I'll make you beg for me (Partie 2#6)

Apr 24, 2016 17:04

Titre : I'll make you beg for me
Auteur : biditoche
Pairing : MotoGakuto (GACKT x Matsumoto Jun)
Rating : R, NC-17
Genre : Au, amitié, romance
Résumé : Gackt et Jun se ressemblent sur plusieurs points. Ils fréquentent le même genre de bar et se comportent avec leurs cibles sexuelles de la même façon. Cependant, lequel des deux finira par supplier l'autre d'arrêter le supplice, s'ils venaient à s'affronter ?



Chapitre 8



Nous arrivons audit appartement et je retiens encore un air surpris par l'immensité des lieux. À quoi est-ce que cela sert d'avoir un si grand espace alors qu'on est seul ? Il faudra que je lui pose la question, un de ces jours. N'empêche, je me vois bien déambuler sur ce tapis rouge sang, en simple peignoir, totalement à l'aise... et il faut avouer que la vue sur Tokyo est resplendissante, idéalement romantique ! La nuit, ce doit être un vrai paradis. J'en viens même à regretter qu'il y ait encore un peu de soleil qui berce l'horizon. Les yeux rivés sur le paysage en face de moi, j'oublie que cela fait une bonne dizaine de minutes que nous sommes ici, et au moins la moitié que je reste immobile face à la vitre. Le parfum qui m'obsède tant me tire de ma rêverie et sans même avoir à tourner la tête, je sais qu'il est derrière moi.

« Est-ce que ça te plaît ? »
« Beaucoup. C'est... idyllique ? On ne s'y attend pas venant d'une personne comme toi... »
« Il y a tellement de choses que tu ne sais pas sur moi, Jun. »

Susurre-t-il à mon oreille tout en me tendant une coupe de champagne. Cherche-t-il à me faire boire pour que je lui cède plus rapidement ? Il croit mal. Je suis très tenace à l'alcool ! Ou alors je peux simplement faire semblant de boire... c'est une tactique aussi ! Je souris doucement et me tourne vers lui.

« Alors apprends-m'en plus. Qui est Gackt Camui ? »
« Chaque chose en son temps. »

Il s'approche de moi, me frôle et j'entrouve la bouche pour lui, mais il mène plutôt sa coupe à ses lèvres et s'écarte de moi avec un regard mystérieux. Sérieusement, si ça continue je vais le tuer...

« Qu'as-tu prévu à dîner ? Sais-tu seulement cuisiner ? »
« Tu me sous-estimes mon cher. Je t'ai préparé un risotto aux crevettes, tu m'en diras des nouvelles. »
« Et si je suis allergique aux crevettes ? »
« Tu ne l'es pas. »
« Comment peux-tu le savoir ? » Je hausse un sourcil étonné.
« Je sais, c'est tout. »
« … T'aurais pas mis ton nez dans mes affaires quand même ? »
« Tu sais Jun, avec les bonnes relations, on peut tout apprendre des autres... prends-en de la graine. »
« Stalker ! Pervers ! »
« Ce n'est pas pervers de connaître tes allergies pour te préparer un succulent dîner ! »
« Que sais-tu d'autre ? »
« Des choses. »
« Comme ? »

Il revient vers moi avec ce sourire qui me fait tant craquer. Que va t-il mentionner cette fois ? Jusqu'à quel âge j'ai sucé mon pouce ? Ok, douze ans mais... c'était exceptionnel ! La honte...

« Ta position favorite au lit. »

Je rougis malgré moi, complètement perturbé et... oui, choqué. Comment... ?!

« Ça gâche la surprise » dis-je pour rattraper mon air béat. « Et qui me dit que tu n'es pas en train de me mentir, là ? »

Un autre sourire apparaît sur son visage de marbre et sans même avoir le temps de me défendre, il me saisit le bras et me retourne habilement contre lui. Son visage près de ma nuque et son torse contre mon dos, je reste muet d'épatement. Non, quand même pas...

