Titre : Take me far away
Auteur :
biditochePairing : Sakumoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun)
Rating : R, NC-17
Genre : Au, fantasy, romance
Résumé : Voilà des années déjà que les hommes de la famille Sakurai meurent jeunes : 20-25-30 ans...ils succombent l'un après l'autre. Je suis le dernier, Sakurai Sho, bientôt 19 ans. Orphelin, sans attache ni famille, j'ai fait la connaissance d'une personne qui pourrait m'emmener loin, bien loin de tout ce que je connais déjà...Mais à quel prix ?
Nous avons pris le bus jusqu’à la campagne et nous sommes retrouvé dans un grand champ remplis de fleurs. Ça sent tellement bon la nature, la liberté ! Peu importe que je doive être en mathématique ou en anglais, je m’en fous de tout ça ! Je préfère courir dans les champs jusqu’à en avoir mal aux jambes, Jun à mes côtés. J’ai abandonné ma cravate quelque part, ma chemise sort depuis longtemps de mon short et elle est ouverte sur plusieurs boutons pour me laisser respirer. Je cours comme un fou après lui, qui ne semble jamais essoufflé. Nous finissons par nous allonger à même l’herbe avec un sourire heureux.
« Aaaah, je vais avoir des courbatures demain ! »
Dit Jun en s’étirant. Je le regarde faire et mes yeux s’attardent sur son nombril à l’air libre, du fait de son t-shirt qui a remonté dans le mouvement de ses bras. Il a la peau blanche et elle a l’air douce, c’est tentant de la toucher. Son ventre est tout plat et je me sens tout chose quand ses hanches se tortillent avant qu’il ne rebaisse les bras et me retire cette vue.
« Sho, ça va ??? T’es tout rouge…t’es sûr que tu n’as pas trop couru ? »
Je détourne le visage, gêné. Je ne sais pas ce qui me prend, ce n’est pas dans mes habitudes de réagir comme ça. Et sa prochaine question ne m’aide pas à reprendre contenance et me déstabilise, plutôt. Me surprend.
« Tu as déjà été amoureux ? »
Malgré mes émotions un peu bizarres, je prends le temps de réfléchir à cette question, avant de hocher négativement de la tête.
« Non, jamais. Et toi ? »
« Une fois… »
« C’était bien ? »
« Incroyable. C’est tellement agréable d’être amoureux de quelqu’un qui t’aimes aussi… »
« Et…vous avez fait…des choses ? »
Ouhlà, dans quoi je m’embarque exactement ? Ce n’est pas du tout mon sujet de prédilection…je suis un complet ignare en la matière ! Je n’ai même jamais vu de porno…Jun se tourne sur le côté et me sourit bizarrement.
« Eh bien, ça dépend de ce que tu appelles « choses ». On s’est embrassé, on s’est tenu la main, on s’est touché à des endroits intimes et…on a fait l’amour. »
« L’amour…entre…hommes ? »
C’est encore plus bizarre pour moi de demander. Ça me parait si naturel comme amour, mais en même temps si compliqué…
« Oui. Si tu n’as jamais été amoureux Sho, as-tu déjà embrassé quelqu’un ? »
« Faut-il être amoureux pour embrasser ? »
« Pas forcément, mais si on veut en profiter vaut mieux l’être. »
« Non, jamais. »
« Tu as envie de savoir ? »
« Quoi ? »
« Ce que ça fait, d’embrasser et d’être embrassé. »
« Je ne sais pas…est-ce que…ça ne va pas te gêner de faire ça avec moi ? »
« C’est juste pour te montrer. Je t’ai dit que je peux t’apprendre des choses et sans avoir besoin d’une salle de classe ! »
Je ris nerveusement avant de me mordre la lèvre…puis je me redresse un peu à mon tour, avec beaucoup de résolution.
« Ok. »
Je ne sais pas, je suis soudainement curieux. J’ai envie de savoir, parce que la phrase de Jun me tourne sans cesse dans la tête. Qui sait ce qui pourrait arriver ? Si je ne le fais pas tout de suite, qui sait quand je pourrais le faire ? Et si je pourrais le faire un jour ? Et puis j’ai tellement confiance en lui…Peut-être que je lui confierai ma vie, alors un simple baiser…le premier…non, ça me semble presque normal que ce soit le cas. Il va juste m’apprendre, pas vrai ?
