La magie de l'amour [OS, yaoi, fantastic, G]

Jul 03, 2011 00:00

Voilà ! une nouvelle OS ! J'ai reçu un message de détresse de la part de miwalice disant que ça faisait longtemps que je n'avais pas écris. Je suis vraiment désolé !!! J'étais en pleine préparation de déménagement et disons que j'avais semi le temps d'écrire. Mais là c'est fait !! Yey !! Et je vais avoir plein de temps pour écrire ! YEY !!! ^^ Donc voila un petit OS. L'inspiration m'est venu en lisant l'`Épée de Vérité. Pour ceux et celles qui connaissent, bien vous savez à quoi vous en tenir ! :P 
Bonne lecture !

Je ne savais trop comment j’avais atterri en ces lieux inquiétants. J’arpentais maintenant ma geôle depuis plusieurs minutes, tentant de me remémorer mes derniers instants de lucidité avant mon réveil en ces murs. Comment j’avais pu perdre toute notion du temps et ne plus me souvenir de rien? Je n’y comprenais rien. Et plus je tentais de me remémorer, plus un mal de tête lancinant me faisait souffrir. Je continuai donc de marcher de long en large dans la pièce où je me trouvais et qui ressemblait drôlement à un donjon, à une différence près qu’il y avait dans la pièce, un minuscule lit sur lequel je m’étais réveillé et des latrines qui semblaient en bon état et semi propres. Par contre, les murs étaient construits en énormes pierres grossièrement taillées qui suintaient d’humidité. Une fenêtre, ou plutôt une meurtrière, était placée très haut, laissant filtrer que quelques rayons du soleil descendant qui finalement ne touchaient jamais le sol de la petite pièce. Le sol, fait de pierres également, était froid sous mes pieds nus. Rapidement, à force de marcher de long en large, ceux-ci réclamèrent un arrêt et je m’assis donc sur le lit, tentant de les réchauffer. Malheureusement, la pièce était particulièrement froide et humide et mon corps tout entier était sur le point de tomber en hypothermie. Je me dis que le mieux était peut-être de ne pas m’arrêter de marcher pour réchauffer mon corps. Je repris donc mon interminable marche à l’intérieur de ma minuscule prison.
Après environ une heure, me fiant sur les rayons du soleil que je voyais se déplacer sur le mur de pierres, j’entendis finalement des pas s’approchant de la pièce où je me trouvais. Ne sachant trop que faire, je me campai devant la porte, adoptant une position qui était la plus défensive possible. Les pieds bien écartés, les bras légèrement repliés le long de mon corps, mes mains ouvertes, j’étais prêt à n’importe quelles éventualités… ou presque. J’entendis les pas s’arrêter devant la porte de ma geôle et un bruit mat que je n’identifiai pas. La personne semblait s’affairer de l’autre côté mais je ne savais à quoi. Tout à coup, alors que j’avais presque cessé de respirer pour entendre les bruits de l’activité qui se tramait derrière la porte, un grand fracas retentit. Je sursautai légèrement et me campa plus solidement sur mes pieds. Je fus tout de même surpris lorsqu’une petite porte s’ouvrit juste dans le bas de la plus grande et qu’un bol apparu, poussé du bout d’une botte par une quelconque créature. La trappe coulissante se referma dans un glissement difficile et les pas reprirent en s’éloignant de la porte qui était devenue mienne. Je me retrouvai donc seul avec un bol empli d’une substance que je n’avais toujours pas identifié. Par contre, je compris rapidement que dans ce bol devait se trouver une bouillie sensée me sustenter. Je ne bougeai pas pendant quelques minutes, tendant l’oreille afin de m’assurer que plus personne ne reviendrait. Voyant que j’attendais en vain, je reportai mon attention sur le bol de terre cuite ébréché. Je m’approchai, non sans précaution et me bouchai le nez à l’approche de la substance.
