Titre : Want to be my sexfriend ?
Auteur :
biditochePairing : Sakumoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun)
Rating : NC-17
Genre : Au, romance
Résumé : On dit qu'il n'y a qu'un pas entre l'amour et la haine...mais qu'en est-il du sexe ?
Nous prenons un rythme de croisière dont j’ai à peine conscience. Nous passons une grande partie de la semaine ensemble. Au début je retournais travailler au bureau mais j’ai fini par le faire chez lui directement, trouvant plus agréable de l’avoir sous la main si les dossiers m’énervent. En plus, il me nourrit comme un roi ! Je commence à prendre de plus en plus goût à ce train-train bizarre. Mais ce n’est que le cinquième jour que je me rends compte de ce que nous sommes devenus.
Je me réveille en sursaut dans le lit et me redresse pour m’asseoir. Le bras de Jun me tient la taille et son visage frôle ma peau. Mon sursaut a dû le gêner car il grogne, bouge un peu puis se retourne, dos à moi. Je me frotte le visage sans arriver à croire ce qui vient de me sauter aux yeux pendant mon sommeil : nous sommes devenus un couple. Du moins, nous y ressemblons fortement ! Les indices ? Eh bien déjà, nous passons tout notre temps ensemble et il ne s’agit pas que de sexe. Nous mangeons ensemble, dormons ensemble, faisons du sport ensemble et toutes sortes d’activités annexes. Ensuite, je nous ai surpris hier à nous tenir la main, les doigts liés. Sur le coup ça ne m’a pas tant gêné que ça mais maintenant que j’y pense, j’en suis mal à l’aise. De même, nous nous embrassons sans raison particulière. Avant il ne s’agissait que d’un préliminaire à la baise mais, aujourd’hui, nous nous embrassons sans qu’il n’y ait rien de sexuel derrière. Hier soir, nous nous sommes même CÂLINÉS dans le lit avant de nous endormir SANS avoir couché. Et merde, le pire c’est que j’ai aimé faire ça…je ne me comprends plus…Je pourrais me rassurer en me disant qu’une fois la semaine terminée, ça redeviendra normal mais je sais que c’est faux. Je me suis habitué à le voir tout le temps, à sa constante présence à mes côtés. Même pour dormir…Mais qu’est-ce qu’il m’a fait ?! Dois-je lui en parler ? Tout arrêter avant qu’on ne fasse une bêtise, qu’on ne dépasse les limites ?
Non, il suffit peut-être simplement que je rectifie le tir, que je lui rappelle qu’on ne se voit que pour le sexe et rien d’autre. Ecartant les draps, je me positionne au-dessus de lui et commence à onduler mon bassin contre ses fesses. Comme escompté, il se réveille et fronce les sourcils en tournant la tête vers moi.
« Mais tu fais quoi là ?! »
« J’ai envie de baiser. »
« Laisse-moi tranquille, il est 4h du matin Sho… »
« Fais pas ton insoumise Jun, après tout je suis là pour ça alors faisons-le ! »
« Je suis crevé là ! J’en ai pas envie ! Laisse-moi dormir. »
« Jamais. »
Je lui écarte les jambes de force et le pénètre sans aucune préparation alors qu’il crie de douleur sous moi.
« Dégage !!! Arrête, t’es malade !!! »
« T’en as envie, petite chienne… » dis-je en commençant mes va et vient mais il réussit à me repousser, me faisant tomber en arrière sur le lit.
C’est quoi son problème ???
« C’est QUOI ton PROBLEME ???? » me demande-t-il en même temps avec des yeux larmoyants.
Il descend du lit, tire la couette avec lui et claque la porte, me laissant seul dans la chambre. Wow, c’était quoi ça ??? Depuis quand ça ne l’intéresse pas de le faire avec moi ? A jouer sa diva tout le temps là…Il me gave ! Si on ne baise pas, alors je n’ai pas de raison de rester parce qu’à ce train-là, ce ne sera plus « sexfriend » mais « boyfriend » ! Je récupère mes affaires, me rhabille et sors de la chambre pour aller chercher mon manteau dans l’entrée. Jun se redresse sur le canapé du salon avec un air presque…inquiet.
