Titre : Danse pour moi ♥
Auteur :
biditochePairing : Matsumiya (Matsumoto Jun x Ninomiya Kazunari)
Rating : NC-17
Genre : Au, romance
Résumé : 7th Heaven. Lieu de débauche et de perdition où survit Nino depuis sept longues années. Mais il se pourrait bien que les choses changent...
Le lendemain c’est lundi, seul jour de la semaine où personne ne travaille. J’en profite pour dormir la matinée, jouer aux jeux vidéo et voir quelques amis qui, depuis le temps, ne me critiquent plus sur mon boulot. D’ailleurs on n’en parle pas et ils ne viennent pas. Je dors pour une fois très bien ce soir-là.
J’arrive à 15h30 au Bar, je passe par derrière comme d’habitude mais cette fois-ci, après m’être changé pour un pantacourt élastique et un marcel, je me dirige vers la salle d’entraînement. Comme souvent ici, je m’attends à voir un truc miteux…et bien pas du tout.
Là aussi, on sent la marque de Matsumoto Jun. Les barres sont neuves, les miroirs propres, le parquet lustré et glissant, comme neuf. Les murs ne s’effritent pas, ils sont blancs comme une chemise neuve et dans le cagibi on peut voir pas mal d’accessoires, neufs eux aussi. Il a dû mettre un sacré paquet d’argent pour tout ça ! Il y a même un panier et des ballons de basket…
Je ne suis pas le premier à être arrivé, peut-être même suis-je le dernier ! Je commence à m’étirer comme tout le monde et j’en ai bien besoin.
« Salut Nino ! Tu nous rejoins ? »
« Oui, ordre du Directeur. Vous êtes là tôt. »
« Toujours, pour s’étirer avant l’échauffement. On ne sait jamais. »
« Où est le chorégraphe ? »
« Viré. »
« Eh ? Mais alors qui… »
On entend la porte claquer de l’autre côté et des baskets crisser sur le sol. Nos bouches forment un « o » de stupeur en voyant que le directeur lui-même se dirige vers nous, en jogging pantacourt et T-shirt moulant. Il a des jolies jambes…Il enlève sa casquette, la pose avec son sac contre le mur et ébouriffe ses cheveux. Avant de nous regarder tous un à un. Il sort une feuille de son sac et la pose sur la petite table où on a mit nos bouteilles d’eau.
« C’est la liste de présence. Je ne tolérerai aucun retard ni absence non justifiés. Vous devez signer cette feuille en arrivant et y faire une croix en repartant. N’essayez pas de me tromper en vous servant des autres, ça ne marchera pas. Vous pouvez commencer tout de suite. »
Comme attendu de lui, tout est speed et bien fait. Chacun notre tour on appose notre signature à côté de notre nom et je remarque que nous ne sommes que 6. Le nombre de danseur, de 12 normalement, a été réduit de moitié ! Ensuite on se regroupe tous devant lui pendant qu’il croise les bras sur sa poitrine.
« Pour ceux qui étaient déjà là avant, ils ont dû remarquer les changements. Moins de danseurs ne veut pas dire moins de qualité. Je me fous du nombre, ce que je veux c’est un résultat. Et un bon résultat, vous vous en doutez. Pour ça, il faut de l’entraînement, beaucoup d’entraînement, et pas avec un clochard bourré d’alcool qui ne voit pas le bout de ses pieds ! »
Un de mes collègues rigole, s’attirant un regard noir.
« Mon... “prédécesseur” n’avait pas conscience que pour un bon résultat, il faut un bon entraînement et que pour avoir un bon entraînement, il faut en avoir les moyens, les outils et l’environnement. Comme vous pouvez le constater, la salle a été rénovée.
Il y aura entraînement tous les lundis, mercredis, vendredis avant la représentation, de 15h à 18h sans exception, ainsi qu’une heure supplémentaire le samedi de 14h à 15h ou de 17h à 18h. Je vous laisse le choix du créneau horaire, tant que vous êtes présent au moins 1 heure ce jour-là.
