Titre : My naughty librarian
Auteur :
biditochePairing : Sakumoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun)
Rating : R, NC-17
Genre : Au, amitié, romance
Résumé : "Je suis Sakurai Sho, 24 ans, étudiant en master de Sciences Economiques et Gestion. Je suis délégué de classe, président du Conseil des Elèves et j’ai le meilleur bulletin scolaire de la promotion. Je suis en couple avec la fille la plus jolie et intelligente que j’ai eu l’occasion de rencontrer jusqu’à présent. Ma vie se résume donc à une petite-amie, des parents exigeants, du boulot, du boulot et du boulot ! Mais il suffit parfois d'un rien pour nous faire dévier du droit chemin..."
Chapitre 13 :
C’est dur, extrêmement dur. Et injuste. Elle a trouvé le filon facile en accusant son fils de tous les maux alors qu’il n’a rien demandé. Ni à naître, ni à quoique ce soit d’autre.
« J’ai perdu des tas de choses à cause de toi Jun, alors la moindre des choses c’était que tu m’aides à subvenir à nos besoins ! »
« J’avais 5 ans !!!! »
« Et alors ? Tu ne t’es jamais plaint ! »
« Parce que je ne voulais pas te faire de la peine…je voulais que tu sois fier de moi. »
« Je l’aurai été si tu n’avais pas été un traître ! »
« Ça suffit Matsumoto-san !!! » l’interrompe-je soudainement. « Prostituer un enfant est illégal et il a eu raison d’en parler à quelqu’un ! C’est vous qui devriez avoir honte ! Ça ne vous a donc rien fait de voir votre enfant, la chair de votre chair, se faire passer dessus par des centaines d’étrangers ? Le voir vomir ses tripes parce qu’il n’ose pas vous dire que ce qu’il vit ne lui plait pas ?? Avez-vous pensé aux conséquences sur sa façon de voir les choses, de grandir ? »
« C’est son problème. »
« Non, c’est le votre aussi !!! Vous êtes sa mère, vous devez l’accompagner du mieux possible dans la vie jusqu’à ce qu’il puisse gérer tout le reste seul. Et vous, qu’avez-vous fait ? Vous avez loué son corps à des inconnus pour de l’ARGENT, et vous lui remettez toutes ces mauvaises choses sur le dos ! Vous n’avez même pas idée de tout ce qu’il a vécu, de la honte qu’il a ressentit en découvrant ce qu’il avait fait par amour pour vous !!! Avez-vous conscience des regards qui se sont portés sur lui quand ça s’est fait savoir ? Est-ce que ça ne vous fait rien de savoir qu’il était humilié lorsqu’on le traitait de pute dans son dos, parce que VOUS aviez décidé qu’il était normal pour un garçon de 5 ans de se prostituer comme vous le faisiez ??? »
« Sho…arrête… »
« Non, elle doit savoir ! Elle doit savoir qu’on s’est servi de toi comme d’une prostituée juste parce que ta mère se permettait de le faire ! Il faut qu’elle sache que tu souffres encore et que t’es bloqué, que tu n’aimeras jamais personne parce qu’elle a tout détruit ! Si ça vous amuse de bousiller des êtres humains, alors vous êtes à la bonne place. En cage, avec les autres monstres. »
Heureusement qu’elle a les mains attachées, sinon je pense qu’elle m’aurait baffé. Tant mieux pour elle !
« Comment osez-vous !!! »
« Non, comment VOUS vous avez osé faire ça ? Comment va votre conscience ? Et vous vous demandez encore pourquoi il n’est pas venu vous voir avant ? Vous lui avez menti ! Vous vous êtes servi de son amour pour vous afin d’en faire votre jouet, votre poule aux œufs d’or ! Vous saviez qu’il était prêt à tout pour vous, parce que vous lui avait fait croire dès le début qu’il était responsable de votre situation. Mais lui il n’a rien fait à part naître ! Et qui est responsable de ça, hein ? Pas lui. Vous. Vous et l’homme qui vous a laissé tomber. S’il faut en vouloir à quelqu’un, c’est à ce mec. »
Elle me regarde, furieuse et je pense que si des yeux pouvaient tuer, je serais déjà mort. Mais je m’en fous, je lui ai dit ce que je pensais, j’ai défendu Jun parce que…bah parce que. Je ne peux pas la laisser raconter de telles salades et lui faire croire encore que c’est de sa faute. Et même si ce n’est pas mon rôle de le faire, il fallait que je dise tout ce dont elle est coupable, elle. Elle l’a bousillé quand même ! Puis, brusquement, elle rigole. Un mauvais rire, comme ceux des méchants dans les films. Un rire qui vous donne la chair de poule et vous demande ce qui va arriver de mal dans les prochaines secondes. Elle me vrille de son regard sombre.
