Titre : The Jouvence's gift
Auteur :
biditochePairing : SakuMoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun)
Rating : R, NC-17
Genre : Au, amitié, romance
Résumé : Sho, depuis 14 ans, voue un amour à son cadet sans avoir osé le lui avouer une seule fois. Lors de sa confession, il se fait éconduire et fait le vœu de redevenir jeune pour réparer ses erreurs. C'est la nymphe Jouvence qui apparaît alors à lui, accédant à son souhait le plus cher...
Partie 3
Sho’s POV
Je me regarde dans le miroir de ma salle de bain avec un soupire. A quoi est-ce que cela sert d’avoir de nouveau un corps présentable si j’en suis toujours au même point ? Parce qu’il est évident que ça ne changera rien entre Jun et moi. Son ton sec et tranchant m’a fait du mal. Ses propos aussi d’ailleurs. Je sais bien que je ne suis pas le centre de son monde mais se rend-il seulement compte qu’il est celui du mien ? Ou du moins qu’il l’a été pendant des années. J’aimerai vraiment aller de l’avant mais je suis bloqué. J’ai bien essayé en face d’Aiba d’adhérer à l’idée de profiter de mon nouveau jeune corps pour me trouver quelqu’un, mais au final je n’ai fait que lui mentir. Je ne suis pas enthousiaste à l’idée de fréquenter quelqu’un d’autre, sinon je l’aurai fait depuis longtemps ! Jun m’obsède toujours autant et ce phénomène n’arrange pas les choses.
Parce qu’il est revenu le garçon de dix-huit ans le plus cute de toute la JE. Et je pèse mes mots. Sa moue fâchée, sa bouille, ses joues un peu plus rondes et son corps tout fin me rappellent tous les moments qu’on a passé ensemble, plus jeunes et qui me font tant sourire de façon nostalgique. Je ne dirai pas que je le préfère comme ça mais…il me fait encore plus craquer. Fini le mec costaud à l’air sûr de lui, le leader de l’ombre…j’ai eu près de moi toute la journée la petite créature chétive que j’ai toujours voulu protéger de toutes mes forces. Maigres, ceci dit. Mais il y a une différence avec le passé, c’est que maintenant Jun ne me regarde même plus. A cette époque, il y a 12 ans, il était encore collé à moi comme une moule à un rocher. Oh il s’émancipait déjà, si je puis le dire ainsi mais il me regardait encore avec ces petits yeux brillants et son grand sourire. Maintenant, je n’ai le droit qu’à à peine quelques secondes de regard et une moue furieuse et presque dégoûtée. J’aimerai tellement que ce rajeunissement nous aide à revenir l’un vers l’autre, mais comment ? Et est-ce que ce n’est pas déjà trop tard ? Après tout, je n’ai toujours pas eu de réponse…est-ce que ça veut dire qu’il reste un peu d’espoir ?
Je m’admire encore une fois dans la glace avant de retirer mon piercing pour aller dormir. Et c’est en le faisant qu’il me vient une idée vraiment stupide. Et si je me servais de tous ces changements pour faire tourner la roue en ma faveur ? Après tout, Jun n’a pas dit un ‘non’ catégorique jusqu’à présent, j’ai encore mes chances. Et je ne suis pas moche, dans mon genre. Même, je suis redevenu sexy, surtout avec les nouveaux habits que Masaki m’a forcé à acheter. Si je m’en sers comme il faut…serait-il possible que Jun tombe dans mes bras, comme j’ai toujours espéré qu’il le fasse à chaque tentative déguisée de ma part pour lui plaire ? Ok, on parle de physique mais peut-être puis-je commencer par-là pour ensuite atteindre son cœur…
Non, c’est stupide. Ça ne me ressemble pas et s’il était de toute façon attiré par moi de cette manière, je le saurai déjà. Abandonne cette idée Sho, ce n’est vraiment pas judicieux !
