Digital Generation: Partie II Chapitre II Acte B

Aug 06, 2009 01:06

Parce que LJ pue vraiment j'ai été obligée de couper cette scène en deux partie alors que normalement... uh non.  Je vous présente en exclu ma première scène de combat depuis des années, je pense avoir pas mal perdu la main donc haha, désolée si c'est nul.


- Allez, bon après-midi, Wallace ! Et fais attention à toi sur la route, on sait jamais ce qu’il peut se passer en chemin.

- Ne vous en faites pas, Mr McNamara, rétorqua le jeune garçon en faisant un sourire rayonnant.

Le vieil homme jeta un coup d’œil à l’étrange animal qui s’appuyait sur son épaule.

- Est-ce que ton petit bestiau veut boire quelque chose ?

Wallace resta un instant interdit avant de se rappeler de la présence de Terriermon.

- Ah euh… non je…

- De l’eau, je veux bien, monsieur, chantonna le Digimon en battant l’air de ses grandes oreilles blanches.

McNamara eut un moment de réflexion puis, haussant les épaules, retourna dans la véranda. Il n’avait pas l’air de se poser trop de questions. Wallace soupira avant de donner un petit coup de poing sur la corne de son partenaire.

- Espèce d’abruti, tu sais très bien que je n’aime pas quand tu parles avec les autres.

- Mais il me connaît, lui, rétorqua Terriermon de sa voix légère et narquoise. Il a l’habitude des trucs louches ici, depuis l’histoire de Chocomon et de Wendigomon.

Wallace baissa la tête. Le temps était déjà très sec dans sa région et il commençait à transpirer à force de rester en plein soleil. La chaleur lui rappelait Chocomon, pour une raison qu’il ignorait. Le vieux fermier sortit de sa maison à cet instant, tendant ce qui s’apparentait à une grande bouteille d’eau. Ravi, Terriermon descendit de l’épaule de Wallace avant d’attraper de ses oreilles ce qu’on lui offrait.

A la fois surpris et fasciné, McNamara se tourna vers Wallace.

- C’est un bien beau spécimen que tu as là, Wallace.

- Merci.

- Fais attention, quand même. Avec tous les trucs bizarres qui se passent en ce moment…

Wallace sourit une nouvelle fois.

- Je sais bien, Mr McNamara.

- Ca va recommencer comme il y a quelques années, c’est ça ? demanda brusquement le vieil homme d’une voix légèrement inquiète.

Terriermon avait cessé de boire, fixant les deux humains qui se faisaient face. Wallace déglutit sa salive. La chaleur lui donnait le tournis et il eut en tête l’image de Chocomon, si petit et inoffensif, emporté dans la bourrasque. Il se souvint qu’il avait pleuré pendant des jours, incapable de s’occuper de Terriermon, trop accaparé par la douleur. Il savait que son Digimon lui en voulait encore pour ça, malgré tout son amour, parce que c’était juste impossible d’abandonner son partenaire de façon aussi égoïste.

- Je l’ignore, avoua-t-il sèchement. Vraiment, je l’ignore. Mais je vais faire attention, je vais faire en sorte que les choses aillent mieux, c’est promis.

McNamara lui lança un regarda dubitatif.

- Je ne t’ai jamais demandé de t’occuper de ça personnellement, mon petit.

« Parce que tu veux faire les choses toujours tout seul, Wallace. Parce que tu as trop peur de perdre encore quelque chose de précieux, ça fait trop mal, hein ? »

Wallace sentit le regard curieux de Terriermon sur lui. Il secoua la tête.

- Encore merci pour les boîtes, Mr. Je vais les ramener maintenant.

- Tu ne veux vraiment pas que je te raccompagne, fiston ? Ca fait une trotte jusqu’à chez toi.

- Ca me fera du bien de marcher, merci quand même.

Le fermier fronça les sourcils.

- Je sais que tu n’aimes pas la chaleur, ça te rend malade. Ne dis pas que je ne te connais pas, mon petit, je te vois passer devant ma baraque depuis que tu es capable de te tenir sur tes deux jambes, alors n’essaie pas de m’avoir, ajouta-t-il plus fermement devant l’air surpris de Wallace.

