Un jour...

Sep 24, 2008 12:13

Long loooooong French babbles. Sorry :))



Lorsque j’avais 6 ans, je portais encore des robes, et je passais la plupart de mon temps libre à jouer à la Barbie, persuader que le plus gros problème que la vie puisse apporter était que mes parents m’interdisent de regarder ‘Lois et Clark’ sur M6 le mardi soir (que je regardais quand même, en me faufilant discret dans la chambre de Pearl qui avait une télé, mais chuuut).
A cette époque, il m’arrivait souvent de prendre un livre avec moi dans mon lit, et de le feuilleter, survolant les mots avec envie et impatience, car bientôt j’apprendrai à lire, et ces successions de lettres et de mots auraient enfin un sens.

J’ai aimé lire avant même savoir le faire toute seule. Peut-être parce que j’associais la lecture à ce moment juste avant de me coucher, lorsque Pearl et moi, on se pelotonnait chacune d’un côté de papa alors qu’il nous lisait les mêmes contes tous les soirs, encore et encore…

Je crois que j’ai aimé écrire tout aussi jeune, avant même de vraiment comprendre ce que je faisais.

Pour moi, ma première histoire remonte à 1998. Je me souviens de l’année, car dans cette fameuse histoire, la coupe du monde de football (que la France avait gagné, OUAAAIS !) était en exposition dans mon école primaire, et des ravisseurs venaient pour la voler. Terrible, I know. Mais ne vous inquiétez pas, du haut de mes 10 ans, courageuse CM1 que j’étais, j’arrivais à séduire un des méchant(avec un super numéro de charme), juste assez longtemps pour que ma grande sœur Pearl débarque comme par magie (elle séchait des cours pour ça bien sûr, rien d’étonnant :p) et l’assomme avec son saxophone (purée, ma sœur elle était même héroïne dans mes histoires mdr)
Yep. C’était ce que je croyais être ma première tentative d’écriture, mais récemment, mon père a retrouvé des bouts de documents sur son vieil ordi, des morceaux de phrases que j’ai dû écrire à 7 ou 8 ans, et dont je ne me rappels rien of course ^^
Et pourtant, aujourd’hui, je n’arrive pas à me souvenir de l’époque où l’écriture ne faisait pas parti de ma vie.

Après une ou deux histoires très comiques, j’ai débuté un journal intime (que mes sœurs passaient leur temps à essayer de voler bien entendu, comme dans toute fratrie qui se respecte). Au départ, c’était surtout pour raconter avec fierté comment moi et une bande d’autre élève du collège, menaient une vie impossible à une fille de ma classe de 6ème . Parce que c’était super tripant d’avoir une tête de turc, HAHAHA ! (oui, la vie m’a rendue la monnaie de la pièce, c’était moi la tête de turc en 4ème-3ème , beaucoup beaucoup moins drôle tout de suite).
Lorsque mes parents ont divorcés, écrire dans ce journal est devenu plus une nécessité qu’autre chose. Je devais me débarrasser de l’incompréhension, du désarroi, de la peine, et de la colère quelque part.
C’est aussi à cette époque que j’ai eu ma première réelle addiction pour une série télé. Et je ne mâche vraiment pas mes mots. A 15 ans, au lieu de faire mes devoirs, je passais minimum 6h par jour sur internet, sur les sites et les forums consacrés à ‘Buffy’. Quand on est mal dans sa peau, on trouve ce qu’on peut pour s’évader. Et bien sûr, quand la série c’est arrêter, ça a été la fin du monde…mais j’ai survécu, de toute évidence XD En particulier parce que j’ai découvert, ou peut-être redécouvert, l’écriture.

Partout sur le net, il y avait ces fans à travers le monde, qui postaient leurs histoires sur leurs personnages préférés. Les Fanfictions. Et GOSH, qu’est ce que c’était délirant et excitant à lire ! (je ne parlerais point ici de ma découverte des fics sexuelles…oh lala ! XD)