« Qu’est-ce que tu fais ? »
« Je me casse. »
« T’as vu l’heure ??? »
« Ecoute Jun, c’était sympa tout ça mais tu as oublié quelque chose : on est ensemble pour coucher, c’est tout. Si tu veux un copain, trouve-toi quelqu’un d’autre. Je n’ai pas signé pour ce rôle ! Alors si on ne baise pas, je n’ai pas de raison de rester. »
Je ne vois pas son regard blessé et vais récupérer mes chaussures quand je sens deux bras m’entourer la taille.
« Ne t’en va pas. »
« Toute cette histoire commence à… »
« Non, s’il-te-plait. Suis-moi. »
Il saisit mon poignet et me tire à sa suite contre mon gré jusqu’au sous-sol, où ils nous allongent à même le sol. Il se retourne pour se mettre sur le ventre et me dit d’une voix que je trouve légèrement tremblante :
« Baise-moi fort Sho, fais ce que tu sais faire de mieux. »
Je ne le prends pas comme une insulte et accède à sa demande avec plaisir. Peut-être aurais-je dû…
Pourtant, deux jours plus tard, je suis toujours chez lui dans une position douteuse. Nous ne portons tous les deux qu’un pantalon et il est assis entre mes jambes sur le canapé, tapant à l’ordinateur devant lui pendant que je dépose des baisers sur sa nuque, mes bras autour de sa taille.
« Ton père rentre ce soir ? »
« Dans la nuit, normalement. »
« Je partirai dans la soirée alors. »
« Mmmh. T’as quand même apprécié cette semaine ? »
« Oui et j’ai pu remplir mes conditions… »
Il sourit doucement et repousse mes avances, continuant d’écrire après avoir ajusté ses lunettes sur son nez.
« Tu me feras lire ? » dis-je avec une petite moue.
« Quand ce sera terminé. »
« Et quand est-ce que ce sera terminé ? »
« Bientôt, je pense. Dans quelques semaines. »
« Je croyais que tu n’avais pas d’inspiration ? »
« …J’en ai trouvé. »
« Ah bon ? »
Fais-je, réellement intrigué.
« C’est grâce à moi ? »
« N’importe quoi… »
Pourtant je le vois clairement rougir et détourner le regard, comme s’il était gêné ou que j’avais eu juste. Hein ? Moi ? Mais comment ? Et pourquoi ?
« Je suis ta Muse alors… » continué-je en embrassant ses épaules avec délicatesse avant de poser mon menton dessus.
« Pffff c’est ça, et moi je suis la Reine d’Angleterre ! »
« Mnan Babe, tu es trop jeune et sexy pour ça… »
Je l’entends rire et souris à mon tour avant que son attention ne se reporte à nouveau sur son écran. Je n’ose pas violer son intimité - ou quoique ce soit d’autre - en jetant un œil sur ce qu’il écrit. Je le pourrais, mais je ne le fais. Je le lirai quand Jun voudra bien me le donner, tout simplement. J’ai tout de même hâte de savoir ce que tout ceci contient…
« Ne, Jun. »
« Quoi ? »
« Bon courage. »
« …Eh ? »
« Pour tout ça. J’aimerai te faire promettre de ne pas laisser tomber ce bouquin mais ce serait un peu déplacé venant de moi, donc… »
« Je ne trouve pas. Promis, je le finirai et je prouverai à mon père que je ne suis pas un raté. »
« S’il te voyait comme moi je te vois, il ne dirait pas ça… »
Le silence qui s’ensuit est aussi profond et épais que ma gêne. Pourquoi suis-je allé dire une chose pareille ? Et pourquoi est-ce que ça sonne tellement…vrai ? Il ne répond pas et se remet à taper sur son clavier. Oui, mieux vaut faire comme si je n’avais rien dit, ça a dû le mettre terriblement mal à l’aise que je devienne aussi…dégoulinant, tel un film romantique à l’eau de rose. Moi-même je ne comprends pas ce qui m’est passé par la tête. Pourtant, mes bras n’ont pas quitté leur place et Jun n’a pas bougé non plus. Nous restons l’un contre l’autre en silence alors que je me demande comment rattraper cette bourde qui pourrait presque me faire passer pour un amoureux…
La chose qui mettrait notre relation si parfaite en péril. Tomber amoureux.
