Wine Red

Mar 07, 2011 22:46

Titre : Wine Red
Auteur : Jessica
Pairing : Zach x Lyosha, avec un fond d'Eric x Corwin
Rating : NC-17
Résumé : Ce qui se passera lorsqu'ils repartiront en mission, ces deux là...
Kink : Fellation, Sodomie
Bla-bla de l’auteur : Ben quoi, tels pères, tels fils... T'as vu Sue, finalement j'ai inauguré avec du yaoi !
Bonne lecture !

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La lourde porte s'ouvrit, laissant passer les deux hôtes de ces lieux, suivis d'un valet qui s'effaça vite après avoir vérifié que rien ne manquait à leur confort. Le battant se referma donc rapidement sur un silence pesant. L'un n'avait pas manqué de s'asseoir sur le lit, les jambes lasses d'avoir trop arpenté les Ombres, et d'avoir piétiné des heures dans ce château aux couloirs interminables. Il se défit sans attendre de ses bottes, qu'il projeta sans élégance loin de lui. Le deuxième, toujours debout, les bras croisés, ne se départissait pas de son habituelle expression à mi chemin entre la contrariété et la lassitude. L'horloge était bien plus bavarde que les deux hommes, et les secondes, les minutes et les heures qui leur restaient à être cloitrés ensemble dans cette pièce s'amenuisaient au fil du cliquetis gazouillant qui résonnait dans la chambre. Ils ne semblaient attendre que ça.

Le petit individu dépenaillé qui ne s'était pas laissé allé à la fatigue jaugea rapidement du regard son environnement. Tout dans la pièce indiquait pour quel usage la pièce était faite, si l'on y prêtait assez d'attention. Oh, bien sûr, il était question d'un lieu de goût, et non de l'un de ces vulgaires salons dont les gens puissants se plaisaient parfois à doter leurs maisons. Ici, nulle trace d'estampes vulgaires accrochées telles des fanions de l'obscénité, ou de couleurs pimpantes donnant la nausée. Les couleurs sombres et chaudes jouaient avec les lumières tamisées, et le long des dorures se glissaient parfois quelques formes suggestives et discrètes de belles demoiselles élancées. L'unique lit était rehaussé de légers voiles ambrés couvrant les couvertures chatoyantes. Aucun doute par contre sur l'usage qu'ils étaient censés en faire. Il siffla, plutôt admiratif de l'effort qui était fait à leur encontre, un peu désolé de devoir les décevoir, avant de s'adresser à son colocataire, narquois.

- On dirait bien qu'ils ne plaisantaient vraiment pas, lorsqu'ils parlaient de leur coutume.
- Sérieux, c'est n'importe quoi... On dirait un scénar de hentai, maugréa le jeune homme en passant la mains dans sa mohawk sombre, parsemée d'éclats rouges.
- De quoi ?
- … Non rien, j'oublie souvent que t'as rien appris à Ombre Terre. J'avais oublié qu'en Russie, on ne faisait que...
- Je me passerais bien de ce genre de culture, je crois..., coupa son interlocuteur, vexé. Si c'était un scénario, je dirais que ce serait proche d'un film pornographique, qui pourrait être haut de gamme - avec de tels décors - mais cela reste mauvais.
- Ouais c'est ça, utilise tes putains de tournures à la con, si ça te fait plaisir... marmonna le punk en s'affalant sur le lit, tournant le dos à son détestable cousin. Après tout, tu dois t'y connaître, frustré de mes deux, ajouta-t-il encore plus bas, en balançant son pied dans le vide.
- Je t'ai entendu, Zacharie d'Ambre.
- Rien à foutre, ducon d'Ambre.

