Où comment mon icône actuelle reflète parfaitement le contenu de cette partie : D.
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- Hum… Ha….
La main de Taichi s’accrocha à l’épaule de Yamato. Sa respiration était forte, hachée, et son souffle chaud, si chaud qu’il faisait passer un frisson dans tout le corps de son meilleur ami qui sentit sa bouche devenir sèche. Il déglutit, puis se pencha et fit mourir les gémissements de Taichi entre ses lèvres, aspirant ses soupirs, férocement. Taichi répondit à son baiser en lui mordant la bouche, alors que son corps se tendait sous les mains de Yamato.
Yamato se demanda vaguement depuis combien de temps ils étaient là, sur son lit, profitant de l’absence de son père pour se toucher et se caresser. Il lui semblait que cela faisait des semaines qu’il n’avait pas fait ça avec Taichi et quand il entendit la plainte étouffée de son ami contre sa gorge, il sut qu’il ne pourrait jamais se passer de ça, de ce plaisir. Il éprouva une sorte de fierté à contempler le corps de Taichi allongé contre lui, presque nu, et savoir que cette expression mi-alanguie mi-déterminée n’était vue que par lui.
Une chaleur sauvage remonta jusqu’à son bas-ventre et grondant, il dévora de baisers le cou de Taichi, puis descendit jusqu’à son torse qu’il griffait doucement d’une main, l’autre faisant toujours un mouvement de va-et-vient pressant sur son sexe qu’il tenait fermement. Son propre corps avait un mouvement de vague, son érection cognant contre l’intérieur de la cuisse droite de Taichi. Les lèvres de Taichi eurent un nouveau sourire contre son visage, et il entendit enfin cette voix basse, incontrôlée, cette voix basse de prédateur qui l’excitait tant. Il releva la tête et sans quitter son ami des yeux, continua à le caresser, plus vite encore, et sentit le mouvement du ventre de Taichi sous ses mains, le mouvement qui allait en rythme avec lui. Taichi respirait toujours aussi fort et son expression était sombre, crue, pleine d’un plaisir sans ambigüité.
Ils n’en étaient plus à leurs maladresses des débuts et à leur gêne lorsque pour la première fois, sur le canapé, ils avaient cédé à leur promesse. L’idée de caresser le corps de son meilleur ami ne choquait même plus Yamato, bien au contraire ; la sensation de contrôle qu’il éprouvait était si forte et plaisante qu’il en voulait toujours plus. C’était un contrôle, mais également un échange où toutes les barrières étaient tombées, et rien n’avait plus d’importance que ces moments où Taichi venait et bouleversait tout un monde en lui, comme il avait attrapé le soleil pour ne plus jamais le lâcher.
- Ha… Yamato !
Taichi serra les dents et son corps se tendit encore une fois. Il attrapa le cou de Yamato et l’embrassa de toutes ses forces, s’abandonnant complètement sous ses doigts. Ses lèvres étaient presque douloureuses à force d’être mordues, et Yamato aimait ça, tellement, qu’il répondit au baiser de façon erratique, et le contact de sa peau contre celle de Taichi lui rappelait des images dont il n’avait pas conscience, des images lumineuses et brûlantes comme un astre. Il ferma les yeux, plongeant dans le noir, n’entendant plus que les gémissements de Taichi qui devenaient plus brefs, et plus forts à la fois, blottissant son visage contre ses cheveux bruns et sentant son odeur, si forte, qu’il aimait. Il avait presque mal tellement il était excité.
- Ah… ah, hum !
Taichi eut un violent soubresaut et alors Yamato reconnut la sensation familière d’humidité entre ses doigts. Le corps de son ami, tendu comme un arc contre lui, devint progressivement inerte dans ses bras. Taichi humecta ses lèvres, murmurant de contentement, sa poitrine se soulevant plus doucement au fur et à mesure que sa respiration redevenait calme. Relevé sur un coude, Yamato le regarda, souriant, sa main continuant de caresser son visage humide de sueur.
