Digital Generation: Partie I Chapitre II Acte A

Dec 07, 2008 00:14


 Voici le deuxième chapitre de ma fanfic. Comme toujours, je suis obligée de couper car LJ me fait la gueule et refuse une petite dizaine de pages, le mécréant T__T. Donc Acte A, tout ça, vous connaissez.
Oubliez pas de laisser un petit commentaire, ça fait toujours plaisir <3!

Lorsque Taichi arriva au rendez-vous, il se rendit compte avec un certain amusement que s’il était nerveux, Yamato était au bord de l’apoplexie. Assis à une petite table au fond du café, il avait déjà commandé un double Expresso, comme à son habitude. Ses yeux étaient perdus dans la contemplation de sa tasse et, le menton soutenu par la paume de sa main gauche, il soupirait de temps à autre, comme s’il attendait depuis des heures. Puis, dans un brusque mouvement, il se redressait, s’attendant à voir entrer une connaissance, et enfin replongeait dans sa torpeur.

Taichi s’approcha de lui et lui dit bonjour. Yamato eut un léger sursaut quand il le vit mais ne parut énormément effrayé, ce qui était une bonne chose. Il lui fit un signe de tête puis le laissa s’assoire en face de lui. Une serveuse arriva.

- Vous désirez quelque chose ?

- Euh…

- Un cappuccino-caramel, répondit Yamato à sa place, avant de boire une gorgée de son café.

Taichi, un peu surpris, acquiesça et la serveuse s’en alla. Yamato connaissait parfaitement les goûts et les habitudes de Taichi, et quelque part cela le surprenait toujours. Le cappuccino-caramel était l’une des boissons chaudes favorites de Taichi qui en prenait toujours lorsqu’il allait dans un café. Un frisson passa entre les épaules de Taichi qui ne sut comment l’interpréter.

Ils ne dirent rien jusqu’à ce que la serveuse revienne avec la commande de Taichi. Le choc de la tasse sur la table sembla étrangement bruyant aux oreilles de Taichi qui, nerveux, avait du mal à supporter l’atmosphère étouffante qui régnait entre lui et son meilleur ami.

- Un cappuccino-caramel…, chuchota Taichi, avant de boire une gorgée. Tu connais mes goûts, c’est marrant.

- Marrant ?

Quelque chose dans la voix de Yamato donnait l’impression qu’il était profondément agacé, même si Taichi ne savait pas trop pourquoi.

- Oui, c’est marrant de savoir que tu es capable de te rappeler ça, ajouta Taichi, un sourire aux lèvres. Même Hikari oublie. Faut dire, c’est seulement un détail.

Yamato ne répondit pas, tournant sa cuiller dans son double Expresso avec un geste lent, rêveur. Ses yeux bleus étaient vagues, perdus. Taichi regarda sa main, blanche, aux doigts qu’il savait forts et agiles. Il ferma les yeux, profitant de la chaleur de sa boisson qui se répandait dans tout son corps et lui faisait un bien fou. Il souriait toujours, mais son sourire semblait à présent plus triste, ressemblant étrangement au rictus qu’il avait affiché lorsqu’il avait appris que Yamato et Sora sortaient ensembles.

- C’est ce genre de détails qui montre à quel point on peut être attaché à quelqu’un, dit-il sur un ton qui se voulait paisible. Comme savoir quelle est sa couleur préférée, ou même les dix chansons qu’il considère comme les meilleures au monde… ou encore sa boisson favorite…

Il se tut un instant, puis ajouta.

- C’est ça, les amis, hein ?

Yamato tressaillit mais ne répondit pas tout de suite. Il baissa la tête et dans son café il crut discerner quelque chose, comme un reflet flou qui disparut presque aussitôt. Taichi. Le soleil. L’odeur de son corps. Son sourire.

- Moi aussi…, murmura Yamato.

Taichi releva la tête, surpris. Yamato nota sa manière de tenir la tasse à deux mains, et ce détail le fit sourire, sans qu’il puisse s’en empêcher. Il détourna les yeux.

- Moi aussi… je veux être avec toi…

Les mots qu’il prononça passèrent, lentement, traversèrent la table et pénétrèrent dans l’esprit de Taichi qui crut un instant ne pas avoir bien entendu. Une vague de chaleur se répandit dans tout son corps mais cette fois, ce n’était pas le cappuccino-caramel, il le savait pertinemment. C’était une bouffée de bonheur brut, indicible, et alors tout ce qu’il avait cru, imaginé, s’envola, ne laissant que cette image de Yamato, le Yamato d’aujourd’hui qui évitait de le regarder mais dont le visage s’était comme empourpré légèrement.

