... et elles ont rapporté des œufs de Pâques chez moi, en retard certes, mais mieux vaut tard que jamais, n'est-ce-pas ^^ ?
Pour être plus précise, les œufs sont des fanfics. Je parlais déjà à
modocanis dans ce post mon idée d'écrire un petit quelque chose avec ses anges à l'occasion de Pâques. Ces simples écrits présentent, successivement, un Lucifer/Michael avant la chute de Lucifer, une "chasse" aux œufs, et les mésaventures de Michael dans un bar du XXIe siècle en compagnie de Raphaël et de deux démons. Enjoy !
Mauvaise foi, Lucifer/Michael.
Hors des champs de bataille, Michael n'est et ne sera jamais quelqu'un de démonstratif. Se dire que Lucifer - depuis le jour où il s'était mis en tête de « conquérir » son collègue (une façon plus poétique de dire « le mettre dans son lit ») - n'en avait aucune conscience serait un mensonge gros comme un dragon (1). Oh non, il savait très bien dans quoi il avait décidé de s'embarquer et il se doutait que, dans neuf cas sur dix, cela se terminerait par du sang, des larmes (au sens propre comme au sens figuré) et une frustration sexuelle sans fin.
Pourtant, Lucifer avait décidé d'aller jusqu'au bout de son entreprise.
Raphaël appelait cela du sado-masochisme. Lucifer se demandait parfois où il allait chercher tout ça.
Mais, si démonstratif que soit Michael lorsqu'il se battait ou s'entraînait, Lucifer savait qu'il ne pourrait espérer pareille passion en dehors des exercices.
Il lançait des regards noirs à Lucifer lorsque ce dernier s'avisait d'envahir son espace personnel, le faisait taire d'un jet d'épée flamboyante s'il essayait de lui susurrer - même pour le taquiner - des mots doux que Michael qualifierait plutôt comme étant douteux (Ils étaient en train de superviser la création des mammifères marins lorsque Lucifer avait lancé à Michael un « tu me passes plus de nageoires, mon poussin ? ». Raphaël avait tellement rit qu'il faillit ne pas s'en remettre, Lucifer aussi faillit ne pas se remettre... du phénoménal coup de poing qu'il avait reçu de Michael. Heureusement que Raphaël, l'Archange guérisseur, avait été dans les environs). Michael refusait également d'assister Lucifer en quoique ce soit depuis cette scène. Il avait également manqué d'empaler Lucifer avec son épée lorsque l’Étoile du Matin s'était penché pour sentir ses cheveux et avait faillit lui briser le poignet lorsque Lucifer avait laissé balader ses mains là où il n'aurait pas du. Lucifer avait beau être un Archange, il avait souvent du solliciter les dons d'un Raphaël narquois à cette période.
Mais le soir venu, fatigué par ses travaux de la journée (qui aurait cru que la construction de la Terre serait un travail aussi éprouvant ?), Michael, dont l'esprit était alors davantage dominé par un état de semi-transe causé par la fatigue - ce qui rendait son état de raison complètement non-opérationnelle - posait parfois sa tête blonde sur l'épaule de Lucifer. Ce geste était peut-être involontaire ou peut-être Michael était si fatigué qu'il se permettait de baisser ses barrières l'espace d'un instant (… pour être dans le déni le plus complet le lendemain), toujours est-il que, dans ces moments, Lucifer souriait avec satisfaction, posait une main sur l'épaule de Michael et estimait que ce simple geste venant de Michael compensait bien largement tous les chichis qu'il faisait en journée.
(1) Une charmante créature modelée par Lucifer mais dont la création n'avait pas été permise par le Tout-Puissant, craignant que cette créature cracheuse de feu ne fasse pas bon ménage avec les autres créatures déjà crées. Dommage, Michael avait l'air intéressé par cette créature. Il avait fait tourner son épée en regardant les modèles conçus par Lucifer.
La Multiplication des... œufs, les Archanges.
- Tu as vu ? Il y en a plein...
- Le Paradis est envahit !
- Il y en a partout ! On ne peut plus poser son pied ici sans en écraser un...
- Comme l'autre fois avec les canards...
- Qu'est-ce que tout ça fait là ? Pourquoi Il ne s'en est pas débarrassé ?
- Parce que ça doit bien L'amuser, à mon avis...
- Tu crois que c'est tombé comme de la pluie ?
- Tu veux rire ? Avec tout ce qu'il se passe ici, je ne crois pas...
- M'est d'avis que Monseigneur Gabriel est derrière tout ça...
- Oh, tu crois ? Ça ressemble aussi à quelque chose que le Christ aurait fait. Tu te souviens de Thanksgiving ? Il a multiplié les dindes aux marrons et les tartes au potirons...