Il devient étrangement sérieux tout à coup, il ne plaisante plus, donnant à cet acte une dimension moins joueuse qu’elle ne le semblait de prime abord. Je le vois se rapprocher de moi avec douceur, comme pour ne pas me brusquer et bientôt, comme cette fois-là sur le toit, nos visages sont proches l’un de l’autre. Je sens mon cœur dans ma poitrine faire des folies tellement j’appréhende ce moment, mes mains serrées deviennent moites et j’ai chaud alors que pourtant, on n’a encore rien fait. Je sais juste qu’il me regarde fixement sans rien dire, comme s’il attendait quelque chose. Un moment, il semble hésiter. Pourquoi ? C’est lui qui m’a proposé après tout…Peut-être est-ce ma léthargie qui le fait douter ? Je ne veux pas le laisser croire que je me force, j’ai vraiment envie de connaître ça. Quand il en parle, ça semble tellement bien…Moi, ça fait tellement longtemps que je ne ressens plus d’amour ou n’en reçois pas. Peut-être que si j’avais encore ma maman ou ma sœur ça arriverait, mais sans personne…avec juste des orphelins dans la même misère que moi et qui s’en vont au compte-goutte, c’est impossible de s’attacher. On ne sait pas qui partira le jour prochain, qui restera…Alors on est frères, on est sœurs de misère amoureuse mais c’est tout. Si on s’attache, on sait tous qu’on le regrettera un jour, qu’on en souffrira. Je ne veux pas souffrir d’avantage mais je me rends compte que si j’ai toujours réussi à mettre un peu de distance sentimentale entre les orphelins et moi, avec Jun…j’ai tout de suite franchi la barrière. C’est mon ami, mon confident, mon air…il sait tout de moi. Et c’est agréable d’avoir une personne comme ça, je m’en rends compte. Alors, ce doit être aussi bien d’être aimé, pas vrai ? Aimé d’amour vrai.
C’est moi qui m’approche pour lui faire savoir qu’il peut faire ce qu’il a à faire, que je l’attends. Nos bouches se frôlent, c’est une sensation vraiment bizarre qui me tenaille le ventre. Je sens le moment si proche que j’en ai des frissons…de plaisir ? Et en même temps c’est atroce, cette attente…Puis, toujours aussi doucement, il mets ses doigts fins sur ma joue et vient poser ses lèvres sur les miennes. J’ai tout de suite fermé les yeux, l’imitant. J’ai trouvé ça très court, tendre, infiniment délicat. Sa bouche n’a été presque qu’un effleurement. Est-ce ça, un baiser ?
« Alors ? » me demande-t-il.
« C’est…rapide ? »
« Parce que ce n’était qu’un smack. »
« Un smack ? Parce qu’il y a autre chose que ça ? »
« Il existe des tas de baisers différents. On peut dire qu’il y a des…niveaux. Là c’était le niveau le plus bas ! »
« Et…tu…tu me montrerais les autres ? Pour que j’apprenne hein ! »
Je ne veux pas qu’il s’imagine que je profite de lui ou…autre chose. Je veux juste savoir ce que ça fait. Tout le monde le fait à l’école alors pourquoi moi, je devrais en être ignorant ? Même si la vision de ces élèves les bouches collées comme des ventouses me répugne un peu…Jun a un petit air surpris avant de sourire en se mordant la lèvre. Il est mignon, quand il fait ça…vraiment mignon…Sans un mot, il s’approche encore de moi, pose cette fois sa main sur ma nuque avant de me tirer vers lui pour mettre sa bouche sur la mienne. Je ferme de nouveau les yeux et attends pour voir ce qu’il se passe. Ses lèvres, cette fois, se mettent à bouger contre les miennes et je sens que cette fois, il m’embrasse vraiment. J’essaye de l’imiter, goûtant à cette magnifique bouche sucrée. Cette fois, ça dure un peu plus longtemps et je commence vraiment à ressentir quelque chose. Mes battements de cœur s’accélèrent à chaque fois que ses lèvres reprennent les miennes et je n’ai pas envie que sa main quitte ma nuque. C’est tellement agréable…avec les rayons du soleil qui touchent mon visage, j’ai l’impression d’être une marmite en pleine ébullition !