Mais quand nous faisons l’amour un peu plus tard, c’est comme si rien de tout ça n’avait jamais été dit. Ou du moins je ne sens pas la différence avec les autres fois. Ah si, peut-être est-ce un peu plus…je ne sais pas, doux ? Lent ? Je me surprends moi-même à adopter un rythme lent et profond, néanmoins puissant qui ne semble pas déplaire à mon amant. Couché sous et dos à moi, il s’est légèrement relevé sur ses coudes pour se saisir de mes lèvres, alors que j’attrape ses mains des miennes. Je les serre fort tout en continuant ma langoureuse besogne, le faisant doucement gémir sous moi. Ses jambes sont idéalement écartées et il a relevé légèrement le bassin pour m’accorder meilleure pénétration. J’adore, je ne m’y attendais pas. Je suis plus adepte du sexe torride dans le sens rude du terme et c’est la première fois depuis des années que j’essaye quelque chose d’aussi passionné et doux à la fois. Sachant que j’aime le prendre par derrière, c’est un moment parfait. Il sent tellement bon, Jun…
Mon sang ne fait qu’un tour quand j’entends un bruit de poignée. Nous réagissons bien trop tard et la porte de sa chambre s’ouvre sur nul autre que mon boss. Je n’arrive pas à dire si je suis horrifié, honteux ou apeuré. Un mélange de tout ça à la fois. Lui, il nous regarde avec un air dégoûté mais pourtant calme.
« J’en étais sûr. Sakurai, sortez de là. »
Il veut dire…de la chambre ou de son fils ? Ahah, quelle question…ce n’est pas le moment de faire de l’humour je crois. Je me cache comme je peux pour me rhabiller prestement et sors le premier de cette chambre, alors que la porte se referme derrière moi dans un claquement. J’hésite entre partir pour de bon et attendre mais les cris qui commencent à sortir de cette pièce me forcent peu à peu à rester là où je suis, planté dans le couloir. J’entends un bruit de claque qui me fait sursauter et soudainement, la porte s’ouvre avec violence sur Jun et son père.
« Si tu quittes la maison Jun, tu n’y reviendras plus jamais, t’entends ???!!! JAMAIS. »
« J’en ai rien à foutre !!! Je couche avec qui je veux et où je veux ! J’ai 20 ans, merde ! »
« Tu n’es qu’un enfant pourri gâté ! Si j’avais été plus sévère avec toi, tu n’aurais pas été faire tes saloperies avec MES stagiaires ! Avec combien d’entre eux tu as fait ça, hein ? Et depuis combien de temps ???!!! »
C’est un peu exagéré. C’est vrai que je n’ai aucune idée du passé sexuel de Jun mais de là à se taper tous les stagiaires…en fait, j’ai toujours cru que j’étais un peu spécial, que j’avais été choisi parmi une sorte de…lot. Que dès la première fois où nous nous sommes vus dans son salon, il s’est passé quelque chose et que nous avons compris l’un comme l’autre qu’on vivrait quelque chose de particulier ensemble.
« T’es homophobe !! »
« Et tu n’es qu’une traînée incapable de trouver un travail ! »
« J’AI un travail !!! »
« Voyons Jun, il te reste quelques mois…à part un navet, tu ne pondras rien d’ici là ! »
« Je m’en fous que tu ne crois pas en moi, Sho le fait lui ! »
« Juste pour te sauter, espèce d’idiot ! »
« EH ! »
C’est faux ! Ok j’ai fait beaucoup de choses pour « le sauter » comme il dit mais j’ai été sincère à ce sujet. Réellement sincère et j’espère qu’il n’en doutera pas à cause de son père. En ayant assez de cette mascarade, j’essaye de m’interposer entre eux mais ça n’a d’effet que d’envenimer la situation…bientôt, mon boss me dit :
« Toi, sors de ma maison et je ne veux plus que tu y remettes les pieds ! Sache qu’à la moindre erreur d’ici la fin de ton stage, je ferai de ta vie un enfer. »
Je ne peux m’empêcher d’être impressionné et un brin craintif. Je n’ai pas fait tous ces efforts pour me voir fermer toutes les portes au nez à cause…d’un sexfriend. Et de quelque chose qui n’aura duré, somme toute, que trois mois. Alors je me replis et m’en vais, tout en me promettant que ce n’est pas la dernière bataille. Peut-être qu’il a vaincu à celle-là, mais moi je gagnerai la guerre !
***
Matsumoto père a été odieux et exigeant avec moi tout le reste de la semaine au travail mais j’ai tenu bon. Je ne vais pas me laisser faire par un bourge pareil. Il me rappelle mon père, parfois…En moins pire. Et vers la fin de semaine, il me convoque à son bureau qu’il ferme soigneusement à clé avant d’aller se rasseoir.