- Tu crois que c'est Lui qui a multiplié tout ça ?
- Je pense quand même que Monseigneur Gabriel a quelque chose à voir là-dedans... doivent être de connivence...
- Qu'est-ce qu'on fait ? On prévient Monseigneur Uriel ?
- Il va pas être content...
- Il est jamais content.
*
Uriel se leva de son siège.
- Archanges ! déclara-t-il d'un ton qui se voulait solennel, ce qui n'avait pas beaucoup d'effet puisque sur la totalité des Archanges, seuls deux étaient présents - hormis Uriel - et encore, Uriel avait dut user de ruse et de menace pour persuader Michael et Raphaël de venir (ruse pour Michael, menace de rajout de travail pour Raphaël).
Affalé sur son siège avec l'air de quelqu'un qui s'ennuyait à mort, Raphaël avait la tête en arrière et observait distraitement le plafond. Michael, les pieds reposant sur la table, se curait les ongles avec son épée. Pas découragé, Uriel poursuivit.
- Cette réunion a pour but de mettre... certaines choses au point.
Ses compagnons restèrent de marbre. Uriel se racla la gorge.
J'ai cru comprendre... que depuis ce matin, le Paradis avait subit une invasion aussi soudaine que pénible.
Il se tut un moment, faisant durer le suspense.
- Mes amis, l'heure est grave, le Paradis est envahit par des œufs de Pâques ! Une myriade d’œufs en chocolat ! La question est : qui est responsable ?
- Tu crois qu'on le sait pas déjà, qu'on est envahi par ces sucreries ? grogna Michael, ce n'est pas ça le plus grave ! Quelqu'un s'est introduit dans mes appartements pour mettre un ruban autour du cou de mon dragon et pour lui mettre un serre-tête avec des oreilles de lapin sur la tête !
- Sérieusement ? pouffa Raphaël. Certains regorgent d'imagination ici ! (Uriel ne pouvait dire s'il s'agissait de sarcasme ou non)
- Mes amis, reprenez-vous ! s'exclama Uriel, exaspéré, si je dis que l'heure est grave, c'est que l'heure est grave !
- La ferme Uriel, répondit Michael, avec toi, l'heure est toujours grave. Le plus important est de retrouver le coupable, et je sais très bien qui trouver...
Un bruit assourdissant les firent se relever la tête pour regarder en direction de la sortie. Leurs regards se croisèrent et un seul mot sortit de leurs lèvres :
- Gabriel.
Poussés par la curiosité, ils quittèrent la salle de réunion pour voir ce qu'il se passait.
Ils eurent d'abord du mal à voir avec la montagne d’œufs en chocolat.
Uriel était effondré.
- Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ? Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ? Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Une voix venant du haut de la montagne l'interpella :
- Youhou ! Raph ! Riri ! Mickey ! Je suis en haut !
Ils levèrent tous la tête et virent Gabriel en haut de la montagne. Celui-ci leur fit un signe puis s'installa sur une planche en bois apparue de nulle part et fit une descente vertigineuse tout en poussant des "YOUHOUUUUUU" joyeux et assourdissants.
Uriel, Michael et Raphaël reçurent une pluie d’œufs au passage.
Gabriel se redressa aussi vite qu'il était descendu.
- On fait des œufs de Pâques ! dit-il d'un ton joyeux. Venez voir ! C'est rigolo !
Malheureusement pour lui, l'enthousiasme de Gabriel n'était pas contagieux, cela ne l'empêcha pas d'entraîner ses compagnons avec lui à sa suite. Derrière la montagne d’œufs en chocolat se trouvait Jésus Christ qui multipliait des œufs en chocolat sous les yeux émerveillés de quelques Saints qui poussaient occasionnellement des "Ooh !" et des "Aah !" avec les yeux semblables à ceux d'un enfant le jour de Noël.
- J'ai ramené des œufs en chocolat ! Il y en a plein sur Terre ! Jésus m'a dit de les ramener pour qu'il puisse les multiplier et en faire profiter tout le monde ! C'est génial, hein ??
- Parle pour toi, siffla Michael. J'ai eu un mal de chien à retirer les oreilles de lapin à mon dragon ! Il avait l'air de les aimer !
- Alors comme ça... Gabriel et Jésus sont de connivence ? fit Raphaël, qui aurait cru ? Je croyais qu'il avait appris à éviter Gabriel, comme tout le monde ici...
- Tu sais bien que le fils à Papa ne fait jamais comme les autres, lui dit Michael.
A côté d'eux, Uriel avait l'air dévasté.
