Titre : Advienne que pourra
Résumé : Je savais que j’allais mourir jeune, seulement, jamais je n’aurais cru que ce serait pour lui. Une mort surprenante pour un esclave considéré comme le plus puissant devin.
Rating : M pour de multiples raisons, si vous êtes facilement offensés ou que vous n’aimez pas les relations entre hommes, ceci vous est déconseillé, vous avez été averti!
Disclaimer : Je ne possède pas Naruto et je ne fais aucun profit avec cette histoire
Words : J’espère de tout mon cœur faire plus de 50 000 mots, on verra bien
Souhait : Beaucoup de reviews!!!
Partie 1a
Depuis toujours j’ai su que j’allais mourir jeune; vivant une existence vouée à la prédiction. Voyez-vous, j’ai un don, celui de voir l’avenir. Mais je ne l’ai pas toujours considéré comme tel. Non, je disais, avant de le connaître, que c’était plutôt comme une malédiction.
Voir le futur peut sembler bien beau, mais savoir d’avance que mes êtres chers allaient me quitter sans pouvoir rien faire pour l’en empêcher me révoltait. Ce fut le cas pour mon père, le grand Namikaze Minato, qui mourut bravement au combat contre Kyuubi le Rouge, chef des troupes barbares pillant les abords de Ho no Kuni.
J’ai bien tenté de l’arrêter, mais en vain; le sens du devoir chez lui était beaucoup trop important pour qu’il renonce à diriger ses troupes vers une mort certaine. Cependant, je n’ai pas que perdu mon père ce jour-là, je perdis également sa protection. Au tendre âge de onze ans, je devins propriété du roi Madara IV, seigneur du royaume Uchiwa.
Pendant quelques années, ce n’était pas si mal, j’étais logé et nourri aux frais de l’État, recevant quelques fois la visite du précepteur du jeune roi, trop jeune encore pour officiellement tenir les rênes du royaume, afin de me demander ce que le futur envisageait sur telle ou telle question. Sarutobi le Professeur était un homme bon et je ne pourrai jamais oublier la dernière visite qu’il me rendit. Je l’avais pourtant averti que le cobra attaquerait bientôt, ce fut bien le seul conseil qu’il n’écouta point.
Trois ans plus tard, alors que le prince fut finalement sacré par l’onction Roi au saint âge de vingt et un, je fêtai mes dix-sept. Survint alors un changement en mon pouvoir; alors que plus jeune, étant plus réceptif aux messages extérieurs, j’éprouvais des visions qu’en présence de la personne dans une même pièce, je devais maintenant avoir un contact avec elle. Cependant, cela ne me permettait que de prédire ses prochains instants, plus je devais monter le fleuve du temps, plus le contact se faisait intimiste.
Et c’était une vérité que le roi fit rapidement tournée à son avantage. Je partageais bien plus souvent le lit royal que la reine elle-même.
Je ne me plaignais pas, le roi n’était pas laid à regarder, loin de là, et, avouons-le, il était doué pour le sexe. Mais ce n’était que ça, du sexe : pas d’attachement, pas de sentiment; seulement un contact corporel, un désir charnel. Une consumation si régulière que je m’en étais attiré les foudres de sa femme, la reine Sakura, malheureuse dans un mariage sans amour.
Lorsque je visitais le château à cette époque, je ne pouvais m’empêcher de la regarder avec pitié, sa détresse était telle que je recevais des images successives de bonheur total à pure tristesse. Elle enfanterait d’ici un an d’un robuste petit garçon, fils qui lui serait ôté à l’âge de sept ans afin qu’il reçoive son éducation militaire. Elle entrerait alors dans une noire dépression, mettant fin à ses jours, entraînant dans la mort une grossesse d’un mois.
Je fis part de mon inquiétude au roi qui ne s’en formalisa pas, la reine lui aurait alors donné un fils héritier, qu’elle vive ou qu’elle meure n’aurait plus d’importance.
Le roi n’était pas dépourvu de sentiments, il ne savait tout simplement pas comment les gérer. Plus d’une fois, les chaises se fracassèrent contre les murs de pierres de la chambre du monarque alors que je venais tout juste de lui annoncer que son désir d’expansion et de conquête n’allait aboutir qu’à une cuisante défaite. Bien souvent il me reprenait avec une brutalité mal contenue, espérant qu’en étant solidement enfoui en moi l’avenir changerait.