Le jeune garçon voulut sourire puis réalisa qu’il n’en avait plus envie, trop fatigué, trop énervé par la chaleur. Terriermon, sentant son changement d’humeur, s’agrippa à son épaule droite à l’aide d’une de ses oreilles. Le contact était protecteur, rassurant et très frais sur la peau humide de sueur de Wallace.

- Merci pour l’eau, Mr, déclara-t-il sur un ton apaisant. Vous êtes très gentil.

- Oui, au revoir, Mr McNamara, conclut Wallace avant de descendre les marches menant à la véranda.

Il entendit la porte de la maison se refermer et il soupira, soulagé. Le vieil homme était un bon ami de la famille mais il était parfois difficile. Wallace savait être patient mais la chaleur le rendait très désagréable, en colère. Il n’y pouvait rien, c’était ainsi depuis la disparition de Chocomon.

- Tu crois qu’il t’en va, Wallace ? demanda Terriermon en se balançant.

- Peut-être. Mais il oubliera vite.

Ils marchaient sur le bas-côté de la route, ignorant les quelques voitures qui les dépassaient. Wallace habitait à une centaine de kilomètres de Greenley, sur un terrain où ses parents possédaient un ranch. Sa famille y vivait les deux-tiers de l’année, et le reste à New York, dans un appartement. Ils gagnaient assez bien leur vie pour se le permettre. McNamara vivait dans une petite ferme à une demi-heure à pied de chez Wallace, et avait toujours trop de boîtes de légumes et de fruits mis en conserve. Wallace faisait en général le trajet jusqu’à chez lui une fois par semaine, remplissait son sac à dos et rentrait donner le tout à sa mère. Ca ne le dérangeait pas vraiment, et Terriermon aimait beaucoup se promener même si le paysage n’était pas des plus spectaculaires.

Ce jour-là, la route était trop chaude pour que le Digimon marche dessus, et il était trop fatigué -ou paresseux- pour descendre des épaules de Wallace. Le poids était assez conséquent, mais pour une demi-heure de marche, ce n’était pas insurmontable. La fraîcheur des oreilles de Terriermon faisait du bien à Wallace qui au fur et à mesure se sentait de meilleure humeur.

- Et sinon, Iori ?

Il se renfrogna.

- Quoi, Iori ? Qu’est-ce qu’il vient faire là, tout d’un coup ?

- Oh, Wallace, tu sais bien de quoi je veux parler, chantonna Terriermon en tapotant d’une de ses pattes le nez de son ami.

- Pas du tout, avoua le jeune garçon. Sincèrement, je ne vois pas du tout.

Il entendit Terriermon rire, de ce rire particulièrement moqueur. Il était surprenant qu’une créature aussi mignonne puisse être capable de faire mal aux autres rien qu’avec les mots. Des années avaient passé et Wallace n’en revenait toujours pas. Il soupçonnait le comportement de son Digimon d’être le résultat de sa propre faute et ce n’était pas une pensée agréable.

- Ne fais pas l’innocent, tu l’as purement laissé tomber quand il t’a parlé hier.

- Oh.

Juste « Oh. » Wallace n’avait pas trouvé d’autre argument qu’un simple « Oh. ». Il haussa les épaules, ce qui fit bouger Terriermon.

- Il t’aime beaucoup, tu sais.

- Je sais.

- Et toi, tu l’aimes bien, non ?

- Je…

Il se tut, avant d’accélérer le pas. Terriermon eut un petit rire qui lui secoua le corps et Wallace se retint de toutes ses forces pour ne pas le prendre par les oreilles et le traîner sur la route jusqu’à ce qu’il arrête d’être aussi casse-pieds. Le pire, c’était qu’il avait raison et Terriermon le savait.

- Je n’ai pas envie d’en parler, Terriermon alors maintenant tais-toi ou tu fais le reste du chemin tout seul.

- Oh, rabat-joie, rabat-joie, rabat-joiiiiie, ronchonna son Digimon, boudeur.

Il ne dit plus rien un moment puis recommença à s’agiter sur l’épaule de son partenaire.

- Mais, dis-moi, tu l’aimes bien, hein ? Sinon pourquoi tu l’aurais…

- Je l’ai fait parce que j’en avais envie, c’est tout, répliqua brusquement Wallace en se rendant compte que son visage lui semblait beaucoup plus rouge d’un coup, et pas à cause de la chaleur.

- De quoi tu parles ?

