The Jouvence's gift (Partie 7#9)

Apr 24, 2016 15:11

Titre : The Jouvence's gift
Auteur : biditoche
Pairing : SakuMoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun)
Rating : R, NC-17
Genre : Au, amitié, romance
Résumé : Sho, depuis 14 ans, voue un amour à son cadet sans avoir osé le lui avouer une seule fois. Lors de sa confession, il se fait éconduire et fait le vœu de redevenir jeune pour réparer ses erreurs. C'est la nymphe Jouvence qui apparaît alors à lui, accédant à son souhait le plus cher...

Partie 7


Sho's POV

Je le laisse entrer le premier dans l'appartement et, en bon hôte que je suis, vais tout de suite lui chercher une serviette. Il a un air reconnaissant mais ne dit rien pour autant, restant à une distance plutôt grande de moi. C'est mieux ainsi, j'imagine... Je vais nous faire du thé pendant qu'il se sèche et essaye de ne pas trop le mater lorsque, peu après, il me rejoint en simple marcel. Qu'il est craquant... mon dieu, comment fais-je pour résister déjà ?

"Tu aurais un pull ? Ou un gilet."
"L'armoire de ma chambre, va te servir si tu veux."

Il a à peine le temps d'acquiescer que je me rappelle de l'état dans lequel j'ai laissé ma chambre à mon départ ce matin... et que la photo de lui sous mon oreiller est encore sur les draps, probablement. Ce serait la honte qu'il découvre ça ! Je lâche tout mais ne bouge pas, angoissé à l'idée qu'il puisse la voir. Peut-être qu'il ne verra rien en fait, qu'il sera trop occupé par la recherche d'un pull... Je prie pour que ce soit le cas. Je guette son retour, finis de faire le thé entre temps et m'essuie les mains tout en revenant vers le salon. Assis sur le canapé, j'attends que Jun revienne de ma chambre sans rien dans les mains, si possible... ce qui est le cas. Néanmoins, il a un drôle d'air qui m'alerte aussitôt.

"Hum... dis... Tu gardes des photos de tout le monde comme ça dans ta chambre ou... ?"

Et voilà, bingo. Comment ai-je pu croire qu'il ne verrait rien, lui qui a l'œil pour absolument tout ? Je me sens minable et ne trouve aucune excuse... Je regarde autour de moi en me grattant la nuque, avant de mentir :

"J'en garde... un peu partout. J'ai ouvert la fenêtre ce matin, la tienne a dû s'envoler. Hum."
"Oh."

Je constate que mon pull lui va mieux qu'à moi, c'est un peu frustrant. Il a le bout des cheveux mouillés qui frisotte, ce qui lui donne un petit côté mignon - enfin, plus que d'habitude.

"J'ai fait du thé, je me suis dit que tu en voudrais."

Il faut que je lui repose la question, mais je n'ose pas entendre la réponse qu'il me donnera. Il y aura de quoi me mettre mal à l'aise, et je n'ai pas encore choisi le mensonge que je lui deservirai concernant mon érection.

"Je ne vais pas m'attarder en fait" me dit-il en s'asseyant à son tour. "J'aimerai juste comprendre ce qui se passe depuis ce matin."
"Eh ?" J'essaye de paraître le plus idiot possible, quitte à le fâcher.
"Depuis ce matin, je n'arrête pas de trouver tout... bizarre. J'ai l'impression d'avoir changé quelque chose mais je ne sais pas quoi."

C'est vrai que je ressens la même chose depuis quelques heures... non, depuis que je me suis senti poussé par Aiba pour aller lui parler, plus tôt dans la journée. Mais comment l'expliquer ? J'ai l'habitude de me sentir bizarre en compagnie de mon cadet de toute manière ! Je baisse les yeux vers ma tasse, muet.

"Et en plus, tu as... Tu me dois une explication Sho, il me semble."
"Ouai."
"Tu as quand même eu... fait... enfin..."
"Tu n'as pas besoin de le dire, tu sais. Je sais très bien ce que j'ai fait."

Je me lève pour m'éloigner un peu plus de lui et, de dos, je me mets enfin à parler. Je n'ai trouvé aucun mensonge valable... et je ne me sens pas capable de lui mentir encore une fois.

