Titre : My naughty librarian
Auteur :
biditochePairing : Sakumoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun)
Rating : R, NC-17
Genre : Au, amitié, romance
Résumé : "Je suis Sakurai Sho, 24 ans, étudiant en master de Sciences Economiques et Gestion. Je suis délégué de classe, président du Conseil des Elèves et j’ai le meilleur bulletin scolaire de la promotion. Je suis en couple avec la fille la plus jolie et intelligente que j’ai eu l’occasion de rencontrer jusqu’à présent. Ma vie se résume donc à une petite-amie, des parents exigeants, du boulot, du boulot et du boulot ! Mais il suffit parfois d'un rien pour nous faire dévier du droit chemin..."
Chapitre 9 :
Qu’est-ce que j’imaginais au juste ? Lui, m’aimer ? Oui c’est vrai, j’y ai cru pendant un moment. La façon dont il me décrivait, et tout ça…j’avais commencé à le penser. Et j’étais prêt à retourner vers lui en courant. Sauf que maintenant je ne sais plus ce qu’il pense vraiment. Il change tout le temps d’avis et dit des paroles blessantes que je n’arrive pas à oublier. La colère de n’être qu’un « coup » à ses yeux se confronte à mon inquiétude pour sa santé, et perd lamentablement. Que s’est-il passé il y a 7 ans ? Quels 4 mois ? Quoi pendant 10 ans ? Quelle maladie exigeait un traitement qu’il ne m’a jamais montré ? Pour moi il était fort et en bonne santé - surtout mentale - mais il semble que j’ai fait erreur sur toute la ligne…Peut-être que Jun est vraiment un danger pour moi. Peut-être que j’ai eu raison de m’en éloigner. S’il ne sait même pas ce qu’il veut, de toute façon…je ne vais pas l’attendre l’éternité entière !
Je passe une bonne dizaine de minutes à réfléchir dans mon coin puis décide d’y retourner. Prendre ce cachet, c’est signer la fin de toute relation avec Matsumoto. Une fois que je n’aurai plus besoin de retourner au studio, ce sera terminé. Fini. J’entre et salue le photographe comme si je n’étais pas au courant de tout ce qui vient de se passer et, dans la continuité, alors qu’il me tend cette enveloppe et que je la coince entre mes doigts, je lui demande (avec l’air le plus neutre possible, j’espère) :
« Comment va Jun… ? »
Ma question semble le surprendre et c’est normal. J’ai rechigné par téléphone à venir ici, j’ai refusé de répondre aux appels du bibliothécaire et, aujourd’hui, je demande de ses nouvelles ? On peut mettre ça sur le compte de ces sentiments gênants qui ne s’effacent pas en un coup de baguette magique. Ça, je pense que Maruya en a conscience. Il sait tout comme moi que je n’oublierai pas Matsumoto de sitôt, malgré le grand vide qui nous sépare dorénavant.
« Bien, il a beaucoup de travail donc il est très occupé. »
Menteur. Je sais qu’il n’est pas bien et qu’il dort dans la pièce de derrière. Pourquoi me mentir ?
« Ah…tant mieux pour lui dans ce cas. »
Fais-je dans un petit sourire faux tout en me détournant. Je marche vers la porte lorsque je l’entends reprendre la parole :
« Vous lui manquez. »
Mon cœur commence à battre plus rapidement. Je ne m’attendais pas à ça…Je me retourne doucement vers lui, le visage marqué par cette souffrance qui me tue depuis des jours et des jours.
« Vraiment ? »
Il hoche de la tête, se mord l’intérieur de la joue avant de s’approcher de moi.
« Je vous avais prévenu, Sakurai-san. Je vous avais dit qu… »
« Stop. Oui vous m’avez averti mais je ne regrette rien. Je n’ai pas fait d’erreurs, je ne rejette pas ces quelques semaines passées avec lui. Vous ne me ferez pas culpabiliser pour une chose que j’ai aimé vivre de tout mon être. J’ai pris des risques et je me suis brûlé, mais le jeu en valait la chandelle. Je n’ai peut-être rien gagné, mais l’important c’est de participer non ? J’espère juste…qu’il se souviendra de moi. J’aurai tout de même aimé mieux le connaître… »
« Je suis navré. Sakurai-san, puis-je vous poser une question ? »
« Bien sûr… »
« Vous l’avez dit parce que c’était dans le feu de l’action ou vous êtes réellement sincère ? »
« Pardon, je ne vois pas de quoi vous parlez… »
« Que vous l’aimez. »
« C’est un peu offensant de me demander ça ! »
« L’orgasme peut nous faire dire des choses que l’on ne pense pas forcément. »
« J’étais sérieux !!! »
Il faut que je me calme, pas besoin de crier…mais c’est insultant quand même !
