Titre : Once upon a time...a Harem
Auteur :
biditochePairing : MotoGakuto (GACKT x Matsumoto Jun) ; Sakumoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun) ; Gakusho (GACKT x Sakurai Sho) ; Sakuraiba (Sakurai Sho x Aiba Masaki)
Rating : R, NC-17
Genre : Au, amitié, romance
Résumé : Il était une fois...un pauvre garçon dont la mère venait de mourir. Son beau-père, avare et cupide, chercha à se débarrasser de lui et, pour une belle grosse somme, le vendit à un Inconnu. Cet Inconnu, il allait l'apprendre, devint son Maître et était le riche propriétaire d'une grande et discrète maison...abritant une dizaine d'autres garçons de son âge. Sans le savoir, Jun venait d'intégrer le Harem, un cercle fermé où la vie et les interdits sont différents. Caractériel et indépendant, Jun apprendra les us et coutumes des Dears, les membres du Harem et devra se faire à ces règles qui le dépassent.
Mais la vie n'est pas qu'un simple conte de fée et Jun apprendra vite qu'il ne faut jamais se fier aux apparences...
Chapitre 20 :
Sans lui…il ne savait pas ce qu’il ferait. Ce n’était peut-être que quelques heures par jour, mais entendre la voix d’Aiba de l’autre côté de la porte lui permettait de tenir un peu plus longtemps. Car cette situation était impossible. Une fois par jour, on lui apportait de quoi se nourrir pour toute la journée. A lui de se débrouiller pour se retenir et ne pas tout dévorer d’un seul coup. Car l’attente, la solitude et l’obscurité mettaient son mental et son physique à rude épreuve. Il avait constamment faim et soif, il mourrait d’envie de voir un bout de soleil ou même de lueur et le futon, seul accessoire de cette pièce sordide, ne lui suffisait plus. Au moins en avait-il un ! Parce qu’il ne se serait pas vu dormir à même le sol. Autant aller en prison ! Mais qu’avait-il fait de mal au juste ? A bien y réfléchir, le comportement de Gackt le mettait hors de lui. Il n’avait tenté de tuer personne cette fois. Il n’avait fait aucun mal. Il avait simplement échangé un instant amoureux avec un homme qui l’aimait en retour et ils avaient consumé cet amour. Voilà tout. Etait-ce punissable à ce point ? Est-ce que Gackt ne pouvait vraiment pas supporter l’idée de ne pas pouvoir s’octroyer la virginité d’un garçon de 19 ans ? Parfois, et de plus en plus à présent, il ne le comprenait pas…Il se demandait souvent comment il avait fait pour aimer un homme dont le comportement était si inexplicable et immature. Allez savoir…
Sho n’arrivait pas à dormir. L’endroit dans lequel il était ne le lui permettait pas. Pourtant c’était la seule activité qu’on l’autorisait à faire ! Il entendit une porte se claquer et se releva aussitôt en pestant intérieurement. Si Aiba faisait autant de bruit, le Maître allait vite découvrir leur petit manège !!! Et il lui avait pourtant formellement interdit de venir en journée…pour plus de sécurité. Alors…
Il se rendit vite compte qu’il ne s’agissait pas d’Aiba quand il entendit les verrous tourner. Est-ce que, par hasard, sa punition serait levée ? Est-ce que Jun aurait réussi à le libérer ? Il n’avait aucune idée de la façon dont il pourrait s’y être pris mais il s’en foutait et l’espoir le fit se relever. La silhouette de Gackt apparu dans son champ de vision et il profita de cette opportunité pour voir un peu de ‘lumière’ filtrer.
« Gac… »
Il ne lui laissa même pas le temps de finir, s’approcha de lui pour le saisir à la gorge et le colla contre le mur froid de la pièce. C’est seulement là qu’il put voir le regard furieux, haineux et presque assassin du Maître. Mais qu’avait-il fait encore pour recevoir autant de colère ???
