Once upon a time...a Harem ~ Partie 2 (13/16)

Aug 08, 2014 23:33

Titre : Once upon a time...a Harem
Auteur : biditoche
Pairing : MotoGakuto (GACKT x Matsumoto Jun) ; Sakumoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun) ; Gakusho (GACKT x Sakurai Sho) ; Sakuraiba (Sakurai Sho x Aiba Masaki)
Rating : R, NC-17
Genre : Au, amitié, romance
Résumé : Il était une fois...un pauvre garçon dont la mère venait de mourir. Son beau-père, avare et cupide, chercha à se débarrasser de lui et, pour une belle grosse somme, le vendit à un Inconnu. Cet Inconnu, il allait l'apprendre, devint son Maître et était le riche propriétaire d'une grande et discrète maison...abritant une dizaine d'autres garçons de son âge. Sans le savoir, Jun venait d'intégrer le Harem, un cercle fermé où la vie et les interdits sont différents. Caractériel et indépendant, Jun apprendra les us et coutumes des Dears, les membres du Harem et devra se faire à ces règles qui le dépassent.
Mais la vie n'est pas qu'un simple conte de fée et Jun apprendra vite qu'il ne faut jamais se fier aux apparences...



Chapitre 23 :


Il est incroyablement beau malgré son air ferme et ses cheveux moins bien coiffés que d’habitude. Ça lui donne un côté encore plus… ‘wild’ que d’ordinaire. Je croise mes bras sur ma poitrine, geste de protection chez moi et le toise en tentant de rester neutre. J’avais espéré ne pas le revoir avant des années, une fois que j’aurai pu me guérir, passer à autre chose et sortir avec quelqu’un d’autre qui me rendrait mes sentiments au centuple. Il faut croire que le destin aime bien jouer avec moi. Un jeu qui ne me plaît pas.

« Bonsoir Jun. »
« Qu’est-ce que vous faites là ? » je demande aussi avec l’air le plus détaché que je puisse me donner. Et surtout, comment a-t-il su que j’étais ici ?
« Tu es plutôt doué dans l’art de te dissimuler mais je t’avais dit que je finirai toujours par te retrouver, Jun. Une fois que j’ai découvert que tu travaillais à cette confiserie, le reste a été du gâteau - si je peux me permettre de le dire ainsi. Et puis, tu tends à te faire connaître et ta description suffit à trahir ta position. Les gens de ce quartier semblent t’apprécier et te trouver très à leur goût. »
« Jaloux ? »
« Le devrai-je ? »

Non. J’aimerai bien mais non, il n’en a pas le devoir. Ce n’est qu’un de mes souhaits, ça n’a pas d’importance.

« Et ils sont au mien également. »
« Je suis ravi de voir que tu es heureux. »
« Et même très heureux ! » Je surenchéris, je ne sais pas vraiment pourquoi. « J’ai un travail, un logement, un salaire… » J’hésite avant d’ajouter et bien sûr, de mentir : « …et bientôt un petit-ami. »
« Oh » fait-il en arquant un sourcil. « Tu es encore célibataire donc. »
« Pas pour longtemps. »
« Mais tu l’es encore. »
« Ça ne vous regarde pas ! »

Non seulement je mens très mal mais en plus le faire me rend encore plus pitoyable. Ça ne fait que me rendre compte qu’en quatre mois, je n’ai sentimentalement pas avancé d’une case. Quand je regarde autour de moi, que je dis bonjour à ces clients, aucun d’eux ne me parait être un ‘bon parti’. Je ne vois dans aucun d’entre eux mon futur compagnon. Certes, ils ont des beaux visages, certains une vraie gentillesse ou une bonne intelligence - mais ça ne les démarque pas. Alors dire, maintenant, que l’un d’eux sera mon futur petit-copain…c’est presque comme me mentir à moi-même. C’est presque comme renier le fait que je n’ai pas réussi à l’oublier, lui. En tant qu’amant ou amoureux, peu importe.

« Tu as couché ? »
« C-Ce ne sont pas vos oignons ! »
« Uke ? Seme ? C’était bon ? »
« Si vous êtes venu pour ça, autant repartir. »

Je m’apprête à faire demi-tour mais il retient de sa poigne de fer. Sa prise ferme sur mon bras me colle un violent frisson nostalgique et je le repousse.

