Le suicide

[hito76]

Sujet tabou, s'il en est. J'ai voulu appeler SOS suicide cette nuit. Personne n'a répondu, c'est marrant ça. Donc faute de pouvoir en parler à des inconnus, je poste ici.

Je sais que tout le monde y a pensé au moins une fois dans sa vie, et ce pour diverses raisons. Mais jusqu'ici, pour ma part, cela n'avait jamais été plus loin que des pensées.

Comments

[darkathena59]

Tu as raison, on y a tous pensé à un moment ou à un autre. Qu'on soit complètement perdu dans la vie, ou malade, cette solution apparait comme étant l'unique échappatoire.

Je ne peux qu'à peine imaginer ce que tu endures.
C'est une solution grave à laquelle tu penses. Et pourtant, en te lisant, j'ai eu les mêmes interrogations par rapport à l'après.

Mais comment faire pour ne pas y penser, alors que tu dis que ça ne pourra pas s'arranger? Je ne sais pas.

A vrai dire, je ne sais pas comment aborder ce sujet, je ne suis généralement pas douée avec les mots. Mais c'est un post qui n'est pas facile à lire. J'ai de la peine pour toi.

Merci

[hito76]

Pour être honnête, il n'y a pas de réponse possible. En tout cas je te remercie. Tu as évité les "courage" ou "il faut se battre etc." J'ai plus envie de me battre. Je suis fatiguée et quand il n'y a plus rien à faire, et bien il faut juste accepter de laisser tomber. On a tous en soi une limite au courage. Moi, je l'ai dépassée depuis un moment. Si j'étais seule, je serais partie depuis plusieurs mois.

Alors non, il y a des gens très courageux et je n'en fais pas partie. C'est pas grave. C'est comme ça que je suis.
Bisous
Hito

[hito76]

Bisous!

[coda_leia]

arf c'est vrai que c'est une question épineuse et très sensible. et puis tous les arguments sont raisonnablement crédibles. C'est dur à lire de voir quelqu'un avoir des pensées de mort, même passagères, c'est déstabilisant.
J'avoue que je ne sais pas quoi te dire. Je comprends tout à fait que tu y penses. Pesez le pour et le contre, ce n'est pas une chose facile ni un sujet facile pour en discuter calmement sans "drama"
Tout ce que je peux faire c'est te soutenir, et puis essayer de te faire passer de bons moments comme le WE prochain, j'en suis certaine.
En attendant je suis avec toi !

[hito76]

Oh, tu sais, quand ça fait 5 ans que tu souffres, ces pensées ne sont plus "passagères". La plupart du temps tu fais des plans. Du style: Dans un hotel? Je ne peux pas laisser Cyril me découvrir en rentrant du taf..
J'écris des lettres pour tout le monde? Comment je fais pour la distribution de mes affaires? Qui aura la priorité?
Alors si vous voulez quelque chose en particulier, c'est le moment ou jamais de le dire, que je prenne note. lol (ah oui, l'humour noir aussi, ça c'est inévitable, désolée)

[coda_leia]

ne t'inquiète pas ^^
j'imagine bien que tu dois retourner toutes les options possibles dans ta tête, c'est normal et tout à fait compréhensible (en tout cas, je comprends)
Tu en as déjà parlé avec Cyril ? ca doit être un sujet difficile à aborder :S

[hito76]

Oui j'en ai parlé avec Cyril mais il est direct glacial. Il ne veut pas envisager cela du tout.. Enfin, j'imagine que si les rôles étaient inversés, je m'y refuserais (du moins, si je n'avais pas eu l'expérience de la douleur à long terme).