- J’ai l’impression que c’est de mieux en mieux à chaque fois, soupira d’aise Taichi qui posa sa main sur celle de Yamato.
Il remit correctement l’élastique de son boxer, seule chose qu’il portait encore à ce moment et eut une profonde exhalation satisfaite, le regard encore un peu brumeux. Il se mit sur le flanc pour regarder Yamato. Ses yeux brillèrent de cette lueur que son ami aimait voir, et ils glissèrent jusqu’à l’entrejambe de Yamato qui portait toujours le pantalon de son uniforme scolaire. Sa chemise était déboutonnée mais pas enlevée, laissant voir les marques de dents de Taichi sur la base de son cou.
Et de nouveau, le sourire de Taichi eut cette ombre sauvage, animale. Quand il parla enfin, sa voix avait pris un ton bien plus grave, et cette intonation de désir fit passer un frisson le long du corps de Yamato qui sut qu’il avait envie des mains de son meilleur ami.
- Ferme les yeux, Yamato… Ferme les yeux…
Et Yamato ferma les yeux, se mettant sur le dos, tandis que la chaleur du corps de Taichi se déplaçait sur lui. Il entendit son souffle, de nouveau brûlant comme un soleil, son rire bref qui résonna comme un compliment. Les lèvres de Taichi l’embrassèrent, longuement, avec une lenteur insoutenable, se jouant de son excitation. Yamato répondait aux baisers en sentant son corps frissonner, serrant les poings pour s’empêcher de renverser les positions et enfin avoir également droit à ce qu’il avait déjà donné.
- Tu sais que je suis là pour toi, Yamato, murmura doucement Taichi contre sa bouche. Tu le sais.
Yamato ne répondit pas mais fit un mouvement de la tête. Il avait chaud au visage, et son érection lui faisait tellement mal qu’il faillit gémir. Et Taichi répétait ces mots qui lui retournaient le ventre, bas et soupirants. Ses dents attrapèrent le lobe de l’oreille gauche de Yamato, et il sentit le souffle produire un frisson terrible le long de sa colonne vertébrale.
- Bon dieu, Taichi, craqua Yamato, ouvrant des yeux sombres et avides. Dépêche-toi !
Taichi eut un rire sec, et il passa sa main sur les yeux de Yamato qu’il ferma. Le jeune garçon eut le souffle coupé par l’impatience et il se tut. Il avait froid et chaud en même temps et déjà les doigts de Taichi glissèrent sur ses lèvres, sa gorge, tracèrent des arabesques curieuses sur sa peau, et plus bas encore. Enfin Taichi l’embrassa, et Yamato sentit de nouveau le désir de son meilleur ami dans sa bouche, il l’enlaça, devinant les muscles de son dos qui roulaient comme ceux d’un félin. Il perçut le sourire de Taichi qui s’éloigna, juste une seconde, pour passer ses lèvres sur tout son visage, descendit, léchant le cou, le mordant, envoyant une pique de douleur et d’excitation supplémentaire dans le corps de Yamato.
Il savait ce que Taichi comptait faire, non qu’il ne l’ait jamais fait mais il y avait toujours cet instant où il se figeait et sentait les doigts de Taichi glisser sur son pantalon, retirant la ceinture.
Il eut l’image de Taichi dans le Digimonde qui était tombé dans l’eau, et qui se relevait, l’eau gouttant de sa gorge à ses poignets, et combien ce souvenir anodin prenait un tour absurdement érotique dans sa tête.
Les lèvres de Taichi étaient l’eau du Digimonde, coulant de son torse à son ventre, léchant sa peau d’une tiédeur insatiable, continuant leur course jusqu’au point de chute, retombant comme l’écho métallique de la ceinture qui était enlevée avec des doigts tremblants. La langue de Taichi joua encore sur les muscles de son bas-ventre, et déjà l’image se fit aveuglante, puissante.
