Titre : Want to be my sexfriend ?
Auteur :
biditochePairing : Sakumoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun)
Rating : NC-17
Genre : Au, romance
Résumé : On dit qu'il n'y a qu'un pas entre l'amour et la haine...mais qu'en est-il du sexe ?
« Wow… »
Je repose ma tête sur le matelas en soupirant de bien-être, moi aussi. Je dénoue les muscles jusque-là tendus de mes épaules et de mes bras et délie mes jambes à ma guise sur le grand lit deux places. Allongé à côté de moi, Jun se met à rire et je le suis, sans même savoir vraiment pourquoi. L’extase ou l’euphorie de l’orgasme, je suppose. Quelque chose comme ça. Nous venons de terminer notre troisième fois et je commence vraiment à fatiguer. C’est qu’il n’est pas tout à fait comme les autres, chaque partie de jambes en l’air avec lui est un vrai marathon ! Heureusement que je suis jeune, me dis-je. Avec un cœur fragile, je clapserai après vingt minutes seulement…Je l’entends se tourner et sa main attrape mon bras alors qu’il embrasse doucement mon épaule.
« Quand est-ce que doit rentrer ton père, déjà ? »
« Mmmh, pas avant la semaine prochaine. Mais tu es au courant non ? Pour le séminaire. »
« Ah, ouai. »
« D’ailleurs, pourquoi tu n’y es pas avec lui ? »
« C’est pour les pros, pas les stagiaires. »
« Il t’a donné ta semaine alors ? »
Il y a dans la voix de Jun une sorte de joie que je n’arrive pas à comprendre.
« Nan, j’ai quand même du boulot mais ce sera plus relax ! »
« Tu peux rester ici alors, cette nuit… »
Il se mord la lèvre inférieure en me regardant, son index traçant des arabesques sur mes épaules. Je ne suis jamais resté, jamais. D’ailleurs nous le faisons rarement chez lui, étant le lieu le plus risqué vu que c’est la maison de son père ! En réalité, il n’y a peut-être qu’une seule fois, en deux mois, où nous avons passé la nuit l’un avec l’autre. Ah ça, je m’en souviendrai longtemps…Jun n’a jamais été aussi torride que cette nuit-là ! A quasiment miauler en me griffant le dos alors que je le prenais sauvagement contre une grille…je ne sais même plus où.
« Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée… » fais-je finalement, un peu embarrassé.
C’est bizarre de devoir refuser parce que ce n’est pas comme si je n’en avais pas envie…mais j’ai l’impression que rester donnera une tournure plus « romantique » à cette soirée et nuit, et ce n’est pas le but de nos rencontres, pas vrai ? Ce n’est pas notre relation, ça. Ce n’est pas ce que nous avons décidé !
« Pourquoi ? »
Il se relève sur le coude, les sourcils froncés et avec cette lueur dans le regard que je ne veux pas qu’il ait, justement. La tristesse. On n’est pas censé être tristes, on est censé s’amuser, prendre notre pied et c’est tout. J’ai l’impression de me retrouver dans un de ces films américains à l’eau de rose.
« Ça ne t’intéresse pas de faire l’amour toute la nuit avec moi ? »
Je souris. Ah, ça oui. Si c’était à ça qu’il pensait alors je suis d’accord…Je me penche vers lui et murmure :
« Je ne te fais pas l’amour, Babe. Je te baise, il y a une différence. »
« Ouai s’tu veux. Alors ? »
« Qu’est-ce qu’il y a Jun ? Notre accord ne t’intéresse plus ? »
Je me relève sur le lit, ne le quittant pas des yeux même quand il se recouche sur le dos, les bras pliés sous la nuque.
« Je me disais juste qu’on pouvait profiter de cette semaine sans mon père pour se faire des extras. J’sais pas, c’est pas comme si on avait rien en commun à part le sexe. Dans « sex friends », il y a « friends », non ? »
« Où veux-tu en venir ? »
« Coucher ensemble ne nous empêche pas de faire des choses ensemble…en toute camaraderie. Le sexe, c’est juste un petit plaisir à côté. »
« Mais rien de plus que ça, n’est-ce pas ? Je te rappelle que c’est toi qui as demandé à ce qu’on ait cette relation. »
« Et je ne vais pas changer d’avis ! Ce n’est pas ce que je dis. Je t’invite, en bon ami, à passer la semaine avec moi à faire des trucs de mecs et à coucher quand bon nous semble…tenté ? »
Il se tourne pour se mettre sur le ventre et se dandine devant moi, finissant par me faire céder rien qu’en secouant les hanches.