Pour tout changement de ma part, un avis sera affiché sur le nouveau panneau d’information, dans le vestiaire. Clair ? »
« Oui ! »
« L’entraînement se déroula de cette façon : de 15h à 15h40 vous vous échauffez, et pas n’importe comment. Etirement, basket, foot, tennis, yoga…plusieurs sports seront mis à votre disposition avec pour obligation la course et l’échauffement banal que l’on fera tous ensemble. Ensuite nous répéterons le reste du temps. Les idées de chorégraphie devront être à 70% de vous. Ce n’est pas à moi de faire tout le boulot à votre place. Je suis là juste pour vous coacher. C’est pour cela que nous prendrons quelques minutes avant l’échauffement pour en discuter et s’il vous vient des idées plus tard, vous pourrez les noter sur le carnet à cet effet que je déposerai à chaque séance sur la petite table que vous voyez-là. Ces idées seront discutées soit en fin de séance, soit en début de séance prochaine. Compris ? »
« Oui ! »
« Vous allez donc commencer par me faire 15 tours de salle en trottinant, sans discuter pendant que je retiens vos têtes. »
On commence donc à courir les uns après les autres pendant qu’il sort un autre dossier de son sac et le feuillette debout en nous fixant l’un après l’autre. Ensuite, il marche autour du terrain pendant que nous courons et j’avoue qu’après 5 tours, je suis déjà fatigué ! J’ai l’impression qu’en faire 10 de plus me sera impossible ! Cet homme semble être un vrai tyran, maniaque de surcroît et cupide comme pas deux. Quand on a parlé ensemble, il n’a mentionné que l’argent ! A croire que…
« Ninomiya ! Tu n’es pas là pour rêvasser ! C’est ton corps que je demande, pas ta tête ! »
Je grommelle et essaye de ne plus me faire ralentir par mes pensées, me concentrant sur mon parcours. Dieu, pourquoi la salle est-elle aussi grande tout à coup ?
« Saito ! tu cherches à perdre contre un escargot ou quoi ?! Plus vite ! Trottiner, ce n’est pas flâner !
Ako, quand j’ai dis sans discuter, tu as compris quoi ?!
Tenchi ! Lève les jambes bon dieu ! Ne me dis pas que tes pieds sont cloués au sol ! »
Et ça pendant les 10 tours restant, ce qui est devenu pire au moment où il s’est mis à courir avec nous, nous dépassant, se mettant à côté de nous pour nous reprocher telle ou telle chose…encore ça va, j’ai été assez épargné par rapport à d’autres. Le 15ème tour finit, on s’affale tous par terre, rouges et sans oxygène, avec un point sur le côté. Lui semble bien frais même s’il a transpiré.
« C’était faible tout ça, heureusement qu’on ne commence les représentations que dans 1 mois ! Je ne vous dis pas la catastrophe. Il faudra plus y mettre du vôtre ! »
Eh ???? Parce qu’on n’en a pas assez mis du nôtre là ? En courant 15 tours de salle sans s’arrêter ? Je vide la moitié de ma bouteille d’un seul coup et me dis qu’il faudrait que j’en prenne une plus grosse. Si ça devenait de plus en plus dur, et ça semble être le cas à l’entendre, ça me sera utile !
Après ça, il nous a refait faire des étirements, qu’il a fait lui aussi en passant ce que j’apprécie, non pas parce que ça nous permettait de voir un peu de son corps souple et musclé qui commençait un peu trop à me monter à la tête, mais parce que ça prouve juste qu’il ne s’estime pas supérieur à nous dans ce domaine là. Il nous fait alors répéter quelques pas que lui fait à la perfection, nous émerveillant tous. Et là, je me trouve vraiment, mais vraiment très mauvais par rapport aux autres. Matsumoto le voit bien lorsqu’il fait le tour de notre groupe de ses yeux inquisiteurs. Je me sens vraiment mal, surtout quand il est si proche de moi que je peux sentir son odeur.