« Si tu crois que tu vas t’en sortir comme ça, si tu crois que tu peux utiliser Jun contre moi, tu te mets le doigt dans l’œil mon cher. »
« Je n’ai jamais… »
« C’était pitoyable de ta part de demander à ce qu’il vienne me supplier de te relâcher ! Pitoyable de lui demander de se vendre rien que pour que tu puisses baiser celui que tu dis aimer. »
« N… » La prise se resserra autour de son cou et il se mit à suffoquer.
« A cause de toi, Jun s’est enfuit. T’es content ? Il est parti du Harem. Mais crois-moi que ça ne se passera pas comme ça. Merci d’avoir éduqué Masaki pour moi. Avec Jun de nouveau disparu dans la nature, je vais pouvoir m’amuser avec lui. »
Les yeux de Sho s’écarquillèrent de stupeur et de rage. Il n’avait pas le droit ! Il n’y était pour rien dans cette histoire…Jun avait prit cette décision - ces décisions - seul ! Il n’avait pas le droit de toucher à Aiba comme ça…ça le tuerait…Gackt le lâcha et il retomba au sol, tentant de reprendre sa respiration et bien trop faible pour essayer de s’échapper malgré la porte grande ouverte.
« Je ferai tout pour récupérer ce qui m’appartient Sho. Et Jun est à moi. Tant qu’il ne sera pas revenu, Masaki sera mon Favori. »
« Vous n’avez pas… »
« Le droit ? Bien sûr que si. N’oublie pas qu’ici, c’est moi qui commande. »
La porte se referma et se verrouilla avant qu’il n’ait pu répliquer quoique ce soit et les larmes se mirent à couler sur ses joues. Pas lui…pas son Masaki…De rage, il alla tambouriner contre la porte en lui hurlant qu’il n’était qu’un être infecte et horrible mais il savait bien que personne ne pouvait l’entendre et qu’il s’épuisait tout seul. Mais peut-être était-ce là le but, s’épuiser. Car quand il s’affala sur le futon, les poings meurtris et les yeux rouges d’avoir trop pleuré, il s’endormit sur le coup.
Et comme il s’y attendait, ce fut un Aiba paniqué, effrayé et pleurant qu’il entendit le lendemain. Sho posa son front contre la porte et ses deux mains à plat dessus pour s’y soutenir alors qu’il écoutait le plus jeune lui raconter ce que Gackt lui avait fait, comment il avait supplié et pleuré pour qu’il arrête. Et chaque mot était une torture, chaque larme que le châtain versait était comme une lame en plein cœur. Il ne pouvait que lui promettre qu’il allait l’empêcher de recommencer mais chaque jour, le Maître prenait Aiba pour son sex-toy et le faisait régresser. Car il avait tellement peur qu’il en venait à ne presque plus parler. Et s’il ne lui parlait pas…alors tout était foutu. Tout. Il allait sombrer dans sa folie, seul dans le noir à imaginer combien son Masaki souffre sans lui. C’était insupportable.
« Masaki, Masaki…réponds-moi… »
Mais seuls les sanglots le faisaient. Gackt se rendait-il compte qu’il était en train de briser ce pauvre garçon qui n’avait jamais rien demandé ?
Par la force des choses, Sho se mit à en vouloir à Jun. Injustement, peut-être, car il était évident que le coupable c’était le Maître. Mais s’il n’était pas parti comme ça, s’il ne les avait pas laissé tomber…alors tout ceci n’arriverait pas. Aiba ne redeviendrait pas le garçon apeuré et muet qu’il était quand il venait d’arriver au Harem et Sho n’aurait pas l’impression de devenir fou à force de ne fixer que des murs sombres et froids. Il pria, ragea et supplia Jun, dans sa petite cellule, pour qu’il revienne au plus vite. Et s’il décidait de ne jamais revenir ?
