Prison Break - Vous revoir : Circonvolutions

Feb 10, 2008 11:44

Titre : Vous revoir : Circonvolutions
Auteur : clair-de-lune
Spoilers : ---
Personnages : Michael/Sara
Public : Tout public
Mots : ~ 780
Disclaimer : Ils ne sont pas à moi. Je les emprunte un instant et les rends dans quelques lignes.
Résumé : Pendant des années, il s’est efforcé de ne pas y penser.
Notes : Que les choses soient claires, ce n’est pas une vraie fanfiction. C’était en réalité supposé être un sequel pour Vous revoir : Writer's Cut, un PWP en l’occurrence. Ne cherchez pas le PWP, il n’y en a pas l’ombre d’un (désolée *g*) mais ce truc traîne sur mon disque dur depuis presque un an : autant le poster sous forme d’une petite vignette. Je ne désespère pas totalement de reprendre et terminer la fic un jour, ceci étant dit.
Cette fic fait partie de l'ensemble Point de chute.


Pendant des années, il s’est efforcé de ne pas y penser.

Plus exactement, pendant un an, il y a pensé en la voyant à travers la vitre blindée du parloir, puis de l’autre côté de la table, dans la salle de visite bondée et surveillée. Ca rendait les jours où il ne la voyait pas un peu plus longs, et ça rendait les nuits... aujourd’hui encore, il ne veut pas repenser aux nuits. Mais ça lui a permis de réaliser à quel point Sucre avait fait preuve de maîtrise de soi à Fox River, quand ses parloirs conjugaux lui avaient été supprimés.

Puis il y a eu cette visite au cours de laquelle il a dit à Sara « Si tu ne peux pas comprendre pourquoi j’ai fait ça, il vaudrait peut-être mieux que tu ne viennes plus pendant quelque temps. » C’était l’aboutissement d’un processus, d’une discussion qui durait depuis quelques mois. Sauf que cette fois, l’expression de Sara s’est durcie de colère et, au lieu de temporiser de nouveau, elle a répondu « Va te faire voir. » (Il n’est pas tout à fait sûr qu’elle ait employé un langage aussi relevé, cependant, et quand Lincoln est à son tour venu le voir pour la dernière fois, il n’a définitivement pas employé un langage aussi relevé.) La seule raison pour laquelle elle ne lui a pas ce jour-là donné la gifle qu’il a finalement reçue quelques heures plus tôt ? c’est parce qu’il avait demandé à être installé dans le parloir vitré. Il ne se faisait pas confiance pour s’en tenir à sa décision s’il avait pu la toucher.

C’est à partir de ce jour-là qu’il s’est réellement efforcé de ne pas y penser. Ne plus y penser. Les vingt-cinq et quelques années d’entraînement pour maîtriser et canaliser les milliers de stimuli l’assaillant chaque jour ont été d’une aide précieuse quand il s’est agi de maîtriser et canaliser les souvenirs, rares et brefs mais intenses, de Sara. Il ne croit pas en l’oubli pur et simple, mais il est parvenu à les compresser, les emballer, les conditionner, les ranger dans une circonvolution soigneusement dissimulée de son cerveau. Hors d’atteinte, le laissant capable de fonctionner et presque en sécurité.

oOo
Le truc à propos de la mémoire sensorielle ? Elle vous joue les pires tours. Par exemple, il ne lui faut pas grand-chose, il semblerait qu’un effluve délicat lui suffise, pour ressortir, déconditionner, déballer, décompresser des souvenirs soigneusement catalogués, les extraire de cette circonvolution de cerveau et vous les balancer dessus. Sans avertissement, sans ménagement, sans mansuétude.

Le truc à propos de cette capacité à rentrer en soi et à ignorer le monde ? C’est que quand on en sort de gré ou de force (et on finit par en sortir, un détail qu’il avait négligé), votre peau vous semble soudain bien trop étroite. Sur le point de craquer.

Il s’est douché. Longtemps, minutieusement : savonné, rincé, savonné, rincé, essuyé, et il a résisté à la tentation de recommencer. On pourrait donc penser qu’il ne sent plus son odeur sur lui ; on commettrait une erreur. Il est allongé sous le drap en coton blanc, au milieu du grand lit, dans la chambre raffinée qu’on lui a prêtée pour la nuit - pour le reste de la nuit, en tout cas - et il sait déjà qu’il ne va pas fermer l’oeil. Il a la sensation très nette que quelqu’un a embouteillé l’odeur de Sara et l’en a aspergé. Son odeur, pas son parfum : il pourrait composer avec son parfum. Le parfum, c’est étudié, chimique, scientifique, un assemblage soigneusement élaboré de molécules. Mais son odeur... ?

C’est l’odeur qui a tout déclenché. Encore qu’il veut bien croire que les baisers échangés dans la journée et la soirée ont joué leur part aussi. Il l’a de nouveau embrassée sur le seuil de la chambre où elle l’a laissé, juste un effleurement du bout des lèvres, poli, presque mondain. Avant ça, elle l’avait embrassé dans la bibliothèque, au moment d’en sortir, ç’avait été nettement moins poli et, vraisemblablement, pas du tout mondain.

Voilà exactement le genre de chose auquel, encore maintenant, il ne doit pas penser.

Il se redresse, tapote contre la tête du lit avec l’arrière de son crâne et essaye une technique de respiration. Puis une autre. Et une autre parce que nom de Dieu, il est resté neuf ans en prison sans avoir autre chose à faire qu’apprendre ce genre de trucs. La dernière est la bonne, et il parvient à maîtriser et canaliser.

Peut-être pas dans le bon sens, cependant, car il se sent se lever, remettre son pantalon de costume et son tee-shirt et marcher vers le couloir.

-FIN-

Mai 2007

fanfic, fic: point de chute, writing: draft, pairing: michael/sara, fandom: prison break

Previous post Next post
Up