Titre : Phenomena à Paris (ou pas loin)
Auteur : Mélie, alias
gribouilleFandom : Phenomena (originale)
Personnages : tout plein, comme d'hab' XD
Rating : PG
Disclaimer : *prend son inspiration* Noland et Mald' sont à Babel et Adam aussi Hyun et Tristent sont à Kaya Usagi est à Kyni Artémis est à Heera et Harmonie est à moi *respire*
Pour Babel, qui m'avait demandé quelque chose sur Noland et Harmonie… ben je me suis un peu emportée on dirait ^^;;;;
Harmonie prit une grande inspiration et entra dans l'ascenseur. Après une deuxième grande inspiration, elle appuya sur le bouton qui la mènerait à l'étage de Noland. Il lui fallut une troisième grande inspiration pour frapper à la porte, et une dernière pour entrer. Une fois devant Noland, on l'aurait crue au bord de l'apoplexie.
Elle attendit que son supérieur relève la tête et la regarde avec insistance pour prendre la parole.
"Euh… désolée de déranger mais… enfin, ce n'est peut-être rien, mais nous n'avons pas eu de nouvelles de Maldwyn et Hyun depuis une semaine et… vu que la mission qui leur a été confiée était classée "extrêmement dangereuse", je me suis dit que… qu'il leur était peut-être arrivé quelque chose… pas que je doute de leurs capacités, mais on ne sait jamais…"
Silence. Ce qui ne signifiait pas grand chose, étant donné le tempérament de Noland.
"Voilà, c'était juste… voilà."
Elle fit mine de sortir, puis revint et déposa une liasse de papier sur la table.
"Le dernier e-mail de Maldwyn, daté d'il y a une semaine…"
En effet, la date était surlignée au fluo orange.
"… et en-dessous, la mission que vous leur avez assignée…"
Là encore, la mention "extrêmement dangereux" était surlignée en orange.
"Et en-dessous… le courrier."
Puis elle sortit.
Noland prit une grande inspiration et commença à consulter les papiers.
***
"Alors, Monie-chan, il paraît que tu t'inquiètes pour Maldwyn et le cabot ?"
La jeune fille releva la tête au moment où Usagi s'asseyait sur son bureau, heureusement vierge de toute paperasse, sans quoi il lui aurait fallu tout ranger après le départ du blond.
"Eh bien…
- C'est vrai que je commençais à me demander, aussi… ils étaient sensés rentrer avant Témis et moi, normalement.
- Oui…"
Elle pianota sur le clavier, faisant mine de ressortir les ordres de mission.
"Pas la peine, pas la peine ! Non, tout ça pour dire, on serait bien allé les chercher, mais bon, trop crevés…
- Oui, je me doute, votre mission était classée…
- … Addam est enfin sorti de son trou pour régler un différend avec la CIA, Tristent l'a accompagné… ça va être difficile…
- Oui bien sûr je m'en doutais mais c'était juste une suggestion…
- … enfin, on verra bien ce que Nono lapin va décider…"
Le visage de la jeune fille s'éclaira.
"Il y réfléchit ?
- Et comment… il ne m'a même pas laissé le distraire… c'est qu'il y tient, à son fils adoptif… enfin. Bon, je vais faire une sieste, moi…"
***
La sieste ne dura pas trop longtemps. La porte du bureau d'Artémis s'ouvrit soudainement. Ledit Artémis se trouvait allongé sur un canapé, un bras protégeant ses yeux de la lumière du soleil, l'autre autour du corps d'Usagi, allongé sur lui. Usagi qui ouvrit son œil et sourit.
"Coucou Taishô ! Tu viens dormir avec nous ? On va un peu manquer de place mais…
- Je vais chercher Mald'."
Du pur Noland : simple, clair, concis. Artémis ouvrit un œil à son tour.
"A Paris ?"
Hochement de tête.
"Tout seul ?"
Hochement de tête. Ils n'avaient donc pas à argumenter sur leur extrême fatigue… Usagi en était presque déçu.
"Mais… tu parles pas suffisamment français, fit remarquer le coyote.
