The Jouvence's gift (Partie 8#9)

Apr 24, 2016 15:16

Titre : The Jouvence's gift
Auteur : biditoche
Pairing : SakuMoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun)
Rating : R, NC-17
Genre : Au, amitié, romance
Résumé : Sho, depuis 14 ans, voue un amour à son cadet sans avoir osé le lui avouer une seule fois. Lors de sa confession, il se fait éconduire et fait le vœu de redevenir jeune pour réparer ses erreurs. C'est la nymphe Jouvence qui apparaît alors à lui, accédant à son souhait le plus cher...

Partie 8


Jun's POV

Après un énième jour à attendre qu'il vienne me faire des excuses, je finis par laisser tomber et range mon téléphone dans la poche de ma veste, avant d'aller faire mon footing habituel. Courrir me fait vraiment du bien, surtout quand je suis énervé ou contrarié. Cela me permet de libérer un peu mes pensées et ça a un effet bénéfique sur le corps, alors... Cela ne peut être que bon pour moi. Si je croise plusieurs coureurs, je ne m'attends pas à ce que l'un d'eux soit Sho en personne et, lorsque nous nous croisons, je me sens mal. Lui s'arrête arrivé à ma hauteur mais étrangement, moi, je continue. Je ne sais pas pourquoi, je sais juste que je ne peux pas m'arrêter, que j'ai peur de ce qui pourrait encore arriver vu que dernièrement, nos rares échanges sont assez vénimeux sans que je ne comprenne pourquoi. Depuis ce fameux jour où j'ai eu en tête des images de nous deux peu catholiques, je ne peux pas le regarder en face sans y repenser encore et encore. Cela m'obsède, et c'est cette obsession que j'ai pour lui que je combats désormais. Et dire que j'ai mis tant d'années à la chasser, voilà qu'elle revient au galop.

"Hey, attends, il faut qu'on parle !"

Je ne l'écoute pas et je continue de courir de plus en plus vite, tentant de le semer, ne sachant pas quoi lui dire si je devais l'avoir en face de moi, en tête-à-tête. J'augmente mes foulées et lui aussi, j'entends ses baskets fouler le sol derrière moi et il continue de m'appeler pour que je m'arrête. Je ne le fais toujours pas.

"Itai !"

Je tourne la tête en ralentissant mes foulées et le assis au sol, tenant sa jambe entre ses mains avec une grimace de douleur. Mes pieds finissent d'eux-mêmes par s'arrêter, guidés par une volonté de l'aider que je ne contrôle pas. Malgré tout, c'est mon ami, même si ces derniers temps cela n'y a pas vraiment ressemblé. Je fais demi-tour et trottine jusqu'à lui, avant de m'arrêter.

"Tu t'es fait mal ?"
"Non tu crois ?"
"Pas obligé d'être agressif ou tu te débrouilles tout seul pour rentrer !"
"Pfff ça va, ça va... Je crois que je me suis foulé la cheville."
"Laisse-moi voir."

Je m'agenouille devant lui et soulève son pied droit, ce qui le fait aussitôt grimacer de plus belle.

"Ah oui en effet... Il faut aller à l'hôpital."

Je me relève avec l'air de ne pas savoir quelle décision prendre et aussitôt, voilà qu'il se vexe.

"Je peux me débrouiller tout seul, continue ton chemin."
"Ne fais pas le fier, tu ne peux décemment pas aller jusqu'à l'hôpital avec juste une cheville valide ! Accepte l'aide quand elle t'est offerte."
"Même si elle est contrainte, cette aide dont tu parles ?"

Techniquement, je ne suis pas 'contraint'... En règle générale, si je n'ai pas envie de faire quelque chose, je ne le fais pas. Je ne suis pas du genre à me prendre la tête avec ces choses-là mais il faut avouer que dans cette situation, c'est plus compliqué de délimiter la contrainte et la véritable volonté de l'aider. Très sentimentaliste, je suis conduis par mes émotions présentes et passées envers Sho. De plus, laisser un ami dans le besoin ne me ressemble pas du tout.

"Ne parle pas à la place des autres s'il-te-plaît. Tu ne sais pas ce que je ressens, encore moins ce que je pense à l'instant. Je vais juste t'emmener et après, on n'en parlera plus;"
"Ouai, c'est ça..."