Ces sessions étaient satisfaisantes physiquement, mais plus qu’éprouvantes sentimentalement. Généralement, je disparaissais pour quelques semaines, lui faisant comprendre qu’un tel comportement ne serait plus toléré, mais cela ne l’empêchait pas de recommencer un mois plus tard, m’ayant posé la même question (quand serai-je le roi du monde?) et obtenant la même réponse (jamais.)
Mais ce n’est pas ma relation avec Madara qui aura raison de moi, non, c’est cet amour impossible que je développai pour le frère cadet du général des armées royales. Je tombai irrévocablement amoureux de ce jeune ténébreux et ambitieux capitaine.
La première fois que je le vis, il se dressait fier, le menton levé, en habit d’apparat, devant le trône. Il revenait, disait-on, victorieux d’une campagne plus à l’Ouest. S’il n’avait pas battu, il avait tout de même obtint la paix avec Gaara du désert, son égal au combat et dirigeant de Kaze no Kuni. Lui et le roi s’entretenaient alors que je pénétrai dans la salle d’audience. D’une voix sûre, j’indiquai ma présence : «Vous m’avez fait appeler, Monseigneur?» Deux regards d’encre se posèrent sur moi.
«Naruto-kun, voici Uchiwa Sasuke, mon cousin et capitaine de la seconde troupe qui revient d’une dure bataille.
- Oui, j’ai entendu parler de votre victoire sans bavure, Uchiwa-san.»
Je me rappellerai toujours de sa voix, cette voix de contraste : chaude et douce, froide et autoritaire. Une voix où se mêlaient les intonations feutrées des ménestrels aux clairons perçants des hérauts de guerre. Un homme de lettres, un homme d’armes. Une voix charmeuse d’insultes : «Et je devrais m’intéresser à ce que vous dites parce que …»
-Allons, allons Sasuke, ne sois pas méchant avec mon conseiller.
-Lui, un conseiller? Il n’a même pas l’air de savoir compter jusqu’à trois.
Qu’est-ce que je disais, un charmant enfoiré.
-En quoi puis-je vous être utile, mon roi? Demandai-je les dents serrées.
Mon suzerain me tendit alors un poignard taché de sang. Je le pris et l’examinai, me doutant bien de ce que je devais en faire.
-Vous savez que mon pouvoir ne marche pas ainsi, dis-je en soupirant.
-Je veux savoir les plans de Sabaku, me sermonna Madara tandis que l’un des sourcils de Sasuke s’arqua d’interrogation.
Voyant ma défiance, le seigneur me rappela bien rapidement quelle était ma place, celle d’un simple esclave. Soupirant, je fermai les yeux et me concentrai. Je ne voyais que l’intérieur de mes paupières.
-Alors?
-Rien.
-Rien! Comment-ça rien? Tu es censé voir le futur.
-Nous avons déjà eu cette discussion, je ne reçois pas de visions sur commande.
Il fronça des sourcils alors que je m’apprêtais à lui rendre l’arme. Sa main se referma soudainement sur la mienne, la lame acérée s’enfonça dans ma chair, mon sang se mêlant à celui séché. Des images brusques de corps, de feu et de mort se succédèrent à une vitesse telle que j’eus la nausée. Mes genoux fléchirent et je m’effondrai haletant sur le carrelage. J’étais en nage et j’avais l’impression d’avoir couru un marathon.
«Qu’as-tu vu?
-N’y allez pas.
-Je t’ai demandé ce que tu as vu, pas ce que tu en penses.
-Les troupes de Suna traverseront le col de Tessa dans trois jours, elles se dirigent vers les montagnes rouges.
-Parfait, nous leur tendrons une embuscade. Sasuke, toi et tes hommes vous chargerez de cette mission.»
Ledit officier hocha de la tête et quitta la salle, ses bottes résonnant sur le carrelage aux armoiries du royaume. La colère contenue jusqu’à maintenant ne tarda pas à retentir. La gifle me fit saigner de l’oreille, j’eus peur qu’il n’eût brisé mon tympan, mais bien vite mes peurs furent de toutes autres natures. «Comment oses-tu m’humilier de la sorte, petite merde? Tu n’es vivant que pour assouvir mes désirs, de connaissances ou autres.»