Lyosha releva sèchement le menton, piqué à vif. Bien sûr, il n'avait pas l'intention d'honorer cette espèce d'offrande aux dieux de cette Ombre qui semblait si chère à ses citoyens. Il ne savait pas vraiment si cet endroit était proche des Cours ou si c'était une lubie qui pourrait plutôt venir d'Ambre, mais l'idée même de partager sa couche avec un homme, qui plus est étranger, le révulsait, et il semblait en être de même pour Zacharie. De concert, ils avaient opté pour la seule technique leur permettant d'esquiver ce malheureux moment, faire chambre commune, prétextant un couple bien mal assorti. Mais dans quel pays célèbre-t-on donc l'arrivée des nouveaux venus par une coucherie homosexuelles, en l'honneur des dieux disaient-ils, que l'on soit homme ou femme ? C'était totalement contre-productif, songèrent les vieux relents de communisme qui lui restait. Mais même s'il savait qu'ils seraient probablement mal installés dans ce lit trop petit pour ne pas se côtoyer, il aurait au moins espéré passer une agréable soirée en compagnie d'un cousin, à parler de tout et de rien, ou de faire plus ample connaissance, maintenant que tous deux étaient revenus à Ambre, après plusieurs années à vagabonder chacun de leur côté dans les Ombres. Mais c'était trop demander à Zacharie, ce punk qui oubliait son éducation pourtant de qualité pour se perdre dans les excès et la vulgarité ! La première mission donnée par Ambre les précipitait tous deux dans une inimitié des plus mal placées. Mais Lyosha n'avait plus aucune envie de faire le moindre effort pour cet affreux individu.

Le jeune homme se retira prestement dans la salle de bain et s'y soigna, ne voulant plus y rester en compagnie de son rustre cousin et souhaitant se délester de ses habits crasseux, qui avaient accumulé poussière et boue au fil de leurs pas en Ombre. Mais la fatigue du voyage liée au bain chaud l'avaient vite engourdi, et ses paupières se fermaient toutes seules. Bien, cette soirée se terminerait ainsi, ce n'était pas plus mal, cela lui rappelait un peu celles qu'il passait lorsqu'il était seul, au château d'Ambre, dans ses appartements, ou dans l'une de ses villas d'Ombre Terre. Mais lorsque vint le temps de s'habiller pour la nuit, il découvrit que ce que leurs hôtes entendaient par les termes « vêtements de nuit » lorsqu'ils parlaient des services qui leur était offerts ne seyait pas à sa propre définition. Il s'agissait d'une sorte de long peignoir noir en soie fine, ceinturé d'une mince bande de tissu argenté. L'Ambrien jaugea un instant l'habit, chercha des yeux les habits pour hommes que la maison avait à proposer, n'en vit pas, et il se résigna à endosser la tenue. Bon, la ceinture ne cessait de se desserrer, le vêtement n'était pas ajusté à sa maigre silhouette, et cela lui évoquait sans lui plaire un mélange entre les peignoirs de Gérard et une robe de femme. Mais Zacharie n'en aurait rien à faire - surtout que le même l'attendait, ceint d'une cordelière rouge - et il préférait ça de beaucoup à l'idée d'endosser ses anciens habits, qu'il suspendit aux cintres prévus à cet effet avant de sortir.

En refermant la porte de la salle d'eau, il lui semblait que Zacharie commençait à somnoler, car le bruit le fit sursauter plus que de raison. Il grogna en se retournant vers son cousin, probablement prêt à sortir une énième amabilité, lorsqu'il aperçut son accoutrement, et retint un rire.

- Eh bien alors, Lyosha, tu t'adaptes très bien aux coutumes du pays, à ce que je vois...
- Il n'y a que ça, dans leurs placards. Ne t'inquiètes pas, tu en as une version toi aussi.
- Quoi ?! What the fuck, c'est hors de question ! Bon ben je vais dormir en fut, hein.