« Ne me touchez pas. »
« Je suis sûr que tu mens. »
« Comme je l’ai déjà dit, ce ne sont plus et donc pas vos affaires. »
« Alors pourquoi mentir dans ce cas ? Dis-moi la vérité, Jun. As-tu trouvé mieux que moi pour te combler ? »

C’est d’un égocentrisme…j’en viens à me rappeler pourquoi je suis parti du Harem. Tout ce qui compte, c’est ce que lui ressens. Moi…on s’en fout. De la même manière, ça n’a pas d’importance si j’ai couché avec quelqu’un d’autre, tant que je n’ai pas pris autant de plaisir qu’avec lui. Quel égo démesuré ! Ça me dégoûte. Je le regarde avec assurance,  m’approche très près de lui pour le toiser puis affirme :

« Ce mec m’a fait jouir comme jamais auparavant. »

Je vois ses poings se serrer et continue sur ma lancée, ravi.

« Il m’a donné les meilleurs orgasmes que j’ai jamais vécus jusqu’à présent ! »
« Tu mens. »
« Avec lui, pas besoin de simuler. Il est tellement bon que j’écarte de moi-même les jambes pour lui. »

Il est en colère, je le vois clairement. Dans son regard, dans sa posture, dans la façon dont chaque muscle de son corps se contracte. Je crois même que sa respiration s’accélère un peu.

« Comme une pute. »

Je le gifle sans réfléchir. C’est sorti tout seul et même lui n’a pas su l’arrêter. On peut me traiter de tout ce qu’on veut mais pas de pute. Ça jamais ! Il ne réagit pourtant qu’à peine et me regarde sans ciller.

« Je vois que tu n’as pas perdu de ta hargne. Ce mec ne t’a pas tout à fait avili. »
« Personne ne m’avilira jamais. J’ai ma propre façon de penser et de voir les choses. Je suis maître de mes décisions, personne n’a le droit ni la capacité de les prendre pour moi ! Je n’ai pas besoin de quelqu’un qui pense ou décide à ma place. »
« Pourtant tu as l’air sexuellement avili, c’est dommage. Je me souviens que ton obstination à ne pas vouloir suivre les ordres était ce qui me plaisait le plus chez toi. Si tu n’es devenu qu’un pantin, alors tu n’as plus aucun intérêt. »

Je le regarde, surpris. Il est sérieux là ??? Non mais comment il me parle ! Y’en a assez !

« Je ne suis le pantin de personne ! »
« Pourtant tu viens de dire que tu écartes tes jolies cuisses de toi-même pour ce ‘mec’. »
« Je… »
« Moi ça m’excitait tellement d’avoir du mal à les écarter ne serait-ce que quelques secondes…Au final, tu n’es peut-être qu’un Dears comme les autres. »
« Je n’écarte les cuisses pour PERSONNE !!! »

Oups…intelligent, Jun. Tu viens de te griller tout seul. Je fais une moue colérique et détourne le regard alors qu’il se met à sourire.

« Je savais que tu mentais. Il n’y a pas de mec Jun. Tu ne peux pas me mentir. »
« Bien sûr que si, je le peux. »
« Non, et tu sais pourquoi ? »

Je ne réponds pas et sursaute en sentant ses doigts saisir fermement mon menton pour me forcer à le regarder. Wow, si près…et tellement de souvenirs impérissables qui me reviennent.

« Parce que je te connais Jun. Et même après dix ans de vie avec la même personne, tu n’écarteras jamais les jambes aussi aisément. Mais tu sais quoi ? C’est ça qui me plaît. »
« Je ne veux pas vous plaire. »
« En es-tu certain ? »

Je déglutis difficilement et me défais de sa prise. Au fond, je me trahis moi-même. Mon comportement, mon regard…tout chez moi trahit ce que je ressens vraiment. Cela fait des mois que j’essaye de lui plaire, sans réel succès. Sans résultat concluant. Alors dire, aujourd’hui, que je ne veux pas lui plaire…c’est mentir comme un arracheur de dents. Après tout, pendant quelques secondes j’ai essayé de me faire beau pour lui. Il ne s’agissait peut-être que d’arranger ma tignasse, mais c’est un geste que je n’aurai pas fait si je n’en avais rien à faire de son avis. Oui, plus que tout je veux lui plaire autant qu’il me plaît et qu’il me rend dingue. C’est dur de se dire que même cinq mois plus tard, il a toujours autant d’effet sur moi. Peut-être parce que le cordon n’a pas été coupé ?

