Titre : My naughty librarian
Auteur :
biditochePairing : Sakumoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun)
Rating : R, NC-17
Genre : Au, amitié, romance
Résumé : "Je suis Sakurai Sho, 24 ans, étudiant en master de Sciences Economiques et Gestion. Je suis délégué de classe, président du Conseil des Elèves et j’ai le meilleur bulletin scolaire de la promotion. Je suis en couple avec la fille la plus jolie et intelligente que j’ai eu l’occasion de rencontrer jusqu’à présent. Ma vie se résume donc à une petite-amie, des parents exigeants, du boulot, du boulot et du boulot ! Mais il suffit parfois d'un rien pour nous faire dévier du droit chemin..."
Chapitre 17 :
« Ça fait bizarre de te voir entouré d’amis. »
« Est-ce mal ? » Je réponds sans le regarder, au cas où on nous observe. Lui-même continue de ranger ses livres.
« Mnon. Mais ton pote a un regard trop gourmand, si tu veux mon avis. »
« Jaloux ? »
« Pas du tout » il grommelle.
« Mais tu as vu juste, il est gay. Et il nous a dit que comme il t’avait vu le premier, tu étais à lui. Ah et que, comme moi, il trouve que ce slim te va très bien… »
Ses yeux pétillent derrière ses lunettes mais il fait comme si je n’avais rien dit de particulier.
« Il a fait ça juste pour te rendre jaloux. »
« Je ne serai jamais jaloux de lui ! »
« Non, pour que tu sois jaloux de moi. C’est toi qu’il veut. »
J’écarquille les yeux et ne peux pas m’empêcher de jeter un œil vers la table de mes amis, dont celui dont nous parlons baisse brusquement la tête vers ses feuilles. M’épiait-il ? Est-ce que Jun a raison ?
« C’est moi qui devrais être jaloux en effet. Mais comme je sais que ces jolies fesses rondes m’appartiennent… »
Il me force à me déplacer vers un coin, les étagères nous cachant bien mieux et se colle derrière moi tout en continuant de faire mine de ranger. Je sens son souffle chaud à mon oreille et j’en ai un frisson de plaisir.
« …et que ce soir, je vais jouer avec » murmure-t-il si bas que seul moi peux entendre. « Si tu savais comme tu me manques…j’ai tellement hâte d’être en toi… »
Sa voix suave me donne l’eau à la bouche et je résiste à ce chant de sirène. Difficile alors que je peux apprécier la pression de son torse contre mon dos, cette chaleur qui émane de lui et me bouleverse. Je me défais rapidement de cette position pour retrouver un état normal, car je ne me vois pas revenir à la table avec une érection prononcée. Quoique ça devrait faire plaisir à mon ami gay, maintenant que j’y pense…pourquoi suis-je si sensible aux avances de Jun ? La moindre petite caresse, le moindre murmure me met dans tous mes états…
« On se voit ce soir ? »
Je fais un bref signe de la tête sans le regarder pour autant et m’enfuis jusqu’à ma table, arrivant à respirer normalement à nouveau. Il ne me fait plus d’avances de ce genre après cela mais de temps en temps, je capte son regard sur moi et ça me flatte. Nous repartons une bonne heure plus tard et refuse une sortie, prétextant un rendez-vous important. Et au fond, ce n’est pas vraiment un mensonge, non ? J’envoie un texto à Jun pour lui dire de me retrouver devant mon immeuble. J’ai dans l’idée de retourner nous promener - dans le parc serait l’idéal. Il me répond à l’affirmative peu de temps après et je souris. Peu après, mon portable sonne dans ma poche et j’ai tout de suite un sourire en m’imaginant que c’est lui. Fausse joie. Voir apparaître le numéro de mon père sur l’écran de mon téléphone me paralyse et il se passe facilement trois sonneries avant que je n’ose décrocher. Mes mains tremblent légèrement mais j’essaye de prendre une voix assurée et sans peur. Ce n’est peut-être pas pour ce que j’imagine qu’il me contacte aussi soudainement…même si c’est bien rare qu’il le fasse !
