биометрия в XIX веке

Jul 17, 2022 22:10

На языке оригинала (французский), из недр Галлики Великой и Прекрасной.
Оставим пока выстаиваться темы о портретах в терракоте, бронзе и в масле, привожу обещанный текст, в "поимке" которого не обошлось без собственно Фуше, или м-ль Людмила выказала таким образом благодарность за папенькины портреты ))
Автор - Анри Мало, (04/03/1868 - 17/03/1948).
BARERE JOUE SOUS JAMBE LA POLICE DE LA RESTAURATION
- Барер играет под ногами полиции реставрации
(писать "реставрация" с заглавной буквы не могу - даже клавиатура протестует).

Un des plus notoires conventionnels, Barère, joua sous jambe les agents du comte Anglès et du comte Decazes.
Bertrand Barère- de Vieuzac, tarbais, avocat au Parlement de Toulouse, homme de lettres fécond, avait soixante ans en 1815. On connaît son rôle pendant la période aiguë de la Révolution. Infatigable et brillant rapporteur, il abattit beaucoup de besogne, et quelques têtes, dont celle de Louis XVI. Il sut se concilier des sympathies. Le 9 Thermidor, il se trouvait en situation de triompher avec ou contre Robespierre, le cas échéant. On a été jusqu'à prétendre qu'il tenait en poche deux discours, contradictoires, de manière à parler opportunément suivant les circonstances.
Malgré toute son habileté, il ne prévit pas exactement le sens. des événements consécutifs à la chute de Robespierre. Contraint de se retirer du comité de Salut public, il fut dénoncé et condamné à la déportation. Emprisonné à Saintes, il s'évada, et se tint caché jusqu'au 18 Brumaire. Alors, il reparut, pour publier des éloges du Premier Consul, en même temps que des diatribes contre les Anglais.
Sûrement, l'ombre de Fouché le protégeait. Sous l'Empire, Barère cultiva les belles-lettres en toute tranquillité. Il revint à la vie publique pendant les Cent Jours et siégea à la Chambre des Représentants. L'article 2 de l'ordonnance royale du 24 juillet 1815 l'atteignit. Fouché, duc d'Otrante, était redevenu ministre de la Police depuis le 9 juillet, après une courte éclipse. Barère se sentait toujours protégé, mais il ne lui fallut pas moins se conformer à l'ordonnance.
Il obtint sans peine de Fouché le passeport nécessaire. Malheureusement, le colonel prussien Pful, commandant d'armes de Paris, refusa son visa. De là, un dossier de police.
Il s'ouvre par une lettre de Barère adressée au préfet Decazes; datée de Paris, le 27 juillet 1815, elle ne parvint à destination que beaucoup plus tard, puisqu'elle est zébrée, dans le coin, en haut et à gauche, par cette observation hâtive et mécontente : « Envoyer le passeport au visa du Prussien. Comment cette lettre du 27 n'est-elle mise (en surcharge) sous mes yeux qu'auj...ui. » Et un D.
La lettre de Barère expose : « Monsieur le Baron, quelque désir que j'aie de me conformer exactement aux ordres de S.M., il m'est impossible d'arriver dans mon département des Hautes-Pyrénées, puisque M. le général Prussien Pful m'a refusé trois fois de suite le visa. Enfin aujourd'hui, voyant approcher Je terme prescrit par l'ordonnance du roi, j'ai exigé que l'on mît le refus de visa, afin de le constater aux yeux de la préfecture et du ministère de la Police générale.
« J'ai l'honneur d'adresser à votre autorité, Monsieur le Baron, le passeport que j'ai obtenu de S. Ex. Mgr le duc d'Otrante, en vous priant de me faire donner par votre influence le visa prussien, sans lequel il est impossible que je parte pour mon domicile où est ma famille et ma fortune.
« En attendant que j'obtienne ce visa, je vous prie de me permettre de me placer 'tt Paris sous votre surveillance n'ayant rien tant à cœur que de prouver à Sa Majesté ma soumission à son autorité, et mon sincère dévouement au gouvernement. L'extrême bonté avec laquelle vous avez bien voulu me parler il y a deux jours, me fait espérer le succès de ma demande.