Je reste chez moi le jour suivant, n’osant pas sortir de peur de me faire prendre en photo ou autre. C’est encore un trop gros problème que nous soyons redevenus jeunes et j’ai envie d’en profiter le plus longtemps possible, ce qui veut dire : faire gaffe aux paparazzis et autres fans hystériques. Les groupies folles furieuses. Alors je reste chez moi, à regarder la télé, manger des pizzas en sachant que mon corps n’en souffrira pas (et dieu que ça fait du bien au moral !) et en m’admirant encore et encore. Ça fait un peu narcissique sur les bords mais vous comprendriez vite si vous étiez à ma place ! Ces muscles revenus, ces formes fermes et dures, sans une once de graisse…j’adore ! Cette fois, je me jure d’en prendre réellement soin et je passe donc trois heures de cette journée à faire de la musculation. Si j’en fais autant chaque jour, je devrai pouvoir continuer d’être aussi beau et bien foutu, non ? Il suffit juste que je m’y tienne maintenant…
C’est d’ailleurs après une séance que, le lendemain, j’accueille mes camarades chez moi pour notre nouvelle petite soirée. Je sais que mon message a fait effet quand je vois Jun arriver la tête baissée et en traînant des pieds - bien que magnifique. J’aimerai le lui dire mais je garde ma bouche fermée. Ce n’est ni le lieu, ni le moment !
« Un karaoké alors ? »
« Et si on le faisait ici ? Ce serait plus sympa ! » lance Aiba. « Sho-chan, tu as de quoi jouer non ? »
« Euh…ouai, mais vous êtes sûr de vouloir le faire ici ? »
« Pourquoi pas ! Au moins on n’aura pas à conduire pour rentrer ! Parce qu’on peut dormir ici, non ? »
Je ne sais pas quoi répondre à Nino. Le fait qu’ils dorment chez moi ne me dérange absolument pas, j’ai un canapé dépliable deux places et un futon en rab, ainsi qu’assez de place au sol pour installer tout ça. Mais le seul hic à ce plan se trouve sur ma droite, enfoncé dans le canapé et replié sur lui-même, en train de bouder. Jun. Je le vois mal rester dormir ici…
« Pour ceux qui veulent, pas de problème » je finis par dire, lui faisant comprendre d’une manière plus ou moins détournée qu’il est libre de partir s’il le souhaite. Ce qu’il fera assurément, je n’en doute pas une seule seconde.
J’installe le karaoké sur ma télé et la soirée commence. Grâce à Ohno, et nous le remercions tous pour ça, nous avons pu nous racheter un peu d’alcool supplémentaire pour bien passer la soirée et les verres descendent, ainsi que les cochonneries qui se trouvent sur ma table basse. Nous faisons probablement beaucoup trop de bruits mais je n’en ai absolument rien à fiche. Normalement, je suis plus discret qu’un agent secret en filtration alors pour une fois, je peux bien faire un peu de boucan non ? Bien sûr, tout le long de la soirée je guette Jun pour voir ce qu’il fait. Il n’a pas l’air de réellement s’amuser et se contente de manger et de s’enfiler toutes les bières qui peuvent passer sous sa main. A ce train-là, lui non plus ne sera pas capable de rentrer chez lui tout seul ! Est-ce qu’il accepterait donc de dormir ici ? Chez moi ? Cette simplement idée me fait avoir un sourire idiot. C’est juste dormir Sho, pas besoin d’avoir ce genre de réaction !