Il est de mauvaise foi et vraiment pas arrangeant, mais je décide de mettre ça sur le compte de la douleur qu'il doit ressentir. Je me contente simplement de l'aider à se relever et de passer son bras autour de mon cou, puis le mien autour de sa taille. J'essaye d'oublier mes ressentis lorsque son corps est contre le mien et nous avançons à pas lent jusqu'à la première avenue nous permettant d'héler un taxi. Direction l'hôpital, nous restons silencieux l'un comme l'autre jusqu'à ce qu'il arrive aux urgences où il est pris en charge. Pendant quelques secondes, je me demande s'il est judicieux ou non de rester. Et au final, je m'asseois dans la salle d'attente et compte les secondes jusqu'à son retour, en béquilles. Je le vois parler au médecin et nos regards se croisent lorsqu'il se dirige difficilement vers la porte. Il a l'air étonné de me voir là et la question qui suit souligne cela.

"Tu es resté ?"
"Je ne savais pas si tu aurais besoin d'aide pour rentrer chez toi alors au cas où... Et je ne me voyais pas appeler ta copine ou ta famille, pour ne pas les déranger."
"Hmm."

Il n'infirme pas le fait qu'il ait une copine, ce qui ne fait que renforcer mes mauvais sentiments sans que je ne puisse contrôler ça. Je fais le chemin jusqu'à son appartement avec lui, dans un silence absolu. J'ai peur que le moindre mot de ma part ne le mette dans une colère noire, déjà qu'il n'a pas l'air dans son assiette ! Arrivés à la porte de son immeuble, j'hésite un temps avant de me retourner pour partir.

"Tu peux monter si tu veux. La moindre des choses serait que je t'offre un verre d'eau ou autre pour te remercier de m'avoir aidé."
"Tu n'es pas obligé..."
"Je sais. Si tu ne veux pas toi, je comprendrais."

Je me mords l'intérieur de la joue et décide de le suivre. C'est la première fois depuis un petit moment que nous restons plus de cinq minutes seuls l'un avec l'autre, peut-être que ce verre rétablira les choses ?

"Je ne pense pas que tu sois idiot, tu sais..." dis-je brusquement alors qu'il pose mon verre sur sa table par ses maigres moyens. "Mes mots ont dépassés ma pensée. Tu sais combien j'ai du respect pour toi, n'est-ce pas ?"
"Je pense qu'on a beaucoup de choses à se reprocher l'un comme l'autre, ou à se faire pardonner. Je ne t'en tiens pas rigueur, je n'étais pas non plus très agréable à ce moment-là."
"Qu'est-ce qu'il s'est passé entre nous pour que notre relation se dégrade à ce point ? J'avoue que je suis perdu. Je n'ai pas l'habitude de perdre le contrôle de mes relations..."
"Ne t'en fais pas, ça arrive entre collègues."

Voilà qu'il me ressort mes propres termes et me les lance en pleine figure, ce qui n'a rien d'agréable. Il a l'air de beaucoup m'en vouloir...

"Je pense qu'on s'est juste mal compris."
"Ce ne serait pas la première fois."
"Pourquoi tu dis ça ? J'ai l'impression que pour toi, nous ne sommes que des étrangers l'un pour l'autre alors que bon, nous avons passé une bonne partie de notre adolescence ensemble. On était bien plus que de simples collègues, notre lien même... dépassait la banale amitié, non ? Regarde-moi en face et dis-moi que j'ai tort, si tu le penses vraiment."

Comme je l'espérais, il ne le fait pas. Il n'est pas capable de dire que nous ne représentons rien l'un pour l'autre, tout comme je ne suis pas en mesure de le faire. C'est de cette manière que je me rassure du fait qu'il m'apprécie encore un peu, au fond.

"Pourquoi tu me fuis, Sho... Pourquoi tu agis comme si je t'étais indifférent, comme si je ne comptais pas ?"
"C'est mieux comme ça."
"Mais pour qui ? J'ai besoin de toi moi, de mon ami, de mon aîné. Tu as longtemps été mon exemple et tu le sais ! Sans toi, il y a des tas de choses que je n'aurais jamais réussi et je t'en ai toujours été reconnaissant, pas vrai ?"
"Hum."
"Alors pourquoi, aujourd'hui, nous en sommes... à nous regarder comme si plus rien de tout ça n'existait ?"
"Les choses ont changées."
"Est-ce que je compte pour toi ? Sincèrement. Sur une échelle de 1 à 10, où est-ce que tu me places ?"
"C'est stupide comme procédé."