« Ça vous arrange bien hein ? De dire tout ça, de m’accuser. C’est quoi cette parade hein ? Tout ce que vous voulez, c’est le sauter. Alors bien sûr, vous le défendez, vous faites semblant de vous intéresser à ce qui lui arrive mais, au final, tout ce que vous voulez c’est la même chose que tous les autres ! Son derrière ! »
« MAMAN ! »
Je sursaute en l’entendant crier, n’arrivant même pas à croire ce qu’elle vient de me dire. Moi ? Faire ça par intérêt sexuel ?...Je ne suis pas cinglé non plus, il y a une limite à ce qu’on peut faire pour du sexe…non, pas pour ça. Par contre elle a peut-être raison. Après tout, c’est pour gagner l’amour de Jun que je fais toutes ces choses, en partie. Mais aussi parce que je veux que justice soit rendue ! Il n’y a pas que de l’intérêt personnel…du moins je l’espère. Sinon il s’avère que je ne suis pas mieux qu’elle…
« Ne t’en prends pas à lui !!! Il prend mieux soin de moi que tu ne l’as jamais fait…et t’as tort. C’est moi qui l’ai séduit et c’est moi qui le saute ! Parce que tu sais quoi ? C’est ce que tu as fait de moi. Un garçon qui ne s’attache pas, qui n’aime pas et qui couche avec n’importe qui avant de les jeter comme des pauvres merdes. »
« Alors qu’est-ce que t’attends pour le jeter lui aussi !? Non mais regarde-le, tu mérites bien mieux que ça !!! »
Aouch, ça c’est assez méchant…en quoi suis-je plus nul qu’un autre ?
« Là encore, tu as tort… » répond Jun d’une voix plus douce et calme. C’est moi qui ne le mérite pas. Parce que, vois-tu, il est tout ce que tu n’as jamais pu être pour moi. Il fait tout ce que tu aurais dû faire autrefois. Il prend soin de moi, il m’aime et il me protège. Il empêche les autres de me toucher quand toi tu me poussais dans leurs bras !!! Il a loupé les cours pour rester avec moi parce que j’étais mal. Toi tu me laissais tout seul pour aller arranger tes coups. Et…il a laissé tomber sa copine et ses convictions pour moi. Oui, t’as bien entendu. Il est devenu homo pour moi. Et toi, qu’est-ce que t’as fait pour moi à part m’accuser de tout ce qui n’allait pas dans ta vie ? J’avoue que…je m’en veux d’avoir dit la vérité à l’hôpital. Mais j’étais malade !!!! Et à cause de qui ?? Tu…tu ne sais même pas par quoi je suis passé… »
« Pire que la prison peut-être ? Pire que le fait de se faire vendre par son propre fils ???? »
« Au moins tu sais ce que ça fait maintenant, de se faire vendre. »
Les ongles de sa mère transpercent la paume de ses mains et elle regarde Jun avec des yeux si…durs et froids que j’en ai peur pour lui. Mais il tient bon.
« Je ne te demande pas de m’aimer, maintenant c’est trop tard. Je voulais juste…savoir pourquoi. Et te dire ce que j’en avais retiré, de tout ça. Rien de bon. Mais j’en avais besoin pour avancer. Je t’aime toujours maman et ça ne changera jamais. Malgré tout ce que tu m’as fait, je t’aime parce que…parce que j’ai de bons souvenirs aussi. On faisait des trucs sympas ensemble, quand même, et ces choses-là comptent pour moi. Alors que toi tu m’aimes ou pas, ça n’a plus d’importance. Maintenant j’ai trouvé quelqu’un qui m’aime vraiment et ça me suffit. Tu n’es plus obligée d’avoir cette dure responsabilité… »
« Qui n’en est pas une » ajouté-je sans pouvoir m’en empêcher.