« Qu’est-ce que vous voulez, Gackt ? Quel est le but de votre venue ici ? Vous savez que je n’accepterai jamais de redevenir Favori. C’est fini pour moi tout ça ! Alors allez vous trouver quelqu’un d’autre et laissez-nous tranquille. »
« C’est fini aussi pour moi. »
« Eh ? » Je ne saisis pas très bien ce qu’il veut dire par là.
« Le Harem n’existe plus. »

J’ai du mal à y croire. C’est probablement un mensonge pour m’embobiner…oui, ce doit être ça. Lui ? Fermer le Harem ? Il m’a dit que c’était sa vie. Je le vois mal y mettre un terme ! On dirait que ça fait partie de lui, cet établissement. Il ne peut pas l’avoir ne serait-ce que quitté. C’est absurde. Insensé. Et ce serait tellement beau…

« Je ne vous crois pas. Vous savez que vous ne m’aurez pas avec vos mensonges. »
« Ce n’en est pas un. »
« Et les Dears alors ? Vous les avez jetés dehors, comme des moins que rien ! Ah remarque, ça vous ressemble bien ! »

Il fronce les sourcils et fait un pas en arrière. Eh ? Est-ce qu’il s’écarte volontairement de moi ? Serai-je devenu dangereux, ou quelque chose comme ça ?

« Ils sont toujours dans la maison. »
« Donc le Harem existe encore. »
« Non. »
« Alors quoi ? »
« Ce n’est qu’une maison. Ce qu’elle était avant. Il n’y a plus de règles de comportement, de style vestimentaire ou de sexualité. Tout au mieux, un simple règlement intérieur pour respecter autrui. »
« Qu’est-ce que ça veut dire ? »
« Hyde va en faire un établissement d’accueil et de santé pour les personnes en difficultés. Ces personnes bénéficieront d’un soutien physique et psychologique, ainsi que d’une réinsertion dans la société. »
« Mais… »
« C’est son idée. Il compte engager des docteurs spécialistes en la matière et se faire financer grâce aux dons de généreux donateurs du pays. C’est là un bien grand challenge mais tout le monde y trouve son utilité. »
« Et vous dans tout ça ? Vous faites quoi ? Sextoy ? »

A nouveau, il fronce les sourcils.

« Je ne suis qu’un soutien financier. A vrai dire, le premier donateur. »
« Mais…le Harem, vous avez dit que c’était votre vie ! Votre maison, vous avez tout là-bas. Où est-ce que vous allez habiter ? »
« Est-ce que tu t’en soucierais ? »
« Pas du tout » je réponds précipitamment mais ça ne fait que me trahir encore plus. Bien sûr que je m’en soucie. C’est énormément de changements que je ne lui pensais pas capable de faire. Me serai-je encore trompé ? 
« Un psy m’a dit une fois que j’avais créé le Harem car je souffrais d’un manque cruel d’affection. Avoir à ma disposition et constamment ces jeunes hommes me permettait de combler ce manque affectif et de le maintenir à un certain niveau plus ou moins satisfaisant. »
« Un manque…affectif ? »
« Ne fais pas l’innocent, je sais qu’Hyde t’a raconté. Mes parents, mon ancien patron, Hitto…Il faut croire que mon vieux frère a la langue bien pendue ! »
« Ce n’est pas de sa faute. »
« On va dire ça comme ça. »
« Il ne cherchait qu’à me retenir. Il a simplement échoué. »
« Parce que personne ne peut retenir Matsumoto Jun, n’est-ce pas ? »

C’est à mon tour de froncer les sourcils.