Yamato eut une exhalation qui se bloqua dans sa gorge quand Taichi le prit dans sa bouche, et il se tut, les yeux fermés. Il croyait entendre l’eau qui gouttait des bras du Taichi d’autrefois, et ce son se répercuta dans son cerveau, longuement, alors qu’il avait de plus en plus chaud, et oh dieu, l’odeur de Taichi, ce bois brûlé et la pierre humide de Digimonde…
- Hum… ah…
Il ne pouvait plus contenir les soupirs qui montaient dans sa poitrine. Il eut un mouvement de tête sur l’oreiller, dans le rythme où Taichi entre ses jambes, lui rappelait ce quelque chose. Ses mains glissèrent sur les muscles des épaules de Taichi, puis ses cheveux, qu’il avait toujours aussi épais, et en bataille qu’autrefois. Taichi était toujours Taichi, et cette idée rassura Yamato, le rendit heureux. Les mains de Taichi remontèrent au torse de Yamato, le touchant, le caressant avec attention, comme s’il voulait mémoriser par le toucher chaque détail de sa peau, des os qu’il devinait en-dessous, et surtout éprouver Yamato tout entier.
- Ah… attends, attends…, dit brusquement Yamato, sentant tout son corps se tendre.
Mais Taichi ne l’écouta pas et dans un mouvement, fit monter la chaleur et il faisait trop chaud, pensa Yamato, un peu paniqué. Il cacha ses yeux de son avant-bras, sentant son bassin aller dans le même rythme que Taichi et il eut une nouvelle exhalation qui cette fois parvint à son terme. Il n’arrivait plus à voir l’image éclatante de Taichi dans l’eau et il comprit alors qu’il ne pouvait plus se contenir.
Sa main s’agrippa à la nuque de Taichi, ou peut-être son épaule, il ne savait pas. Ses ongles griffèrent la peau.
- Ah… Ah, Taichi, attends, je…
Il sentit plus qu’il n’entendit le rire de Taichi se répercuter dans tout son bas-ventre et enfin la chaleur de la bouche de Taichi disparut, remplacé par la tiédeur de ses mains et c’était trop, Taichi était sorti de l’eau aveuglante de lumière, le corps trempé, et cela suffit. Yamato gémit, la bouche tordue en une grimace, et enfin il fut traversé par ce quelque chose, qui l’envoya loin, comme la première fois, en mieux, en beaucoup mieux. Ses membres se dénouèrent de la tension qui l’avait entravé et les yeux dans le vague, il reprit son souffle. Il était ailleurs, plus loin que le Digimonde et tous les souvenirs qui cessaient de lui revenir en mémoire.
Taichi s’était rallongé près de lui, l’enlaçant. Ses cheveux chatouillaient le cou de Yamato qui eut un soupir, mélange de fatigue et de satisfaction.
- Hum… je suis crevé, grogna Taichi d’une voix endormie.
Yamato sourit, encore trop fatigué pour répondre. Il jeta un coup d’œil sur les vêtements en désordre dans sa chambre, les sacs sur le pas de la porte, puis les vestes qui trônaient non loin de l’ordinateur éteint. Il vit la chemise de Taichi sur le bord du lit, cette chemise qu’il avait retirée, et Taichi avait ri en voyant qu’il avait les mains qui tremblaient à cause de son impatience.
- Quelle heure il est ? demanda Taichi en baillant.
- Presque huit heures, répondit Yamato qui s’était penché pour regarder sa montre qui était tombée lorsque Taichi lui avait enlevé violemment sa veste.
- Oh merde…, je suis vraiment à la bourre, bougonna Taichi qui se frotta les yeux.
Relevé sur son coude, Yamato reposa sa montre, se sentait lui aussi en proie à une envie de dormir.
- Tu ne veux pas rester manger ici, ce soir ?
Taichi l’embrassa sur l’épaule, se serrant contre son dos.
- J’ai déjà demandé à Hikari de me couvrir pour arriver aussi tard. En plus, le premier jour de la rentrée, c’est compte-rendu de chaque minute passée en classe, et tout le barda.