« Bonjour Père. »
« Sho, il faudra que tu passes à la maison ce soir. »
« Je ne peux pas, j’ai un rend… »
« Ce n’était pas une suggestion. C’est important et ça concerne la famille. Nous t’attendons à 19h30. »
Il plaisante là ??? Mais je n’ai même pas le temps de répliquer qu’il a décroché, sans même un au revoir. Je sais alors qu’il est au courant. Peut-être pas de tout, mais au moins des magazines. Comment vais-je le leur expliquer ? C’est trop tôt…je pensais avoir quelques jours supplémentaires pour y réfléchir ! Et 19h30 ?! Mais j’ai donné rendez-vous à Jun pour 20h ! Bon, en me dépêchant je pourrai arriver à l’heure aux deux rendez-vous…il n’y a que quinze minutes en voiture de chez moi à chez mes parents. Ça devrait le faire ! En espérant que Jun soit en retard et que mon père ne me tienne pas la jambe plus de dix minutes…avec une bonne excuse, je devrais pouvoir écourter la conversation. Non, avec des EXCUSES tout court. Je sens que je vais passer une soirée d’enfer…
J’arrive en avance chez mes parents mais une fois devant la porte, je ne sais toujours pas ce que je vais leur dire. Une erreur de jeunesse ? On m’a entraîné ? Non, ils voudront le nom d’un responsable et je ne peux pas nommer Jun ni Taro. Je ne savais pas ce que je faisais ? Ahah, ils ne me croiront jamais, c’est certain ! C’est Mai qui vient m’ouvrir et elle a un air désolé que je traduis bien vite.
« C’est toi hein… »
« Désolée. J’en parlais avec une amie au téléphone et papa m’a surpris. Il a insisté et m’a menacé de ne plus financer mes études…tu sais qu’il serait capable de le faire, ne ? J-J’ai pas eu le choix… »
« Il en a entendu parler ou il a carrément… » Je demande tout en enlevant mes chaussures.
« Il a vu. Les deux. »
« Les deux quoi ? »
« Les deux magazines, Nii-chan. »
C’est pire que ce que je croyais. Il a vu les deux !! Et moi qui pensais que j’étais dans le pétrin à cause du premier AnAn mais en fait, c’est l’enfer ! Une autre chose à expliquer et je ne peux pas encore lui dire la vérité. Pas comme ça et pas sans Jun. Pauvre Jun…il est 19h18 à ma montre et je soupire avant d’entrer dans le salon, où m’attendent mes parents. Évidemment, Mai est congédiée dans sa chambre et je me poste devant eux, refoulant ma crainte et mon angoisse.
« Qu’est-ce que c’est que ça ?! »
Pas de préambule, on passe tout de suite au sujet principal de ma ‘convocation’. Je regarde les deux magazines sur la table devant moi, déglutis puis les regarde sans ciller mais avec un air navré.
« Je suis désolé, j’ai fait une erreur. »
« Ne te moque pas de nous Sho ! » fait ma mère d’un ton sec. « Pour un magazine, on aurait pu croire à l’erreur peut-être mais là, tu as récidivé ! Ce n’est plus une simple erreur mais une volonté de ta part de poser dans ces torchons. A quoi pensais-tu ?! Est-ce que ça te plaît, d’être exhibé de la sorte ?! Qu’en retires-tu exactement ? Est-ce que tu es un de ces genre d’hommes assez pervers pour se mettre à nu devant tout le Japon sans se soucier de leur image ni de leur réputation ?! »
« Poser ne veut pas dire être pervers… »
« Si, quand on ne porte qu’un sous-vêtement ! »
« Voyons Mère, ce n’est pas si grave ! »
« PAS SI GRAVE !? » Aouch, mon père qui se met en colère, c’est mauvais présage… « Pour quoi va-t-on passer, nous ? Des parents dont le fils fait la traînée pour des magazines de nu !!! »
« Ce n’est pas un magazine de nu ! Je ne suis pas idiot, je n’aurai jamais accepté de faire une chose pareille… »
« Par contre tu acceptes de faire la tapette, apparemment ! »
Il pousse l’autre magazine vers moi et je ne peux pas m’empêcher de nous trouver beau, Jun et moi. Je retiens un sourire en voyant le visage de mon amant, celui-là même que je meurs d’envie de retrouver…mais il est si loin et moi, dans un beau merdier !