- Il suffit de montrer une photo.
- Pourquoi tu n'emmènerais pas Harmonie ?"
Leurs regards convergèrent vers Usagi.
"Ses parents habitent bien en France, non ?"
***
La jeune fille écarquilla les yeux. Elle n'eut pas le temps de réagir que Noland ajouta :
"On part dans une heure."
Harmonie se ressaisit une fois le directeur de Phenomena hors de la pièce. Puis elle se souvint de quelque chose et courut le rattraper.
"Noland !"
Il se retourna.
"Euh… mes parents vivent pas loin de Paris, c'est un petit appartement mais… c'est toujours mieux qu'à l'hôtel, enfin… disons qu'on sera sans doute très fatigué en arrivant, donc… ce serait peut-être mieux…"
A vrai dire, elle n'avait pas particulièrement envie d'y retourner, mais si jamais Evelyne Sillice apprenait que sa fille cadette était passée en France sans lui dire bonjour… elle entendait déjà la somme de reproches qu'on lui ferait au téléphone. Et puis, c'était aussi un peu son devoir, non ?
La réponse de Noland la sortit de ses pensées.
"Très bien."
Puis il reprit son chemin.
Harmonie soupira. Il ne lui restait plus qu'à téléphoner à ses parents pour les prévenir, placarder leur adresse sur tous les murs de Phenomena pour être sûre qu'Usagi et Artémis la trouvent immédiatement en cas de problème, et faire sa valise en essayant de ne pas emmener plus de livres que de vêtements. Et tout cela en une heure.
***
Quelques heures plus tard, Usagi et Artémis avaient émigré dans le bureau du premier pour dormir - il y avait décidément trop de lumière dans le bureau du Coyote, et le store fermait mal. Ou, tout du moins, essayer de dormir.
"Tsuki-san ?"
Grognement.
"T'as pas peur, toi, de laisser Noland partir tout seul avec Harmonie ?"
Soupir.
"Elle a bien dit que la mission était extrêmement dangereuse…
- … crevé…
- Tu sais, j'adore Paris."
Silence. Nouveau soupir.
"Bon, il part quand, le prochain avion ?"
Usagi sourit.
***
Le trajet en avion se passa sans encombre. Harmonie lisait, jetant de temps en temps un regard vers son patron, qui lisait de même. Elle dormit assez longuement, et eut la surprise de toujours retrouver Noland éveillé. Soit il attendait qu'elle ne le regarde pas pour s'endormir - histoire qu'elle se sente rassurée, peut-être, qu'il ne lui arriverait rien même dans son sommeil ? - soit il dormait les yeux ouverts.
Une fois arrivés à Paris, il était effectivement trop tard pour entamer de quelconques recherches. La jeune fille aurait préféré se ruer tout de suite vers leur hôtel, mais il leur fallait encore traverser toute la ville, pour se retrouver face à un personnel probablement endormi, et si Noland était effectivement resté éveillé durant tout le trajet…
Ils arrivèrent donc chez Frank et Evelyne Sillice à une heure assez tardive. Cette dernière leur ouvrit cependant avec un grand sourire et les invita à dîner puis à se reposer. Harmonie dormit dans son ancienne chambre, tandis que Noland s'installa sur un canapé.
***
Noland ouvrit les yeux. Un cliquetis reconnaissable, bruit d'une serrure qu'on force… le patron de Phenomena se leva immédiatement et se rendit à pas feutré dans l'entrée… où l'attendaient ses deux amants.
"No-nours ! s'exclama Usagi en se jetant dans ses bras.
- On se doutait que tu nous entendrait malgré tout…"
Noland leva les yeux au ciel.
"Que…"
Ils se retournèrent. Usagi sourit.
"Bonsoir monsieur et madame Sillice !
- Usagi ?
- Hello Monie-chan !"
Silence.
"Harmonie… tu nous présentes tes… collègues ?"
***
Artémis avait mal à la tête. Certes, entre le voyage en avion et les quelques heures passées sur le canapé des Sillice, il avait eu tout le loisir de dormir. Ce n'était donc pas dû à la fatigue, mais plutôt au bavardage incessant d'Evelyne Sillice, dès le matin.