- Ces œufs vont être encore plus difficile à se débarrasser que des confettis...
Les démons de minuit, Uriel, sous-entendus de Lucifer/Michael et de Raphaël/Asmodée, Michael/Raphaël si vous regardez bien.
Lorsqu'il avait fini de terrasser un dragon, ce que Michael préférait, c'était rentrer au Paradis sans être dérangé par qui que ce soit, en particulier Uriel. Ce luxe lui était rarement accordé. Aujourd'hui ne faisait pas exception à la règle. À peine rentré au bercail, la peau recouverte de sang de dragon collant et puant, Uriel était déjà sur son dos et lui demandait s'il savait où diable était passé cet entêté de Raphaël ?
- Comment, commença Michael qui sentait la migraine lui monter à la tête (les anges ne souffraient habituellement pas de ces maux si typiquement humains, mais Uriel avait ce don, quelque fois, de provoquer maux de tête et sentiment d'irritation chez ses collègues), veux-tu que je le sache ? Je ne suis pas sa nounou !
Uriel l'avait fixé avec exaspération.
- Vous êtes toujours collés ensemble, non ? Tu es sensé bien le connaître, c'est ton ami...
- Une véritable sangsue, le coupa Michael. Il y a une différence entre fréquenter et subir quelqu'un.
- Ne fais pas ton difficile, Michael ! s'exclama Uriel, les sourcils froncés, si Raphaël t'exaspérait à ce point-là, tu l'aurais envoyé balader aussi souvent que tu le fais avec moi et Gabriel.
Michael, qui ne voulait pas s'engager dans une longue, pénible et inutile conversation, décida de couper court.
- Abrège : qu'est-ce que tu veux ? Que je le retrouve ?
- Ce serait bien aimable, lui répondit docilement Uriel qui fixait soudainement l'épée, que Michael réajustait à sa ceinture, d'un air méfiant et craintif.
- Tu sais bien, lui dit Michael d'un air narquois, que c'est difficile de retrouver Raphaël quand il a décidé de ne pas être retrouvé. Si ça se trouve, il doit encore être en train de picoler avec des humains, ou pire, des démons, Michael avait sifflé entre ses dents cette dernière partie.
- Je suis d'accord que ce n'est pas raisonnable de la part de Raphaël de boire la boisson du démon en compagnie aussi satanique, répondit Uriel. Mais tel que je te connais, tu n'auras pas de mal à retrouver Raphaël.
- Pas raisonnable ? Un jour, il va lui arriver des bricoles, il ne saura même pas ce qu'il lui arrive ! feula Michael.
- Tu ne t’inquiéterais tout de même pas pour Raphaël, Michael ? lui demanda Uriel avec un sourire étrange, le sourire de celui qui sait de quoi il parle ou qui détient un secret que les autres ignoraient.
Michael, qui comprit où Uriel voulait en venir, lui jeta un regard venimeux avant de soupirer de l'air de quelqu'un qui abandonne et accepte de faire une tâche pénible.
- Bon. D'accord. Je vais le chercher, si tu m'enlèves ce sourire idiot de ton visage !
Le sourire d'Uriel faiblit, mais pas l'étincelle taquine dans ses yeux. Satisfait, il observa Michael faire demi-tour et se préparer à descendre sur Terre. Néanmoins, il ne put s'empêcher de se demander, avec inquiétude, dans quel état il allait retrouver Michael et Raphaël en revenant au Paradis.
*
Conformément à ce qu'avait pensé Uriel, Michael avait trouvé Raphaël assez facilement et rapidement, dans une taverne en France, au XXIe siècle. Accolé au bar, Raphaël sirotait une margarita et n'avait pas l'air de boire seul. Michael se rapprocha et voir le démon de la luxure fit se déclencher en lui les instincts meurtriers qu'il avait souvent à la simple vue d'un démon ou d'un dragon.
Assis beaucoup trop près de Raphaël au goût de Michael, Asmodée buvait un Bloody Mary, tout en jetant des regards loin d'être catholiques à l'Archange guérisseur, qui, lui, avait décidé d'ignorer les regards de son compagnon de beuverie.
Le raclement de gorge de Michael le ramena à l'ordre. Raphaël eut à peine le temps de se retourner et de lancer un « Michael ! » faussement surpris, que Michael prenait déjà la parole :
- Je peux savoir ce que vous faîtes là ?
- Ben, on boit, pardi ! lui répondit Raphaël avec le ton qui traduisait l'évidence même.
Michael lui lança un regard à la fois ennuyé et exaspéré.
- Nan, ça je crois pas. Toi, t'es déjà pas sortable quand t'es sobre, alors bourré c'est même pas la peine... et puis, te saouler en compagnie d'un démon ? Tu n'as aucun aucun instinct de survie ?