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C’était bien ce que j’avais décidé au départ. Ne jamais retourner au Harem. Cet endroit suffoquant qui n’est pas fait pour une personne comme moi. Il y a quelques mois, je serai parti sans me retourner. Aujourd’hui, tapis dans une ruelle derrière des poubelles, je culpabilise comme jamais auparavant. J’ai laissé Sho seul dans sa cage sombre, Aiba à la merci des autres et du Maître. J’ai fui Gackt mais surtout, j’ai fui mes propres sentiments. Au fond, je ne suis qu’un lâche. Je n’arrête pas de penser à ce que mon ami est probablement en train de vivre. Est-ce que quelqu’un d’autre que moi pourrait l’aider dans le Harem ? J’en doute. Personne ne veut défier Gackt. Personne. Sauf moi. Je l’ai toujours fait et je sais, au fond de moi, que je le ferai toujours. Et je sais aussi que c’est ça qui l’a fait me rejeter aussi durement. Il n’aime pas qu’on ne lui obéisse pas. Je ne suis qu’un poids mort à sa cheville et pourtant, il a semblé souhaiter que je redevienne Favori. Pourquoi ? Pour mieux me jeter ensuite et me regarder souffrir ? Etait-ce là son plan ? Jouer au yoyo avec moi ? Me voir céder à mes sentiments pour mieux me voir revenir à lui et ensuite me jeter comme si je n’étais absolument rien ? Et après, on recommence la partie ? Jusqu’à ce que je n’en puisse plus ?
Cette image que je me fais de lui est bien loin de ce que Hyde m’a toujours décrit dans ses histoires. Peut-être que c’est lui qui se fait des idées sur son amie d’enfance. Peut-être que parce que justement il le connait depuis trop longtemps, il ne voit pas toutes les facettes sombres de sa personnalité et qu’il lui donne une humanité qu’il n’a clairement pas. Car il faut être timbré pour préférer punir quelqu’un aussi violemment plutôt que de voir revenir à ses côtés une personne qu’on apprécierait vraiment. Sauf si au final, on ne l’apprécie pas. Je suis tombé dans le panneau, apparemment ! Moi qui ne croyais pas un traître mot de ce qu’il me disait au départ, j’ai finis par lui donner le bon dieu sans confession et maintenant, je récolte de mes erreurs. On ne peut pas avoir confiance en cet homme. Tout ce qu’il fait n’est que dans un seul but précis et ne dessert que son propre plaisir.
Je me terre dans mon petit coin et regarde autour de moi. Ahah, je n’ai absolument aucun endroit où aller, pas d’argent même pour dormir dans l’hôtel le plus crasseux et miteux qui soit. Tout ce que j’ai, c’est la rue. Et ma colère. Et ma tristesse. Mais rien d’autre. Combien de temps je vais survivre comme ça ? Je me refuse à faire la manche mais de temps en temps, on me donne quand même une petite pièce. Alors que je ne demande rien, que je reste dans mon coin, le menton sur les genoux, à attendre que les heures passent et qu’une bonne idée me vienne. Mais il n’y a rien. Non seulement je suis perdu, mais en plus je suis tout seul et sans ressource. Bravo Jun. Très bonne idée de s’enfuir du Harem sans plan B !
C’est pourtant fou comme je me souviens du chemin que j’ai emprunté pour en partir. Il faisait nuit, pourtant. Mais je me souviens du détail des rues et au bout de plusieurs jours à essayer de trouver une bonne idée pour refaire ma vie, j’abandonne. Je ne peux rien tenter de nouveau parce que j’ai encore trop de choses qui m’attendent derrière moi et qui ne sont pas terminées. Je dois aller aider Sho, je ne peux pas refaire ma vie tout en sachant, dans un coin de ma tête, qu’il est encore là-bas à souffrir, tout seul. Je ne peux pas, je l’apprécie trop pour ça et je m’en voudrais toute ma vie d’avancer en le laissant en arrière. Et puis même si ce sera douloureux pour moi et que je n’obtiendrai jamais rien, je dois me confesser.