« Ce n’est pas ce que vous croyez… »
« Nous ne sommes pas idiots Sho ! Nous savons ce que veulent véhiculer ces photos et TU y as participé !!! »
« C’était juste pour rire ! »
« Ça ne nous amuse pas et tes grands-parents non plus !!! C’est une honte ! »
« Ça n’arrivera plus. »
« Évidemment que cela n’arrivera plus. Ou sinon, tu seras déshérité. »
« Vous n’êtes pas sérieux…pour de simples photos ? »
« Pour le bien de nôtre famille. Si tu veux traîner ton nom dans la boue, fais-le sans nous. »
« Vous ne pouvez pas décider à la place de Mai ou de Shû ! »
« Le penses-tu vraiment ? Ou es-tu aussi naïf ? Cela expliquerait pourquoi tu as fait la prostituée homosexuelle ! »
Je n’aime pas qu’ils aient employés le mot ‘tapette’, c’est offensant. Et je ne suis pas une prostituée non plus ! Certes, j’ai fait un choix compromettant mais ce n’est pas si grave ! Ça se répare, ça se façonne…ça s’oublie. Bientôt, plus personne n’y pensera !
« La pauvre Reina ! Était-elle au courant ? »
« Non et de toute façon, nous avons rompus…pour diverses raisons. »
« Quoi ???!!! Tu n’es pas sérieux ! Cette fille était parfaite pour toi ! »
« Pour vous, pas pour moi. Maintenant je dois y aller, j’ai un rendez-vous important. »
« Pour une autre photographie de nue ou cette fois, tu passes à la peinture ??!! Tu ne sortiras pas de là tant que tout ça ne sera pas réglé ! »
Et ça mit longtemps…très longtemps. Je sais qu’ils m’en veulent et qu’au fond, ils ne veulent que mon bien mais ils ne comprennent pas et je n’ai pas pu leur expliquer ce qui se passe vraiment chez moi. Ce n’est pas le bon moment et…je l’avoue, j’ai peur. Peur de leur rejet, de me voir chassé de cette famille qui malgré tout, compte pour moi. Ma sœur, mon frère, mes parents…ils ont beau être coincés et énervants, c’est comme ça et je ne peux rien y faire. Alors je ne le leur ai pas dit que j’aimais un homme et que j’avais quitté Reina pour lui. Ils n’auraient pas compris ! Et sans Jun à mes côtés, ça m’a semblé insurmontable. Peut-être vaut-il mieux attendre que l’orage passe pour tenter de leur faire admettre que leur fils n’est pas comme ils l’auraient souhaité.
