The Jouvence's gift (Partie 4#9)

Apr 23, 2016 19:31

Titre : The Jouvence's gift
Auteur : biditoche
Pairing : SakuMoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun)
Rating : R, NC-17
Genre : Au, amitié, romance
Résumé : Sho, depuis 14 ans, voue un amour à son cadet sans avoir osé le lui avouer une seule fois. Lors de sa confession, il se fait éconduire et fait le vœu de redevenir jeune pour réparer ses erreurs. C'est la nymphe Jouvence qui apparaît alors à lui, accédant à son souhait le plus cher...

Partie 4


Sho’s POV

Ma montre sur ma table de chevet sonne midi. Je le sais puisqu’elle m’a réveillée…Je grogne en frottant mon visage contre mon oreiller et cligne finalement des yeux pour peu à peu les ouvrir. Il fait jour dans ma chambre, je n’ai pas dû penser à fermer les rideaux hier soir…en même temps, on s’est tous pris une bonne cuite ! D’ailleurs, que s’est-il passé après la septième bière ? Ah oui, le Just Dance. C’était cool, ça faisait longtemps que je n’en avais pas fait. Est-ce que j’ai donné aux autres de quoi dormir ? Je ne sais plus. Je me souviens avoir déplié deux futons. Ah et il y avait deux personnes allongées dans le canapé. Le compte est bon, dans ce cas. Les quatre dorment probablement encore profondément de l’autre côté de cette porte, je peux prendre mon temps pour me lever, non ? Qu’est-ce que j’ai faim…et la bouche pâteuse. Ma tête va exploser, je le sens ! Mais en même temps, je me sens étrangement détendu…qu’est-ce que j’ai fait d’autre déjà, hier soir ? Arf, je n’arrive plus à me souvenir…
Bon allez, il faut que je me lève et que je prépare de quoi manger et faire partir nos cinq gueules de bois ! Ça ne va pas être de la tarte mais bon, je suis l’hôte après tout…Je cherche à m’étirer mais quelque chose m’en empêche. Je sens un obstacle dans mon dos et autour de ma taille qui ne me laisse pas libre de mes mouvements. Bon, je n’ai ni chien, ni chat, ni grosses peluches et mes couvertures ont l’air bien réparties…Je cligne encore des yeux puis fronce les sourcils en apercevant un bras posé sur mes hanches. Rho non, ça c’est encore Masaki qui s’est invité dans mon lit ! Franchement, il exagère ! A quoi ça sert que je mette des futons moi ???

« Mas… »