« C'est une chose bien rare car tu es seme d'ordinaire, mais les rares fois où tu as laissé cette merveille à quelqu'un, tu as préféré te retrouver de dos, les fesses tendues, le corps arqué contre celui de ton partenaire et sa bouche qui te dévore la peau tant dis que ses mains naviguent à la fois sur ton torse et ton membre pour jouer avec. Semblerait-il même que tu aimes voir ton partenaire te faire l'amour - ou te baiser - alors l'usage de miroir n'est pas interdit... ai-je tort ? »

J'ai le souffle court alors que je sens ses mains descendre sur mes vêtements, suivant ses propos dits d'une voix suave et enivrante. C'est presque plus excitant de l'entendre décrire que de le faire. Comment a-t-il pu le savoir ? Je gémis légèrement lorsqu'il caresse le bas de mon ventre, sous mon nombril et sa main remonte jusqu'à mon cou, dont elle s'empare avec force. Il m'oblige à tourner la tête vers lui et d'un geste impérieux, prend mes lèvres avec passion et gourmandise. Si je m'écoutais - ou plutôt que mon corps avait emprise sur ma raison - je coucherais avec lui séance tenante. Qui résisterait à cette bouche, ces mains... cet être derrière moi dont l'entrejambe frôle délibérément mon postérieur ? J'en veux plus, tellement plus. Mais ce n'est pas encore le moment, pas tout de suite, pas comme ça. Et puis j'ai faim !
Cette fois, c'est moi qui prends le parti de me détacher - bien qu'à contrecœur, vraiment, et je lui sors d'un air hautain.

« Mouai, on va dire que c'est ça ! Et ce risotto alors ? »

Je n'arrive pas à avouer qu'il a raison à mon sujet, mais ce qui me dérange le plus c'est de ne pas en savoir autant le concernant. C'est vrai quoi, je ne connais que le nom de son père et son métier. N'est-ce pas un peu injuste ? Je croise les bras sur mon torse, attendant sa réponse. Il me sourit et disparaît dans la cuisine. Le saligaud ! Il ne peut pas me tromper comme toutes ses autres conquêtes. Je le suis et m'adosse à la porte, dans une pose qui m'est naturelle et... oui, d'extérieur, un peu gay je l'avoue.

« Tu vas me dire des choses sur toi ? »
« Que veux-tu savoir ? »

Je ne m'attendais pas à ce qu'il ceci et je me retrouve décontenancé pendant quelques secondes. Je n'avais pas prévu de pouvoir lui poser ne serait-ce qu'une toute petite question... alors, le voyant s'affairer en cuisine, je finis par reprendre :

« Où as-tu appris à cuisiner ? »
« Dans les livres. »
« Ta mère ne t'a pas aidé ? » Comme la mienne, par exemple.
« Non. »

Sa réponse est sèche et distance, si bien qu'elle m'intrigue. Puis-je continuer sur ma lancée ou est-ce que ça va me claquer à la figure ?

« Pourquoi ? »
« Elle a à peine eu le temps de me donner la vie, tu sais. De là où elle est, elle n'aurait jamais pu m'aider ! »

Je me tais, choqué par cette nouvelle. Ça non plus, je ne m'y attendais pas, mais je me rends bien compte qu'il ne ferait pas de tels aveux à quelqu'un qui ne compterait pas un minimum pour lui... n'est-ce pas ? Cependant, je décide de changer de sujet de conversation, lui en ayant demandé suffisamment pour l'instant.

« Et ta position favorite ? »

Dis-je sur le ton de la plaisanterie, histoire de détendre l'atmosphère un peu morne qui venait de se créer entre eux. Il sourit de nouveau et retrouve cette petite lueur amusée dans ses yeux clairs.

« Tu auras bien le temps de le découvrir plus tard. »

C'est étrange qu'il ait pu me parler aussi directement de sa mère, mais qu'il ne réponde que par devinette pour les choses insignifiantes. Ne souhaite-t-il pas qu'on en sache trop sur lui ? Le mystère, c'est cool... mais pas éternellement non plus. J'aime faire confiance aux personnes à qui je tiens. J'aimerai vraiment pouvoir lui faire confiance, à lui, me reposer sur ses épaules.
Je m'adosse à la table de travail, pose mon menton entre mes paumes de main et le regarde travailler sans rien dire de plus. Même dans sa façon d'éplucher les légumes, il est sexy... et appliqué. Tout ce qu'il fait le sublime, je suis sûr que le fait de sortir les poubelles ne le désavantage pas. Tout va très vite et en quelques minutes, nous nous retrouvons à table, à manger ce succulent plat qu'il m'a préparé. Est-ce que cela vaut un restaurant ? Je n'en ai aucune idée à vrai dire, mais c'est un très bon dîner quoiqu'il en soit.
Je tamponne mes lèvres avec une serviette propre et m'avachis un peu plus, le ventre ravi et tendu. J'ai l'impression que je n'aurai jamais la force de me lever de table pour rentrer chez moi ! Mais il le faut, ce n'est qu'un dîner... même si je suis certain qu'il a pensé à bien plus. Je me mords l'intérieur de la joue et, finalement, commence à débarrasser.

