout simplement magnifique. C’est juste que…ça ne semble pas l’inquiéter. Il faut qu’on discute de la suite, de notre avenir. Que va-t-il advenir de ce que nous avons tous les deux quand Reina sera là ? Quelles autres solutions avons-nous à part la séparation et le mensonge ?

« Tu sais que c’est du vécu ce qu’elle raconte ? C’est incroyable…je n’aurai jamais pu faire tout ce qu’elle a fait… »

Je lève les yeux au ciel. C’était là un des points négatifs du Jun-à-lunettes…il est toujours trop plongé dans ses bouquins, dans son imaginaire, dans sa petite tête à lui. Parfois, je ne comprends même pas ce qu’il me dit !

« Jun, tu m’écoutes ? C’est important… »
« Taro m’a dit que le numéro avec tes photos allait bientôt être publié ! Ça va te faire de la super pub, je suis sûr qu’il va te redemander de poser… »
« Arrête de m’ignorer. On a une décision à prendre et… »
« Il n’y a aucune décision à prendre, Sho. En tout cas la mienne est prise depuis longtemps. Tu es à moi et je ne vais pas laisser tomber juste parce que ta copine revient. Le reste, c’est à toi de voir et je ne peux pas décider à ta place. Alors ne m’embête pas avec ça ! »
« Je ne peux pas la quitter… » dis-je dans un murmure
« QUOI ? » fait-il en tournant cette fois la tête vers moi.

Il me regarde avec sérieux.

« Bah oui, je n’ai même pas la garantie que toi et moi, ça va continuer…je ne sais même pas comment appeler ça ! »
« On passe de bons moments, pas vrai ? »
« Oui mais… »
« Alors ne complique pas les choses. Toi et moi, on est bien ensemble…très bien même. Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas senti comme ça avec quelqu’un, pour être franc. Alors je me fous que tu sois hétéro et que tu aies une copine. »
« Et si je la quittais pour toi ? »

Je le vois tressaillir puis un sourire un peu figé apparait sur son visage, alors que son regard évite le mien.

« Ce n’est pas nécessaire d’en arriver là ! »

Ok…J’ai eu ma réponse, je crois. Inutile de lui demander alors quand est-ce qu’il compte m’embrasser…ce serait une perte de temps.
Alors pourquoi je cède à tout ça ? Parce que je ne quitterai pas Jun pour Reina, ce serait insensé. Il a raison, nous passons de bons moments ensemble…c’est tout ce qui compte pour l’instant, pas vrai ? C’est peut-être moi qui pose des questions trop tôt. Après tout, nous ne couchons ensemble que depuis moins d’une semaine…

« Allez, arrête de te miner le moral. Viens par là… »

Il me fait signe de venir vers lui, me saisit le poignet et me force à m’asseoir à califourchon sur ses genoux. Je passe mes bras autour de son cou et souris quand il embrasse doucement ma joue. Il descend petit à petit dans mon cou alors que les paumes de ses mains appuient tout en glissant dans mon dos, s’arrêtant en bas de mes reins. Nous passons un long moment l’un contre l’autre ainsi, mon torse contre le sien, sa bouche dans mon cou et ses mains qui me pressent contre lui. Je glisse un peu de ma place pour picorer sa peau à mon tour et descend jusqu’à me mettre à genoux devant lui. Relevant un peu son t-shirt, j’embrasse son nombril, joue de ma langue avec jusqu’à le faire soupirer. Et alors que mes doigts s’apprêtent à défaire la ceinture de son pantalon, j’entends un bruit de clé qui tourne dans la serrure. Je me fige, interdit. Ne me dites pas que… ????
Je me relève rapidement, Jun faisant de même après avoir compris le problème, et nous nous redonnons une certaine contenance juste à temps. Quelques secondes après que nous nous soyons rassis assez loin l’un de l’autre, Reina apparait avec un large sourire.

« Hel…lo ? » fait-elle en voyant soudainement Matsumoto, l’air étonnée et surprise. « Qui… ? »
« Tu te souviens du bibliothécaire ? C’est Matsumoto. Nous sommes devenus amis…en quelque sorte. Il était juste passé boire un verre. Mais je croyais que tu rentrais demain ? »

Dis-je précipitamment, venant faire une embrassade à ma copine, sous l’œil attentif de mon…amant. Quelle drôle de situation, moi qui voulais absolument éviter ça ! Heureusement que nous n’avons pas eu le temps d’aller plus loin…

« J’ai voulu te faire une surprise ! Réussie ? »
« Oui ! Très réussie ! » dis-je sincèrement, cette fois.
« Bon eh bien, je vais vous laisser… »

Fait Matsumoto en se levant du canapé, emportant son livre avec lui. Elle s’éloigne avec sa valise alors que Jun s’approche de moi, jusqu’à coller sa bouche contre mon oreille.