« Je ne peux pas t’empêcher de m’en vouloir ni de penser que je suis responsable de ton malheur. J’espère juste que le fait de nous voir aujourd’hui t’aura fait comprendre que j’ai pu souffrir, moi aussi, mais que je te pardonne. J’espère que tu me pardonneras aussi…Et si tu ne veux pas me revoir, alors je t’enverrai des lettres. »
« Tu m’as trahi. »
N’a-t-elle rien compris ? N’écoute-t-elle pas ? Jun soupire à côté de moi et je me sens triste pour lui. Il a fait tellement d’efforts en venant ici, il a combattu de nombreux démons et sentiments pour s’asseoir sur cette chaise et lui dire toutes ces choses. Et elle…Elle renie même jusqu’à son amour pour lui.
« Fais-moi signe le jour où tu seras prête à me pardonner. »
Encore cette histoire de pardon ! Ça m’énerve, il n’y est pour rien !!! Je me lève à sa suite et fais un signe de tête au vigile. Des gardes viennent rechercher sa mère et celle-ci, avant de sortir, lance à Jun :
« Il te trahira !!! Tu sais que j’ai raison, il te trahira !!! Je suis la seule à avoir toujours pris soin de toi Junny ! »
Le bibliothécaire pousse un soupir exaspéré, se détourne et sort de la pièce à son tour. Je suis ses pas et, rapidement, nous nous retrouvons dehors. La marche vers la voiture est silencieuse et je ne sais pas quoi dire. Tout ça s’est passé si vite et je commence à me demander si j’ai bien fait d’y ajouter mon grain de sel. Est-ce qu’il pense la même chose que les derniers mots qu’elle lui a dits ? Est-ce qu’il croit que, moi aussi, je vais le trahir ? Nous quittons le centre pénitencier et l’ambiance est bien morne dans la voiture.
« Je ne sais pas si ça a servi à grand-chose, au final… »
Lance soudainement Jun, le front posé contre la vitre.
« Il n’y a aucun changement ? »
« Si mais…ça me fait de la peine de la voir comme ça. »
« C’est normal. Mais j’espère que tu as compris que tout n’est pas de ta faute et que tu as le droit toi aussi à un peu de bonheur… »
« Mmmh…Tu sais Sho, pour ce qu’elle a dit… »
« Quoi ? »
« Que tu allais me trahir. »
« Oh…tu s… »
« Elle a tort. Je sais que tu ne le feras pas. »
Je tourne ma tête vers lui quelques secondes, surpris.
« T…tu es sérieux ? »
« J’ai entendu ta conversation tout à l’heure avec ta copine. Ou plutôt, ton ex-copine. Si tu étais du genre à me trahir, tu serais parti la retrouver. Ou tu aurais hésité à le faire. Sauf que tu m’as choisis moi. Louper les cours c’était banal, en un sens, mais rompre avec sa copine, c’est…c’est grand. C’est…peut-être plus que ce que je peux supporter mais…je sais que tu ne me trahiras pas. Alors oui, elle a tort à ton sujet… »
Ce qu’il dit me fait plaisir mais je ne rajoute rien. J’aimerai tellement que les choses aillent mieux maintenant entre nous…La voiture s’arrête dans sa rue et je tapote mes doigts sur le volant, ne sachant pas quoi dire.