« J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect, Monsieur le Baron, votre très humble et très obéissant serviteur. B. Barère, rue Le Pelletier, n° 6. »
Le surlendemain, il se demande s'il ne pourrait obtenir de Fouché la permission de demeurer à Paris. Il table sur ses soixante ans et son mauvais état de santé. Il joint à sa lettre, assez tourmentée d'écriture, une attestation de son médecin et une de son chirurgien, qui le déclarent atteint d'une affection grave à la rétine, exigeant des soins constants et un régime sévère, et aussi « une humeur rhumatismale acrimonieuse ». Il ajoute comme raisons « sa fortune ruinée par les événements et la proscription qu'il a éprouvées depuis vingt-et-un ans » ; puis, « l'état de trouble et d'agitation dans lequel se trouvent les pays qu'il devrait parcourir ne lui donnent aucun genre de sûreté, vu surtout l'état de diffamation et de persécution personnelle que le Journal des Débats et autres journaux ont organisé contre lui », et enfin le fait que depuis trente ans il est domicilié à Paris.
Il termine ainsi sa lettre : « Dans ces circonstances, M. Bertrand Barère prie Votre Excellence de vouloir bien l'autoriser à résider à Paris sous sa surveillance. Il a dans tous les temps prouvé son dévouement au gouvernement et aux lois de son pays. J'ai l'honneur d'être, avec le plus profond respect, Monseigneur, De Votre Excellence, le très humble et très obéissant serviteur. » La physionomie chafouine de Fouché devait s'éclairer d'un fugitif sourire en lisant cela. Quoi qu'il en soit, et bien que Barère eût fait remarquer que les deux certificats médicaux remontaient à janvier et à février 1814, et ne pouvaient donc avoir été établis pour les besoins de la cause, de ses pattes de mouche fines et pointues, Fouché annota la demande : « Renvoyé à M. le Préfet de Police pour faire constater l'état d'infirmité de M. Barère. »
s La pièce fut donc renvoyée au Préfet. Le jour même, ce dernier chargea le docteur Renoult d'examiner Barère. Le lendemain, le préfet avait connaissance de la lettre de Barère du 27 juillet, et faisait demander immédiatement le visa de son passeport qu'il transmettait lui-même au colonel Pful. Le 3 août, le rapport du docteur Renoult concluait que les affections de la nature de celles dont Barère était affligé sont difficilement contrôlables, mais que, cependant, dans une voiture douce et à petites journées, elles permettent quelquefois le déplacement du malade.
i Le passeport à destination de Barèges délivré par Fouché, porte la date du 17 juillet. Au dos, il est timbré par la kommandantur royale prussienne, le 3 août 1815. Les instructions du préfet de Police ont donc bien été suivies ce jour-là. Mais une mention en français est ajoutée en surcharge à l'annotation allemande : c Ren-voyé : ne pouvant point passer au Dépt des Hautes-Pyrénées. »
Barère ne partit pas. Le 24 septembre suivant, ce fut S. Exc. le duc d'Otrante qui partit du ministère de la Police, congédié par son maître le bon roi Louis XVIII. Le ministre qui le remplaça n'était autre que son ancien préfet, le comte Decazes, lequel reprit Jes poursuites contre les personnes visées par l'ordonnance royale du 24 juillet. Le 7 novembre, le comte Decazes demanda à son préfet, le comte Anglès, de lu'i envoyer le signalement de Barère en même temps que celui de Méhée de La Touche. On chercha ce document aux archives de la préfecture, en vain. On se reporta au passeport demeuré dans le dossier : le passeport portait que Barère « propriétaire » avait 55 ans, ce qui le rajeunissait de 5 ans, mais tous les détails du signalement restaient en blanc. La demande du ministre fut annotée à la Préfecture : « n° j'ai quelqu'idée que Barère a pris un passeport au ministère. Si cela est, il doit être au nombre de ceux délivrés au secrétariat général avec signalement. » Ce qui était faux, puisque ce passeport ne comportait pas le signalement en question.