"Je ne voulais pas que tu vois ça. Je suis navré que tu aies dû y faire face, c'était un... accident. Tu es un homme aussi, tu peux comprendre que ça arrive !"
"Je ne savais pas que tu étais attiré par les hommes aussi. On pensait tous que tu étais hétéro... enfin, sauf Aiba. C'est lui qui nous a dit que tu étais gay."
"Je ne suis pas gay."

Je le reprends, me trouvant d'un coup très stupide. Je n'ai pas l'impression d'être gay comme lui. Aucun autre homme ne m'attire, je ne me retourne sinon que sur des femmes. Qu'est-ce que cela fait de moi ? Un hétéro confus ? Un Junsexuel ? Un Matsusexuel ? C'est compliqué.

"Oh si, tu dois l'être pour avoir eu une telle réaction ! Je sais de quoi je parle. Enfin, si je peux être franc, il y a des tas de mecs qui m'ont fait cet effet et pour moins que ça !"
"Si tu veux. On peut ne plus en parler ?"
"Pourquoi moi ? Pourquoi j'ai la sensation qu'entre nous, c'est différent depuis ce matin ? Comme s'il s'était passé quelque chose."
"Je n'en sais rien, je n'ai pas de réponse à ça. Pour moi aussi c'est confus. Mais tu ne vas pas dire non plus qu'avant ça, nous étions super proches... si ?"

Il me regarde avec un air étonné et pour le coup, je le trouve un peu agaçant. Il ne va pas dire que pour lui, nous sommes aussi proches qu'il peut l'être avec Nino ! Ce serait purement hypocrite et je ne le supporterai pas.

"Dans un sens, tu as raison mais... j'ai toujours cru que le respect mutuel que nous avons l'un pour l'autre était le plus important, que c'était suffisant. Tu ne t'en es jamais plaint."
"Qu'aurais-je pu dire ? Et pour quelle raison ?"
"Nous sommes amis."

Amis ouai. Je trouvais ce terme très agaçant en fin de compte, essentiellement parce que pour moi, cela ne voulait rien dire du tout quand il s'agissait de Jun. Je l'aime à un point où même le mot "ami" fait mal.

"J'ai comme l'impression qu'il y a un problème, Sho-kun, et j'aimerai savoir quoi."
"C'est pour ça que tu es venu ?"
"Pour quoi d'autre ?"
"Prendre des nouvelles de ton ami, par exemple."
"Est-ce que tu m'en veux pour quelque chose ?"

Bien sûr que je lui en veux ! Je lui en veux de me faire cet effet-là, même si je sais que ce n'est pas de sa faute, qu'il n'y est pour rien, qu'il ne l'a peut-être jamais voulu. J'aimerai qu'il devine tout seul ce qui me tracasse, sans que je n'ai à l'avouer.

"Je pense que tu devrais partir, tu sais."
"Attends, à quel jeu tu joues là ? Je suis venu pour te parler, je t'ai attendu sous la pluie, j'aurai très bien pu partir !"
"Tu peux le faire maintenant."
"T'es vraiment stupide."

Il se lève, récupère ses affaires et claque ma porte avec violence, me laissant savoir qu'il est en colère. Moi aussi je suis en colère... mais plus contre moi-même que contre lui. Je suis trop mal à l'aise pour lui avouer quoique ce soit.
À peine une minute après que la porte se soit fermée, la voilà qu'elle se rouvre en fracas sur un Jun furieux.

"Tu n'as pas le droit de me parler comme ça ! Je suis sympa avec toi, je n'ai pas mal pris le fait que tu aies bandé contre moi, j'aurai pu me vexer ou être gêné, mais j'ai préféré venir et en parler plutôt que de faire le mort, tout comme tu aimes le faire ! Ton problème Sho-kun, c'est que tu ne sais pas t'ouvrir aux autres. Je viens te parler de mon ressenti nous concernant et toi, tu me demandes de partir comme si je n'avais rien à faire là ! Tu donnes vraiment l'impression qu'on n'a rien en commun et ça me fait de la peine."
"De ce que je me souviens, c'est toi qui t'es éloigné de moi, non ?" Je réponds un peu trop séchement.
"Tu plaisantes ? J'étais toujours là pour toi avant, mais tu me fuyais tellement que j'ai arrêté de venir à toi, parce que c'était trop dur de constater que je t'embêtais par ma présence. Tu n'as même pas idée de ce que ça fait de se rendre compte qu'on est plus un boulet qu'autre chose."
"Je n'ai jamais dit que tu en étais un."
"Tu l'as bien fait sentir, crois-moi. Je ne comprends pas, on était très proches avant. De tous les quatre, tu étais celui pour qui j'avais le plus de respect et d'amitié. J'aimais bien faire des activités en ta compagnie, mais tu as toujours fait en sorte d'écourter ces moments-là. Pourquoi ?"
"Je n'étais pas prêt."
"Prêt à quoi ? Tout ce que je te demandais, c'était une présence. Et encore aujourd'hui, ce soir, tu préfères éviter les conversations au lieu de me dire sincèrement ce qui ne va pas entre nous, ce que tu sens de différent. Il faut savoir accepter les changements, Sho-kun, tu n'es plus un gamin à la fin ! Tu dois être capable de voir la vérité en face et de le dire. J'en ai besoin, tu comprends ?"
"Et mes besoins à moi, tu en fais quoi ?"
"Bien sûr qu'ils sont importants aussi. Je ne pense pas une seule fois t'avoir mis volontairement à l'écart..."
"Alors pourquoi on n'a pas bu un verre ensemble depuis au moins six mois ?"
"Tu ne l'a pas plus demandé que moi hein, alors ne me rejette pas la faute sur le dos."