Mais cette discussion - qui a souvent tourné à la confrontation - a duré plus de temps que prévu, mes parents m’ayant forcé à rester plus longtemps dès que j’essayais de m’en aller. Résultat, je suis arrivé à mon immeuble sur les coups de 22 heures et comme je le pensais, je n’y ai trouvé personne. Je n’ai même pas pu le prévenir de mon retard et quand je regarde mon téléphone, je m’aperçois qu’il m’a appelé un nombre incalculable de fois et laissé un seul et unique message, il y a à peine dix minutes. J’entends des bruits de circulation en arrière-plan alors qu’une voix énervée, entrecoupée et triste me dit :
« Si c’était une blague, y’a que toi que ça fait rire. Si tu es allé retrouver Reina, alors tu aurais au moins pu me prévenir. Peut-être devrais-je te souhaiter bonne continuation avec elle ? Au final, on se ressemble elle et moi : tu nous as trompé et posé à lapin à l’un autant qu’à l’autre. Tu n’es qu’un con, Sakurai Sho. Si c’est ça ta vision de notre couple, alors je préfère que tu ne me recontactes pas. D’aucune manière. Bye. »
Sa voix tremble sur la fin et j’ai mal au cœur d’entendre une chose pareille. J’aurai dû lui dire que je partais chez mes parents avant même d’y aller ! Pestant contre moi-même, je prends le chemin qui mène à son appartement. Si j’ai de bonnes déductions, il doit seulement être en train de rentrer donc j’ai de bonnes chances pour l’y retrouver ! Mais au final, c’est derrière la vitrine d’un petit café italien que je le trouve. Assis à une table, en tailleur, les lunettes sur le nez et la casquette enfoncée à son maximum sur sa tête, je ne l’ai presque pas reconnu et en m’approchant, je remarque son visage triste alors qu’il plonge sa cuiller dans une immense coupe de glace, qu’il mange par grosses cuillerées. J’entre sans hésiter dans le café et m’approche doucement de sa table avant de m’asseoir sur le canapé en face de lui. Il relève la tête vers moi et malgré ses grandes mèches chocolat qui tombent sur son visage, je remarque bien vite les traits de quelqu’un qui a longtemps pleuré. Et ça me tue d’en être la cause.
« Va-t-en » dit-il simplement d’une faible voix, avant de remplir à nouveau sa bouche de glace.
« Ce n’est pas ma vision de notre couple Jun. Ce n’est pas ce que tu crois… »
« Je t’ai dit de t’en aller ! »
Il crie si fort que tout le monde se retourne vers nous et je m’excuse auprès d’eux, attendant qu’ils reprennent leurs propres activités pour me tourner à nouveau vers mon petit-ami et lui expliquer. Mais ce dernier me devance alors qu’il reprend d’une voix aussi sèche que celle de ma mère un peu plus tôt :
« Je t’ai vraiment cru tu sais, quand tu disais que tu m’aimais et tout ça, que tu prendrais soin de moi, que tu n’avais pas honte. Quel idiot, pas vrai ? En fait, t’es aussi con que Yuichi ! Non, plus con et horrible même parce que toi, tu savais que j’ai déjà doublement souffert d’un comportement pareil !!! »
« Je t’interdis de me comparer à lui ! » J’hausse la voix à mon tour, blessé. Moi ? Être comme ce…ce…je ne connais pas de mot assez vulgaire pour le décrire ! « J’avais vraiment prévu de te retrouver mais il y a eu un imprévu et je n’ai pas pu te prévenir…ça a duré plus longtemps que ce que je pensais ! Je croyais vraiment pouvoir rentrer pour 20h ! »
« Quoi, tu n’es plus assez rapide pour baiser ton ex dans mon dos ? »
J’abandonne tout air de colère à cet instant car tout ce que je peux ressentir, c’est de la tristesse. Une profonde et douloureuse tristesse. Je baisse les yeux pour ne pas qu’il voit ce début de larmes que j’essaye vainement de contrôler. Je n’arrive pas à croire qu’il pense une chose pareille après tout ce que j’ai fait pour lui, après tout ce que j’ai prouvé. Je l’aime tellement, pourquoi irai-je le tromper ? N’a-t-il donc aucune confiance en moi ?
« Ou alors peut-être que t’as teeeeellement pris ton pied que t’as voulu recommencer ! »
« Ça suffit. »
Je souffle avant de frotter mes yeux et de me lever. Mais j’ai à peine fait ceci que les gouttes salées perlent le long de mes joues. Se rend-il compte de la façon dont il me traite ? Qu’il me blesse ?