Nino et Aiba essayent plusieurs fois de le faire jouer avec nous mais c’est Ohno qui y arrive, on ne sait comment. Je n’ai pas vu comment ça s’est passé mais il a finit par se lever pour nous rejoindre au milieu de mon salon. Nous sommes passés du karaoké à Just Dance et c’est bien plus amusant ! Nous nous faisons des petits défis marrants avec des gagnants, comme les jeux d’alcools. Mais en dansant. Avec de l’alcool. Des jeux d’alcool dansants quoi ! Bon, il faut dire qu’au bout d’un moment, le mariage des deux ne donne pas une scène très jolie à voir. Ça titube, ça rit pour rien, ça parle fort, ça se bouscule et la chaleur augmentant au rythme des pas, nous finissons, pour la plupart, torses nus. Je me rappelle alors de mon idée de l’avant-veille, celle qui me paraissait si stupide et à ne pas faire. Mais maintenant que j’ai le cerveau en mode OFF et que Jun me semble bizarrement encore plus mignon qu’avant avec ses petites joues rougies par l’alcool et le jeu, je décide de mettre ce plan fabuleusement ingénieux à exécution. C’est sûr, il ne va pas me résister, foi de Sakurai ! Oups…
Jun’s POV
Sho s’étale par terre et je ris comme un idiot. Moi qui faisais la tête depuis des heures, maintenant je ris comme un benêt pour quelque chose qui ne le mérite pas vraiment. Je pense que j’ai un peu trop bu et c’est probablement ce que je vais me dire demain matin en me réveillant avec un mal de crâne pas possible mais pour l’instant, j’arrive enfin à me détendre et à m’amuser depuis que ce cauchemar a commencé, il y a deux jours. J’en suis même venu à oublier ce qui ne va pas entre Sho et moi, tout ce qui s’est passé. Comme je suis le plus près, je l’aide à se relever et mes doigts se referment sur ses avant-bras fermes et musclés. Wow…Il se relève et se dresse devant moi, son torse nu un peu transpirant qui commence déjà à m’émoustiller. Calme-toi Jun, tu as déjà vu plus musclé que ça voyons ! Oui mais qu’est-ce que c’est sexy…Je caresse son bras pensivement avant de reprendre un peu de ma bière.
« Tu as repris la muscu ? »
« Ouai ! Cette fois, hors de question que je redevienne tout flagada comme un nounours ! Je vais garder ce corps de rêve ! »
« C’est ça ouai ! »
« J’le jure ! Chiche ! »
« C’est ce qu’on verra ! »
Je crois qu’on ne s’est pas autant parlé sans se prendre la tête depuis des jours. Voire des semaines. Je ne me souviens même plus de la dernière fois où nous avons eu une conversation sympathique et amicale, qui n’est pas basée sur le travail. Est-ce que lui et moi n’avons vraiment plus rien en commun ?
« A moi ! A moi ! J’aime cette chanson ! »
Je le regarde éjecter tout le monde pour prendre les manettes et commencer à se dandiner sur la chanson et moi, je vais m’alanguir sur le canapé, à la droite de mon leader qui somnole déjà. Quel vieux celui-là…Bouteille à la main, j’observe ce qui se passe autour de moi. Aiba et Nino sont en train de se tester sur les machines à muscu de Sho, pour savoir lequel des deux y arrive le mieux - avec tout l’alcool qu’ils ont dans le sang, ça doit être beau à voir de plus près ! Et Sho danse tout seul au milieu.
Puis tout à coup, sa danse est différente. Il a troqué sa chanson rigolote et entraînante pour quelque chose de plus sexy et lascif. Sauf qu’il ne le danse pas en face de la télé, comme toute personne le ferait pour suivre les pas, mais il se tourne vers moi. Et vas-y que je me déhanche, que je te montre comme je suis beau, avec mon ventre tout plat, mon piercing sexy au nombril et ma bouche de suceuse que je mordille…j’en ai carrément oublié où je suis. Il continue de danser presque comme une brésilienne (mais sans toute la technicité) devant moi, me rendant plus rouge qu’une tomate. Pourquoi je réagis comme ça moi ? Et pourquoi est-ce qu’il me fait autant d’effet ? J’ai soudainement terriblement envie de le voir et surtout, de le sentir bouger comme ça contre moi…Il me fait un clin d’œil avant de se retourner pour danser en face de la télé, me faisant voir son cul parfaitement moulé dans son jean qui se trémousse. Ok. Je ne sais pas ce que c’est, vengeance ou qu’importe, mais ça me fait de l’effet ! Je déglutis et remercie les deux autres pour venir me couper la vue en se mettant devant moi.