Yamato baissa les yeux. Il sentait le ventre de Taichi contre lui, et c’était agréable. Il commençait à avoir froid, maintenant.
- Hikari est la seule au courant, hein ? Pour toi et moi…
Taichi, surpris, arrêta de passer sa main sur le visage de Yamato. Il demeura songeur.
- Oui, pour moi, c’est la seule. Comme toi et Takeru, non ?
- Oui, oui. C’était juste pour savoir.
Il se retourna pour voir Taichi de nouveau allongé sur le dos, les mains croisées sur la nuque, fixant le plafond.
- Je sais que tu n’as pas envie de le dire aux autres, pas maintenant en tout cas, dit finalement Taichi d’une voix neutre.
Il lança un regard à Yamato et fit une drôle de tête quand il s’aperçut que Yamato avait regardé ailleurs. Il se redressa, stupéfait.
- Tu ne comptes même pas leur dire du tout ? demanda-t-il plus sèchement.
Yamato eut un soupir d’agacement avant de se mettre debout et de commencer à reboutonner sa chemise. Taichi eut un reniflement de mépris.
- Quel courage, Yamato, je m’en attendais pas moins de ta part.
- Tais-toi, répliqua durement Yamato et ses yeux eurent une lueur glaciale. Tu crois que c’est facile pour moi ? Si tu es aussi courageux que semble le dire ton symbole, je suppose que tu n’auras aucun mal à le dire à nos amis, ou à tes parents.
Taichi serra les lèvres, mais n’ajouta rien. Il se leva à son tour, et Yamato vit à quel point sous sa minceur se cachaient des muscles secs, agiles, dus à des nombreuses années d’entraînement et de football. Il passa rageusement une main dans ses cheveux.
- Si tu le prends comme ça, je m’en vais, j’ai pas forcément envie de me faire gueuler dessus.
- Attends, Taichi, soupira Yamato, épuisé d’avance d’une énième dispute.
Il prit le poignet de Taichi qui tenait son pantalon dans les mains, prêt à l’enfiler. L’effet était à la fois comique et séduisant, même si Yamato ne pouvait expliquer pourquoi. Quand il releva la tête, Taichi ne put cacher l’expression blessée qui se peignait sur son visage.
- Je… Je t’aime, et tu le sais, ça, bégaya-t-il, comme à chaque fois qu’il avouait clairement ses sentiments à son ami.
Yamato eut un sourire tendre.
- Oui, je sais.
- Je comprends que tu veuilles du temps pour… pour qu’on soit sûr de le dire aux autres, je comprends ça, j’ai la même peur que toi. Mais, je ne veux pas qu’au final, notre relation ne soit rien d’autre qu’un énorme secret, un truc honteux. J’ai pas honte de ce que je ressens, ni de ce que je fais avec toi.
Il étreignit la main de Yamato, les yeux baissés, un peu comme un enfant.
- Je veux que les autres pigent ça, comme on a pigé pour nous deux.
Yamato, secouant la tête, prit Taichi dans ses bras. Ce dernier se laissa faire, poussant un soupir de bien-être, respirant l’odeur de son meilleur ami. Yamato vit alors son lit défait, l’empreinte de leurs corps qui s’étaient enlacés pendant plusieurs heures ce jour-là, comme d’autres jours avant, comme d’autres plus tard, ce qu’il espérait.
- Dis, Yamato, tu veux quoi pour ton anniversaire ? demanda soudainement Taichi contre son épaule.
Revenu à la réalité, Yamato ne put s’empêcher d’avoir un ricanement agacé.
- Oh, non, pas toi, gémit-il exagérément avant de repousser Taichi et de finir de reboutonner sa chemise.
Taichi éclata de rire.
- Enfin, quoi, Yamato, tu vas avoir seize ans le 11 avril, c’est pas rien !