« Tu es trop crispé Ninomiya, détends-toi. »
Mais je n’y arrive pas alors je le vois s’accroupir et taper à l’intérieur de mon genou.
« Ite ! Mais vous êtes malade ou quoi ! »
Je le regarde avec des yeux furieux, il m’a fait mal à la jambe, il est taré ! Et personne qui ne vient me soutenir…je me sens de plus en plus idiot devant lui, comme si j’avais agi comme un gamin au lieu d’un professionnel. Ça m’énerve parce que je voulais à tout prix qu’il me voit différemment de ça. J’ai grillé mes chances apparemment…
« Qu’est-ce qu’il y a Ninomiya ? Mes méthodes ne te plaisent pas ? »
« Ce n’est… »
« Si tu en as déjà marre, je ne te retiens pas. »
Il reprend l’entraînement et me snobe tout le reste du temps. En 5 minutes à peine, je n’ai plus mal à la jambe ! J’ai vraiment l’air con…
La séance est finie et avec elle mon supplice. Je pense sincèrement à abandonner mais ce serait capituler, quitter ce boulot ou alors se faire tripoter ailleurs. Je ne suis pas du genre à baisser les bras alors peu importe les souffrances qu’il me fera endurer, je les supporterai, cette fois sans broncher. Je m’approche vers le directeur pour lui faire un semblant d’excuse, moi qui déteste tellement ça. Mais à peine suis-je arrivé qu’il se tourne vers moi, les yeux noirs.
« Je déteste qu’on me parle sur ce ton Ninomiya. J’ai été assez clément avec toi pour t’intégrer à cette équipe au lieu de te renvoyer en bonne et due forme. Je pense mériter un peu plus de respect. Non seulement en tant que supérieur là pour t’aider à t’améliorer, mais aussi en tant qu’homme. Je m’efforce de vous respecter, faites de même. »
« C’est du respect de me martyriser le genou ? »
« Combien de temps as-tu eu mal ? »
« … »
« Voilà. Je ne martyrisais pas, en faisant se plier ton genou je voulais que tu te détendes les muscles des cuisses. C’est à force d’acharnement qu’on réussi. Quitte à souffrir un peu pendant un moment. Tu n’es pas prêt à ça peut-être. »
« Bien sûr que si ! Je ne poserai plus de problème. »
« Bien, alors nous n’aurons plus à reparler de tout ça j’espère. Mais la prochaine fois que tu me parleras comme à un moins que rien, c’est dans mon bureau que ça se passera. »
Le bureau n’est pourtant qu’une simple pièce, mais sortit de sa bouche ça semble comme une sentence alors je hoche seulement de la tête et m’en vais pendant qu’il boit quelques gorgées d’eau. Encore une fois, il ne semble pas du tout fatigué par tout ça alors qu’en vestiaire, nous sommes tous affalés sur les bancs, sans respiration ou presque.
« C’est un tyran. »
« C’est un dieu, nuance. »
« Ah ! »
« Quoi ? »
« Je me le remets ! »
« Eh ? »
« Je me disais bien que j’avais déjà entendu ce nom et vu bouger ce corps au moins une fois. C’est Matsumoto Jun ! »
« Explique là parce que… »
« Matsumoto Jun ! Le grand gagnant toute catégorie de la session danse d’il y a 2 ans ! Celui qui a battu tous les concurrents les uns après les autres pendant des mini Battle. Je regardais ça à la télé et je te jure que c’était impressionnant ! On devrait s’estimer heureux de l’avoir en coach. »
« C’est quoi une session danse ? » demandé-je en remettant mon pantalon.