Depuis toujours j’avais appris à me méfier de tout ce que je mangeais et malgré mon appétit d’ogre, ce n’allait pas être aujourd’hui que ça allait cesser. Je pris donc le bol du bout des doigts de ma main libre et le posai sur le sol au milieu de la pièce. Toujours avec le nez bouché, je m’écartai. Je me concentrai, fixant du regard la substance. Je décrivis à l’aide de ma main libre une arabesque au-dessus du bol en prononçant une formule dans une langue morte depuis des millénaires et que plus qu’une poignée d’hommes connaissaient encore de nos jours. Une fois l’incantation terminée, je regardai attentivement la bouillie. Rien n’en émergea. Elle resta là sans bouger, attendant que je m’y attaque. Je me sentis presque stupide d’avoir douté. Par contre, la stupidité ne tuait pas, tandis que le manque de précautions si. Étant maintenant rassuré sur le contenu de la bouillie, je la pris et entrepris de la manger avec les doigts, n’ayant pas de couverts. Je m’assis sur le lit et mangeai avec appétit, mon estomac étant vide depuis longtemps.
Alors que je mangeais avidement, tentant de ne pas en mettre partout, je fixais les pierres de ma prison. Je m’amusais à les compter, n’ayant rien d’autre de plus amusant à faire. Tandis que j’en étais maintenant rendu à 34, mes yeux se brouillèrent et je cru en voir le double. Je fermai les yeux et secouai la tête. Lorsque je rouvris les yeux, les pierres étaient revenues à leur place et plus rien n’était brouillé. Par contre, je fus inquiet. La vue brouillée était souvent synonyme de quelque chose d’inquiétant. Je me remis à compter et une fois de plus, mes yeux semblèrent emplis d’un brouillard épais et ma tête se mit à tourner. J’eus une nausée particulièrement aigüe et je dus retenir mon envie de vomir. Alors que j’amenais l’une de mes mains à ma tête afin de l’empêcher d’exploser, j’entendis un grand fracas. Toujours dans le brouillard, je tentai de voir ce qui venait de faire ce bruit. Je remarquai perdu dans un autre monde que mes doigts avaient laissé tomber la bouillie par terre. Ce fût la dernière chose que je vis, alors que le néant m’emportait et que je sombrais dans l’abîme de l’inconscience.
À mon réveil, je su tout de suite que ma situation ne s’était pas améliorée. Dès que je repris conscience avec le monde extérieur, je remarquai mes poignets attachés derrière mon dos et mes chevilles fixées à la chaise sur laquelle j’étais assis. Soulever ma tête afin de regarder autour de moi me semblait être une tâche infaisable. J’avais l’impression qu’elle pesait lourd et que mon cou allait rompre à tenter de la soulever. Par contre, à force d’essais, cet effet s’estompa et je pus regarder autour de moi.
Comme je m’en doutais, je n’étais plus dans ma geôle, mais dans une pièce beaucoup plus grande. Gigantesque serait plus le mot. La seule ressemblance était qu’elle était faite de pierres aussi, mais on voyait tout de suite que ces pierres étaient plus affinées, mieux taillées. Celles-ci d’ailleurs ne suintaient pas et il n’y avait pas cette odeur de moisi qui avait empli mes narines dès mon réveil dans ma prison. Devant moi, au fond complètement de la gigantesque pièce, que j’appelai salle du trône, se trouvait un piédestal où était installé un magnifique siège royal. Un trône. Le plus grand que j’aie jamais vu de ma vie. Si le but d’un siège comme celui-là était de prouver l’importance de l’être qui s’y assoyait, je me dis que cette personne devait vraiment être puissante. D’immenses tentures descendaient de part et d’autre de ce somptueux siège de couleur cramoisi et donnaient encore plus de hauteur et de magnificence à l’ensemble. Alors que je restais ébahi par le luxe dont faisait preuve la pièce avec seulement ce mobilier, j’entendis des bruits de pas derrière moi. Étant attaché, je ne puis me retourner. La personne s’immobilisa à une distance telle que même en tordant mon cou à l’extrême, je ne pouvais l’apercevoir. Mon cœur battait la chamade. Est-ce que cette personne était mon geôlier? Est-ce qu’elle me voulait du mal? Je me débattis mais j’entendis cette voix qui me glaça le sang.
- Ne te force pas pour rien, je ne connais personne qui fait mieux des nœuds que la personne qui les a fait. Ne te fatigue pas.
