Titre: Après le concert
Auteur: Isil
Fandom: Original
Personnages: Abel et Richie
Rating: Un bon gros R
Disclaimer: Tout est à moi.
Note: Ecrit pour le défi "
Sex is not the Enemy" organisé par
miya_tenaka. Mon prompt était
cette image. Petit exercice de style sur des persos qui se sont créés au fil des mots. Enjoy !
Abel inspira la buée à pleins poumons. Après l’atmosphère viciée du club, l’air humide mais propre était plus qu’agréable. Il se détendit sous le jet d’eau qui lui frappait les épaules et entreprit de se frotter les cheveux pour se débarrasser de l’odeur de fumée et d’alcool qui lui collait à la peau. Il était fourbu mais plutôt content. Le concert s’était bien passé, le public les avait bien accueillis et Fred ne s’était pris que trois fois les pieds dans les fils de l’ampli.
Il se mit à chantonner une de leurs chansons en versant du shampoing dans sa main. Se massant vigoureusement le crâne en s’amusant avec les accords qu’il avait lui-même composés, il n’entendit pas la porte de la salle de bains s’ouvrir.
« Plutôt géniale, la soirée, non ? » s’exclama Richie, faisant sursauter Abel.
Ce dernier, surpris, glissa et manqua de s’étaler dans la douche. Il se raccrocha au pommeau de la douche en se mettant du shampoing dans les yeux. Il jura violemment avant d’ouvrir le rideau de douche en clignant des yeux.
« Putain, Richie ! Tu veux me tuer ? Tu pourrais frapper, merde !
- Mais j’ai frappé ! protesta le plus jeune. Pas ma faute si tu te prends trop pour Jimmy Hendricks pour m’entendre ! Et puis c’est ma salle de bains, aussi. T’avais qu’à nous trouver des chambres simples, si tu voulais pas partager ! »
Abel ravala sa façon de penser et referma le rideau avec mauvaise humeur. Il se rinça soigneusement les yeux, prêtant une oreille absente aux bruits de Richie devant le lavabo. Son chanteur était en train de se brosser les dents en gargouillant quelque chose qui ressemblait à leur dernière compo. Il leva les yeux au ciel en souriant.
« T’as assuré, ce soir, Rich’, finit-il par lancer, profitant que le bavard était dans l’incapacité de lui répondre. Essaie de pas manquer de te vautrer de la scène, la prochaine fois, et ce sera encore mieux. »
Richie émit un bruit de protestation étouffé, avant de se rincer la bouche avec précipitation, sans doute pour répliquer. Abel ricana. Le préadolescent râleur à qui il donnait des cours de guitare était encore là, même s’il avait grandi... à part en taille, bien sûr. En quatre ans, Richard Cooper, fils de riches en manque d’émotions fortes était passé du statut d’apprenti-guitariste à celui de chanteur d’un petit groupe de rock indépendant de la région. Abel n’était pas mécontent de son coup : non seulement il avait dégotté à son groupe un chanteur qui assurait, mais en plus, il avait épargné au monde musical l'horreur d'un énième guitariste raté. Un jour, on le remercierait pour ça.
En attendant, les autres membres du groupe avaient beau avoir accepté Richie comme l'un des leurs, ils ne se gênaient tout de même pas pour lui mettre son "animal de compagnie" dans les pattes dès que l'occasion se présentait.
« Il est bon pour toi, vieillard, il te rajeunit un peu, le taquinait souvent Tish. On est trop jeunes pour se faire passer pour les Stones, tu sais. »
Absorbé dans ses pensées, il surprit un peu trop tard le rideau en train de s’ouvrir et ne parvint pas à empêcher Richie de se glisser dans la douche avec lui. Le temps qu’il proteste, il avait déjà les bras pleins d’un petit chanteur visiblement enfiévré par le concert. Des lèvres fraîches et mentholées s’emparèrent des siennes et il répondit au baiser en explorant la peau nue qui se collait à la sienne.
Il mordilla la lèvre inférieure de Richie puis l’abandonna pour aller explorer son cou. La fièvre post-concert l’enivrait, lui aussi et il plaqua son chanteur contre la paroi de la douche, s’emparant de ses hanches pour mieux le sentir contre lui.
Après la musique presque assourdissante du club, Abel apprécia avec délice le concert de gémissements et de grognements divers dont le régala Richie. Ils n’avaient pas vraiment la place de faire grand chose d’acrobatique, mais ils s’en moquaient tous les deux. Quelques minutes de baisers enfiévrés et de mains caressantes, et Abel enfouissait son visage dans le cou de Richie pour étouffer un gémissement de plaisir. Pris par son orgasme, il ne sentit pas tout de suite les dents de son chanteur dans la chair de son épaule. Ce n’est qu’une fois son souffle calmé qu’il ressentit la brûlure de la morsure.
« Ow. Tu m’as mordu, espèce de petit sauvage !
- Tu peux parler, Dracula, rétorqua sans énergie Richie, accroché à lui pour ne pas finir par terre. Je crois que tu m’as ouvert la jugulaire.
- N’importe quoi ! »
Abel recula la tête et Richie pencha la sienne pour lui montrer ce qu’il avait fait à sa nuque.
« Tu vois ? Et après tu me traites de sauvage ? C’est toi qui m’as mordu en premier !
- N’importe quoi ! répliqua Abel en se demandant quand ils avaient régressé en maternelle.
- Si, d’abord ! »
Richie leva un visage boudeur vers lui mais un coup sur le mur l’interrompit. La voix de Fred retentit à travers la cloison.
« Faites ça ailleurs, les gars, sérieux ! Pas moyen d’aller aux chiottes tranquilles, ou quoi ? »
Ils se dévisagèrent une seconde, puis Richie éclata de rire en se raccrochant à Abel. Ce dernier le serra tranquillement contre lui en le regardant rire. Il lui posa un baiser sur le front et éteignit l’eau d’une main. De l’autre côté du mur, ils entendaient toujours Fred râler.
FIN.