« Laisse. »
« Je tiens à apporter mon aide, c'est la moindre des choses. En tout cas, c'était très bon ! »
« Un dernier verre, ça te tente ? »

Il n'attend pas mon accord pour sortir deux verres à pieds et une bouteille de vin rouge. Il nous sert et je suis forcé de le suivre jusqu'à la table basse du salon. Forcé ? Pas vraiment, en réalité. J'avoue qu'il y a quelque chose d'intéressant à se trouver assis sur un canapé, à moins d'un mètre de lui sans avoir le droit de faire quoique ce soit. Je me demande lequel d'entre nous franchira la ligne. Pas moi, il ne faut pas... cela fait bien trop de fois que je cède à son charme ! Il s'approche de moi et me tend mon verre, que je prends comme s'il s'agissait d'un simple ami - ou même directeur. Oui, il n'est que ça : un directeur. Après tout, il n'y a pas eu de réels mots d'amour entre nous, pas vrai ? Il ne faut pas que je l'oublie.

« À ton succès. »
« Notre » dis-je pour rétablir un peu de vérité.
« Si modeste... »

Je lève les yeux au ciel devant son air taquin et bois la moitié de ma coupe d'un coup. Mmmh, il est bon ! Je n'en bois vraiment que rarement, mais celui-là a un petit côté fruité très appréciable. Il serait à la mangue que j'aurai déjà vidé l'intégralité de mon verre !
Et le voilà qu'il se met à parler boulot. Ça, je ne m'y attendais pas ! Et cela n'a absolument rien de romantique. Je l'écoute sans grand intérêt et bois verre sur verre qu'il me sert, sans même les compter. Qu'en a-t-on à faire, ici présent, du taux de profit hein ? Moi personnellement, je m'en contrecarre. Je me contente de hocher de la tête et de faire des 'mmmh' en guise de réponse avec, de temps en temps, un haussement de sourcils qui laisse supposer que j'écoute et réagis. Foutaises. C'est après un énième verre vidé que je me rends compte que nous sommes bizarrement proches l'un de l'autre. Je mets cela sur le compte du vin qui brouille mes notions de distance, car Gackt n'a pas l'air d'avoir coupé son long discours ennuyeux plein de chiffres qui m'abrutissent. Eh mais... est-ce son genou qui frôle le mien là ? Non, je dois rêver. Je secoue ma tête mais cela s'avère encore pire qu'avant. Elle tourne et je ferme les yeux quelques secondes, avant de les rouvrir.
On joue à 'Un deux trois soleil' ou quoi là ? À chaque fois que je reviens un peu à la réalité, il est encore plus proche. Il se moque de moi... mais si je lui fais la remarque et que c'est simplement ma vision de l'espace qui est faussée par l'alcool, j'aurai l'air complètement idiot et j'aurai prouvé que je ne l'écoute pas. Alors je décide de ne rien dire. Mais c'est bizarre, tout de même... Oh, qu'il sent bon. Son odeur caresse mes narines et je frissonne. Il sent vraiment bon, c'est addictif. Ah, mais je me le suis déjà dit, je crois. Je ne sais plus. Comment je m'appelle ?