- Seize ans est un âge inutile, ça m’intéresse pas. J’attends depuis mes dix ans d’être majeur, alors avoir juste seize ans, ça me passe au-dessus de la tête.
Et pour donner du poids à ses propos, il fit le geste correspondant.
- Et puis je n’aime pas fêter mon anniversaire, ajouta-t-il sombrement.
Taichi ne dit rien pendant qu’il se rhabillait. Il y avait un sentiment d’achevé dans ces moments-là et cela le déprimait.
- Je sais bien que tu détestes ça, mais fais-le au moins pour tes amis. Ce serait super sympa une soirée tous ensemble, et t’auras des cadeaux en plus.
Yamato se retourna, un sourire narquois aux lèvres.
- Et qu’est-ce que tu comptes m’offrir ? Et non, je veux un vrai cadeau ! ajouta-t-il en voyant la lueur pleine de désir dans les yeux de Taichi.
- Je suis pas ton plus beau cadeau ? minauda Taichi en mettant sa veste.
Yamato leva les yeux au plafond.
- Oh, je t’en prie, Taichi, j’espère que tu fais semblant, là.
Taichi lui répondit par une grimace. Il avait fini de se rhabiller mais n’avait pas la moindre envie de partir. Il y avait dans l’air le souvenir de leurs heures ensemble, lui semblait-il. Il resta un instant un peu gauche, se demandant quoi faire. Ce n’était pas forcément l’idée de laisser Yamato qui le gênait, mais le fait que son meilleur ami resterait tout seul, encore une fois. Depuis que Gabumon était retourné dans le Digimonde, il manquait à Yamato cette présence chaleureuse, drôle qui lui avait permis d’être plus heureux quand son père était absent. Il vit Yamato baisser les yeux, semblant avoir la même pensée que lui.
Il s’approcha de lui et l’embrassa doucement sur les lèvres.
- Je viendrai manger chez toi dans la semaine, promit-il en lui souriant, passant un doigt sur sa bouche.
Yamato eut une expression rappelant celle de l’ancien Yamato, celui qui ne révélait jamais rien de ses pensées, et qui restait tout seul, dans les ténèbres. Il hocha la tête, apparemment rassuré.
- A demain, au lycée, dit-il à Taichi lorsqu’il le reconduisit à l’entrée de l’appartement.
Le baiser qu’il lui donna avant de partir fut une des choses qui lui permirent de ne pas trop penser à Gabumon.
Iori trépignait devant son ordinateur. A cause du décalage horaire, il n’avait vraiment le temps de pouvoir parler à Wallace. Au fil des semaines, ses conversations avec le jeune américaine étaient devenues quotidiennes, mêlant discussions sérieuses sur le problème du Digimonde et bavardages plein d’humour. Iori n’avait pas oublié le deuxième jour du Sable, quand Wallace en souriant, l’avait embrassé dans le froid. Il n’en avait plus jamais reparlé mais le jeune garçon avait deviné sous les mots de son ami cette impression d’inachevé, un peu comme un cadeau emballé posé près d’une porte et laissé là, en attendant que quelqu’un l’ouvre enfin.
Il était déjà tard et sa rentrée avait été éprouvante. Les yeux lourds de sommeil, il dirigea sa souris sur le bouton pour quitter le chat.
Back to Colorado s’est connecté à la conversation.
Back to Colorado dit : Salut, Iori : D, comment ça va ?
Sentant un regain d’énergie soudain, Iori répondit à toute vitesse, un sourire épanoui aux lèvres.
Upado dit : je t’attendais, oui ça va
Back to Colorado dit : alors comment s’est passée ta rentrée ?
Upado dit : assez fatigante, mais au moins c’est terminé.
Back to Colorado dit : je suis désolé que tu sois obligé de veiller aussi tard, t’es pas obligé. Un mail me suffit si tu peux.
Upado dit : non j’avais envie de te parler.
Il y eut un moment où aucun message ne fut envoyé. Iori se figea au dessus de son clavier et il devina que le cadeau que Wallace avait déposé était en vue, et qu’il ne fallait plus qu’il enlève le ruban pour l’ouvrir.
