Titre : Critique Littéraire
Auteur : Sohanalia
Défi : "Le livre volé"
Characters : Hermione, Fred Weasley, George Weasley. Mention de Charlie Weasley (Je ne pense pas qu'il ait besoin d'un tag)
Rating : K+
Disclaimer : Propriété de J.K. Rowling
Note/ Résumé : Le grand mystère Hermione, une enquête de Fred et George Weasley
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30_baisers -Espèces de malappris ! voleurs irrespectueux ! Sales vers de terre inconscients !
-George, mon frère, je crois qu'on nous appelle.
-Je dirais même plus, je crois qu'elle nous appelle. Je reconnaîtrais la grâce de son pas entre mille.
Hermione déboula dans la salle commune avec l'air d'une goule affamée, la tignasse comme soulevée par l'électricité statique. Soufflant comme un taureau, elle s'arrêta pile à leur hauteur avec dans les yeux comme un besoin de sang qui frisait l'addiction.
-En cet instant précis, Hermione tu me fais penser à un tableau génial mais impossible de me rappeler l'artiste...
-Munch ? Proposa George.
-Delacroix ! S'exclama Fred avec enthousiasme. Aussi impétueuse que la bonne femme avec son drapeau - les seins en moins, malheureusement...
-Silence ! Tous les deux ! hurla presque Hermione d'une voix hystérique. Où est-il ?
-Une question à choix multiple. C'est intrigant. Ron, sous la douche ; le tatouage de Malefoy, sur sa fesse droite ; ton badge de la SALE, au fond du lac ; Neville, avec Loufoca ; le grenier, dans ta poche, derrière la statue de la Sorcière Borgne, quinze, mille, cent, le Colonel Moutarde dans la cuisine avec le chandelier -
-Je vote pour le tatouage de Malefoy. J'ai eu du mal à reconnaître le...
Hermione les tira si brusquement par la cravate qu'ils mirent une seconde de trop à remarquer son regard fou.
-Je parle de mon journal, crétins décérébrés.
-Journal ? Quel journal ? Tu tiens un journal, Herm' ? Demanda George en louchant sur le poing qui l'étranglait.
-Toi aussi tu aimes coucher sur le parchemin tes pensées intimes et écrire sur tes rêves secrets ?
-Quelle personne mal intentionnée oserait te prendre un tel trésor ?!Hermione tira plus fermement sur les cravates et George commença à douter de ses capacités à tenir en apnée.
-C'est criminel de toucher au journal d'une fille ! s'insurgea-t-elle. Rendez-le moi !
-Quoi, Nous ? Voyons, Hermie, tu n'y songes pas !
-Hermie ça se rapproche trop de hernie, George.
-Au temps pour moi.
-Mon journal ! Je sais que vous avez fouillé dans mes affaires !
-A peine jeté un coup d'oeil, plaida Fred avec un sourire innocent. Et c'était pitoyable comme découverte...
-...Cependant, ajouta George, il se pourrait - je dis bien "il se pourrait" - que notre déception ait fini par être récompensée.Hermione se figea. Pâlit.
-On était vraiment à deux doigts d'être convaincus une bonne fois pour toutes que tu es ce que tu prétends être.
-Oui, tu sais, cette Sainte-Nitouche coincée, intello et fouineuse. Hermione, quoi. Et puis...
-Et puis, il y a eu ce miracle.George donna une tape sur la main de Hermione qui, sous le choc, le lâcha. Il se pencha par-dessus le canapé et s'empara d'une édition volumineuse et écornée de L'Histoire de Poudlard.
-Mon journal ! glapit Hermione en tendant une main désespérée vers l'ouvrage.
Fred fit claquer sa langue avec un air supérieur tout en la repoussant.
-Un peu de tenue, voyons.
-Vous n'avez pas lu dedans, hein ? Jurez-le moi !
-Eh bien... commença George en se rasseyant sur le dossier du canapé pour le feuilleter. Les premières pages étaient un peu rasoires donc on a failli abandonner parce que, quand t'avais onze ans, ta vie était quand même franchement barbante. Excuse-moi de te dire ça, Hermione mais tu aurais pu faire un effort. En tant que lecteur j'ai été profondément déçu par cette introduction sans intérêt.