Je me tais aussitôt que j’ai pu un peu me retourner et je pense que c’est, en tout premier, la stupeur qui m’empêche de dire quelque chose. Car ce n’est pas mon meilleur-ami collé à mon dos et profondément endormi…mais Jun. Qu…Que fait-il là ??? J’ose à peine bouger pour ne pas le réveiller mais réussis, je ne sais comment, à me retourner une peu sans trop le déranger. Mordillant ma lèvre inférieure, je l’observe en plein repos…et il est magnifique. Vraiment, vraiment beau, j’en ai le cœur qui bat à toute vitesse. Sa joue enfouie dans l’oreiller, son nez à quelques centimètres de ma peau et ce bras nonchalamment passé autour de ma taille…comment est-il arrivé là ? Et surtout, POURQUOI ? Ah, l’alcool…non, je m’en serai quand même souvenu ! Parce que Jun qui entre dans mon lit, qui dort avec moi…c’est quelque chose de rare et donc d’inoubliable. A moins qu’il n’ait fait ça alors que je dormais déjà mais je ne me souviens pas avoir été le dernier à être allé me coucher. Je bouge mes jambes et sens les siennes me frôler…nues. Ok, calme-toi Sho. Ce n’est pas parce qu’il n’a pas de pantalon qu’il est tout nu. Oui mais toi tu l’es, nu. Mouai bon, ça c’est normal, je finis toujours par me dessaper quand je dors tellement il fait chaud. Ça ne veut pas dire que LUI, il est nu. Dois-je vérifier ? Non…puis-je vérifier, plutôt ? Cela me gêne de violer ainsi son intimité…mais je finis, trop curieux, par soulever légèrement la couverture pour regarder en-dessus…avant de la rabattre aussi, rouge écrevisse.
Ok. Récapitulons. On est dans le même lit. On est nus comme des vers. On dormait à l’instant l’un contre l’autre, à toute évidence.
MERDE. Mais qu’est-ce qu’il se passe ? Qu’est-ce que j’ai loupé ??? Je me recouche sur le dos et fixe le plafond en essayant de me remémorer la nuit d’hier. Les bières…Just Dance…Ohno qui s’endort…Aiba qui a renversé du guacamole sur mon parquet…Jun qui se met enfin à se détendre…Ohno qui parle tout seul…Nino sur mes machines de muscu…là, ça coince. Encore le Just Dance. Oui mais…
Oh ça y est. Je me souviens. Il m’aura suffit de penser un peu plus profondément au Just Dance pour me remémorer notre battle. Et quelle battle…je me souviens l’avoir trouvé si sexy, si attirant…j’avais terriblement envie de lui. De lui arracher tous ses vêtements, de le faire mien, qu’on arrête de se regarder comme deux parfaits étrangers pour ne faire plus qu’un. J’ai eu envie de réaliser mon plus gros rêve et…Je tourne mon visage vers mon ami endormi. Est-ce que je l’aurai fait, au final ? Réalisé ce rêve. Est-ce que Jun et moi…on aurait…couché ensemble ??? Je me concentre encore plus pour essayer de me rappeler de cette nuit parce que c’est important pour moi. Si vraiment on a eu des relations sexuelles, alors je veux m’en souvenir. De chaque détail. Mais rien ne vient et ça m’énerve, alors je me tourne doucement pour me mettre en face de lui et je le regarde longtemps. Ses pupilles sous ses paupières bougent régulièrement de gauche à droite et de temps en temps, il soupire avant bouger les lèvres de façon trop mignonne. Il aura probablement la marque de l’oreiller sur sa joue et les cheveux en pétard mais rien que comme ça, il est adorable. J’ai envie de lui faire un énorme câlin, de le serrer contre moi jusqu’à ne plus en avoir de force. J’ai envie qu’il n’enlève jamais ce bras posé sur moi. Délicatement, je fais glisser mes doigts sur sa peau, commençant par son bras et son épaule. Elle est si douce, j’ai envie d’y poser mes lèvres mais je me retiens. Je remonte vers son visage et observe longtemps sa magnifique bouche…et c’est en posant mon index sur sa lèvre inférieure que des bouts de notre nuit me reviennent. Déjà, nos baisers. Fougueux, passionnés, avides, je déglutis en me rappelant la sensation excise de sa bouche qui me dévore. J’en salive. Il me suffit simplement alors de regarder son cou, ses clavicules et la ligne qui mène jusqu’à ses hanches pour me souvenir du reste. De tout le reste. Petit à petit, les morceaux se rejoignent, s’assemblent pour former le plus beau des puzzles : notre nuit d’amour. Ok, ça n’a pas duré TOUTE la nuit mais…peu importe le temps qu’on y a passé, c’était la meilleure nuit de toute ma vie. Je frissonne en me rappelant nos ébats, ses mains dans mon dos qui me griffent, ses dents qui me mordillent, ses jambes verrouillées autour de ma taille et son bassin en harmonie avec le mien pour nous donner le plus merveilleux des plaisirs…Je me souviens parfaitement de son odeur, que je peux encore sentir d’un peu plus loin, de la sensation de chacune de ses caresses sur mon corps, de son regard si doux, affirmé, séducteur et plein d’envie qu’il me lançait. On pourrait voir ça comme…juste du sexe. Mais pour moi ça n’en est pas. Parce que bourré ou pas, je sais que j’y ai mis tout l’amour que j’ai pour lui. L’a-t-il seulement ressenti ? Ou est-ce que lui aussi était trop ivre pour s’en rendre compte ?
Mais…va-t-il se souvenir, à son réveil, de ce qu’il s’est passé ? Ou comme moi, va-t-il avoir un trou noir ? Est-ce que je vais devoir lui expliquer et surtout, comment je vais le faire ? Trop perdu dans mes pensées, je ne le vois pas se réveiller petit à petit et sans crier gare, nos regards finissent par se croiser.
J’hésite un temps indéfini, anxieux et apeuré, avant de lancer un petit :