- Yama…

- Ecoute, Taichi, l’interrompit Yamato avec une voix un peu plus ferme. Je ne sais pas très bien où j’en suis, je suis encore un peu perdu, je ne pensais pas… éprouver ça.

Taichi le fixa et Yamato eut comme un frisson devant ce regard droit et fier, ce regard qu’il avait si souvent vu en celui qui était considéré comme le leader des Digisauveurs.

- Si tu éprouves quelque chose pour moi, si tu as envie d’être avec moi, dis-le, déclara-t-il sans l’ombre d’une hésitation.

Yamato tressaillit une nouvelle fois.

- Il faut que je parle à Sora, je ne peux pas la laisser comme ça.

La main de Taichi frôla la sienne sur la table puis, dans un mouvement plus pressant, la prit et la serra fort. Il y avait dans ce geste tout ce que Taichi ne pouvait pas dire à haute voix mais ses yeux clairs et déterminés suffisaient à Yamato. C’était comme si tout ce qui avait précédé n’avait existé que pour cet instant. Yamato observa le poing de Taichi et l’image, à peine perceptible, de son ami faisant mine d’attraper le soleil du Digimonde lui revint en mémoire.

-Si tu veux être avec moi, tu dois rompre avec Sora, déclara-t-il sur un ton décidé. Moi non plus, je ne veux pas lui faire de mal, la faire souffrir. Mais je ne veux pas me retrouver à être avec toi dans son dos.

Yamato soupira.

- Tu rends tout si compliqué, décréta-t-il sur un ton agacé.

Le sourire de Taichi, quelque part, l’apaisa plus qu’il ne voulut l’avouer.

- Tu es bizarre, tu sais, Yamato, dit Taichi sur un ton amusé.

- Bizarre ? On ne parle pas de toi, là ?

Taichi rit. Ce rire victorieux qui avait réveillé des émotions lointaines chez Yamato. La main qui se refermait sur l’astre ardent.

- Bizarre… comme quelqu’un qui vient d’une autre planète.

Yamato le dévisagea et s’aperçut que l’expression n’était au fond pas si bête et quelque part, cela lui plaisait. L’image du Digimonde passa un instant, cette terre qu’ils avaient connue, aimée à leur manière où ils étaient devenus plus forts, plus mûrs et avaient connu des souvenirs précieux, des amis, et des ennemis.

Taichi retira sa main de celle de Yamato qui sentit toujours sa peau brûlante, et le contact, encore présent malgré lui, ne faisait qu’affirmer encore plus profondément tout ce qu’il pouvait ressentir. Taichi regarda sa montre.

- Je vais y aller, j’ai promis à Daisuke de le voir pour son entraînement.

- Taichi…

Le jeune garçon releva la tête, attentif.

- J’ai encore besoin d’un peu de temps… pour être sûr de moi, dit doucement Yamato, regardant ailleurs. Pour le moment, je ne peux pas rompre avec Sora. Pas maintenant. On ne peut être ensemble tout de suite.

La lueur de déception qui passa dans les yeux de Taichi disparut presque aussitôt, et un autre sentiment, que Yamato ne parvint pas à expliquer, apparut dans son sourire. Un mélange de bonheur et… de peur, comme s’il attendait toujours à une réponse négative. Taichi, malgré ses grands airs, avait malgré tout un côté nerveux, ne se sentant pas toujours en sécurité. Cette partie vulnérable de lui ne le rendait que plus intéressant et Yamato sourit en y pensant.

- Je comprends, Yamato. Je comprends parfaitement, répondit Taichi, sans se départir de ce sourire si spécial. En attendant, on reste amis, si ça te dit. Okay ?

Et il tendit une main franche, une main différente que celle qui avait pressé les doigts de Yamato. Une main de camarade. Yamato la serra d’un mouvement fort et sûr.

Sans pour autant s’empêcher de caresser légèrement cette peau qui lui évoquait tant de souvenirs. Cette main qui au lieu d’obtenir le soleil, avait fini par l’obtenir, lui.

- C’est bien, tout le monde ! Vous avez une demi-heure de pause. Reprenez des forces et on se retrouve dans la grande salle comme prévu.

- Oui, monsieur !

Sora, couverte de sueur, s’étira le long du dos en tendant ses mains vers ses jambes, comme pour attraper ses pieds. Son corps lui faisait un peu mal mais comme à chaque fois, le sentiment d’avoir bien travaillé n’en était que plus gratifiant. Elle passa une main sur sa nuque pour décoller ses cheveux roux et souffla profondément, avant de prendre sa serviette et sa bouteille d’eau. Les filles de son groupe, fatiguées également, s’en allèrent boire quelque chose dans la salle de repos.