Ca m’est apparu comme une évidence. Si les autres le faisaient, je pouvais le faire aussi !! Aussi loin que mes souvenirs de cette époque remonte, ma ptite sœur Candice à toujours été ma première lectrice (même à 2h du matin…je t’aime ma Cancroute), et ma toute première fan dévouée. A lire tout ce que je faisais, puis me dire que c’était ‘super’ et ‘trop bien’ du haut de ses onze ans, même quand c’était vraiment, VRAIMENT nul (sincèrement). Je n’oublierais également jamais ce qui m’a pousser à mettre mes histoires sur le net. Pas moins que mon auteuse de fics Buffy préférée, à qui j’avais osé parler sur msn, pour finalement lui passer ma première fic ‘officielle’. Elle l’a lu, tandis que j’avais l’impression que j’allais vomir mon diner sur le clavier, parce que j’avais osé lui faire lire CA…à ELLE ! X_X Après plusieurs minutes, elle se manifestent enfin, et son premier message fut un smiley larmoyant. Ma première réaction fut bien sûr de me dire « Ah merde, c’est si nul que ça ? » Mais finalement, non. « C’est magnifique, c’est WAOUH ! Putain, j’aurais aimé pouvoir écrire comme ça à 15 ans ! »

Et voilà. Elle venait d’ouvrir mes ailes, et j’étais prête à voler. Je me suis lancée, persuadée que j’étais hyper super douée XD XD XD

J’ai eu ma grosse période Harry Potter après ça, mon transfert pour faire le deuil de ma ptite Buffy, je suppose :p J’ai écris cette giiiigantesque histoire entre Hermione et Drago, qui fait pas loin de 200 pages sur Word, 20 chapitres tout rond. Histoire qui a fait ma fierté, car j’avais mon propre groupe de lecteurs réguliers et de fans, malgré les 18 mois qu’il m’a fallut pour la conclure. Mais c’était également parce que mes parents ont LU cette histoire. Même si ma mère, égale à elle-même, fut quelque peu radine en compliment (elle a quand même réussi à influencer non négligemment l’épilogue XD). Même si mon père et ma belle-mère, heureusement BEAUCOUP moins radin, sont à ce jour, 3 ans après, toujours loin de la fin. Car au bout du compte, j’étais toujours cette gamine de 10 ans, avec ses 5 pages à gros carreaux, attendant les yeux plein d’espoir des mots d’encouragement et de félicitations de la part de ses parents. Dix ans plus tard, je suis toujours cette fille avec les dents pleines de bagues et ma coupe au carré, quand il s’agit de l’écriture.

Malheureusement, je me suis trouvée une autre addiction ensuite, dans le monde de CSI, en particulier du couple qui est apparu dans la série. Et apparemment, plus personne dans ma famille (à part ma dévouée Cancroute ) ne semblait un tant soit peut intéressé par mes histoires après ça ; alors qu’à mes yeux, ayant écris une 20aine d’histoires sur cet univers (dont une qui dépasse encore facile les 150 pages Word), il y en plusieurs qui ont un niveau supérieur à mon pavé harrypotterien, mais that’s life :)

Je sais que ma fascination pour cette série, et en particulier pour le couple Grissom/Sara laisse la plupart de mon entourage TRES perplexe. Et que je mérite quelque part les vans (pas drôle), les moqueries, le ‘lynchage’ de mes persos préférés. Parce qu’à nouveau, c’était les heures interminables passées sur internet, à lire, à écrire, à discuter avec ces gens ‘virtuels’. Et c’est un point que je veux vraiment éclaircir ici, car c’est légèrement épuisant et quelque part vexant de se faire entendre dire encore et encore que la plupart de mes amies les plus proches ne sont pas de ‘vraies’ amies, parce qu’on a apprit à se connaître et à s’aimer via internet.

Je ne veux pas d’ambiguïté. Mes meilleures amies savent se reconnaître, et savent que je les adore. Je ne le répèterais jamais assez, mais mes années lycée furent les meilleures de ma vie. Car malgré l’ambiance plus qu’épuisante qui régnait à la maison, durant la journée, j’étais avec elles. Je riais, je délirais, j’oubliais, et tout semblait aller bien.

Et puis, plus de lycée. Un fossé qui se creuse dans l’amitié, même si c’est un processus naturel ; les gens avancent et changent, et tentent de prendre leur vie en main. C’est normal, mais ça fait mal quand même. J’ai eu du mal à faire la transition. Et c’est un euphémisme.

Car l’Autre était toujours là, lui. A vous pourrir la vie et vos journées. Et il n’y avait plus cet échappatoire qui permettait de garder la tête hors de l’eau. Alors oui, j’ai à nouveau plongé.

J’ai plongé dans l’amour délirant de cette série, de cette histoire d’amour pas toujours si rose, dans mon apprentissage de l’anglais, sans l’aide de personne. Et j’ai rencontré des femmes merveilleuses, au travers cette passion commune.