Oui, je vais le faire. Parce que je ne pourrai pas avancer dans la vie, sinon. Je ne pourrai pas aller de l’avant, rencontrer quelqu’un d’autre et l’aimer si je n’ai pas eu une réponse claire et nette de la part de Gackt. Alors je vais lui dire ce que je ressens et avec cette réponse, je déciderai de mon avenir. En espérant que je puisse m’échapper de nouveau du Harem dans le cas où je me prendrai un refus et je sais que ce sera le cas. Mais je le fais pour moi. Pour me sentir mieux. Pour me dire qu’au moins, j’aurai réellement tout essayé.
Je retrouve donc le Harem plus ou moins facilement, après quelques heures de marche. Je ne m’étais pas rendu compte que j’étais allé aussi loin. Je suis parti il y a, il me semble, une éternité. Et personne ne m’a retrouvé alors que Sho, si. Peut-être qu’il m’a laissé partir de son plein gré ? Peut-être qu’il n’a envoyé personne pour me chercher parce qu’il n’en a que faire que je revienne ? Qu’importe. J’en ai marre de me torturer l’esprit à essayer de le comprendre. Je vais faire ce que j’ai à faire…et puis c’est tout.
Quand j’arrive, je remarque que la fenêtre a été réparée. Je toque à la porte et comme je m’y attends, c’est Hyde qui vient m’ouvrir. Son air choqué me tire un sourire.
« J-Jun ! Tu es revenu ? »
« Pour une seule chose. Je repartirai ensuite. »
Il me laisse entrer sans broncher et je me demande s’il n’est pas tout simplement d’accord avec ma décision.
« Ne dis à personne que je suis là pour les prochaines heures, Hyde. Je t’en prie. A personne. »
« D’accord. »
Sa réponse plutôt rapide me surprend. Je ne pensais pas qu’il se rangerait de mon côté aussi facilement, à vrai dire j’avais même préparé un petit discours pour le convaincre de se taire. Mais il acquiesce simplement en repartant de son côté comme s’il ne m’avait jamais vu. Ni une ni deux, je fonce vers le sous-sol, referme correctement la porte derrière moi et m’accroupit.
« Sho, c’est moi. Jun. »
« Jun !!!! Où étais-tu passé !!!??? Tu te rends compte de ce que tu as fait ?! Je te déteste, je te déteste !!! »
Je ne m’attendais pas à un tel accueil, cependant. J’en tombe sur les fesses. Me…détester ? Je reste muet assez longtemps pour l’entendre pleurer et rager de l’autre côté quand enfin, il reprend avec un ton plus doux mais une voix déchirée par la tristesse.
« Je suis désolé, je ne le pensais pas. Je…si tu savais…depuis ton départ…tout va en empirant. »
« De quoi parles-tu ? »
« Pourquoi es-tu revenu Jun ?! »
« J’ai des choses à régler avant de réellement m’en aller. »
« Et tu vas de nouveau nous laisser à l’arrière, comme des moins que rien ?! »
Je sais qu’il a parfaitement raison de me dire ça. Je ne lui en veux pas.
« Si tu savais comme je me sens coupable mais…j’en ai eu besoin, sur le coup. J’avais un plan en allant voir Gackt et il n’a pas marché. J’ai…pété un plomb, j’avais besoin de partir d’ici. »
« En nous mettant dans la merde, Jun. »
« Raconte-moi… »
« Il est venu me voir en me disant que c’était de ma faute si tu t’étais enfuit et qu’il allait se venger. Il a prit Masaki pour Favori, Jun. Il…il lui fait faire des choses…sexuelles… »
« Non… »
« Il n’est plus le même. Ça fait deux jours qu’il n’a pas parlé. Il n’a fait que pleurer et je ne pouvais rien faire pour lui. Il a peur, même à moi il ne se confie plus ! Il est redevenu comme avant…c’est de ma faute… »
« C’est de la mienne. En fait, c’est la faute à tout le monde ici. Mais cette fois, je ne laisserai pas ça passer !!!! Je ne vais plus faire le lâche, Sho !! »
« A quoi tu penses ? »
« Je vais vous aider à vous enfuir d’ici. »
Bien sûr, il ne me croit pas. Et je ne lui en veux pas de ça non plus. Mais j’ai bien ma petite idée en tête et je le quitte pour remonter jusqu’au niveau supérieur et sans m’arrêter de trottiner, je pars à la recherche de la seule personne qui peut m’aider. Je la trouve dans la petite salle de musique improvisée, en train de faire de la gratte. Il a encore l’air surpris de me voir mais est surtout alerté par mon teint grave et sérieux.