Ce sur quoi il abandonna son t-shirt et son pantalon élimé et se glissa dans les couvertures, dos à la place que prendrait le russe. Celui-ci se glissa à son tour sous la lourde couette. Il faisait frais, au dehors. Le simple fait de s'en couvrir l'enduisit d'une certaine indolence, et il se prit à sourire en fermant doucement les yeux. Jusqu'à ce qu'il fut interrompu par un coup de pied involontaire de la part de Zacharie, et que la douleur investisse les environs de son tibia malmené, émettant un petit cri de douleur, et poussant son cousin sans amabilité. A sa grande crainte, le lit était trop petit pour que deux personnes ne partageant aucun liens amoureux, ou même amicaux, cohabitent sans se gêner. Le punk répondit à sa bourrade par une autre, agacé, et pesta :

- Arrête de me faire du pied, crétin !
- Ne te fais pas d'idées, je suis pas comme ça, au moins, moi...
- Qu'est ce que ça veut dire, ça ?!, s'exclama le punk en se retournant vers son cousin.
- Tu crois que je ne suis pas au courant des bruits qui courent sur tes penchants, entre les rumeurs sur Duncan, Keannan et même sur Martin … ?

Zacharie émit un petit rire.

- Tu écoutes les élucubrations de Sue Ellen et Jessica maintenant ?
- Et si je te parle des mercenaires de Dalt ?

Cette fois, aucun rire ne franchit les lèvres du jeune homme. Il empoigna le col du négligé de Lyosha et le tira sèchement vers lui.

- J'ai certes envie de péter la gueule à ces deux jacasses, mais débite encore une de leurs conneries, et c'est toi qui va prendre, siffla-t-il.
- J'ai pour habitude de tenir mes informations de source sûre... Après tout, en Russie, on ne fait que ça, persifla son cousin, un petit sourire aux lèvres.
- Oh toi, tu...

Le coup n'attendit pas la suite de la phrase, et se recroquevillant un peu, Lyosha porta la main à sa mâchoire endolorie. Il releva néanmoins les yeux, forçant un rictus moqueur à se tracer sur son visage.

- Oh... Aurais-je touché un point sensible, très cher cousin ?
- La ferme.
- Visiblement, oui. Tu sais, plutôt que de le cacher, tu devrais le dire à tout le monde à Ambre, je suis sûr qu'ils adoreraient. Après tout, le KGB n'existe pas là-bas...
- Tout est plus beau dans ton bled hein ? C'est vrai que chez vous, entre la neige et Staline… Je comprend que vous ayez du mal à avoir une sexualité décente, vous, les Russes. Ça sied bien à ton père ça, d'assouvir ses pulsions déviantes chez une prostituée du pays rouge...

Ce fut au tour de Lyosha de s'emporter, et il porta les mains au cou du punk, serrant du mieux qu'il pouvait. Sur Ombre Terre, tous ses subordonnés du réseau mafieux qu'il s'était construit sans mal savaient que ce genre de gestes condamnait celui qui avait eu le malheur de l'énerver. Quand il s'agissait d'un Ambrien, tout était beaucoup moins simple, et ce fut même Zacharie qui prit rapidement le dessus, plaquant le fils de Corwin sur les draps, le maintenant sans trop de mal aux poignets. Ce fut à son tour d'incurver mesquinement les lèvres, susurrant au vaincu.

- Sanguin, peut-être ? On perd vite ses faux semblants, dès qu'on touche au bon endroit... Tu le sais bien, on dirait...
- Va te faire voir, fils de...
- Alors, on défend papa ? Ou alors, serait-ce plutôt maman... ? Qui parlait de penchants inavouables, très cher cousin ? Ça se pare de belles paroles, mais dès qu'on attaque, il ne reste plus rien qu'un poussin effarouché. Pas même capable d'assumer...
- Homosexualité et inceste n'ont rien à voir !, protesta le chétif Ambrien. Je te prierais de laisser ma mère dans sa tombe, et d'aller dormir de ton côté !
- Mais c'est vrai que ce sont ceux qui ont le plus à cacher qui attaquent le plus, en en sachant le moins...
- Alors c'est l'hôpital qui se fout de la charité, laisse moi en paix, maintenant !
- … Et surtout ceux qui ont le plus peur, chuchota-t-il en approchant légèrement son visage de celui de Lyosha.
- Je n'ai pas peur.
- Prouve le, alors.
- Je ne vois pas pourquoi je devrais accepter un pari aussi stupide et si peu subtilement amené.
- Quel meilleur endroit pour essayer ? Quelle que soit l'issue de la soirée, on jasera sur notre compte. Et tant qu'à faire, peut-être que tu auras découvert quelque chose sur ton propre compte...
- Je ne pense pas, non, je...
- Tais-toi.