Je sais que des personnes dans mon entourage ne comprennent pas pourquoi je n’ai pas chercher leurs aide quand ça n’allait pas, et vraiment, ce n’est pas de leur faute. Quand on se sent si mal qu’on en vient à sécher les cours et mentir aux autres, pour rester rouler en boule dans son lit à pleurer, on à l’impression que le reste du monde à vraiment beaucoup mieux à faire que de s’apitoyer sur une fille qui ne vaut rien de toute façon. Car oui, mon cher beau-père, DENIS, appelons le par son prénom n’ayons pas peur, à force de me dire et redire et redire que j’étais une incapable, une égoïste, une fainéante sans avenir, il a semé les graines, qui ont réussi à fleurir en plantes empoisonnées…
Alors on se morfond. Et étant donné qu’on a honte de se morfondre, on se morfond un peu plus. Et on a un honte un peu plus profondément.

A cette époque, j’ai écris cette longue fic CSI, écrite à la première personne, sous le point de vue de Sara. Et dans cette histoire, la pauvre, elle s’en prend plein la tête, entre l’homme de sa vie qui pète un câble, ce qui la pousse à le quitter, puis elle découvre qu’elle est enceinte, mais pouf pouf, elle se fait une fausse couche, et elle passe en gros les trois quarts de la fic en dépression la petite. Beaucoup de mes lecteurs m’ont dit que j’étais ‘vraiment douée pour faire ressentir les émotions des personnages’… Je crois qu’il n’y a pas vraiment de mystère. « Ecris ce que tu connais », comme dise les auteurs de livres… Catharsis, quand tu nous tiens…..

Je ne sais pas si tout le monde réagit de la même façon lorsqu’ils se sentent sombrer. Mais dans mon cas, je me suis exorcisée avec mon écriture. Et ni ma famille ni mes meilleures amies ne pouvaient m’aider, parce que je ne pouvais tout simplement pas en parler.

C’est tellement plus facile de parler à des personnes qui ne peuvent pas vous voir, que vous ne pouvez pas regarder dans les yeux, mais qui vous comprennent et vous consolent. Et vu qu’il faut percer l’abcès, le vrai, sans le déguisement des histoires, c’est beaucoup plus facile de le faire dans une langue qui n’est pas la votre, sur un journal lu par de nombreuses autres personnes du côté américain (ou d’Europe), ou même le dire à celles qui vivent à l’autre bout de la France. Certaines de ces personnes sont devenues des amies. Et elles ont des noms et des identités. Elles sont réelles, et merveilleuses.

Il y a Lisa, qui approche bien la cinquantaine à présent, et qui vit aux US ; Lisa, qui est tellement pleine de sagesse, avec ses dictons bouddhistes, et sa façon si posée de voir la vie. Lisa, qui m’a si souvent répétée lorsque j’étais sur le point de m’écrouler : « Just keep breathing » Continue simplement de respirer… Et c’est ce que j’ai fait. Cette petite phrase semble toute simple, mais quand tout va mal, il faut juste continuer de respirer, jusqu’à ce que l’orage se calme. I kept breathing.

Il y a Eva, douce Eva, qui partage ma passion pour l’écriture, qui possèdent les mêmes doutes et incertitudes, et qui a toujours été là pour m’écouter déblatérer sur Denis, pour me réconforter et m’encourager, voir même m’admirer, alors qu’elle est de deux fois mon ainée, et que je ne la mérite vraiment pas.

Il y a Nath, cette source d’amour et de tendresse intarissable, qui fait passer les autres avant elle-même, et qui arrive à me faire voir la beauté du monde et des gens, même quand tout semble gris, et qui me fait me sentir tout le contraire de se qui s’est enracinée en moi durant les 5 dernières années.

Ces trois femmes qui vivent si loin les unes des autres, certaines ne se connaissant même pas, et qui pourtant sont mes ‘mères spirituelles’ comme je les appels. Car j’aime ma mère, bien entendu, malgré tout ce qu’il s’est passé, parce que c’est ma mère, et c’est le genre d’amour impossible à effacer. Mais dans les moments où elle n’a pas su/pu m’offrir le soutien et le réconfort dont j’avais si désespérément besoin, elles étaient là.
J’ai eu la chance d’en rencontrer deux en Février, et j’espère de tout cœur pouvoir les revoir dans le futur. Je vais également faire mon possible pour rencontrer la troisième dans les 18 mois à venir, étant donnée qu’il n’y a plus d’océan entre nous, seulement quelques centaines de miles.