« Jun ? »
« J’ai besoin de ton aide, Hyde. C’est urgent. »
« Que.. »
« J’ai besoin des clés pour faire sortir Sho. »
« Ce n’est pas moi qui les ai. »
« Mais tu sais où elles sont et tu peux les obtenir ! »
« C’est mon ami, je ne peux pas lui faire un coup pareil. »
« Ton ami est en train de rendre malheureux deux garçons qui n’ont rien fait ! Ton ami est en train de traumatiser sexuellement le garçon que TU as aidé à faire grandir ! Vas-tu laisser passer une chose pareille ??? »
Hyde fronce les sourcils et repose sa guitare, avant de fermer les yeux. Je sais qu’il est en train de réfléchir, j’aimerai qu’il se dépêche mais je ne dis rien. Qu’il le fasse est déjà un grand pas en avant. Finalement, il se relève et me regarde avec détermination.
« D’accord, je t’aide. Mais pour Masaki et surtout, pour lui. Il est perdu Jun, il fait n’importe quoi. Ça ne lui ressemble p… »
« N’essaye pas de lui donner une humanité qu’il ne possède pas, Hyde. Il n’y a plus besoin de tenter de me berner, je suis tout à fait conscient de la personne qu’il est vraiment. »
« Si tu le dis. Retrouve-moi dans quelques minutes près de la fontaine à eau. »
J’acquiesce et je le laisse partir le premier. Peut-être ai-je été dur avec lui mais je ne me fais plus avoir, maintenant. J’ai compris qui était réellement Gackt, il n’a plus besoin d’essayer de me convaincre qu’il est quelqu’un qui a des sentiments. Parce qu’il n’en a pas et ce qu’il fait à Aiba en est la preuve.
Quelques minutes plus tard, je suis au point de rendez-vous et Hyde m’y rejoint. Il pose la clé dans le creux de ma main avec un air sincèrement inquiet.
« S’il-te-plait, avant de repartir…réfléchis à tout ce que je t’ai dit depuis le début. Je n’ai jamais menti Jun. Jamais. »
« C’est trop tard. »
Je m’en veux d’être aussi brusque alors qu’il n’a jamais voulu que notre bonheur à tous. Je n’ai pas le choix. C’est en quatrième vitesse que je rejoins le sous-sol et je libère Sho sans attendre. Il paraît surpris que je puisse ouvrir la porte - ou même que j’ai réussis tout court. Mais je m’empresse de le relever et le prendre dans mes bras. Il est affreusement pâle et faible.
« Je suis désolé d’être parti en vous laissant. Je ferai tout pour réparer cette erreur. »
« Merci Jun. Merci… »
« Viens, allons chercher Aiba-chan à présent. »
Nous avons la brillante idée de nous arrêter faire une halte dans les chambres pour enfiler une tenue plus correcte et surtout, des chaussures. Pour Aiba, aussi. Sho va même jusqu’à prendre le gros ours en peluche malgré mes réticences et nous nous dirigeons avec détermination vers la chambre où j’ai aperçu Gackt pour la première fois. J’ouvre la porte sans nous annoncer - de toute façon à quoi bon - et par chance, il n’a encore rien fait au protégé de Sho. Ce dernier entre avant moi, me poussant presque pour rejoindre le châtain, recroquevillé sur le devant du lit et tremblant de peur.