Il s’écarte un peu de moi et je rouvre les yeux.
« Il y a ça et ensuite… »
Jun revient aussitôt à la charge et reprend mes lèvres comme si lui-même avait du mal à se retenir. Je le sens moins hésitant, plus confiant, plus assuré…Il m’embrasse encore comme la fois d’avant quand, brusquement, il se met à attraper ma lèvre inférieure des siennes et la suçote, la mordille avec tellement d’adresse que j’en ai des papillons dans le creux du ventre. Ça, je n’arrive pas à l’imiter alors je le laisse faire, savourant la sensation de cette petite chaleur qui se répand dans mon corps comme une traînée de lave sur un volcan. Je soupire tellement ça me fait du bien, tellement j’apprécie ce qu’il me fait. Serait-ce…de la passion que je ressens chez lui ? Sa prise dans ma nuque se raffermit et nous nous rapprochons encore, nos corps se frôlant. Je ne sais pas quoi faire de mes mains, mes bras restent le long de mon corps comme un vulgaire pantin. J’ai l’impression que mes lèvres rougissent et enflent plus il joue avec. Cette fois encore, ça dure plus longtemps et il s’écarte de la même manière. Sauf qu’à présent, il a les joues probablement aussi rouges que les miennes et son regard luit. Ce n’est pas un reflet du soleil, c’est autre chose…Ses yeux me paraissent moins sombres, ils ont un éclat différent. Je pensais que c’était le dernier niveau mais il faut croire que non quand, de nouveau sans un mot, il vient cette fois se coller à moi pour m’embrasser. J’essaye de l’imiter, de le suivre, de faire honneur à cette leçon qu’il me donne comme le bon élève que je suis mais mes émotions font le yoyo, je n’arrive plus à penser correctement à ce que je dois faire ou ne pas faire. Pour que ça lui plaise, à lui aussi. Il revient mordiller ma lèvre et sans m’en rendre compte, j’entrouvre un peu plus la bouche. Je sens alors quelque chose de chaud et humide caresser mes lèvres, passer la barrière de mes dents pour rentrer dans ma bouche. Je suis d’abord surpris, est-ce ça l’étape suivante ? Sa langue vient titiller la mienne, l’invitant à jouer, à bouger comme elle et dans un soupir, je l’imite. Nous sommes cette fois collés l’un à l’autre, comme ces élèves dans les coins sombres de la cour sauf que nous, nous avons tout l’espace que nous voulons. Je pose sans m’en rendre vraiment compte ma main libre sur sa hanche un peu découverte et caresse sa peau qui est aussi douce que je me l’étais imaginé. Jun passe sa jambe par-dessus ma taille, nos bassins se frôlent, se touchent, se collent l’un à l’autre alors que nos deux bouches ne se quittent plus. Il gémit et j’ai eu peur un instant d’avoir mal fait mais quand je l’entends reproduire ce son à nouveau, je comprends que c’est du plaisir. Le même que le mien. Sa main dans ma nuque remonte dans mes cheveux et me les décoiffe au passage mais je m’en fous. C’est tellement bon tout ça, je ne veux pas que ça s’arrête…
Mais nous arrivons bientôt à court de souffle et il s’écarte de moi le premier, picorant mes lèvres une ou deux fois avant de me lâcher. Moi aussi je retire ma main de sa hanche, un peu gêné de l’y avoir posé sans son accord.
« Tu embrasses bien Sho, pour une première fois ! »
« J’ai un b-bon professeur…il faut dire… »
Je me mords la lèvre et son index vient dégager ma lèvre de mes dents. Je reste sans rien dire alors que son doigt joue avec ma bouche, l’entrouvrant peu à peu et il revient m’embrasser au niveau numéro deux. Je le suis, je l’accompagne, jusqu’à ce qu’il s’écarte pour de bon. C’était quoi ça, un extra pour avoir réussi l’exercice ? Mon cœur bat encore à tout rompre de cette étreinte que nous avons échangée, presque passionnée. Est-ce normal ?
