Sherlock ate my brain. Again.
Un petit drabble. Non ce n'est pas crack. Enfin si. Enfin... Bref.
Sherlock
Sherlock, Mycroft - nounours
Sherlock détestait dormir.
Il mettait des heures et des heures avant de dormir, et se réveillait toujours deux ou trois heures avant l’aube en hurlant. C’était même devenu pire depuis trois semaines, depuis que Sharleen Holmes était morte.
Ce n’était pas comme si leur père allait se soucier du bien-être de Sherlock, alors Mycroft avait pris sur lui de prendre soin de son petit frère. Sans avoir la plus petite idée de la façon dont on pouvait consoler un enfant de quatre ans de l’absence de sa mère ; a fortiori si cet enfant était Sherlock. Brillant et merveilleux et terriblement silencieux, Sherlock.
Mycroft avait peine à se souvenir que, quelques mois plus tôt, l’enfant réservé d’aujourd’hui était une petite boule d’énergie, infatigable, qui ne pouvait pas arrêter de parler, de poser des questions, des questions trop souvent dérangeantes, et bien trop intelligentes pour un garçon de cet âge.
A présent, Sherlock ne parlait presque plus. Juste pour demander des choses qui ne plaisaient pas ; et il y avait les hurlements. Ce n’était plus supportable, ce n’était plus Sherlock et Mycroft devait faire quelque chose.
Au bout d’une semaine, Mycroft décida qu’il devait dormir avec son petit frère. Il partagea ses réserves de chocolat au lait avec lui. Sherlock se laissait faire ; mangeait tout le chocolat qu’il pouvait et s’endormait, roulé en boule contre son frère, comme un chaton. Il dormait jusqu’au petit matin, à poings fermés, de ce sommeil lourd et sans rêve des enfants.
Deux semaines plus tard, Mycroft rentra au manoir, une boîte venant de Harrod’s soigneusement emballée dans les mains. Avec des gestes cérémonieux et dramatiques, il remit son précieux paquet entre les mains de Sherlock qui l’accueillit avec un air impassible. Il considéra longtemps le paquet puis l’ouvrit, découvrant un teddy bear à la fourrure beige presque aussi grand que lui, qui sentait le neuf et le bois.
Sherlock examina longuement l’ourson, comme s’il n’était pas certain de l’usage qu’il pourrait en faire. Il avait l’air tellement étonné, tellement perplexe que Mycroft ne put s’empêcher de sourire et d’ébouriffer la touffe de cheveux un peu trop longue de son frère.
-Idiot. C’est juste un nounours. Pas un puzzle ou un truc dangereux.
-Un nounours. A quoi ça sert ?
-Ca sert d’oreiller, répondit Mycroft avec un grand sourire.
Et c’était trop mignon, son petit frère de quatre ans, enroulé autour de son Teddy bear.
Moins d’un mois plus tard, Mycroft avait de nouveau son lit pour lui tout seul. Le nounours resta longtemps, très longtemps, caché sous les couettes de Sherlock. Pas que Mycroft le répéterait à quiconque.
Ou presque.
***
-Peut-être, dit Mycroft, souriant au souvenir, que Sherlock a juste besoin d’un nounours.
John lui jeta un regard scandalisé, mi horrifié, mi mort de rire (peut-être parce que Mycroft-Je-Pourrai-être-Le-Maître-Du-Monde-mais-c’est-trop-fatiguant Holmes, venait de prononcer le mot « nounours ».
Mycroft éclata de rire.
-Songez-y quand même. Ca a déjà fait des miracles.
Et sur cet excellent conseil, il quitta Baker Street.
Hem. *sort*