« Masaki, mon Masaki…c’est fini. On va s’en aller. »
« S-Sho-chan ? »
« On va partir, tous les deux. J’ai apporté Teddy. Mets ces affaires et on s’en va. »
« S’en aller où au juste ? »
Ce serait trop beau qu’il ne soit pas là.
« Je m’en occupe Sho. Allez-y. »
« Tu es sûr ? »
« Ne m’attendez pas et bonne chance. »
« On se tient au courant. »
J’hoche de la tête et me mets entre Gackt et la sortie. Sho finit d’enfiler ses chaussures à Aiba et ma résistance leur permet de s’enfuir de la chambre, dont je referme la porte derrière moi. Je colle mon dos contre la poignée, l’empêchant d’y accéder.
« Ça ne se passera pas comme ça !!! »
« Ah oui ? Et comment ça se passera alors ?! Vous êtes vous seulement rendu compte de vos actes ???? Vous avez traumatisé Aiba-chan. »
Il ne répond pas et se détourne, son dos me faisant face. Pourquoi se cacher ainsi ? S’il a réellement des sentiments, qu’il me les montre !
« Je vais vous poser des questions et j’aimerai que cette fois, vous me fassiez des réponses sincères. Je ne demande que ça. De la sincérité. »
« Vas-y. » Wow. Il capitule peut-être un peu trop vite à mon goût…
« Est-ce que je vous attire vraiment, sans que ce ne soit sexuel ? Retournez-vous s’il-vous-plaît. J’ai besoin de voir votre visage. C’est facile de mentir quand on n’est pas en face. »
Il se passe quelques secondes avant qu’il ne se retourne et ne se mette devant moi. Son regard rivé dans le mien, je sais qu’à présent il est obligé de me dire la vérité. Pas vrai ? Le jeu a assez duré comme ça. J’ai besoin de réponses…
« Oui. Je l’ai pensé et je le pense encore. »
« Est-ce que je vous ai vraiment manqué ? »
« Oui. »
« Pourquoi avoir préféré la punition de Sho à mon retour dans ce cas ? »
Cette fois, la réponse ne vient pas tout de suite et je le vois se battre avec lui-même avant d’abandonner. Sa mâchoire se crispe et pendant un instant, il regarde ailleurs.
« Il était hors de question que tu me reviennes de cette façon. »
« Comment cela ? »
« En te vendant !!! » Je fronce les sourcils, ne comprenant pas vraiment. « Tu ne revenais pas pour être avec moi Jun mais pour faire libérer ton ami. Je ne pouvais pas t’accepter dans ces conditions. Je préfère mourir que de te forcer à rester avec moi. »
Je ne m’attendais pas à une réponse pareille. Pour moi, il était évident que c’était simplement parce que je n’avais pas assez d’importance…
« Mais je pensais…que vous ne me supportiez plus ? »
« Je ne vois pas en quoi ! »
« Vous avez commencé à être distant et après vous m’avez jeté sans considération ! Vous avez préféré une punition à moi ! Voilà pourquoi !!! Je savais que j’aurai dû me taire ce jour-là, dans votre bureau. »
« Te taire ? »
« La question que je vous ai posé et à laquelle vous avez répondu que vous n’aimiez pas ‘hypothétiser’. Je vous ai fait peur ce jour-là, n’est-ce pas ? »
« N’importe quoi. Il m’en faut bien plus pour être effrayé ! »
« Pas effrayé dans ce sens. Vous avez eu peur que je développe des sentiments pour vous. »
Il se tait et en ayant marre d’attendre, je reprends la parole.