« J’étais sérieux et je le suis toujours. Figurez-vous que je ne tombe pas amoureux de la première personne venue ! »
« Cependant vous aimez Jun et votre copine non ? »
« Je ne vois pas en quoi ça vous regarde. »
Fais-je sèchement. C’est quoi ça, un interrogatoire ???
« Vous avez raison, je me mêle de ce qui ne me regarde pas ! Au revoir, Sakurai-san. »
« Mmh…vous pourrez…passer le bonjour à Jun de ma part ? »
« Faites-le vous-même. »
Dit-il en se décalant sur le côté. Je ne l’ai pas vu arriver…depuis quand est-il là, à nous écouter ? Ma respiration se bloque alors qu’il s’avance vers moi, les yeux bouffis et le visage empreint d’une telle tristesse que j’en suis presque choqué. Ou ébahi.
« Sho… »
Et alors qu’il murmure mon prénom de façon à peine audible, je recule. Parce que je sens ma résistance s’affaiblir et je comprends pourquoi j’ai refusé de le voir en face tout ce temps. Je suis faible, si faible qu’il me suffit de le voir aujourd’hui pour avoir envie de retourner à ses côtés et ne jamais en partir, qu’il m’aime ou pas. Je combats intérieurement cette attirance que j’ai pour lui, renforcée par ses yeux larmoyants et sa mine triste. Je ne dois pas céder, à moi aussi il m’a fait de la peine. Mais qu’est-ce que j’ai envie de prendre cette main qu’il me tend…Mon dos touche la porte et je fais non de la tête comme un demeuré pendant vingt bonnes secondes. Puis, plus par conviction que par envie, je me retourne, ouvre la porte et sors en courant. Oui, en courant, comme si je fuyais la peste. Je me trouve lâche mais vaut mieux ça que de tomber à nouveau dans ses bras avec la condition de ne rien attendre en retour. Une fois que tu as essayé le produit, tu l’achètes non ? Alors pourquoi continue-t-il de m’essayer, comme s’il ne comptait jamais m’acheter ? Façon de parler, bien entendu…
Une fois dans le métro, je mets mes écouteurs dans mes oreilles et augmente le volume du son pour ne plus entendre cette petite voix dans ma tête qui me crie que j’ai encore tout fait foirer. J’aurai peut-être dû au moins le laisser parler ? La culpabilité me ronge, alors que je sais très bien que je ne suis pas le plus fautif des deux dans l’histoire. J’aurai peut-être pu accepter qu’il ne réponde pas à ma déclaration si au moins il m’avait embrassé…mais Maruya a raison, ça n’arrivera pas. Je n’ai probablement pas ma place, il semble avoir déjà assez de problèmes comme ça. Et je n’ai pas envie de faire partie de l’un d’eux. La période d’essai a expiré, qu’y puis-je maintenant ?
Comme un idiot, j’espère tout de même un appel les heures qui suivent. Mais rien. Oui, c’est moi qui me suis enfuit mais…s’il tient tant à moi, si je lui manque vraiment…il le fera, pas vrai ? Ou même un sms. Juste ça…Sauf que la journée s’écoule et que je reste bêtement devant mon téléphone, sans rien recevoir. Et je me trouve stupide et naïf. Incroyablement con. Ça m’occupe l’esprit tout le reste de la soirée aussi, si bien que quand Reina entre dans la chambre, je ne la vois même pas. Pourtant, si j’avais fait attention, j’aurai vu cette jolie nuisette qu’elle vient d’acheter, si sexy et qui lui donne plus de formes qu’elle n’en a.
« Sho-kun, je te dégoûte ? Tu ne m’aimes plus ? »
Je relève subitement la tête, surpris, et ne tilt même pas son déshabillé plutôt provoquant.
« Pourquoi demandes-tu cela ? »
« J’ai dépensé une petite fortune dans ces sous-vêtements…et t’en as rien à fiche ! »
« Bien sûr que non ! Tu es sublime ma chérie…viens-là. »
Je tends les bras et, après avoir fait la moue, elle vient s’y réfugier. Ce n’est pas comme si je n’avais pas vu la chose arriver. On commence à s’embrasser. Sur la bouche, puis elle sur le reste de ma peau. Et cette fois je ne la repousse pas, je ne lui dis pas non. Parce qu’elle en a tout autant besoin que moi et que je ne peux pas la perdre sous prétexte que j’ai fait une promesse qui, de toute façon, n’est probablement plus d’actualité.