Le club de tennis d’Odaiba, pendant l’hiver, ouvrait deux courts en intérieur pour permettre aux joueurs de s’entraîner dans les meilleures conditions. Même si le terrain n’était pas aussi agréable que celui du court extérieur, il était bon de continuer à s’améliorer même quand le temps n’était guère propice.

Les jambes un peu douloureuses, Sora se dirigeait à son tour vers la salle de repos qui servait également de cafétéria pour tous ceux qui en avaient envie, quand elle aperçut juste à la porte du club une jeune fille habillée d’un chaud manteau vert lui faire un signe joyeux de la main. Elle était accompagnée d’un oiseau au duvet rose et d’une étrange créature à la physionomie végétale.

Sora eut un sourire surpris.

- Mimi ? Oh, salut !

Elle s’en alla voir son amie qui lui fit la bise puis grimaça.

- Ah, tu es tout collante, dit-elle en riant.

- Je viens de m’entraîner, mais j’ai trente minutes de pause, répondit Sora, passant sa serviette sur son front humide. Coucou, Biyomon, je pensais que tu étais à la maison, pourtant.

- Mimi est passée justement, répondit son Digimon en claquant du bec. Et comme je lui ai dit que tu étais au club, elle m’a proposé de m’y emmener avec Palmon.

Palmon tendit ses pattes vers Sora pour l’embrasser amicalement. La jeune fille sentit son contact, doux comme une feuille, et son odeur, riche et fragile à la fois, qui lui rappelait le Digimonde, cette odeur qui était indescriptible mais que tous les Digisauveurs pouvaient reconnaître du premier coup.

- Super, tu as du temps libre ! s’exclama Mimi, et elle tendit un petit sac en papier rouge. J’ai apporté des muffins, ils sont tout chauds, ça te dit ?

- Je n’ai pas très faim, et puis je fais un régime.

- Toi alors, fit Mimi en secouant la tête. Tu devrais faire attention à ta santé, je trouve que tu as maigri depuis Noël.

Biyomon acquiesça.

- C’est le match contre Kisshô, répondit Sora, guidant ses amies près du terrain, préférant être plus à l’aise.

Au fond, c’était vrai quelque part. Tous les ans se déroulait un championnat entre différents clubs de Tokyo. Sora y avait toujours participé pour y mesurer son niveau à celui des autres et ainsi en apprendre plus mais cette année, l’enjeu était différent. Son entraîneur lui avait avoué qu’un homme était venu s’adresser à lui à son sujet ; l’université que Sora avait toujours vu aller avait une section « sports études », la meilleure de Tokyo qui ouvrait à ceux qui s’y trouvaient les portes des grands championnats nationaux, voire mondiaux. Si jamais Sora battait le club de Kisshô, elle remporterait le championnat dans sa section et son entrée assurée à l’université qu’elle désirait.

Le match était dans une semaine et même si Sora se sentait très bien entraînée, elle faisait attention à son poids.

Toutefois, Mimi eut un sourire mutin en la dévisageant.

- Je suppose que tu le fais aussi pour Yamato, ton régime, déclara-t-il d’une voix qui dissimulait un rire.

Sora ne put s’empêcher de rougir, ce qui fit vraiment rire Mimi. Oui, il était vrai que Sora faisait attention à cause de son championnat mais Mimi n’avait pas tort : elle voulait rester mince et attirante aux yeux de Yamato, pour que ce dernier ait toujours envie de rester avec elle. A cette pensée, elle eut un peu la nausée.

Mimi lui tendit un muffin qu’elle prit presque malgré elle. Il était fourré à la pomme. Palmon et Biyomon avaient déjà mangé les leurs et lorgnaient sur celui de Sora. Cette dernière en coupa un bout qu’elle donna aux deux Digimons ravis puis en mangea un morceau. C’était bon, et chaud comme elle aimait.

- Tu as l’air heureuse avec Yamato, dit Mimi en souriant. Vous vous entendez bien, tous les deux ?

- Oui, je suis heureuse, répondit Sora et elle se rendit compte à quel point c’était vrai, et comme elle avait de la chance.

- Et avec Taichi ?

Sora resta songeuse un moment. Elle se rappela le jour de Noël où elle avait proposé à Yamato de sortir avec elle. Elle avait amené des gâteaux faits maison et avait voulu voir Yamato avant le concert. Taichi l’avait vu avec son cadeau, et lui avait proposé de venir avec lui au concert. Elle avait refusé, et quelque part, Taichi avait dû comprendre ce que cela signifiait. Elle se souvint de sa tape sur l’épaule, ce geste amical et tendre, qui faisait presque oublier le « Ah, je vois.. » qu’il avait prononcé devant son refus de l’accompagner. C’était lui qui l’avait poussé à se déclarer, d’une certaine manière.

