Titre : Vous revoir : Writer's cut (7/9)
Auteur :
clair-de-luneSpoilers : ---
Public : Tout public
Disclaimer : Pas à moi. Je les emprunte pour quelques lignes et les rends juste après.
Notes : Cette fanfiction est supposée faire partie d'un
"ensemble" de fics. Merci à
niennanou pour la beta-lecture.
Chapitres précédents / suivants Scène coupée 5
Michael a bu un tout peu trop de champagne et Lincoln a bu manifestement trop de champagne. Aussi, quand Linc lui dit : « Tu te souviens de la voiture de Mme Bailey ? », Michael songe que cette histoire va prendre un sale tour. Et quand Linc ajoute : « Tu ne trouves pas que celle de Patty lui ressemble ? », Michael réalise que cette histoire prend en effet un sale tour.
Il essaye de l’en dissuader « Linc, tu ne peux pas faire ça, c’est la belle-soeur de LJ. » et ce qu’il ne dit pas mais pense, c’est "un beau-père est supposé se conduire de façon adulte". Il doit reconnaître cependant qu’il ne va pas plus loin dans ses tentatives, et même cette petite phrase est prononcée sans grande conviction.
Parce que la voiture lui rappelle effectivement celle de Mme Bailey. Et Linc et lui ont vraiment abusé du champagne. Et ils ont vraiment besoin de faire un truc idiot pour sceller leur réconciliation. Unis face à l’adversité, songe Michael, et Patty, proprement motivée, peut tenir ce rôle avec panache. Il est une heure du matin, il a bu quelques flûtes de champagne en trop, donné et pris quelques baisers en trop à Sara, il n’a pas l’esprit très clair, mais il ne voit pas ce qu’ils pourraient faire de plus idiot que ça. (Il est conscient, toutefois, que ce n’est pas une question à soumettre à Linc, son frère pourrait être tenté d’y apporter une réponse.)
Il hésite cependant un peu car seules les voitures se ressemblent, Mme Bailey et Patty ne pourraient pas être plus différentes. Mme Bailey avait soixante-dix ans, un chignon blanc, constamment une boîte de biscuits dans laquelle elle les laissait piocher et elle était sans doute la seule personne du quartier à trouver Lincoln "charmant". Patty a quarante ans de moins et si elle les surprend ou apprend qui a fait ça, elle va...
Michael sourit. « D’accord. »
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Vingt minutes plus tôt, la voiture de Patty était un ravissant coupé sport bleu avec un toit décapotable noir. A présent, la voiture de Patty disparaît sous du papier toilette rose et blanc, et LJ regarde son père et son oncle continuer de se passer les rouleaux de part et d’autre du véhicule. Il secoue légèrement la tête et dit à Sara : « Je me sens tellement adulte, tout d’un coup. »
Ils se tiennent à quelques mètres du parking (ni Sara ni lui n’ont envie d’être activement associés à ce qui est en train de se passer), Sara assise sur un petit banc en pierre, lui debout à côté. Pour la première fois depuis ce qui semble être des semaines, Sara est seule : pas de Dir Com, pas d’assistant, secrétaire ou conseiller à proximité. Pas même de garde du corps, en y réfléchissant.
« Où est Jerry, au fait ? » demande LJ et, avec un timing parfait, Jerry surgit au détour d’une allée, les bras chargés de rouleaux supplémentaires.
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Lincoln remercie Jerry pour sa participation efficace à l’opération et traverse le parking en compagnie de Michael avec la satisfaction de la tâche accomplie. Sara et LJ se tiennent un peu à l’écart et les regardent approcher, Sara amusée, LJ avec une bienveillance insultante.
« Pourquoi tu n’es pas avec Elizabeth ? demande-t-il à son fils.
- Elle est partie se changer, on s’en va dans une trentaine de minutes. »
Michael veut s’asseoir près de Sara sur le petit banc en pierre, mais Lincoln est plus rapide et il se laisse lourdement tomber entre eux. Parce qu’ils ne semblent pas pouvoir se séparer plus de dix minutes d’affilée et les voir se regarder ainsi et rester collés de la sorte l’un à l’autre commence à être pénible. Même LJ qui a activement milité en faveur d’un rapprochement a l’air de considérer que ça devient excessif. Et ça dure depuis le début de la soirée. Peut-être même avant, mais ce n’est pas un point sur lequel Lincoln souhaite avoir des détails.
« Mme Bailey était votre vieille voisine ? demande LJ, et Lincoln essaye se raccrocher à la conversation.
- Ouais.
- Et elle roulait en coupé sport ? » Le ton est sceptique.
Lincoln regarde son fils : si ce n’était pas aujourd’hui son mariage, il lui dirait de ne pas prendre cet air supérieur. Mais Lincoln connaît l’euphorie qu’induit une fête de mariage (il connaît aussi le soulagement qu’induit un repas célébrant un divorce, mais il espère sincèrement que LJ ne passera pas par là) et il peut passer outre pour l’instant.
« Elle avait une voiture bleue avec un toit noir, en tout cas. »
Michael et Sara ne semblent pas apprécier qu’il se soit de la sorte positionné entre eux et ils s’appuient tous les deux contre lui. Ca n’a rien d’affectueux, ça relève plutôt de la pression visant à l’expulser de la place.
« Et elle y était attachée de façon irrationnelle, » enchaîne Michael.
A priori, son frère est mieux placé pour obtenir gain de cause dans les meilleurs délais, mais il ne faut pas sous-estimer Sara. Car Michael pousse contre son épaule une épaule raisonnablement musclée et c’est désagréable, mais Sara lui enfonce dans les côtes un coude pointu et c’est franchement douloureux.
« Comme Patty avec son petit bolide, répond-il.
- C’est vrai que c’est irrationnel, approuve Sara. La passion de Patty pour cette voiture. »
Puis soudain, elle se lève, contourne le banc et va s’asseoir sur le minuscule espace disponible à droite de Michael. Lincoln est presque sûr qu’elle a au moins une fesse dans le vide et il laisse échapper un soupir résigné. Si elle se casse la figure et salit ou déchire le bout de tissu à la limite de la décence qui lui sert de robe, quelqu’un (c’est-à-dire dans le désordre et de façon non exhaustive : Michael, Sara elle-même, le Dir Com, Jerry, Elizabeth et/ou LJ) le tiendra pour responsable de la situation.
Il se met debout et pose la main sur l’épaule de LJ.
« Viens avec moi vérifier si toutes vos valises sont dans la voiture, » marmonne-t-il parce qu’il sait reconnaître une défaite quand il en voit une.
Du coin de l’oeil, il voit Michael glisser vers le milieu du banc, et Sara sourire.
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