« Jun ? »

Ah oui, Jun. Merci de me répondre... Eh ? Je n'ai pas posé cette question tout haut quand même ? Je secoue encore la tête et la tourne vers lui. Gackt me regarde avec un air inquiet et des yeux interrogateurs. Mince alors, ces yeux... Je vois ses lèvres bouger mais je n'entends pas vraiment ce qu'il dit, je les trouve juste belles et sexy. J'ai envie de les manger, pourtant je me suis senti rassasié par mon risotto ! Je soupire en souriant bêtement alors que ses lèvres tentatrices continuent de bouger face à moi. Dieu que j'en ai envie... Oh et puis tant pis hein, on a qu'une vie, non ? J'en ai vraiment ras-le-bol de me poser des questions tout le temps ! On devrait me renommer 'Monsieur-Prise-de-Tête'! Je réduis la dizaine de centimètres entre nous (si peu ?) et monte sur ses genoux si vite que je manque de m'étaler par terre comme une merde. Il me rattrape les hanches à temps et j'en profite pour venir l'embrasser avec toute la passion que je possède. Je les aime ces lèvres-là, dis donc... Oui, elles sont vraiment bonnes et douées, les voilà qu'elles me le prouvent encore ! Je soupire et gémis sans plus me retenir, me frottant à lui indécemment. Il m'empoigne par les fesses et me les pétris avec tellement de savoir-faire que je ne souhaite plus qu'une chose, et on sait tous laquelle. Lui et moi, en tout cas. Mon bas-ventre atteint une température audacieuse et aussi chaude que nos baisers langoureux. Jamais je n'ai autant fait travailler ma langue, la pauvre petite ! Mais là, elle a du boulot et une belle adversaire en face d'elle, toute aussi douée et vigoureuse.
J'attends cet instant depuis le jour où nos regards se sont croisés et enfin, il va me donner ce à quoi j'ai droit. Je sais déjà au fond de moi qu'il sera parfait, ça ne fait aucun doute non ? Je défais le premier ses vêtements avec hâte et animalité, manquant de les lui arracher sans pour autant arrêter de l'embrasser. Il est rare que je sois ainsi avec mes conquêtes. D'ordinaire, je suis sur ma réserve, ne trouvant pas l'intérêt de m'y perdre corps et âme. Sauf présentement. Je n'arrive plus à savoir quelle langue est la mienne et ma bouche est tellement engourdie que je ne la sens même plus.
Un instant, je me sépare de lui et descends aussitôt dans son cou pour le mordre, le suçoter jusqu'à ses clavicules. J'agis comme un furieux sexuel, un mec qui ne se serait pas envoyé en l'air depuis une éternité. Du haut du torse je passe jusqu'à ses billes de chair, avec lesquelles je joue tellement qu'elles en deviennent rouge et dures comme du béton. Je relève les yeux vers lui tout en laissant glisser ma langue le long de son torse jusqu'à son nombril, suivant la ligne parfaite de ses abdominaux. Je ne vais pas me taper le mec le plus moche de Tokyo, ça c'est clair ! Je défais sa ceinture avec un léger sourire et écarte le tout, sachant cette fois ce que je vais y trouver. Ce que j'ai senti au bar il y a de cela quelques semaines m'avait surpris, mais plus aujourd'hui. Je me demande comment tout ira mais ça, on verra plus tard ! Je peux m'adapter, après tout... Ses yeux luisent étrangement alors que je laisse glisser ma langue de la base jusqu'au gland, suivant les lignes de ses veines. Il frémit et gémit tout aussitôt, alors que l'objet du désir entre mes doigts se durcit d'avantage. Eh bien, il lui en faut peu... Petit à petit, je retrouve mon assurance légendaire et lui fait sentir ô combien je vaux ma réputation. Non, je ne suis pas connu pour être un bon suceur, simplement pour être un coup phénoménal quand on arrive à m'intéresser. Si Gackt n'aime pas ce début, je devrais m'inquiéter...

« God Jun... tes lèvres sont une merveille... »

Je souris du compliment et renforce la pression de ma bouche autour de lui. Ma main se ressert à la base de son membre et je le sens se retenir de bouger les hanches. Je ne lui en laisse de toute manière pas le droit, appuyant mon autre bras de tout mon poids sur ses jambes. Il devient si épais que plus d'une fois, je manque d'air mais c'est tellement excitant ! Je gémis lorsqu'il atteint le fond de ma gorge, créant de petites vibrations qui font l'effet d'un supplice pour lui.