Et Zacharie lia le geste à la parole, faisant ravaler les paroles de son odieux cousin d'un baiser aventureux, goûtant à la saveur de ses lèvres sèches et de ses sursauts outrés, alors qu'il tentait vainement de se dégager. Il se retira un instant, juste le temps de reprendre son souffle, et de laisser à Lyosha le temps de prendre une inspiration pour tenter de répondre, avant de décevoir tous ses efforts, et de replonger sa langue dans sa bouche, caressant son palais, frôlant les dents qui ne cillaient pas, leur propriétaire étant probablement trop stupéfait ou terrifié pour tenter de le mordre, suçant ses lèvres d'un engouement plus assuré et impétueux qu'élégant et respectueux. Il n'était pas son cousin, et il ne voulait pas que celui-ci se souvienne de cet épisode comme d'une énième aventure avec les diverses femmes et prostituées rencontrées au hasard de sa vie. Il n'était, avant tout, pas une femme.

Distrayant l'attention du russe par son brusque baiser, il descendit la main le long de son cou crispé, et attrapa le col lâche de l'ample kimono, qu'il fit glisser sans peine sur les épaules aux apparences frêles du pourtant digne fils de Corwin, si on en croyait les ragots sur sa ténacité. Son torse mit à nu, ce qui suffirait amplement pour le moment, il entreprit de le flatter de ses doigts encore peu habitués à ne pas rencontrer la poitrine opulente des dames qu'il courtisait avec ardeur. Il caressa sa gorge tremblante, déglutissant avec difficulté les fois où le punk le laissait respirer, frôlant sa pomme d'Adam frémissante. Il ne pouvait pas dire que le corps fluet de Lyosha d'Ambre l'aurait attiré de prime abord. Mais même les côtes saillantes, les yeux cernés, le teint terreux et la tension omniprésente dans chacun des muscles de son cousin ne le gênaient plus tant que ça, maintenant qu'il avait enfin cessé d'enfoncer farouchement ses ongles dans son dos pour le faire arrêter !

Lyosha s'étira imperceptiblement, se collant un peu plus contre le torse du fils d'Éric, le terrible et éternel ennemi de son géniteur, Corwin d'Ambre. Celui qui aurait pu être l'héritier du trône détacha finalement ses lèvres de celles du russe, à peu près sûr que celui-ci ne chercherait plus à fuir. Il ne fit que le regarder avec des yeux déboussolés, aussi abasourdi qu'une biche qui venait d'échapper de peu à la voiture qui la faucherait. Zach eut soudain l'horrible pressentiment qu'il allait parler, et conscient que les descendants de l'Ambrien à la rose avaient un don pour se répandre en paroles inutiles, il pressa son doigt contre les lèvres du jeune homme, lui intimant de se taire juste au moment où celui-ci allait ouvrir la bouche. Il le considéra d'un regard mécontent, mais s'en tint fort heureusement à cela. Maintenant pouvaient venir les choses sérieuses.