Je me réveille le lendemain, tôt, après une nuit d’amour simple et agréable. Rien d’extravagant, platonique mais revigorant. Et oui, j’ai pensé à lui mais…ça ne veut rien dire ! En plus de cela, ça m’a fait du bien de redevenir le dominant. Ça faisait longtemps ! Il fait déjà clair quand je sors dehors. Le temps est humide mais il va faire beau. Tiens, je n’avais pas remarqué qu’il avait plu cette nuit. La route est trempée et je ressers ma veste autour de moi, frissonnant un peu. A 6h du matin, c’est clair qu’il ne va pas faire 35°C !
« Sho… »
Je fronce les sourcils. Serais-je devenu fou ? J’ai l’impression d’entendre la voix de Jun qui m’appelle. C’est impossible, je suis probablement en train de divaguer. Je ne suis pas totalement réveillé, il faut dire. Je sursaute et pousse un petit cri quand une main glacée et mouillée se pose sur mon poignet et me retourne. Matsumoto est là, devant moi, trempé de la tête aux pieds, ses cheveux chocolat collés sur ses tempes alors que ses dents claquent légèrement les unes contre les autres. J’esquisse un mouvement de recul mais sa main se raffermit sur mon poignet, me provoquant des frissons. Elle est si froide…depuis combien de temps est-il ici ? Pas toute la nuit quand même… ????
« S’il-te-plait…ne t’en vas pas. »
« Depuis quand… ? »
« Hier soir. Je…Je voulais monter mais il y avait la voiture de Reina. Et… »
Il s’arrête soudainement alors que ses yeux sombres fixent les miens et l’expression de son visage change. La douceur disparait pour laisser place à une dureté sans nom, alors que sa mâchoire se crispe. Quoi ???
« T’as couché avec elle ! »
Un « et alors » manque de passer la barrière de mes lèvres mais je me retiens.
« T’avais promis ! »
« Jun, toi et moi c’est terminé » réussis-je à dire - bien que difficilement. « C’est ma copine, je lui fais l’amour quand je veux. »
« T’es qu’un sale connard menteur !!! »
« Oi ! Ce n’est pas moi qui prends l’autre pour un sex-toy, je te signale ! Tu te crois mieux peut-être ??? »
« J’ai jamais touché personne d’autre que toi moi ! C’était une promesse ! »
« Elle n’a plus aucune valeur. »
« Si elle en a. »
« Alors embrasse-moi. »
Il écarquille les yeux alors que moi-même, je me surprends par mes mots.
« Embrasse-moi, et ça prouvera que j’avais tort, que j’ai rompu cette promesse. Si tu le fais, ça voudra dire que tout a encore une valeur et que toi et moi, on est encore quelque chose l’un pour l’autre. »
« Je… »
« Si tu veux que je t’accorde l’exclusivité, alors montre-moi que tu tiens à moi bordel !!! »
Il tressaille. Le masque de fer a disparu, remplacé par…la peur ? En le voyant s’approcher de moi, je me mets à espérer, à me dire que rien n’est perdu. Mais tout aussitôt il recule et baisse la tête.
« Je ne peux pas. »
Blessé, c’est à mon tour de faire un pas en arrière alors que je compte dire une chose qui me fera peut-être plus mal qu’à lui.
« Alors ne reviens pas. Te voir…ça me fait du mal. Je respecte le fait que tu ne m’aimes pas et que tu ne veuilles pas t’attacher, que tu ne me fasses pas confiance pour ça. Mais alors respecte mon choix. Je ne peux pas te donner la place d’or si j’atteins à peine le podium pour toi. J’ai l’impression que je ne suis que du sexe, et c’était probablement le deal au début mais…j’ai évolué. Mes sentiments ont changé. Alors si tu n’es pas capable de me donner ça…je sais que Reina le fera. Je suis désolé Jun, mais c'est elle que je vais choisir. Rentre chez toi, tu vas être malade. »
Je me retourne pour de bon cette fois et me dirige vers la porte de l'immeuble, prêt à tirer un trait. Et alors que ma main se pose sur la poignée, je l'entends crier :
« T'es qu'un menteur !!! Tu ne m'as jamais aimé ! Vas-y dégage, avant que je n'aille dire à ta copine que t'adorais te faire prendre comme une chienne par un mec !!!!! »
Je ferme les yeux quelques instants mais décide de ne pas répondre. La façon dont il réagit, très immature, m'attriste. J'espère juste que le fait de passer la nuit dehors n'aura pas aggravé ce pourquoi il prend un traitement aujourd'hui.