« Où est-ce que tu as appris, toi ? » finis-je par lui demander après avoir retrouvé ma voix et surtout, du souffle.
« Avec celui que j’aimais. Il m’a tout appris, il était très doué. »
« Il n’est plus là ? »
« Non, il est parti. »
« Il t’a quitté pour quelqu’un d’autre ? »
Comment est-ce que ça pourrait être possible ? Même en étant que son ami, je ne m’imagine pas le laisser tomber pour une autre personne…il est tellement exceptionnel !
« Non, il est mort. »
« Oh…je suis désolé… »
« Ne t’en fais pas, c’était il y a longtemps ! »
Il y a longtemps ? Mais il n’a que 18 ans ! Qu’appelle-t-il « longtemps » ? Six mois ? Un an ? Deux ans, pas plus.
« Tu es triste qu’il ne soit plus là ? »
« Beaucoup…je l’aimais énormément. J’aurai donné ma vie pour lui. Mais tu sais, tout ne se passe pas comme on le voudrait. C’est pour ça que…Sho, il faut absolument que tu profites de ce qu’on te donne. Tout ça…la vie…c’est court, elle peut s’arrêter n’importe quand. Du jour au lendemain, tu peux tout perdre. Alors ne laisse rien passer, vis pour toi. »
Mais…comment au juste ? Qu’est-ce que je veux vraiment ? Passer ma vie à faire ce que nous faisons ? J’aimerai…mais je ne suis pas dupe. On ne peut pas vivre comme ça…il faut un travail, de l’argent…où trouverai-je tout ceci si je ne vais pas à l’école, si je continue à buissonner avec Jun ? Tout semble si simple quand il en parle…
Il me pousse soudainement en riant et je dévale la pente en roulant dans l’herbe, me laissant emporter sans chercher à m’arrêter. Elle n’est pas très forte mais assez pour qu’on descende assez facilement ainsi et je m’arrête en bas, essoufflé, alors que je sens un poids atterrir sur mon torse. Je me rends compte que j’avais fermé les yeux et les rouvre pour voir Jun, au-dessus de moi. Il est presqu’à califourchon sur moi, me surplombant, son visage face et proche du mien. Je ne bouge pas alors qu’il me caresse la joue avec tendresse, une petite lueur triste dans ses yeux redevenus sombres. Que se passe-t-il dans sa tête en ce moment-même ? J’aimerai tant le savoir…
« Pourras-tu un jour aimer à nouveau ? » murmuré-je alors que je sens son souffle chaud contre ma peau.
« Tu veux dire, aimer quelqu’un d’autre ? »
« Hun. »
« Qui sait…l’amour ne se commande pas. »
« Même…moi ? »
Il me regarde avec un air surpris et j’ai l’impression d’être allé trop loin dans la théorie. Je vais pour m’excuser et rectifier le tir mais il pose son index sur ma bouche pour m’empêcher de parler.
« Surtout toi. »
Je reste choqué par ses propos, n’en saisissant pas tout à fait le sens et nous nous regardons un petit moment sans rien dire. J’ai terriblement envie qu’il m’embrasse à nouveau comme tout à l’heure mais il se relève brusquement, me rendant ma mobilité. Je le sens s’éloigner plus que je ne le vois faire et je reste allongé sur l’herbe, interdit. Surtout…moi ?
Le reste de l’après-midi est étrange après cela. Sa main dans la mienne a encore trouvé un nouveau sens. Comme les baisers, il y a des niveaux et j’ai l’impression d’être passé au suivant. Elle est douce, chaleureuse, je n’ai pas envie de la lâcher ni qu’elle me quitte. Après nous être promenés, nous nous asseyons contre un arbre et regardons ce qui se passe autour de nous. Les oiseaux, la maison au loin avec le fermier, sa femme et ses enfants, un cheval qui galope dans la prairie d’à côté, le ciel bleu sans nuage…tout me parait plus beau en sa compagnie. Nous ne parlons pas vraiment…y en a-t-il réellement besoin ?
