Titre : Les chroniques de Marilyn : Apprivoisé
Auteur :
clair-de-luneSpoilers : ---
Public : Tout public
Mots : ~ 625
Challenge : n°0 pour
french_fanficsFandom : Prison Break
Table :
1Prompt : 047 Choix de l'auteur : point de vue
Elle ne comprend pas trop pourquoi il fait si peur à tant de monde. Il ne mord et griffe (et éventuellement ne déchire sa proie) que si on l’attaque en premier, elle se demande comment ils n’ont pas encore remarqué ça. Ou peut-être que certains d’entre eux ne veulent pas le remarquer et que les autres sont de toute façon trop absorbés par ce qu’il pourrait faire s’il était agressé.
Certes, reconnaît-elle, Lincoln n’a pas besoin d’être tellement provoqué pour mordre et griffer, mais il ne l’a à sa connaissance jamais fait de façon gratuite. Une fois, peu après son arrivée, pour la défendre, et il a acquis ce jour-là son entière dévotion... toute la dévotion qu’elle est disposée à accorder à un humain n’étant pas Charles, en tout cas. Et parfois pour protéger le Plan (Marilyn a fini par mettre en pensée une majuscule à ce mot employé dans ce contexte) et, parce que l’un va avec l’autre, son cadet. Elle trouve fascinante cette affection qu’ont entre eux les humains issus de portées différentes. Fascinante mais pas incompréhensible - elle a eu aussi un petit frère, même si elle n’est pas tout à fait sûre qu’ils aient effectivement été issus du même sang, et elle aurait pu mordre et griffer pour lui. Elle a griffé et mordu pour lui, mais ça n’a pas empêché les choses de mal tourner, et elle espère sincèrement que ça ne se passera pas ainsi pour Lincoln.
Il a sursauté la première fois qu’il l’a trouvée dans sa cellule et il lui a demandé comment elle était arrivée là. Comme si elle allait répondre à ça et comme s’il pouvait de toute façon espérer (elle n’est pas idiote, elle sait que la question était intéressée, très intéressée) se faufiler dans les passages qu’elle utilise... Les fois suivantes, il n’a pas appelé le gardien pour que celui-ci vienne la récupérer et la ramener chez Charles, et elle a apprécié cette marque de considération. Elle est un chat, pour l’amour du ciel, elle est indépendante, elle se déplace comme elle veut, quand elle veut, où elle veut.
Elle pense que cette faculté le subjugue.
Il a laissé échapper un demi-sourire, cette fois, en la voyant sortir de dessous le lit et, quand il a été clair qu’elle n’avait pas l’intention de partir tout de suite, il a pris une boulette de viande dans sa gamelle et la lui a lancée d’une pichenette. Rrrr, pas assez jusqu’à demain mais suffisant pour l’instant.
Il a l’air triste, et elle sait pourquoi : ce petit frère est plein de bonnes intentions mais vraiment pas à sa place ici. Elle bondit près de lui et le console d’un coup de tête dans les côtes - et elle est sincère, ce n’est pas pour obtenir une autre boulette, même si elle ne refusera pas s’il... non, il a mangé toutes les boulettes - puis s’allonge de tout son long sur le matelas étroit, les pattes étirées devant elle.
Elle ronronne avec satisfaction quand il s’installe à son tour en s’efforçant de la déranger le moins possible. Elle écarquille les griffes de bien-être et approuve d’un clignement de paupières lorsqu’il lui caresse le flanc tout en marmonnant que « Michael s’est foutu dans un sacré merdier. » Pour ce qu’elle en a vu, elle ne peut que souscrire à ce point de vue.
Elle ne comprend vraiment pas pourquoi il fait si peur à tant de monde, elle sait reconnaître un humain apprivoisé.
Pour sa part, elle attendra pour partir qu’il soit endormi et émette cette espèce de ronronnement propre à certains de ses semblables durant leur sommeil, mais elle partira et rejoindra sa cellule - parce que Charles est le seul humain auquel elle accorde le privilège de l’avoir apprivoisée, elle.
-FIN-
11-13 janvier 2007