-Sois sans crainte, la rassura Fred, après tu as su nous tenir en haleine. Tu as réussi à écrire un véritable best-seller. Un mystère haletant ! Impossible de s'en détacher.
-Vous avez tout lu ? Réalisa Hermione en pâlissant d'avantage.
-Du pur Arthur Conan Doyle, s'exclama Fred. Malgré toutes nos théories jamais nous n'aurions pu nous douter ; la réponse finale était une surprise inattendue.
-Et puis cette histoire d'amour... ! Un peu glauque sur les bords, cette obsession mais très réaliste. Et très précise, écoute : "15 avril 1992 - Cher Journal -blablabla- je suis amoureuse. Il est tellement... PARFAIT ! Gentil, sérieux, drôle,courageux... Je retire tout ce que j'ai pu dire quand Ron en faisait des tonnes sur lui ! Quand il est arrivé, j'ai cru m'évanouir. Son sourire est comme un soleil auprès duquel j'aurais aimé me réchauffer toute ma vie. Ses yeux le reflet du miroitement du ciel dans une eau claire... Et quand il m'a embrassée ! Oui, cher journal ! Il m'a embrassée ! C'était très doux et en même temps impulsif ! Je crois que j'aime les hommes qui se fient à l'instinct -blablabla" Ton style prend de la maturité avec l'âge mais dois dire que ta franchise un peu puérile du début est tout à ton honneur.
-Nous avons d'ailleurs pris plaisir à relire certains de nos passages préférés. J'ai eu un coup de coeur pour ton fantasme sur le premier baiser parfait.
-Moi-même, j'ai craqué pour la page 146.
-George, petit pervers.
-Tu sais, c'est celle où tu décris-
-Je suis au courant, merci ! le coupa la jeune fille, le visage enflammé.
Hermione retint un haut-le-coeur. Elle allait s'évanouir.
-Si tu savais comme nous avons cherché le moindre indice sur ce garçon mystérieux qui a emporté ton coeur de jouvencelle. Nous avons lu l'ouvrage dans tous les sens, impossible de trouver un début de piste avant 1994. Et là ! Hermione, si tu savais, nous nous sommes presque battus pour défendre nos théories respectives. Nous avons d'abord pensé que c'était Ron puis avec la mention de cicatrices, j'ai personnellement plutôt penché pour Harry.
-J'ai moi-même longtemps soutenu Neville Londubat qui en a une au gros orteil mais le mystère s'est épaissi quand tu as parlé d'une différence d'âge. J'ai avancé Dumbledore ; George, Rusard - ce qui est absolument impensable, je me demande comment tu as fait pour seulement y penser, George.
-C'est sûr que mon choix était vraiment le plus improbable.
Fred leva les yeux au ciel avant de poursuivre :
-Avec tous ces indices dans tous les sens que nous n'arrivions pas à mettre en ordre... Nous avons cru devenir fous, Hermione, je t'assure. Il fallait que nous sachions ! Qui aurait pu penser que sous cette carapace froide de préfète, bras armé de la justice, se cachait en fait une névrosée psychotique, complètement obsessionnelle ?
-Pas question d'abandonner cette fois.
-Nous aurions remué le monde sorcier pour découvrir le nom de cet amoureux secret. Nous avons énoncé tous les noms possibles, fait des recherches poussées...la partie semblait perdue d'avance quand, coup de théâtre ! Un détail misérable et minuscule, une toute petite information de rien du tout, nous a fait admettre l'inévitable...
-La chair de ma chair ! s'exclama Fred avec un sourire extatique.
-Le sang de mon sang ! renchérit George en levant les bras au ciel.
Hermione était à présent pâle comme la mort alors que ses joues se coloraient d'un rouge anormal et inquiétant.
-Tout le mérite de la découverte revient à Fred, ajouta George en applaudissant son frère.
-Sans George, je n'aurais jamais pu y arriver, renchérit Fred avec modestie. Comment aurais-je pu me douter que le Fantasme numéro un de Hermione serait -AÏE !
Dans sa panique, Hermione avait donné un coup de pied dans le tibia de Fred qui en hurla de douleur.