« Ohayou… ? »

Il fronce les sourcils mais ne bouge pas, ne s’écarte pas non plus. Est-ce bon signe ? Moi non plus, je ne bouge pas de ma place mais garde mes mains de mon côté pour ne pas le brusquer dans un moment intime que, peut-être, il ne désire pas. J’aimerai qu’on se prenne dans les bras et qu’on se câline jusqu’à ce que les autres se réveillent…J’aimerai qu’on se construise quelque chose, lui et moi et que ça commence tout de suite, avec cette matinée. Jun se détourne et regarde sous les draps comme moi tout à l’heure, avant de grommeler et de pester. Lui aussi semble se reconstruire les souvenirs de la nuit passée petit à petit et je le laisse faire, anxieux, attendant sa réaction. Il a un air bougon, un évident mal de crâne mais, surtout, il se décale loin de moi dans le lit. Et c’est ce qui fait le plus mal.

« Jun… »
« Ça n’est jamais arrivé, ok ? » Il se tourne vers moi en disant cela et j’essaye de cacher mon air blessé sous un visage neutre. « On était bourrés, on a fait une connerie…n’en parlons plus et faisons comme si ça n’avait jamais existé. »
« Mais… » Et si MOI je n’ai pas envie d’effacer tout ça ?
« Ce n’était que du sexe Sho. Rien de plus. Pas la peine d’en faire tout un drame. »
« Alors si ce n’était que ça, pourquoi le cacher dans ce cas ? Si vraiment ce n’était que du sexe pur et dur. Après tout, ce n’est pas grave si les autres apprennent qu’on a couché ! Étant donné que ça n’a engagé aucun sentiment. »

J’espère que ma voix ne me trahit pas. Tout se passe à l’inverse de ce que je veux…c’est un cauchemar.

« Ils n’ont pas besoin de savoir vu que ça ne les concerne pas. Moi je passe à autre chose, fais de même. »

Je le regarde sortir du lit en tenue d’Adam pour récupérer ses affaires et se rhabiller, avant de sortir de ma chambre sans un regard pour moi. Alors c’est vraiment tout ce que nous avons été cette nuit ? Deux membres d’un même groupe qui ont couché ensemble parce qu’ils étaient trop ivres pour s’en rendre compte ? Non. Moi, au fond, je sais qu’on en était parfaitement conscients l’un comme l’autre et qu’on l’a voulu, ENSEMBLE. Pas que moi et pas que lui. Ça s’est fait d’un commun accord, certes tacite mais bien là. Et c’est ce que Jun ne semble pas vouloir reconnaître apparemment…mais que puis-je faire ? Je me sens bien plus blessé que la fois où il est parti sans répondre à ma déclaration. Là, c’est encore plus un rejet. Quand arrêtera-t-il de me repousser ? Suis-je si ignoble qu’il y paraît ? 
Je me tourne dans mon lit et remonte les couvertures jusqu’à mes oreilles, dissimulant le reste entre deux oreillers. Je n’ai envie de voir personne, je dois…penser. A tout ça, à ce que ça veut dire, à ce que ça va impliquer pour la suite. Mais au final, tout ce que j’arrive à faire c’est pleurer.
Je sens alors un poids qui s’ajoute sur mon lit et pendant un bref instant, j’espère que c’est Jun qui est venu s’excuser et me dire qu’il s’est trompé, que lui et moi ça a été plus que du sexe cette nuit. Mais la main qui se pose sur mon épaule, je la reconnais sans avoir besoin de me retourner pour voir son propriétaire. Je sais qu’elle ne me veut que du bien et c’est peut-être pour cela que mon flux de larmes s’intensifie.

