new perspective

Nov 13, 2010 19:56

new perspective
original fiction.
721 mots, pg-13.



Écrit pour le défi “Sex Is Not The Enemy” que miya_tenaka a organisé. Basé sur cette image prompt.

Elle ne peut imaginer de meilleur réveil que celui-ci. Se réveiller, ouvrir les yeux, tourner la tête, le voir en face d’elle, les yeux grands ouverts, un vague sourire planant sur ses lèvres, et déjà une irrésistible envie de se jeter sur lui, de coller ses lèvres aux siennes, de perdre ses mains dans ses cheveux bruns en bataille, de planter ses ongles dans son dos (elle aimait le contraste du vernis rouge vif qu’elle portait toujours avec sa peau pâle, elle aimait les gémissements qu’il poussait lorsque ses doigts glissaient sur ses épaules, puis sa clavicule, titillant doucement chacune de ses vertèbres avec ses ongles). Elle ne tente même pas de résister, se redressant à peine et avançant son visage vers le sien, lui laissant le plaisir de combler le peu de distance qui les sépare encore et de poser doucement ses lèvres contre les siennes. Elle sent son sourire contre ses lèvres entrouvertes, le goût du café (il est probablement réveillé depuis l’aube, comme toujours, et a probablement déjà bu des litres de café avant de revenir s’allonger à côté d’elle pour la regarder dormir) et sa main qui trouve doucement son chemin sur sa nuque, caressant les petits cheveux qui s’y trouvent alors que des dizaines de mots s’emmêlent dans sa tête, un seul se démarquant toutefois des autres. Bonheur.

Sans même qu’ils ne s’en rendent compte, sans même savoir pourquoi, ils sont déjà debout, s’embrassant furieusement, les pieds ancrés dans l’épaisse moquette beige de la chambre (ses mollets sont pressés contre le bois de la table de la nuit, en temps normal, elle aurait trouvé ça désagréable, mais là, maintenant, tout de suite, rien ne pourrait être moins important que cette fichue table de nuit) trébuchant ensuite comme deux adolescents qui auraient bu trop de bière bon marché, pour se retrouver dans la salle de bain. Ils trébuchent encore, échouant dans la douche, son dos plaqué contre le mur carrelé. Leurs lèvres s’entrechoquent, leurs corps ne sont plus qu’une seule et même masse bouillonnante de plaisir. Elle le pousse contre le mur opposé, son coude enclenchant accidentellement l’arrivée d’eau, et en quelques minutes, ils sont trempés jusqu’aux os. Ses mains glissent sur le devant de son cou, et elle remarque alors qu’il est déjà habillé et que son t-shirt blanc lui colle à la peau d’une façon obscène tant elle peut distinguer chaque centimètre carré de peau et tracer le cheminement de sa clavicule du bout des doigts à travers le fin tissu, le faisant trembler légèrement. Il vibre de plaisir au point de mordiller sa lèvre dans un de leurs baisers.

Elle se souvient de de ce jour où leurs coudes se sont frôlés, presque imperceptiblement, puis de la première fois qu’il l’a touchée, de la première fois qu’ils se sont embrassés. Elle se souvient des grains de sable nichés dans ses cheveux et de la façon dont il remontait sa robe d’été vert pâle pour caresser sa cuisse. Elle se souvient du goût du mojito sur ses lèvres, du goût salé de sa peau. Elle voit encore les flocons de neige se poser sur son visage et la chapka ridicule qu’il voulait absolument porter. Été, hiver... Les souvenirs se mélangent dans son esprit, tourbillonnent; le passé et le présent se confondent, à tel point qu’elle ne sait plus vraiment où elle est.

Mais sa main est bien là, glissant doucement le long de sa cuisse, les longs doigts fin caressant délicatement sa hanche, remontant tout aussi lentement sur son flanc, ce simple contact lui envoyant des décharges électriques dans tout son corps. Ses doigts s’éternisent sur sa peau alors que sa respiration se fait plus difficile (inspire, expire, inspire, expire) alors qu’elle ferme les yeux, penchant sa tête en arrière (et ses lèvres sont sur son cou, rapides, demandeuses, leur rythme contrastant définitivement avec celui de sa main, qui poursuit sa lente remontée jusqu’à sa poitrine, glissant toujours aussi paresseusement sur sa peau trempée).

Il l’a peut-être caressée des centaines et des centaines de fois de cette même façon; en trois ans, c’est tout à fait possible. Mais à chaque fois, c’est différent. À chaque fois, c’est une nouvelle expérience, une nouvelle perspective du plaisir qui s’offre à elle.

Non vraiment, elle n’aurait pas pu rêver de meilleur réveil que celui-ci.

fandom: original fiction, rating: pg-13, language: french

Previous post Next post
Up