« Ce que vous m’avez fait en m’enlevant ce rôle de Favori, vous l’avez fait à Sho aussi. Vous avez brisé son cœur comme vous avez détruit le mien. Il était fou amoureux de vous depuis six ans. Six ans ! Et vous n’avez rien vu ? »
« Je…non. »
« Parce qu’il n’y a que votre petite personne qui vous intéresse ! Vous donnez et retirez ce qui n’est qu’un simple rôle à vos yeux mais pour nous, c’est bien plus que ça ! J’ai failli perdre un ami à cause de vos conneries ! »
« N’emploie pas ce ton ni ce vocabulaire avec moi ! »
« J’emploie ce que je veux ! Vous n’avez jamais été capable de voir que Sho en pinçait pour vous, vous l’avez jeté sans même le prévenir à l’avance et aujourd’hui, vous vous acharnez sur lui à cause d’une petite vengeance stupide qui ne vous regarde même pas ??? Vous lui avez fait plus de mal qu’il ne m’en a fait à moi. Il vous a toujours respecté. »
« Il m’a trahi. Il t’a fait du mal et il a pris Masaki sans permission. »
« Il l’a aimé au premier regard. Le jour-même où Aiba-chan est entré dans le Harem, il m’a dit qu’il en était tombé amoureux. Savez-vous ce que c’est, l’Amour ou c’est quelque chose qui vous échappe aussi ??? »
Il me gifle - moins durement que les fois précédentes mais le geste est bien là. Je le regarde avec surprise.
« Tu as toujours eu à l’esprit que je suis une personne sans cœur et sans sentiment, Jun. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour prouver le contraire, pour te protéger avec les moyens que j’ai. »
« En faisant du mal aux autres ?! »
« Oui. » Réponse nette, franche. Il le pense vraiment. Mais c’est quoi celle logique ??? « J’ai tout fait pour prendre soin de toi ! »
« C’est faux ! J’ai souffert à cause de vous. »
« Il était hors de question que tu t’occupes de l’éducation de Masaki. »
« Pourquoi ??? Parce que vous avez si peu confiance en moi ?? Que je ne vaux rien ??? »
« Parce que tu n’es qu’à MOI et que PERSONNE d’autre n’a le droit de te toucher !!!! »
Je sursaute alors qu’il crie et se rapproche de moi.
« Depuis le moment où il a posé les pieds ici j’ai eu la hantise que ce jour arrive. Il était hors de question que tu fasses des choses intimes avec lui, que je le laisse te toucher mais il était aussi impossible que tu ne sois plus mon Favori. J’ai dû pourtant faire un choix et je ne le regrette pas. »
« C’est insensé… »
« Tant que ça ? »
« C’est égoïste et… »
« Dégoûtant ? »
Non. Pas dégoûtant. Après tout, ce que je voulais le plus à ce moment-là c’était bien qu’il abandonne l’éducation d’Aiba parce qu’il préférait me garder pour lui. Et j’ai eu ce que je voulais, oui. Mais pas de la manière dont je le voulais…S’il pense sincèrement tout ça, alors pourquoi m’avoir jeté aussi durement ? Il aurait pu m’expliquer et j’aurai accepté…
« Pourquoi ne pas me l’avoir dit ? » Je murmure.
« Ça n’aurait rien changé. »
« Si. On aurait pu trouver un compromis. »
« Comme si tu en avais eu envie. »
Ton sec, tranchant. Il me fait mal. Comment peut-il dire à ma place ce que je ressens ? Ce dont j’ai envie ?