« Qu’est-ce que c’est censé vouloir dire au juste ? »
« Tu avais prévu de partir dès le début. Et finalement, tu es parti. »
« C’est de votre faute ! »
« Au fond, tu es un peu comme Hitto. A toujours me dire que tu me hais, à toujours tout refuser ou remettre en question. A ne rester que pour quelqu’un d’autre que moi. Je sais que tu aimais Sho et que tu n’es revenu cette fois-là que pour lui et Masaki. J’ai tort ? »

Pas tout à fait, c’est dur à dire…mais moi je sais, au fond de moi, que je suis aussi revenu pour lui parler à lui. Sauf qu’il n’a pas voulu entendre…Alors ce n’est pas de ma faute, n’est-ce pas ?

« Je n’arrive pas à croire que vous me compariez à lui ! C’est même injuste et insultant ! »
« Insultant ? En quoi, je te prie ? »
« …Moi, mes sentiments étaient sincères. »
« Oui, ta haine. »
« Mon amour. »

Il ne dit rien et moi non plus. Pas tout de suite. Je l’ai encore dit et pourtant, il ne répond toujours pas. Combien de fois vais-je devoir dire que je l’aime pour n’avoir ne serait-ce qu’un semblant de réponse de sa part ???!!! Ça commence vraiment à devenir insupportable…

« Mais après tout, vous avez peut-être raison. Quand on y réfléchit bien, je venais de perdre ma mère, j’avais besoin d’affection moi aussi. Sho ne m’en a pas donné alors j’ai reporté mon attention sur vous parce que pendant cinq minutes, vous avez été sympa avec moi. Alors peut-être qu’au fond, en effet, il n’y a rien de sincère là-dedans. Maintenant que vous avez votre réponse, je vous prie de ne pas revenir par ici. On aimerait vivre notre vie, nous. »

Lui donner raison et le laisser s’en aller. Voilà ce que j’aurai dû faire depuis bien longtemps au lieu de m’accrocher à ce que je ressens. Si je lui fais penser que je ne suis pas sincère dans mes sentiments, alors il laissera tomber, pas vrai ? Vu que, de toute façon, il ne me croit pas.

« C’est là ce que tu penses, Jun ? »
« Il faut savoir voir la réalité quand on l’a en face de soit. »
« Quelle réalité ? »
« A partir du moment où j’ai des sentiments pour vous, je deviens gênant. Si vous aider à vous convaincre qu’en réalité, je n’ai jamais été amoureux peut vous permettre d’avancer dans la vie, alors je suis heureux de le faire. Parce qu’au moins là, vous serez soulagé. Encore une fois, c’est là ma différence avec Hitto. Au moins lui, vous l’aimiez. Au final, les rôles se sont inversés, non ? Vous êtes probablement en train de comprendre ce qu’il a vécu avec vous. Vous l’aimiez et lui non. N’est-ce pas horriblement barbant de devoir faire face tous les jours à des sentiments auxquels on ne peut pas répondre favorablement ? Vous m’avez maintes fois fait comprendre que je vous saoulais. Franchement, j’aurai préféré réellement vous haïr. Au moins on aurait été deux. »
« Je ne te hais pas. »
« Ah oui c’est vrai, je vous ‘attire’. C’est quoi ça aussi ??? Parce que je commence à croire que nous n’avons pas la même définition de ce mot ! Et n’allez pas me faire croire que c’est autre chose que sexuel. »
« Tu as une image si terne de ma personne… »
« Vous ne me laissez pas le choix. »
« J’ai fermé le Harem pour toi. »
Je tressaille mais ne faiblis pas. Je ne dois pas me laisser avoir par ses belles paroles cette fois… « Je suis certain que ce n’est pas la principale raison. »
« Si. Tu m’as demandé si j’étais capable de quitter le Harem par amour. C’est ce que j’ai fait. »
« Ne cherchez pas à utiliser mes propos contre moi ! »
« C’est fou ce que tu es borné…et c’est dingue ce que ça me plait. »

Il a dit ça de manière si posée que je n’ai pas vraiment l’impression qu’il y croit vraiment…

« Que pourrai-je donc faire de plus, Jun ? J’ai laissé tomber un pan de ma vie parce que tu en as fait le souhait. Certes, j’y ai mis du temps mais je l’ai fait. Je vis tout seul à l’hôtel, je vois à peine mon propre frère, je travaille comme une bête pour compenser ce soit disant ‘manque d’affection’ et putain de merde, je n’ai pas baisé depuis au moins cinq mois !!! »