Il me tira par les cheveux jusqu’à une pièce exiguë et me plaqua solidement contre le mur. Ses mains s’attardèrent à ma taille afin de me retirer mon pantalon. Je renversai violemment ma tête de façon à heurter la sienne. Je l’atteins certes, mais il ne s’éloigna pas pour autant de moi, ne m’offrant pas l’opportunité de me dégager. Il agrippa de nouveau ma tête et la cogna contre le mur, me sonnant à moitié.
Je me mordis la langue alors qu’il me pénétra d’un coup de bassin. Je ne voulais en aucun cas lui donner le plaisir de me soumettre à sa volonté. Aucun son ne dépassa mes lèvres closes, aucun mouvement de dégoût ne se manifesta en moi. Je restai froid, endurant dans le silence le plus complet ses mouvements interminables de vas-et-viens et ses grognements vulgaires de plaisir.
«Tu n’es qu’une petite salope. Tu aimes ça me sentir enfoui si loin en toi, touchant des terres que moi seul a l’accès. C’est ça que tu voulais depuis le début, hein, c’est ça? Tu me désires, tu me veux, dans ton cul, dans ta bouche, tu veux que je te remplisse jusqu’à ce que tu pleures du sperme. Ne le dénie pas, tes yeux t’ont trahi, ton cul te trahit. N’entends-tu pas les sons qu’il fait alors que je le laboure, ne sens-tu pas comment il se resserre dès que je m’apprête à le quitter? Tu aimes te sentir vulnérable, tu aimes que je te prenne comme une bête, comme la putain que tu es. Tu es à moi!» Ces derniers mots s’étranglèrent dans sa gorge alors qu’il se vida en moi. Pour la première fois, je me sentis sale. Pour la première fois, je le frappai. Pour la première fois, il me blessa. Je revins chez moi ce jour-là, le bras et le moral brisés.
Ce n’est que trois semaines plus tard que je fus de nouveau quémandé par le roi qui était venu me voir, tout repentant, deux jours après l’incident. Il était accompagné de la matriarche Tsunade qui me soigna; j’eus dû tout de même me promener le bras en écharpe pendant deux mois.
Dans la salle se tenait encore une fois le capitaine, mais cette fois, dans une tenue moins glorieuse. Ses vêtements étaient tachés de boue et de sang, lacérés en plusieurs endroits; ils laissaient paraître la peau laiteuse des nobles recouvrant des muscles finement définis.
Il ne me regarda pas avec dédain cette fois, mais plutôt avec une certaine curiosité, je l’avais tout de même arrêté alors qu’il s’apprêtait à monter en selle pour lui dire que s’il partait il y avait de fortes chances qu’il ne revienne pas comme la moitié de ses soldats. Il semblait bien qu’il eût échappé à la mort cette fois.
Le raclement de gorge du monarque me ramena à la réalité. Je ne m’étais pas rendu compte que je le fixais le soldat depuis mon arrivée. «Naruto (pas de kun, ce n’est pas bon pour moi), pourquoi ne pas m’avoir dit que la moitié de mes troupes se ferait exterminer?
-Vous m’avez demandé de ne pas vous dire mon avis alors que vous savez que cette méthode ne donne que des réponses erratiques…
-Assez!
-Vous ne vouliez savoir que le mouvement des troupes ennemies…
- Comment oses-tu-me …
-Mon Oncle, il a raison, vous ne lui avez demandé que leurs déplacements.»
Madara se calma visiblement et prit de grandes inspirations. «Tu as raison Sasuke, excuse-moi Naruto. Je me suis laissé emporter.
-Veuillez pardonner mon offense alors.» Le sourire qu’il m’offrit se voulant bienveillant me fit l’effet d’une douche froide. Tôt ou tard je devrais bien repartager sa couche.
«Naruto-kun, Sasuke-kun ne tardera pas à repartir au front, c’est l’un de mes meilleurs hommes. » J’acquiesçai, signalant que j’avais saisi sa demande, mais j’eus tout de même un doute sur la marche à suivre; je ne pouvais quand même pas m’offrir à un autre homme sous les yeux de mon roi. J’espérai alors qu’un simple touché suffirait.