Je n’ai pas envie de le quitter ce soir-là. Je veux monter sur le toit et dormir sur un futon avec lui, dans son petit cabanon précaire. Je m’en fous du lit, du petit-déjeuner préparé, des draps propres et du chauffage du pensionnat. Je ne veux pas attendre trois jours avant de le revoir, ni même trois heures. Je veux être avec lui tout le temps parce qu’il est le seul à me comprendre. Pourtant…il me force à rentrer là-bas. Je ne comprends pas…s’il me fait sécher les cours, pourquoi ne pas le faire avec la nuit aussi ? Ou alors il cache quelque chose qui l’empêche de me garder à ces côtés une fois la nuit tombée ? J’aimerai tant savoir…Je voudrais qu’il m’emmène loin de ce pensionnat, de cette école, de tout ça…Le retour à la vie réelle est dur et tout me parait plus sombre.
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Il se passe une semaine entière sans qu’on ne se revoie et j’ai largement le temps de réfléchir à cette après-midi à la campagne. Je pense surtout aux baisers que nous avons échangés et à ce que j’ai ressenti. Faire ça parait répugnant quand ce sont les autres qui le font mais quand c’est Jun…c’est beau. C’est agréable et j’ai eu envie de ce contact toute la semaine. Je me sens bizarre, je souris rien qu’en pensant à lui, à ce que nous allons faire ensemble dès qu’il reviendra me chercher et mes joues sont chaudes dès que je l’imagine m’embrasser à nouveau. La leçon ne continuera pas, je le sais. Elle est terminée mais…alors pourquoi j’ai terriblement envie de recommencer ? J’ai cette impression de l’avoir toujours eu à mes côtés, de le connaître depuis des années alors que ça ne fait que quelques semaines seulement ! J’aimerai pouvoir mettre un mot sur ce sentiment mais le seul que je trouve et dont il m’a parlé…je ne l’ai jamais essayé. Il me fait un peu peur et les conséquences, encore plus. Et si je le perdais ?
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« Jun ? »
« Mmmh ? »
Assis contre le mur du toit, je regarde mon ami allongé dont la tête repose sur mes cuisses. Il lit un des livres que je lui ai apporté avec tellement de passion que j’ai eu peur de le déranger. Surtout pour ça. Il ne lève pas les yeux vers moi mais je sais qu’il m’écoute.
« Je crois que je suis amoureux de toi. »
Je me dis tout de suite que je n’aurai pas dû le lui avouer. Je vois son regard quitter son livre et se porter sur moi alors que je deviens aussi rouge qu’une tomate. C’est étrange, je suis le plus vieux et j’ai pourtant l’impression d’être le plus ignare de nous deux. Le plus innocent. Mais il fallait que je lui dise, je ne pouvais pas garder ça pour moi et comme je ne sais pas encore mettre de vrais mots sur ces sentiments, je ne porte pas d’affirmation directe. Je crois, oui…je ne suis pas sûr que ce soit ça parce que je ne l’ai jamais éprouvé avant. Jun pose calmement son livre avant de se redresser. Je replis mes jambes en le regardant faire et il se glisse entre, se mettant à genoux devant moi avec un regard sérieux. Cette pose me dérange.
« Tu crois ? »
« Je…Je n’ai pas l’habitude, je ne suis pas sûr que ce soit ça… »
« Dis-moi ce que tu ressens. Je peux peut-être t’aider à savoir. »
« Est-ce vraiment important ? »
« Dis-moi, Sho. »
« Je…j’ai…j’aime être avoir toi, j’aime quand on se touche, ta présence m’apaise. Je me sens bien et heureux, ça n’était jamais arrivé avant. J’aime quand tu me souris, quand tu me parles mais aussi quand tu ne dis rien et que tu me regardes - même si ça me gêne un peu. Quand je suis avec toi, j’ai l’impression…que j’ai trop chaud, que mon cœur bat tellement qu’il va exploser, comme une bombe. Parfois je perds mes mots. J’ai tellement envie d’être avec toi, de rester près de toi…je ne veux jamais partir de ce toit. Je me sens triste quand tu t’éloignes, tu sais…c’est insoutenable. Et…il m’arrive souvent…de vouloir que tu m’embrasses encore parce que c’est peut-être la plus belle chose qu’on m’ait faite de toute ma vie… »
Je le regarde, un peu inquiet que tout cela lui ait fait peur. Je sais qu’il est fort amoureux de son ancien petit-ami et que je ne serai jamais capable de le remplacer mais…je me dois d’être honnête avec mes sentiments. Avec lui. Un doux sourire apparait sur son visage et il me caresse la joue du bout des doigts.