« Nino, Nino, Nino…C’est un concours avec plusieurs catégories de danse : flamenco, rock…même la danse acrobatique ! Généralement un danseur se spécialise et ne passe qu’une seule catégorie, qui se constitue de plusieurs Battle avec d’autres concurrents qu’il faut gagner, avec l’avis du jury et du public. Il est rare, voire exceptionnel qu’un danseur passe toutes les catégories, et surtout les gagne toutes ! Je peux te dire qu’il y en a qui ont fait la gueule ce jour-là… »
« Ils en avaient parlé à la télé. »
« Et pourquoi il n’en a pas refait d’autres, s’il est si doué ? »
« Bah…on ne sait pas, il a disparu pendant 2 ans après ça. Beaucoup disaient qu’on l’avait carrément jeté du haut d’un pont par vengeance ou jalousie ! N’importe quoi. »
« C’est tout de même bizarre qu’il réapparaisse ICI. »
« Je ne te le fais pas dire. »
Je rentre chez moi, pensif. Quelle personne saine d’esprit se retrouverait à la tête d’un Club de strip-tease alors qu’il a un talent exceptionnel ? Pourquoi ne pas avoir fait d’autres concours ? Qu’est-ce qui peut bien se passer dans la tête de Matsumoto Jun ?
Comme je ne commence en tant que danseur que la semaine suivante - m’a informé le directeur suite à mon manque d’entraînement - je continue d’être un strip-teaseur normal, c'est-à-dire que je continue à laisser les autres me peloter. Mais là je fais bien attention et je fais en sorte que mes clients dépensent des sous au bar ou pour moi. En mettant le tout dans la corbeille le soir-même, évidemment surveillée par Matsumoto lui-même, je vois qu’il a un léger sourire en voyant ma donne et un regard qui, je pense, veut dire « continue comme ça ». Je ne cherche pas à l’impressionner, juste à rester ici.
Je vais à chaque entraînement et je m’exerce aussi la journée chez moi. Le lundi, je me suis entraîné toute la journée avant d’aller à la séance et prouver à mon cher directeur que je pouvais prendre du service dès cette semaine. En voyant mes progrès, il a juste hoché de la tête d’un air absent.
Donc aujourd’hui c’est la première fois que je danse sur scène, devant tout le monde et j’ai le trac. Bah oui quoi, ce n’est pas qu’un strip-tease, c’est tout une performance ! Du physique aussi. Une seule erreur et le public ne vous aime pas…Donc c’est à moi de passer, je sue tellement que c’en est effrayant. Mes mains sont moites et même si je suis déterminé, mes jambes sont flageolantes. Au fond de la salle Matsumoto est là, toujours élégant, toujours sublime, toujours parfait…et toujours avec ce regard qui vous transperce, cherchant la moindre erreur. Plus qu’une preuve pour moi-même, c’est aussi pour lui que je vais danser, pour lui prouver que je ne suis pas qu’un gamin sans compétence bon à se faire peloter par des vieux alcooliques. D’ailleurs on peut déjà voir quelques personnes de classe moyenne dans la foule. Comme si hop ! Matsumoto Jun est là alors toutes les personnes de bonne famille le sont aussi. Bref, pas le temps de penser à ça.
La musique commence, je compte les temps…et merde, je les ai loupés. Encore. Pourtant je m’étais sauvagement entraîné à commencer au bon moment ! Je me rattrape avec le second mouvement, mon coup de bassin est parfait, mon regard aussi, je le sais. Déjà certain me bavent dessus et au fond, le directeur a pris son menton entre ses mains en se penchant en avant, fronçant les sourcils. Ça finit de me déconcentrer d’avantage, ma main moite glisse sur la barre en fer et je tombe. Des soupirs agacés et déçus parcourent la salle alors que je me relève dans une ultime tentative de plaire, mais c’est trop tard. J’ai échoué. Et Matsumoto n’a pas bougé.
Oh oh oh...oups 8D Alors selon vous, que va-t-il se passer dans le chapitre prochain ? Motus et bouche cousue 8)
Merci d'avoir lu et laissez un commentaire ;) To be continued...