J’aurais pu reconnaître cette voix entre mille. Mon ennemi juré. La raison pour laquelle je combattais chaque jour les forces démoniaques qui avaient envahies mon petit pays. La cause qui faisait en sorte que j’avais dû cesser d’utiliser ma magie pour aider les gens, mais pour les défendre. L’homme qui avait tout détruit et qui s’appropriait tout ce qui était à autrui. Cet homme même que mes hommes et moi tentions de combattre et d’atteindre par tous les moyens possibles. Yokoyama Yuu.
Je compris à cet instant que j’étais dans un sale pétrin. Beaucoup plus que ce que je croyais. Quand je compris que je devais absolument sortir d’ici, ou mourir, je recourrai à ma magie enfouit au fond de mon être. Je me concentrai et je psalmodiai doucement l’incantation qui allait me sortir d’ici. Je sentis la magie monter et atteindre presque le niveau dont j’avais besoin, mais elle reflua et disparu avant d’effectuer le sort que je lui avais demandé. Je rouvris les yeux et mon cœur s’emballa. Je devais reprendre mon calme et retenter ma chance. J’inspirai doucement et relâchai ma respiration. Je refermai les yeux, psalmodiai à nouveau, mais la magie recommença le même manège. Alors que je sentais une fois de plus cette amie se sauver dans les plus profonds de mon être, j’entendis un rire derrière moi.
- Ça non plus ça ne te sers à rien. Penses-tu que je t’aurais laissé te servir de ta magie? Je ne suis pas stupide.
Alors qu’il parlait, le démon s’approcha jusqu’à passer devant moi. Il n’avait pas changé depuis la dernière fois que nos regards s’étaient croisés. Cette fois, j’avais bien failli le tuer et il s’en était fallu de peu qu’on gagne la guerre. À la dernière minute, il avait malheureusement réussi un sort et s’était sauvé, me laissant bredouille si près du but. Par contre, en ce moment, c’était plutôt lui qui avait le dessus et j’avais peur de ce qu’il allait me faire. Ses yeux noirs me sondaient. Je le défiai du regard. Malgré ma précarité, je ne perdais rien de mon air belliqueux.
- Tu ne te sépares donc jamais de ces yeux défiants, Nishikido Ryo le magicien?
- Non, jamais. Il faudrait m’arracher les yeux pour m’en départir.
Yokoyama ria. Même son rire glaçait le sang. J’avalai péniblement ma salive, essayant de réfléchir à une façon de m’en sortir. Malheureusement, sans ma magie, je ne pouvais pas faire grand-chose. À part me libérer de force de mes liens, je ne voyais pas de solutions possibles. Et même si je me libérais, qu’est-ce que je ferais face à Yokoyama Yuu le maléfique sans ma magie? Aussi bien tenter de traverser un mur de feu sans sors anti feu. Je continuai donc de fixer le sorcier qui se tenait devant moi avec toute la hargne dont j’étais capable. Yokoyama ria de plus bel.
- Tu pourras me détester autant que tu veux, tu ne pourras rien faire contre ce que j’ai préparé pour toi.
- Et qu’est-ce que tu m’as préparé? Demandai-je d’un ton que je tentai d’être solide même si une peur incontrôlable me tenaillait les entrailles.
- Rien qui ne te sera souffrant. Enfin, pour toi.
Je fronçai les sourcils. Qu’est-ce qu’il voulait dire par là? Il n’allait tout de même pas saccager un autre village devant mes yeux. Il l’avait fait déjà une fois pour me torturer et je ne voulais revivre l’expérience sous aucun prétexte. Alors que je m’imaginais déjà les pires scénarios de torture, Yokoyama se dirigea dans mon dos et transporta magiquement une petite table sur laquelle se tenait un bol semblable à celui que j’avais eu précédemment avec le même genre de bouillie à l’intérieur. Je compris pourquoi je n’avais pas détecté la drogue à l’intérieur, ma magie devait déjà être contrôlée. Je regardai la bouillie et tentai d’imaginer ce qu’il pouvait bien faire avec.
- Est-ce que tu as aimé le potage que je t’ai fait envoyer?
Comme toute réponse, je fis la grimace.
- Dommage, me répondit-il, puisque tu devras manger celui-ci.
- Je ne peux pas manger les mains attachées derrière le dos…
- Bien essayer, mais je ne te détacherai pas. Je vais te faire manger moi-même, ajouta-t-il avec un sourire inquiétant.