Ça en serait presque risible. Mais je ne ris pas. En fait, j’ai juste du mal à voir la réalité en face. Ça fait si longtemps que j’ai envie qu’il fasse ce geste et maintenant qu’il a été fait…je suis bloqué. Peut-être qu’au final, c’est simplement moi qui ne suis pas prêt pour ça ? Non. Je sais qu’il manque une dernière chose pour que je lui cède vraiment. Pour que je retourne vers lui. Une simple petite chose…un simple retour. Comme une assurance. Je ne veux pas être tout seul à le dire, à le ressentir. Je ne veux pas avoir à douter chaque instant de ma vie. Je veux juste savoir ce qu’il ressent vraiment…

« Je reconnais vos actes et je vous en remercie. »
« Tu m’en remercies hein… »
« Mais ça ne me suffit pas. »
« Que faut-il que je fasse ??? Construire une tour à ton nom ?! Ok ! Je peux même t’acheter une rue entière si tu veux ! »
« J’en ai rien à faire de votre argent !!! »

Je me sens blessé par ses propos alors que pourtant, je sais qu’il essaye vraiment de me comprendre. Mais c’est clair qu’il n’y arrive pas…

« Je n’en ai rien à faire…je ne demande pas grand-chose et c’est pourtant évident ! Mais on dirait que ça vous est tellement étranger que ça ne peut pas vous venir à l’esprit. »
« Quoi, alors ? »
« L’exclusivité… »
« Je peux. Je l’ai déjà fait. J’ai merdé avec Masaki mais avant lui, je n’ai jamais touché à aucun homme quand tu étais mon Favori. Et même quand tu ne l’as plus été. Je n’ai jamais rien fait avec Sho. C’est la vérité, tu peux le lui demander ! »
« Pour ça, je vous crois. »
« Alors quoi ??? »
« Arrêtez de crier ! »

Je crie à mon tour. Ne peut-on pas simplement parler calmement, pour tenter de se comprendre ? Mine de rien…il y a eu des progrès, non ? J’ai l’impression que ça pourrait arriver mais…pas si on continue de se hurler dessus. J’ai besoin de calme pour réfléchir. Et surtout, je ne veux pas qu’il me dise ce que je veux entendre juste pour me faire plaisir. Je veux que ça vienne de lui. Fatigué, je me retourne pour ne plus avoir à le regarder en face et lève ma tête en l’air pour empêcher ce début de larmes de couler.

« Je vous croirai si vous me les disiez, vous savez ? Je prendrai le risque d’y croire. »
« Tu t’attends à ce que je le fasse, maintenant ? »
« Ce serait parfait. Mais en même temps, ça fait bien longtemps que je n’espère plus entendre ces trois mots sortir de votre bouche. Vous êtes quelqu’un de franc, voire un peu trop. Si vous le pensiez, vous me l’auriez déjà dit. »
« Tout le monde n’a pas les mêmes facilités que toi quand ça vient aux sentiments, Jun. »

Je le sens se rapprocher de moi mais ne bouge pas, baissant maintenant la tête.

« Je pourrai te le dire maintenant. Mais il est fort possible que tu ne l’entendes plus avant des semaines. C’est comme ça que je suis. Je peux le penser et je le fais. Mais il y a des choses que je ne dis pas. »
« Pourquoi ? Tout aurait été plus simple. »
« Je ne peux pas, voilà tout. Ce n’est pas ce que je suis. Je ne suis pas en guimauve, je ne passe pas mon temps à dire ce que je ressens. Je sais que n’importe qui aurait besoin d’entendre ces trois mots, comme une assurance de mes sentiments. Moi, c’est ce que j’appelle ne pas avoir confiance. »
« C’est injuste. »
« Me ferais-tu confiance ? »

Je croise mes bras sur ma poitrine sans rien dire.