« Sho-chan ? »
« Laisse-moi Masaki. J’ai besoin d’être seul. »
« Que s’est-il passé ? Tu veux m’en parler ? »
« Non. »

Qu’aurai-je à dire ? Que j’ai couché avec l’homme que j’aime et que je suis le seul à avoir aimé ça ? C’est vraiment pathétique. La couverture se soulève et Aiba passe ses bras autour de moi, posant son menton sur mon épaule. Je sais qu’il attend que je lui parle et je me retiens bien de le faire…cinq minutes. Parce que c’est là son pouvoir, à mon meilleur ami. Je ne sais pas comment il fait, mais il arrive à me faire avouer tout ce qu’il veut. Au fond, c’est peut-être la personne la plus patiente que je connaisse, avec Riida.

« On a couché ensemble. »
« Jun ? »
« Qui d’autre ? »
« Comment c’était ? »
Ahah, commencer par les bonnes et douloureuses choses… « Super » je fais dans un souffle, retenant mes prochaines larmes. « En fait, je n’ai jamais autant aimé ça, malgré le fait que je sois encore un peu bourré quand ça s’est produit. Mais il semblerait que je sois le seul à y accorder de l’importance ou même, à avoir ressenti quelque chose. Jun s’en fout. Pour lui ce n’est que du sexe. J’me suis bien fait avoir… »
« Ne dis pas ça, je suis sûr qu’il a menti exprès pour se protéger… »
« Mais de quoi ? »
« De ses sentiments pour toi. »
« N’importe quoi. S’il en avait, ça se saurait. »
« Tu sais très bien qu’il cache très bien ses sentiments Sho. Tu l’as observé longtemps, ne ? Tu le connais par cœur. Tu sais comment il est, comment il agit. Et tu sais aussi qu’auparavant, il était raide dingue de toi et peut-être que ça, ce n’est pas complètement fini. »
« Ça en a l’air. »
« Je n’en suis pas si certain. Sinon il t’aurait déjà dit un simple et franc ‘non’. T’a-t-il semblé si froid, impersonnel et insensible cette nuit, pendant que vous le faisiez ? Tu sais, parfois il n’y a pas besoin de mots pour ça. »
« Je ne veux pas donner un sens à cette nuit qui me ferait encore plus mal étant donné la situation. Je ne veux pas espérer que ses gestes ou ses réactions soient un témoignage de son possible amour pour moi quand en réalité, il me repousse et me rejette. Je n’ai pas besoin de ça, Masaki. Je dois juste en faire le deuil. »
« Tu es sûr ? Parce que cette nuit que vous avez passés ensemble, c’est peut-être ton arme pour le faire céder…tu ne penses pas ? »

Je ne réponds pas à ça. Le faire céder ? A quoi ? Et surtout comment ? Je ne me sens pas prêt pour une guerre pareille…surtout si, au final, c’est pour entendre comme mots de fin : je ne t’aime pas.

« Crois-moi. Il n’en a pas fini avec toi Sho. »
« Si tu le dis. »

Mais je n’y crois pas. C’est vrai, je connais Jun, je l’ai regardé ‘grandir’ et changer. Je sais ce qu’il est et pourtant, aujourd’hui son comportement m’apparaît d’une toute autre manière. Et si ce n’était pas pour se protéger mais juste la simple vérité ? Je doute qu’après 14 ans et tous ces hommes, il soit encore amoureux de moi…même si j’ai espéré que ce soit le cas. Cette nuit…elle était fantastique. Mais surtout, éphémère. J’ai peut-être ressenti venant de lui autant de passion que chez moi mais qu’est-ce que ça change aujourd’hui ? Le rejet est bien là, lui. Il ne passe pas par des chemins détournés et c’est ce qui compte. Il ne veut pas de moi, c’était une erreur et fin du bal. Cendrillon peut aller se recoucher dans ses haillons.

« Sho-chan, il faut que tu te lèves. Les autres vont se poser des questions si tu ne viens pas. Tu crois que ça va aller ? »
« Je ne crois pas, j’en suis sûr. »

Fais-je en me relevant et en repoussant les couvertures avec mes jambes. Ça suffit maintenant des sentiments en attente et non partagés. J’en ai ras-le-bol d’aimer en secret quelqu’un qui ne m’aime pas. Même si j’ai rajeuni, au fond j’ai toujours 32 ans et je ne vais pas passer les dix prochaines années dans le même état que la dizaine précédente. Jun ne m’aime pas ? Grand bien lui fasse. Je me trouverai quelqu’un d’autre.