Quand je regarde par ma fenêtre quelques minutes plus tard, il a disparu. Des menaces en l'air, évidemment. Je sais que même furieux, il ne ferait pas une chose aussi vile. J'aimerai qu'un jour il me pardonne, comme je compte lui pardonner moi-même. On s'est peut-être rencontré au mauvais moment...
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« Mochi-mochi ? » fais-je en décrochant mon téléphone, le soir-même.
« Sakurai-san ? C'est Maruya Taro. »
Pourquoi m'appelle-t-il lui ?
« Que voulez-vous ? »
« J'ai besoin que vous me rendiez un service. »
Sa voix est un peu aigue, il a l'air d'être en proie à un stress assez conséquent qui me donne presque envie de paniquer en retour sans même savoir de quoi il s'agit.
« Quel service ? » fais-je prudemment.
« J'aurai besoin...je sais que c'est mal placé de ma part de vous demander ça mais, j'aurai besoin que vous alliez chercher Jun. »
Il se moque de moi là...
« Il est plus de minuit Maruya-san, et lui et moi... »
« Je sais. Mais je ne suis pas disponible là tout de suite et il faut vraiment aller le récupérer...il...il est vraiment dans un sale état et j'ai peur qu'il fasse une connerie. »
Pourquoi je me sens encore si coupable ???
« Pourquoi ne pas y aller vous-même ? »
« J'ai des problèmes personnels. »
« Ecoutez, je ne vois pas pourq... »
« Ma femme est enceinte, elle a fait un malaise et je suis à l'hôpital, d'accord ??? Alors arrêtez votre cirque, mettez de côté vos sentiments et allez le chercher avant qu'un connard profite de la situation ! Tenez-moi au courant. »
Et il raccroche. Comme ça, sans me demander mon avis. Je ne suis pas son chien ! Et je ne vais pas lui obéir.
Par contre, je vais aller chercher Jun. Quoi ??? Cela n'a rien à voir avec ce que Maruya a dit. Ce dernier m'envoie l'adresse du lieu où se trouve Matsumoto, quelque part dans Kabukicho. Je grimace alors que ça ne m'étonne même pas. Heureusement je suis seul ce soir donc pas d'excuses à donner à Reina sur mon départ précipité, en pleine nuit.
J'atteins le quartier en voiture une bonne vingtaine de minutes plus tard et m'arrête dans une rue un peu plus sécurisée, avant de marcher vers le bar en question. Sombre, sale et mal famé, rien que le fait d'en passer la porte me donne des frissons et la nausée. La fréquentation est exclusivement masculine, à vue de nez, et je ne tarde pas à comprendre à la vue des regards qu'on me jette que je suis dans un bar gay. Les regards, mais surtout les hommes qui se tripotent dans les coins et les stripteaseurs aux barres. Pendant un instant j'ai peur que l'un d'eux soit Jun mais, après avoir bien regardé, il n'en fait pas partie. Ouf...Je continue mon avancée, me frayant un chemin parmi les autres hommes, me contrôlant alors que je sens parfois une main se poser sur mon derrière sans gêne. Dans un combat à mains nues je ne gagnerai sûrement pas, et je ne suis pas là pour ça. Ce lieu de débauche me donne vite le tournis et je tourne en rond pendant quelques minutes, ne trouvant pas l'objet de mes recherches. Peut-être est-il déjà parti ?
« Hey p'tit cul ! »
J'entends alors qu'une main m'empoigne la fesse droite avec fermeté. J'écarquille les yeux de stupeur et me retourne.
« Aouuuuuh y'en a du potentiel là-dedans ! »
« Je ne vous permets pas !!! » m'écriés-je en le forçant à enlever sa main de moi.
J'ai l'impression d'être un bout de viande ici et, étonnamment, le traitement de Jun me semble plus respectueux. Il est sur le point de répondre mais je me perds dans la foule, espérant l'avoir semé en même temps. Vite, que je le trouve et qu'on s'en aille !!!! Je ne veux pas finir empalé de force quelque part...Je commence à désespérer quand j'aperçois une forme qui ne m'est pas étrangère. A moitié allongé sur un bout de canapé, Jun comate, les yeux mi-clos alors qu'un homme s'occupe de lui. Et je n'utilise pas ce terme de façon innocente. J'ai été à cette place et pourtant la vue de Matsumoto qui se fait offrir une fellation me répugne. Il ne me remarque même pas et je devine le nombre de verres qu'il a dû s'enfiler pour être dans cet état. Faire partir son partenaire de la soirée n'est pas une mince affaire mais vu son état de sobriété (inexistante), il n'a pas été difficile de le faire aller voir ailleurs. Des pénis à exciter, il y en a toute une armée ici...Je remets son pantalon comme il faut et il me regarde faire avec des yeux vides mais résiste quand j’essaye de le lever, ce qui m’étonne.