« Il faut qu’on parle, Sakurai. De Jun. »
« Je sais avoir abusé de votre confiance. Vous m’avez ouvert les portes de votre maison et moi j’ai souillé votre fils. Mais que voulez-vous, c’est comme ça. M’excuser ne changera rien. »
« Je me fous de vos excuses, Sakurai ! Ce que je veux, c’est que vous soyez tous les deux punis. »
« Vous n’êtes pas mon père, vous n’avez aucun droit sur moi. »
« Je suis ton employeur mais aussi l’un des avocats les plus respectés de cette ville. Sais-tu quel pouvoir on a, avec ce titre ? C’est énorme ! Il suffit que je dise une seule chose, que j’écrive un seul mail et tu n’auras plus aucune chance de passer l’épreuve du barreau. Tu seras rejeté, Sakurai. Et même ton père n’y pourra rien. Je suis certain, au contraire, qu’il sera en accord avec ma décision quand il apprendra tes petites activités. De ce que je sais, c’est un homme respectable et noble, ce serait vraiment dommage que son nom soit tâché à cause de tes galipettes homosexuelles… »
« Qu’est-ce que vous voulez ? Allez droit au but. »
« Tu ne verras plus jamais Jun. »
« Ça j’en doute » fais-je dans un petit sourire narquois.
« Moi non. Tu ne le verras plus parce que sinon, je m’arrangerai pour que tu sois traîné, toi et ta famille aussi, dans la boue. »
« Vos menaces ne me font aucun effet. »
« Et parce que si tu continues à voir Jun, je détruirai le seul rêve qu’il a. Tu sais qu’il veut être « écrivain », pas vrai ? Ce serait dommage qu’aucun de ses manuscrits ne voit le jour… »
« Vous êtes horrible, c’est votre propre fils ! »
« Et je l’aime, je sais ce qui est bon pour lui. Toi, non. Mais je peux lui laisser une chance d’être qui il veut. Si tu te retires du jeu, Sakurai, alors la période de trois ans sera effacée. Je lui donnerai toutes les ressources nécessaires pour faire de son rêve une réalité. Je le ferai vivre pour qu’il puisse écrire et devenir un auteur reconnu, un jour peut-être. »
« Il peut se débrouiller tout seul » dis-je en dernier recours, ne trouvant plus d’arguments.
« Même si on lui met des bâtons dans les roues, tu crois ? Voyons, entre continuer de le voir et être dans l’incapacité de devenir avocat pendant qu’il sera à la rue ; et devenir un bon avocat pendant qu’il poursuit son rêve d’écrivain, quel choix est le plus judicieux ? »
Je pourrais dire que Jun a des économies, qu’il pourrait s’en sortir seul. Mais il n’y a pas que ça. Aussi bête et homophobe que soient mes parents, aucun ne mérite que son nom soit traîné dans la boue à cause d’une partie de jambes en l’air de trop. Ma sœur et mon frère non plus, qui ont l’avenir devant eux. Je m’en voudrais de leur fermer les portes de grandes écoles et des métiers dont ils rêvent juste par…bêtise. Mais surtout, je ne peux pas refuser à Jun l’accès à la seule chose qui compte vraiment pour lui. Il n’a pas besoin de moi…et d’une certaine manière, c’est réciproque.
« J’attends. »
« Marché conclu. »
Ça ne nous empêche pas, à Jun et à moi, de nous revoir quelques jours plus tard en cachette, chez moi. En fait je compte bien que ce soit la dernière fois mais je préfère tout lui dire moi-même plutôt qu’il l’apprenne de quelqu’un d’autre. De son père, par exemple. Sauf que je ne m’attendais pas à ce que ce soit si difficile…pourtant j’en ai stoppé des relations. Mais jamais l’une d’elles n’a été aussi loin…
« C’est la première fois que j’y mets les pieds…C’est pas mal » dit mon (ex ?)amant en faisant le tour du propriétaire.
Il finit par s’approcher de moi et je meurs d’envie de lui faire des tas de choses. Sauf que nous devons parler.