« J’ai besoin de savoir, Jun. Si je te fais part de mes sentiments maintenant, me feras-tu confiance et m’accepteras-tu tel que je suis ? Ou vas-tu constamment crier ton insatisfaction parce que je ne parlerai pas assez de mes sentiments à ton goût ? »

Il est cruel de le formuler ainsi. Est-ce que je suis aussi énervant qu’il semble paraître ? Je ne sais pas quoi répondre à ça. Je ne suis pas du genre non plus à dire toutes les cinq minutes à quelqu’un que je l’aime. J’ai déjà mis tellement de temps à accepter mes sentiments et à les avouer…mais j’ai besoin de le sentir et de l’entendre de temps en temps. C’est vrai, c’est une assurance. Mais surtout, ça fait du bien de se sentir aimé.

« Je veux simplement me sentir aimé » je murmure tout bas. « Peu importe que vous le disiez tous les jours ou toutes les trois semaines. Tant que je me sens aimé et pas que parce que vous m’offrez des choses. Je ne veux pas avoir besoin que vous me le disiez pour savoir ce que vous ressentez. Je veux…que ça puisse se lire sur votre visage, dans votre regard ou votre voix. Que le moindre de vos gestes, même inconscient, puisse retranscrire ce que vous ressentez pour moi. Je n’ai jamais demandé à ce que vous me le disiez des millions de fois ! En réalité… »
« Regarde-moi. »

J’hésite un peu avant de me retourner. Pourquoi je le fais ? Parce que je l’ai senti, dans sa voix. Un peu de désespoir - ou alors serait-ce de l’espoir ? Je ne sais pas. Il y a quelque chose de différent. Alors je me retourne, quoiqu’avec lenteur. Je ne veux pas qu’il croit que je lui obéis parce que ce n’est pas ça. Je garde la tête baissée cependant et son index passe sous mon menton pour me la faire relever. Pourquoi ai-je peur de ce que je vais voir ? Parce que ça voudrait dire que j’ai réussi ?
Son regard bleu accroche le mien et je m’y laisse transporter longtemps. J’ai l’impression…qu’il a ouvert comme une porte par laquelle je peux me glisser vers le vrai Gackt. J’y vois alors de belles choses qui font gonfler mon cœur de plaisir. J’ai la réelle sensation qu’il est attaché à moi, que je suis important à ses yeux. On dirait presque…qu’il me regarde avec amour. C’est bizarre. J’ai du mal à m’en défaire parce que j’ai envie d’y plonger encore plus. C’est vraiment étrange comme moment. Personne ne parle mais j’ai l’impression qu’on communique et que par là, il me dit tout ce qu’il ressent vraiment. Parce qu’il n’y a pas que de l’attachement dans son regard, il y a aussi de la peur. Je ne pensais pas avoir aussi raison quand je pensais qu’il avait peur de moi. Et maintenant que j’en connais la raison, je comprends mieux. Il a simplement peur de me perdre. Je lève la main pour déposer faiblement mes doigts sur sa joue et murmure :

« Je ne te laisserai plus jamais tomber. Je le promets. »

Parce que c’est sa hantise et que je l’ai déjà fait. Je me suis enfuit deux fois et j’ai été dans un état critique deux fois également. Je sais qu’il ne me le dira jamais, ou peut-être une unique fois dans toute sa vie, mais il a peur que je m’en aille. Et c’est le plus beau message qu’il puisse me transmettre…en plus d’un autre.
Il vient frôler mes lèvres des siennes et je retiens mon souffle, appréhendant ce baiser qui me rend déjà tout patraque alors qu’il n’a même pas commencé. Mais contrairement à ce que je pensais - et qui ne manque pas de m’étonner - sa bouche continue son chemin le long de ma mâchoire et se dirige vers mon oreille.
Et là, il me les murmure. Ces trois mots…Je t’aime.
Je souris niaisement et ferme les yeux, heureux de pouvoir les entendre mais surtout, les ressentir. C’est sans aucune hésitation que je le crois. Dur comme fer. Car je n’ai aucun doute sur le fait qu’il est sincère. Après tout, à part les non-dits, il ne m’a jamais vraiment menti…Il ne sait tout simplement pas dire les choses qui ont attrait aux sentiments. Mais ça ne fait rien parce que je l’aime comme ça.  Dur, autoritaire, confiant mais tout le contraire de ça en même temps.