Le voilà qu'il me fuit... encore. Je ne comprends vraiment pas. Je me sens frustré, déçu et horriblement triste. Mais le truc, c'est que je sens qu'il me cache quelque chose, les propos de Masaki me reviennent en mémoire, superposées par ces souvenirs dont je ne me rappelle pas la provenance. Ces souvenirs qui emplissent mon être d'amour, de plaisir et d'un désir que je n'ai pas ressenti depuis longtemps. C'est ce qu'il m'inspire et m'inspirait lorsque j'étais plus jeune, sans que je ne parvienne à me déclarer.

"Prends-moi la main" dis-je subitement.
"Eh ?"
"Prends-moi la main, touche-moi."
"..."

Il ne fait aucun geste alors je prends les devants. Me servant de son handicap temporaire, je le pousse sur le canapé et monte sur ses genoux. J'ai l'impression d'avoir fait ça toute ma vie tellement cela me semble naturel !

"Qu'est-c..."
"Sur une échelle de 1 à 10, à quel point est-ce que je compte pour toi ? Et ne mens pas, je le saurai."
"Je ne peux pas répondre... tu n'aimeras pas la réponse."
"Tu n'en sais rien ça."
"Je le devine simplement."
"Réponds et dis la vérité."

Je prends sa main de la mienne et la pose sur sa poitrine, à l'emplacement de son cœur que je sens battre fort. Ou alors est-ce le mien ? Me retrouver dans cette position est vraiment exceptionnel et... fort. Je ne sais pas ce qui me prend de penser que c'est une place qui me convient.
Brusquement, ses yeux s'embuent et il détourne les détourne avant de fermer les paupières. Une larme coule le long de sa joue, me laissant choqué.

"Pourquoi tu p..."
"Tu n'as même pas idée à quel point tu comptes pour moi, tu as toujours compté. Une échelle de l'infini ne suffirait pas à mesurer l'importance que tu as à mes yeux. Et si je suis en colère, que je fuis ou me cache, c'est essentiellement parce que je perds tous mes moyens lorsque cela te concerne. Tu ne sais pas à quel point il est difficile de te voir faire ta vie avec d'autres, impuissant ! Alors oui je suis idiot, je n'ai jamais pris mon courage à deux mains pour t'avouer toutes ces choses que je ressens et qui ne me sont pas permises. Je sais que je t'ai déçu par le passé, que tu attendais de moi un retour que je ne t'ai pas donné. Mais à cette époque, je voulais être le rebelle certes, néanmoins j'avais peur de l'inconnu, du vrai. Me percer le nombril est une chose, sortir du placard en est une autre. C'est en ça que je n'étais pas prêt. Et je t'ai perdu, je l'ai accepté au fil du temps... C'était accepté mais pas oublié. Je ne peux rien te demander, je ne le mérite sûrement pas."
"C'est donc de ça que Masaki sous-entendait en parlant d'être un vrai mec avec moi ?"
"Tu crois que je m'amuse à bander sur tous les mecs qui passent ? Je ne suis pas gay, je sais que ce n'est pas le cas puisque je continue de me retourner sur les belles femmes dans la rue. Je sais juste que j'aime quelqu'un assez pour ne pas regarder son sexe, mais plutôt ce qu'il représente à mes yeux."
"Alors toutes ces années où je te faisais du rentre-dedans et où tu me fuyais de plus en plus... c'était simplement parce que tu avais peur, et pas parce que je te répugnais ?"
"Comment aurais-je pu ressentir ça à ton égard ? Tu étais mon meilleur-ami, la meilleure connaissance que j'ai eu de toute ma vie. Apprendre à te connaître a été un privilège."
"Tu ne gardes donc pas de photos de tous les membres dans ta chambre..."

J'apprécie de le voir rougir alors que peu à peu, le puzzle prend forme dans ma tête - ce qui ne résoud pas ce mystère des souvenirs inconnus. Et le fait que cette position que nous avons me semble étrangement familière !

"En effet... mais... tu n'aurais jamais dû le voir. Mais maintenant que tu sais tout ça, je préfère... je préfère ne plus en parler si tu veux bien. Je peux comprendre que tu aies d'autres chats à fouetter, que ce n'est probablement pas encore fini avec Toma et q..."

Je prends son visage en coupe de mes mains pour venir l'embrasser avec toutes mes tripes, faisant cesser ses dires débiles et complètement faux. Mon dieu que j'ai longtemps rêvé de faire ça...