« Continue Babe... Merde Jun, t'es trop bon ! »

Je ris et en sentant le precum sur le bout de ma langue, me prépare à la suite avec enthousiasme. Je suis doué en fellation mais cela n'a jamais été mon activité préliminaire favorite... sauf qu'avec lui, tout prend un autre tournant. Je ressens peut-être plus de plaisir que lui à faire ça ! Il m'attrape la nuque et maintient ma tête en place alors qu'il vient dans ma gorge, me forçant à tout avaler. Je manque de suffoquer et crois atteindre le nirvana alors qu'il m'offre ça. Gackt caresse ma tête tout en reposant sa nuque contre le dossier du canapé en soupirant, alors que je finis de le nettoyer avec application. En remontant sur ses genoux pour aller l'embrasser, je me rends compte que mes sous-vêtements et mon pantalon sont souillés par ma propre jouissance, que je n'ai même pas sentie. Lui le voit et se met à rire, envoyant de profondes vibrations dans tout mon corps. Je prends ses mains pour les guider jusqu'à ma ceinture de pantalon mais il me résiste.

« À mon tour... » je le supplie dans un soupire.
« Tu es ivre, pas ce soir. »
« Ivre et consentant, à cent pour cent. »
« Ce n'est pas le meilleur combo pour une première fois. »
« On s'en fout, l'essentiel c'est de baiser ! »

Je me sens si sûr de moi, de mes propos que je ne m'attends pas aux siens, qui me chamboulent des pieds à la tête.

« Non, l'essentiel pour moi c'est l'union. Des mecs bourrés, je peux en trouver dans chaque bar, mais il n'y a qu'un Jun pour moi. Tu veux bien attendre un peu ? »

Je hoche de la tête comme un gamin qu'on vient de pardonner et regarde au sol, honteux. Pourquoi ai-je voulu aller si vite ? Je me sens totalement perdu subitement et regarde autour de moi, me demandant si je suis vraiment chez Gackt ou ailleurs. Voyant mon désarroi, il nous relève et, me faisant pousser un hoquet de surprise, empoigne l'arrière de mes genoux pour me porter... comme une princesse. Trop sonné, je réagis à peine et me tiens à son cou, posant ma joue contre son torse nu et chaud. Ah, c'est doux... je m'endormirai bien.
Quand on arrive dans ce qui ressemble à une salle de bain un peu étrange, j'ai retrouvé un peu plus mes esprits, malgré ce flou continuel. Il me déshabille et m'apporte une tenue de jogging, que je regarde sans comprendre.

« Je vais laver tes vêtements. En attendant, tu peux mettre ça. C'est propre, rassure-toi ! »

Il prend la pile d'habits à mes pieds et disparaît quelques minutes, pendant lesquelles j'enfile ce qu'il m'a donné. Mmmh, un peu large mais ça fera l'affaire... Je croise les bras sur mon torse tout en regardant la pièce et les murs autour de moi, assez spacieuse. Et là, je me mets à bâiller sans même savoir pourquoi. Je ne suis pas fatigué, pourtant, à part le fait que j'ai un soudain gros coup de barre qui m'assomme la tête. Je suis tellement dans les vapes que je vois à peine Gackt revenir vers moi et me prendre par la taille pour me guider.

« Où on va ? » je demande timidement, assez alerte tout de même pour ne pas finir dans un plan bizarre avec des gorilles ou je ne sais quoi.
« Dans ma chambre. Tu vas y dormir et tu rentreras chez toi demain matin. »
« Mmmmh... »

J'ai envie de protester - ou du moins une petite voix au fin fond de mon cerveau me dit de le faire, mais je n'en fais rien et m'assois sur le lit avec un air sûrement un peu niais. Il défait les draps et m'y couche comme un enfant. Je le laisse faire, trouvant ça à la fois tendre et intéressant à voir.

« Tu ferais un bon papa » je dis sans même réfléchir.
« Ah bon ? »

Il a un petit sourire surpris adorable.

« Ouai. T'es gentil mais ferme. Puis tout le monde voudrait avoir un papa sexy pour s'en vanter. Genre 'j'ai le plus beau papa du monde', tout ça quoi... »
« Alors je suis sexy ? »
« Mmmh... »
« Je le prends comme un compliment, merci. Endors-toi. »

Il baise mon front et je fais la moue, un peu vexé.

« Je ne suis pas un enfant. »
« Oh, très bien... »

Cette fois-ci, c'est ma bouche qu'il baise avec ardeur, me faisant tout de suite réagir malgré cette barre assommante dans ma tête. J'attrape sa nuque pour le rapprocher un peu plus de moi, cherchant inconsciemment à le coucher sur mon corps, mais il est plus fort et s'écarte après un dernier tendre baiser qui me faire frissonner des pieds à la tête.