« Rappelle-toi. Tu es à moi. »

Je rougis. Qu’est-ce que ça veut dire ? Que je n’ai pas le droit de faire des choses avec ma petite-amie ?
Et comme une voix qui se répète dans ma tête, je la touche à peine ce soir-là. De toute façon, elle est bien trop fatiguée pour faire quoique ce soit ! Si c’était Jun, même crevé, il aurait trouvé le moyen de…non, il faut que j’arrête de les comparer, ce n’est pas juste. Ils ne sont pas pareils mais je les aime tous les deux. Peut-être parce qu’ils sont si différents l’un de l’autre, et qu’ils ont tous les deux quelque chose que je recherche chez mes partenaires ?
Mais peut-on aimer deux personnes à la fois ? Je ne suis pas sûr ce verbe soit approprié par ailleurs. Moi ? Amoureux de Jun ?…la question se pose, même si la réponse est dure à avaler. Peut-être…comment pourrais-je en être sûr ?

Je retourne le lendemain à la bibliothèque, les traits tirés à force d'avoir passé la nuit à réfléchir au lieu de dormir. En arrivant au premier, je le vois assis à son bureau. Ses yeux se lèvent vers moi quand j'entre, puis se baissent aussitôt…m'ignorant royalement. Ça me fait l'effet d'une douche froide. Normalement il me fait toujours un petit clin d'œil ou un sourire, enfin depuis que nous couchons ensemble, j'entends. Mais là rien, le néant. Perplexe, je vais m'asseoir à une table et pose mes affaires, le guettant pour voir s'il va me regarder. Sauf que pas une fois il ne tourne le visage vers moi, continuant son travail et passant la majeure partie de son temps à reclasser les livres ou les ranger, quand il n'aide pas les autres usagers. Je finis par me lever et me diriger vers lui d'un pas vraiment pas assuré et arrivé à sa hauteur, je me racle la gorge.

« Oui ? Que puis-je faire pour vous ? » me demande-t-il d'un ton plat et avec un air détaché.
« Euh...bonjour. Tu vas bien ? »
« Très bien, et vous ? »
« Hum...on peut parler ? »
« Vous cherchez quelque chose en particulier ? »

Je le regarde sans vraiment comprendre son petit jeu. A quoi ça lui sert de faire comme s'il ne me connaissait pas ? Comme si je n'étais personne d'exceptionnel pour lui ? C'est blessant. Je le regarde avec insistance et il soupire, avant de me faire signe de le suivre. Nous zigzaguons entre les rayons jusqu'à trouver un coin tranquille et désert, à cette heure.

« De quoi tu veux parler ? »
« Pourquoi t'es comme ça ? Que se passe-t-il ? »
« Je reste professionnel. »
« Etre professionnel ne t'empêche pas d'avoir des amis ! »
« Tu as l'air fatigué Sho. Ça va ? Bien dormi ? »

Fait-il avec un petit sourire narquois que je n'aime pas.

« Qu'est-ce que tu sous-entends exactement ? »
« Moi ? Mais rien du tout ! A part le fait que tu pues la femme. »
« Pardon ? »

Fais-je en riant nerveusement.

« T'as couché avec elle ? »
« Jun…tu es…jaloux ? »

Je ne peux pas m'empêcher d'en être content. Lui, jaloux de Reina ! C'est le rêve et ça signifie tellement pour moi !

« Jamais de la vie. Mais j'avais été clair à ce sujet il me semble ! Ce corps est à moi. »

A ces mots il m'attrape brutalement par les jumelles et me colle contre le mur, me coupant le souffle. Aie, ça fait mal ! Et pourquoi c'est excitant ???