« Je n’ai pas envie de rentrer tout seul. »
Je le regarde et, avec un petit sourire, lui propose :
« Et si on allait dans un bar, se saouler un coup ? »
Franchement, j’espère qu’on ne le fera pas mais s’il en a besoin pour se sentir mieux, je ne veux pas le lui refuser. J’imagine qu’il nécessite de relâcher toute cette pression d’une manière ou d’une autre…Il hoche simplement de la tête et je redémarre, direction le bar de la dernière fois. Il n’émet pas d’opposition à cette destination et, une fois arrivés, sort de la voiture le premier. Nous nous installons à la même table que la dernière fois - je ne le remarque que bien après - et commandons à boire pour nous deux. Le silence est toujours là et je commence à être mal à l’aise. Son air distrait et pensif me poussent à me demander s’il a vraiment envie de ne pas être seul. Je ne sers pas à grand-chose, là…Continuant de siroter ma bière, je regarde autour de moi, essayant de ne pas montrer que je m’ennuie. Les souvenirs remontent à la surface alors que mes yeux se posent sur la piste de danse, puis vers la petite porte qui mène dans ce fameux couloir. Je rougis et détourne le regard, quand je vois que Jun me regarde avec attention. Il sourit.
« Tu veux danser avec moi ? »
« Tu sais, je ne suis toujours pas plus doué qu’avant… »
« M’en fous. Viens. »
Il se lève et je l’imite, puis nous nous dirigeons vers la petite piste. Nous arrivons au moment du slow et chacun passe ses bras autour de la taille de l’autre. Malgré le fait qu’il soit un peu plus grand que moi, c’est lui qui pose sa tête près de mon cou. Nous dansons doucement, lentement et même pas dans le bon rythme. Mais c’est si magique de le sentir contre moi, comme ça…Je me sens spécial. Et incroyablement bien. Nous restons une bonne minute ainsi avant qu’il ne relève la tête et me regarde.
« Merci pour aujourd’hui. »
« C’est normal ! »
« Non…ça ne l’est pas pour moi et ça compte énormément. Vraiment…merci d’être là. »
« Je te l’ai dit, je ne veux être nulle part ailleurs… »
Je me mords la lèvre, un peu gêné de dire ça à voix haute.
« Est-ce que tu me draguerais ??? »
« Eh ??? Non !!! Je…Je suis tout à fait sérieux. »
« Et pour...ta copine, c’est vraiment terminé ? »
C’est vrai ça. N’était-ce que des menaces en l’air ou elle et moi nous étions vraiment séparés ? J’avais envie d’aller plus loin avec Jun et, sans savoir pourquoi ni comment, je sentais que lui aussi commençait à le vouloir. Alors je devais éclaircir les choses et arrêter de tromper l’un avec l’autre.
« Sho, est-ce que vous êtes encore ensemble ou pas ?
« Normalement oui.
« ‘Normalement’ ??
« …Laisse-moi l’appeler et éclaircir les choses. Ok ? Je reviens. »
Le lâcher me fait presque mal au cœur mais je suis bien obligé. Sortant dans la rue, je prends mon courage à deux mains et l’appelle. C’est une Reina au ton froid et distant qui me répond, visiblement toujours en colère.
« Je t’ai attendu plus d’une demi-heure devant chez moi et je suis arrivée en retard à ma propre fête ! »
« Je t’ai dit que je ne pourrais pas venir, Reina-chan. »
« Alors tu t’en fous de mes menaces hein…ça ne te ferait absolument rien qu’on se sépare. »
« Bien sûr que non, je ressentirai de la peine mais…je me dois d’être honnête avec toi. Je…suis amoureux de quelqu’un d’autre. »
Le silence qui suit cette déclaration me fait peur. Va-t-elle crier ? Raccrocher sans préavis ?
« Depuis quand ? »
« Eh ? »
« Depuis quand ??? »
« Quelques semaines…mais…ce n’était pas sérieux avant la semaine dernière et…je ne voulais pas te faire de la peine. »
« C’est trop tard. »
« Je sais. Je suis vraiment dés… »
« Garde tes excuses pour toi ! Je préfère…qu’on en reste là. Je passerai chercher mes affaires chez toi et te rendrai tes clés. Ne me contacte plus. »
« Reina-chan, ne soit pas si dramatique, on peut… »
« Rester amis ??? Non, non Sho. Pas après cette bombe que tu viens de me lancer ! Alors on fera comme j’ai dit. Bye, et amuse-toi bien avec ta nouvelle amoureuse ! »
Aouch. Ce n’était pas le genre de séparation que j’espérais mais, en même temps, je le mérite. Si elle savait que je l’ai trompé pendant quelques mois…Au moins, ça a le mérite d’être clair maintenant. Je suis célibataire, à 100%.