Nous restons muets tous les deux quelques secondes, cherchant la prochaine attaque verbale. Je n'aime vraiment pas le ton qu'a cette conversation... mais je ne peux pas m'empêcher de réagir. J'ai besoin de me défendre et d'attaquer, de mettre en valeur ce qui a pu me faire de la peine.
Brusquement, il fait demi-tour et disparait de ma vue dans le couloir de l'immeuble. Je referme amèrement la porte derrière lui, ne me voyant pas le courser dehors... et pour dire quoi ? J'aimerai m'excuser d'avoir été aussi sec avec lui dans mes propos bien évidemment, mais j'ai peur aussi de me trahir. Je vais m'affaler dans mon lit une bonne fois pour toutes, épuisé par cette chamaillerie et les événements de la journée.

Jun's POV

Je me suis couché fâché et le lendemain, en arrivant au travail, je suis dans le même état. C'est mon incompréhension qui me pousse à avoir des sentiments négatifs. Je suis parti de chez Sho sans comprendre ce qu'il voulait me faire passer comme message, et sa volonté de me faire partir le plus vite possible de chez lui m'a réellement vexé. Je ne me suis jamais senti aussi peu désiré par quelqu'un et dans un sens, j'ai envie de rectifier ça. Je me souviens que j'ai longtemps été déçu par le fait que mes tentatives envers lui soient infructueuses et maintenant que j'apprends qu'il n'est pas si hétéro que je le crois, le voilà qu'il me repousse comme un moins que rien... comme si nous n'avions aucun passé. Et en même temps, je me demande pourquoi il a eu cette érection avec moi. Est-ce que, par hasard, je l'attirerai malgré ses réticences ? Est-ce que ça doit me faire plaisir ? Je viens seulement de rompre avec Toma et espérer que Sho soit amoureux de moi m'a vraiment fracassé par le passé. Je ne veux pas ressentir ça de nouveau.
Il est là quand j'entre dans la loge en attendant le prochain shooting et, lorsque je croise son regard, il m'évite tout aussitôt. Cela a encore plus le don de me mettre hors de moi. Je ne suis pas un monstre quand même ! Il peut me regarder en face, non ? Je dis bonjour à tout le monde - sauf à lui - et m'assois à l'autre bout, à son opposé. Tout le monde semble remarquer la tension qui existe entre nous puisque, lorsque je souhaite quelque chose qui se trouve de son côté ou inversement, je le fais passer via Ohno ou Aiba. Jamais à Sho directement. Ok, c'est un comportement un peu gamin, mais il m'énerve à faire comme si je n'existais pas !
Le shooting commence et, manque de chance, nous sommes l'un à côté de l'autre pour les photos de groupe, et nous en avons forcément une pour notre propre pairing, même si cela ne veut presque plus rien dire pour moi. Nous qui faisions le bonheur de fans auparavant... Je n'arrive toujours pas à comprendre ce qui s'est passé. Le fait que nous soyons en froid se ressent et le photographe n'arrête pas de nous donner des indications à l'un comme à l'autre pour que nous nous comportions mieux, mais c'est au-dessus de mes forces ! Je ne me sens pas bien à ses côtés, sa présence me met vraiment à l'aise. Le pire dans tout ça, c'est que je ne ressens pas que de la colère lorsque je suis forcé de poser ma main sur son épaule. Il y a toujours cette espèce... d'electricité entre nous que je n'arrive pas à saisir. Je sens son épaule frémir mais il ne me regarde toujours pas. Ou à peine un coup d'œil de temps en temps, quand moi-même je ne dois pas le regarder. Et à peine je le touche que je me souviens de choses que je ne me rappelle pas réellement avoir vécu. Imaginés, oui, mais pas vécus... Si j'avais couché avec Sho, je m'en souviendrais ! Surtout qu'il avait la tête de quand il avait la vingtaine, ce qui est complètement incompréhensible...