« Baiser de bonne nuit spécial non-enfant, tu es content ? »

Je souris bêtement et remonte la couverture sur mon nez, papillonnant des paupières. Je l'entends à peine partir puis refermer la porte et m'endors presque aussitôt, le ventre et la tête pleine.

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Quand je me réveille bien plus tard, je sens un poids sur mon dos, certes léger, mais un poids tout de même. Je redresse ma tête auparavant enfouie dans l'oreiller et en cherche la raison. Une fois que j'ai habitué mes yeux à l'obscurité, je peux observer une main dépassant de mon dos, qui précède un bras musclé - le poids en question. Je me retourne doucement et constate la présence de Gackt à mes côtés, endormi. Quand je m'en aperçois, je reste immobile pour ne pas le réveiller et en profite pour l'observer. Ouah... il est si tendre et mignon avec cet air apaisé. C'est lui l'enfant, au final... enfin, un enfant sexy, parce que même en étant aussi vulnérable, il est canon ! Frottant mes yeux, je capte un peu de lumière venant des fenêtres, derrière le rideau et devine qu'il est bientôt l'heure de se lever.
Sur un coup de tête, je me décide à glisser de ma place jusqu'en dehors du lit - un vrai parcours du combattant si on ne veut pas déranger l'autre dans son sommeil - et une fois cette mission réussie, je me dirige vers la salle de bain. Mes souvenirs de la veille étant flou, je me repère grâce à mon intuition et une fois à l'intérieur, remet mes cheveux en ordre, me brosse les dents avec ce que je trouve et vérifie que je suis présentable. Puis, je reviens au lit, glisse de nouveau sous son bras et me place de façon attirante, glissant volontairement le col large de mon t-shirt sur mes épaules. Je me rends compte à quel point tout ça est stupide, mais je ne veux pas qu'il me voit dans mon état naturel le matin, qui est horrible à voir. Des cheveux épars, une bouche pâteuse qui pue, des yeux explosés par le sommeil... bref, c'est loin d'être sexy non ?
Quand j'aperçois ses paupières se mettre à bouger, je ferme les miennes comme pour faire semblant de dormir et, en le sentant bouger peu après, je fais mine de me réveiller par sa faute. Je peux apercevoir alors son regard rivé sur mon visage, qui descend jusqu'à mon épaule dénudée. Sa main dégage mon front de quelques mèches rebelles et il sourit avant de remonter le t-shirt jusqu'à ma clavicule. Eh ??? C'est tout ce que ça lui fait ? Je me mettrais nu que ce serait le même résultat... je ne comprends plus rien. Avant, le simple fait de me pencher un peu en slim suffisait à le faire partir au quart de tour... et là, je suis presque offert dans son lit, avec des vêtements deux fois trop grands très faciles à retirer, et il bouge à peine... c'est à n'y rien comprendre, oui. Je fais la moue alors qu'il se lève du lit, mais oublie aussitôt ma mauvaise humeur suite à son comportement en constatant que monsieur dormait... sans rien. Nu. Complètement. Mais comment j'ai fait pour ne rien sentir... Rouge de timidité, j'enfouis ma joue dans l'oreiller et le regarde du coin de l’œil - enfin surtout son postérieur, je l'avoue. Ferme, musclé... je me mords la lèvre et détourne le regard bien vite alors qu'il s'habille un peu. Ouf, parce que c'est un vrai supplice comme tableau.

Retour à la réalité. Nous nous sommes à peine adressé la parole tout le temps qu'a duré nos préparations respectives dans la salle de bain. J'ai récupéré mes vêtements propres et, après qu'il ait insisté une seule et unique fois, j'ai accepté qu'il me raccompagne devant mon immeuble, histoire de ne pas arriver au boulot avec lui et dans les mêmes vêtements que la veille. Ça jase vite, dans les bureaux... Le front collé à la vitre, je regarde la rue et les gens défiler, ne voyant pas le temps passer aussi vite qu'un éclair. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, nous sommes devant chez moi. J'adresse un petit sourire de remerciement à mon directeur, ne sachant que dire. Merci pour cette soirée et ce dîner qui a fini en pipe improvisée un peu ivre ? Si Haruto l'apprenait, il en rougirait de honte... c'est mon cas actuellement. Je n'ai pas l'habitude d'avoir honte de mes habitudes avec les autres hommes, mais là je ne sais pas... peut-être est-ce dû au fait qu'il est mon supérieur, qu'il me commande toute la journée, qu'il pourrait me virer pour un rien. Je ne sais pas...