« Ok ! Mais aucune obligation. »
« Evidemment. Ah si, une. »
« Jun…ne compliq… »
« Tu as dans l’obligation de me faire jouir au moins une fois par jour. »
Je souris, amusé, et vient lui picorer les lèvres.
« Minimum deux fois par jour, finalement. »
« Challenge accepté. J’ai déjà rempli ma tâche pour aujourd’hui ! »
« Nan, puisque le jeu ne commence que maintenant ! Tu dois encore me contenter deux fois avant ce soir, minuit. Mais je vais être résistant, tu vas voir… »
« C’est bien de croire en quelque chose. »
« OI ! J’suis pas un mec facile ! »
« Voyons, qui pourrait penser le contraire ? »
Dis-je avec un sourire carnassier alors que ma main navigue de son dos au début de ses fesses, le faisant petit à petit se cambrer.
« Arrête. »
« Non toi, résiste. »
« C’est pas juste, tu sais que je suis sensible à tes caresses… »
« Et moi à ton petit cul de princesse. Allez, debout ! »
Je lui mets une petite claque qui le fait couiner et il me jette un regard noir avant de quitter le lit.
« Quoi ? » fais-je en pouffant.
« Arrête de me frapper les fesses comme ça, je ne suis ni une jument ni une pute ! »
« Rho c’est bon, c’est pour rire… »
« Moi ça ne me fait pas rire ! Je te préviens Sho, si tu dépasses le stade de « chienne » dans tes appellations, je te coupe le zguègue ! Tu dois me respecter un peu et mon corps avec. Ou sinon je m’arrange pour t’enfoncer un gode dans le cul quand tu dormiras - et ne m’en crois pas incapable ! »
Au regard qu’il me lance, je l’en devine très capable, au contraire. Et l’idée de me faire dépuceler par un truc en plastique pendant mon sommeil ne me plait pas vraiment !
« Ok ok, Madame la Baronne ! »
« Te fous pas de moi en plus. »
« Jamais Babe, jamais. »
Je lui fais un sourire étincelant qui le fait grogner et je le regarde avec délice enfiler un pantalon, m’alanguissant pour ma part sur le matelas.
« Tu comptes rester là ? »
« La vue ne te plaît donc pas ? »
« Tu sais répondre à une question par autre chose qu’une autre question ? »
« Mmmh…ouai ! »
Je saute du lit à mon tour et m’approche de lui avant de le capturer dans mes bras pour venir l’embrasser avec douceur, passion et fermeté. Je le sens me résister un peu au départ mais il finit par céder et me permet de prolonger le baiser. Ses mains caressent ma nuque puis remontent dans mes cheveux, les décoiffant sur leur passage. Quoiqu’avec nos activités, ils ne ressemblaient déjà plus à rien ! Il se sépare pourtant le premier et se lèche les lèvres avant de me taper la fesse à son tour. Aie !
« Habille-toi, sous-fifre. »
« STAGIAIRE. »
Je rectifie en le suivant vers la sortie de la chambre alors qu’il glousse. Me balader nu dans la maison de mon maître de stage est…comment dire…jubilant ! S’il le savait, il me renverrait sur le champ ! Enfin, s’il savait aussi ce que je fais dans sa maison, il me rayerait de tous les cabinets d’avocats…Il est tard et nous décidons de manger un morceau, alanguis dans le canapé familiale. J’ai tout de même pris le temps de mettre un pantalon, par respect pour le cuir de mon boss. Jun se lève et je le regarde revenir avec un grand plaid avec lequel il se couvre.
« Besoin d’être réchauffé ? » fais-je dans un demi-sourire.
Il me tire la langue et s’emmitoufle un peu plus. Pourquoi ne rien se mettre sur le dos si c’est pour prendre un plaid après ça ?
« J’ai froid » dis-je soudainement.