Raphaël se retourna un instant vers Asmodée, fit un geste en sa direction qui pourrait se traduire comme : « qui ? lui ?» avant de hausser les épaules et de boire une nouvelle gorgée de son verre.
- Oooh, Michael, ne fais pas ton rabat-joie ! Relaxe, détends-toi, aujourd'hui c'est dimanche ! Jour de repos, même pour Lui. Alors, ordre du médecin, viens te détendre, Mickey, tu ne veux pas un verre ? Ils sont d'excellentes margaritas ici...
- Mickey ? Fit Michael d'un ton méprisant, tu bois depuis combien de temps ?
- … Bonne question, Raphaël se tourna vers Asmodée, on est à combien de verres ?
Asmodée, qui, à l'instar de Raphaël, ne semblait pas être en parfait état de sobriété, tenta de compter sur ses doigts.
- Huum... Passé quinze, j'ai arrêté de compter.
- Quinze ? demanda Michael, mécontent.
- Et des poussières, rajouta aimablement Raphaël, tout sourire.
- Bon, ça suffit, tu viens avec moi, on rentre au bercail ! lui dit Michael.
Il le força à se lever en l'empoignant violemment par le bras. Raphaël et Asmodée émirent tous deux un son de protestation, bien que pour des raisons différentes. Michael allait se diriger vers la sortie quand une odeur de souffre encore plus forte que celle émise par Asmodée, accompagnée d'une douce voix, le fit se clouer sur place.
- Allons, allons Michael, Raphaël a raison. Nous sommes en week-end, il faut savoir se décontracter.
Michael se tourna en direction de la voix.
Lucifer. Bien-sûr. Qui d'autre ?
Lucifer lui offrit un sourire - faussement - aimable.
- Ordre du médecin, susurra-t-il.
- Tu ne vas pas t'y mettre, toi-aussi ? lui demanda Michael.
- Et pourquoi pas ? Il faut savoir se décontracter, Michael, regarde-moi ces épaules ! Un vrai nid à nœud ! Tu es beaucoup trop accro au travail, il faut démêler tous ces nœuds...
Il se pencha pour caresser furtivement l'épaule de Michael, tandis qu'une autre main effleura une mèche de cheveux.
Debout, côte-à-côte, Raphaël et Asmodée observaient la scène en silence, l'air fasciné, un plateau de petits-fours dans les mains. D'un geste, Raphaël passa le plateau à Asmodée qui se saisit d'un petit-four au fromage, sans qu'ils ne quittent la scène des yeux.
- Tu sais... j'ai la solution idéale pour tous tes problèmes... j'ai loué une chambre, à l'hôtel... si tu acceptais de me suivre... je me ferais un plaisir de m'occuper de toi. (Lucifer ronronnait presque)
Lucifer évita habillement les mains de Michael qui avaient pour ambition soudaine de le pulvériser.
Pris d'un ressentiment soudain, Raphaël se tourna vers Asmodée.
- On va boire ailleurs, avant qu'ils détruisent le bar ?
- Tu sais... fit Asmodée, qui se passa furtivement la langue sur les lèvres, … j'ai aussi loué une chambre à l'hôtel...
Cette nuit-là, deux démons durent ravaler leur frustration sexuelle en retournant aux Enfers.
Quant à Michael, il raccompagna avec succès un Raphaël, complètement ivre dans les bras, qui était dans un tel état d'ébriété qu'il le prit pendant tout le trajet pour Elizabeth Taylor. Malgré cela, c'est un Raphaël vivant et en bonne santé (outre son état d'ébriété) qu'Uriel retrouva dans son bureau le lendemain.
- Hum. Et après, Michael me dira que Raphaël l’insupporte, fit-il en pensant à toutes les choses que Michael lui avait faites, à lui et Gabriel, quand eux l’insupportaient.
C'est à ce moment que Raphaël se réveilla, le visage difficilement visible sous sa masse de cheveux ébouriffés.
- J'ai rêvé d'Elisabeth Taylor. Qu'est-ce qu'il s'est encore passé hier soir ?
(veuillez m'excuser pour les sous-entendus de Michael/Raphaël... ai pas pu résister... nan mais, dans la plupart des livres ésotériques sur les anges, ces deux-là travaillent souvent ensembles et on les décrits comme très proches, alors si en plus c'est canon, qui suis-je pour résister :p ? pardon aussi pour rendre les merveilleux personnages de
modocanis aussi OOC et pour le manque d'effort concernant la ficlet sur les œufs de Pâques, j'étais moins inspirée pour celui-là que les autres)