« Comment ça tu en es sûr ? »
« Sors avec moi, Masaki. »

Mon ami me regarde avec des yeux ronds avant de secouer de la tête négativement.

« C’est une très mauvaise idée ! Hors de question ! »
« Est-ce que je te rebute aussi ?! »
« Ce n’est pas la question Sho-chan. Tu sais que je t’adore… »
« Alors quoi ? »
« On est meilleurs amis Sho-chan, on ne peut pas sortir ensemble. Surtout si ton seul but est de rendre Jun jaloux. C’est une très mauvaise idée et en plus de ça, il y aura des tensions dans le groupe. »
« Comme s’il n’y en avait pas déjà…alors c’est non ? »
« Désolé… »
« De toute façon, je n’ai pas besoin de toi. »

Je lance sèchement tout en sortant du lit pour me rhabiller. Une fois fait, je me dirige vers la porte et me tourne vers lui.

« Et ce n’est pas pour rendre qui que ce soit jaloux. J’en ai rien à faire de Jun, c’est terminé. Et il pourra bien revenir en rampant vers moi que je n’en voudrai pas. »
« Sho-chan… »

J’ouvre ma porte et sursaute, surpris, en voyant Jun debout derrière. Il me regarde quelques secondes avant de m’ignorer et de se tourner vers Aiba.

« Tu peux me rendre mes clés que tu as cachées hier soir s’il-te-plaît ? J’aimerai bien m’en aller maintenant. »
« Tu ne restes pas pour le p… »
« Personne ne reste » je coupe mon ami. « Je ne veux plus voir personne chez moi dans dix minutes. »

Je suis peut-être trop sec et abrupt, mais j’en ai ma claque. D’eux tous, même si Nino et Ohno n’ont rien fait.

« On va toujours en boîte ce soir, comme dit ? »

J’hésite quelques secondes avant d’hocher de la tête. C’est une bonne idée ça, la boîte de nuit gay. Ça va me défouler un peu…Je les pousse à s’en aller et referme la porte derrière moi, avant de me laisser glisser contre. Arrivé au sol, je replie mes jambes contre mon torse et enfouis mon visage à l’intérieur pour pleurer. Ce n’est pas juste tout ça. J’en ai marre de passer mes soirées à pleurer un mec qui n’en a rien à faire de ma pomme et préfère les Toma ou les Eita. Et qui en plus, considère que coucher avec moi est une erreur. Je sais que ce soir, je vais devoir avoir l’air fort, insondable et j’m’en foutiste…alors je me laisse aller à pleurer pendant une bonne heure, avant de retourner me coucher. Ce soir, non seulement je vais être en forme mais je vais me trouver quelqu’un d’autre qui ne trouvera pas que coucher avec moi doit être un secret. Non, ce n’est pas pour rendre Jun jaloux. C’est essentiellement pour mon rétablissement que je le fais. Pour moi. Il est temps que je passe à autre chose, 14 ans c’est trop long.
Adieu Jun.

Je tire un trait imaginaire sur lui, sur tout ce qui a toujours pu me le rappeler. Parce que mine de rien, j’ai des tonnes de trucs que j’ai amassés chez moi en rapport avec lui. Je prends un grand carton et dedans, j’y mets tout ce que je peux : les dvd de tous ses dramas, exit. Les albums photos de quand on était plus jeunes, exit. Les cadeaux qu’il a pu me faire et dont je suis sûr, il n’y a mis aucun sentiment, exit. Ceux que j’ai acheté moi-même pour son propre anniversaire, exit. Je lui offrirai un truc débile et non personnel. Les quelques rares vêtements qu’il a oublié chez moi, exit aussi. Je referme le carton et le fourre dans mon placard avant de me sentir mieux. Enfin. J’en profite pour ranger le reste de mon appartement, dîne correctement et tard dans la soirée, me prépare pour sortir en boîte. Je vais profiter de ma deuxième jeunesse et de cette chance qui m’est donnée de trouver quelqu’un d’autre. Je suis pas mal, après tout. Ce n’est pas comme si personne ne se bousculait au portillon ! J’ai envie d’être désiré et c’est l’occasion parfaite pour ça. Après tout, Jun ne m’a-t-il pas conseillé de passer à autre chose ? Je vais suivre ce judicieux conseil. Advienne que pourra ! Évidemment, je m’habille sexy pour l’occasion. Top noir, veste en cuir et pantalon très moulant, je n’oublie pas de mettre mes plus beaux piercings et de me coiffer avec style. Fini la coupe bien sage de News Zero, j’ai 20 ans maintenant ! Et le sifflement de Nino quand je les rejoins un peu plus tard me tire un sourire satisfait.

