Titre : Danse pour moi ♥
Auteur :
biditochePairing : Matsumiya (Matsumoto Jun x Ninomiya Kazunari)
Rating : NC-17
Genre : Au, romance
Résumé : 7th Heaven. Lieu de débauche et de perdition où survit Nino depuis sept longues années. Mais il se pourrait bien que les choses changent...
Personne n’aime les strip-teaseurs et pourtant tout le monde les utilise à leur goût. Pour se défouler, oublier, critiquer, se faire plaisir…surtout se défouler en se faisant plaisir. Sur nos corps le plus souvent et de diverses manières. La seule chose que les gens ne peuvent pas faire, c’est nous frapper, ou du moins laisser des traces visibles.
Ah, je suis strip-teaseur, si vous ne le saviez pas. Depuis….il ne vaudrait mieux pas que vous le sachiez, ça vous ferait peur, ou vous dégoûterait…ou les deux, pour la plupart des gens. Je travaille dans un bar à strip-tease gay donc, tous les soirs de 20-21h à5h, parfois 6h du matin. J’ai déjà vu de tout : le bourré, le célibataire, le ou la marié(e), même parfois le directeur d’entreprise….et ses deux garçons de 30 ans. Ça fout les boules. Nous sommes une 10-20 aine, je ne compte plus tellement il en arrive et tellement il en repart chaque semaine. Je sais juste que par rapport à certain, je suis plutôt commun. Disons que…mon corps est presque semblable à celui d’un petit garçon, et que certains voient là un moyen d’assouvir leur fantasme sans être dans l’illégalité et surtout, la pédophilie. Au moins je me dis que j’évite certaines choses à de pauvres enfants innocents.
Le bar a été longtemps tenu par un vieux directeur aussi pervers que les clients, qui n’a jamais hésité à nous peloter ou nous faire des choses douteuses comme « entretien d’entrée ». Autant dire que ce n’était ni catholique, ni réglementaire. En fait depuis que je suis arrivé je n’ai vu que lui à la tête du Bar, le 7th Heaven, si ce n’est pas évocateur….bref.
Seulement depuis quelques temps il y a une rumeur comme quoi le vieux va virer et faire place à un nouveau directeur, largement plus jeune d’au moins 40 ans ! Bon pour le 40 ans je ne suis pas sûr mais la rumeur semble fondée…
Puisqu’aujourd’hui, lorsque j’entre dans l’établissement par la porte de derrière, un de mes collègues se jette sur moi.
« Nino ! Il est là ! Il est arrivé ! »
« Qui ? »
« Le nouveau directeur ! Tu le verrais ! Je l’ai croisé par hasard tout à l’heure, il est…c’est un Dieu vivant. Si c’était lui qui m’avait fait “l’entretien”, je n’aurai pas dit non ! »
« Arrête tes conneries. »
« Je te jure ! Tu verras…Avec une tête, un corps et son autorité, je suis certain que le Bar va accueillir encore plus de clients ! »
« Et c’est une bonne chose ? Plus de clients signifie plus de boulot. »
« Mais aussi plus de salaire. Et il compte peut-être les augmenter de 40% ! »
« 40% ??!! Promesses en l’air. Le vieux nous avait promis une sécurité de nuit et la dernière fois Kaito s’est fait à moitié violer en sortant. »
« …Tu dois avoir raison. Ce sont tous les mêmes. »
Je lui fais une petite tape sur l’épaule pour le réconforter et vais me changer. Ou plutôt…me déshabiller. Je le fais à la même vitesse que d’habitude, lentement et sans souci pour l’agitation autour de moi. J’entends alors une grosse voix qu’on connait bien et le secrétaire du directeur entre dans les vestiaires, ne surprenant personne vu qu’on y est habitué, à ses intrusions soudaines alors qu’on se change.