Frank, lui, buvait tranquillement son thé en lisant. Non pas le journal, mais un quelconque livre écrit en grec ancien. Chacun son truc.
Sa femme, elle… elle parlait.
Harmonie Sillice ressemblait étrangement à sa mère. Les mêmes cheveux d'un blond extrêmement clair, le même visage triangulaire, les même yeux en amande. Excepté qu'Evelyne était plus grande d'une dizaine de centimètres, et avait les yeux bruns. Le vert provenait de Frank, de même que la petite taille, vraisemblablement - au moins cinq centimètres séparaient les deux parents Sillice. Frank avait les cheveux blond, coupés très court, manifestement teints, et portait des lunettes rondes et une chemise rayée blanc et bleu qu'Artémis trouvait du plus mauvais goût. Il ne l'avait pas entendu dire un mot depuis son réveil.
Noland buvait son café sans mot dire. Usagi hochait la tête de temps en temps, et réussissait parfois à en placer une. Harmonie mangeait ses croissants, la tête baissée, rougissant de temps en temps.
Artémis avait furieusement envie d'allumer une cigarette. Et si Madame Sillice prononçait encore le mot "Elegance", il ne se gênerait pas…
Elegance. La grande sœur d'Harmonie, manifestement. Epouse d'un avocat dans le droit international, elle-même travaillant à Médecin Sans Frontières. Encore un de ces petits couples tout beaux tout propres.
"C'est vraiment dommage, elle était encore là il y a à peine une semaine… Harmonie, ta grande sœur t'a dit qu'elle comptait reprendre les études ? Elle hésite entre droit et psychologie, mais elle veut compléter son CV… elle va sans doute revenir habiter en France avec Paul… au fait, c'est toujours toi qui habites son appartement au Japon ?"
Silence.
Alors comme ça, la choupette récupérait les affaires de grande sœur ?
"Non, on s'est arrangées autrement, elle le loue et… j'ai mon propre appartement.
- Evelyne, tu lui as déjà posé la question la dernière fois."
Il n'était donc pas muet, le papa…
La mère Sillice eut soudainement l'air confuse.
"Euh, désolée… je n'ai jamais eu une très bonne mémoire."
Il y eût quelques secondes de silence, puis une voix se leva qu'Artémis n'aurait jamais cru entendre.
"Harmonie fait du très bon travail à Phenomena."
Tiens tiens, le patron prenait la défense de sa petite secrétaire adorée ?
Evelyne sourit. Quant à Harmonie, elle était subitement devenue plus rose que son jus de pamplemousse.
"Oh, je n'en doute pas ! Elle a toujours été très douée pour tout ce qui concerne la lecture et l'écriture.
- Et elle parle le latin et le grec ancien.
- Oui, bien sûr, Frank, mais je ne suis pas certaine que ça lui serve tant que ça… il en est tout fier parce que c'est lui qui le lui a appris. A Elegance aussi, d'ailleurs."
Artémis sortit une cigarette de sa poche, ignorant pertinemment les coups de pieds d'Usagi. Il pouvait parler, lui, avec son sourire figé…
***
Usagi prit sur lui de frapper à la porte. Pas de réponse. Il se tourna vers les trois autres. Noland croisait les bras, Artémis fumait et Harmonie tentait encore de se remettre du compliment de tout à l'heure. Bon.
Il ouvrit la porte et découvrit un véritable carnage. La chambre avait été purement et simplement mise sens dessus-dessous. Les lampes renversées, les valises éventrées, les draps éparpillés…
"Monie-chan, je crois qu'on a bien fait de venir…"
Noland entra, fit le tour de la pièce, vérifia sous le lit, dans les armoires, dans la salle de bain. Ils se mirent peu à peu tous à l'imiter, à la recherche d'indices.
"Je… je vais voir à l'accueil si… s'ils ne sauraient pas…"
Usagi sourit.
"Très bonne idée Monie-chan !"