« Tu es amoureux, Sho. »
« Tu n’es pas obligé de répondre à ça, je voulais juste…je ne sais pas… »
« Je t’aime aussi. »
Ces quatre mots me font tellement de bien que je pousse un soupir soulagé. Mon cœur se gonfle de joie et je bats des cils plusieurs fois, n’arrivant pas à y croire. Il se rapproche de moi entre mes jambes et soudainement, cette position presque intime ne me gêne plus. Parce qu’on s’aime. On s’aime…
« J’ai l’impression de te connaître depuis toujours… » murmuré-je. « Je pourrais…mourir pour toi… »
Il fronce les sourcils et secoue la tête, avant de détourner le regard. Il ferme les yeux, les plisse bien fort alors que je reste un peu béat devant sa réaction. Suis-je allé trop loin pour une première déclaration ?
« Sho je…je dois te dire quelque chose. C’est imp… »
« Embrasse-moi. S’il-te-plait. »
Je n’ai pas envie d’entendre un « mais » ou un « non ». Son air grave et sérieux m’a fait si peur ! Je le supplie du regard et il ne continue pas sa phrase, posant ses deux mains sur mes épaules avant de se pencher pour m’embrasser. Nous commençons directement par le niveau deux et embrayons sur le trois, puis le quatre sans même prendre de pause. Je passe mes bras autour de sa taille pour le serrer contre moi alors qu’il fait de même avec mon cou. Nous nous embrassons avec passion et je sens de nouveau ces petits papillons dans le creux de mon ventre. Nos langues jouent une jolie danse sensuelle et endiablée et je finis sans souffle, les joues pivoines et les sens exacerbés. Sans un mot, il pose un léger baiser sur le coin de ma bouche puis descend dans mon cou, me faisant doucement soupirer. C’est la première fois qu’il me fait ça et chacun de ses gestes est toujours plus agréable que les précédents. Je le laisse faire ce qu’il veut, penchant un peu la tête en arrière pour lui donner accès et il descend ainsi jusqu’à mes clavicules, avant de remonter jusqu’à ma bouche qu’il reprend avec passion et envie. Nous nous embrassons longtemps ainsi avant de nous arrêter.
« J’ai eu peur que tu me rejettes » dis-je soudainement « parce qu’avec ton ex…enfin… »
« Je t’aime depuis le début Sho. »
« Ah bon ? » fais-je en clignant des yeux, hébété.
« Oui…mais je pensais que ça ne serait pas réciproque. On est tellement…différents. »
« J’ai l’impression que nous sommes pareils, moi. »
« Si tu savais… »
« Alors dis-le-moi. Dis-moi cette chose si importante que tu voulais m’annoncer tout à l’heure. Je peux tout entendre ! »
« Je te le dirai…une autre fois ! »
Je fronce les sourcils. Est-ce que ça a un rapport avec le fait que je ne sache quasiment rien de son passé, de ses parents ou de sa vraie maison ? J’ai vraiment de plus en plus de peine à croire qu’il passe toutes ses journées à ne rien faire…
« Je peux le garder encore un peu ? » me demande-t-il en me montrant le livre par terre.
« Bien sûr, je t’en apporterai d’autres la prochaine fois. »
« Merciiiii ! »
Et il revient m’embrasser avec fougue, faisant battre mon cœur à tout rompre.
« Un jour » murmure-t-il à mon oreille « je t’apprendrai à faire l’amour. »
Il rit alors que je rougis comme le vierge que je suis et son rire me transporte. Il est tellement magnifique…que j’en oublie cette chose qu’il devait absolument me dire.
To be continued...
Note : Fufufu ça se concrétise entre nos deux amoureux-amis xDDDD On passe aux choses sérieux et on va un peu plus loin, quitte à rentrer dans les...ennuis ? ;) Vous verrez bien :D Merci pour votre lecture et com ♥ N'hésitez pas à dire ce que vous en pensez :)