« N-Nous n'avons rien fait, je te le promets. »
« Tu vas me dire qu'après deux semaines en étant séparés, vous n'avez fait que dormir ? Ne me fais pas rire. »
« C'est pourtant la vérité ! Elle était trop fatiguée. »
« Ah ! Mais t'aurais bien voulu hein ! »
« Non ! Enfin…je ne sais pas… »

En réalité si, je sais très bien. L'idée de coucher avec ma copine ne m'intéresse pas vraiment mais je ne peux pas dire ça à Matsumoto, ce serait lui donner une victoire. Je ne peux pas toujours être le plus faible de nous deux ! En ce moment, je tiens les cartes, ou j'ai l'impression de les tenir. Lui, il tient bien autre chose. Je geins alors qu'il affirme sa poigne et me bâillonne de son autre main.

« Tu ne sais pas, hein ? Tu n'es pas rassasié avec moi peut-être ? T'as besoin d'aller tremper le bonhomme ailleurs ? »

Je fais non de la tête, soudainement effrayé par ses yeux durs et froids. Un Matsumoto Jun jaloux, ce n'est plus aussi drôle d'un coup.

« On a fait que dormir ! » dis-je après qu'il m'ait libéré la bouche. « Et je n'ai pas de comptes à te rendre. Qu'est-ce que j'en sais, moi, si tu ne couches pas à droite et à gauche ??? Je ne t'ai jamais fait la remarque il me semble ! »
« Oh eh bien maintenant ça va être donnant-donnant. Tu ne couches avec personne, je ne couche avec personne. »

Comme…une relation d'exclusivité ? Ça me plait bien...même si je vais avoir du mal à expliquer à Reina pourquoi je ne veux plus avoir de sexe avec elle. Mais vaut mieux ça que de supporter l'idée que Matsumoto voit d'autres personnes que moi !

« Ok, ça me va. »
« Bien. »
« Tu peux... ? »

Je lui montre du menton sa main agrippée à mon entrejambe et il sourit en raffermissant sa prise.

« Tu n'aimes pas ? »
« Si...enfin...c'est juste que... »
« Que quoi ? »
« Quelqu'un pourrait venir... »
« Lucky you, c'est une heure creuse...J'ai une bonne vingtaine de minutes devant moi avant de redescendre. Amusons-nous ! »
« Pas ici Jun...c'est risqué ! »
« Hey ! C'est quoi cette mentalité !? Ça ne t'a pas gêné dans le cinéma la dernière fois ! »
« Mais il faisait noir...et il était quasiment vide... »
« Tu me repousses dans ce cas, si je comprends bien ? »

Est-ce que je le fais ? J'ai juste peur qu'on nous surprenne et qu'il se fasse virer moi ! Rien de plus !

« On va nous entendre... » tenté-je une dernière fois.

Ce même sourire diabolique apparait de nouveau sur son visage et il me lâche, me demandant de rester où je suis. Il disparait quelques minutes puis revient avec un foulard, dont il se sert pour me bâillonner à nouveau.

« D'autres remarques constructives, Sakurai-san ? »

Comment pourrai-je les formuler alors qu'il m'empêche de m'exprimer ?

« Je prends ça pour un non ! »

Il enlève ses lunettes, qu'il pose sur ma tête (allez savoir pourquoi) et reprend là où il en était.

Vingt minutes plus tard, j'ai le pantalon baissé jusqu'aux chevilles, le boxer qui l'a suivi de près, mes jambes tremblent comme une feuille et mon visage est aussi rouge qu'une tomate bien mûre. Jun se relève en se léchant les lèvres et nous rhabille prestement, puis retire mon bâillon.

« Passe aux toilettes et humidifie-toi un peu le visage. Quand on te voit, on sait ce que tu as fait juste avant ! »
« J...Je... »
« On se voit plus tard ! »