[anonymous]

Je ne connais absolument pas ce que tu as. Donc je ne parlerai que du suicide. Pour l'avoir envisagé également très sérieusement et n'avoir pas oublié depuis cette période, si celle-ci revenait à se produire, je chercherais d'abord à "vivre" si mon état le permet même un peu ce que je n'ai pas encore tenté jusqu'à présent comme expérience de vie.
La seule chose qui me gène dans la mort est qu'à priori , on en revient pas et il n'y a aucune occasion de retourner en arrière pour faire un dernier truc.
Enfin,je pense que même à bout de mes forces, en vivant ces expériences, je découvrirai une partie de moi dont j'ignore tout. Peut être devrais tu d'abord envisager toi aussi de vivre certaines choses avant de penser à la façon dont tu devrais en finir? Après ces expériences,de toute façon,tu verras les choses autrement. Cela n'arrangera peut être pas tes bidons mais le reste peut être.

désolé de ne pas avoir de solution miracle.

[hito76]

Le souci c'est que la douleur m'empêche de vivre ces choses. Et tout ce que j'ai découvert de moi, c'est un être défaitiste qui part battu d'avance. Ma nature est ainsi faite et je ne me sens pas la force de changer cela.
Je suis si fatiguée. J'ai 32 ans et j'ai le sentiment d'en avoir 70. Tout m'épuise.

Je n'ai pas envie de d'aller au delà de ça. Je veux juste que tout s'arrête.

Et non, hormis la fin des douleurs, il n'y a aucune solution possible. Et c'est ainsi.

Merci pour ton message.

[anonymous]

Ton message m'a vraiment remuée... J'ai eu les mm envies de mourir il y a 12 ans qd j'ai fait une rupture d'anévrysme et que j'ai eu mal à vouloir mourir. D'ailleurs par 2 fois, si j'avais eu une arme sous la main, je l'aurais utilisée car je voulais que ça s'arrête. Mais je savais (en tout cas j'espérais) que ça allait s'atténuer petit à petit, ça a mis un an. Donc c'est du passé pour moi. Mais pour toi, tu dis que ça ne va pas aller en s'arrangeant, que la souffrance augmentera, et ça c'est terriblement dur pour le moral, et le moral est ce qu'il y a de plus important pour remonter la pente, bref, c un cercle vicieux. Je n'ai aucun conseil à te donner, je ne me le permettrais pas car c'est qq chose de très personnel, je peux seulement dire que je pense comprendre ce que tu dois ressentir... même si personne ne peut se mettre à ta place et savoir ce que tu endures vraiment. Je suis de tout coeur avec toi même si on se connaît très peu.
Gros bisous très peinés, MyriaM

[hito76]

Merci beaucoup MyriaM. Ton message me touche beaucoup.
C'est plutôt rare de se sortir d'une rupture d'anévrisme. Je suis heureuse que tu sois toujours là. Après avoir frolé la mort, on doit avoir une autre vision des choses, non?

[anonymous]

Oui, suite à une rupture d'anévrysme, 1/3 des gens meurent sur le coup, 1/3 s'en sort avec des séquelles et 1/3 sans séquelles. Je fais partie du 3ème heureux tiers. Et comme tu dis, ça change la vision des choses et de la vie, pour moi qui ai levé le pied dans certains domaines et qui ai appris à mieux profiter de l'instant présent, et mm pour ma famille qui a pris conscience que la vie peut s'arrêter à tout moment et qui par conséquent a aussi décidé de mieux profiter et de relativiser certaines choses, de privilégier la vie de famille à tout le reste.
Si tu envisages ce geste terrible, c'est que tu as fait le tour de la question, moi qd je l'ai envisagé, c'était une pulsion dans une journée critique, mais toi c visiblement réfléchi sur la durée, j'espère sincèrement que qq chose de bon arrivera qui te fera changer d'avis... Tant que la vie est là, tout peux arriver, non ? Gros poutous, MyriaM

[hito76]

ça reste malgré tout une pulsion, encore pour le moment. Lorsque la douleur est limite supportable. Mais disons que j'en ai eu tellement souvent qu'à présent j'ai commencer à réfléchir à la façon de procéder.
Enfin, à suivre. ;)
Bisous