Le ministre fit chercher dans ses bureaux : il trouva un signalement de Barère. Cette fois, la pièce officielle le vieillissait de 8 ans, et lui en donnait 68. Elle le dépeignait assez bien, il faut le reconnaître. Elle nous apprend que l'ancien conventionnel avait 5 pieds 3 pouces de taille, le nez bien fait, le visage long, la bouche dégarnie à la mâchoire inférieure, le teint blafard, les yeux enfoncés dans l'orbite et de couleur gris foncé, les cheveux noirs et commençant à grisonner, la barbe ordinaire, le front découvert, et enfin les jambes cagneuses.
Et les bureaux du ministre se donnèrent le malin plaisir d'envoyer ce signalement à ceux du préfet, qui « paraissaient » ne pas le posséder. Tous les commissaires de police, les officiers de paix et le colonel de la Garde royale de Paris en eurent communication, du 11er au 5 décembre. Barère n'est plus « Monsieur Barère » comme au temps de Fouché : il est qualifié : « le sr Barère », et, au milieu du mois, le commissaire de police de son quartier annonce que « cet individu » a quitté son appartement de la rue Le Pelletier après la mort de Labédoyère, et l'a laissé, avec son mobilier, aux soins d'un de ses parents, le sieur Carmes, après avoir donné congé pour le 1er janvier 1816. Ce fonctionnaire ajoutait que l'ancien conventionnel vivait depuis longtemps avec une femme Guillebert, rentière,. demeurant rue de Gramont, et possédant une maison de campagne à Saint-Ouen. Il proposait d'y faire faire des recherches.
Quinze jours plus tard, le 30 décembre, l'officier de paix confirma que Carmes occupait toujours l'appartement de Barère, mais certifia que la femme Guillebert demeurait 12, rue Ménards, et non rue de Gramont, que sa campagne était à Epône et non à Saint-Ouen; « mais l'on n'aperçoit le s. Barère ni d'un côté ni de l'autre, et le lieu de sa résidence est un mystère impénétrable. »
Le dossier tourne court : il se clôt brusquement sur un bref rapport du 31 décembre : « Le s. Bertrand Barère recherché par ordre de S. Exc. le Ministre d'Etat, Préfet, n'a point été découvert dans ledit quartier où l'on ne croit pas qu'il se soit réfugié. » Une note ajoute en marge : « Joindre et classer. » Sur la chemise du Dossier Barère, on ajouta les noms du sieur Carmes et de la dame Guillebert. Et le tout s'endormit dans le carton administratif.
Qu'était-il advenu ? Simplement ceci, que Barère, en dépit des recherches et des surveillances, avait glissé entre les doigts de la Police, et vivait tranquillement en Belgique à l'abri de tout méchef. Il y demeura le temps de la Restauration, et rentra en France après la révolution de 1830. Il vécut encore longtemps, en dépit de Ja maladie qui lui interdisait tout déplacement, mais ne l'empêchait pas de filer en Belgique, et ne mourut que 26 ans plus tard, à 86 ans. Elu député en 1832, son élection fut annulée pour vice de forme. Il rentra cependant dans la vie publique comme conseiller général; son grand âge l'obligea à se démettre de ses fonctions en 1840, à 85 ans. Il termina sa longue carrière l'année suivante.
La police intervient : 1790-1850 / par Henri Malo
Автор : Malo, Henri (1868-1948). Auteur du texte
Издатель : (St-Wandrille, Seine-Inférieure)
Дата издания : 1946
Формат : 1 vol. (210 p.) : figure, couv. en coul. ; 19 cm
Идентификатор : ark:/12148/bpt6k33478396
Источник : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 16-LI2-302

p.s. В написании имени Луизии Александрины Гибер ошибка, то ли полиции, то ли А.Мало: вместо Guibert - "Guillebert"

es ist eine alte geschichte, личное это политическое, следствие ведут, политическое это личное, ВФР, Комитеты великие и ужасные

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