Effectivement, je suis un peu perdue en ce moment.

Je pense aux dernières années de ma vie, et à celle qui je suis entrain de vivre. Je repense à mon ptit bout de chou, à mon bébé, à mon Tristan. A ce petit bonhomme qu’on m’a demandé d’aimer et quelque part d’élever comme si c’était le mien, pour m’entendre dire un jour que de toute façon, ‘ce n’est que mon demi frère’… Ce bonhomme que j’ai bercé, baigné, nourri, adoré, engueulé, parce qu’il fallait bien que quelqu’un tente de lui inculquer un minimum d’éducation. Je me suis sentie appaisée en sa présence, assise dans la pénombre du salon, le berçant contre moi pour qu’il se rendorme, respirant son odeur, et adorant chacune de ses respirations. J’ai sentie mon cœur saignée en voyant ses yeux paniqués et plein de larmes, me demandant de sa petite voix « Pourquoi papa il est méchant avec maman ? » Et j’ai pleuré lorsque j’ai dû l’abandonné, et lui et ma petite sœur chérie. Et j’ai pleuré encore, lorsque Candice est partie à son tour. Car j’imaginais mon Titou, soudainement tout seul, alors qu’il avait passé les 4 premières années de sa vie entourée de sœurs qui auraient donné leurs vies pour lui.

Mais comme me l’a dit ma chère host mom ce jour là, lorsqu’elle m’a trouvé en pleure dans ma chambre, et qu’elle m’a serrée dans ses bras : « You will learn with time that you can’t save everybody… » Tu apprendras avec le temps que tu ne peux pas sauver tout le monde.

Et puis je pense à cette petite crevette blonde aux yeux bleus qui à su prendre sa place dans mon cœur encore meurtrie. Et je me dis qu’au bout du chemin, que ce soit dans 6, 12 ou 18 mois, je vais devoir la laisser, elle aussi.

Et je me sens perdue. Je me sens morose et démotivée.

Ce n’est pas le mal du pays, loin de là. Ce n’est pas non plus un ras le bol du boulot d’au pair, car je suis vraiment entourée de gens fantastiques et généreux, qui me rendent heureuse la grande majorité du temps, même si dernièrement, Rowan a décidé que j’étais LITTERALEMENT une tête à claque.

C’est tout simplement que je réalise que, aussi géniale et épanouissante que puisse être cette aventure, et qu’importe le fait que je me sente finalement BIEN et moi-même, tout ceci est provisoire. Ce n’est qu’une parenthèse éphémère dans le reste de ma vie.

Et le fait est, je ne sais toujours pas ce que je veux faire.

Je n’arrive pas à m’imaginer retourner en France, entreprendre je ne sais quelles études, parce que c’est ce qu’on fait dans la vie, alors que je n’ai pas la moindre idée de ce que je devrais entreprendre.
Mais à l’opposée, aussi tentant que cela puisse être, je ne vois pas l’intérêt de rester faire des études ici, me ruinée pour avoir un diplôme, un ‘degree’, alors qu’à nouveau, j’ignore totalement quel degree je ferais. Ais-je vraiment envie de rester dans un pays où l’économie est entrain de partir en cacahuète, ou j’aurais peur de tomber malade parce qu’il y a pas de sécurité sociale ?
Mais dans le même temps, je n’ai pas envie de retourner en France, entourée de ces personnes qui m’aiment oui, mais qui attendent tous de moi que je fasse quelque chose de grandiose.

Et finalement, c’est simplement parce qu’un rêve m’est réapparu, récemment. Et je tente tant bien que mal d’étouffer ce rêve, fait il y a temps d’années. Ce rêve qui me fait dépenser mon salaire en livres sur l’écritures, et qui me fait abandonner la sécurité des fanfictions, pour tenter de créer mes propres mondes, et mes propres personnages. Ce rêve qui est tellement idyllique qu’il en est presque risible. Celui qui me fait croire qu’un jour, j’écrirai, et écrirai encore, et que je serai payée pour le faire, mon nom gravé sur une couverture cartonnée.

Mais ce rêve est ce qu’il est.

Car ironiquement, ce genre de rêve ne se réalise que dans les livres.

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