« JunJun, on veut dormiiiiiir ! Pousse-toi ! »
Je n’ai pas le temps de répliquer que Nino me tire par le bras pour me virer du canapé avant de s’y coucher, décalant Ohno sur le côté sans le faire partir pour autant. Sho a arrêté de danser et est en train d’installer les futons au sol…comme si la minute d’avant, il n’était pas en train de me faire son show. Parce que c’était bien ça, non ? Cette danse. Je le revois encore onduler du bassin de façon si sensuelle…
Quand j’arrive à sortir de mes pensées perverses, Aiba est déjà allongé à mes pieds en train de dormir à en scier des troncs d’arbres, tout comme Nino et Ohno. Il ne reste que moi debout ainsi que Sho, qui me regarde bizarrement.
« Une dernière battle ? »
Je devrais dire non parce que ça n’a aucun sens mais je fais le contraire, y voyant là l’occasion de me venger pour ce petit spectacle qu’il m’a fait tantôt. Moi aussi, j’utilise ce corps redevenu chétif pour bouger comme si j’étais en guimauve, à tortiller mes fesses sous son nez pour bien lui faire comprendre qu’il n’est pas le seul à pouvoir faire ça. Il est même évident que je suis le plus doué à ce jeu, vu son regard brillant et la bave qui manque de dégouliner du coin de sa bouche ! Oh, alors je lui fais de l’effet hein… ? Tu vas vite changer de plan mon vieux, concernant les boîtes de nuits et les mecs canons à alpaguer avec tes nouvelles fesses bien fermes, moi je te le dis ! Après tout, c’est de moi que tu es amoureux, ne ? Je ne peux pas m’empêcher de penser comme ça. S’il est vraiment amoureux de moi, alors il ne doit fantasmer que sur moi. Et je lui en donne de quoi fantasmer tiens ! Ça lui apprendra ! Mais il faut dire qu’il n’est pas trop mal dans son genre non plus, le rappeur…et gosh, ce piercing au nombril…j’ai envie de jouer avec de mes dents et de ma langue ! C’est plus fort que moi…J’en viens à toucher sa peau tout en dansant, callant mon bassin contre le sien pour onduler et danser comme…Shakira. Oh, je sais que je le peux. Et ça a l’air de l’émoustiller autant que moi, ce pervers…
Il m’attrape par la taille et me fait reculer, tout en évitant les futons au sol. Nos regards ne se quittent pas alors que je finis par me cogner contre le mur, lui en face de moi. Ses mains ne m’ont pas lâchées, si brûlantes et assurées et qui, je me doute, rêvent d’aller plus loin. Lui aussi, il me fait terriblement envie…Je sais ne pas être le seul à présent à ressentir cette tension sexuelle qui règne entre nous deux. Depuis quand est-elle là, je ne le sais pas mais j’ai furieusement envie qu’il fasse le premier pas et me montre combien il sait se servir de son nouveau jeune corps. Mais malgré le désir dans son regard perçant, il ne fait rien. Qu’attend-il, au juste ? Une permission ? La mienne ? Mes mains remontent sur son torse en une douce caresse qui le fait frissonner et ériger quelque peu ses tétons et j’ai un sourire malicieux.
« Aurait-on peur, monsieur le rappeur ? »
« Tu ne sais pas ce qui t’attend. »
« Fais-moi donc la surprise… » je murmure à son oreille d’une voix fébrile.