Il la regarda partir et soupira. Dans quel pétrin les deux gamins s'étaient-ils encore fourrés…
***
Harmonie prit son inspiration. Elle détestait demander quoique ce soit à des inconnus. Elle détestait faire face à des inconnus. Fort heureusement, son travail de secrétaire lui avait appris à surmonter sa timidité, ne serait-ce que partiellement.
Une fois arrivée devant le guichet, elle ouvrit la bouche et constata que des sons pouvaient en sortir. C'était parfois assez surprenant. Surtout quand la personne en face d'elle ressemblait à un bouledogue.
"Excusez-moi de vous déranger une nouvelle fois mais…
- Princesse ?"
La jeune fille se retourna soudainement. Ils étaient bien là. Maldwyn et Hyun, le premier ayant passé son bras autour des épaules de l'autre.
"Qu'est-ce que tu fais là ?
- Je… je… vous chercher…"
Elle était désormais plus rouge que le tapis de l'entrée.
"Je… j'ai cru que…"
Maldwyn se mordit la lèvre.
"… le Vieux a pas reçu notre carte postale ?"
Carte… postale ?
Il n'y avait que deux possibilités. Soit la carte s'était perdue en route, soit…
… soit elle ne l'avait pas donnée à Noland et tout était de sa faute.
Harmonie pâlit.
***
"Bon, au moins, on en est débarrassés."
Noland se tourna vers Artémis, adossé au mur, une énième cigarette à la main. Il décida de ne pas relever la remarque.
Usagi s'en serait peut-être chargé pour lui s'il ne s'était pas brusquement figé. Un sourire illumina le visage du blond.
"Tiens, salut Maldwyn !
- Et moi, je compte pour du beurre, c'est ça ? résonna la voix de Hyun.
- … salut cabot !"
Noland poussa un long, très long soupir.
"Vous pouvez nous expliquer ce que c'est que ce bordel ? aboya Artémis.
- On s'est disputés.
- Et la mission ?"
Maldwyn eut un petit rire.
"Un jeu d'enfants !"
Le patron de Phenomena secoua la tête et sortit de la pièce. Au passage, il posa la main sur l'épaule de Mald'.
"Préviens, la prochaine fois."
Puis il alla rejoindre Harmonie, adossée à un mur, toute pâle, et s'assit à côté d'elle.
"Je… désolée…"
Il leva le bras et lui tapota la tête.
***
"Bonjour madame Sillice !"
Evelyne écarquilla les yeux. Devant elle se trouvait sa fille cadette et les trois hommes dont elle avait fait la connaissance, ainsi que deux inconnus. L'un d'entre eux - borgne, les cheveux longs, sans doute beaucoup trop vieux pour Harmonie - avait son bras autour des épaules de la jeune fille. L'autre - asiatique, visiblement anorexique, cheveux blancs - affichait un air bougon.
"Maman…
- Entrez, entrez !"
Le brun aux cheveux longs lui serra la main chaleureusement.
"Bonjour madame, je suis Maldwyn Reed, et ça, c'est Hyun Su… c'est nous que votre fille est venue sauver…"
L'autre borgne, le blond, lui fit un grand sourire.
"Nous ne restons pas, c'était juste pour vous dire au revoir et vous remercier… et parce que Mald' voulait absolument rencontrer les parents de sa Princesse…"
Sa Princesse ? En y réfléchissant bien, ce Mald' avait en effet l'air des plus galants. Et puis, après tout, tant qu'Harmonie était heureuse…
Elle avait surtout l'air embarrassée, pour le moment. Mais sa fille avait toujours été ainsi, aussi Evelyne ne s'en formalisa pas et offrit à tout le monde une bonne tasse de café.
Frank, lui, était encore en train de lire.
***
A l'autre bout du monde (ou pas loin), dans les bureaux de Phenomena, une porte s'ouvrit.
"Coucou, c'est nous ! claironna Tristent. On est rentrés !"
A un autre étage, sur le bureau de Noland, le courrier qui n'avait toujours pas été ouvert s'entassait.
Dont une enveloppe expédiée de Paris.
FIN.