À la pause, Masaki s'approche de moi et s'asseoit, affichant une tête qui veut dire "il faut qu'on parle". Je n'ai clairement pas envie de papoter actuellement, trop occupé à jouer au jeu du chat et de la souris avec Sho. J'essaye d'évaluer s'il est en colère ou non contre moi, s'il va venir me parler...

"Dis donc, ça a l'air de chauffer entre vous deux..."
"Eh ?" Je le regarde sans comprendre.
"Bah, déjà hier avec ce qui s'est passé et aujourd'hui où il y a toute cette tension sexuelle..."
"N'importe quoi ! Il n'y a aucune tension d'aucune sorte !!! Et ça n'arrivera jamais."

Je me lève pour m'asseoir ailleurs puisqu'en plus de me choquer, ces propos sonnent un peu trop justes à mon goût. Comme je m'y attendais, Masaki me suit et je lève les yeux au ciel.

"Arrête avec ça... Si je te dis qu'il n'y a rien entre Sho-kun et moi, c'est qu'il n'y a rien !"
"Ne me la faites pas à moi ! Hier vous papotiez du clip et aujourd'hui, vous vous comportez comme si vous veniez de coucher ensemble et que vous étiez fâchés à cause de ça !"
"Tu délires. Si j'avais couché avec lui, je m'en souviendrais."

En parlant de souvenirs... j'en avais bien plusieurs où nous avions des relations sexuelles, mais je ne savais pas d'où il sortait puisqu'à ma connaissance, hier soir, je m'étais endormi seul après un bon bain et un manga. C'était à n'y rien comprendre. Je change encore de place et il me suit encore et encore, jusqu'à ce que je me retourne vers lui, les sourcils froncés.

"Franchement, tu commences à fatiguer. Pourquoi tu t'acharnes alors que je te dis qu'on n'a rien fait ou eu ensemble ?! Ok, on s'est pris la tête hier mais pas besoin d'en faire toute une montagne."
"Ah, donc il s'est bien passé quelque chose !"
"Ce n'est pas important."
"Alors pourquoi l'un comme l'autre, vous fuyez les explications ? On pourrait découper la tension entre vous au couteau..."
"On est tous les deux en colère, c'est tout."
"Ou alors... frustration sexuelle."
"Lâche-moi."

Je me sens énervé par son comportement vraiment injuste envers moi. Pourquoi il fait ça ? La situation est déjà bien assez compliquée, je n'ai pas besoin qu'il en rajoute une couche.

"Je ne fais ça que pour vous aider, tu sais."
"Nous aider à quoi ? On est amis, ou au moins collègues. C'est déjà bien suffisant."
"Qu'est-ce qui est suffisant ?"

Je ferme ma bouche lorsque je vois Sho s'approcher de nous à son tour et vais même jusqu'à regarder ailleurs dans la pièce. Je serre les dents pour contenir mes émotions.

"MatsuJun dit que c'est suffisant de n'être simplement que des collègues, t'en penses quoi ?"
"Tu n'as qu'à lui dire que si ça lui suffit, on fera avec. De toute façon, je n'en attendais pas plus de sa part."

Il parle de MOI là ? Comme si je n'étais pas présent ? Il pourrait au moins me le dire en face ! Je tourne de nouveau le visage vers eux, les sourcils froncés et vraiment agacé.

"Et tu n'as qu'à lui dire que s'il était moins idiot, il n'aurait pas besoin d'attendre quoique ce soit !"
"Dans ce cas, tu lui répondras que son 'collègue idiot' n'a plus rien à lui dire."
"Eh oh les mecs, du calme..."