Je la mordille ensuite et il grogne avant de me dégager. Sa main s’empare de mon poignet et il me tire à sa suite jusqu’à sa chambre, dont il referme correctement la porte. Il se retourne à peine que je lui fonce dessus et nos bouches se trouvent immédiatement, sans avoir à se chercher. Comme si elles connaissaient déjà le chemin. Nous nous mettons à nous dévorer l’un l’autre et je soupire sous la pression de ces lèvres pleines qui me font déjà tant de bien. Merde, il embrasse bien ce con ! Je tombe en arrière sur le lit, lui sur moi et je le sens tout de suite se faire plus entreprenant et fougueux. Il descend dans mon cou pour lui infliger le même traitement qu’à mes lèvres et je le repousse pour me débarrasser rapidement de mon haut. Le fait que mon corps n’ait plus rien de celui d’un homme mûr ne semble pas le rebuter et il revient le titiller avec toutes les armes à sa disposition. Et quelles armes…je me tortille sous sa bouche qui me mordille, me lèche et me suçote, n’arrivant même plus à me souvenir le nombre de fois où j’ai fantasmé sur un de ces moments. Je ne sais pas si c’est l’alcool ou tout simplement lui, mais j’ai très très chaud. Je boue. Il remonte vers moi pour posséder ma bouche avec hargne tandis que ses mains défont mon pantalon sans aucune hésitation. A genoux au-dessus de moi, il me le retire d’un coup sec, me faisant presque sursauter. J’aime pourtant la façon dont il est brusque et passionné. A l’aide de mes mains et de mes pieds, je lui retire également le sien et mes doigts glissent le long de son dos jusqu’à sa chute de rein avec délicatesse. Il ne manque pas d’y réagir et je souris, avant de gémir à mon tour alors que je sens son désir de moi frôler ma cuisse. Ça aussi, j’ai toujours voulu l’expérimenter…Ses doigts me caressent les hanches et passent sous l’élastique de mon boxer, avant de continuer à descendre tout en me le retirant subtilement. Je pourrais presque ne pas m’en rendre compte tellement ses baisers me font tourner la tête. Embrasser Sho…ça a toujours été mon rêve le plus fou. Depuis qu’on a commencé à un peu mieux se connaître en tant que Juniors, mais surtout depuis le début d’Arashi. Sa bouche m’a toujours obsédée mais à l’époque, j’étais trop timide lui demander…quoi, un baiser ? J’aurai eu l’air ridicule…et surtout, je me serai vendu sur mes sentiments. Il n’y a qu’Aiba qui puisse embrasser tout le monde ainsi sans qu’on ne lui pose trop de questions. Mais maintenant, au moins pour cette nuit, ces lèvres sont à moi et à moi seul. Au goût sucré de bière et salé de biscuits apéritif, elles sont divinement excises, pleines et passionnées, sexy et douées. Fichtrement douées. Nous nous retrouvons nus l’un comme l’autre et je joue habilement de ma taille et de mes jambes pour inverser nos positions. Voilà tellement longtemps que je veux goûter à ce corps, c’est l’occasion ou jamais et je ne vais pas la laisser passer. A moi de prendre les rênes ! Je commence par onduler lentement du bassin contre lui et deviens encore plus dingue de ses lèvres qu’il mordille sans arrêt. Ses mains caressent mon dos et agrippent soudainement mes fesses, faisant remonter mon visage vers le sien. Je croise son regard empli de désir et retire ses mains tout en embrassant son visage - sans jamais lui accorder de vrai baiser pour autant. S’il pense que parce que j’ai rajeuni de 12 ans, je suis redevenu le gentil et timide petit garçon que j’étais avant, il se trompe lourdement ! Le Jun de 30 ans qui est en moi est un leader et surtout, dominateur dans la vie de tous les jours comme au lit, alors s’il croit qu’il peut prendre le dessus aussi facilement…C’est donc avec gourmandise que je vais me balader sur son torse, réalisant mon fantasme de mordiller ces tétons durcis par l’excitation, qui le fait pousser un soupir exquis. Je continue ma petite torture jusqu’à son nombril et là aussi, je réalise cette envie que j’ai depuis que j’ai vu son piercing : jouer avec. Parce que ça sert à ça, non ? Je le fais avec conviction, ce qui a l’air