Je dégluti péniblement. Je n’avais aucune intention de manger cette bouillie, surtout si elle était destinée à me droguer d’avantage. Lorsque le sorcier apporta une chaise face à moi et qu’il s’y installa en emportant avec lui le potage et une cuiller, je fermai les lèvres le plus solidement possible.
- Il ne te sert à rien de résister. Je réussirai à te faire manger.
Ça ne me disait rien qui vaille mais je décidai de résister tant que je le pouvais, quitte à me faire torturer.
Yokoyama prit la cuiller et la plongea dans la bouillie. Il en ressorti une cuillérée et la porta à ses lèvres. Pendant un instant je cru qu’il allait en manger lui-même, mais finalement, il souffla dessus doucement. Je fus carrément surpris de le voir si consciencieux. Lorsqu’il jugea la pâtée assez refroidie, il l’approcha de ma bouche.
- Allez, ouvre la bouche.
Sa voix n’était pas comme d’habitude. Elle était suave et envoûtante. J’aurais voulu qu’il me dise n’importe quoi pour que je puisse à nouveau entendre cette voix si douce à mes oreilles. Alors qu’il me tendait délicatement la cuillère, j’ouvris la bouche et il introduisit doucement la bouillie dans ma bouche. Je refermai les lèvres sur la cuillère et il la retira de ma bouche, tout en ne me quittant pas des yeux, son regard fixé au mien. J’avalai la substance et clignai des yeux. Ce fût à ce moment que je constatai que j’avais avalé une première bouchée de cette substance de mon plein gré, mais contre ma volonté. Je paniquai. Mon souffle s’accéléra et je me débattis sur mon siège. Yokoyama me sourit.
- Je t’avais dit que je te ferais manger.
- Qu’est-ce que tu m’as fait! M’écriai-je, au bord de la panique.
- Une simple petite potion d’obéissance, combiné avec un puissant somnifère. C’est ce qu’il y avait dans les deux premières bouillies que je t’ai fait livrer.
- Deux?
- Oui. Deux. Tu ne te souviens peut-être pas, mais avant d’atterrir ici, tu étais dans une petite auberge au nord de la ville. L’aubergiste me devait beaucoup d’impôt. Alors pour épargner sa vie je lui ai demandé de faire une petite chose pour moi.
Je me souvenais vaguement de m’être en effet arrêté dans une auberge, mais je n’arrivais pas à me souvenir pour quelle raison, ni où exactement. Je dévisageai Yokoyama. Il avait tout prévu. Il voulait m’avoir. Mais pourquoi?
- Je ne comprends pas. Pourquoi me garder vivant? Pourquoi ne pas me tuer tout simplement.
- Te tuer! Non… tu es beaucoup trop précieux.
- Précieux?
- Oui. Tu feras un excellent allié!
- Un allié !!! JAMAIS !! Plutôt mourir !!!
- Ohh.. dit alors Yokoyama avec un sourire énigmatique, mais tu vas mourir… maintenant, ouvre la bouche pour que je te nourrisse.
Je ne pu rien ajouter alors que je me sentais à nouveau aspiré par sa voix si mielleuse et ensorcelante. Je me sentis ouvrir la bouche et perdre un peu plus de ma volonté. J’avalai docilement la bouillie, tentant intérieurement de résister en vain à cet être vil. À voir son visage, je savais qu’il prenait plaisir à me voir ainsi soumis, ce qui n’arrangeait pas mon niveau de hargne qui ne faisait que grimper.
Malgré tout, pendant de longues minutes je me vis ouvrir la bouche docilement et avaler avec presque délectation la bouillie que Yokoyama me donnait. Je pouvais tenter de résister de toute ma volonté, mais j’étais incapable de faire quoi que ce soit. Je sentais que j’aurais fait n’importe quoi dans la mesure où Yokoyama me l’aurait demandé.
Alors que j’ouvrais à nouveau la bouche pour prendre une bouchée, Yokoyama m’annonça que c’était la dernière bouchée. J’entendis à demi ce qu’il dit, puisque j’étais perdu dans un état étrange. J’étais semi conscient de ce qui se passait, mais j’avais l’impression de le vivre de loin, hors de mon corps. Comme si j’assistais à ma propre vie. Je n’aimais pas cette sensation, mais j’étais bien incapable de m’en départir.