Le baiser que nous échangeons par la suite est le plus beau que j’ai eu à goûter. Doux, sensuel, profond et…oui, amoureux. Je passe tous mes sentiments dans ce baiser et c’est réciproque. J’ai retrouvé mon cocon, ma source de bien-être qui m’avait tant manqué. Les bras autour de son cou et les siens autour de ma taille, il me sert contre lui presque jusqu’à me faire mal mais je m’en fous. Ainsi, il m’empêche de partir et de toute façon, où irai-je ? Je ne veux pas m’en aller. Le baiser prend rapidement un autre ton et je gémis quand ses lèvres se font plus affamées et désireuses. Je lui réponds avec ferveur même si je sais que je ne devrais pas. Je dois tout stopper avant qu’on n’aille plus loin…Parce que je veux vraiment prendre mon temps cette fois et ne pas sauter d’étape en couchant tout de suite ensemble, contre un mur. Mais merde ce que ce serait libérateur et sexy…Non ! Je délie mes bras et pose mes mains sur ses joues pour le repousser. Son grognement me fait sourire et je fais un sourire mesquin.

« Pas plus pour ce soir. »
« Pourquoi ? J’ai terriblement envie de toi et je doute que ce ne soit pas réciproque… » dit-il en dévorant mon cou, arrivant presque à me faire céder. Mais je suis Jun. J’ai plus de volonté que ça ! Si mon genre était de me laisser faire, on n’en serait pas là…
« Je m’en vais demain. »

Cette nouvelle a le don de le refroidir et il s’écarte en fronçant les sourcils.

« T’en aller ??? Où ça ? Avec qui ? »
« Du calme…je vais suivre une formation pour le boulot. A Kyoto et j’y vais tout seul, je n’ai pas besoin de chaperon ! »
« Je t’accompagne. »
« Non. »
« Si. »
« Non. »

Nous nous affrontons du regard quelques secondes et il finit par céder en levant les yeux au ciel.

« Je pense même que ne pas se voir pendant quelques semaines va nous être bénéfique. »
« Sympa… »
« Ne le prends pas mal, Gackt. Mais on a besoin de prendre notre temps, tu ne penses pas ? J’aimerai vraiment…que ça se passe bien. Alors je vais partir à Kyoto, nous laisser le temps de réfléchir à ce qu’on veut dans cette relation et quand je reviendrai, on pourra en parler calmement. Qu’en penses-tu ? »
« C’est nul mais c’est mature. Je ne peux pas faire autrement qu’accepter…mais tu paieras pour m’avoir fait attendre des semaines supplémentaires ! »
« Ton python s’en remettra » je dis en souriant sournoisement.

De nouveau ce regard avertisseur mais ça ne me fait pas peur. Loin de là !

« Et qui t’as autorisé à me tutoyer ?! »

…Il n’est pas sérieux là ? J’écarquille les yeux de stupeur avant qu’il ne se mette à rire. Wow…je crois que je ne l’ai jamais entendu rire ! Mon dieu, ce sourire…je me sens tout drôle…tout…liquide, comme si j’étais en train de fondre.

« Ouai, je TE tutoie ! Et tu sais quoi ? Je vais même t’appeler…Gacchan ! » Je dis fièrement.
« C’est Master pour toi. »
« Gacchan. »
« Master. »
« Gacchan. »
« Master. »
« Master au pieu et Gacchan dans la vie courante. »
« Ok. »

Je me mords l’intérieur de la joue pour ne pas rire. Cette conversation est totalement stupide et ce compromis, encore plus…il est hors de question que je l’appelle Master ! On se retrouve soudainement comme deux bêtas l’un devant l’autre, à ne pas savoir quoi faire.
Il me vient alors une idée un peu folle car même si je dis non à du sexe…je ne dirai pas non à un peu de temps avec lui. Alors avec l’air le plus neutre que je puisse me trouver, je lance :

« Tu veux monter boire un verre ? »

Note : Au final...tout est bien qui finit bien !
Bon non, ce n'est pas l'expression la plus appropriée mais...ça va déjà mieux, ne ? XD Au moins, Gackt a parlé de sentiments cette fois, même s'il est évident que ce ne sera jamais aussi facile !
Pour la suite, je ne sais pas quand je pourrai poster, j'ai des invités chez moi hihi~ mais j'essaye au plus vite ;)
Merci à vous et n'hésitez pas à commenter ♥

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