Je rentre dans le bar et cherche Jun du regard. Assis à notre table, il joue avec ses lunettes dont il trempe la branche dans son verre. Étrange, mais bon. Je m’approche et m’asseye en face de lui avec un léger sourire.
« Voilà, c’est fait. »
« Vous êtes… »
« Séparés. Elle passera juste chercher ses affaires chez moi. Je lui ai dit…que j’aimais quelqu’un d’autre. Depuis un petit moment. Elle l’a mal pris, comme tu imagines mais…elle ne fera pas de scandale. Ce n’est pas son genre…enfin je crois. »
« Alors tu es tout à fait disponible. »
« Oui. »
« Ouah…c’est…étrange. Et…inespéré. »
« Tu me préfères en couple, c’est ça ? Je suis plus attirant quand tu ne peux pas m’avoir ? »
Je serre les dents, refrénant cette peine qui commence à grandir. Est-ce qu’il va reculer, lui, en sachant maintenant que je suis prêt à m’engager ? Est-ce qu’il va me faire cet affront ?
« Est-ce que tout ça ne cessera donc jamais ? » finis-je par dire pour briser ce silence qui a suivi mon autre question. « Ce jeu. Je pensais…qu’on avait dépassé ce stade. Que je te plaisais vraiment de la même façon que tu me plais. Si le fait de ne plus être en couple fait de moi une personne non désirable alors… »
Je n’en reviens pas de ce que je vais dire mais, tant qu’à faire…
« …je me trouverai une autre copine. »
« Eh ? T’es pas sérieux… »
« Si. Moi tout ce que je veux c’est que tu t’intéresses à moi Jun. Alors s’il faut que j’ai une autre petite-amie pour que tu daignes au moins me répondre… »
« Il n’y a pas besoin de ça. Je réfléchis, c’est tout. »
« Alors réfléchis plus vite !! »
« Ne me brusque pas !!! »
Je fronce les sourcils en le regardant et il soutient mon regard de la même manière. Commence une petite bataille mentale et, jusqu’au bout, j’essaye de tenir. Je sais que si je flanche, il pensera pouvoir continuer à faire ce qu’il veut. Et je ne souhaite pas ça. Je veux être un couple moi…Mais dois-je le forcer à en être un ? Non, bien sûr que non. Tout ce que je fais là, c’est égoïste. Je suis stupide. S’il n’a pas envie, je n’ai pas à l’y obliger. Ce n’est pas de sa faute si, une fois libre, je ne suis plus intéressant.
Je finis par baisser les yeux et, soupirant, finis mon verre avant de me lever.
« Où vas-tu ? »
« Je rentre. »
« Mais…et moi ? »
« Tu prendras un taxi ! »
« Mais… »
« Bonne nuit. »
Je vais pour partir mais une main agrippe mon poignet avec fermeté. Quand je me retourne, je vois Jun en face de moi, debout et il me tire vers lui.
« Quoi ? »
« Une dernière danse…s’il-te-plaît. J’ai envie de danser avec toi…j’ai envie de danser dans tes bras…S’il-te-plaît. Juste pour cette fois. »
Je cède parce que, bien évidemment, je ne peux pas résister à sa moue boudeuse et ses yeux larmoyants de petit cocker. Je soulèverai des montagnes pour ces yeux-là. Il me prend par la main pour nous mener à nouveau vers la petite piste improvisée de danse et je me sens mal à l’aise alors que la chanson actuelle a un rythme plutôt vif. Je ne me vois vraiment pas danser là-dessus en ce moment…ça ne semble cependant pas déranger Jun plus que ça car il se met face à moi et se remet dans la position de tout à l’heure. Danser un slow sur une musique entraînante vous donne la sensation d’être ailleurs et différent. Je vois les gens bouger comme des fous autour de moi alors que je vais au ralenti, mais c’est comme si c’était eux qui étaient dans le tort - alors qu’en réalité, c’est nous qui n’agissons pas de la bonne manière. Je me sens exclu, mais privilégié en même temps. Ou peut-être est-ce simplement dû au fait que je tiens dans mes bras la personne qui compte le plus à mes yeux depuis quelques temps. Il continue de me fixer comme s’il attendait quelque chose de ma part, mais je ne sais pas quoi. Tout cela ne m’aide vraiment pas à me détendre, cependant il sourit.