Sho's POV

Mon dieu que j'ai longtemps rêvé de faire ça...
Sentir ses lèvres bouger contre les miennes, sa langue qui viennent me titiller pour avoir un accès un peu plus intime et pouvoir le tenir contre moi sans honte ni gêne. J'ai mal à la cheville mais c'est bien moindre comparé à ce qu'il me donne en cet instant. Je me laisse gentillement faire sans chercher à prendre le dessus, appréciant seulement cette chance qui m'est donnée.
Lorqu'il me lâche, je me sens perdre de ma respiration et il en profite pour se relever et disparaître dans ma cuisine.

"Tu veux une bière ?"
"Ouai" je grogne en me relevant sur le canapé, un peu mal à l'aise par notre échange.

Il revient avec le paquet entier, me tirant une tête surprise. Mais il n'a pas tort de tout ramener... vu le baiser que nous venons d'échanger, chargé de sentiments profonds, j'aurai besoin de beaucoup d'aide pour le regarder dans le blanc des yeux. D'ailleurs, je rm'enfile au moins trois bières avant de croiser réellement son regard et de rougir comme un malade. Il en fait de même et bientôt, je me retrouve allongé par terre, avec le bide plein de bière et le cerveau en vadrouille. À côté de moi, Jun raconte des blagues sans queue ni tête qui me font rire bêtement, jusqu'à ce que je bâille à m'en décrocher la mâchoire.

"Papy est fatigué ?"
"M'appelle pas papy ! Si tu continues, je vais dormir moi, dans mon lit !"
"Papyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyy~"

Je me lève en titubant et tombe aussitôt, me rappelant de ma cheville faible.

"Rho, boude pas ! Tu veux de l'aide ?"

Je grommelle un "oui" pas très convainquant et il m'aide à aller jusqu'à ma chambre, où je me couche comme une grosse merde. Mon visage s'enfonce dans l'oreiller et l'alcool faisant, je me mets à somnoler et sens le matelas s'alourdir près de moi. L'odeur de Jun imprègne peu à peu mes draps et ma main saisit la sienne. Son pouce caresse ma peau et j'apprécie ce contact autrefois inespéré. Je relève la tête pour le regarder, alors qu'il fait déjà de même.

"J'ai chaud au front" dit-il dans un murmure.

Je viens poser mon autre main contre sa source de chaleur et constate en effet qu'il est brûlant. Je m'approche et, doucement, vient déposer un baiser sur son front avec toute la tendresse dont je suis pourvu. Ses doigts se placent dans ma nuque et il me force à me rapprocher de lui. Je suis à peine conscient de ce que je fais mais je le fais, en tout cas ! Mon nez frôle le sien et mes lèvres glissent jusqu'à lui, où je pose à nouveau un tendre baiser. Je répète ce même geste avec chacune de ses paupières fermées, enhardi par le fait qu'il ne m'arrête pas. Nous dégageons tous deux une drôle de chaleur qui nous enveloppe et nous réconforte - enfin, surtout moi il faut dire. Je prends peu à peu de l'assurance dans ses bras, celle-là même que j'ai tant tardé à trouver. Je ne sens presque plus ma cheville maintenant. Je m'arrête quelques secondes lorsque, une fois passé son menton, je remonte vers ses lèvres pulpeuses. Je les vois à peine dans l'obscurité mais je me souviens encore de leur goût, de leur texture et de leur bienfait sur moi. C'est comme, ces derniers jours, je les avais toujours eu alors que ce n'est pas le cas. Comme si sa place dans mon lit était... normale. Il est à sa place, là, je me sens bien quand il est à mes côtés. On a beau s'être engueulés il y a peu, il m'a tout de même embrassé... J'en conclus qu'il m'aime... encore, ou plutôt toujours ? On ne s'est rien dit à ce sujet et même moi, je n'ai pas été très explicite dans mes explications. Je ne sais pas ce qu'il en pense d'ailleurs. Se pose-t-il d'autres questions ?
Il me regarde avec doute et je sens une certaine hésitation émanant de lui, mais bizarrement cela ne me fait pas peur. Je n'y vais pas trop vite non plus, je ne fais que le frôler, le tenter, lui faire sentir mon désir pour lui, celui que j'ai toujours ressenti. Son souffle se mêle au mien et je le sens sourire, juste avant qu'il me hisse au-dessus de lui. Je dépose ma cheville sur le matelas de façon à ce qu'elle ne me gêne pas et caresse ses cheveux doucement, respirant nos haleines pleines de bières. Ce serait peu ragoûtant s'il ne s'agissait pas de Jun. Je rapproche lentement mon visage du sien pour lui laisser le temps de réagir et, comme il ne bouge pas, je vais l'embrasser. Tendrement, gentiment, comme s'il était la chose la plus précieuse au monde. C'est ce qu'il représente à mes yeux en tout cas ! Il place ses jambes autour de ma taille et place ses mains dans ma nuque avec beaucoup de délicatesse. Avec douceur, je passe le cap de ses lèvres de ma langue et cette dernière vient rencontrer sa jumelle avec appréhension. Le voilà qu'il pousse quelques soupirs sous mes mouvements, devenant plus empressé tout à coup. J'en suis à la fois surpris et content, le sentant très réceptif. Je ne m'attendais pas à ce qu'il se donne autant à moi... pas aussi vite, surtout. Il glisse ses mains sous mon pull, me provoquant des frissons incontrôlables. J'ai l'impression d'avoir trop bu et de rêver cet instant tellement il me semble improbable. J'ai très chaud et sa peau est également bouillante. Je m'écarte légèrement de lui après ce baiser profond pour l'admirer dans toute sa splendeur, les joues rouge et avec ce regard que j'aime tant, qui me rappelle les garçons que nous étions autrefois. Il me regarde de la même manière qu'il le faisait quand nous étions plus jeunes et qu'il me suivait sans relâche, comme si j'étais l'être le plus important du monde. Aujourd'hui, je lui rends son regard au centuple, et plus encore. On a vraiment perdu du temps et je sais que c'est à cause de moi.
Soudain, il éternue en se protégeant de son bras et je tâte son front du dos de ma main. Il est plus que bouillant, à ce stade, ce n'est pas que du désir !