« Lâche-moi ! »
« Arrête de faire l’enfant Jun, sortons d’ici. Je veux juste t’aider. »
« Nan ! Ou alors tu me suces. »
« …t’es pas sérieux là ??? »
« Fais pas ta vieeeeerge ! T’adores ça… »
« T’es pitoyable. »
Il croise les bras sur son torse en fronçant les sourcils, comme pour me provoquer et je soupire avant de le saisir soudainement par la taille. Résistant à ses coups répétés, je le porte sur mon épaule et essaye de me frayer un chemin en sens inverse, vers la sortie. Jun se débat et ce n’est vraiment pas évident, mais l’alcool joue en ma faveur et ses mouvements ne sont que chaotiques, n’atteignant jamais leur but. Bientôt nous voilà à l’air libre et frais de dehors et je le conduis de la même façon vers ma voiture. Je l’y fais entrer de force, attache sa ceinture et lui claque la porte au nez quand il me crie des insanités. Me mettant au volant, je démarre après avoir demandé par texto à Maruya l’adresse de Matsumoto, sachant très bien qu’il n’allait pas me le donner par lui-même. Je ne suis jamais allé chez Jun, c’est une toute première. Pendant le trajet, il reste silencieux, le front collé contre la vitre et des larmes silencieuses coulant le long de ses joues. Il sent le tabac, l’alcool et les phéromones, un trio assez fort odorant. Il ne me saute pas dessus, ni même ne me regarde. Arrivé devant chez lui, il se détache tout seul et sort de la voiture, s’étalant de tout son long sur le sol tellement ses jambes ne semblent plus le soutenir. A nouveau, je lui viens en aide même si je sens qu’il n’en a pas envie. S’inquiéterait-il pour moi comme je m’inquiète pour lui en ce moment ? Nous montons au troisième étage du bâtiment et, pendant que je fouille ses poches à la recherche de ses clés d’appartement, il reste pantelant devant moi, réagissant à peine. Son souffle alcoolisé rencontre le mien et je me sens perdre de ma résolution. Peut-être que, dans cet état, il me laisserait l’embrasser… ? Non ! Pourquoi est-ce que je pense à ça ? C’est horrible comme idée…C’est de l’abus. Il m’en voudrait à vie, et Maruya aussi. Je trouve enfin ses clés et ouvre la porte mais avant que je ne puisse y entrer, il m’attrape le poignet.
« Si tu entres, on fait l’amour. »
« Non Jun. »
« Alors ne rentre pas. »
« Arrête tes conneries…c’est complètement stupide. J’entre si je veux et ça ne veut pas dire qu’on fera quoique ce soit. De toute façon on ne fera rien. Tu es bourré, dans les vapes et je n’en ai pas envie. »
« Parce que je te dégoûte, c’est ça ??? Parce que je suis sale et que des centaines de personnes me sont passées dessus longtemps avant toi ? Hein, c’est ça ???!!! »
« Pourquoi es-tu si cruel envers toi-même ? Je n’ai jamais pensé une seule de ces choses. »
« …j’aurai préféré que tu les penses. »
« Pour te donner une raison de m’en vouloir ? »
« Mais il faut bien l’admettre. A côté de toi, je ne suis qu’un monstre… »
Je ne réponds pas à ça et me contente d’entrer en le tenant par la taille pour ne pas qu’il tombe. Je prends à peine le temps de regarder autour de moi, me repère comme je le peux et me dirige finalement vers ce qui semble être sa chambre. Je l’assois sur son lit et me relève, prêt à partir. Il se tourne soudainement vers moi, s’approche, se met sur ses genoux sur le lit et me demande avec un petit sourire :
« Combien paierais-tu pour moi Sho ? »
Note : Et pour repartir en douceur - ou pas - un petit suspens de fin 8D Alors, à votre avis, qu''est-ce qu'a Jun qui les perturbe autant tous les deux ? Vous aurez la suite demain - ou après demain au plus tard. Je m'excuse encore du retard et espère que vous apprécierez néanmoins ce chapitre ;) Merci pour la lecture et les com :D mata ne ♥