« Il ne nous laissera aucune chance d’être ensemble, Sho. De continuer à faire ce qu’on faisait. »
« Je sais. »
« Ça n’a aucun sens à ses yeux, tout comme le métier que je veux faire. Mais ça ne veut pas dire qu’on doive s’y plier…n’est-ce pas ? »
Oh si…mais je n’ose pas le lui dire. Pourquoi est-ce que je n’y arrive pas ? C’est pourtant simple, non ? Il suffit juste de dire « Jun, on arrête là. Il vaut mieux pour nous deux et ceux qui nous entourent. De toute façon, c’était juste un jeu, on allait nulle part comme ça. » Mais bizarrement, si ça avait du sens il y a trois mois, aujourd’hui un peu moins…peut-être est-ce le côté tragique qui fait ça. Je n’en ai aucune idée. Je me dis que c’est à cause du sexe, que c’est tellement bon avec lui que ça me désole d’arrêter. Oui, ce doit être le sexe qui chamboule ma décision…mais des culs de rêve, je peux en retrouver ailleurs !
« Tu es bien silencieux, Sho… »
« Je réfléchis. »
« Ne le fais pas trop. Tu m’as manqué, tu sais. »
« Le sexe hein… »
« Non. Toi, tu m’as manqué. Vraiment. Cette semaine était parfaite, je ne regrette rien. »
« …Moi non plus » finis-je par répondre en toute franchise.
En le voyant s’approcher toujours plus de moi, je me dis que je dois tout lui dire maintenant avant qu’il ne soit trop tard. Mais il m’embrasse avant même que je n’ai eu le temps de dire une seule consonne et l’ivresse de ce baiser me pousse à le prendre dans mes bras et à le conduire jusqu’à ma chambre. Il n’y a nul besoin d’expliquer en long, en large ou en travers ce que nous avons fait après cela mais ce fut le sexe le plus douloureux que j’ai jamais vécu jusqu’à présent. Plus tard, nous sommes tous les deux allongés dans mon lit, sous les draps et il me caresse le visage du bout des doigts alors que nous nous regardons depuis quelques minutes déjà.
« Je t’aime, Sho. »
C’est en l’entendant murmurer ces mots que je prends conscience de mes propres sentiments qui ne m’étaient pas apparus jusque-là. Ils font écho en moi comme s’ils étaient la définition du mot que je cherchais. Comme si on me donnait la réponse à une équation difficile. Nous ne devions pas tomber amoureux l’un de l’autre, c’était proscrit. Du sexe, uniquement et rien que du sexe. Mais cette semaine ensemble a parachevé ce qui a commencé il y a de ça trois mois. Et c’est en l’entendant prononcer ces quatre mots que je me rends compte de ce que je suis devenu, de la façon dont j’ai évolué à ses côtés. Voilà trois mois que je n’ai couché avec personne d’autre que Jun, parfois sans même me protéger. Nous avons établi une confiance en l’autre qui me semble aussi solide que l’homophobie de mes parents. J’ai beaucoup appris de lui et sur lui, bien plus que je ne l’aurais dû. Et malgré ma persistance à ne faire de nous que des sexfriends, j’ai fini par céder à son joli minois et sa personnalité unique. Moi qui ne faisais jamais de sport, même quand j’ai dû partir brutalement de chez lui j’ai continué à en faire le matin. Ces choses que je ne comprenais pas, maintenant elles m’apparaissent plus claires que du cristal. Prétextant le sexe, il m’a attiré dans sa maison pour une semaine entière, tissant sa toile autour de moi pour me capturer. Et je suis tombé dans le piège. Je suis un idiot qui a fait un choix qui ne correspond même pas à ses sentiments réels.
Mais blottit dans ses bras, je ne lui dis rien. C’est la dernière fois alors je le serre contre moi. Je ne lui ai pas dit que je l’aimais, ça ne lui ferait que plus de mal et il s’accrocherait à cette chose que nous ne pouvons pas avoir. Je me dis qu’il vaut mieux qu’il pense que ses sentiments ne sont pas réciproques pour passer à autre chose et finir ce livre sur lequel il met tant d’efforts. Je caresse une dernière fois sa peau, m’imprègne de ses formes, de son odeur pour ne plus jamais les oublier.
Il s’en va quelques heures plus tard avec un sourire aux lèvres, sans savoir que nous ne nous reverrons jamais.
Mouhahahahahahahahahah...je ne dis rien 8D Mais faut pas taper 8D *sort le bouclier de Captain America* Nan mais il fallait bien que ça devienne un peu sérieux tout ça ! Je me demande si je ne vais pas être sadique et vous faire poireauter....on verra 8D Encore une fois, n'hésitez pas à commenter ;) See you soon~