"Jun, je crois que tu es malade."
"Mais non, tu dis n'importe quoi. Embrasse-moi, plutôt."

Il prend mon visage entre ses mains pour le rapprocher du mien mais je tiens bon. Je sens qu'il n'est pas forcément très bien, une goutte de sueur perle dans sa nuque depuis sa tempe et il est de plus en plus brûlant. Je m'écarte encore plus et rabas la couverture sur lui, inquiet.

"Pourquoi tu t'en vas..."
"Je reviens tout de suite le temps d'aller te chercher quelque chose pour te soulager cette nuit. Est-ce que... ça ne te gêne pas de dormir ici ? J'irai sur le canapé."
"Pas besoin... On peut dormir ensemble, tous les deux, comme avant."

Il me fait un clin d'œil qui me fait vite rougir malgré moi. Cela fait une éternité que je n'ai pas dormi avec quelqu'un, et encore plus longtemps avec Jun. Je m'imagine déjà le tenir contre moi, apaisé, et cette simple pensée me calme. La soirée a tourné d'une drôle de manière qui ne me déplaît pas pour autant. Je ne m'attendais pas, ce matin, à finir dans le même lit que celui que j'aime en secret... et avec qui je m'entends si mal ces derniers temps. Je reviens rapidement avec un verre d'eau et un cachet que je lui fais boire rapidement, avant qu'il ne m'attire à lui. Si la bière est passée de mon côté, cela ne semble pas être son cas - ou alors est-ce sa fièvre ? Il n'est pas comme d'habitude. Plus attentionné, plus... quémandant. Je résiste à l'envie d'aller plus loin avec lui - après tout ce serait notre première fois - essentiellement parce que j'ai peur qu'il ne s'en souvienne pas demain et me fuis, honteux d'avoir pu me céder. Je n'ai pas envie de le voir partir en me disant que ce n'était que du sexe accidentel, que cela ne veut rien dire pour lui. J'ai l'impression... que cette douleur est déjà ancrée en moi. Que si cela devait se produire, ce serait comme une cicatrice rouverte et que je vivrais une souffrance atroce. Je me couche donc simplement à ses côtés et lorsqu'il soupire contre l'oreiller, je me permets de passer mon bras autour de sa taille pour le serrer contre moi. Il ne dit rien et, au contraire, se saisit de ma main pour la garder contre son torse, bien au chaud. Mon visage proche de sa nuque, je respire son odeur si enivrante et même moi, je m'endors vite.

genre: amitié, genre: au, fanfic, sakurai sho, matsumoto jun, pairing : sakumoto, rating: nc-17

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