Il colle un baiser sur ma joue, reprend ses lunettes qu'il met sur son nez et repart en trottinant presque. Moi j'ai à peine assez de force pour avancer d'un pas ! Je me laisse glisser le long du mur et reprends ma respiration, assis les jambes étendues devant moi. Je ne me vois même pas travailler après ça, j'ai le cerveau un peu trop embrumé et la tête pleine de doutes. Je n'arrive plus à saisir ce qu'il veut, au final. Parfois j'ai l'impression que, comme moi, il veut que notre relation soit différente et plus "approfondie", dans le sens où nous sommes vraiment quelqu'un l'un pour l'autre. Pas juste deux amis qui couchent ensemble parce que c'est fun, distrayant et un peu dangereux. Et puis après il redevient comme maintenant. Il vient, il baise, il s'en va. Fin de l'histoire. Je n'ai vraiment pas envie que ce comportement me touche d'une quelconque manière, j'aimerai que ça n'ait pas d'incidence sur ma façon de voir les choses. Je n'ai pas envie d'avoir mal au cœur à chaque fois que ça arrive, parce que je ne le devrais pas. Il n'a jamais été conclu entre nous que nous étions plus que de simples amants. Pendant un temps j'ai cru que ses paroles à Maruya sur le fait que je sois "le bon" voulaient dire que notre histoire prendrait une tournure un peu plus sentimentale - mais maintenant je me rends compte que je ne suis que "le bon à baiser", c'est tout. Et ce qui vient de se passer le prouve encore une fois. Je suis "le bon", celui assez naïf pour renier son orientation sexuelle pour un mec que je ne connais qu'à peine. Et ne rien dire à propos de ça.
Mais même si je sais ça, ça ne change rien à mon comportement. Je reste profondément entiché de Jun et plus les jours passent, à le rejoindre en catimini pour du sexe passionnel et de longues discussions, plus je me rends compte que je suis tout simplement...amoureux de lui. Et cette question me revient encore, problématique : peut-on aimer deux personnes ? La solution et la réponse qui me conviendrait serait que oui, c'est possible. Peut-être pas au même niveau d'amour, mais c'est possible. On peut ressentir ça pour deux personnes complètement opposées l'une à l'autre qui font battre un peu plus vite votre cœur. Mais la vraie réponse, celle que je me refuse à voir, c'est que c'est impossible. On aime qu'une personne à la fois, c'est comme ça que ça fonctionne ! L'autre, on se convainc de l'aimer. Si le raisonnement est le suivant et que je ne peux aimer qu'une seule personne, alors qui est-ce que je fais semblant d'aimer, au final ? Jun, juste parce qu'il représente la liberté, la passion et le libre-arbitre - ou Reina, qui symbolise l'engagement, la stabilité et la sagesse ? J'en suis à un point où je ne sais même plus où j'en suis. Qui j'aime ? Qui je n'aime pas ? J'ai essayé d'y répondre en passant autant de temps avec l'un qu'avec l'autre mais mes analyses sont de véritables échecs. Je prends autant de plaisir à discuter avec ma copine qu'à discuter avec Matsumoto. On pourrait penser que le sexe joue un rôle crucial dans le choix définitif - et ce n'est pas tout à fait faux - mais à choisir entre être le dominant et le dominé...Avec Reina je garde ce qui fait de moi un homme. Je suis le plus puissant des deux, le plus avisé et celui qui protège. Avec Jun, je me plie, j'accepte et je me laisse dominer. Et je ne peux même pas dire laquelle des deux options me plait le plus vu que j'aime autant dominer qu'être soumis ! C'est un casse-tête sans fin...

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Il est 23h. Je suis chez moi, avec Reina, dans notre lit, et je l’embrasse. C’est une chose qui m’avait manqué, embrasser quelqu’un. J’essaye de ne pas trop laisser aller mes pulsions, autant parce qu’elle est du genre prude que parce que j’ai fait un deal et que je ne me vois pas la repousser quand on en arrivera à la partie sexuelle. J’apprécie le contact de ses petites mains sur mon visage et de ses lèvres fines et douces. Je me demande comment ça fait d’embrasser Jun…Mon portable vibre alors dans ma poche et j’arrête notre occupation pour voir de qui vient le message. Sans surprise, et surtout vu l’heure, de Matsumoto.

« Rejoins-moi dans 30 minutes au studio de Taro, j’ai une surprise pour toi… ;) »

Habituellement ce sms m’aurait fait sourire mais là, il me met face à un douloureux problème. Le rejoindre et laisser tomber Reina ou rester ici et le laisser tomber, lui, alors qu’il s’est pris la peine de me faire une surprise ? Qui aura forcément à voir avec du sexe, je ne me fais aucune illusion là-dessus !

« Qui est-ce ? » me demande-t-elle en se repositionnant correctement contre moi.
« Hum…un ami. »
« A cette heure-ci ? »
« Il a l’air d’avoir bu… »
« Tu veux y aller ? »
« Non non ! C’est juste que…ça m’inquiète. »
« Allez, vas-y. Je vais t’attendre ! »
« Vaudrait mieux pas, s’il est vraiment bourré il va falloir que je le sorte du bar où il est et que je le ramène chez lui…Je pourrais rentrer tard. »

Reina fait la moue puis soupire.