« Et alors ? »
« Prête-moi ton plaid. »
« Nan. »
« Jun, prête-le-moi. »
« Tu te prends pour qui là ? Je suis chez moi donc je fais ce que je veux. »
« Fais-moi une place alors ! »
« Dans tes rêves ! »
« Je dois probablement être en train de rêver dans ce cas ! »
Je me glisse vers lui et il essaye de me repousser, avec toutefois un air amusé. Mais je gagne et finis par refermer le plaid sur nous, mon corps au-dessus du sien. Je m’appuie sur mes coudes et frôle mon visage du sien, le tentant au possible.
« Je te repose la question : besoin d’être réchauffé ? »
« T’es lourd. »
« C’est parce que j’ai gros à porter ! »
« C’est ça ouai » fait-il en ricanant. « C’est vrai que c’est lourd, un pot de colle ! »
« Fais le malin va…il te contente bien, le pot de colle ! »
« Mmmh…mouai…vite fait. »
« Vite fait ?! »
« Eh bien…disons que je suis plus adepte des troncs d’arbre. »
« Ooooh on aime la nature, à ce que je vois ! »
« Enoooormément. La dureté du tronc et la sève qui en coule…mais tu ne connais pas ça, toi. »
« Espèce de… »
Je me tais soudainement alors que je sens sa main glisser dans mon pantalon et caresser mon « pot de colle ». Il me sourit maléfiquement et prend un air surpris.
« Oh ! On est passé au pot de colle pour les grands à ce que je vois… »
« Continue et tu te réchaufferas tout seul ! »
« Avoue que tu aimerais ça, hein. »
Je viens le faire taire en l’embrassant à pleine bouche, réussissant à le faire gémir en peu de temps. Mais je ne vais pas lui donner ce qu’il veut ! Parce que je n’ai pas un pot de colle, moi !
« Y’a un truc que je ne comprends pas… » dis-je soudainement en me détachant de lui.
« Quoi ? »
« Comment un pot de colle peut te faire grimper aux rideaux ? »
« Je n’ai jamais grimpé aux rideaux. »
« Même ceux de la salle de conférence ? Tu es sûr ? Parce qu’il est prévu d’en racheter vu que tu les as cassés tellement tu t’y accrochais… »
« N-N’importe quoi ! »
« D’ailleurs j’ai bien ri intérieurement quand le collègue de ton père s’est assis à l’endroit-même où tu m’as chevauché, et quand il a posé ses mains à l’endroit où tu avais posé ton p’tit cul peu de temps avant…C’était très drôle ! Je me demande comment ton père réagirait en apprenant que je t’ai pris par derrière sur son propre bureau pendant sa pause déjeuner… »
« Tu… »
« Alors comment est mon pot de colle, Jun ? »
Dis-je en baisant sa mâchoire, commençant à onduler du bassin contre le sien alors que sa main ne s’est toujours pas dégagée. Je le sens me céder peu à peu et il finit par replier les jambes et les écarter pour que je me positionne correctement.
Comme promis, je l’ai fait jouir deux fois. La première fois rien qu’en se frottant l’un contre l’autre, sous le plaid ; la deuxième fois alors qu’il me chevauchait à nouveau, scandant mon prénom. Tellement magnifique, tellement…sexy. Le voir se tenir à mon torse tout en faisant de longs et profonds va et vient a été le meilleur moment de cette soirée…
« Et de deux » fais-je alors qu’il se couche sur moi, son visage dans le creux de mon cou.
Je l’entends grogner mais il ne bouge pas et nous restons dans cette position jusqu’à ce que ça en devienne gênant pour moi. Nous ne sommes jamais restés aussi longtemps l’un contre l’autre, hors sexe ou tentative de séduction. C’est d’une tendresse et d’un confort qui me mettent mal à l’aise. Je vais pour le repousser quand je me rends compte qu’il s’est endormi contre moi. Sérieusement ??? Dans cette position ? Je soupire, attendri malgré moi par le visage à l’apparence paisible de mon partenaire de jeu. D’une main j’arrive à saisir et remettre correctement le plaid sur nous, alors que de l’autre je m’improvise un lit avec un coussin que je cale sous ma tête. Ah, c’est déjà plus confortable. Jun bouge légèrement sur moi mais ne s’en va pas, au contraire. Il prend de plus en plus de place sur mon torse, si bien que je ne peux même plus bouger. Je n’ai pas d’autre choix que de m’endormir à mon tour.