- Je sais pas, et toi, de quoi tu parles ?

- Oh, fit simplement Terriermon et Wallace pensa un instant le choper par la tête et le balancer sur la route. Moi, rien en particulier.

Wallace serra les mâchoires. Ce n’était pas seulement un jeu entre eux. Terriermon savait comment lui parler, le faire réagir, car ce n’était qu’une réaction parmi d’autres pour attirer son attention. Wallace se mordait encore les doigts de ses actes passés, de sa lâcheté et de son incapacité à s’occuper du Digimon qui lui restait alors qu’il pleurait la perte de Chocomon. Terriermon avait eu besoin d’amour mais Wallace ne lui en avait pas donné. Ca n’avait pas duré plus d’un mois ou deux mais cela avait suffi pour que Terriermon ait un regard plus cynique sur les rapports entre humains et Digimons, et les sentiments qui pouvaient bien exister.

Malgré lui, Wallace avait développé cette vision des choses. Il n’y pouvait rien après tout.

« Parce que tu ne veux plus rien perdre, c’est ça. Parce que tout ce qui te touche te fait mal. »

- Tu n’es pas cohérent, Wallace, déclara enfin Terriermon, plus sérieux qu’auparavant. Tu n’es pas cohérent avec ce que tu veux, et ce que tu fais. Iori ne pourra pas te suivre comme ça indéfiniment. Si tu ne sais pas ce que tu veux avec lui, alors ne lui fais pas mal.

- Je n’ai jamais dit que…

- Non, justement.

Wallace sentit sa bouche devenir sèche. Il se rappela du visage du jeune garçon qu’il avait rencontré lors de cette fameuse soirée, humble et curieux à la fois. Un visage qui s’était épanoui d’un coup quand ils avaient commencé à parler de tout et de rien, comme si enfin Iori avait trouvé la personne à qui il pouvait dire tout ce qu’il voulait. C’était étrange, et drôle, en un sens.

- Wallace ?

Il sursauta.

- Oui ?

- Tu sens pas quelque chose de bizarre depuis quelques secondes ?

Il s’arrêta de marcher, perplexe. Il sentit l’oreille de Terriermon qui le tenait se crisper sur son épaule, dans un réflexe.

- Terriermon ? fit-il d’une voix anxieuse.

A cet instant, il sentit son Digivice vibrer doucement dans la poche de son jean. Il perçut la chaleur qui montait, s’emparait du petit appareil et d’un coup tous les évènements qui s’étaient déroulés à New York quelques jours auparavant lui revinrent en mémoire.

- Oh, c’est pas vrai…

L’air se fit brusquement plus frais, porteur de vents violents. Quand Wallace sortit son Digivice, il vit la lumière bleue et comprit ce qu’il se passait. Terriermon descendit de son épaule, le corps tendu, alerte, ses oreilles relevées pour lui permettre de prendre de l’élan en cas de problème. Le cœur battant à tout rompre, le jeune Digisauveur fixa la route déserte, puis les terrains aux alentours.

Il entendit alors le sifflement, inhumain, suraigu dans son esprit, aussi vif et brutal qu’une gifle. Choqué, il tomba à genoux sur le sol brûlant et plaqua ses mains sur ses oreilles. Dans son esprit, ce ne fut plus un sifflement mais son propre cri lorsqu’enfant, il avait vu la bourrasque enlever Chocomon pour le transformer en monstre.

« Parce que tu ne veux plus avoir mal, Wallace. »

- Ha, c’est… Ah !

- Wallace ! Wallace ! cria Terriermon, pris de panique.

- C’est horrible, ça fait mal… Ma tête, ma tête !!

Son Digivice, à ses pieds, émettait toujours cette lumière bleue menaçante. Wallace eut beau fermer les yeux, il la voyait toujours, s’insinuant sous ses paupières, lui brûlant ce qui lui restait comme pensée.

- Le Sable, chuchota-t-il. Le Sable est tout près.

Terriermon ne répondit pas, sur ses gardes. Le ciel était toujours du même bleu, sans aucun changement mais l’air était devenu encore plus sec, chargé de ce sable. Il n’y avait pas d’onde, ni même de tremblement de terre mais le Digimon sentait une présence non loin d’eux. Il avait en lui cette vibration spéciale aux Digimons, qui leur permettait de se relier.