« J’arrive pas à croire qu’après tout ce que j’ai fait pour toi, tu aies une telle image négative de ma personne. Je pensais que tu me faisais confiance et moi j’avais confiance en ça. Je suis arrivé en retard simplement parce que mes parents ont découvert pour le AnAn et qu’ils m’ont demandé d’aller chez eux pour en parler. Mais si à la moindre occasion qui se présente à toi, tu en profites pour me lancer à la figure que je ne suis qu’un pauvre connard qui trompe et en qui on ne peut pas avoir confiance… »
Je détourne le visage, pas prêt à le regarder alors que je vais dire les pires mots qu’il m’ait été donné de prononcer.
« …t’as raison, je ne te recontacterai pas. »
Je n’arrive pas à croire que j’ai dit une chose pareille et pourtant, les larmes sur mon visage sont bien réelles…et le silence qui s’ensuit aussi. Je reste quelques secondes debout à attendre qu’il fasse quelque chose puis me décourage. Au final, annoncer à mes parents que je suis bisexuel aurait été plus joyeux que ça…Je secoue la tête, vaincu et fais un pas pour repartir lorsque j’entends :
« Pars pas !!! »
Je sursaute et manque de trébucher alors que deux bras encerclent ma taille et qu’un poids se cogne contre mon dos. Il verrouille sa prise et je devine qu’il a posé son front contre ma nuque alors que de petites gouttes y tombent par intermittence.
« Je suis désolé, j’aurai jamais dû dire une chose pareille ! J’ai eu peur, tellement peur…j’ai attendu deux heures que tu viennes me retrouver, j’ai quitté le travail en avance exprès pour arriver plus tôt et qu’on passe plus de temps ensemble, j’ai passé de longues minutes devant le miroir de ma salle de bain à me demander si tu préférais que je mette du rouge ou du noir comme t-shirt…je…j’étais super anxieux, c’était comme un vrai premier rencard et…t’es jamais venu Sho. T’es pas venu !!! »
Il me coupe le souffle en resserrant encore plus ses bras autour de moi mais je ne dis rien.
« Tu m’as laissé seul dehors devant ton immeuble comme un moins que rien qui vient de se faire poser un lapin sans aucune explication et j’ai pensé…j’ai pensé malgré moi…je savais que c’était faux mais…j’ai pensé…que t’en avais déjà marre…que tu me voulais plus…peut-être…que tu avais trouvé mieux avec ton ami gay…et…j’ai paniqué…j’voulais pas dire ça, je suis désolé… »
Je le force à desserrer sa prise pour me retourner et prendre son visage entre mes mains pour qu’il me regarde. Peu importe que nous soyons debout en plein café et que tout le monde puisse nous entendre. C’est même mieux ainsi, j’ai des témoins de ce que je vais dire.
« J’aurai dû te prévenir avant, je pensais avoir le temps de le faire. Mais Jun…il est possible que ça arrive encore à l’avenir, que je sois en retard à d’autres rendez-vous à cause d’une autre urgence. Il ne faut pas qu’à chaque fois, tu en viennes à te dire que je ne t’aime pas…parce que c’est faux ! Comment pourrais-je en avoir marre de toi alors que nous venons seulement de nous mettre ensemble ? Comment pourrais-je simplement trouver mieux que toi… ? Ça n’existe pas à mes yeux. Je t’assure. Je sais que ce ne sont que des mots mais crois-moi, ils sont sincères. Véritablement sincères…Je t’aime Jun, plus que tu ne le penses. »
Il baisse la tête, comme honteux et je caresse sa joue.
« Comment pourrais-je vouloir retourner auprès de Reina quand je t’ai toi à mes côtés ? Je ferai tout pour toi - et tout aussi pour ne pas refaire les mêmes erreurs. Ce n’est pas de ta faute, c’est de la mienne. Je sais que tu es fragile et que tu n’as pas confiance en toi, que tu doutes de l’amour des autres mais je te promets que plus jamais une telle chose n’arrivera. Du moins, je ferai tout pour. Mais Jun… »
Il me regarde à nouveau, les yeux luisant.