« Le nouveau directeur est arrivé. Il y aura une réunion tout à l’heure après le travail. Occasionnellement, vous travaillerez tous jusqu’à 3h du matin. »
« EHHH ? »
Font ceux qui devaient quitter le Bar à minuit. Je soupire et continua de me changer. Quelle idée de faire une réunion après le boulot ! J’enfile mon « costume » d’enfant, un short bleu marine, une chemise ouverte et c’est tout. Il y a des poches pour l’argent, bien évidemment. Le Bar ouvre, nous nous éparpillons dans la pièce. Deux personnes m’accostent déjà, et je passe un moment à parler avec eux pendant qu’ils me tripotent de partout. A force, je m’y suis fait, même si au début je vomissais chaque soir après avoir passé quelques heures à travailler. Maintenant je n’ai plus de quoi vomir, tout ça, je ne le vois plus.
Soudain quelqu’un s’arrête à côté de nous, alors je relève la tête. Une créature magnifique se tient droite devant nous trois, la tête penchée vers nous et me fixant avec des yeux noirs. Il a les cheveux mi-longs, frisés, des lunettes noires qui rehaussent son côté sévère et dominateur, qu’on devine déjà rien qu’à ce qu’il porte : une chemise en lin noire, un pantalon noir en cuir et des chaussures vernies. Il porte des bagues immenses à la plupart de ses doigts, une chaîne au cou qui nous force à regarder son torse à travers la chemise entrouverte. Il semble grand, a des lèvres fines et un grain de beauté vers la bouche. En fait il est si beau que j’en reste bouche bée. Il semble attendre quelque chose, je ne sais pas quoi tellement je suis absorbé par son regard. Si c’est un nouveau client, j’aimerai que ce soit le mien. Il me regarde encore un peu en plissant les yeux et soudainement s’en va aussi vite qu’il est arrivé. Je me retourne vers les deux autres, un peu perdu. Quand ils me demandent qui c’est, je ne leur réponds pas. Je ne le sais pas moi-même. Tout ce que je sais, tout ce qui m’est évident maintenant, c’est qu’il m’attire, qu’il m’a frappé au plus profond de moi-même.
Je me re-concentre à nouveau sur mon travail et la nuit se finit, enfin. Je masse mes tempes en revenant au vestiaire, ayant complètement oublié à l’instant que nous avions une réunion. Je commence à me changer, comme tout le monde. Depuis le temps, nous n’avons plus aucune pudeur les uns envers les autres. Bien que les nouveaux insistent pour se changer hors du regard des autres, au bout d’un moment on est si fatigué et dégoûté de son corps qu’on ne fait plus attention à qui le voit. Et de toute façon, nous ne prenons pas le temps de nous regarder les uns les autres, à quoi ça servirait ? Donc nous étions en train de nous changer quand soudain on entend un raclement de gorge qui nous fait tous nous retourner. Mes yeux s’écarquillent en voyant l’homme de tout à l’heure, bien droit à côté du secrétaire, le rendant si minable par rapport à lui et à sa beauté. On aurait dit la Belle et la Bête ! Il nous regarde tous d’un air dégoûté que nous ne comprenons pas. Le vieux, ça lui faisait toujours plaisir de nous surprendre dans notre plus simple appareil…
« Moshito-san. »
« Hai ! » fait le secrétaire, arrachant des ricanements à mes compagnons.
« C’est quoi “ça” ? »
Il nous pointe du doigt et tout le monde se tait.
« Quoi « ça » Monsieur le Directeur ? »
« Pourquoi ne sont-ils pas habillés ? N’ont-ils donc aucune pudeur ? »
Comment en avoir dans ce métier ? Je voulais lui répondre ça, mais je me tais et me rhabille en quelques secondes seulement, comme le reste des strip-teaseurs. Nous sommes tous morts de honte.
« Désolé Monsieur le Directeur. »
Le concerné le fait taire d’un regard et s’avance d’un pas vers nous.
« Je suis votre nouveau directeur, Matsumoto Jun. Appelez-moi Matsumoto-san, ou Monsieur le Directeur, mais je ne tolérerai aucune familiarité. Ce qu’il vient de se passer à l’instant ne doit plus JAMAIS se produire sous mes yeux ! On n’est pas dans une ferme ici, c’est pour cela que des cabines seront mises à votre disposition pour vous changer. »
Un murmure s’élève, des cabines pour se changer ? Des cabines INDIVIDUELLES ? Ça nous parait tellement invraisemblable…mais lui semble sérieux.