-Merde ! ça fait mal !
Hermione en profita pour se ruer sur son journal qu'elle agrippa prestemment avant de se ruer vers la sortie, mortifiée.
-Je vous déteste !
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-J'ai tout de même une critique à faire, Hermione : c'est justement le manque d'imprévisibilité de ton propre personnage qui fait cruellement défaut à ton histoire.
Recroquevillée contre un rayonnage de livres d'Histoire de la Magie, au fond de la bibliothèque, Hermione séchait ses larmes. Elle leva les yeux vers ses deux tourmenteurs.
-Nous avons su tout de suite où te chercher, ajouta Fred.
Ils s'assirent tous deux à côté d'elle et restèrent silencieux un long moment. Ils n'avaient jamais réussi à savoir quelle plaisanterie permettait de redonner le sourire à une fille. Une fois, Alicia les avait littéralement agressés alors qu'ils avaient essayé de lui remonter le moral.
Hermione ouvrit son journal sur ses genoux et le feuilleta machinalement. Elle fronça les sourcils. Des phrases entières de sa prose avaient été rayées et des notes avaient été ajoutées dans les marges.
-On voulait pas que tu te fasses trop de films sur Charlie, expliqua doucement George. Tu t'emballes un peu, Hermione, surtout en-dessous de la ceinture.
-Vous êtes malades.
-Et toi tu te prends un peu trop pour Amalda Rosinette, répliqua Fred.
-Amalda-qui ?
-Rosinette, répéta George. Le plus grand auteur de littérature érotique du monde sorcier. Notre mère en a un plein placard.
-Mais nous ne sommes pas supposés le savoir.
-C'est notre auteur préféré.
Hermione allait répliquer à nouveau quand une ombre surgit à côté d'eux.
-Mais qu'est-ce que vous fichez-là ? S'exclama Ron. Et qu'est-ce que vous lui avez fait ? ajouta-t-il en désignant Hermione. A peine on est rentrés dans la Salle Commune avec Harry que Crivey nous a sauté dessus en disant que vous avez fait pleurer Hermione ! Bien sûr, j'ai tout de suite su où la chercher.
Les jumeaux regardèrent Hermione et ses yeux gonflés.
-C'est juste une petite allergie, c'est tout, expliqua George avec un mouvement de la main.
-A d'autres. Et c'est quoi ce bouquin ? ajouta-t-il en tendant la main vers le journal d'Hermione.
Le coeur de celle-ci s'emballa. Les jumeaux allaient sûrement vendre toute l'histoire à Ron juste pour le mettre en boîte parce que tout le monde, même Hermione, savait qu'il en pinçait un peu pour elle.
Elle jeta un regard affolé à George, prête à le supplier.
Et il y eut un miracle.
Fred referma le livre dans un claquement sec et jeta un coup d'oeil méprisant à son frère.
-T'occupes, tu sais pas lire.
-Comment ça, je sais pas lire ? Merci mais j'ai bien vu qu'il s'agissait de L'Histoire de Poudlard !
-Bah alors, pourquoi tu demandes ? répliqua George en se relevant.
Il tendit une main à Hermione et lui adressa un clin d'oeil complice si furtif qu'elle crut avoir rêvé.
-Faîtes preuve d'un peu de respect, tous les deux. Je suis préfet, je vous rappelle !
-Personne n'est parfait.
Hermione en profita pour sortir pendant qu'ils se disputaient tous.
Dans dix minutes, les jumeaux essaieraient de la faire chanter. Dans quinze, elle allait certainement leur jeter un sort. Mais en attendant, elle avait d'autres choses à faire.
Trouver un ouvrage écrit par Amalda Rosinette.
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Quatre ans plus tard
-La philosophie du matérialiste : pourquoi les moldus préfèrent ne rien savoir, énonça George en prenant un gros ouvrage posé sur le comptoir du magasin, où Hermione faisait la comptabilité de Farces pour Sorciers Facétieux.
Hermione leva les yeux vers lui, méfiante.
George reposa le grimoire et un sourire malicieux effleura son visage d'ordinaire glacial.
-J'ai hâte de le lire.