Yokoyama déposa le bol sur la table et se retourna vers moi avec un sourire qui me semblait presque gentil. Il approcha l’une de ses mains de mon visage et à l’aide de la manche de sa robe ample de sorcier, il essuya le coin de ma bouche. Il me sourit à nouveau avant de se lever. Il passa derrière moi et vint détacher mes mains et ensuite mes chevilles. Mes poignets me faisaient souffrir, à force d’avoir été attachés, mais je n’eus même pas la force de les frotter pour les soulager. Mes bras pendirent donc le long de mon corps et si Yokoyama ne m’avait pas retenu, je crois bien que je serais même tombé de ma chaise. Yokoyama se tint près de moi et ma tête tomba sur son torse. Il me caressa doucement la tête et me dis que je pouvais dormir. Comme si mon corps n’attendait que cela, je m’assoupis profondément.
Lorsque je me réveillai, j’étais couché dans de merveilleux draps de satin. Je souris sous la sensation de mon corps nu bercé par un tissu si soyeux. J’étais étendu sur le dos et une lumière douce filtrait au travers des rideaux vaporeux qui recouvraient les fenêtres. Je m’étirai de tout mon long, savourant simplement le bonheur d’un matin si doux. J’entendis grogner doucement à mes côtés et tournai la tête vers ce bruit, un sourire fendant mon visage en deux.
- Tu es bien matinal ce matin, amour, dit-il.
J’haussai les épaules et sourit de plus bel.
- J’aime te voir dormir.
L’homme de ma vie sourit et vint déposer ses lèvres sur mon épaule. J’enfouis mon visage dans ses cheveux noirs comme l’abîme et inspirai, appréciant l’odeur si particulière qui m’enivrait à tout coup. Je le sentis bouger doucement et il passa un bras par-dessus mon torse, couchant sa tête sur mon épaule. Je passai mon bras sous ses épaules et le serrai contre moi. Je me mis à caresser doucement de mes doigts, son bras qui passait en travers de mon corps. Alors que je me disais que j’étais vraiment le plus heureux des hommes et que j’étais chanceux d’avoir trouvé l’homme de ma vie, je l’entendis me dire :
- Je t’aime. Est-ce que tu m’aimes?
Je lui souris. Mes yeux ancrés dans les siens de la couleur d’une nuit sans lune. Mon cerveau eut un soubresaut. Qu’est-ce que je faisais ici au juste? Depuis combien de temps étais-je ici? Je ne savais plus qui j’étais devenu, ni pourquoi j’étais ici. Par contre, ce que je savais, c’était que j’avais une envie incroyable de partir. Je devais m’en aller. Des gens comptaient sur moi. Beaucoup de vies étaient en jeu, je le savais. Mais pourquoi j’étais dans les bras d’un homme que je n’aimais pas. Non je ne l’aimais pas, je le détestais même! Pourquoi j’étais ici?
Alors que mon cerveau se débattait afin de retrouver la vérité au travers de toute cette brume qui le serrait dans ses bras, mes yeux fuirent ce regard qui m’engouffrait. Je tentai de regarder ailleurs afin de reprendre mes esprits. Par contre, l’homme que je tenais dans mes bras s’empara d’une main de mon menton et emprisonna mon regard au creux du sien.
- Nishikido Ryo le magicien, je t’aime. Plus que tout au monde et je te veux à mes côtés pour toujours. Est-ce que tu m’aimes? Resteras-tu pour toujours avec moi?
Encore ces yeux. Ce regard plus profond que la nuit. Je me sentis aspiré. Je tentai de me retenir au bord de ma lucidité, mais rien n’y fit. Je me sentis sombrer et lutter ne servait plus à rien. De plus, sa voix m’enivrait, m’enveloppait. Elle semblait me protéger de tout, être un baume sur tous les maux de la terre. Je voulais me laisser bercer par elle. Je décidai alors. Il m’était impossible d’envisager de vivre sans ces yeux incroyables et cette voix envoûtante. Je voulais les avoir pour toujours, pour moi. Je pris la décision là, à cet instant. Rien ni personne ne me ferait changer d’avis.
- Oui je t’aime Yokoyama Yuu. Je resterai à tes côtés pour toujours. Je t’aime.