***
Cette nuit a été étrangement…calme. Le réveil, une pure incompréhension. Je me suis réveillé le nez enfouit dans sa nuque, mes bras autour de son torse et les jambes repliées alors qu’il me tourne le dos…dans la même position. Celle de la cuiller. Ah non ! C’est réservé aux couples ça, pas aux sexfriends ! Je chercher à dégager mes bras et y arrive pour le premier, mais pas pour le second. Il me tient fermement la main dans son sommeil et j’ai toutes les peines du monde à la lui retirer. Qu’est-ce qu’il s’est passé dans ma tête pour qu’on ait fini comme ça ??? Je me dépêche de me lever, essentiellement pour qu’il ne se rende pas compte de ce qui s’est produit. Après tout, ça ne veut rien dire. Après avoir récupéré ma main, donc, je file à la salle de bain et prends une douche rapide avant de rejoindre la cuisine, où je fais du café. C’est à ce moment-là qu’il me rejoint, l’air groggy, et il s’approche de moi comme pour m’embrasser. Je le retiens par les épaules, surpris.
« Qu’est-ce que tu fais là ? »
« Bah…j’allais te dire bonjour… »
« En m’embrassant ?! »
« Bah…ouai… »
« J’crois pas non. »
« Pourquoi ? »
« Parce que c’est un truc de couple et qu’on n’est pas un couple, je te rappelle ! On ne fait que coucher ensemble. Les baisers c’est dans le cadre de la baise, comme son nom l’indique. »
« …Ouai… »
Il fait demi-tour et disparait de la cuisine, tasse à la main. Qu’est-ce qui lui prend ce matin ? Il est vraiment étrange…je n’arrive pas à trouver d’explication à son comportement. Je le suis jusqu’au salon où il s’est rassit sur le canapé, l’air distant et pensif. Peut-être devrais-je partir ? J’en étais sûr que cette idée de rester pour la nuit était une erreur…il n’y avait jamais eu ce silence pesant entre nous avant ! Ça me ferait vraiment de la peine de perdre un coup pareil…Mais si je dois nous sauver en partant, qu’à cela ne tienne !
« Jun… »
« Ça te dit d’aller faire un tour dehors ? J’ai envie de faire un petit footing. »
« Oh euh…oui, pourquoi pas ! » réponds-je finalement.
Peut-être que courir lui remettra ses esprits en place, les miens avec ! Parce que je ne le suis plus du tout là…
Bon, il faut le dire. Le sport n’est pas mon activité favorite. Je suis plus cérébrale que physique…alors que Jun, il a une forme d’enfer ! J’arrive à maintenir sa cadence pendant les quelques premières avant de me rendre compte qu’en fait, c’est lui qui ralentit pour moi. Suis-je si lent ? Et puis, pourquoi m’attendre ? Qu’il fasse comme il veut, je ne le retiens pas…
« Allez pépé ! On augmente la cadence ! »
« Tu cours souvent comme ça ? »
« J’essaye tous les jours. Ça me défoule, me vide la tête et quand je rentre, j’ai l’esprit plus clair. Et puis c’est bon pour la forme quoi ! »
« C’est crevant… »
« Mais bénéfique. Tu verras ! »
Il trottine devant moi, me mettant son parfait fessier sous le nez. C’est une provocation ??? Ahlàlà, j’aimerai avoir un cul pareil…Mais c’est peut-être à cause du sport qu’il est comme ça, justement ? C’est bon à savoir ! Je fais un peu plus d’efforts et arrive à accélérer et à ne pas tomber avant la fin de notre petit parcours. On en a couru des mètres, mine de rien…Parcourant les derniers à pieds, il me tend la bouteille d’eau de son petit sac, que je bois d’une traite.
« Tu devrais venir courir avec moi le matin, ça te ferait du bien ! »
« Mouai… »
« Si, je t’assure ! Et puis même si c’est dur, à la fin tu te sens mieux dans ta peau et au fur et à mesure, ça devient plus un rituel sympa qu’une corvée. »
« Je ne sais pas… »
« Vois ça comme un défi. Une semaine, de la course à pied chaque matin. Et je te laisse me prendre où tu veux. »
Est-il vraiment en train de me faire du chantage avec du sexe ? Parce que ça marche…je me mords l’intérieur de la joue puis soupire.