« Vous n’avez aucune idée de quelles sont mes envies. Je pensais pourtant vous avoir aiguillé. C’est d’ailleurs ça qui vous a fait fuir, j’ai tort ? »
« Fuir ? »
« Quand je vous ai implicitement demandé si vous pourriez abandonner le Harem par amour. Vous souvenez-vous de votre réponse ? »
« Je n’ai pas eu peur. »
« Alors pourquoi cette soudaine distance entre nous ? A quoi vous vous attendiez ? A ce que je vous déteste toute ma vie ? Pour ça, il fallait être comme ces dernières semaines : impitoyable et con ! Mais vous avez fait l’erreur d’être gentil et attentionné avec moi. Je ne suis qu’un homme. Avec un caractère de merde, mais j’en suis un et j’ai des sentiments. »
« Que sous-entends-tu ? »
« N’est-ce pas évident ? » je dis dans un début de sanglots. « Je vous aime. »
Nous nous fixons longtemps sans qu’aucun mot ne soit prononcé et je suis soudainement pris de panique. Voilà, je l’ai dit…et après ? Me voilà maintenant dans l’attente du résultat et c’est la période la plus dure à passer. Un oui ou un non. Un rejet ou une acceptation. Que va-t-il me dire ? Ses yeux bleus sont insondables. Il s’écarte de moi et il prend un ton neutre qui finit de me piétiner.
« Comme si c’était possible. »
« Pourquoi ne pas me croire ? »
« C’est avec la même sincérité que tu as si souvent dit que tu me haïssais, Jun. Je ne peux pas te croire. De plus, je ne laisserai pas tomber le Harem. C’est ma vie. »
« Et moi je ne suis rien ? »
De nouveau, un silence pesant et je frotte mes yeux pour ne rien y laisser couler.
« Tout serait plus simple si tu acceptais de redevenir Favori, Jun ! »
« Non. Non ce ne serait pas plus simple !!! Vous rendez-vous compte ?! Je me suis confessé, c’est trop tard maintenant ! Je ne peux plus faire semblant de ne rien ressentir, de pouvoir me contenter du peu que vous me donnez. Je ne peux pas. Je préfère partir plutôt que de devoir voir votre visage tous les jours tout en sachant que je ne lui inspirerai jamais rien de plus qu’un peu d’attirance. »
« Jun… »
« Gardez vos belles paroles pour un autre pigeon. J’ai assez donné de ma personne. Vous ne m’aimez pas ? Soit. Mais vous et moi, on en a terminé pour cette vie. »
« Jun ! »
J’ouvre la porte derrière moi pour m’enfuir à mon tour et quand j’arrive près des escaliers, une main me saisit et me tire sur le côté. Je m’apprête à frapper, certain qu’il s’agit de Gackt mais c’est le visage d’Hyde que je vois. Eh ?
« Laisse-moi, je m’en vais maintenant. C’est terminé. »
« Ecoute une dernière histoire, je t’en prie. Juste une. Après je te laisserai t’en aller. »
Je me regarde avec suspicion puis acquiesce. L’Intendant vérifie que le couloir est vide et referme la porte derrière lui. Nous nous trouvons probablement dans sa chambre à lui, que je n’ai jamais visitée auparavant. Elle n’est pas si différente des nôtres…Je m’assois au bord du lit et lui sur la chaise en face de moi. Ses petites jambes se croisent et il me regarde avec sérieux.
« Je ne fais pas ça pour te faire changer d’avis, Jun. Simplement pour que tu aies toutes les cartes en main et que tu prennes la bonne décision, à la fin. »
« J… »
« Laisse-moi parler, ne m’interrompt pas. »
Note : Révélation demain ! xD Hyde va devoir se taire encore 24h 8) A votre avis, de quoi va-t-il parler ? (allez, facile XD)
On voit ici un Gackt bien plus horrible qu'auparavant. Il a osé toucher à Aiba de cette façon plusieurs fois. Comme quoi il est descendu bien bas suite au départ de Jun...arf, à la place de Sho je le haïrai pour avoir fait ça...ah non mais attendez, c'est ce qu'il fait XD *pan* Horrible, ne ? T.T Pauvre Aiba-chou ♥ Heureusement qu'Hyde les aide...
Et pas de réponse favorable de la part de Gackt pour le pauvre Jun :/ Décidément...je vous avais dit que je ne m'arrêterai pas là 8D Allez, à demain pour la suite des aventuuuuuures !
Merci à vous et n'hésitez pas à commenter ♥