Néanmoins, un problème se posa vite, c'est qu'il pouvait fanfaronner face à Lyosha qui n'avait jamais connu qu'un public féminin, mais il n'était pas non plus très calé en la matière, surtout qu'il avait justement pour habitude d'être en lieu et place de son cousin... Mais il ne se laissa pas impressionner davantage, et s'abandonna à son instinct, ne laissant aucun temps mort, sous peine de révéler la pauvre supercherie. Ses lèvres se posèrent sur sa gorge, sa langue s'aventurant dans le creux de ses clavicules. Il imprima son souffle contre la peau tendue, blafarde, de son cousin, qui accrocha sa main gauche à la nuque de Zacharie, crispé, inquiet, tandis que l'autre main, sans doute guidée par un désir moins réprimé, se hasarda sur la table de nuit, toute proche, tirant laborieusement le tiroir, constamment interrompu par un doux soupir ou une contraction involontaire lorsque Zach frôlait une zone délicate. Celui-ci, descendant doucement le long du torse du russe, finit par délacer sans peine la cordelette qui maintenait le résidu de décence qui lui restait, déjà mis à mal par les dimensions exagérées du kimono sur son freluquet d'amant. Il déglutit, et ne s'autorisa pas à réfléchir lorsque sa langue frôla le sexe du jeune homme, avant de s'enrouler autour, le palpant langoureusement avant de le titiller plus timidement, alternant la nature de ses assauts autant que ses pensées s'embrouillaient. Lyosha avait du mal à se concentrer sur sa propre tâche, sa main s'étant mise à trembler, et ses yeux ayant du mal à rester ouverts et attentifs depuis que Zacharie s'était aventuré entre ses cuisses. Son simple contact, ou même la caresse que lui offrait sa respiration entre chaque toucher troublait ses sens et lui arrachait les murmures de plaisir qu'il n'avouerait jamais émettre, arquant légèrement sa nuque comme dans l'espoir de mieux résister à ses attouchements impies que de toutes façons on devrait interdire pour de bon, et envoyer tous leurs adeptes aux goulags (ah mince ça n'existe plus). Fort heureusement, Zacharie semblait assez gêné de son côté pour mettre fin à son terrible supplice avant que son corps ne le ridiculise. Avec un minutage parfait, le moment où Zacharie releva la tête coïncida avec celui où Lyosha réussit à extraire de la table de nuit une bouteille teintée de rouge, dans laquelle dansait un liquide qui avait tous les airs d'un lubrifiant, parmi tous les objets, dont il ne voulait pas connaître l'apparence ni l'utilité, qu'il avait pu palper.

Le visage de Zach se trahit légèrement, comme pensant que Lyosha avait l'intention d'inverser les rôles. Ce qui n'était pas vraiment le cas, comme l'indiqua la faible pression qu'exerça le doigt du fils de Corwin sur le menton de son cousin, l'incitant à se redresser un peu pour le laisser bouger, avec un regard entendu. Il s'exécuta, laissant le russe le coucher, pendant que celui-ci s'enduisait les doigts de l'épais liquide, le laissant courir doucement le long de ses doigts avant d'endiguer son lent ruissellement d'un doux geste, en recueillant assez pour en oindre ses mains blanches. Il reboucha la bouteille et la poussa loin d'eux, avant de s'asseoir sur les cuisses de Zacharie, enlevant au préalable le sous-vêtement dont il restait affublé. Ses mains humides caressèrent le désir indiscret de son amant, appliquant l'huile sans parcimonie, en profitant pour lui rendre la pareille : il flatta la chair tendue, la massant aussi tendrement qu'il lui en voulait, appuyant ses doigts blancs juste assez pour que Zach soit obligé de s'en mordre les lèvres, et de laisser finalement un râle maladroit s'échapper entre ses dents. Mais il camoufla ce bruit en se saisissant tout d'un coup du corps du russe et en le plaquant sur le ventre, la tête à moitié dans les oreillers. Dans sa quête d'air et de liberté, Lyosha réussit à se redresser un peu, assez pour se retrouver à quatre pattes, mais pas assez pour que son amant ne le plaque aussitôt un peu plus, s'imposant derrière lui, contre lui, cambrant inconfortablement le dos du brun, révélant les os pointus de ses hanches et de ses omoplates saillantes.