« Ok, pour une semaine. »
Il rigole et me prend par le bras pour me tirer à sa suite.
« Je vais faire de ce papy un vrai jeune homme en fleur ! » dit-il en tapant mon derrière, s’attirant mon regard furieux. « Allez viens, on va s’étirer ! »
Ce n’est pas parce que je ne fais pas ou peu de sport que je suis un papy pour autant ! Mais ce n’est pas vraiment cette référence douteuse qui me met mal à l’aise…mais autre chose que je n’arrive pas à déterminer. Quelque chose dans ce marché entre nous m’échappe…mais quoi ?
Il n’avait pas tout à fait tort, le sport m’a fait du bien ! Je me suis senti bien après…enfin, ça c’était avant que les courbatures ne pointent le bout de leur nez mesquin ! Mais j’ai survécu à ça et quand on a recommencé le lendemain, j’y ai presque pris du plaisir. C’est sympa de courir avec Jun et pas forcément parce que voir son derrière quand il courre est un pur délice. C’est agréable car il me donne vraiment du tonus pour continuer et ne pas abandonner. Il me force à me dépasser et, à la fin, il a toujours le sourire. Comme si j’avais réussi quelque chose de particulier ! Et puis il a de bonnes conversations, au final. Quand son père me parle de lui, on dirait qu’il fait mention de quelqu’un qui n’a pas grand-chose dans la tête à part les nanas et ses potes mais en réalité, c’est tout autre. Il nous est arrivé de parler un long moment avec un sujet de conversation très…sérieux. Et il utilisait un vocabulaire bien différent de celui que je lui connaissais. J’avais l’impression de parler avec un homme de 30 ans au moins !!! Mais je me suis dit à cet instant que c’était le côté « friend » de « sex friend » dont Jun avait parlé un peu plus tôt. Et il n’avait pas tort : on peut être amis, coucher ensemble et partager quelques moments sympas en toute camaraderie ! Pourquoi suis-je allé chercher des complications ? Il est aussi clair pour lui que pour moi que ça s’arrête là entre nous. Et j’ai l’impression que ça nous correspond bien, au final. En tout cas, moi ça me va ! Et même si j’ai été récalcitrant au départ, le fait de passer une bonne partie de mes journées avec lui est plutôt agréable. C’est un très bon cuisinier et il est sympa à vivre…même hors sexe. Mais depuis deux jours, une question me taraude l’esprit : que fait-il de sa vie ? J’ai vu son père passer une mineure partie de son temps à lui chercher du travail qu’il refuse en bloc, ou à insulter sa soi-disant « non profession ». Qu’est-ce que ça peut être ?
***
« Mmmh… »
Je m’étire avant de venir déposer des baisers sur les omoplates de mon partenaire, ce qui le fait doucement sourire. Il me regarde quelques instants mais je ne saisis pas son regard, puis il se redresse et s’échappe de ma prise pour sortir du lit, nu. Je me mets sur le ventre, le menton posé sur mes bras et le regarde naviguer dans la chambre telle une statue grecque. Il enfile un boxer puis des lunettes et va s’asseoir à son bureau, pianotant sur son ordinateur à toute vitesse.
« Jun » fais-je en fronçant les sourcils « qu’est-ce que tu fais ? »
« Je tape, comme tu le vois ! » répond-il en se moquant un peu.
« Non, qu’est-ce que tu fais comme métier ? »
Il se stoppe soudainement et, de là où je suis, je ne peux pas voir son visage mais je suis certain qu’il est hésitant. Pourquoi tant de mystère autour de cette profession ? Pourquoi se cacher ? Pense-t-il que je serai aussi obtus que son père ?
« Je pensais que mon paternel t’en avait parlé en se moquant de moi, depuis le temps… » dit-il doucement en se retournant vers moi, redressant ses lunettes sur son nez de façon mignonne.
Il a l’air vraiment surpris par ma question et je ne peux pas m’empêcher de le trouver encore plus beau avec ses yeux noisette si doux et ses cheveux bruns légèrement ondulés qui tombent n’importe comment sur son front. Je me redresse sur mes coudes pour répondre :
« Il ne m’a rien dit et même en écoutant vos discutions animées, je n’ai pas pu deviner…alors, c’est quoi ? Et pourquoi ton père agit comme ça ? Est-ce si dégradant ? »
Il me vient une idée qui me fait grimacer.