«Votre main, Capitaine.
-Tu vas me lire dans les lignes, dobe!
-Sasuke-kun…
-Votre main, s'il vous plaît.»
Sa main était grande, les doigts, fins, la paume, rugueuse là où le pommeau de son épée se nichait habituellement. La réponse fut immédiate, il terrasserait Gaara sur les plaines venteuses dans trois semaines. Une victoire qui officialiserait une paix définitive, Sunakagure devenant le vassal de Konoha. Aussi vite que j’eus pu toucher sa main, je la relâchai. C’était comme si un feu se propageait sous la peau de mon bras droit. «La prochaine bataille vous couvrira de gloire, Monseigneur.»
Le roi, tout heureux alla consumer son mariage avec la reine, concevant de ce fait le prince Sora. Je restai donc seul dans la grande salle en compagnie de Sasuke qui ne sourcillait toujours pas dans son observation de moi. «Vous êtes blessé, dis-je à brûle- pourpoint.
-Je pourrais te dire la même chose, dobe.
-Suivez-moi!»
Nous longeâmes donc plusieurs corridors en direction d’une petite remise qui, comme je le savais, contenait des onguents et bandages. Je l’assis de force sur un tabouret et lui demandai d’ôter sa chemise. Étrangement il s’exécuta sans protestation, un petit sourire narquois retroussant ses lèvres. Je ne pus qu’admirer son torse parfait : des pectoraux définis, des abdominaux d’acier, une ligne sombre disparaissant dans ses pantalons, de pâles cicatrices marbrant sa peau parfaite, une seule couleur entachait cette vision divine : une longue balafre suintante de sang.
Il me prit la main et la déposa sur son torse, juste au-dessus de son cœur. «Et maintenant, que vois-tu?» Je lâchai un hoquet de surprise au futur qui n’allait pas tarder à se réaliser. «Je… Tu… Nous ne…» Mes protestations moururent sur ses lèvres qui happèrent les miennes. Une langue chaude, mouillée et joueuse pénétra dans ma bouche toujours ouverte. Elle s’amusa à titiller la mienne, l’invitant à entrer dans une danse haletante et frénétique. Un gémissement de bonheur s’échappa de ma gorge alors qu’il la suça vers sa bouche. Mes pieds quittèrent le sol pour enserrer sa taille, le poids soudain le forçant à m’appuyer contre l’étagère à médicaments.
Des images troublantes de nous, nus; nos corps brûlants se caressant entre des draps soyeux; nos êtres ne faisant plus qu’un ne cessaient de défiler dans ma tête. Mon dos se cambra à la connaissance d’un désir futur qui jusque-là m’était inconnu. La peur s’insinua en moi alors que nos bouches se guerroyaient toujours et que mon moi futur était en extase telle que j’en ressentais la complétude. Le désir voilait mon esprit, mon corps frissonnait de plaisir alors que mes mains tentaient désespérément de s’agripper dans sa chevelure de jais. J’étais prêt à exploser et nous n’avions même pas dépassé la base un. Il faut dire que les baisers entre Madara et moi étaient aussi rares qu’indifférents.
Avec Sasuke, par contre, c’était comme-ci quelqu’un avait allumé un feu dans mon bas-ventre, ne pouvant être éteint que par un orgasme si puissant que j’en avais peur. La vision se stabilisa un moment alors que les deux corps communiaient de plénitude et que le futur lui murmurait mon nom avec tant d’émotions que je vins, frémissant de tout mon être contre le corps solide et chaud, ma poitrine montant et tombant désespérément, tâchant de rattraper le plus d’oxygène possible après ce qui me sembla une éternité sans respirer, ma tête, rejetée à l’arrière, lâchant un gémissement interminable. Les yeux brillants de Sasuke détaillant chacune de mes réactions, assombris d’une expression que je ne pouvais identifier. Ce petit sourire en coin victorieux de retour sur ses lèvres rougies par le baiser.
Sa tête se rapprocha de nouveau, mais je détournai la mienne, ses lèvres ne contactant que ma joue marquée de trois lignes horizontales. Mes pieds se reposèrent au sol prestement alors que je balbutiai des excuses incongrues et que je m’enfuis de la remise.
Partie 1b