Comme pour sceller mes dires et prouver qu’ils étaient bien réels, je l’embrassai de toutes mes forces, mettant tout mon amour. Je sentis que quelque chose m’échappait. Une partie de moi semblait s’évaporer. Je vis des visages tournoyer dans ma tête puis disparaître, à jamais. Je laissai ces sombres pensées de côté et me laissai aller contre mon amour à qui je venais de jurer fidélité jusqu’à ma mort. Yokoyama Yuu. Mon amour.

Je ne pouvais dire depuis combien de temps je combattais. J’étais trempé de sueur et je menaçais de m’écrouler de fatigue, mais je continuais de me battre sans relâche. Mes ennemis tombaient comme des mouches à chacun des sors que je lançais. Mon armée et moi avions le dessus fortement. Il fallait dire que la résistance n’était pas très forte, étant surtout composée de fermiers avec des fourches et de bucherons avec des haches. Je n’avais pas à utiliser mes sors les plus puissants, mais même une grande quantité de petits sors pouvaient devenir fatiguant.
Alors que je voyais s’écrouler à mes pieds un téméraire qui avait voulu s’en prendre à moi et qui avait été empalé sur l’épée d’un de mes gardes personnels, je vis quelqu’un s’approcher de moi en fauchant tous les hommes qu’il y avait sur son chemin. L’homme était un grand gaillard et maniait son épée à deux mains d’une parfaite technique. D’un seul coup il pouvait parfois faucher deux personnes à la fois. Je le voyais progresser tranquillement, mais sûrement vers moi. Je savais que j’étais son but mais ne l’empêchai pas d’approcher. Alors qu’il s’en prenait maintenant à mes gardes rapprochés, plusieurs d’entre eux tombèrent sous son épée avant que je leur dise que j’allais m’en occuper. Le grand gaillard sourit en pensant que j’étais stupide de penser que j’allais l’avoir. Lorsqu’il leva les yeux vers moi, son visage, chargé de haine, changea tout à coup pour se muer en un visage ravagé de tristesse. Il se figea quelques instants et fit finalement quelques pas précipités vers moi. Il avait baissé la garde de son épée et s’approchait de moi avec un air qui semblait ne pas croire à ce qu’il voyait.
- Ryo?
Je fût surpris qu’il m’appelle par mon prénom.
- Oui?
- Ryo, c’est bien toi? Je… je te croyais mort!
- Heu… non. Je ne le suis pas. Qui êtes-vous?
L’homme avait cessé d’avancer suite à ma question. Il semblait déçu que je ne le reconnaisse pas. Même si son visage me disait vaguement quelque chose, je n’arrivais pas à me souvenir de qui il pouvait être.
- Ryo, c’est moi. Ohkura!
- Ohkura…
- Oui! Ryo, j’étais certain que tu étais mort! J’étais si inquiet ! Mais qu’est-ce que tu fais à servir ce sale de Yokoyama? Est-ce que tu as été menacé? Il te tient sûrement sous son joug, jamais de ta sainte vie tu aurais servi un être aussi dénué de loyauté et de sens humain que Yoko-
Il ne finit jamais sa phrase. À la vitesse de l’éclair, je m’étais emparé de l’épée d’un de mes gardes et j’avais éventré cet homme qui s’appelait Ohkura. Je crachai dessus alors qu’il tombait à genoux, ses yeux exprimant une totale incompréhension et son visage semblant me demander pourquoi.
- On ne dit rien contre Yuu. Il est un homme bon. Il est mon amour et je le défendrai jusqu’à mon dernier souffle. Je resterai pour toujours à ses côtés. Et ceux qui ne se rangent pas à nos côtés méritent de mourir.
Je sortis l’épée du corps de l’homme en mettant mon pied sur son épaule et en le poussant sur le dos. Je me retournai, jugeant que les hommes de l’armée pouvaient finir le travail. Alors que l’homme que j’avais éventré n’avait pas encore rendu son dernier soupir, je me dirigeais avec hâte vers le château de Yuu. Mon amour.

FIN

Oui, fin. Il n'est pas supposé avoir de suite à cela, même si la fin fini étrange. C'est fait exprès. Peut-être y aura-t-il une suite un jour... si vous êtes fines.. :P 

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