« Le client est roi, le strip-teaseur est prince. Pour le satisfaire, il faut que vous soyez au mieux de votre forme physique ou mentale. Une infirmerie sera mise à disposition également, finit les vomissements dans les toilettes, les maladies interminables. Vous n’aurez droit qu’à quelques jours de congés, et une semaine de maladie éparpillée sur l’année.
Ensuite, si vous faites du boulot dans le mois à venir et que le Bar fait du profit, alors votre salaire se verra augmenté de 40% Et pour les mauvaises langues, je ne promets jamais sans tenir. »
Personne n’ose rien dire, écrasé par la puissance charismatique de ce personnage. Même à moi il me fait peur, alors que je ne suis pas un trouillard !
« J’espère que vous l’avez compris, je déteste le désordre, la saleté et les coups bas. Si vous avez quelque chose à dire, une plainte ou je ne sais quoi, mais quelque chose de FONDE, alors je vous écouterai. Dernière chose : celui qui dégrade les lieux le répare de ses mains et de sa poche. C’est bien clair ? »
Tout le monde acquiesce. On se croirait à l’armée ! Il se tourne alors vers moi et je me raidis. Son regard fout vraiment la trouille !
« Toi, dans mon bureau. »
Il s’en va tout de suite après, pendant que mes collègues me disent des mots d’encouragements. Est-ce que c’est en rapport avec tout à l’heure ? Quand il s’est arrêté vers moi ? Qu’est-ce que c’est ?? Je me dirige vers le bureau, sur la porte est écrit sur une plaque argentée : Matsumoto Jun - Directeur. Je toque discrètement, il me dit d’entrer.
Le bureau est complètement différent d’avant, quand le vieux y était. Plus de trophées de golf grotesques ou autres, pas de photo gênante et de portrait de lui-même. Non, les murs avaient été peints en orange non criard, assez pale avec un mélange de blanc, ce qui éclairait la pièce. Des tableaux de grands peintres étaient accrochés aux murs, ainsi que quelques citations d’auteurs et des bibelots de pays que je ne connais pas, comme un masque vénitien ou un masque d’Afrique. Le bureau, en bois d’acajou qui remplace l’horrible vieillerie de l’autre directeur, est placé en travers, près de la grande fenêtre dont les vitres, pour une fois, sont lavées. Mêmes elles ont été repeintes en blanc. Dans le fond de la pièce il y a une grande armoire en bois avec des portes vitrées, très luxueuse. On peut y voir des livres, un diplôme d’Economie et sûrement d’autres souvenirs. Pas de films pornos, pas de magazines pornos…des revues médicales, économiques et le dernier roman d’Haruki Murakami. On peut voir de loin le marque-page, signe qu’il est en train de le lire. Un rideau violet est attaché devant la plus grande des deux fenêtres, on voit bien maintenant les lumières de la ville. Je ne savais pas qu’il y avait une si belle vue du deuxième étage ! J’avance et bute sur quelque chose par terre : un tapis. Mince, je ne m’attendais pas à en voir un là ! D’ailleurs le sol aussi avait été changé, c’était du parquet à présent. Le bureau, classe et simple, était presque vide. Il y avait un ou deux dossiers posés symétriquement sur le côté gauche, une lampe qui éclairait vraiment bien, une tasse avec du café qu’on devinait encore chaud à la fumée qui en sortait, un cadre photo vide et encore une plaque argentée avec son nom et sa fonction, placée bien au milieu au bord de la table.
Matsumoto est assis sur son siège en cuir, les jambes croisées, les lunettes sur le nez et annotant quelque chose sur une des feuilles. Je m’avance encore un peu en détaillant la pièce, c’est vraiment très beau ici, on s’y sent bien et au chaud…peut-être le mélange de couleur orange-violet-blanc ou tout simplement le petit radiateur qui tourne sans faire de bruit dans cette pièce d’habitude glaciale. Le directeur relève la tête vers moi et me fait signe de m’assoir en face de lui, sur une chaise confortable qui ne me fait pas mal au dos. Je caresse le bois sans défaut et me rend compte qu’il me regarde. Je me redresse.