« …je sais, encore une fois, que ce ne sont que des mots mais tu dois me croire quand je te dis que je t’aime. Si tu ne le fais pas, on n’y arrivera jamais. Tu comprends ? »
Il hoche de la tête en silence cette fois et fais cette moue adorable que j’aime tant. Surtout lorsqu’il a ses lunettes, c’est encore plus mignon ! Je baise doucement son front et il se blottit contre moi, son nez enfouit dans mon cou. Je sens de nouveau ce petit cœur meurtri battre contre le mien et je soupire, soulagé.
« Je suis stupide, ne ? » murmure-t-il tout à coup.
« Non. Tu es blessé, incertain, hésitant, craintif mais pas stupide. Si tu étais stupide, tu aurais attendu devant mon immeuble sans jamais rien me reprocher. »
« Aurais-tu préféré… ? »
« Non. Je te préfère toi et seulement toi. »
« Ça fait tellement de bien de te l’entendre dire… »
« Je sais que ça prendra du temps pour toi de te remettre dans une relation mais ne laissons pas ce genre de choses nous séparer, d’accord ? On a probablement encore beaucoup à apprendre autant l’un que l’autre. »
« Je ferai des efforts. »
Je souris doucement en entendant cela. Il est si adorable…j’ai envie de le serrer dans mes bras comme ça toute ma vie ! Mais un serveur qui me bouscule me rappelle que nous nous donnons en spectacle et j’écarte Jun de moi pour nous rasseoir face à face.
« A quoi est ta glace ? » je lui demande avec un air intéressé alors qu’il en reprend une cuillerée.
« Vanille, caramel et chocolat. Tu en veux ? »
« Je vais m’en commander une. Tu en revoudras ? »
« Sinon on peut…prendre une grosse coupe pour deux ? » Il me demande en rougissant, me pointant du doigt le menu des desserts.
J’hoche de la tête, toujours en souriant et passe commande. Le bibliothécaire se mord la lèvre quelques secondes avant de, finalement, reprendre la parole :
« Qu’ont dit tes parents ? Tu les as informés pour… ? »
« Pas encore, ce n’était vraiment pas le moment et je préférais que tu sois là pour l’annoncer. Mais ils ont vu les deux magazines, en fait et ils sont plutôt en colère contre moi. J’ai promis de régler les choses mais je ne vois pas trop comment. En ne posant plus nu, peut-être ? »
J’ai un petit rire nerveux.
« Pourtant, tu as un fort potentiel… »
« Pour me mettre à poil ? »
« Mais non » fait-il en levant les yeux au ciel, comme agacé « pour poser. Captiver, accrocher le regard du spectateur…c’est dommage que tes parents te ferment ces portes. »
« Je n’étais de toute façon pas sûr de vouloir les franchir. »
Nous restons silencieux alors qu’on apporte notre commande. Je plante ma cuiller pensivement dans la glace, avant de reprendre la parole.
« Ils ont parlé de déshéritage. »
« Oh… »
« Si cela venait à se reproduire. Je ne tiens pas tant que ça à leur argent mais me voir exclu de ma famille…ce n’est pas si évident. »
« Qu’en sera-t-il quand tu les mettras au courant, dans ce cas ? »
J’ai parfaitement saisi de quoi il parle et à vrai dire, je ne sais pas quoi répondre à ça. Ce serait horrible de devoir choisir entre les deux et pour une solution comme une autre, j’aurai des regrets.
« Je devrais me sentir offensé de te voir hésiter mais je pense comprendre ce que tu ressens…alors ça ne fait rien. Le plus important est que tu dois être sûr de toi pour ne rien regretter plus tard. »
« Mais je ne peux pas t’abandonner. »
Note : Huhuhu~ les parents entrent en scène 8D Et je vous le dis, on n'a pas fini de les voir...
Je sais que je ne poste pas vraiment régulièrement malgré les vacances, désolée >.< J'espère que malgré tout, ça vous donnera envie de lire et de laisser un petit mot. Merci ! ♥