de beaucoup lui plaire. Je relève les yeux vers lui alors que ma langue quitte son nombril pour descendre toujours plus bas et je le sens tressaillir quand j’arrive à sa virilité. Il y a 12 ans, je l’aurai probablement évité alors qu’aujourd’hui, c’est quasiment sans aucune hésitation que je le prends entre mes doigts pour jouer avec, finissant par utiliser ma bouche et ma langue. Inutile de dire que mon expérience l’a rendu fou à lier et j’en suis plutôt fier. Là encore, je ne sais pas si c’est l’alcool qui fait ça ou pas, mais je n’ai jamais fait une fellation aussi…passionnée. Je crois bien qu’on pourrait presque dire que je l’ai « bouffé »…et avec tellement de conviction ! Moi-même, ça m’a excité. Je remonte vers lui avec un air coquin et on dirait presque une bagarre dans la façon dont nous nous embrassons. Chacun essaye de prendre le dessus sur l’autre et j’abandonne du terrain lorsqu’il se met à me préparer sans préavis, laissant parfaitement entendre que je serai l’uke. Pourquoi est-ce que ça semble aussi évident ? Malgré mes 30 ans et le fait que j’ai toujours dominé Toma ainsi que les autres, j’ai furieusement envie d’appartenir à Sho de cette manière. Peut-être est-ce dû au fait que plus jeune, j’ai toujours secrètement espéré me lier à lui de cette manière…l’avoir en moi, rien qu’à moi, le laisser me mener jusqu’à l’extase…sauf l’autre part de moi-même veut toujours contrôler. Elle a aussi envie de posséder ces fesses redevenues fermes et rebondies qui font tant saliver. Mais pas maintenant, je l’ai bien compris.
« Aaah Sho ! »
Je gémis tout en me frottant contre lui un peu plus alors qu’il augmente lui aussi son rythme. Je me tiens à son torse, les bras tendus et les paumes bien posées à plat et je me mords la lèvre en le regardant. Puis je me baisse pour l’embrasser encore et encore, jusqu’à ce que je le sente entrer en moi. Décidément, prévenir n’est pas trop son truc…Il est bien plus imposant que dans mes rêves les plus fous et je mordille sa lèvre tout en gémissant alors qu’il me prend tout entier. Enfin. Je suis à lui et cette simple idée me transporte d’une joie sans nom. J’enfonce mes ongles dans sa peau alors qu’il commence à bouger comme il le peut et mon bassin ondule pour accompagner le sien et intensifier ses va-et-vient. Nous y allons lentement, n’arrêtant pas de nous embrasser pour nous faire taire et ne pas alerter nos amis quand brusquement, il échange nos positions et revient au-dessus de moi. Je m’attends à ce qu’il recommence aussitôt mais ce n’est pas le cas et ses doigts caressent ma joue alors qu’il me regarde avec une drôle de lueur dans les yeux. J’aime ce regard. Malheureusement je suis trop accaparé par notre acte et le reste d’alcool qui réside dans mon sang pour vraiment m’en rendre compte et l’analyser, et bien avant que je n’ai pu en comprendre le sens réel, il vient me dévorer les lèvres tout en prenant un rythme plus cadencé et rapide.
Il me fait l’amour comme personne avant lui ne l’a fait, ne se contentant pas d’aller et venir à la recherche de son propre plaisir mais faisant tout son possible pour que j’accède au mien. Alternant puissance, douceur, fougue et passion, je crois bien que je n’ai jamais autant ressenti d’émotions en même temps. Sa manière de faire m’a tellement cloué au lit que j’en ai oublié l’idée de chercher à dominer et ce n’est que vers la fin, quand j’ai senti l’orgasme venir que j’ai fait tout mon possible pour avoir légèrement le contrôle sur sa jouissance. J’ai cru l’entendre gémir mon prénom alors que nous atteignions le point culminant mais je n’en suis pas sûr. Je n’ai pensé qu’au propre plaisir que j’ai ressenti et après, qu’aux baisers qu’il a déposé sur mes épaules et mon visage.
La suite n’est qu’un brouillard assez étrange. Je me sens soudainement très fatigué et somnolant. Je bâille à m’en décrocher la mâchoire et mes yeux se ferment d’eux-mêmes quand je sens quelque chose de chaud et douillet me recouvrir. Je m’endors, bercé par le bruit léger d’une respiration dans mon cou.