Aiba a beau se mettre entre nous, il ne m'empêche pas de pousser Sho sous la colère. J'ai besoin de ce geste pour lui faire savoir mon mécontentement, même si cela peut paraître complètement stupide et gamin. Peut-être que Masaki a raison et que dans un sens, je suis frustré. Il y a cette colère, le fait que j'ai encore rompu avec Toma et que je n'ai pas couché avec quelqu'un depuis. Je ne suis pas nymphomane, loin de là, mais...
Il me pousse en retour et je réplique tout aussitôt. C'est un combat de coq avec, entre, notre ami à tous les deux. Je vois le regard de Sho se durcir au fur et à mesure de notre brusque échange, et moi-même je deviens brutal. L'une de mes bagues vient accidentellement cogner l'arcade sourcilière de Masaki, qui crie de surprise. Je remarque bien vite le sang qui perle le long de sa joue et je m'en veux affreusement. Sho, tout comme moi, se précipite sur lui pour examiner la plaie qu'il a à l'œil.

"Ne me touchez pas vous deux ! Vous êtes complètement fous. Au lieu de vous battre, vous feriez mieux de parler de ce qui se passe entre vous, c'est insupportable à la fin !"
"Mais c'est lui qui t'a frappé, pas moi !"
"Je ne l'ai pas fait exprès, et je ne l'ai pas frappé en plus !"
"T'es pas mieux toi Sho-kun, tu ferais mieux de te comporter en mec avec MatsuJun au lieu de te cacher dans un trou."

Je vois mon aîné blanchir à ces mots et partir de la loge à grands pas, comme s'il venait de subir une énorme claque. Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi il réagit comme ça... Je ne m'en occupe pas tout de suite et emmène Aiba s'asseoir pour prendre soin de son arcade sourcilière. Pour le tournage d'aujourd'hui, ce sera loupé, il faudra attendre que la blessure disparaisse. Je tamponne sa peau avec un tissu antiseptique et le surprends en train de me regarder avec un drôle d'air. Je lui demande donc ce qui ne va pas.

"Je suis juste un peu déçu. Et triste de vous voir vous battre comme des chiffoniers alors que..." Il se mord la lèvre puis hoche négativement de la tête. "Non, rien."
"Alors que quoi ?"
"Rien j'ai dit."
"Comment voulez-vous que je réagisse comme il faut si on me cache des choses ? Je ne suis pas devin."
"Ce n'est pas à moi de te le dire de toute façon, j'espère simplement que ça ira mieux entre vous deux. Cela me fait vraiment de la peine tu sais, que vous vous déchiriez de cette façon. Et en même temps, je vous trouve incroyablement stupide de vous être comportés comme ça l'un envers l'autre alors que vous vous êtes toujours voués respect et amitié."
"Les gens changent."
"Il faut croire, c'est dommage."

Son ton vraiment inquiet et désolé me laisse sans voix, si bien que j'en viens même à oublier de m'excuser, les premières minutes, trop absorbé par ma propre réflexion. Néanmoins, présentant mes milles regrets, je finis par le quitter pour rentrer chez moi. Je me demande simplement où Sho est allé maintenant, et pourquoi il est parti aussi vite. Il y a quelque chose que lui et Masaki se partagent et qui me rend un peu... je ne sais pas... jaloux ? C'est stupide, mais mettre ce mot-là sur cette émotion semble juste. Et moi, je me trouve ridicule.

Aucun de nous deux n'appelle l'autre ou ne lui adresse la parole les jours suivants, si bien que je me demande si notre amitié n'est pas totalement détruite à jamais. Cela me fait atrocement mal au cœur, probablement parce que j'ai toujours cru qu'il serait mon ami jusqu'à la fin tellement je lui voue continuellement du respect. Il en est de même pour les quatre autres évidemment, mais Sho, c'est mon premier vrai crush qui m'a fait comprendre que je suis gay. Alors le perdre... cela me semble tellement irréel ! J'ai réussi à m'en détacher au fil du temps et aujourd'hui, j'ai l'impression que le lien entre nous est encore plus fort - du moins de mon côté. À un tel point que je me demande si j'arriverai à vivre une vie où il n'existe pas. Où je ne peux pas tourner la tête et le voir lire ou parler à quelqu'un. Je trouve ça horrible que cela m'arrive - ou plutôt, NOUS arrive à tous les deux. Je n'aurai peut-être pas dû être aussi dur avec lui... et lui avec moi soit dit en passant.

genre: amitié, genre: au, fanfic, sakurai sho, matsumoto jun, pairing : sakumoto, rating: nc-17

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