Lyosha, complètement crispé, savait ce qui allait arriver. Il le savait, ne voulait pas que ça arrive, voulait que ça arrive, ne savait pas trop, et ses muscles ne savaient pas non plus trop à quel saint se vouer. Toutefois, toute interrogation cessa lorsqu'il sentit la main fraîche de Zacharie sur son épaule, tentant d'apaiser la tension accumulé dans son pauvre corps malmené par les siècles. Il serra les dents, tentant de se calmer, il était un peu trop tard pour faire demi-tour maintenant. Le doigt qu'il sentit s'introduire en lui le fit tressaillir, mais la sensation était supportable, et il se laissa faire sans broncher. Mais il ne put retenir un vif cri de douleur quand l'homme le pénétra, malgré les précautions dont il s'était entouré. Il prit quelques inspirations, tentant d'ignorer la souffrance, y cherchant vainement du plaisir, et d'une voix sifflante, incita Zach à l'ignorer et à continuer, ce que l'autre fit, non sans une hésitation dûe aux tremblements de son amant, et à sa propre première expérience, qui n'avaient rien de plaisant. Lyosha se mordit la lèvre, sentant une goutte de sang couler le long de sa cuisse et s'éteindre près de sa rotule. Il distinguait toutes les sensations qu'il éprouvait, de la plus désagréable d'entre toutes à la petite pointe de plaisir qu'il discernait, en arrière fond, sans pouvoir y goûter. Il se calqua non sans mal aux va et vient de Zach, se fondant au mouvement pour essayer d'en apprécier l'étreinte. A force de détermination, il parvint à ignorer la tension, le calvaire, l'inquiétude, n'isolant que le vertige, ou transformant trompeusement tout sentiment négatif en douce ivresse illusoire. Ses cris s'adoucirent et se transformèrent en plaintes étouffées, sa tête encore enfouie dans l'oreiller qu'il avait saisi pour masquer ses pleurs.

Zacharie ne comprendrait probablement jamais Lyosha, il avait des réactions totalement incohérentes. Depuis le début, il le sentait trembler de tous ses membres, et lui même avait perdu un peu d'assurance. Mais l'entendre gémir dans ses oreillers chatoyants avaient ravivé sa confiance, et il put se laisser aller à son ardeur trop longtemps réprimée, trop souvent laissée à l'abandon. Il sentit l'Ambrien frémir, se tendre, il réitéra, faisant payer du même coup toutes les paroles arrogantes de son cousin abominable. Il sentit le jeune homme se cambrer légèrement sous ses mains, posées négligemment sur ses hanches. Le dernier coup de rein arracha un sanglot de jouissance au russe, qui se détendit d'un coup, suivi d'assez peu par Zacharie, qui soulagea enfin son désir dans un râle de satisfaction. Il prit le temps de reprendre son souffle, avant de se retirer précautionneusement, ne voulant pas faire sursauter le corps fiévreux de Lyosha, qui se recroquevilla dans les oreillers, n'osant pas porter les yeux sur le punk à la mohawk ravagée. Celui-ci se glissa dans les draps, et n'osa pas humilier son pauvre cousin à coups de blagues beaufs tel qu'il en avait l'intention. Se mettant près de lui, il déposa un baiser sur sa nuque frémissante, et enroula l'une de ses mains autour des doigts du jeune homme, qui ne tarda pas à fermer les yeux.

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- Alors, comment se débrouillent ces chers neveux ?

Le Prince aux cheveux flamboyants se retourna, dévisageant sa sœur qui venait d'entrer sur le balcon, un sourire aux lèvres. Il haussa les épaules, amusé.

- Oh, je n'en sais rien, moi... Tu sais bien que je n'ai rien à voir dans ces histoires.
- Tu as encore choisi une Ombre honteuse dans laquelle s'envoyaient tranquillement en l'air deux de nos frères, ou tu as enfin changé de blague ?
- Tu sais bien que celle-là c'est ma petite préférée... Leur dieu à l'écharpe rouge et leur protecteur à la rose d'argent, initiant une longue tradition aussi décadente que géniale... J'ai un rejeton de Corwin et un d'Éric sous la main, comment je pourrais m'en passer ?
- Merci qui ?
- Merci Fiona d'Ambre, sans laquelle je n'aurais pas trouvé une énième preuve de l'homosexualité de nos très chers frères... A la tienne, très chère sœur.
- A la tienne, très cher frère.

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