Il ne se passe que quelques secondes avant qu’il n’aborde le premier geste. La situation, soudainement, semble très propice à cette tentative. Tout le monde est trop occupé à bouger dans tous les sens pour s’occuper de nous, deux hommes au milieu d’une piste trop petite qui dansent un slow sur une musique mouvementée, dont les visages se rapprochent de plus en plus et les yeux ne se quittent pas. Je me demande si ça va arriver et mon cœur bat la chamade dans ma poitrine alors que sa bouche commence à devenir une chose accessible, malgré tout ce qui a pu se passer. Il est si proche maintenant que nos souffles se mêlent, n’en faisant plus qu’un, et que nos nez se touchent. Il baisse le regard alors que ses lèvres frôlent les miennes sans vraiment les toucher, me rendant complètement dingue. J’amorce un rapprochement qui serait décisif, mais lui recule tout aussi vite. Je comprends alors que ce n’est pas à moi de prendre cette décision, mais bien à lui. Alors je ne bouge pas, attendant qu’il le fasse de lui-même. Mais l’attente me parait longue et est douloureuse. J’ai peur qu’à tout instant il change d’avis.
Tout vient à point à qui sait attendre, dit le dicton. Et il n’est qu’on ne peut plus juste. Je me sens euphorique quand, enfin, il pose ses lèvres sur les miennes. C’est rapide, à peine une milliseconde, mais c’est déjà ça. Il l’a fait, il a osé. Pourtant je ne bouge pas parce que je sens qu’il hésite encore un peu et, de mon côté, j’espère que ça ne va pas s’arrêter là. J’ai bien raison de le faire parce que, après s’être légèrement mordu les lèvres tout en rougissant, il s’approche à nouveau de moi et m’embrasse, un peu plus longtemps cette fois. C’est plus un smack qu’un vrai baiser mais j’ai déjà le loisir de sentir la douceur de ses lèvres sur les miennes. Et j’ai déjà envie d’y regoûter un peu plus. Alors, lorsqu’il se penche vers moi pour la troisième fois, je ne reste plus immobile et capture sa bouche, ne le laissant pas partir cette fois. Nous nous embrassons enfin sérieusement et, rapidement, ses lèvres bougent contre les miennes, leur répondant. Je resserre mes bras autour de sa taille pour le coller un peu plus contre moi et approfondit lentement le baiser, lui laissant le temps de s’y habituer. Il n’émet aucune résistance, même quand je force légèrement la barrière de ses lèvres pour m’y infiltrer. Nos langues se rencontrent, se caressent et commencent une danse aussi trépidante que la musique qui résonne dans nos oreilles. Elle n'est plus qu’un bruit lointain pour moi à présent tellement je me perds dans ce baiser tant attendu. Les doigts de Jun saisissent mes cheveux à la base de ma nuque et s’y accrochent. J’aime à croire que c’est là la preuve de son désir pour moi, de son envie de moi et du fait qu’il aime ce que nous sommes en train de faire. Moi, en tout cas, ça me transporte. C’est bien mieux que tout ce que j’ai vécu, que tout ce que j’ai pu imaginer. Je savais que ce serait grandiose, mais pas à ce point. Il est doux, féroce et avide à la fois. Ses lèvres ont un goût agréablement sucré, avec une pointe d’amertume. Il se met à me mordre la lèvre inférieure et je grogne malgré moi, ce simple geste ayant éveillé tout le désir que j’ai pour lui.
Nous ne nous séparons que lorsque le souffle nous manque pour pouvoir respirer convenablement et à peine ai-je repris une goulée d’air qu’il fond sur moi à nouveau, tel un chasseur sur sa proie. Je ne me plaindrai pas de ça puisque j’y prends plaisir. Il continue de martyriser ma bouche, la rendant plus rouge et sensible que jamais.
Note : Enfin THE FIRST KISS !!! Hehehe il aura mis longtemps à venir XD désolée pour le retard de post :$ N'hésitez pas à laisser un petit commentaire et encore merci de me suivre ♥