- On n’a pas eu trop le temps de parler tous les deux, dit Sora après un temps de réflexion. Yamato et lui se sont vus, ce matin. Je suis contente que rien n’ait changé entre eux, ils sont vraiment très amis.

- Ca tu peux le dire, approuva Mimi. J’avais un peu peur que Taichi réagisse mal mais là, il a très bien géré l’affaire.

- Mimi, tu as les jus de fruits ? demanda Palmon en tenant sa patte vers elle.

- Tenez, tenez, c’est pour vous !

Le jus de Sora était à l’ananas. Son préféré. Mimi était vraiment une amie parfaite.

A cet instant, le téléphone portable de Mimi sonna. D’un geste machinal, elle le sortit de la poche de son manteau et le porta à son oreille, tenant son jus de fruits de l’autre main.

- Oui ?

Elle s’arrêta puis eut un grand sourire.

- Oh, babe. How are you ? Yeah… Oh, thank you so much for calling me!... Miss you too, babe…

Elle continua ainsi pendant quelques minutes, passant même une fois le téléphone à Palmon qui parla également. Finalement, Mimi raccrocha, ayant toujours un sourire ravi aux lèvres. Sora savait pourquoi.

- C’était Michael ? Il va bien ?

- Oui, il trouve New York triste sans moi.

Sora sourit. Mimi et Michael sortaient ensemble depuis plusieurs mois. Michael était un Digisauveur américain qui avait connu Mimi quelques années plutôt. Tous deux semblaient très heureux et leur couple s’en sortait à merveille, malgré parfois les distances qui les séparait. Quand Mimi reviendrait à New York, Michael irait en Australie pour un stage dans une filière de son lycée.

- Oh, il est mignon, celui-là, lança d’un coup Mimi sur un ton mutin.

Sora leva les yeux et vit Azumi Fukuyama de l’autre côté du terrain, assis, faisant tourner sa raquette dans sa main. Il était assez grand de taille, mince, au visage plutôt bien fait et suffisamment de charme pour faire craquer pas mal de filles. Ses yeux, très noirs, étaient ce qui le rendait vraiment beau. Sentant qu’on le dévisageait, il tourna son regard et aperçut les deux jeunes filles accompagnées des deux Digimons. Il leur fit un signe de la main.

- Très mignon, ajouta Mimi en retournant le bonjour. C’est qui ?

- Mon partenaire en double, répondit Sora. Azumi Fukuyama. Il est très gentil. C’est un bon ami.

Elle n’ajouta pas qu’il avait été le premier à qui elle avait dit qu’elle était amoureuse de Yamato. Derrière son visage de séducteur, Azumi s’était révélé très sensible et avait su conseiller Sora dans sa démarche. C’était lui qui avait proposé d’offrir des gâteaux à Yamato, disant que pas un seul garçon ne pouvait résister à ce genre de trucs. Il était également très doué en tennis et s’était déjà qualifié dans un tournoi national à tout juste quinze ans.

- Fin de la pause ! cria soudain l’entraîneur. Allez, on s’y remet !

Sora se leva.

- J’y vais, merci d’être passée Mimi, ça m’a fait plaisir.

- Aucun problème, répondit son amie. Au fait, pour la fête que je prépare, j’aurai besoin de tes services. J’ai déjà demandé à Miyako, et elle est d’accord.

- D’accord, pour quoi faire ?

- Oh, des préparatifs, des trucs du genre, fit Mimi avec un geste évasif de la main.

- D’accord, ça me tente.

- Parfait, je t’appelle dans la soirée, si tu es libre.

Mimi se leva à son tour.

- Je vais raccompagner Biyomon chez toi, ajouta-t-elle en montrant le Digimon. Ensuite, j’irai faire des achats pour la fête.

- Ce sera génial, dit Palmon en regardant son amie avec fierté. Tout ce que fait Mimi en la matière est génial.

Mimi rit.

- Arrête, Palmon ou ma tête va tellement gonfler que je ne pourrais même plus m’occuper des préparatifs.

Sora sourit de nouveau. Quand elle se mit à courir pour rejoindre son groupe, ses jambes lui faisaient encore un peu mal mais cela n’avait pas d’importance.

Elle ignorait encore, à ce moment, que son couple, dont elle était si fière et heureuse, n’allait pas aussi bien qu’elle le croyait.

A suivre...

acte a, fanfic, chapitre ii, première partie

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