Back to Colorado : c’est gentil de pas éteindre sans moi ^^.
Iori sourit. L’expression un peu mystérieuse de Wallace était devenue la leur, un code de bonjour et d’au revoir, semblable à un…
Iori sentit son visage s’empourprer au souvenir des lèvres de Wallace et de son haleine, chaude du café qu’il avait bu. « N’éteins pas sans moi », comme lui disait Wallace. Il eut l’impression qu’une petite main lui avait retourné l’estomac. C’était désagréable.
Upado dit : je le ferai jamais, ça.
Back to Colorado dit : j’en suis très content, c’est vrai
Iori devina le sourire de Wallace de l’autre côté, ce sourire en coin, désinvolte et plein de charme. Wallace qui savait flirter et embrasser sans aucune gêne ses amies, qui rendait le monde tellement intéressant. Wallace qui avait fait oublier la douleur de Miyako, lentement, dans le cœur de Iori.
« N’éteins pas sans moi. »
Il hésita puis recommença à taper, tentant d’ignorer le sang qui battait à ses oreilles.
Upado dit : alors ça va, j’en suis heureux aussi
Back to Colorado dit : au fait
Back to Colorado dit : il faut que je te prévienne, toi et aussi Ko, lui je vais le prévenir aussi
Upado dit : ?
Back to Colorado dit : j’ai fait d’autres recherches sur les ondes du Sable, si jamais elles passaient le portail encore une fois entre nos deux mondes.
Back to Colorado dit : et j’ai relevé des traces d’interférences dans mon pays, même si les ondes sont instables.
Upado dit : chez toi ? près de chez toi ?
Back to Colorado dit : non, c’est trop loin mais c’est quand même en train de se faire. C’est même par chance que j’ai réussi à localiser la puissance du Sable.
Upado dit : et là ? elle est comment ?
Back to Colorado dit : moins forte qu’au Japon, beaucoup moins, même si ça peut être assez risqué. J’ai pas encore réussi à bien situer l’endroit où le Sable va tomber, ça peut être n’importe tout aux Etats-Unis, ou même au Canada, si mes calculs sont vraiment pas bons.
Upado dit : comment tu as fait pour trouver le Sable ?
Upado dit : Wallace ?
Back to Colorado dit : c’est un travail très compliqué, et surtout très secret, je peux pas t’en dire plus. Sauf que localiser des milliers de points de connection entre le Monde Réel et le Digimonde est très, très long. Un peu comme chercher un numéro de téléphone en appuyant au hasard sur les touches.
Upado dit : tu dois être épuisé.
Back to Colorado dit : tu t’inquiètes tant que ça pour moi : D ?
Iori soupira devant son ordinateur. Il était maintenant épuisé, mais finalement il s’en fichait. Jetant en l’air sa timidité, il se remit à taper sur son clavier.
Upado dit : oui je m’inquiète.
Un temps. Il inspira puis reprit.
Upado dit : parce que je tiens à toi, voilà.
Il attendit, attendit, l’estomac retourné. Il eut l’impression d’avoir ouvert le cadeau de Wallace, laissé près de la porte, et il essayait de deviner ce qu’il y avait dans la boîte.
Back to Colorado s’est déconnecté de la conversation.
Sur le moment, Iori ne comprit pas. Une voix dans sa tête lui souffla que c’était simplement un problème de connection, et que Wallace n’allait pas tarder à se reconnecter pour lui répondre. Quand au bout d’un quart d’heure, il vit que ce n’était pas ça, il inspira à fond, avec une difficulté étrange, comme si sa gorge était remplie de bouts de papier. Lentement, il tenta de se raisonner : la déconnection de Wallace pouvait être due à de nombreuses raisons, parfaitement justifiées.
Alors pourquoi eut-il l’impression qu’on venait de lui reprendre le cadeau qu’on lui avait offert ?
A suivre...