« Ok…mais juste pour cette fois ! »

Je me sens un peu soulagé…et très honteux. Je m’en veux de lui mentir comme ça, d’être obligé de farfouiller dans ma tête pour trouver une excuse plus ou moins valable. Je sais que la dernière fois, ce n’était pas vraiment convainquant et je me demande même comment elle a pu faire pour y croire. Si tant est qu’elle y a cru. Sait-elle que je la trompe ? Avec un homme, de surcroît ? Je sors du lit, vais me rhabiller et essaye de ne pas être trop « présentable » pour ne pas qu’elle se fasse de soupçon. Même si je n’ai pas besoin d’être très apprêté pour voir Matsumoto, j’aime me faire beau. Pour qu’il me désire encore plus, toujours dans cette optique de ne pas me faire abandonner.

« A tout à l’heure ? »

Elle me fait un signe de la main et je sors, essayant de cacher cet embarras qui m’est spécifique quand je mens.
J’arrive en retard devant le studio et Jun déteste le retard. Même si lui l’est tout le temps ! Sans surprise, la porte est ouverte et j’entre doucement, la refermant avec précaution derrière moi. Maruya sait-il que nous sommes là ce soir, en pleine nuit, sur son lieu de travail ? La pièce est sombre, seul le coin où posent les mannequins est éclairé par une lampe artificielle, qui diffuse une lumière d’un blanc douteux. Tout a été laissé en place, comme si une séance photo venait de se terminer à l’instant. Je regarde autour de moi, cherchant Jun des yeux et, instinctivement, m’approche de cette lumière bien plus rassurante que l’obscurité. J’aperçois alors quelque chose sur le matelas où j’ai moi-même posé. Je m’approche encore un peu et découvre un magazine.
Je lis peu de Anan…en réalité, je les regarde et feuillette plus qu’autre chose. Pour une raison simple et qui ressemble à celle de beaucoup d’autres personnes : il y a des très beaux shoots de célébrités. Mannequins, idoles, chanteurs populaires, personnes célèbres et visages marquants du Japon…on y voit rarement de personne lambda. Pourtant, sur celui-là, j’y suis.
J’Y SUIS.
Ma tête est là, mon corps est là…je suis là ! Sur cette première page de magasine…et à moitié nu. Quasiment nu. Je croyais qu’il plaisantait moi, ou alors qu’il allait publier ça dans un magazine moins…célèbre ? Tout le monde va le voir ! Et quand je dis « tout le monde », je parle de ma famille : mes parents, surtout, mes frères et sœurs, mes oncles et tantes, mes grands-parents très très âgés (enfin, j’en doute tout de même…mais ils pourraient en entendre parler !). Et mes amis ? Et à l’université ?? Je vais passer du mec cool et intelligent au mec qui pose nu dans des magazines !!! Je doute que ça joue en ma faveur…et que vont en penser mes professeurs et le directeur ? Je suis bon pour me terrer dans un trou pendant quelques mois…Et Reina ? Si elle voit ça ??? Elle qui pense que je suis guindé…J’ouvre le magazine, cherche les pages où j’apparais et les feuillette plusieurs fois, n’arrivant pas à croire ce que je vois. J’oscille entre la fierté et la honte. J’occupe 5 bonnes pages minimum, et sur chacune d’elle je ne porte presque rien !

« Magnifique, ne ? »

Note : Après un petit temps d'attente, la suite ! Je posterai probablement le chapitre 4 de la Partie 2 de OUATAH ce soir, hier j'ai eu un petit souci technique d'ordinateur qui m'a pris toute mon attention ET mon temps x( Mais ce soir, promis !
Au final notre p'tit hamtasho n'est pas si déçu du voyage qu'il le pensait ou le prévisageait la fin du chapitre précédent ;) Mais avec le retour de Reina, les choses vont se compliquer...Pour l'instant il choisit la compagnie bien qu'insécuritaire de Jun...mais pour combien de temps ? Eheh, merci pour la lecture et les coms, si y'a XD mata ne ♥

genre: amitié, genre: au, multi-chapitres, matsumoto jun, pairing : sakumoto, rating: nc-17, rating: r, sakurai sho

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