« Vous m’avez demandé…Monsieur le Directeur ? »
« C’est exact. Comment t’appelles-tu ? »
« Ninomiya Kazunari. »
« Tu es là depuis… ? »
« 7 ans. »
Le jeune homme en face de moi relève la tête et fronce les sourcils.
« Trop longtemps. »
Ouhlà, est-ce que je vais me faire virer ???? Même si le boulot est horrible, je n’en ai pas envie.
« Nous nous sommes croisés tout à l’heure » fait-il sans relever la tête de sa feuille.
« Oui. Désolé, je ne savais pas qui vous étiez. »
« A quoi tu jouais à ce moment-là ? »
« Je…Je vous demande pardon ? »
« Est-ce que c’est vraiment ton boulot ? De faire le petit gamin en uniforme écolier qui papote avec les clients sans qu’ils ne boivent une seule goutte ? Il faut de l’argent Ninomiya, de l’ARGENT. Ce n’est pas en te roulant les pouces et en te laissant caresser de partout que tu vas nous faire gagner quoi que ce soit. »
Je déglutis, il est cruel. Sait-il ce que ça fait, déjà rien que de se faire toucher par des pervers pendant des heures sans pouvoir protester ? Et que devait-il faire alors ?
« L’ancien directeur m’a attribué ce poste et… »
« Je ne suis pas l’ancien directeur. Ce Bar est un taudis miteux où seuls les ivrognes entrent. »
Pour ça, je suis d’accord avec lui.
« Ça va changer. Je vise haut Ninomiya, je vise la classe supérieure. Les riches. L’argent. »
« Le profit. »
« Exactement. Alors pour ça il ne suffit pas de s’assoir sur les genoux des clients et de leur raconter des blagues. Tu n’es pas hôtesse, tu es STRIP-TEASEUR. »
« Alors que dois-je faire selon vous ? » fais-je, un peu énervé d’être pris pour un gosse.
« Tu iras sur scène, aux barres. Si tu ne sais pas danser, apprends. Tous les vendredis il y aura une représentation spéciale de 15 à 30 minutes. Tu en feras partie. Je ne laisse aucune place à la protestation. Si tu ne peux pas répondre à mes attentes, tu peux t’en aller. »
AUX BARRES ???? Depuis le temps que je souhaite arrêter de me faire tripoter ! Les danseurs sont les plus chanceux, car ils passent leur temps à se déhancher mais peu à se faire toucher. En faisant ça, Matsumoto Jun me rendait la vie un peu plus facile. Et, par chance, je m’étais entraîné depuis le début pour ce jour. L’ancien directeur avait toujours refusé mes demandes, disant que mon corps d’enfant n’y arriverait pas. Je leur prouverai.
« Merci Matsumoto-san. »
Celui-ci arque un sourcil mais ne dit plus rien. Signe sûrement que je dois m’en aller. Je me lève, m’incline et commence à partir. En chemin, je croise des yeux un des diplômes, ou non, c’est un trophée. Je n’ai pas le temps de voir de quoi il s’agit vu que ce serait impoli de s’éterniser mais j’aimerai savoir. Alors que j’ouvre la porte, il m’arrête.
« Ninomiya. »
« Hai. »
« Répétition après demain, 16h. Ne sois pas en retard. »
J’ai déjà un peu entendu parler de ces répétitions, misérables vu que le chorégraphe était sous-payé, alcoolique et n’en foutait pas une. Du coup les seules représentations qu’il y avait eu au Bar avaient été si misérables qu’on avait arrêté les frais tout de suite. Néanmoins le chorégraphe est toujours là, et « entraîne » les strip-teaseurs. Mais quelque chose me dit que maintenant, ce sera différent.
Nouvelle mini-fic Matsumiya un peu plus...hot 8D J'espère qu'elle plaira et n'hésitez vraiment pas à commenter pour me dire ce que vous en avez pensé ;) S'il y a des coquilles, désolée Y.Y ♥ Je vous nem ♥ (le matsumiya aussi !)