« A plus tard » finis-je par dire rapidement, n'oubliant pas d'éviter son regard qui me donnera forcément envie de me pendre à son cou.

Mais c'est lui qui se saisit du mien et qui colle ma bouche à la sienne pendant de longues secondes, m'offrant un baiser d'adieu qui me rend perplexe. Sans un mot, et après avoir soigneusement mordillé chaque mètre carré de mes lèvres, il me laisse sortir de sa voiture et redémarre en trombe, en direction du bâtiment de l'entreprise. Et ça, qu'est-ce que ça voulait dire au juste ?
Je me dépêche de me changer et arrive au bureau à temps, comme mes collègues. Je m'assois à ma place et ne peux pas empêcher mon regard de dériver vers la porte du bureau de mon boss. Qu'est-ce qu'il fait en ce moment ? Je ne vois rien avec les stores baissés comme ça... Il ne se tape pas quelqu'un d'autre quand même ?! Je crois avoir vu Ryohei y entrer il y a quelques minutes. Peut-être 20. En est-il ressorti ? Je ne sais pas. Je me lève de ma place et me dirige vers l'autre service.

« Vous n'auriez pas vu Ryohei-kun ? »
« Non, le BB l'a appelé tout à l'heure, ça avait l'air assez urgent. »
« Ah... »
« Tu veux qu'on lui dise que tu le cherches ? »
« Non, ça ira. »

Je m'en vais avec un air maussade et vais me rasseoir. Sauf que je tiens à peine en place, n'arrive pas à me concentrer sur mon travail, les yeux constamment rivés sur cette fichue porte. Il va en sortir ou quoi ??? Pourquoi c'est si long ?! Et dire qu'il n'a pas voulu coucher avec moi hier soir... Je suis trop débile. Faisant claquer mon crayon de bois contre mes dents - au plus grand dam de mes collègues - je finis par me relever brusquement. Tant pis, il faut que je saches. Embarquant un dossier au pif avec moi, je marche rapidement jusqu'au bureau de Gackt et sans même prendre la peine de toquer, entre d'un seul pas.
Mon sexy boss lève les yeux vers moi depuis son bureau où il est assis avec un regard interrogateur et surpris, laissant place à un silence qui me donne l'occasion de constater... qu'il est seul. Fronçant les sourcils, je ferme la porte derrière moi et tel un parano, me mets à regarder dans les armoires et sous son bureau. Même derrière les rideaux, au cas où...

« Jun ? »
« Où il est ??? »
« Pardon ? Tu es dans mon bureau là. Quoique tu cherches, ça ne doit pas s'y trouver. »
« Ryohei-kun, où il est ???? Fais pas semblant, je l'ai vu entrer tout à l'heure et il en est pas ressorti. Où tu l'as caché ? Ça fait longtemps que tu te le tapes, lui aussi ? Où tu le caches bon sang ?! »

C'est à lui de froncer ses sourcils parfaitement épilés. Il se lève de son bureau, vérifie les stores, tourne la clé à sa porte et se tourne vers moi alors que je continue de vérifier dans chaque recoin la présence de mon camarade.

« Il n'est pas ici. Cela fait plus d'une quinzaine de minutes qu'il a quitté mon bureau, avec mon courrier et une copie de la liste des partenaires à contacter d'urgence pour notre prochain projet. »
« Mais... mais je l'ai vu et... personne ne sait où il est... »
« Pardon Jun, mais... je commence à penser que tu es un peu... jaloux, à la limite de la paranoïa. Tu penses vraiment que je m'amuse à coucher avec le personnel ? »

J'ai l'air stupide, mais voici la seule réponse qui me vient, absolument froide et sarcastique.