- T… Terriermon, gémit Wallace, à bout de forces.

Ce n’était pas bon du tout. Terriermon, tentant de se calmer, tira à l’aide de ses pattes son ami sur l’herbe déjà jaune en début de printemps. Le jeune garçon était pâle, les yeux fermés, les mains toujours plaquées sur ses oreilles. Il avait l’air de beaucoup plus souffrir que les fois précédentes. Apparemment plus le sifflement était près d’un Digisauveur, plus celui-ci avait mal. Recroquevillé sur le sol, Wallace se mit à trembler violemment, ouvrant soudainement les yeux. Une de ses mains s’agrippa à une oreille de Terriermon.

- Il… Il est là ! Il est là ! s’écria-t-il, le regard presque fou.

Et là, Terriermon eut un réflexe. Ce réflexe qui peut pousser un enfant à soulever un rocher pour libérer un ami, ou même être prêt à sauver une personne des flammes. Avant même de voir l’attaque arriver, il enroula ses oreilles autour du corps de son partenaire et fit un bond d’une dizaine de mètres, s’éloignant de la route pour retomber sur l’herbe de la plaine.

Le choc le fit rouler, tandis qu’il serrait Wallace inconscient contre son petit corps. Il en était encore stupéfait. Jamais il n’avait réussi à porter Wallace auparavant, ni même aucun être humain. A peine avait-il sauté qu’une immense boule de feu explosa à l’endroit qu’il venait de quitter. Le bord de la route fut transformé en un cratère brûlant dans un grondement terrible.

Wallace, lentement, s’était redressé.

- Un… Un Digimon ?

Il tenta de se mettre debout mais le sifflement reprit, si fort qu’il retomba, ne pouvant retenir un cri de douleur.

- Wallace ! Eloigne-toi !

Mais Wallace ne put faire un mouvement de plus. Juste en face de lui, de l’autre côté de la route se tenait un immense Digimon. Il n’en avait jamais vu de tel depuis qu’il avait combattu Wendigomon, même si celui-ci était complètement différent. Il ressemblait à une forme dégénérée de dinosaure, au corps recouvert de boursouflures, de veines et de cicatrices d’un jaune sale. L’une de ses pattes, plus grande que les autres, n’était composée que de deux griffes, rouges et longues, tandis que les autres en avaient cinq, d’un noir brillant. Sa tête était couverte par un masque de fer, ne laissant découvert que sa gueule grande ouverte et un unique œil d’un bleu glacial.

Wallace sentit son corps être recouvert par une sueur froide, les membres se tendant au point qu’il lui était incapable de bouger.

- C’est Cyclomon, gronda Terriermon, les pattes et les oreilles tendues en barrières de protection devant Wallace.

- Cyclomon ? Mais qu’est-ce qu’un Digimon de ce genre peut bien faire dans le Monde Réel ? Je croyais que les autres avaient fermé tous les portails menant ici !

- Je l’ignore, Wallace. Mais celui-là est dangereux, très dangereux.

Le Digimon adverse lança un regard au jeune garçon à moins de vingt mètres de lui, ses griffes plantées dans le sol. Il émit un grondement lourd et bas qui vibra jusqu’au fond de la poitrine de Wallace. C’était impossible de détacher le regard de ses crocs, acérés et terriblement longs.

- Qu’est-ce qu’on fait, Wallace ? demanda Terriermon sans quitter des yeux Cyclomon.

- Il faut vraiment le combattre ? répondit Wallace sur le même ton.

- Il y a quelque chose en lui. Ce n’est pas seulement sa nature, mais quelque chose…

Wallace regarda de nouveau Cyclomon. Le corps de ce Digimon devait bien faire entre quatre et cinq mètres de haut, prêt à attaquer au moindre mouvement. Il ferma les yeux, se concentrant sur le sifflement qui avait étrangement diminué depuis quelques secondes. Il serra son Digivice entre ses doigts, et quand il sentit l’objet devenir encore plus chaud en face de Cyclomon, il comprit.

- C’est de lui que vient le Sable, murmura-t-il, avant d’ouvrir à nouveau les yeux. Ou une partie du Sable, je dirais.

A suivre...

Bonus: Si vous voulez savoir à quoi ressemblent les Digimons, pour vous donner une petite idée: Terriermon et Cyclomon

deuxième partie, acte b, chapitre ii

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