« Tu prends ça très au sérieux on dirait… »
« Que tu crois ! J’ai bien l’intention de m’envoyer en l’air ce soir. Avec le boulot et tout ça, ça fait des lustres que je n’ai pas pris de plaisir pour moi ! C’est l’occasion ou jamais, pas vrai ? »
« Ouai, mais fait gaffe quand même… »

Je hausse les épaules. J’ai fait exprès de dire ça bien fort pour que Jun autant qu’Aiba l’entendent. Ce n’était que du sexe ? Ok. Qu’il ne vienne pas se plaindre dans ce cas-là. Et sachant que ça n’a jamais existé, soit-disant, alors je peux bien dire qu’en effet, je n’ai baisé personne depuis des mois.

« On y va ? »

Je lance avec enthousiasme. Nous arrivons plus ou moins facilement et rapidement à entrer dans la boîte de nuit. Je me sens bizarrement soulagé par la foule qui s’y trouve déjà et nous nous faufilons jusqu’au bar, où nous commandons nos boissons. Je regarde autour de moi pour voir si parmi ces personnes, il n’y aurait pas ma future conquête de la soirée. Au fond de moi, je me dis qu’aucun d’entre eux ne vaut Jun mais je chasse bien vite cette idée en me rappelant que lui, il ne veut pas de moi. Mon regard accroche celui d’un garçon assez mignon et nous nous sourions, avant que je ne me retourne vers mes amis.

« Je crois que je vais vous laisser. »
« Eh ? Mais pourquoi Sho-chan ? »
« Parce que… »
« Excusez-moi ? »

Je souris avant de reprendre un visage neutre pour me tourner vers la voix. C’est le garçon mignon, avec de beaux yeux noisette et de hautes pommettes.

« Oui ? »
« Tu danses ? »

Je fais mine d’hésiter, puis souris.

« Avec plaisir. »

Je quitte ma position avachie pour me remettre correctement debout et le suivre. Il est bien plus petit que moi mais ça me va. Plus mince aussi, je sais à l’avance que je serai le dominant dans l’histoire. Non pas que ça ne me plaise pas…Nous nous perdons sur la piste avant de se trouver une place sympa et commençons à danser l’un contre l’autre, bien serrés. Il est pas mal ce mec, il bouge bien. Moins bien que Jun mais…stop ! On a dit EXIT Jun. Arrête de penser à lui et concentre-toi sur le gars mignon qui commence déjà à te faire comprendre qu’il ne t’a abordé que pour une seule chose…que tu veux aussi. Je fais donc le vide dans ma tête, pose mes mains sur sa taille et me mets à le séduire avec toutes les armes que mon corps possède. Ça fait bien longtemps que je n’ai pas fait une chose pareille mais petit à petit, je retrouve mes marques, mes habitudes et surtout, ma technique. J’aime ce jeu que nous avons commencé lui et moi et je sens qu’il commence déjà à me céder…Je ne pensais pas ça si facile, après 14 ans sur le même mec mais au final, je ne suis pas si nul que ça on dirait ! Surtout quand ce jeune inconnu se fait de plus empressé de passer à l’étape suivante…

genre: amitié, genre: au, fanfic, sakurai sho, matsumoto jun, pairing : sakumoto, rating: nc-17

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