« Oui, à quoi est-ce que je pense ! Si c'était le cas, t'aurais déjà fourré ton python dans mes fesses. À moins que l'un d'entre eux ne soit meilleur candidat hein ! »

Je n'arrive pas à croire que je puisse être aussi jaloux et mauvais joueur. C'est probablement le souvenir un peu flou de son refus de la veille qui me fait agir ainsi. Il a beau m'avoir dit - du moins il me semble - que j'étais spécial (ou quelque chose dans ce style-là), je n'arrive pas à croire qu'il fasse une réelle exception à mon sujet. Il est plus facile de penser qu'il va voir ailleurs et qu'au fond, il n'est intéressé qu'à jouer avec moi, pas forcément passer à l'acte. Parce que je vous le demande : pourquoi ne l'aurait-il pas déjà fait ? Et il n'est pas du genre romantique... enfin, si on oublie le dîner d'hier.

« Laisse tomber, j'ai du boulot. »

Voilà qu'il me bloque l'accès à ma sortie de secours. Super, voilà le temps des explications et des remontrances ! Je lève les yeux au ciel et croise les bras sur mon torse. Quelles salades il va me sortir, cette fois ?

« Je n'ai pas couché avec lui. »
« Je m'en fous. »
« On sait tous les deux que non. »
« On n'est pas ensemble, ça n'a aucune importance. »
« Je t'ai déjà dit que ça en avait pour moi. »
« Foutaises. »
« Regarde-moi, Jun. »

Mais il suffit qu'il dise ceci pour que je détourne les yeux, au contraire. Je ne veux pas voir son regard, je sais que je n'y résisterai pas. Et là, je suis dans le doute, donc je ne dois pas me laisser avoir ! Il s'approche et je recule, jusqu'à ce que je me cogne contre le bois de son bureau. Mince... Avant que je n'ai l'idée de m'enfuir par le côté, il m'emprisonne, me forçant à me pencher en arrière, posant ses deux mains de chaque côté de moi. Résister, il faut résister...

« Jun. »

Un ordre, dit avec une voix impérieuse. Je finis par le regarder, vaincu par tout ce qui fait de lui ce qu'il est. Il approche son visage du mien et je retiens ma respiration, sachant parfaitement que cette fois, je n'aurai aucune résistance.

« Je ne veux que toi... » murmure-t-il contre mes lèvres, avec tellement de sensualité que j'en perds la raison.

Moi aussi, moi aussi... j'ai envie de dire, mais je me contente de m'accrocher à son cou, mes jambes enroulant sa taille alors que nous nous embrassons passionnément contre son bureau... et bientôt, sur. Son poids, plus lourd que le mien, nous force à nous allonger et il envoie balader les papiers dessus qui volent autour de nous, comme dans les films romantiques. Je ressers mes cuisses autour de ses hanches, soupirant à chacune de ses caresses peu importe l'endroit sur mon corps. Il est tendre, ivre de nos baisers et ça, je peux le ressentir. Je me sens vivant et dans un sens, maître de cet homme si beau et impérieux.
Nous passons un moment agréable à nous cajoler de la sorte sans jamais chercher plus loin. Je ne veux pas faire ça comme ça, du moins pas maintenant. Nous avons encore tellement à découvrir l'un de l'autre, ce serait dommage que tout commence par une baise sur un bureau, en mode rapide et silencieux. Non, je veux pouvoir prendre mon temps et crier si j'en ai envie, faire autant de bruit qu'il me le serait permis. Être libres d'être nous-mêmes, au final.

Je sors de son bureau de longues minutes plus tard, après avoir remis mes affaires et mes cheveux en ordre et fait redescendre un peu la température de mon corps. J'ai encore les joues un peu rouge, c'est vrai, et les lèvres rosies. Le plus visible, peut-être, ce sont mes yeux qui pétillent que je n'arrive pas à changer. A la cafétéria, le midi, nos regards se croisent et de loin, j'aperçois son sourire moqueur alors qu'il déguste une pêche, dont le jus coule le long de son menton. C'est Haruto qui me fait revenir à la réalité en m'interpellant, et j'essaye de retourner dans une conversation qui ne m'intéresse pas alors qu'à quelques mètres de là, mon boss me fait des avances silencieuses. Mais le temps que je tourne la tête à nouveau, il a disparu...

pairing: motogakuto, genre: amitié, genre: au, fanfic, gackt, matsumoto jun, rating: nc-17

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