« Tu n’es pas strip-teaseur quand même ? Non pas que ça ne t’irait pas ou que tu y serais mauvais - tu as les hanches parfaites pour ça - mais j’avoue que ça me dérangerait un peu…Surtout qu’il y a des fois où je ne me suis pas protégé avec toi… »
« Ne t’inquiètes pas, je ne fais pas ce genre de choses ! Et puis de toute façon… »
« De toute façon ? » lui demandé-je après qu’il se soit arrêté de parler quelques secondes, comme s’il hésitait encore.
« Rien. Il ne s’agit pas de ça, c’est beaucoup plus…comment dire…sobre, tu vois. Ce n’est pas exubérant ! »
« Mais alors qu’est-ce que c’est ? »
Il fait tourner sa chaise de bureau un petit moment avant d’aller fouiller dans son bureau et d’en sortir une petite liasse de feuilles dactylographiées. Je fronce les sourcils alors qu’il les pose devant moi.
« Que… ?
« C’est mon travail. Je suis écrivain. Enfin…je veux l’être. Ce n’est pas aussi simple et mon père le sait très bien…si je n’écris pas, je ne vends pas et il faut quelque chose de bien pour que ce soit vendu ! Sauf que jusqu’à quelques temps, je n’avais aucune inspiration alors…quand j’ai dit à mon père que je voulais faire ce métier en sortant du lycée, il m’a dit que « ce n’en était pas un ». Mais il m’a donné trois ans pour prouver ce que je valais. Sauf que j’arrive bientôt à échéance et je n’ai absolument rien terminé…Je vais devoir faire un métier qui ne m’intéresse pas, un “vrai”. »
Il soupire lourdement alors que je lis le prologue de son histoire, qu’il me reprend vite des mains une fois fini.
« C’est pas mal » dis-je avec sincérité. « Mais c’est quoi le marché ? Si après trois ans tu n’as rien écrit ou publié, tu dois trouver un vrai travail ou il te coupera les vivres ? »
« Exactement ! Dis donc, vous avez le même esprit tous les deux… »
Ouh, ça c’est un peu méchant tout de même…
« Sauf que moi je ne trouve pas ça stupide ce que tu fais. Si tu y crois, si tu as en confiance en tes capacités alors…pourquoi pas ? C’est un bon début, je trouve. Et puis si vraiment tu n’y arrives toujours pas, tu pourras te reconvertir en chef cuistot ! »
Il lève les yeux au ciel mais son visage s’illumine d’un sourire nouveau.
« Par contre tu devrais trouver quand même un petit boulot à côté, non ? Au cas où. Pour faire des économies. »
« J’en fais ! Bon c’est un peu stupide, mais mon père me donne chaque semaine de quoi subvenir seul à mes besoins et ce depuis que je suis petit. Mais depuis qu’on a passé ce marché, j’ai économisé sur chaque « argent de poche ». J’ai ouvert un compte à part dissocié du sien. En cas de coup dur…je sais que je peux m’amortir pour quelques semaines ! Voire mois si un ami m’héberge. »
« Si tu en arrivais là, mon canapé serait à ta disposition ! »
« C’est…c’est gentil Sho… »
Eh ? Ne me dites pas…il va pleurer ??? Il doit s’en rendre compte aussi puisqu’il se détourne et va ranger la liasse de feuilles, prenant bien soin de se mettre dos à moi. Je le vois retirer ses lunettes puis les remettre rapidement avant de revenir. Je préfère ne pas m’attarder sur ce sujet. Après tout j’ai fait ça par pur camaraderie, compréhension et gentillesse. Il ne mérite pas de se retrouver à la rue…mais je ne m’attendais pas à ce qu’il en pleure ! C’était encore un moment que je ne comprenais pas…Mais j’oublie bien vite cette histoire alors qu’il me rejoint sur le lit et vient m’embrasser avec sensualité. Il me fait retomber sur le dos et se place à califourchon au-dessus de moi, prêt pour un nouveau round…
Encore merci d'avoir lu ♥ Déjà la part3, ça va vite T.T En tout cas c'est un vrai plaisir de lire vos commentaires ! Merci merci merciii ♥ A bientôt pour la suite 8D